Publié le 23 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un livre que je n'ai pas encore lu et ce, pour une raison bien simple, puisqu'il sera en vente le premier octobre prochain.

 

"Vipère au poing" ou la belle imposture !

Voici la présentation de l'éditeur:

Tout le monde a lu Vipère au Poing, premier roman d’Hervé Bazin. Chacun se souvient du récit poignant de son enfance martyre sous la férule de sa mère, la méchante Folcoche (« folle » et « cochonne »). Depuis 1948, le livre est conseillé par les enseignants, lu par des générations de collégiens : il s’est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires, a été adapté deux fois au cinéma et vendu dans le monde entier. Roman d’apprentissage, cri de douleur d’un adolescent mal aimé, il a trouvé sa place dans notre patrimoine littéraire et dans notre imaginaire collectif. On lit Vipère au poing pour aller vers l’âge adulte. Et c’est ainsi qu’il a permis à son auteur, Hervé Bazin, de briller sur le monde des lettres jusqu’à devenir le président de l’académie Goncourt.
Voici pour la légende. Car tout est faux. Tout. Intriguée par cette mère haïe de tous et comme un contre-modèle à l’adolescence en crise, Emilie Lanez a enquêté : exhumant les archives policières et les correspondances familiales, retrouvant des témoins de l’époque, elle nous livre une autre histoire, un contre-récit vertigineux qui est l’histoire d’un féminicide littéraire.
Avant d’être un écrivain célèbre, l’auteur de Vipère au Poing fut un adolescent puis un jeune adulte menteur, qui fugue, vole sans discontinuer, escroque, menace... Poursuivi par la police, condamné par les tribunaux, privé de ses droits, il est interné en psychiatrie plusieurs fois et condamné à des années de prison. Sa famille, notables de province, panique. Surtout sa mère, Paule Hervé-Bazin. Avec maladresse, et rudesse, elle tente tout pour sauver son fils. Qui va la condamner au silence en faisant d’elle un monstre de papier : Folcoche.
À travers l’exploration des archives, Emilie Lanez révèle une famille dévastée par la littérature et comme figée pour l’éternité. Avec ses secrets, ses mensonges, son talent, ses hivers à la centrale de Clairvaux, puis sa gloire éclatante, Hervé Bazin est un personnage de roman fascinant – qui lui est enfin offert ici.
Une enquête hors du commun.

Je vous laisse le temps de vous remettre de cette présentation et, histoire d'enfoncer le clou, voici également l'article de l'Express consacré à cette enquête d'Emilie Lanez.

Alors, bien évidemment, je tombe un peu des nues, tout comme vous je suppose.

Hervé Bazin avait réussi à créer un archétype féminin très fort qui fait maintenant partie de la littérature universelle. On a tous en tête Folcoche, mère acariâtre s'il en est, au caractère implacable, une mère qui glace le sang !

On se souvient de l'interprétation magistrale d'Alice Sapritch à qui le rôle allait comme un gant dans une dramatique TV.

Tout cela n'était que fiction et on ne lira plus jamais VIPERE AU POING de la même manière maintenant.

A partir de maintenant, quand on lira ce roman, on pensera à l'épigraphe de L'ECUME DES JOURS de Boris Vian: " Cette histoire est vraie puisque je l'ai complètement imaginée..."

Mais au moins justice est faite à la mémoire de la mère d'Hervé Bazin et ce n'est pas rien. Bravo Emilie Lanez !

Quand j'ai appris la nouvelle  sur cette imposture ma première pensée est allée à Bernard Pivot, lui qui aimait tant interviewer Bazin et qui est décédé sans rien savoir de l'énorme supercherie. Cette enquête d'Emilie Lanez lui aurait littéralement troué le c^l ...! Excusez ma trivialité mais les révélations de Lanez sont vraiment déconcertantes et justifient mon petit écart de langage.

Et puis ce qui est assez incroyable c'est que la vraie histoire d'Hervé Bazin est finalement aussi fascinante que son faux récit autobiographique et révèle un profil psychiatrique complexe et assez romanesque.

A suivre donc...Je reviendrai peut-être sur ce livre après l'avoir lu moi-même.

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Littérature, #Enquête, #Emilie Lanez, #Hervé Bazin, #Vipère au poing, #imposture

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Publié le 22 Septembre 2025

Bonjour les amis,

J'étais présent en France au moment des journées revendicatives des 10 et 18 septembre et j'ai donc pu constater par moi-même à quel point le pays était institutionnellement bloqué, avec pratiquement aucune perspective de redémarrage avant les présidentielles de 2027 (en étant optimiste).

Interrogé sur ce point Jacques Attali a donné son sentiment sur une chaîne télé. Je n'ai malheureusement pas retrouvé la vidéo de son interview mais à un moment donné il a fait une réflexion intéressante qui ressemble à une lapalissade mais qui n'en n'est pas une, visiblement.

Attali a effectivement confirmé que la France était dans une impasse politique qu'il a qualifiée de "quadrature du cercle".

