guerre

Publié le 5 Mars 2025

Bonjour les amis,

Face à l'incroyable et honteuse alliance Trump-Poutine qui s'est produite la semaine dernière je reste assez estomaqué, tout comme des centaines de millions de citoyens de cette planète.

Pour essayer d'y voir plus clair j'ai, entre autres, écouté avec attention le débat  de l'émission C  ce soir du 4 Mars 2025.

https://www.youtube.com/watch?v=RkYeLUfc4YA

Voici quelques commentaires en vrac sur ce débat.

D'abord Trump qui tente d'isoler Zelensky échoue lamentablement car celui-ci, après l'humiliation du bureau ovale, est bien plus populaire dans son pays qui le soutient à fond.

J'ai été plus sensible aux propos de Dominique Moïsi durant ce débat qu'à ceux de Pascal Boniface qui me paraissent peu convaincants, ou du moins, pas à la hauteur des enjeux et du moment tristement historique que nous vivons.

A 58 minutes sur la vidéo Thomas Snegaroff rappelle un point d'histoire: en 1917 les américains voyant que les alliés franco-britanniques sont sur le point de perdre la guerre interviennent, entre autres, pour aller récupérer l'argent investi ..en 2025 Trump fait exactement l'inverse et s'allie avec l'agresseur au détriment de ceux qui étaient ses alliés et au détriment de l'Ukraine... 

C'est un bouleversement géopolitique vertigineux dont on ne fait que commencer à prendre conscience de leurs effets incommensurables: en une semaine l'occident (avec ses valeurs de liberté et de droit) n'existe plus. Trump c'est TERMINATOR !

Sur le plateau de C ce soir on a assisté à un débat sans fin sur ce que devraient ou pourraient faire les européens pris au dépourvu. Une chose est sûre: plus on agit dans la précipitation et plus le risque est grand de commettre des erreurs qui ne peuvent que bénéficier à Poutine. Il faut raison garder et rester pragmatique, mais en ne perdant jamais de vue que les criminels ne peuvent se sortir en toute impunité des horreurs qu'ils ont commis pendant 3 ans maintenant.

Demain, il y aura une conseil européen extraordinaire dont je suivrai attentivement le développement.

En attendant, je suis surpris que la citoyenneté de base et les organisations non gouvernementales progressistes ne réfléchissent pas suffisemment à la manière pragmatique d'aider les ukrainiens.

Pour ma part, l'idée, en tant que consommateur, de pratiquer un boycott des USA ne me paraît pas saugrenue. Trump n'est pas sensible à la morale mais il l'est au tiroir-caisse. Commençons donc par boycotter les produits des nombreux collaborateurs de Trump, et particulièrement ceux de Musk. 

Les ventes de Tesla sont en chute libre en Europe (et je m'en réjouis), et je connais certaines personnes de mon entourage qui ont résilié leur abonnement à la plateforme X (anciennement tweet).

Bien évidemment on me rétorquera que les produits américains sont souvent incontournables. Par exemple, les outils informatiques que j'utilise comme Windows sont américains, mais peu importe !

Chaque fois qu'il y aura le choix j'essaierai dorénavant d'éviter les produits américains. Par exemple, je n'imagine pas une seule seconde aller en vacances aux USA tant que Trump en sera le président, pas plus que je ne mettrai jamais les pieds dans la Russie de Poutine.

L'heure est venue de sanctionner, chacun à sa mesure, les dirigeants des USA. 

PS: Je comprends bien que les gouvernements qui négocient avec les USA ne peuvent se lancer dans une campagne de boycott mais nous, simples citoyens, pouvons le faire...

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #guerre, #Ukraine, #Russie, #Poutine, #USA, #Trump, #Vance, #Zelensky, #Union européenne, #boycott

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Publié le 2 Mars 2025

Bonjour les amis,

Avant d'émettre certains commentaires très personnels sur le clash Trump/Zelensky dans le bureau ovale j'aimerais partager avec vous une traduction française d'une analyse glanée sur facebook. La voici ci-dessous:

Une analyse intrigante circule en ligne concernant les aspects psychologiques de la rencontre de Zelensky avec Trump et Vance, réalisée via ChatGPT.
De cette analyse, il devient évident que nous avons assisté à une véritable classe de maître en matière de manipulation, et de coercition de la part de Trump et de son entourage. Décomposons les points clés :


1. Blâmer la victime pour sa propre situation
Trump dit explicitement à Zelensky : « Vous vous êtes laissé dans une très mauvaise position. » Il s’agit d’une rhétorique classique de l’agresseur : blâmer la victime pour ses souffrances. Cela implique que l’Ukraine elle-même est responsable de l’occupation par la Russie et de la mort de sa population.

