Publié le 14 Mai 2025

Bonjour les amis,

C'est avec tristesse que j'apprends ce matin le décès de l'ex-président de l'Uruguay Pepe Mujica (prononcer "Pépé" qui est un diminutif de José).

Vous trouverez ci-dessous les éléments les plus cruciaux de la biographie de celui qui fut l'une des figures les plus marquantes du progressisme au XXI ème siècle.

Dans notre monde actuel, si frappé par la violence du capitalisme d'une part et aussi par les errances de la gauche d'autre part, Pepe Mujica faisait partie, avec d'autres personnalités comme Noam Chomsky, de ceux qui me permettaient de ne pas perdre le Nord, de garder ma boussole bien orientée, de rester concentré sur l'essentiel, à savoir notre combat pour l'homme, pour sa dignité et pour la préservation de son environnement naturel.

Mujica était très écouté en Amérique du Sud mais aussi en Espagne, et il  avait atteint un certaine sagesse qui le faisait critiquer durement notre consumérisme débridé et écocide. Il prêchait pour la sobriété par l'exemple en menant une vie austère et se moquait de nos vanités et de certaines de nos exigences. D'une certaine manière c'était notre Saint-François d'Assise à nous, peuple de gauche, un Saint-François avec en plus une touche d'humour.

Humour, sagesse, humilité et intégrité morale. Pas mal quand même...!

Voici quelques images du documentaire que réalisa Emir Kustirica sur Mujica.

Je vous laisse avec une citation de lui qui résume tout. Je vous mets d'abord la citation originale suivie d'une traduction.

« Pertenezco a una generación que quiso cambiar el mundo, fui aplastado, derrotado, pulverizado, pero sigo soñando que vale la pena luchar para que la gente pueda vivir un poco mejor y con un mayor sentido de la igualdad.»

« J'appartiens à une génération qui voulait changer le monde. J'ai été écrasé, vaincu, pulvérisé, mais je continue de rêver que cela vaut la peine de se battre pour que les gens puissent vivre un peu mieux et avec un plus grand sentiment d'égalité.»

Adiós y hasta siempre Pepe. Puisse ton intégrité morale inspirer ceux qui prétendent aujourd'hui agir dans l'intérêt du peuple. 

Adiós y hasta siempre Pepe Mujica...

PS: Si vous pensez que ma dernière phrase est une flèche qui vise un certain Mélenchon vous ne vous trompez pas complètement. Elle le vise lui et sa compagne députée, mais également pas mal de éléfistes (mais pas tous) et aussi certaines élues de PODEMOS, entre autres...La liste est malheureusement longue de celles et ceux qui ont perdu le Nord.

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Publié le 11 Mai 2025

 

Bonjour les amis,

Mon billet d'aujourd'hui est la suite des 2 précédents que j'avais déjà consacrés à notre projet participatif choral dont le but est d'offrir une représentation du STABAT MATER de Karl Jenkins le 8 juin prochain à Pedreguer, une ville située dans le sud-est de l'Espagne.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/01/premiere-repetition-du-stabat-mater-de-karl-jenkins.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/04/sancta-mater.html

Cet article peut se lire bien évidemment indépendamment des 2 précédents.

Hier c'était la cinquième et dernière répétition chorale de l'oeuvre de Jenkins, accompagnée au piano, mais sans l'ensemble des musiciens et des solistes professionnels.

Le STABAT MATER est une oeuvre ambitieuse et contrastée qui a ses moments forts et dynamiques mais aujourd'hui j'aimerais attirer votre attention sur 3 de ses  pièces qui nous parlent surtout de l'immense peine de la Vierge et de sa douleur.

Trois pièces que je mets en lien ci-dessous et qui invitent au recueillement et à la méditation.

Le ton est parfois incantatoire et la musique de Jenkins permet d'exprimer cet immense sentiment de peine provoqué par la souffrance et par la mort, cette profonde douleur humaine qui est au delà des mots.

 

 Cette 5 ème répétition nous a permis de fignoler les détails importants de l'interprétation.

Voila, le choeur est maintenant fin prêt et c'est aussi l'occasion de remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis d'organiser la réalisation d'un projet culturel aussi enthousiasmant pour lequel participent des personnes qui viennent de toute la région.

Apéritif sympathique qui a clos cette 5 ème répétition

Apéritif sympathique qui a clos cette 5 ème répétition

Il ne reste donc que 2 répétitions qui auront lieu in situ les 31 Mai et 7 juin prochains, à l'église de Pedreguer, avec l'ensemble de tous les intervenants cette fois-ci.

PS : Hors-sujet. Un nouveau pape a été élu cette semaine.

Détail curieux, il s'appelle Prévost comme le fameux abbé libertin qui fit grand scandale au XVIII ème siècle avec son roman sulfureux MANON LESCAUT.

Mis à part cette homonymie qui ne nous dit rien du nouveau Pape celui-ci  a choisi comme nom LEON.

Ce Pape est mathématicien et le nom qu'il s'est choisi est donc l'anagramme de ELON !...avis aux décrypteurs de tous poils et aux conspirationnistes que ne manqueront pas d'y voir la confirmation d'un grand complot...🤣🤣🤣

Dernier détail, le Pape Léon XIII était conu pour être profondément anti-socialiste...

