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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 13:35

Bonjour les amis,

Avant de commencer ma petite chronique cinéma permettez-moi de sourire de cette mode en France qui consiste non plus à chercher un titre français à un film anglo-saxon mais de substituer le titre original anglais par un autre titre anglais!...C'est la "french touch" quoi !...🤣

Il en va ainsi du film d'Alexandre Payne intitulé THE HOLDOVERS mais qui est présenté en France sous le titre WINTER BREAK. En Espagne ils ont traduit ce film par LOS QUE SE QUEDAN ce qui signifie "Ceux qui restent".

 

Voici le synopsis du film suivi de la bande-annonce.

Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable

Le film m'a enchanté, comme un beau conte de Noël auquel je ne m'attendais plus.

Le cinéma d'Alexandre Payne est subtil, intimiste, intelligent et évite les grosses démonstrations.

Les situations difficiles que vivent les trois personnages centraux (le prof, l'élève et la cuisinière) sont traitées sans mièvrerie, en évitant de trop appuyer sur la touche mélo.

Il y a dans ce film beaucoup de tendresse, de chaleur humaine, de générosité et de cruauté aussi, comme dans la vraie vie.

Il y a aussi l'humour très particulier de Paul Hunman qui est un professeur de culture classique passionné par les auteurs de l'antiquité.

A chaque situation inattendue de sa vie quotidienne il fait toujours un rapprochement avec une citation de Cicéron, de Marc-Aurèle ou d'un autre auteur classique.

On finit par se rendre compte qu'on n'a rien inventé que ce soit en amours, en amitiés, en rivalités, etc... Il n'y a rien de notre vie sociale que les grecs ou les romains n'aient pas eux-mêmes expérimenté et pensé. Cette partie-là du film est assez savoureuse. Hunman finit parfois par être assez convainquant sur l'importance de posséder une solide culture classique.

Nous sommes dans un lycée privé de la haute bourgeoisie de la Nouvelle-Angleterre dans des années 70, des années qui ont inauguré une nouvelle étape de liberté et de changements dans les relations professeurs-élèves. 

Mais Hunman est un prof à l'ancienne, assez strict, qui assume parfaitement le fait d'être haï et moqué par ses élèves, et par ses collègues aussi. Donc ce film n'est pas un remake du CERCLE DES POETES DISPARUS avec le professeur Keating qui était en avance sur son temps. Non. Ici Hunman n'aime pas beaucoup son époque qu'il considère corrompue et il revendique le fait d'être de la vieille école. Il utilise en classe une terminologie qui aujourd'hui ferait bondir les pédagogues et qui serait considérée comme totalement inadmissible.

Il s'en tient à une éthique professionnelle stricte (en laquelle il croit) qui consiste à préparer ses élèves à affronter la vie et à respecter certaines valeurs avec lesquelles il ne badine pas.

L'interprétation de Paul Giamatti qui incarne un personnage à la fois fort et vulnérable, rigide et fragile, est si pleine de sensibilité que j'en ai été profondément troublé et ému. Il mérite l'Oscar !

Les péripéties que vont vivre les trois protagonistes isolés pendant les fêtes de Noël vont bouleverser leurs vies. Chacun va donner, chacun va recevoir...chacun va apprendre des deux autres.

On a l'impression qu'on sait dès le départ où le scénario va nous mener mais Payne sait nous réserver des surprises qui relancent l'intérêt du spectateur.

Je ne vous en dis pas plus.

J'ai reçu ce film comme un gros câlin de Noël. Les dernières images sont très émouvantes et bouleversantes. Si vous voulez être touché en plein coeur ne ratez pas WINTER BREAK.

WINTER BREAK...un vrai conte de Noël sans mièvrerie...
WINTER BREAK...un vrai conte de Noël sans mièvrerie...
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14 octobre 2023 6 14 /10 /octobre /2023 07:28

Bonjour les amis,

Je suis très choqué comme des millions de français par la mort de Dominique Bernard tué pour s'être interposé dans un lycée entre un jeune terroriste tchétchène et ses jeunes victimes.

Trois ans après la mort de Samuel Paty c'est un tout un symbole que la mort de ce serviteur de l'Etat, professeur de français aux états de service irréprochables.

On apprend que l'assassin était fiché S et qu'il était surveillé.

Je vous invite à lire l'article ci-dessous. C'est assez édifiant.

 

Résumons-nous.

La famille du tueur aurait dû être expulsée du territoire national en février 2014. Mais les associations, vent debout, s’étaient alors opposées à cette expulsion. Selon France 3 Bretagne et Ouest-France, le Mrap, la Cimade, RESF 35 et d’autres collectifs avaient fait pression sur les politiques, notamment les candidats aux municipales de Rennes. Finalement, les autorités avaient remis en liberté la famille Mogouchkov...

Plus tard l'assassin a été fiché S.

Le frère de l'assassin avait été interpellé à l’été 2019 par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat ...Rien que ça !

Stop, stop, stop j'arrête là. Le reste m'importe peu.

Ce que j'apprends à chaud, quelques heures après l'attentat, m'indique que cet assassinat est finalement la chronique d'une mort annoncée. Le hasard bon ou mauvais et la fatalité n'ont rien à voir là-dedans.