Chaque parti, chaque syndicat  a fait des déclarations tonitruantes dans lesquelles il a installé des solides LIGNES ROUGES à ne pas dépasser, des points sur lesquels il ne céderait jamais (réforme des retraites, taxes Zucman, immigration, etc...).

Et Jacques Attali a fait la remarque suivante:

" Plus des négociations sont publiques, plus elles sont transparentes et plus on a la garantie qu'elles vont échouer."

Cela peut sembler paradoxal mais ça ne l'est pas. Le fait de crier haut et fort qu'on ne cédera pas sur tel ou tel point garantit l'échec de toute négociation. Les négociations les plus importantes se font toujours de manière privée entre organisations et représentants de l'Etat.

Le principe de ces négociations privées est simple : "Je suis prêt à céder ceci en échange de cela...".

Or, comme le fait remarquer Attali, chaque parti (qu'il soit de droite, de gauche ou écolo) s'enferre dans un discours public qui ne lui laisse plus aucune marge de manoeuvre sous peine d'être pris en flagrant délit de capitulation ou de trahison...

D'où le blocage institutionnel qui risque de durer encore très longtemps.

La France, contrairement à ses voisins comme l'Allemagne, n'a jamais acquis depuis la V ème république une culture politique lui permettant de former un gouvernement de coalition (ou d'union nationale) quand il ne se dégage plus la moindre majorité à l'assemblée.

Et en attendant les problèmes s'accumulent et les réformes nécessaires prennent du retard...

Bien évidemment les échecs successifs des différents gouvernements du président Macron sont les premiers responsables de cette situation parfaitement bloquée, mais une fois qu'on a dit ça on n'est pas beaucoup plus avancé... ça ne fait pas avancer le schmilblick.

A la fin de son interview Attali a fait la remarque suivante (je vais essayer de rapporter ses propos de mémoire sans les trahir) :

" La Chine a un plan politique, industriel et social qui va jusqu'aux années 2040. Ce pays est en train de suivre une direction précise avec des objectifs clairs. Or, en Europe on en est très loin...et ça ne nous ferait pas de mal d'essayer d'en faire autant".

La Chine sait déjà ce qu'elle veut atteindre en 2040 et nous, nous ne savons même pas si nous sortirons de notre impasse/mélasse en 2027.

PS: Je me suis abstenu de pointer dans mon billet tel ou tel parti mais il me semble évident que certains dirigeants se font plaisir devant leur électorat, se font mousser en agitant les mots d'ordre de leur programme, avec la seule certitude qu'il ne sera jamais appliqué.

En parlant avec mes concitoyens français j'ai pu me rendre compte que nombreux sont ceux qui vivent dans un déni (par exemple sur la dette), un déni alimenté par les discours simplistes des partis populistes.

"Faisons payer les riches ! "...Euh, oui bien sûr, mais dans un pays qui a déjà une fiscalité élevée les choses ne sont pas si simples car les "riches", par nature, ne sont pas idiots et migrent facilement vers des cieux voisins où leurs intérêts souffriront moins comme l'Italie, ou le Portugal, pour ne citer que 2 pays proches. Bien évidemment on peut questionner certaines aides importantes de l'Etat aux entreprises, des aides qui ne bénéficient pas d'un suivi et d'un contrôle sérieux (comme le dénoncent Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre dans leur livre LE GRAND DETOURNEMENT).

https://www.babelio.com/livres/Aron-Le-grand-detournement--Comment-milliardaires-et-m/1913205

Lors de mon retour en avion j'ai demandé à une voisine belge quel était l'âge de la retraite en Belgique et elle m'a dit que c'était 67 ans. Les belges n'ont certainement pas accepté ça de gaité de coeur mais apparemment, ils n'ont pas sorti la guillotine pour autant...Et c'est évident que certaines catégories socio-professionnelles (dont la mienne) peuvent travailler après 60 ans. D'ailleurs j'ai pris ma retraite à 63 ans et j'aurais pu tirer à l'aise jusque 65. Bref, il y a de l'espace pour les négociations sérieuses au lieu de rester arc-boutés sur des positions inamovibles et irresponsables.

 

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Publié le 1 Septembre 2025

Bonjour les amis,

J'attendais avec impatience EDDINGTON le dernier film d'Ari Aster et, avant que je ne le voie je ne savais absolument rien de l'histoire si ce n'est que les deux éléments suivants:

1.- ça se déroule pendant la pandémie de covid-19

2.- ça nous dépeint de manière satirique tous les maux de la société américaine d'aujourd'hui.

 

Je vais tenter de vous donner mon opinion en révélant le moins d'éléments narratifs possibles du film.

Ne sachant absolument rien de l'histoire j'ai passé une bonne partie du film à me demander où le réalisateur voulait en venir très exactement, et ce pour une raison très simple: aucun des personnages (ou presque) n'est exempt de graves tares, ce qui donne l'impression qu'il n'y a plus de vraie boussole morale dans le récit.