Bon j'arrête là mes rapprochements facétieux et soyons sérieux deux secondes. 

Bienvenue au Pape LEON XIV à qui je souhaite beaucoup de force, de courage, d'intelligence et de discernement, et que je jugerai sur pièce et sur son action...à suivre donc...

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Publié le 8 Mai 2025

Bonjour les amis,

Je suis tombé ce matin sur un article dans lequel Nico Lange, un expert allemand, parle du fait que Poutine nous mène en bateau et que l'Europe est très perméable à sa propagande.

Je vous mets cet article en lien.

Pour Nico Lange il ne fait aucun doute que c'est Poutine qui empêche le cessez-le-feu inconditionnel que tout le monde réclame.

« Les Russes disent que nous voulons que toutes nos conditions soient remplies, des conditions complètement absurdes, et ensuite nous réfléchirons à un cessez-le-feu », explique Lange. En revanche, l’Ukraine réclame depuis des semaines un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. « Il n’est pas du tout difficile de déterminer qui est responsable de ce qui ne fonctionne pas », a poursuivi Lange.

De manière générale le point de vue allemand me paraît très intéressant à suivre dans la mesure où ce pays avait tout parié sur le gaz russe et s'était lancé de manière très aventureuse dans l'option du 0% nucléaire.

L'Allemagne n'avait donc aucun intérêt, mais vraiment aucun, à envenimer ses relations avec le Kremlin, et pourtant elle fait partie des pays qui nous alertent aujourd'hui sur le caractère belliqueux du régime russe.

Je n'ai pas de raison de croire que leurs services secrets se fourrent le doigt dans l'oeil. Par ailleurs ces services plutôt très discrets n'interviennent pratiquement jamais dans les débats publics, donc le jour où ils disent quelque chose on a envie de les écouter.

 

En France tout le monde (ou presque) critique les initiatives de Macron mais oublie d'écouter ce que disent nos voisins, des voisins qui, pour certains d'entre eux, n'ont aucun intérêt à noircir le tableau ou à le rendre pire qu'il ne l'est...C'est bien une Allemagne qui avait tout à perdre qui nous alerte aujourd'hui sur l'irresponsabilité qui consisterait à sous-estimer le danger que Poutine fait courir à la paix mondiale. 

L'Allemagne aussi (et pas seulement Macron)  nous invite à prendre avec le plus grand sérieux le thème de notre sécurité.

Au lieu de continuer à se perdre dans des débats sur les intentions de Trump ou de Poutine, Lange appelle l'Europe à prendre des mesures stratégiques et concrètes, notamment en matière de politique de sécurité et de défense. La guerre en Ukraine n'est pas une tâche insurmontable : « C'est plus facile que vous ne le pensez », affirme Lange. « Un signal clair est nécessaire à Poutine : nous produirons toujours plus que vous et nous donnerons tout à l'Ukraine ; vous n'avez aucune chance d'obtenir ce que vous voulez. »

PS: Les russes sont en pleines commémorations de la victoire contre le nazisme et penser que c'est un criminel de guerre sanguinaire réclamé par la CPI qui les préside a de quoi retourner les tripes...🤮🤮🤮
Par ailleurs, penser que Xi Jinping n'est pas gêné de poser à côté d'un criminel de guerre lors de ces commémorations me retourne les tripes une 2ème fois...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #politique, #otan, #Russie, #Ukraine, #Zelensky, #Trump, #Macron, #Guerre, #Allemagne, #Nico Lange

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Publié le 5 Mai 2025

Bonjour les amis,

C'est un livre excellement bien écrit et très pertinent que nous propose Giovanni da Empoli qui est un observateur qui sait bien décrypter les temps que nous vivons.

 

L'heure des prédateurs ou quand Da Empoli dresse un constat effrayant de notre monde...

Voici la présentation de son éditeur.
"Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place."
Giuliano da Empoli nous livre le compte-rendu aussi haletant que glaçant de ses pérégrinations au pays de la puissance, de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS. Il nous guide de l’autre côté du miroir, là où le pouvoir s’acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l’affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l’IA s’avère incontrôlable… Aucun doute, l’heure des prédateurs a sonné. L’auteur du Mage du Kremlin les regarde en face, avec la lucidité d’un Machiavel et la hauteur de vue du moraliste.

La structure du livre surprend le lecteur car Da Empoli nous propose un voyage à la fois dans notre espace géographique actuel (l'ONU, Ryad, l'Europe, la Russie, la Chine. etc...) et aussi dans le temps (la conquête espagnole du royaume aztèque, l'art de la guerre vue par Léonard de Vinci, les luttes entre princes à l'époque des Borgias, etc...).

L’introduction de ce livre dissimule une citation de Sándor Márai qui mérite d’être lue dans son intégralité :

«Il se peut que la lumière qui éclaire notre univers s’éteigne et que nous soyons plongés dans une obscurité pareille à celle de cette nuit. Peut-être même quelque cataclysme,pire que la guerre, est-il déjà déclenché et, dans l’âme humaine, partout, les choses évoluent-elles de telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera parle feu et par l’épée. Il se peut que cette réponse soit réellement arrivée. » (Sándor Márai, Les Braises, trad. du hongrois par Georges et Marcelle Regnier, Paris, Albin Michel, 1995, p. 161.