Le seul hasard de cette histoire c'est le moment choisi. Les événements tragiques qui se passent dans la bande de Gaza ont été un prétexte pour le tueur mais n'importe quelle autre excuse aurait fait l'affaire tôt ou tard...

Par ailleurs j'entends ici ou là des voix qui s'élèvent et qui disent que le tueur n'avait pas été "suffisamment" surveillé, ce qui est une sinistre plaisanterie.

Il y a sur notre territoire des milliers d'islamistes intégristes recensés comme potentiellement très dangereux. De l'ordre de 20 000 individus fichés S en 2023 avec au moins 2000 d'entre eux qu'il faut surveiller comme le lait sur le feu. Impossible de mettre un flic derrière chacun d'entre eux.

La police avait déjà réussi à interpeller le frère du tueur d'Arras... et par ailleurs un terroriste, s'il est en liberté et s'il est suffisamment intelligent, trouvera toujours un moyen d'échapper aux radars de la police.

Je terminerai mon billet du jour par de tendres pensées pour ce serviteur de l'Etat qui vient de mourir, victime de beaucoup de choses et, entre autres, de l'angélisme d'une grande partie de ses concitoyens.

Alors c'est peut-être le moment de se poser les bonnes questions. Que fait-on avec les fichés S ? Quelles sont les propositions qui permettraient de les mettre hors d'état de nuire plus efficacement?

Ou alors, faut-il s'habituer à ce que, de temps en temps, un des leurs arrive à passer au travers des mailles du filet et fasse un certain nombre de victimes?...comme un prix à payer pour préserver notre espace de liberté.

.https://www.capital.fr/economie-politique/attaque-a-arras-comment-les-individus-fiches-s-sont-ils-vraiment-surveilles-1482191 

Attentat d'Arras ou la chronique d'un assassinat qui ne doit rien au hasard...
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15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 11:37

Bonjour les amis,

Je suis tombé aujourd'hui sur un article qui rapporte les mises en garde en Juillet dernier de l'UNESCO contre le tout technologique en classe.

Je vous mets en lien un excellent article dans sa langue originale (qui est le valencien, une langue co-officielle qui est parlée dans le sud-est de l'Espagne où je vis), et ensuite, je vous proposerai une traduction en français.

ASSEZ  DE FÉTICHISME TECHNOLOGIQUE EN CLASSE, DIT L'UNESCO

Le rapport de l'UNESCO La technologie dans l'éducation, qui a pour sous-titre "Un outil à quelles conditions?" et qui a été publié en juillet dernier, est un avertissement très sérieux contre un discours que l'on a entendu à maintes reprises au cours des dernières décennies, selon lequel l'avenir des salles de classe consiste à les remplir d'écrans. Le document est élaboré à partir de dizaines d'études indépendantes menées à travers le monde, et aboutit à une conclusion dévastatrice qu'il place en tête de synthèse : « Il existe très peu de preuves solides de la valeur ajoutée du numérique dans l'éducation. " Et il ajoute : « Beaucoup de ces indices proviennent de ceux qui tentent de les vendre. » L’exception évidente concerne les étudiants handicapés, mais pour le reste, il n’y a aucun avantage démontrable à utiliser ces outils en classe, et là où des études à grande échelle ont été réalisées, elles n’ont trouvé aucune amélioration significative.

Tous nos responsables éducatifs, pédagogues, etc. devraient lire attentivement le rapport (pour l’instant il n’est disponible qu’en anglais) et être capables de repenser de nombreuses opinions. Le chapitre quatre commence par un paragraphe très clair : « Étant donné que la technologie numérique affecte de nombreux aspects de la vie quotidienne, il est raisonnable de supposer que son application en classe transformera et améliorera automatiquement l’enseignement et l’apprentissage. Cependant, même si les étudiants doivent être formés au numérique, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils doivent être formés grâce au numérique. Sa valeur pour l’enseignement et l’apprentissage doit être démontrée. » En d’autres termes, c’est une chose d’enseigner aux étudiants comment fonctionne la technologie, quels sont ses avantages et ses dangers, et une autre chose d’enseigner les langues, les mathématiques ou les sciences naturelles grâce à cette technologie. Et pendant des années, nous avons été amenés, à tort, à croire que l’un impliquait l’autre.

L’un des points positifs du rapport est qu’il tient compte de la réalité en classe. Souvent, les pédagogues disent aux professeurs comment enseigner, mais ils partent du principe que tous les élèves sont motivés, attentifs, et n'ont pas de problèmes à la maison . Au lieu de cela, on peut cette fois lire que « les risques des technologies de l'information en classe sont souvent sous-estimés dans la recherche et les évaluations » ; il y a une page dédiée à ce que ceux d'entre nous dans les salles de classe savaient déjà, à savoir que les écrans sont une distraction. Ou comme le dit le rapport : « L’utilisation des smartphones et des ordinateurs perturbe l’apprentissage en classe et à la maison. Une méta-analyse de recherches sur la relation entre l'utilisation du téléphone portable par les étudiants et les résultats scolaires dans quatorze pays a révélé un léger effet négatif, qui était plus important au niveau universitaire. La diminution est principalement liée à l'augmentation des distractions et du temps consacré à des activités non académiques pendant les heures d'apprentissage.