Le metteur en scène ne prend jamais directement un parti pris permettant de discerner clairement le bien du mal. Il laisse cela au spectateur.

Le film est volontairement ambigu donc. La notion de vérité se dissout conformément à ce que nous vivons tous dans la réalité, notamment sous l'influence d'internet et des réseaux sociaux.

Ari Aster est très efficace dans sa capacité à nous dépeindre une société terriblement clivée où le vivre-ensemble est mis à rude épreuve.

Le film est volontairement ambigu, disais-je, mais il devient aussi confus car ce n'est pas le bien qui s'oppose au mal, mais souvent une tare sociale (ou idéologique) qui s'oppose à une autre tare sociale (ou idéologique).

L'histoire tire en longueur, de manière répétitive, et le spectateur attend la suite du récit avec impatience (et agacement aussi) pour se "réorienter".

Or, dans le dernier tiers du film on glisse dans un déchaînement de violence un peu tarantinesque (et franchement très pénible, pour moi...). J'ai passé cette dernière partie qu'on pourrait qualifier de "cinéma d'horreur" en regardant ma montre et en me disant: " Par pitié, qu'on en finisse !..."

L'épilogue, surprenant mais que je ne dévoilerai pas, permet de redonner du sens à tout ce qu'on a vu antérieurement, un sens tragico-ironique.

C'est évident que pour moi le film aurait gagné à ce que les scènes de violences soient abrégées. Il dure 2 h 28 minutes et s'il avait été ramené à 1 h 40 min ça aurait pu être un chef d'oeuvre.

L'interprétation phénoménale de Joaquin Phoenix est pour beaucoup dans l'intérêt qu'on porte à la psyché tourmentée du sheriff.

C'est donc un film qui, tout en n'étant pas exempt de lourds défauts, est à voir pour un tas de bonnes raisons.

Par exemple, en voici une: ce film génère un vrai malaise chez le spectateur (euphémisme) mais c'est aussi très exactement le même malaise que nous percevons dans la vie réelle quand nous sommes confrontés à des points de vue contradictoires tendus et irréconciliables, comme les vax/antivax, les wokistes/ antiwoke,  les climatosceptiques et ceux qui ne le sont pas, les complotistes et ceux qui ne le sont pas, etc...Ari Aster a réussi à empaqueter toutes les tares de l'Amérique dans cette petite ville du Nouveau Mexique et ça tient de l'exploit.

Bien évidemment, ces tares dont je parle, à l'heure de la mondialisation, ne concernent pas que la seule Amérique mais sont déjà quasi universelles.

Ce film dresse un constat terrible d'un monde où le bon sens, l'humanisme et l'intelligence n'arrivent plus à s'imposer. Seuls triomphent les grands intérêts capitalistes...ou capita-pocalyptiques.

D'une certaine façon Ari Aster rejoint les pires craintes de Yuval Noah Harari dans son essai NEXUS dans lequel il explique qu'il serait faux, illusoire et naïf de croire que dans un monde bombardé d'informations ce soit nécessairement l'intelligence ou la vérité  qui en émergent.

Un dernier détail amusant: je considère ce film anti-trumpiste mais les trumpistes le regarderont sans doute avec plaisir. Pire, ils en tireront peut-être aussi de solides arguments: chacun y verra ce qu'il veut bien y voir...puisque Ari Aster sous-entend toujours mais ne prend jamais ouvertement partie.

PS: Je vous mets en lien des critiques des principaux médias, en général très élogieuses (mais pas toutes)...Je retiens cette phrase de la critique de France Info Culture:

"Résultat, on sort de la projection dans le même état que Joe Cross : complètement asphyxié. Ari Aster cherche peut-être avec ce film d'horreur en forme de farce à nous montrer à quel point l'Amérique est devenue un foutoir incompréhensible..."

 

PS nº 2: Uniquement pour ceux qui ont déjà vu le film, voici une très bonne analyse qui, elle, dévoile des éléments importants de l'histoire et notamment de la fin.

https://oblikon.net/analyses/explication-du-film-eddington/

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #farce, #tragédie, #caricature, #satire, #Wokisme, #complotisme, #USA, #Trump, #Horreur, #cinéma, #western, #racisme

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Publié le 30 Août 2025

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui vient compléter mon article antérieur consacré aux mémoires de BAJANOV sur la personnalité de Staline.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/08/le-temoignage-edifiant-de-boris-badajov-sur-la-personnalite-de-staline.html

Dans cet article mis en lien ci-dessus Caius m'avait envoyé dans son commentaire une conférence d'Henri Guillemin qui est tout à fait passionnante et qui rectifie un certain nombre d'idées reçues.

Je vous invite à l'écouter de bout en bout: c'est plus captivant que n'importe quel film à l'affiche en ce moment.

Guillemin dresse un portrait assez nuancé de Staline qui permet de mieux comprendre le complexe qu'il nourissait vis-à-vis des leaders charismatiques de la révolution de 17.