 

2. Pression et coercition vers la « gratitude »
Vance exige que Zelensky dise « merci ». Il s’agit d’une tactique extrêmement toxique : forcer la victime à exprimer sa gratitude pour l’aide dont elle a désespérément besoin, pour ensuite l’accuser d’ingratitude si elle tente de faire valoir ses droits.

 

3. Manipuler le concept de « paix »
Trump affirme que Zelensky n’est « pas prêt pour la paix ». Cependant, ce qu’il veut réellement dire, c’est la capitulation de l’Ukraine. Il s’agit d’une technique de manipulation classique : remplacer l’idée d’une paix juste par la notion de capitulation.

 

4. Refuser de reconnaître la réalité de la guerre
Trump insiste à plusieurs reprises sur le fait que Zelensky n’a « aucune carte à jouer » et que « sans nous, vous n’avez rien ». Il s’agit là d’une autre tactique abusive : saper les efforts de la victime en affirmant qu’elle est impuissante sans la pitié de son « sauveur ».

5. Dévaloriser les victimes de la guerre
« Si vous obtenez un cessez-le-feu, vous devez l’accepter pour que les balles cessent de voler et que votre peuple cesse de mourir », a déclaré Trump. Pourtant, il ignore le fait qu’un cessez-le-feu sans garanties n’est qu’une opportunité pour la Russie de se regrouper et de frapper à nouveau.

 

6. Tactiques de domination
Trump interrompt constamment Zelensky, lui coupant la parole : « Non, non, vous en avez déjà assez dit » et « Vous n’êtes pas en mesure de nous dicter ». Il s’agit d’une pression psychologique délibérée visant à établir une hiérarchie dans laquelle Zelensky est le subordonné.

 

7. Forcer la capitulation sous couvert de « diplomatie »
Vance affirme que « le chemin vers la paix passe par la diplomatie ». Il s’agit d’une stratégie classique où l’agresseur a la possibilité de poursuivre son agression sans être contesté.


8. Projection et distorsion de la réalité
Trump déclare : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. » Pourtant, en réalité, c’est lui qui fait exactement cela : rejeter la responsabilité sur Zelensky.

 

9. Créer l’illusion que l’Ukraine « doit » aux États-Unis
Oui, les États-Unis aident l’Ukraine, mais présenter cette aide comme « vous devez obéir, sinon vous ne recevrez rien » n’est pas un partenariat : c’est une coercition financière et militaire.

 

10. Saper la résistance ukrainienne
Trump déclare que « sans nos armes, cette guerre aurait pris fin en deux semaines ». Il s’agit d’une tentative d’effacer les réalisations de l’Ukraine et de présenter ses efforts comme entièrement dépendants du soutien américain.


Conclusion
Trump et son équipe ont eu recours à toute la gamme de tactiques abusives : tromperie, blâme des victimes, contrainte de gratitude et manipulation des concepts de paix et de diplomatie. Il ne s’agissait pas d’une négociation : il s’agissait d’une tentative de forcer Zelensky à accepter des conditions avantageuses pour les États-Unis mais potentiellement fatales pour l’Ukraine.

Clash Trump-Zelensky...ou quand les masques tombent définitivement.

A mon tour de commenter cet épisode incroyable et profondément honteux qui restera peut-être un jour dans les livres d'histoire.

Une lecture superficielle du clash dans le bureau ovale pourrait nous faire croire que Zelensky a perdu la face mais je n’en crois rien. Zelensky, dans cet échange dissymétrique à 1 contre 2, a démasqué l’ignominie de Trump en prenant toute la planète à témoin. Trump parle de paix mais a utilisé le même langage que celui de la mafia, celui de la raison du plus fort. Il arrive à dire à Zelensky, avec une incroyable vulgarité et beaucoup de cynisme: “t’ as rien dans ton jeu...”. Plus aucune morale, pas la moindre éthique et quand Trump parle de paix ça ressemble à une sinistre plaisanterie car ce qui l’intéresse c’est un deal.
Trump dit également: “on ne peut pas ressusciter les morts mais on peut au moins récupérer l’argent”...Plus abject, impossible...Une scène qui semble sortie d’un film de Scorcese ou de Coppola sur la mafia. C’est une honte pour les américains.
La première conséquence de cet échange c’est que tous les européens sauf Orban (extrême-droitiste et allié de Poutine) se rangent derrière Zelensky. J’ai retrouvé l’expression française qui caractérise l’échange de vendredi soir. Ce que Trump et son vice-président (aussi agressif qu’un chien de garde) ont essayé de faire passer pour un manque de respect de Zelensky est apparu aux yeux des démocrates de cette planète comme un “délit d’abus de faiblesse” de la part des dirigeants américains, des dirigeants démasqués pour ce qu’ils sont et qui auront bien du mal à laver leur sale image...