L’arrivée de notifications, ou la simple proximité d’un téléphone portable, peut empêcher les étudiants de prêter attention à la tâche à accomplir. Cela affecte la mémoire et la compréhension. On y retrouve également ce que pensent les enseignants : « Des études sur la perception des enseignants sur l'utilisation des tablettes et des téléphones mettent en évidence les difficultés de gestion de classe lorsque les élèves visitent des sites Internet autres que ceux indiqués par les enseignants ou en raison du niveau de bruit accru. » Demandez à n’importe quel professeur et il vous dira à quel point il est difficile de rivaliser avec un écran.

Il y a un autre aspect important qui est souvent oublié, c’est la vie privée. Une analyse de 163 produits éducatifs numériques a révélé que 89 % enregistraient les activités des élèves en classe et même en dehors des heures de classe, et vendaient ces informations à des agences de publicité. Cette surveillance a eu lieu sans le consentement des enfants ou des parents, et sans possibilité d'y mettre fin. Certains États ont commencé à réagir et ont interdit l'utilisation de produits d'entreprises comme Google ou Microsoft.

Enfin, il existe des preuves des risques liés à une utilisation excessive des appareils. « L'analyse d'un large échantillon de jeunes âgés de 2 à 17 ans aux États-Unis a montré qu'un temps d'écran plus long était associé à un moindre bien-être ; moins de curiosité, de maîtrise de soi et de stabilité émotionnelle ; une anxiété plus élevée; et davantage de diagnostics de dépression. L'UNESCO cite également trois études récentes qui indiquent que l'interdiction des téléphones portables à l'école améliore les résultats scolaires des élèves, notamment ceux d'un niveau inférieur. De plus en plus de pays décident de ne pas les autoriser en classe (entre autres, 40 % des États d’Asie du Sud-Est).

Ce rapport devrait constituer un changement de paradigme et montrer clairement que certaines idées vendues depuis vingt ou trente ans n'avaient aucune base empirique. Cela me rappelle les « guerres de la lecture » qui ont lieu actuellement dans de nombreux États des États-Unis. Il y a quelques décennies, la méthode traditionnelle d'enseignement de la lecture (structurée et basée sur la phonétique) a été abandonnée au profit d'un modèle plus « moderne » dans lequel les élèves découvraient la lecture à leur rythme, prenaient un livre s'ils en avaient envie, etc. . Le problème est que toutes, absolument toutes les études ont montré que l’apprentissage classique était bien plus efficace, et en fait, les taux de compréhension en lecture se sont effondrés dans tout le pays. Cependant, lorsque les autorités ont indiqué un retour au système précédent, de nombreux pédagogues et enseignants, formés à la méthode moderne, s'y sont opposés - malgré les preuves empiriques. Quant à la technologie, et outre l’éblouissement provoqué par les choses modernes, il y a une autre question pratique. Il est beaucoup plus facile pour un conseiller ou un ministre d'annoncer que quelques milliers d'ordinateurs ont été achetés que d'initier de profondes réformes du modèle éducatif.

Maintenant que nous savons que les médias sociaux et les smartphones ont créé une crise de santé mentale chez les jeunes générations, permettez-moi de terminer l'article avec l'avant-dernier paragraphe du résumé du journal : « Ce rapport souligne l'importance de vivre avec et sans la technologie numérique ; prendre ce qui est nécessaire dans une énorme source d’informations et rejeter ce qui est superflu ; de laisser la technologie soutenir – mais jamais remplacer – la connexion humaine sur laquelle reposent l’enseignement et l’apprentissage. L’accent devrait être mis sur les résultats d’apprentissage et non sur les apports numériques. On ne peut pas mieux dire !

Quand l'UNESCO met en garde contre l'utilisation abusive des écrans en matière éducative...

Voilà ! Personnellement, je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est que ces dénonciations émises par de très nombreux enseignants qui, pour l'instant, prêchaient dans le désert sont cette fois-ci soutenues, études à l'appui, par la plus grande institution internationale en matière éducative, à savoir l'UNESCO.

C'est donc une aide bienvenue pour tout le monde, à commencer pour les cadres de l'Education Nationale, mais aussi surtout pour les profs qui pourront mieux se faire entendre avec un tel appui et qui auront des arguments à opposer quand ils ne seront pas assez écoutés.

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9 juin 2023 5 09 /06 /juin /2023 10:59

Bonjour les amis,

Ce matin je suis tombé sur un article du FIGARO que j'ai mis en lien ci-dessous et qui fait un état des lieux assez consternant de l'épreuve de philo au Bac.

Alors, bonjour la motivation des élèves et la culture de l'effort !

 Même les littéraires font l'impasse sur cette épreuve et préfèrent se consacrer à Parcoursup. C'est le comble !

Je trouve cette dérive en tout point lamentable et dommageable pour l'avenir de toute la citoyenneté.

Notre époque souffre cruellement de déficit philosophique.

N'importe quel charlatan, youtubeur, influenceur, ou manipulateur au service de puissances étrangères utilise les réseaux sociaux pour inonder la toile de fakes news, de post-vérités, de mensonges aberrants.