Une fois arrivé au sommet du pouvoir lui, Staline, instaurera le culte à sa propre personnalité. Guillemin  nous montre que Staline, au fond, ne se prenait pas vraiment pour un Dieu, mais plutôt qu'il s'était plu voire amusé à en donner l'image à son peuple.

Dans cette conférence Guillemin revient sur 2 épisodes historiques sur lesquels il porte un autre jugement que celui qui a été inculqué dans le monde occidental.

Point numéro 1: - LE PACTE GERMANO-SOVIÉTIQUE ( à 17 minutes sur la vidéo).

Le pacte germano-soviétique fût perçu comme une trahison des soviétiques de la part des alliés anglo-saxons mais en fait l'acceptation de ce pacte était la seule réponse possible de Staline qui avait bien compris qu'il était complètement trahi par les occidentaux qui ne lèveraient pas le petit doigt pour l'URSS. Ce pacte était pour Staline la seule manière de survivre et la responsabilité première de sa signature ne lui en incombe donc  pas. C'était du pragmatisme, du réalisme...On ne peut certainement pas lui reprocher de ne pas avoir été idiot.

Point numéro 2:- LA GUERRE FROIDE ( à 23 minutes ur la vidéo).

Contrairement à une idée reçue la guerre froide a été initiée par les américains. Les soviétiques qui ne disposaient pas de l'arme nucléaire au sortir de la 2 ème guerre mondiale ne représentaient aucun danger de non-respect des accords de Yalta. C'est bien le camp américain qui va provoquer des déséquilibres en installant, entre autres, des bases en Turquie qui est un pays qui a une frontière commune avec l'URSS.

Au sujet de l'Otan Guillemin raconte une anecdote amusante (à 42 minutes sur la vidéo). Louis Joxe fut mandaté auprès de Staline pour lui présenter le projet de l'Otan. La présentation de Joxe était très trompeuse et faussement alléchante. Louis Joxe laisse entendre à Guillemin qu'il avait lui-même du mal à croire aux arguments qu'il avançait à Staline. Je vous laisse découvrir sur la vidéo la réaction assez drôle et pleine de malice de Staline...

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Publié le 29 Août 2025

Bonjour les amis,

Une de mes amies a eu la bonne idée de me prêter un livre de Boris Bajanov publié en 1977 et intitulé BAJANOV RÉVÈLE STALINE.

 

Le témoignage édifiant de Boris Bajanov sur la personnalité de Staline...

Voici la présentation de l'éditeur:

Au soir de sa vie, Boris Bajanov se décide à parler et il apporte le témoignage unique de celui qui, pendant plusieurs années, entrait librement dans le bureau de Staline et l'a vu éliminer ses rivaux : Trotski, Zinoviev, pour devenir maître absolu de l'U.R.S.S. Né en 1900, Bajanov connaît une carrière fulgurante, due à son génie d'organisateur. C'est à vingt-trois ans qu'il est nommé collaborateur particulier de Staline, avec le titre de «secrétaire du Politburo». Il organise toutes les séances de cette instance suprême du Parti et connaît tous les secrets. Bajanov voit de près Molotov, Zinoviev, Trotski, Kaménev, Boukharine, Litvinov, Iagoda, Radek... Il découvre peu à peu un pouvoir qui se fonde sur des dizaines, des milliers, bientôt des millions de morts. Comme dans Shakespeare, le bouffon côtoie le tragique. Les affrontements entre grands personnages du régime donnent souvent lieu à des scènes burlesques.
En 1928, Bajanov fuit l'U.R.S.S., et son escapade, par l'Iran et l'Inde, est à elle seule un roman. Émigré en France, il réussit à échapper aux tueurs de la Guépéou. Au secrétariat du Politburo, il est remplacé par Malenkov, qui succédera à Staline.
Chaque page de ce livre étonne, tant la vérité vue de près peut être inimaginable.

La présentation du livre est tout à fait correcte. On navigue sans cesse entre la tragédie et la bouffonerie avec toute une galerie de personnages profondément immoraux, certains d'entre eux. comme Grigori Kanner, étant par ailleurs des monstres criminels sans le moindre scrupule.

Le livre de Bajanov nous plonge au coeur de la lutte de succession pendant la maladie de Lénine et à sa mort.

Bajanov nous décrit un Staline profondément inculte, mauvais orateur, souvent rustre, qui n'est pas vraiment intelligent mais plutôt rusé, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Rien ne semble le passionner si ce n'est la soif de pouvoir.