Il est difficile de vivre le présent et d'en faire en même temps une lecture historique mais ce qui frappe Empoli (et nous aussi d'ailleurs) c'est l'incroyable retounement de situation qui voit l'alliance des autocrates autoritaires (Trump, Poutine, Xi Jinping, Erdogan, Orban,etc...) avec les géants de la Tech (Musk, Bezos, Zuckenberg, etc...), le tout aggravé par le pouvoir effrayant des IA.

Le constat d'Empoli est sans appel: l'heure des prédateurs a de nouveau sonné si tant est que nous ayons pu croire y échapper à un certain moment de notre histoire.

Le livre, très court de145 pages, est de grande qualité littéraire avec des descriptions à la fois très soignées et ciselées au scalpel. Par ailleurs l'auteur nous y livre aussi des anecdotes inconnues du grand public qui pour certaines d'entre elles sont assez savoureuses tandis que d'autres vous feront dresser les cheveux sur la tête. Rien que pour ça ce livre mérite le détour.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un des commentaires de l'auteur au sujet de Trump.

« Il n'y a pratiquement aucune relation entre l'intelligence intellectuelle et l'intelligence politique »....« Le monde est rempli de personnes très intelligentes, même parmi les spécialistes, les politologues et les experts, qui ne comprennent absolument rien à la politique, alors qu'un analphabète fonctionnel comme Trump peut atteindre une forme de génie dans sa capacité à résonner avec l'esprit du temps. »

Je suis tenté d'ajouter que Trump peut se permettre aujourd'hui de dire n'importe quelle sottise car il se trouvera toujours quelque expert brillant pour tenter de nous faire croire que le président américain a raison et qu'il voit plus loin que les autres.

Finalement, ce dont nous parle le livre d'Empoli c'est du danger de déshumanisation profonde de nos sociétés victimes de nouveaux prédateurs dont les méthodes brutales et violentes sont directement inspirées par les pires tyrans du passé.

C'est ça qui se joue durant notre XXI ème siècle, et pour pouvoir s'en prémunir il faut déjà commencer par bien observer ce qui se passe tous les jours sous nos yeux.

Plus qu'un livre de révélations L'HEURE DES PRÉDATEURS nous propose une mise en perspective spatio-temporelle globale dans laquelle l'auteur tend des ponts entre des éléments historiques auxquels le lecteur n'avait pas forcément pensé.

Vous trouverez sur le lien Babelio ci-dessous des critiques qui complètent ma brève présentation.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Littérature, #Empoli, #Géopolitique, #IA, #autocrate, #Maquiavel, #Pouvoir, #gafam, #Trump

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Publié le 4 Mai 2025

Bonjour les amis,

J'ai vu le film-documentaire de Shiori Ito, une journaliste japonaise qui a été victime d'un viol en 2015.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Depuis 2015, Shiori Itō défie les archaïsmes de la société japonaise suite à son agression sexuelle par un homme puissant, proche du premier ministre. Seule contre tous et confrontée aux failles du système médiatico-judiciaire, la journaliste mène sa propre enquête, prête à tout pour briser le silence et faire éclater la vérité.

Le titre du film dont la traduction serait "Les carnets de la Boîte Noire" mérite une petite explication assez édifiante. Lorsque Ito s'est rendue à la police après l'agression, on lui a répondu que sa plainte était une « boîte noire » : l'affaire s'était déroulée à huis clos et était donc irrecevable. Apparemment les prédateurs ont pris bonne note de ce lamentable état de fait.

Ce film est un documentaire très particulier, très émouvant, assez poignant, dans lequel c'est la victime qui décide de prendre sa caméra au poing et de nous faire vivre sur plusieurs années sa bataille quotidienne pour sa dignité, pour que justice lui soit rendue, pour que triomphe la vérité et que cessent des pratiques coupables dont sont victimes certaines femmes japonaises.

Shioro témoigne et interpelle la société toute entière sur la manière avec laquelle elle a été traitée  ou plutôt maltraitée par la police et par la justice de son pays. 

On apprend dans son film qu'au Japon le non-consentement n'est pas un argument suffisant pour qualifier un abus de viol: la victime doit prouver qu'il y a eu menaces ou violences physiques.

Au Japon les études indiquent que seulement 4% des cas de viols sont dénoncés devant la police. 4%, autant dire que ces cas sont les exceptions qui confirment la règle du silence honteux qui entoure ces crimes.

En maintenant sa plainte contre son agresseur Ito joue gros car, quelque soit l'issue du procès sa vie professionnelle et sociale risque d'en être détruite ou, dans le meilleur des cas, complètement bouleversée. Pour beaucoup elle sera et restera avant tout "la violée" et pour d'autres elle sera "la pute"...

Je ne vais pas dévoiler les détails de l'enquête mais Shiori montre que de très graves irrégularités ont été commises de la part du chef de la police de Tokyo dont on peut supposer qu'il a cédé à des pressions "venues d'en haut".