Deuxième question: Poutine se frotte-t-il réellement les mains ?

Je n'en suis pas si sûr car, face à l'indignité de Trump, Zelensky est apparu comme un leader admirable de courage. Le reste de la planète qui reste guidé par des valeurs morales est désormais derrière lui, le faible qu'on a tenté d'humiler de manière ignoble...
Pire, les européens n'ont d'autre choix que de se secouer les puces pour suppléer à l'énorme et incroyable défaillance américaine ("les USA sont un pays ami mais ne sont plus nos alliés"...dixit François Hollande).
Reprenons donc. Si Trump avait été un agent russe il se serait débrouillé pour ne pas apparaître comme quelqu'un reprenant à son propre compte la réthorique de Poutine. Trump, dans son rôle d'idiot utile, n'a pas pris le minimum de précautions nécessaires pour effacer ses traces de collusion avec Poutine et bénéficier du moindre crédit.
Et Poutine qui est un génie du Mal et qui est donc très intelligent a compris que Trump, en en faisant trop, finit par desservir ses intérêts, qu'il risque de créer un consensus en Europe qui était impossible à trouver tant que les américains étaient des alliés fiables...
C'est la seule bonne nouvelle. L'Europe a les moyens de devenir bien plus forte, d'aider plus efficacement les ukrainiens, et ça, ce n'était certainement pas l'objectif de Poutine.

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Trump, #Vance, #Poutine, #Zelensky, #Ukraine, #Russie, #USA, #Paix, #Guerre

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Publié le 11 Décembre 2024

Bonjour les amis,

La chute de Bachar-al-Assad provoque de sérieux remous au Moyen-Orient, à commencer par la campagne de bombardements menée par Israël qui profite de la confusion pour sécuriser son territoire. Il faut noter que ces bombardements avaient déjà commencé avant la chute du tyran et que Netanyahou, toujours très opportuniste, n'a pas laissé s'échapper une occasion trop belle pour lui d'éliminer de l'échiquier des sites militaires potentiellement menaçants.

 

Le grand perdant de la chute du régime d'al-Assad c'est bien évidemment Poutine qui perd une position-clé au Moyen Orient, une position forte acquise au prix du sang versé par le peuple syrien martyrisé.

Que va t-il advenir des 2 bases russes installées à Tartous et à l'aéroport de Khmeimim ?

Voici quelques éléments de réponse sur le lien ci-dessous.

Si les événements dont je parle n'étaient pas aussi dramatiques je ne pourrais que sourire devant le changement de vocabulaire et de terminologie des diplomates russes qui ne parlent plus de "terroristes" mais "d'opposants" à Bachar-al Assad.

A noter qu'en 2013 les dirigeants russes qualifiaient de "terroristes" des forces démocrates en lutte contre Bachar et pas seulement les combattants islamistes.

Aujourd'hui les voila prêts à blanchir les combattants du groupe HTC afin de préserver leurs bases militaires en Syrie.

 

Base navale russe stationnée à Tartous

Base navale russe stationnée à Tartous

Je vois vraiment très mal de quelle manière la Russie qui a porté à bout de bras le régime du tyran sanguinaire Bachar-al-Assad va pouvoir se maintenir dans ce pays. Ça défie toutes les lois les plus élémentaires de la logique. 

Quand le peuple se débarrasse d'un tyran il se débarrasse également de ceux qui l'ont maintenu au pouvoir et qui se sont rendus complices actifs de ses crimes...à suivre donc...

Finalement la Syrie, en ce moment est une métaphore de ce qu'est devenu une partie de notre monde qui est régi avec les mêmes codes que les sociétés mafieuses.

Quand un chef mafieux tombe, tous les autres chefs mafieux sont prêts à accueillir le nouvel homme fort, quitte à mettre de côté les hostilités d'hier, quitte à agir en dehors de toute considération morale ou éthique.

La raison du plus fort l'emporte sur n'importe quelle autre considération. C'est la loi de la jungle.

D'ailleurs il n'y a pas que les russes qui sont prêts à blanchir les terroristes islamistes car les Etats-Unis aussi ont adouci leur language vis-à-vis d'Abou Mohammed al-Joulani, le chef d'HTC.