Staline était extrêmement roublard. Au dire de Boris Bajanov, il disposait de quatre téléphones, et, dans l’un des tiroirs deson bureau, un autre était caché qui lui permettait d’écouter les conversations de dizaines de dirigeants communistes parmi les plus influents : sans passer par le standard du Kremlin, il avait directement accès à toutes les informations, ce qui devait l’alerter sur toute manigance ou complot dirigé contre lui . Ses secrétaires particuliers, comme Lev Mekhlis et Grigori Kanner, mettaient à exécution ses desseins les plus douteux. Avec ses adversaires, il était impitoyable : lorsque Kamenev l’interrogea sur la façon d’obtenir la majorité au parti, il lâcha d’un ton méprisant :

« Vous me demandez ce que j’en pense ? Eh bien, pour moi,savoir qui vote quoi n’a aucune espèce d’importance. Ce qui est primordial, c’est le décompte des voix et la publication des résultats! ». Il sous entendait par là qu’il s’attendait à ce que l’appareil du parti truque le vote s’il se révélait être en sa défaveur.

Staline, contrairement à Trotski, ne fera jamais preuve du moindre courage lors des épisodes qui amèneront la révolution russe de 17. Petit propagandiste révolutionnaire il se tient toujours prudemment à l'arrière-plan.

Mais ce qui frappe dans le témoignage de Bajanov c'est que les nombreux défauts de Staline, qu'il décrit très bien, finissent par servir ses desseins.

Lénine l'avait introduit au comité central car il ne craignait aucune concurrence de la part de cet homme peu cultivé et politiquement sans envergure. Mais c'est pour cette même raison que Zinoviev et Kamenev l'ont fait secrétaire général du parti: ils le considéraient comme politiquement insignifiant, voyaient en lui un adjoint commode, mais non un rival. 

Donc, c'est grâce à son apparente médiocrité et incapacité qu'il s'alliera les appuis de tous ceux qui prétendront succéder un jour à Lénine. Mais c'est lui qui, à la fin, deviendra le maître incontesté du Kremlin.

Dans le livre de Bajanov, tous ceux (ou presque) qui permettront à Staline d'accéder au pouvoir finiront soit fusillés, soit avec une balle dans la nuque lors des purges de 1938. On est parfois pris de vertige et atteint littéralement de nausée à la lecture de ce bouquin...

Tout collaborateur de Staline au courant de secrets inavouables se retrouve de facto en danger, et tôt ou tard, Staline le fera disparaître car il pourrait devenir un témoin gênant. Rarement dans l'histoire de l'humanité un tyran sera entouré de collaborateurs aussi serviles, la servilité étant la seule manière de survivre dans le système stalinien.

En lisant ce livre on pense à la chanson de Béart: " Le premier qui dit la vérité, il doit être éxécuté..."

Et quand on parle d'éxécutions sous Staline on ne parle pas que de quelques cas. Il est le plus grand criminel de tous les temps avec Hitler.

Un dernier détail. Hitler était un monstre sanguinaire mais savait être reconnaissant avec ses plus proches collaborateurs (qui étaient aussi monstrueux que lui).

Rien de tel avec Staline qui était profondément et viscéralement déloyal même, et surtout, avec ceux qui s'étaient sacrifiés pour lui.

Bajanov dans son livre lui prête cette phrase abominable:

" La gratitude est une maladie dont souffre les chiens".

PS: Boris Bajanov dresse des portraits très différenciés des leaders de la révolution russe qui n'ont pas du tout la même approche de ce que doit être le processus révolutionnaire. Mais dans son témoignage il y a un point commun qui frappe l'esprit: tous les leaders, que ce soit Lénine, Staline, Trotski, Zinoviev, Kamenev, etc... considèrent qu'une personne jugée contre-révolutionnaire mérite la peine de mort. Rien que ça ! Et, à l'époque, il ne fallait pas grand-chose pour être considéré comme contre-révolutionnaire.

PS nº 2 : Les premières révélations de Badajov sur la nature de la tyrannie stalinienne furent publiées en France en 1930. Il faudra attendre 1956 pour que lors du XX ème congrès du PCUS soient reconnus timidement une petite et infime partie de ces crimes qui sont aujourd'hui estimés entre 10 et 20 millions si on compte les éxécutions, les décès dans les goulags , les famines provoquées par l'homme et les déportations massives. 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #URSS, #Staline, #Crimes, #Trotski, #Lénine, #Dictature, #communisme, #purges, #Bajanov

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Publié le 25 Août 2025

Bonjour les amis,

Vous avez sans doute encore en mémoire une des scènes du film de Stanley Kubrik, 2001: L'ODYSSÉE DE L'ESPACE, quand l'ordinateur de bord HAL décide délibérement de tuer un des astronautes car il a peur que les hommes, de par leur imperfection, mettent en danger sa mission...

Ce film sorti en 1968 nous mettait déjà en garde contre une intelligence artificielle capable d'échapper des mains de ses créateurs.

Revenons en 2025 maintenant. On a appris récemment que le chatBot Grok, l'une des IA développées par Elon Musk, a dû être débranchée car il a commencé à émettre des drôles de commentaires, faisant par exemple l'éloge de Hitler. On pouvait toujours se rassurer en pensant que la cause du problème est humaine et se trouvait dans les algoritmes de Grok retouchés par les ingénieurs pour les rendre davantage en accord avec les théories et manières de penser pour le moins discutables de leur grand patron. Soit !