Ce qui apparaît également dans le documentaire c'est le fort impact social qu'aura cette affaire. Le premier ministre sera interpellé au parlement sur le déroulement irrégulier de cette affaire et aussi sur le fait que la loi devrait évoluer (notamment sur la définition du viol).

 Il y a toujours une première fois et Shioro Ito sera historiquement le premier #MeeToo japonais.

Dans ce documentaire on voit comment la société nippone se déchire entre celles et ceux qui soutiennent Shioro Ito et qui pensent que l'heure est arrivée de de ne plus avoir peur de dénoncer publiquement les abus sexuels et celles et ceux qui pensent que Shiori Ito essaie de se faire de la publicité à bon compte en portant atteinte à l'image d'un personnage puissant proche du premier ministre.

On sent bien à la fin du documentaire que cette affaire va impacter profondément la société: tout ne sera plus jamais comme avant et, rien que pour ça, Shiori Ito mérite tout notre profond respect.

Son combat pour la vérité et pour la dignité des femmes touche profondément le spectateur. Je précise que ce documentaire n'est pas un brûlot caricatural contre tous les hommes en général car certains des intervenants et des témoins masculins la soutiennent aussi dans sa lutte pour la vérité.

L'intérêt du documentaire est aussi de nous faire mieux connaître le Japon qui est un mélange improbable de grande modernité technologique dans un monde fortement traditionnel, très pudique, dans lequel certaines questions sont difficilement abordables. C'est aussi justement cette grande pudeur des asiatiques qui protège les prédateurs.

Il faut savoir enfin que ce documentaire fait suite à un livre que Shiori Ito avait publié en 2019 et intitulé LA BOÎTE NOIRE. L'événement et les remous  provoqués par la sortie du livre sont relatés dans le documentaire. Voici un extrait du bouquin qui donne le ton. 

"Mais je ne me suis jamais sentie en danger lors de mes séjours et reportages dans ces régions reculées. C'est ici au Japon, le pays où je suis née, ce pays réputé pour être l'un des plus sûrs d'Asie, que j'ai connu l'insécurité. Et ce qui a suivi le viol a achevé de m'anéantir. Je n'ai trouvé de secours nulle part. Ni les hôpitaux, ni les lignes d'assistance téléphonique, ni la police ne m'ont apporté leur aide. J'ai découvert avec effarement un visage inconnu de la société où javais vécu jusque-là."

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Publié le 2 Mai 2025

Bonjour les amis,

J'ai vu hier THE INSIDER, un faux-titre anglais qui trompe le spectateur car le titre original de ce film de  Steven Soderbergh est BLACK BAG.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce:

THE INSIDER est un film d'espionnage haletant qui raconte l'histoire d’un couple d’agents secrets, George Woodhouse et sa femme Kathryn. Lorsque Kathryn est soupçonnée de trahison envers la nation, George doit faire face à un dilemme déchirant : protéger son mariage ou défendre son pays.

 

En tant que fan des romans de John Le Carré je ne pouvais pas passer à côté de ce film qui reprend (mais de nos jours) le thème de LA TAUPE, grand classique des romans d'espionnage.

Le film bénéficie en général de très bonnes critiques et il ne m'a pas déçu même si mon impression globale est un peu plus mitigée.

Commençons par le positif donc.

L'histoire ne dure que 1 heure 33 minutes (merci au réalisateur de revenir à des durées plus supportables) et elle est menée tambour battant sans le moindre temps mort.

Il s'agit d'une traque interne, d'un jeu de chat et de souris entre 7 personnages qui sont tous intéressants, bien écrits et très bien interprétés, avec un casting de luxe vraiment soigné. Ce film c'est de la haute couture.

Le couple formé par Michael Fassbender et Cate Blantchett sait distiller un charme très glamour. Ils ont très séduidants, intelligents, brillants, manipulateurs et parfois inquiétants...

Les décors et la photo nous plongent de manière convaincante dans le monde froid et sophistiqué de l'espionnage.

Le film est très bavard mais c'est aussi tout son intérêt. On a droit à des dialogues très travaillés entre des personnages qui sont des spécialistes du mensonge. Il y a d'ailleurs une très belle scène de passage au détecteur de mensonges de 5 des 7 personnages principaux.

L'intérêt de cette scène très bien construite c'est que ceux qui passent au détecteur de mensonges sont justement des spécialistes qui connaissent parfaitement comment fonctionne cette technique.

Tout au long du film le spectateur est constamment en train de se demander quelle est la part de vérité et de sincérité des personnages.

Vous connaissez tous le grand problème des menteurs: le jour où ils disent la vérité personne ne les croit...

Les scénario est habile et sait nous réserver des surprises.

La partie du film sur laquelle je suis plus réservé provient du fait que le réalisateur met en scène des personnages si cérébraux, si intelligents, que le spectateur a du mal  à s'identifier à eux et doute aussi de la profondeur humaine de leur dilemme car ils sont trop manipulateurs, égocentrés, froids et calculateurs. Ce manque de chaleur humaine fait qu'on ne ressent pas une forte intensité dramatique comme, par exemple, dans l'excellente série française LE BUREAU DES LÉGENDES (dont les américains, justement, vont faire un remake).