Donc la situation syrienne qui est déjà en elle-même et d'un point de vue intérieur extrêmement inquiétante,  l'est d'autant plus si on considère l'influence des pays qui ont des intérêts dans la région.

 

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Publié le 7 Novembre 2024

Bonjour les amis,

Le triomphe électoral de Trump est tout sauf une surprise.

Et quand on veut comprendre les motifs de cette victoire il faut se pencher sur ce qui a provoqué l'échec des démocrates qui n'ont pas convaincu sur des thèmes comme l'économie et l'immigration.

Cette fois-ci, avec ce 2 ème mandat il n'y aura pas d'effets de surprise. Chaque pays sait à quoi s'en tenir. Tout le monde connaît les procédés de Trump, sa manière d'exercer des chantages et de faire pression sur les autres gouvernements de la planète.

Certains chefs d'Etat comme Zelensky ont tous les motifs du monde d'être très inquiets.

De nombreux autocrates, des dirigeants populistes d'extrême-droite comme Milei et certains dictateurs se réjouissent en ce moment.

L'Europe, quant à elle, va devoir faire front de manière unanime...vaste programme pour elle !

La Chine est prête à livrer sa bataille économique face aux futures mesures protectionnistes que prendra Trump.

Tout cela est déjà écrit.

Trump ne recommettra pas les erreurs grossières de son premier mandat mais on peut compter sur son caractère égocentré qui le pousse à n'écouter personne et à faire un déni de réalité quand les choses ne se passent pas comme il avait prévu.

Cela, ces aspects-là ne changeront pas, ce qui m'amène à penser que la tragédie mondiale n'est plus très loin. Je ne sais pas de quelle manière elle surviendrait, ni où ni quand, mais à partir de Janvier prochain on pourra commencer à retenir notre respiration.

Trump est profondément et intrinsèquement erratique et il est également capable de commettre de grosses bévues...Or, notre monde est devenu plus instable et plus dangereux.

Ce qui m'effraie n'est pas ce que Trump a dit ou promis durant sa campagne, mais les décisions et les initiatives qu'il pourrait prendre quand les événements n'iront pas dans le sens qu'il souhaite. Or, je ne crois pas une seule seconde que les solutions simplistes qu'il propose lui apportent les effets escomptés.

Le volontarisme outrancier en politique est dangereux...Quand un dirigeant veut à n'importe quel prix faire coller ses faits et gestes à la réalité on entre dans une zone rouge.

Or Trump a déjà démontré qu'il n'a pas de garde-fous, qu'il est prêt à tout et à n'importe quoi.

On peut essayer de se rassurer en disant que les institutions américaines peuvent éviter certaines dérives dangereuses mais il n'empêche que le Président des Etats-Unis a quand même d'énormes pouvoirs et, entre autres, celui de déclencher une grave crise internationale.

A suivre donc...

 

Le premier mandat de Trump fut une farce, le deuxième pourrait être une tragédie...

PS: Je ne serais pas complètement sincère si je ne vous disais pas que, quelque part au fond de moi, je ne suis pas si mécontent que ça que Trump ait gagné. Ça doit être mon côté Mr Hyde qui se réjouit quand tout va merveilleusement mal.

En effet, la seule façon d'en finir avec le trumpisme serait peut-être de le laisser aller au bout de ses errements et qu'il se disqualifie par lui-même...sauf que j'aimerais bien que cette disqualification que je souhaite ne provoque pas de drames ni de tragédie mondiale, ce dont je suis très loin d'être sûr.

PS nº 2.  En attendant, aujourd'hui les attitudes flagorneuses vis-à-vis de Trump ne se sont pas fait attendre comme on pouvait facilement et logiquement l'imaginer avec, par exemple, ce message du coeur envoyé ci-dessous par Bibi...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Etats-Unis, #Trump, #Politique, #Economie, #Guerre, #Ukraine, #Elections américaines

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Publié le 20 Septembre 2024

Bonjour les amis,

Le 21 Septembre sera une une journée mondiale consacrée à la Paix. Voici par exemple un appel du PCF pour une manifestation à Valenciennes, ville de ma région natale.

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Chacun des points abordés dans ce manifeste du PCF pourrait faire l'objet de longs commentaires et débats contradictoires mais j'aimerais m'arrêter quelques instants sur le point nº4 qui concerne le retrait de la France de l'OTAN.