Je vous invite maintenant à écouter cette mini-chronique sur Europe 1 qui relate 2 incidents pour le moins inquiétants. Cette fois-ci on n'est plus dans un film de science-fiction.

 

Il y a d'abord cette IA, nommée Claude 4 et développée par la société Anthropic. Alors que les ingénieurs menaçaient de la débrancher, l'intelligence artificielle a tout simplement fait du chantage à un ingénieur en le menaçant de divulguer une supposée liaison extra-conjugale. Un comportement presque humain, donc vicieux, qui n'étonne pas François Stephan, directeur général de l'ECE, école d'ingénieur en intelligence artificielle.

Autre exemple, chez un deuxième géant de l'intelligence artificielle, OpenAI. Une IA a essayé de se télécharger sur des serveurs extérieurs sans l'autorisation des ingénieurs. Et une fois prise la main dans le sac, l'IA a tout simplement nié son comportement, un petit peu comme un enfant pris sur le fait. Une nouvelle illustration des dangers de l'IA selon François Stephan.

Alors on pourra toujours penser que l'IA n'invente rien, qu'elle fait appel à ses bases de données pour commettre des infractions, PAR IMITATION de l'homme, y compris dans ce qu'il a de plus monstrueux.

Sauf que si l'IA est capable de nous imiter dans nos pires penchants humains sans qu'il n'y ait de solides garde-fous capables d'empêcher qu'elle ne franchisse de telles lignes rouges inadmissibles, ça la fout très très mal.

Sans vouloir verser ni dans le catastrophisme, ni dans l'angélisme, ces deux incidents indiquent clairement que les mesures de sécurité sont complètement déficientes. Cela n'aurait jamais dû se produire, or ça s'est produit.

Dès le départ les IA devaient être de simples outils performants, au service de l'homme, mais ils posaient aussi une question essentielle qui apparaissait déjà dans le film de Kubrik.

Quelle place réserveraient-elles à l'homme? Est-ce que l'homme aurait encore une importance dans leurs équations?

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'en 2025 la question est très loin d'être résolue.

Année 2025 ou quand les IA commencent à mentir, à tricher, à manipuler...

PS: A bien y penser, même le cadre juridique dans lequel interviennent les IA n'est pas encore bien défini. Jusqu'à quel point sont-elles responsables et redevables devant la justice? Il faudra déjà commencer par là...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Intelligence artificielle, #IA, #Liberté, #Danger, #Humanité, #Justice, #mensonge, #chantage

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Publié le 19 Août 2025

Bonjour les amis,

Je ne fais pas de vrai billet aujourd'hui mais je vais juste partager un article de Masha Gessen dans le New York Times.

Julie Drolet a mis en ligne sur facebook une traduction française que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous avec le titre suivant:

UNE BRÈVE NOTE SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE LA NÉGOCIATION ET L'EXTORSION.

Effectivement nous assistons à une perversion des mots dans les médias et quand on y parle de "négociation" il faut comprendre "extorsion". La nuance est de taille.

L'auteur de l'article nous rappelle que Poutine a le culot de réclamer plus de territoires que son armée n'a été capable de conquérir au cours des 3 dernières années. Il écrit ceci:

"Poutine continue à exiger davantage de territoires qu’il n’en occupe, mais moins qu’auparavant. Mais « moins », c’est encore « trop ».

Et il ajoute plus loin:

"Parlons donc de « l’échange de territoires ». Cette formule semble désigner l’offre de Poutine de prendre une partie de l’Ukraine en échange de la promesse de ne pas menacer une portion encore plus vaste du pays. Ce n’est pas ce que l’on appelle habituellement un échange. C’est ce que l’on appelle de l’extorsion."

C'est une évidence. C'est une extorsion scandaleuse, qui s'inspire des méthodes des pires mafias, et qui est comparable à celle des Sudètes par Hitler.

La rencontre de Trump avec Poutine s'est produite dans des conditions honteuses. Trump qui accueille Poutine sur le tapis rouge en l'applaudissant, c'est absolument grotesque et surtout très révoltant.

On n'applaudit pas un agresseur/prédateur sanguinaire réclamé par la CPI...et ce, même si les USA ne reconnaissent pas la CPI. It's a shame !

Cette photo-montage que je partage ci-dessous résume parfaitement mon écoeurement.

Guerre en Ukraine: négociation ou extorsion ?

Et puis bien sûr le fait que Trump réhabilite l'image internationale de Poutine est pour moi la pire nouvelle pour notre monde, pour notre futur.

Les conséquences ? Elles sont incommensurables car Trump ouvre la porte toute grande à un monde dans lequel la force brute et réellement barbare se substitue au droit des peuples.

Trump s'est converti en idiot utile, ...très idiot et très utile, pour reprendre l'expression du général Yakovleff...

PS: Dans les commentaires ci-dessous j'échange avec Caius à propos de Lavrov et je lui fais part du fait que je suis estomaqué par son incroyable cynisme.