Dans THE INSIDER, quand certains couples sont au lit et se posent mutuellement la question: « Pourrais-tu mentir pour moi ? Pourrais-tu tuer pour moi ? » on se dit que ça ne reste qu'un jeu, un jeu sophistiqué certes, mais un jeu quand même.

Le film se termine avec l'impression qu'on s'est fait un peu balader...mais, curieusement, la balade a été très agréable...

Ne boudons pas notre plaisir donc, même si THE INSIDER reste un film très mineur.

THE INSIDER...sexe, mensonges et vidéos chez les espions...

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Publié le 30 Avril 2025

Bonjour les amis,

Les espagnols ne sont pas prêts d'oublier l'incroyable journée du lundi 28 Avril 2025.

Pour moi ce premier jour de la semaine avait commencé de belle manière, avec un soleil radieux dès les premières heures de la matinée. Le lundi 28 c'est la saint Vincent Ferrier (en valencien Sant Vicent Ferrer), un saint originaire de ma région du sud-est de l'Espagne. La tradition veut que ce jour-là, dans toute la région de Valencia qui est composée de 3 provinces (Castellon-Valencia-Alicante), on mange une paella en famille ou avec les amis.

Tout commençait bien donc mais, alors que je parlais au téléphone avec ma mère, la ligne s'est brutalement coupée vers 12 h 30.

Rapidement je me suis rendu compte que cette interruption était due à une coupure d'électricité. Quelques minutes plus tard j'apprenais que le problème concernait tout le village et j'ai donc pris mon mal en patience.

Une heure plus tard je recevais un SMS de mon fils qui m'indiquait que le black-out concernait toute l'Espagne et aussi le Portugal et une partie de la France également.

Et là, d'un seul coup, une grosse inquiétude m'envahit. Je comprends le message mais j'ai encore du mal à y croire, avec la même sensation de stupéfaction que lors de l'annonce du confinement à cause du covid.

Une chute nationale du réseau ? Comment est-ce possible ? Et la première idée qui me vient en tête c'est celle d'une cyber-attaque de la part d'une puissance étrangère.

Peu de temps après c'est l'eau qui a été coupée à la maison, ce qui est logique car la distribution est assurée par des pompes électriques.

Et enfin, c'est ensuite le réseau internet qui a chuté et il devenait impossible d'avoir des nouvelles en utilisant son smartphone. Plus de télé, plus d'ordi et plus d'internet via le smartphone.

Sans électricité, sans eau, et enfin sans infos...

Un scénario qui ressemble au thriller angoissant du film LE MONDE APRÈS NOUS dont je vous avais parlé lors de sa sortie.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/02/le-monde-apres-nous.un-thriller-delicieusement-angoissant.html

Des idées noires m'envahissent et je me demande franchement si on n'est pas en train de vivre une espèce de nouveau 11 Septembre mais, cette fois-ci, sans le savoir encore.

J'ai aussi, durant ces premiers moments, quelques pensées pour les ukrainiens qui vivent une situation bien plus cruelle depuis 3 ans maintenant.

Des nouvelles rassurantes me parviennent via Whatsapp. Les autorités indiquent que le courant sera rétabli entre 6 et 12 heures après la coupure, si tout va bien.

Inutile de céder à la panique donc, mais les longues heures qui suivront me plongeront dans une grande perplexité quant à notre vulnérabilité.

On comprend bien qu'une panne puisse affecter tout un secteur géographique, mais un pays entier ?

J'ai en tête le concept de la web inventé par les militaires américains pour se prévenir de ce genre problème. On évite qu'il y ait un grand point central de décision mais on les multiplie comme sur une toile d'araignée avec des centres interconnectés qui ne peuvent pas tous tomber en panne en même temps.

Donc, ce qui me paraissait improbable, voire impossible, s'est produit.

D'après le chef du gouvernement Pedro Sánchez, tout s'est joué en 5 secondes. En 5 secondes 60% de la production nationale, soit 15 Gigawatts, ont disparu sans qu'on n'en connaisse le motif exact.

A l'heure où j'écris ces lignes les causes précises du grand black-out ne sont pas encore officiellement identifiées.

Certains experts pensent que le problème proviendrait peut-être de la gestion des énergies renouvelables et de leur développement très rapide en Espagne alors qu'en même temps il n'y aurait pas eu les investissements nécessaires en infrastructures très coûteuses pour les stocker. Donc c'est peut-être une erreur politique de stratégie de développement qui serait à l'origine du problème mais il est encore trop tôt pour le savoir...Vous trouverez d'autres pistes de possibles explications sur le lien ci-dessous.

 

En attendant plus d'informations cette journée du 28 avril va avoir des conséquences. Il y aura un avant et un après. Vous avez tous vu aux infos le chaos et la confusion provoqués dans les transports et la paralysie de l'activité nationale. On a tous pris conscience de notre incroyable vulnérabilité. On est bien peu de choses...

L'objectif de tout gouvernement sera d'abord d'élucider en détail ce qui s'est produit, et ensuite d'offrir à la citoyenneté des garanties que tout sera entrepris pour que cela ne se reproduise plus jamais.