Face à cette avalanche de contre-vérités qui est très efficace, suffisamment efficace par exemple pour changer le résultat d'un scrutin électoral, seule une solide formation philosophique peut permettre à une citoyenneté d'avoir la maturité suffisante pour ne pas prendre pour argent comptant des faux raisonnements.

L'école aiguise l'esprit critique des élèves afin qu'ils sachent détecter les failles dans une séquence argumentative.

A l'école on peut enseigner le chemin qui mène vers des vérités, à séparer ce qui est de l'ordre de la science de ce qui ne l'est pas. Apprendre à faire la différence entre une opinion et un fait objectif peu discutable. 

A l'école on apprend aussi à douter, mais pas de manière stérile et idiote, mais plutôt de manière constructive pour s'approcher au mieux de la vérité.

Bref, au moment où notre époque nécessite plus que jamais une formation philosophique de qualité cette matière est reléguée au second plan. L'enseignement de la philosophie est une garante de notre bonne santé démocratique.

Si Macron voulait former une citoyenneté malléable et manipulable il ne s'y prendrait pas mieux.

Je termine avec un seul exemple entre mille, avec un auteur qui mérite d'être étudié et que je n'ai pas eu la chance d'aborder au lycée.

Cicéron , ou comment agir moralement quand tout s'effondre ? 

Avouer que c'est un thème à l'ordre du jour, non ?

PS: Je m'empresse d'ajouter que la philo est une matière qui compte en Espagne (où je vis) et qu'il n'est pas question de faire l'impasse. Moins de 10 sur 20 en contrôle continu et le candidat est recalé, même s'il a choisi une filière scientifique.

PS nº 2: Mon ami facebooker et prof de philo Basile de Césarée a écrit ceci au sujet de l'article du FIGARO:

"Ce n'est pas faute d'avoir alerté la hiérarchie. Tout était prévisible dès l'annonce de la réforme, c'est donc que c'était voulu !..."

PS nº 3 : Terminons sur une note d'humour de syndrome provoqué par un déficit philosophique...

Ce déficit philosophique dont souffre notre époque...
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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 06:29

Bonjour les amis,

Hier soir j'ai vu sur les bons conseils de mon ami Fatizo THE QUIET GIRL de Colm Bairéad.

Voici le synopsis.

Irlande, 1981, Cáit, une jeune fille effacée et négligée par sa famille, est envoyée vivre auprès de parents éloignés pendant l’été. Mais dans cette maison en apparence sans secret, où elle trouve l’épanouissement et l'affection, Cáit découvre une vérité douloureuse.

Voici un article qui en parle très bien.

Voici un autre commentaire plein d'à propos sur la fiche allociné.

" The Quiet Girl est l'histoire d'une parenthèse enchantée, de celles qui peuvent changer à tout jamais une vie, placée jusqu'alors sous le signe de la tristesse et de la solitude. Une histoire simple, sans beaucoup de dialogues, parlée essentiellement en gaélique, qui dit beaucoup sur l'importance de l'amour reçu ou non pendant l'enfance, pour sa propre construction adolescente et adulte. C'est aussi le portrait nostalgique d'une Irlande rurale, qui a largement disparu depuis les crises que le pays a connu. Hormis la dernière scène, poignante, le réalisateur, Colm Bairéad, s'attache à montrer des occupations banales, mais partagées, ce qui fait toute la différence pour qui est en manque d'affection : aller chercher de l'eau au puits, nettoyer des écuries, couper des oignons. Malgré quelques minuscules affèteries de style (quelques ralentis), le film touche au plus profond, en montrant, avec le seul pouvoir de l'image et de la lumière, les différences entre deux atmosphères. Un récit d'apprentissage d'une infinie sensibilité."

Jamais un film touche aussi profondément avec aussi peu de moyens. Ici, on assiste à la répétition du quotidien avec des gestes simples (et parfois presque rituels) qui traduisent l'amour donné à une enfant, des gestes simples empreints de la confiance qu'y dépose le couple plein d'abnégation qui accueille la petite Cáit.

Le film est souvent fait de silences et chaque plan (couleurs, lumières) est composé avec soin comme un tableau. C'est de l' Art cinématographique.

L'action se passe dans les années 80. La télé existait déjà mais pas encore l'envahissement des écrans.

Sans discours, sans effets, le film nous montre que l'enfance ne se construit que sur la vérité d'un amour donné. Et cet amour se reçoit et se donne à travers l'accomplissement de simples tâches quotidiennes comme, par exemple, l'épluchage de pommes de terre.

Il y a quelque chose dans ce film de profondément optimiste qui nous ramène à nos racines civilisationnelles et à l'essence de ce que les adultes sont chargés de transmettre à leurs enfants.

Les enfants ne se construiront et n'auront d'estime pour eux-mêmes que grâce à la confiance que les adultes déposent en eux.

Le film n'aborde jamais de thème religieux mais son contenu est finalement hautement biblique. On ne récolte que ce que l'on sème. Ce n'est pas l'homme qui soumet la nature à ses désirs mais l'homme, par contre, peut se divertir une fois qu'il s'est acquitté de ses tâches envers la nature.

THE QUIET GIRL est un film pur, simple et beau comme une parabole.