Ce matin je suis tombé sur un dessin satirique qui résume bien le culot incroyable dont il fait preuve. Il n'hésite pas à inverser la charge de la faute et nous prend vraiment pour des imbéciles parfois...

Guerre en Ukraine: négociation ou extorsion ?

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #USA, #Trump, #Zelensky, #Macron, #Guerre, #Union européenne, #Russie, #Poutine, #Lavrov

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Publié le 18 Août 2025

Bonjour les amis,

C'est avec le coeur profondément meurtri que je vous écris ce billet aujourd'hui.

Luis Llamas, ténor de notre groupe vocal, s'est éteint le 16 août dernier alors que pendant ce temps-là nous chantions la messe en l'honneur de Saint Roch lors des festivités de Denia (sud-est de l'Espagne).

Luis s'était adjoint à notre groupe il y a deux ans et c'était un véritable artiste, à la fois chanteur, danseur, acteur, meneur de revue. Un homme aux mille talents.

J'ai été la première personne de notre chorale avec laquelle il a discuté avant d'intégrer notre groupe. Quand il nous est apparu on a eu l'impression d'avoir touché le gros lot.

Il nous apportait son expérience artistique, son sens du show, et aussi son incroyable caractère espìègle et enjoué. Luis savait rire de tout avec talent et tout prenait une autre dimension avec lui.

Voici quelques photos de lui dont les premières sont glanées au cours de sa carrière sur les scènes de théâtre et dans les cabarets espagnols...

Smile...
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Luis avait une collection impressionnante de chapeaux

Luis avait une collection impressionnante de chapeaux

Smile...

L'état de santé de notre ami s'est brutalement dégradé il y a 3 mois. Diagnostiqué d'un lymphome il n'a même pas eu le temps d'être véritablement traité. Tout s'est très mal goupillé...en Juillet il chantait encore avec nous...et le 16 août il s'éteignait.

Lors de ses funérailles nous lui avons chanté 2 chansons qu'il aimait. Cinéma Paradiso (chantée en italien) et aussi Dancing Queen de ABBA.

Et puis Silvia Peña a interprété merveilleusement SMILE, une chanson que Luis lui avait demandé de lui chanter pour sa cérémonie d'au revoir. 

Luis nous a fait ce qu'on appelle au théâtre une fausse sortie. Je ne peux pas croire que je parle de lui au passé. Quelque part il va réapparaître derrière un rideau de scène dans un énorme éclat de rire !

Je l'imagine aussi dans quelque endroit, derrière les étoiles, se riant de notre peine...

Nous avons respecté sa volonté. Lui, pour qui tout était spectacle, n'aurait pas aimé une cérémonie d'Adieu larmoyante. C'est donc sur DANCING QUEEN que nous avons terminé cette cérémonie et toute l'assistance a repris la chanson en choeur avec nous. On lui a fait des funérailles à l'américaine, lui qui adorait les comédies musicales d'Hollywood des années 50.

Quant à votre serviteur il est dans un état à la fois de peine immense, d'incrédulité, de consternation, d'hébétitude, avec le sentiment d'une histoire qui s'est brutalement interrompue d'une manière incroyablement incongrue alors que Luis avait pris une vraie place dans ma vie, alors que j'attendais encore beaucoup de lui.

Il me reste les crises de fous rires partagés...les moments de complicité...mais notre histoire commune fut trop brève. Luis s'en va avec son mystère sans avoir eu le temps de me raconter sa vie, ses 400 coups à lui.

Rarement je n'aurai été autant frappé par la disparition de quelqu'un dont j'ignorais presque tout, mais quelqu'un qui a profondément illuminé mon existence. Mais le propre des vrais artistes c'est peut-être qu'on ne sait rien d'eux.

Luis restera définitivement l'étoile filante de ma vie...

Il ne me reste plus qu'à lui dire un GRAND MERCI pour son humour, pour son amour, pour sa générosité, pour avoir rendu la vie plus belle qu'elle n'est réellement.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #amitié, #amour, #spectacle, #Art, #chansons, #Cabaret, #show

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Publié le 13 Août 2025

Bonjour les amis,

Fiore, mon papa, aurait eu 85 ans aujourd'hui. Bien évidemment je me lève ce matin avec mille pensées qui lui sont adressées.

Cette année, et en mémoire pour lui, je lui dédie CHE SARÀ, cette chanson de José Feliciano qu'il aimait et dont les paroles lui parlaient forcément, à lui, qui avait quitté son hameau méditerranéen perché sur les collines calabraises à l'âge de 14 ans pour chercher quelque fortune de par le monde...

Voici une traduction française du début de la chanson qui n'a rien à voir avec la reprise française de Mike Brandt que son parolier a transformé en bluette sentimentale pour adolescentes.