PS: lien d'intérêt culturel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Ferrier

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Publié le 28 Avril 2025

Bonjour les amis,

Je fais partie des personnes qui ont été profondément exaspérées par le pontificat du pape François comme en témoigne ce billet que j'avais écrit l'année dernière.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/03/guerre-en-ukraine-ou-quand-le-pape-ferait-bien-mieux-de-se-taire.html

Mais, par ailleurs, je n'oublie pas que le défunt souverain pontife a fait aussi un travail interne important et nécessaire: luttes contre les financements douteux, contre la pédophilie et les nombreux abus, etc...Il a également établi des rapprochements importants avec les pays pauvres, avec les LGTB, avec les autres religions, etc...

Ne soyons donc pas trop injustes et rendons lui aussi l'hommage qu'il mérite car sa main n'a pas tremblé à l'heure de prendre certaines décisions à la fois nécessaires et qui demandaient un courage que n'ont pas toujours eu ses prédecesseurs.

Pami ceux qui ont été interrogés sur le bilan du pape, Michel Onfray est celui qui exprime le mieux l'agacement que j'ai ressenti tout au long de son pontificat.

Vous pourrez l'écouter sur cette vidéo de 40 minutes.

 

Michel Onfray explique bien les contradictions de ce pape qui a voulu à la fois être jésuite et franciscain.

Un pape qui était un peu caricatural dans ses symboles d'humilité (était-ce nécessaire d'aller en fiat 500?), un pape qui se voulait porte-parole des migrants mais qui n'a jamais mis à contribution les grandes richesses de l'Etat du Vatican qu'il gouvernait pour les secourir. 

De manière générale ce que je reproche au pape François c'est de ne pas avoir su formuler des messages qui soient écoutables par les occidentaux.
Par exemple, sur la question des migrants qui se noient en Méditerranée, il a interpellé les occidentaux comme si nous étions des personnes insensibles, dénuées de charité chrétienne, sans aucune compassion pour la souffrance de nos frères humains.
Encore une fois son message accusateur et culpabilisateur n'a pas eu l'effet escompté. En italie (pays très chrétien) c'est Meloni qui est passée...et ailleurs en Europe ce n'est guère mieux...

En ne cherchant pas à comprendre l'angoisse des occidentaux craignant une destabilisation sociale de leur espace, le Pape a manqué sa cible. Il émettait des discours "inaudibles".
Aller au parlement de Strasbourg provoquer les députés en taxant l'Europe d'être une "vieille femme stérile" n'était pas très habile ni très pertinent et ne pouvait que provoquer une réaction de rejet.
Les européens n'avaient pas perdu leur âme de par leur insensibilité mais pensaient simplement qu'on ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde comme disait Rocard. Donc il fallait rechercher d'autres solutions pour que la solidarité puisse s'exercer quand même.

Au final je vois un Pape qui s'est laissé aller à la facilité avec des discours pleins de bons sentiments mais qui ne risquaient pas d'être entendus car trop coupés de la réalité. Des discours sans effets réels qui seront repris non pas par les "fidèles" mais par l'extrême-gauche essentiellement athée (comble du paradoxe).

Toutes ces considérations m'amènent à penser que le pape a été écouté de manière sélective. Chacun est allé piocher dans ses discours ce qui l'intéressait sans trop se soucier de la cohérence de l'ensemble du message. Les cathos traditionnalistes reprenaient ses diatribes contre l'avortement par exemple, tandis que l'extrême-gauche plutôt athée achetait son discours simpliste sur les migrants.

J'ai eu envie d'écrire ce billet, entre autres, après avoir vu sur les réseaux sociaux des dizaines de réactions de citoyens du monde qui aujourd'hui sanctifient le nom de François. Des citoyens qui le sanctifient, certes,  mais qui ont voté pour l'extrême-droite. Des citoyens qui ne se rendent même pas compte de leurs profondes contradictions. Or, vous ne pouvez pas à la fois sanctifier le nom de François et voter Meloni par exemple car c'est trop contradictoire, et pourtant c'est exactement ce qui s'est passé.

Le pape était involontairement devenu comme cette fameuse publicité des magazins LA SAMARITAINE, c'est à dire que chacun y trouve ce qu'il veut.

Ce qui relativise un peu la portée de son message...

 

Le pape François et la samaritaine...

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Publié le 27 Avril 2025

Bonjour les amis,

Je suis toujours très attentif aux déclarations de Trump car même si celles-ci sont souvent pleines de contradictions, de mensonges et de manipulations il faut néanmoins tenter de les décrypter pour connaître la part de vérités inquiétantes qu'elle recellent.

La semaine dernière Trump a concédé de manière totalement unilatérale, en se désolidarisant de ses alliés historiques, le supposé droit de la Russie d'annexer la Crimée. Une déclaration qui était d'une extrême gravité car elle scellait le changement de cap de l'administration américaine qui renonce de facto au respect du droit international et de la souveraineté des Etats. Même des observateurs assez objectifs comme Pascal Boniface regrettent cette prise de position du président américain qui rend le monde plus dangereux et enterre les bases de la collaboration occidentale fondée sur le respect du droit et de la liberté des peuples.