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10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 17:07

Bonjour les amis,

J'ai été frappé cette semaine par une histoire qui se passe en France et qui rappelle le début du roman LA TACHE, de Philip Roth et publié en 2000, dans lequel un prof démissionnait à cause d'une blague volontairement mal perçue par l'un de ses étudiants afro-américains qui l'accusait à tort de racisme.
Ici aussi, le point de départ c'est une blague douteuse. Voici le résumé de ce qui, à la base, n'aurait dû être qu'un incident mineur. 
"Maire d'une commune de 7000 habitants, et enseignant dans un lycée catholique d'Angers, Frédéric Mortier a vécu ces derniers mois une lente descente aux enfers après une blague osée adressée à un élève musulman. Placé en garde à vue, puis lâché par sa hiérarchie et suspendu sans solde, il est aujourd'hui la cible de la presse locale et nationale qui fait de lui le portrait d'un homme qu'il se défend d'être."

Je vous invite à lire cet article sur le lien ci-dessous et surtout à écouter les explications de Frédéric Mortier sur la vidéo. Ça dure 27 minutes mais c'est vraiment intéressant car il aborde pas mal de thèmes.

Bien évidemment il manque pour l'instant les explications de la partie adverse mais celle-ci a porté plainte sans même avoir eu une simple entrevue avec le professeur (ce qui me paraît un minimum). 

Mortier a peut-être commis une erreur mais se retrouver en garde à vue, puis suspendu pour une blague, alors que c'est une personne qui présente à priori 28 ans d'états de services sans la moindre anicroche, ça me semble un peu fort. Mortier est une personne apparemment expérimentée à qui on confiait les classes les plus difficiles selon ses dires.
Quoiqu'on pense de cette interview (je ne suis pas sûr d'être toujours d'accord avec Mortier sur sa manière d'envisager son travail et son rôle d'enseignant) je crois qu'elle pointe bien du doigt le fait que le rapport prof-élève a changé...Les profs sont maintenant bien plus prudents et ils ont intérêt à l'être dès qu'ils touchent des thèmes comme la religion, les théories du genre, etc...à la moindre ambiguïté c'est le lynchage ou la crucifixion médiatique.

Mortier explique quelque chose de très juste dans la vidéo. Si un professeur traite un thème à partir d'une expérience professionnelle personnellement vécue l'attention des élèves est immédiatement multipliée par 4 ou 5. Ça, j'ai pu le vérifier par moi-même. Entre un prof qui débite le contenu d'un manuel scolaire et un autre qui y met du vécu, pédagogiquement parlant y'a pas photo !

Par ailleurs tout enseignant vous expliquera que l'humour est souvent une arme pédagogique suprême. Si vous abordez un thème en classe et que vous faites rire vos élèves, vous attirez leur attention donc vous avez la garantie qu'il en restera quelque chose. Ça marche bien à condition que personne ne se sente offensé ou humilié.

Dans le film LE CERCLE DES POETES DISPARUS Keating, professeur de lettres, évite ce piège et explique bien à l'un de ses élèves:

" On ne rit pas de vous mais on rit avec vous".

Il semble que cet équilibre soit de plus en plus difficile à trouver. Les profs peuvent-ils encore manier l'ironie, le second degré ?....Bin, ça devient de plus en plus risqué. Dans le doute vaut mieux s'abstenir.

C'est ce que font maintenant tous mes ex-collègues.

J'imagine bien une future génération de profs qui réserveront leur humour pour leurs familles et pour leurs amis et qui, en classe, déballeront de manière robotisée un contenu standard aseptisé plus conforme à ce que la société attend d'eux. Des profs qui ressembleront à des présentateurs de JT ou de météo.

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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 16:31

Bonjour les amis.

La semaine dernière je vous avais parlé du manque de connaissance de l'orthographe et de la grammaire chez les jeunes. Cette semaine deux informations qui ont un rapport avec le monde éducatif ont retenu mon attention.

Voici la première info qui fait écho aux Etats-Unis à notre affaire Samuel Paty.

Résumons-nous. Ce n'était pas une caricature du prophète. Il s'agissait d'un cours d'histoire de l'art. La prof montre un tableau du XIV ème siècle représentant l'ange Gabriel et le prophète et explique bien aux élèves qu'ils peuvent ne pas regarder ou sortir de la classe si ça les dérange. C'est ce qu'on appelle aux Etats-Unis un "trigger warning". Finalement tout le monde décide de rester. La projection dure 2 minutes....Plainte d'une étudiante qui s'est sentie offensée...la prof est virée... Bienvenue au XXI ème siècle...😡.

Ne vous méprenez pas. Je respecte le fait qu'un élève ne veuille pas contrevenir à certains préceptes religieux et ne désire pas regarder une représentation, artistique ou pas, du prophète. Simplement il faut rappeler que dans le cas présent les élèves ont eu le choix et que, malgré cela, la prof a été virée.

Cette fois-ci l'institution universitaire donne raison à la plaignante et ne soutient pas la prof, ce qui me paraît à la fois inquiétant et scandaleux. Vous me direz que cette affaire se passe aux Etats-Unis et qu'elle ne nous concerne pas, ce à quoi je vous répondrai: "Oui mais pour combien de temps encore ? ".