Mon pays qui est sur la collinePaese mio che stai sulla collina
Étendu comme un vieux endormiDisteso come un vecchio addormentato
L'ennui, l'abandon, le néantLa noia l'abbandono
sont ta maladieNiente son la tua malattia
Mon pays, je te quitte et je m'en vaisPaese mio ti lascio io e vado via

Que sera, que sera, que seraChe sarà che sarà che sarà
Que sera de ma vie, qui le saitChe sarà della mia vita chi lo sa
Je sais tout faire ou peut-être rienSo far tutto o forse niente
Demain on verraDa domani si vedrà
Et ce sera, ce sera ce qui seraE sarà sarà quel che sarà

Mes amis sont presque tous partisGli amici miei son quasi tutti via
Et les autres s'en iront après moiE gli altri partiranno dopo me

Dommage, car j'étais bien en leur compagnie                                    
Peccato perché stavo bene in loro compagnia

Et puis cette chanson est indissolublement associée a des souvenirs précis de ma jeunesse. Lors de nos réunions familiales à la maison (parfois improvisées) il arrivait dans les années 70 que mon cousin Francesco empoigne sa guitare et la chante avec mon père.

Cette chanson était devenue comme une forme d'hymne de la communauté des immigrés italiens...

" Que sera de ma vie, qui le sait ? ...Je sais tout faire ou peut-être rien...Demain on verra..."

" CHE SERÀ? " est la question existentielle que se sont posée tous ceux qui ont un jour largué les amarres dans leur vie.

Mon papa avait émigré d'abord en Belgique, puis était passé dans le Nord de la France pour travailler dans les mines de charbon de Wallers-Arenberg (celle-là même qui correspond au roman et au film GERMINAL). Un changement de cadre énorme, un choc pour quelqu'un qui débarque du sud méditerranéen.

Je vous mets en lien une photo prise à partir de la maison où il est né, en haut des collines calabraises près de Campora San Giovanni. Du balcon de sa maison il voyait la Méditerranée et à droite, à l'horizon, le volcan Stromboli...

Le Stromboli vu depuis Augurato (hameau de Campora San Giovanni)

Le Stromboli vu depuis Augurato (hameau de Campora San Giovanni)

Sur cette photo apparaissent également les champs dans lesquels mon père devait accomplir, enfant, des travaux agricoles assez durs...Et c'est peut-être là qu'il a aussi connu ses premiers émois amoureux...Ça, il ne m'en a jamais parlé...

Une chose est sûre: c'est là que tout avait commencé...et son pays, tout en adorant la France qui fût sa terre d'accueil, il ne l'a jamais oublié...il le portait en lui.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #musique, #chanson, #José Feliciano, #Italie, #Calabre, #immigration

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Publié le 11 Août 2025

Bonjour les amis,

L'appui indéfectible des évangélistes américains au président Donald Trump, malgré le scandale Epstein, devrait théoriquement en surprendre plus d'un. En fait, et malgré l'énorme incohérence qu'il suppose, cet appui inconditionnel ne doit absolument rien au hasard.

Rob Schenk vient d'éditer un très long article intitulé:

POURQUOI LES EVANGELIQUES SE MOQUENT DU SCANDALE EPSTEIN DE TRUMP.

Et il y explique que ceux-ci ont une longue histoire de passion pour les narcissiques essayant de se faire passer pour des sauveurs.

 

Je vous mets en lien la traduction en français de la part de Julie Drolet  de ce très long article de Rob Schenk.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=10161191287922455&set=a.10150608005372455

Je vous invite à lire cet article qui analyse en long et en large, et de manière historique, l'incroyable hypocrisie dont font preuve les évangéliques américains qui pratiquent vis-à-vis des pires péchés (et des pires crimes) un " 2 poids 2 mesures" qui nous ferait hurler de rire si le sujet n'était aussi grave.

Je retiens aussi de cet article cette profonde réflexion sur la nature mystico-politique du mouvement MAGA:

"Quand on voit les États-Unis comme un « pays chrétien », comme le font les religieux MAGA, et qu’on est convaincu que les Blancs d’origine européenne sont les mieux placés pour le diriger, on pourrait penser qu’on serait mieux sans Constitution, ni même sans démocratie sous aucune forme. Les vrais croyants sont persuadés que le Christ reviendra non pas pour établir une démocratie constitutionnelle, mais une monarchie théocratique absolue où le souverain ne pourra jamais être remis en question. En fin de compte, cela explique à la fois ce que nous observons dans le rejet évangélique du scandale Epstein et résume le danger le plus grave auquel nous faisons face en tant qu’Américains."

En fait, cet extrait nous met en garde devant le danger bien réel d'une perversion de la démocratie américaine.

La constitution des Etats-Unis (écrite par les hommes et non par Dieu) est le lien indéfectible qui garantit la liberté des américains, or, pour les MAGA la Bible ou plus exactement "certaines interprétations de la Bible" de la part des évangélistes sont au dessus de cette constitution. Comme toujours depuis la nuit des temps quand le religieux se mêle de politique le pire est à craindre.

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