Mais voici que hier le président américain s'est interrogé publiquement sur la volonté réelle de Poutine de mettre fin à la guerre. Lisez donc ce lien ci-dessous.

Alors là, franchement, c'est le pompon ! Trump qui se demande s'il ne se fait pas balader par Poutine ?

On ne sait plus s'il faut en rire ou en pleurer.

On a donc eu droit à un Trump arrogant qui voulait faire cavalier seul, sans l'aide des européens, et qui maintenant nous explique que ça n'a pas l'air de trop bien marcher.

Trump n'a jamais présenté réellement un plan de paix. Il n'a fait que reprendre le narratif de Poutine pour tenter de le faire accepter par Zelensky en exerçant sur lui un ignoble chantage. Ça, ça porte un autre nom, mais ce n'est pas de la négociation. En fait nous vivons une alliance perverse et ignoble USA / Russie, un pacte coupable et honteux pour tenter de faire capituler l'Ukraine en lui faisant accepter les conditions de Poutine.

Poutine est devenu, grâce à l'irresponsabilité de Trump, le maître du jeu. Pendant les supposées négociations russo-américaines  la Russie n'a jamais autant bombardé les civils, à Kiev, notamment.

Et Trump, finalement, oblige les européens à  prendre en mains leur sécurité et aussi à pallier la déficience américaine en Ukraine. C'est la seule leçon qu'on peut tirer : apprenons à faire sans Trump qui n'a aucun crédit et qui est devenu réellement dangereux.

L'objectif des européens est de dépendre le moins possible des américains tant qu'ils seront dirigés par un sinistre clown qui veut agir dans la précipitation et qui menace de tout envoyer balader et de jeter l'éponge si les faits ne collent pas à ses volontés précipitées, capricieuses et incohérentes.

Discrètement l'Europe prépare sa défense sans les ricains et elle a bien raison de le faire.

 

PS . Ah, j'oubliais !...Trump qui reconnaît aux russes le droit d'annexer la Crimée, voila qui n'est pas rassurant pour les taiwanais non plus, eux qui sont devenus la cible ouvertement désignée du gouvernement chinois ...Quand je vous dis que Trump désoriente le monde et le rend dangereux...

PS nº 2 : Petite anecdote histoire de détendre un peu l'atmosphère. Hier une amie s'est interrogée, de manière ironique, sur le fait que le président américain s'est présenté vêtu de bleu aux funérailles du Pape François.

Quand Trump joue les girouettes et désoriente le monde...

Et je lui ai répondu ceci, de manière un peu facétieuse:

"Trump montre à la planète entière qu'il est le premier président qui veut éviter les dépenses inutiles comme l'achat d'un costume noir... Un président écologiste qui envoie un signal fort à l'humanité contre le consumérisme qui tue la planète...🤣..."

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #poutine, #Russie, #Ukraine, #Guerre, #Zelensky, #usa, #Humour, #Taiwan, #Chine, #pape François, #Vatican

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Publié le 14 Avril 2025

Bonjour les amis,

Le festival de musique sacrée de Rafol d'Almunia (sud-est de l'Espagne) s'est terminé hier soir avec un concert dédié au compositeur anglais Will Todd, né en 1970. Au programme il y avait, entre autres, son MASS IN BLUE, une messe qui contenait les 7 mouvements traditionnels de toute messe mais composée dans un style jazz. Le texte est conservé en latin et donc, Todd fait swinguer cette langue.

MASS IN BLUE est une oeuvre très riche, dense, qui parcourt de nombreux styles bien différenciés de l'univers musical du jazz.

Je ne suis pas (loin s'en faut) un spécialiste de ce genre musical et je préfère vous livrer une traduction  de l'anglais des explications assez détaillées faites par l'éditeur discographique de Will Todd.

Écrite en 2003 en réponse à une commande de David Temple et du Hertfordshire Chorus, et créée initialement sous le titre Jazz Mass, la Mass in Blue de Will Todd est un brillant mélange de grooves jazz entraînants et d'écriture chorale claire et puissante, sur laquelle le piano solo et la voix de soprano solo tissent et se fondent dans une délicieuse tapisserie sonore. L'œuvre reflète non seulement l'amour du compositeur pour le jazz et son admiration pour les interprètes de jazz, mais aussi sa propre expérience d'improvisateur. Elle permet également à Todd d'exploiter ses vastes talents choraux, qu'il déploie avec tant d'efficacité dans des œuvres telles que les oratorios The Burning Road (op. 10) et Saint Cuthbert (op. 7) ou l'écriture chorale de son opéra The Blackened Man. C'est une œuvre pleine d'assurance, écrite par un compositeur qui comprend et s'adapte au langage du jazz, utilisant librement la séquence blues de 12 mesures (fondamentale dans le développement du jazz) ainsi que des processus harmoniques plus complexes.