Aux Etats-Unis c'est par l'université que la pensée wokiste pénètre profondément la société. Or ce sont dans les universités que se forment les futures élites d'un pays, ce qui en dit long sur la qualité des futurs dirigeants américains. Tous des futurs Justin Trudeau en puissance !

Passons maintenant à une étude publiée dans le magazine LE POINT qui indique que la crédulité atteint des sommets chez les jeunes.

On voit bien que le monde des réseaux sociaux est devenu une sorte de vitrine planétaire dans laquelle s'expriment les croyances les plus folles, les plus arriérées, face à des jeunes qui n'ont plus les moyens intellectuels de faire la différence entre une théorie complètement farfelue (voire abracadabrante) et une autre qui est démontrée de manière scientifique. La science n'est plus le pare-feu qui permettait à la raison de triompher et de séparer le vrai du faux.

Les influenceurs et youtubers les plus ignares et les plus débiles jouissent sur internet de la même crédibilité qu'un chef de service du CNRS qui a dédié toute sa vie à la recherche scientifique et dont la validité des travaux a été vérifiée par des comités internationaux d'experts. Notre jeunesse n'est plus capable de faire la différence.

On se retrouve avec des jeunes qui logent l'astronomie et l'astrologie à la même enseigne alors que l'une est une science et l'autre pas...l'astrologie est à ranger du côté des superstitions. Elle peut avoir un intérêt historique puisque de nombreuses civilisations y croyaient, les rois et certains présidents aussi. Elle peut avoir un intérêt culturel aussi mais en aucun cas un intérêt scientifique.

La théorie de l'évolution a été énoncée par Darwin en 1859 et toutes les recherches ultérieures n'ont fait que la confirmer et la compléter. 

Seulement voila, à l'âge d'internet et face à l'ignorance des élèves, toutes les théories se valent...Un fait scientifique avéré et démontré se transforme en "opinion".

Le fait que la Terre soit ronde n'est pas une opinion ni une théorie, c'est un fait avéré et facilement démontrable que tout être doté de raison ne peut réfuter.

Face à certains enseignements scientifiques certains élèves disent à leurs professeurs:

"Vous avez votre opinion, moi  j'en ai une autre..." sous-entendu " J'ai une autre opinion qui est toute aussi valable que la vôtre".

D'autres vont plus loin: " Votre opinion m'offense...elle m'opprime..."

Une réalité scientifiquement établie perd pour certains son statut de vérité si elle contredit une croyance, surtout si celle-ci est religieuse.

Si nous n'y prenons pas garde certaines ignorances se convertiront en un droit de l'élève. Ce sera le comble!

Or l'école publique, inspirée par l'esprit des Lumières, a pour mission d'instruire les élèves et de lutter contre l'ignorance, contre l'obscurantisme, contre les superstitions, contre les croyances irrationnelles.

Ce que nous apprend l'école c'est justement que toutes les idées ne se valent pas...

Ce qui a fait progresser l'humanité c'est justement qu'elle a été capable de bannir certaines théories infondées.

Or, en ce début de XXI ème siècle ce que nous observons, au nom d'une notion de respect et de tolérance mal comprise, c'est un retour en force des idées les plus obscurantistes.

2023 ou quand l'obscurantisme et l'irrationalité triomphent chez les jeunes...
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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 09:04

Bonjour les amis,

en septembre 1990 deux sociologues (dont je tairai le nom par indulgence) avaient affirmé dans un essai intitulé LE NIVEAU MONTE que tous les lanceurs d'alerte qui s'inquiétaient de la baisse du niveau de connaissances des élèves français n'étaient que des passéistes rétrogrades qui ne vivaient pas avec leur temps. Ces deux auteurs affirmaient de manière très péremptoire et assez provocatrice que le niveau montait.

Voici sur le lien ci-dessous les résultats d'une récente étude émanant de l'Education Nationale qui démontre qu'ils se sont trompés sur toute la ligne. 

32 ans après la parution de cet essai le thème ne fait plus débat. Le niveau dégringole de manière constante.

Ce thème n'est même plus objet de polémique. Plus aucune personne sérieuse n'ose aujourd'hui nier l'échec patent de l'école française.

La seule chose qui a "monté" durant les trois dernières décennies c'est le nombre de fautes qui a doublé en 30 ans.

Reste à savoir pourquoi.

L'article ci-dessous éclairera votre lanterne.

Un certain nombre de raisons donc qui ressortent de cette interview, des raisons qui vont du déficit d'attention d'une nouvelle génération d'élèves au nombre d'heures dédié à la connaissance de la langue qui a chuté au profit d'autres matières dont certaines pourraient être étudiées ultérieurement de manière plus efficace, une fois que l'élève sait lire et compter.

Et oui, il faut avoir le sens des priorités et retrouver la sagesse populaire qui invite à ne pas mettre la charrue avant les boeufs !

Sans bonne connaissance de la langue c'est l'accès aux autres matières qui devient singulièrement limité. La langue et les mathématiques sont les deux matières sans lesquelles on peut difficilement accéder à toutes les autres.

L'actuel ministre de l'éducation n'essaie pas de minorer le problème et c'est déjà un premier pas dans la recherche de possibles solutions. 