Le Kyrie s'ouvre sur une cadence énergique pour la section trio, qui s'inscrit dans le premier tempo de l'œuvre. C'est là que se fait entendre la première entrée vocale, un thème bluesy rappelant les negro spirituals, parfaitement adapté au texte « Kyrie eleison » (« Seigneur, aie pitié »). Progressivement, d'autres lignes rejoignent la mélodie initiale jusqu'à ce que le chœur au complet chante. Passant à la sous-dominante (si bémol), le chœur s'extasie sur « Christe eleison » (« Christ, aie pitié »). À mesure que la musique s'atténue, la soprano entre dans une mélodie mélancolique, aux accents fortement improvisés, qui se construit sur le retour de la tonalité originale de fa mineur. La musique du « Kyrie eleison » initial est reprise, le soliste s'imbriquant autour des lignes vocales dans une démonstration de virtuosité. Le mouvement ralentit et se termine sur un accord de fa mineur onzième envoûtant.

Le Gloria est lancé par une fanfare de cuivres qui ponctue tout le mouvement. Dès l'entrée du chœur, une rythmique entraînante s'installe, la section des cuivres apportant une couleur particulière. Dans la section centrale du Gloria, une mesure pulsée à 5/8 s'installe, qui monte progressivement jusqu'à une récapitulation du matériau d'ouverture concluant le mouvement.

Le Credo met en scène la soprano dans un blues coloré de 12 mesures en 12/8. L'atmosphère gospel est forte, le chœur reprenant les paroles du soliste et fredonnant une douce harmonie d'accompagnement. Toujours en trois sections, la première partie blues cède la place à une section plus sombre au « Crucifixus », et après « Et sepultus est » (« et il fut enterré »), un solo de piano entraîne l'orchestre dans une représentation éclatante du moment de la résurrection. Le « Et resurrexit » est réglé avec un swing rapide et brûlant qui finit par revenir au 12/8 alors que le mouvement se construit vers un point culminant palpitant.

Comme le Gloria, le Sanctus est écrit pour chœur et orchestre sans soliste. C'est une belle ballade lente, initialement jouée au piano, où les instruments à vent, notamment le saxophone soprano, sont mis à l'honneur. Ce mouvement offre un moment de tranquillité et de réflexion bienvenu après l'énergie des trois mouvements précédents.

Le Benedictus débute par un solo de contrebasse, sur lequel le chœur chante un thème qui se construit à partir des basses jusqu'aux autres voix. Cette musique est progressivement envahie par un nouveau rythme plus entraînant, et la voix solo reprend sa place dans la texture. Ce riff funky prend peu à peu le dessus, et la musique émerge dans une puissante section « Hosanna », avec des cuivres percutants et une sonorité chorale jubilatoire.

 

L'Agnus Dei naît des échos mourants de l'« Hosanna » avec une ballade soprano envoûtante accompagnée au piano. Dans le maestoso émouvant qui suit, on retrouve les thèmes principaux de l'œuvre sur des fanfares de trompettes aiguës et des accords de trombone puissants. Une fois de plus, l'harmonie blues puissante de 12 mesures soutient la texture. Une entrée en force du chœur, culminant en une douce section en la mineur, où des lignes chorales complexes se tissent sur une structure d'accords simple et répétée. Après une nouvelle montée en puissance, cette fois avec le chœur, la musique revient au thème initial de la ballade, la soprano étant maintenant accompagnée par un chœur et des cuivres discrets. Ce mouvement substantiel est plus que magnifique : douloureux, plaintif, un appel à la miséricorde et une prière pour la paix. Traditionnellement, la messe se termine ici, mais, dans un autre coup de maître dramatique, Will Todd laisse les altos suspendus à un mi doux après le dernier accord de l'Agnus Dei. L'attente grandit tandis que les sopranos récapitulent doucement le thème du Credo. La musique monte progressivement avec l'entrée du soliste, puis celle des ténors et des basses. Soudain, le rythme entraînant à 12/8 du Credo propulse la musique tandis que le chœur chante « Et expecto resurrectionem » (« Nous attendons la résurrection »), et la musique revient à la tonalité initiale, en fa mineur. Les accords finaux emphatiques de l'œuvre laissent l'auditeur non pas dans une contemplation silencieuse, mais propulsé dans la louange et la foi. Credo ! Amen !

Passons à l'écoute maintenant. Notez que l'Agnus Dei final est vraiment assez époustouflant. 

Voici les moments où apparaissent sur la vidéo chacun des 7 mouvements de cette messe.

0:12 - Kyrie
6:59 - Gloria
10:40 - Credo
20:49 - Sanctus
26:55 - Benedictus
32:00 - Agnus Dei

https://www.youtube.com/watch?v=2zYjXRJcAVE

C'est le choeur de la Rectoria qui a interprété hier soir cette oeuvre magistrale. J'en ai été assez ébloui et je félicite l'ensemble du choeur, tous les musicos qui étaient très en forme, Jaime Morell le chef d'orchestre très énergique et enfin la soliste Eva Olivencia pour sa prestation incandescente qui nous a coupé le souffle...Littéralement !

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Si vous êtes abonnés à facebook, voici deux extraits du concert d'hier.

PS: Eva Olivencia n'apparaît malheureusement pas dans les extraits du concert d'hier soir donc je me permets de vous présenter sa voix sur le lien ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=7V3vKbkNnd8

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique sacrée, #Chant, #Choeur, #Jazz, #Eva Olivencia, #Messe, #latin, #Chorale

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