Il y a au moins un point de cette étude que je relève et qui contredit ceux qui pensent que la baisse de niveau affecte essentiellement les milieux défavorisés.

L'étude indique que dans les milieux aisés le nombre moyen de fautes est de 15,5 et que dans les milieux qui le sont moins il est de 21,9.

Il y a donc indéniablement une corrélation entre aisance financière et résultats scolaires, sauf que cette baisse de niveau est GÉNÉRALISÉE et affecte tout le monde, y compris nos chers fils à papa!

Si rien n'est entrepris pour redresser la tendance voilà une situation qui nous promet l'avènement d'une future élite sociale particulièrement ignare et médiocre (certains me rétorqueront que c'est déjà le cas... sauf que ce sera encore pire...).

Je terminerai mon billet du jour avec une dernière pique lancée contre l'écriture inclusive dont j'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que j'en pensais dans des billets antérieurs.

L'écriture inclusive enlaidit la langue, l'alourdit, ne passe pas le cap de l'oral (puisqu'elle peut être lue mais pas prononcée) mais, à cela, il faut ajouter que cette écriture rend la langue plus inintelligible et qu'elle complique encore plus les règles d'accord qui n'étaient déjà pas si simples.

Moralité: les adeptes de l'écriture inclusive, qu'ils soient Sandrine-Rousseauistes ou Danièle-Obonoistes, veulent compliquer encore plus une langue qu'ils ne sont même pas capables de transmettre à leurs enfants...Le comble, quoi !

Et je ne vous parle même pas des dyslexiques pour qui le bidouillage infâme que représente l'écriture inclusive sème la langue française d'obstacles artificiels et purement idéologiques qui la rendent incompréhensible. On en arrive donc au paradoxe qui consiste à devoir supporter une écriture qui se prétend inclusive mais qui, dans les faits, devient excluante! 

Histoire de rigoler un peu je vous laisse apprécier la phrase que Sandrine Rousseau (qui, soit dit en passant, est enseignante) a envoyé en direction de ses supporteurs (et de ses supportrices...🤣).

Une phrase qui risque de plonger n'importe quel élève de CM2 dans la plus profonde des perplexités !🤦‍♀️🤦‍♀️🤦‍♀️

 

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1 octobre 2021 5 01 /10 /octobre /2021 15:15

Bonjour les amis,

Comme je vous l'avais indiqué dans mon billet précédent  j'ai pris ma retraite il y a un mois de manière un peu précipitée à cause de l'aggravation de mes conditions de travail.

J'avais fini l'année scolaire en juillet sans annoncer vraiment mon départ à qui que ce soit et sans dire au revoir à personne.

 

Ça ne fait donc qu'un mois que je suis à la retraite, une retraite qui, pour l'instant encore, ressemble davantage à des vacances scolaires prolongées et un peu irréelles, avec la sensation que le temps est devenu un peu liquide.

Aujourd'hui nous sommes le 1er Octobre (date de mon anniversaire) et ce matin j''ai reçu un cadeau très émouvant et auquel je ne m'attendais pas.

En effet j'ai reçu un appel téléphonique d'un groupe d'élèves de l'an dernier qui m'a chanté " Joyeux anniversaire" en changeant un peu les paroles et en les substituant par " Logarithme de Pi"...Et puis ils ont fini la chanson en me criant joyeusement et de manière un peu débridée des messages d'amour et d'affection.

Ces choses-là ne sont vraiment pas dûes au hasard. L'année dernière, en Février, quand j'avais pris la décision de prendre ma retraite, ce groupe-là et un autre aussi m'avaient fait hésiter...Si tous les élèves avaient été comme eux je ne serais peut-être pas parti, mais ce n'est pas le cas...Et puis, valait mieux partir sur de merveilleux souvenirs et éviter, tout comme les boxeurs, le combat de trop.

Autant vous dire, cher ami lecteur, que cet appel m'a fait (comme dit la chanson de France Gall) un drôle d'effet.

Mes pìeds ne touchaient plus vraiment le sol après...En état de lévitation que j'étais !

Et pour être sincère, et pas faussement modeste, je dirai que je désirais mais sans l'espérer un dernier signe en provenance du lycée...un message d'amour...quelque chose qui ressemble à  "Nous nous sommes tant aimés".

Et ce message je l'ai reçu, aujourd'hui, comme un cadeau de la vie qui n'est pas toujours ingrate.

Ces élèves que j'ai tant aimés me l'ont bien rendu ce matin.

Je suis comblé...et la boucle, cette fois-ci, est bien bouclée...

 

 

 

 

 

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30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 13:13

Bonjour les amis,

Demain 31 août 2021 je serai officiellement en retraite.

Même si c'est une décision librement choisie elle ne correspond pas à ce qui était mon souhait.

En effet, j'avais décidé d'enseigner jusqu'au moins 65 ans. Je m'en sentais la force et l'envie mais les contraintes qui nous ont été imposées dans le monde éducatif ces dernières années m'en ont dissuadé.

Faisons d'abord un petit retour arrière sur le début de l'année scolaire 2020/2021. Au mois de septembre 2020, et à cause de la pandémie, mes élèves étaient en régime semi-présentiel. Eux, ils venaient un jour sur deux, mais moi je faisais un nombre d'heures de cours correspondant à un emploi du temps complet. J'allais tous les jours au lycée, j'avais donc le double de groupes (forcément, vu que ceux-ci ne venaient qu'un jour sur deux !), et faisais cours avec un masque, ce qui, bien évidemment, me fatiguait davantage que de normale.

Or, il se touve qu'après ces journées fatigantes on me demandait l'après-midi et en soirée de prendre en charge via plateforme informatique les élèves qui n'avaient pas pu aller en classe.

Soyons clairs. Mes élèves allaient au bahut un jour sur deux mais moi je travaillais à temps plein presque deux fois.

Je vous fais une comparaison.

C'est comme si à un employé qui travaille dans une entreprise et qui fait un horaire complet (par exemple son service du matin) on lui demandait de faire aussi le service de l'après-mdidi en travail  télématique. Grosso modo on doublait ma charge de travail et, soit-dit en passant, sans la moindre compensation financière, mais c'était pas ça le plus grave : le plus grave, c'était que j'étais exténué...J'étais d' astreinte 24h sur 24, y compris les week-ends.

Alors tout cela s'est partiellement arrangé au cours du 2 ème trimestre durant lequel on est revenu à un régime 100% présentiel mais, par contre, certaines mauvaises habitudes prises à cause des plateformes informatiques sont restées.

Je me disais que la pandémie cesserait bien un jour ou l'autre mais, par contre, je pressentais aussi que les parents avaient maintenant entre leurs mains des outils performants pour nous solliciter sans cesse, jour et nuit.

J'avais de plus en plus de mal à couper ma vie professionnelle de ma vie privée...L'intrusion du professionnel devenait permanente.

J'avais donc pris des résolutions pour me protéger partiellement. J'ai commencé à ne plus répondre aux sollicitations durant le week-end, quel qu'en soit le motif.

Alors j'en viens maintenant au 2 ème motif plus global et plus grave qui a précipité mon départ en retraite.

Depuis plus de deux ans (et donc avant la pandémie) , on nous bassine avec des instructions venant d'en haut qui , au nom de la sacro-sainte INCLUSION mettent le professeur en difficulté quand un de ses élèves n'a pas la moyenne.

Les temps ont changé, et face l'échec scolaire, c'est bien souvent l'enseignant qu'on pointe du doigt, soit de manière directe, soit de façon indirecte et plus tordue.

L'enseignant a-t-il fait tout son possible pour que son élève ne soit pas en situation d'échec?  C'est la question qui se pose presque automatiquement dès qu'un élève est venu en classe normalement mais qu'il n'a pas pu obtenir la moyenne.

Ce que je ne supporte plus c'est d'être dans une institution qui se comporte, sans s'en rendre compte, comme l'école des fans de Jacques Martin. Vous vous souvenez de ce programme télévisuel dans lequel tout le monde avait au moins la moyenne? Et bien, ce n' est pas dit comme cela, mais c'est exactement ce que l'on nous demande, ce que l'on exige de nous.

L'école publique se transforme sans le dire en une école du renoncement, du mensonge et aussi de la lâcheté...et pour y arriver elle est en train de nous submerger dans une bureaucratie aussi lourde qu'inutile.

Par ailleurs je sais, par expérience, que lorsque l'institution scolaire se trompe elle met des années, parfois des décennies à rectifier.

En ce moment, par exemple, la mémorisation est très mal vue dans les programmes scolaires alors qu'elle est une des clés, même si ce n'est pas la seule, de l'instruction et de la connaissance. On veut à tout prix privilégier la réflexion mais une analyse sans mémoire ne va pas bien loin...

La culture de l'effort est partiellement battue en brèche à cause des néo-pédagogues qui tentent de faire croire qu'on peut tout apprendre de manière divertissante. La culture de la méritocratie n'est pas défendue, ni respectée, à cause  de ces moyens informatiques (et autres applications sur portables, professeurs particuliers,etc...) qui permettent à certains élèves de tricher éhontément, de faire faire le travail par un autre, et avec parfois le soutien implicite de leurs parents (et la complaisance de la hiérarchie ou de l'inspection).

Résoudre tout cela n' est pas bien compliqué mais vu la tournure que prennent les événements sous l'impulsion des néo-pédagogues démagos et mystificateurs qui ont pour l'instant le vent en poupe auprès des décideurs politiques, il faudra des années pour remettre les choses en ordre et pour se prémunir de toutes ces dérives.

Le problème se résoudra mais pour l'instant on est en plein dedans, et cette fois-ci, pour moi c'est clair, mes amis.

Je ne serai plus complice. Je ne serai plus le témoin muet. Tout ça se fera sans moi...

Place aux jeunes profs, à qui je souhaite plein de bonnes choses , mais qui iront jusqu'au bout de ces erreurs et qui devront ensuite les rectifier dans quelques années.

Permettez-moi, dans un moment aussi solennel pour moi, de citer Abraham Lincoln:

 

 

 

 

 

Une nouvelle vie commence...

En ce qui me concerne, je tourne la page. Une nouvelle vie commence...

Et comme disait le grand Leo Ferré, je vais d'abord me retourner vers la vérité, comme celle des oiseaux par  exemple...

Une nouvelle vie commence...
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