Une telle décision me paraît, aujourd'hui en 2024, complètement hasardeuse et suppose de prendre certains désirs européens pour une réalité. L'OTAN était en état de mort cérébrale il y a quelques années selon les propos de Macron et c'est Poutine qui l'a ressuscitée avec ses multiples agressions ( y'a pas que l'Ukraine). En fait l'OTAN s'est même renforcée avec l'adhésion de nouveaux membres très pacifistes comme la Suède et la Finlande. En ce moment l'OTAN est la seule alliance crédible face à certaines menaces...L'OTAN est peut-être criticable mais elle est crédible (et quand on parle de défense c'est la seule chose réellement importante...le reste c'est du bla bla...).

Je vous propose sur cette question épineuse d'un éventuel retrait la lecture d'un article qui montre la complexité des enjeux.

 

Extrait de cet article que j'ai mis en lien:

"Sur le plan politique, contrairement à 1966, la dissuasion nucléaire française est intégralement souveraine, de même qu’aucune base étrangère n’est présente sur le sol national alors que la France est membre plein et entier de l’Alliance. En outre, les choix de la participation aux opérations de l’OTAN de même que le volume des forces engagées sont librement consentis au cas par cas, sans que cela n’obère la capacité française de mener des opérations hors du cadre OTAN (cf. Libye en 2011 et Mali en 2013) ou les actions diplomatiques de son choix.

Si l’indépendance politique ne semble pas pouvoir profiter directement d’un retrait de l’Alliance, qu’en est-il sur le plan militaire ? C’est-à‑dire, que peut-on faire de plus en étant hors de l’OTAN avec les moyens à disposition ? Sur le plan opérationnel, la France seule ne pourrait que voir diminuer ses capacités du fait d’une réduction du soutien pour les opérations en cours (8), sans compter la perte des apports de la standardisation des procédures, des matériels, des doctrines, etc. Une alternative souvent évoquée réside dans la défense européenne se substituant à l’OTAN. Cependant, les différends industriels et les difficultés de coopération (cf. projets SCAF et MGCS avec l’Allemagne), de même que la priorité de certains membres pour la garantie de sécurité américaine ou otanienne (9), la rendent peu envisageable à moyen terme et impliquerait pour la France de nouvelles obligations par la substitution d’une alliance à une autre, sans compter le poids international plus faible des Européens sur les grandes questions mondiales (dernier exemple en date, les discussions récentes concernant l’Ukraine entre Russes et Américains/OTAN, desquelles les Européens ont été évincés)."

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Dans mes billets j'ai souvent des positions tranchées (à tort ou à raison) mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Bien évidemment j'appelle de tous mes voeux une défense européenne, indépendante, non-atlantiste, capable de préserver la paix dans notre espace mais je suis loin d'être convaincu que la sortie de l'OTAN serait, aujourd'hui, une initiative intelligente pour nous les européens. Pas sûr non plus que cette initiative contribue à apporter la paix dans le monde...Je n'ai que des doutes sur ce sujet...Donc je me garderai bien de répondre à la question posée dans mon titre...sorry ! 

 

PS: En ce qui concerne l'OTAN à noter ce livre-ci (que je vais commencer aujourd'hui), un livre très récent de la collection  QUE SAIS-JE ?

https://www.quesaisje.com/lotan

Résumé
Obsolète pour Trump, en état de mort cérébrale pour Macron, l’OTAN, traité d’alliance entre les pays du bloc de l’Ouest, aurait pu disparaître en même temps que le pacte de Varsovie, son homologue de l’Est. Comment expliquer l’exceptionnelle longévité de cette organisation, qui a fêté ses 70 ans en décembre 2019 ? Ne toucherait-elle pas plutôt à sa fin ?
De fait, les tensions suscitées par les agissements de la Turquie ou les dérives autoritaires de certains membres plaident contre elle. Force est toutefois de reconnaître que, depuis sa création, elle a fait preuve d’une grande plasticité, tant dans son fonctionnement que dans ses structures et modes de décision.
Amélie Zima montre ici comment l’extension du champ d’action de l’OTAN – ses élargissements après 1989 ou encore la mise en place de politiques de partenariat et de coopération – concourt à sa propre pérennité. En étudiant ainsi l’atlantisme, elle met au jour la spécificité de l’Alliance face aux autres formes de coopération militaire : sa dimension démocratique et libérale.

Autour de l'auteur
Titulaire d’un doctorat en science politique de l’université Paris-Nanterre, Amélie Zima est chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM).

 

 

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Publié le 18 Août 2024

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la lecture du premier roman du cinéaste belge Lucas Belvaux, un roman intitulé LES TOURMENTÉS et qui porte bien son titre. On n'est pas volé sur la marchandise... 

LES TOURMENTÉS de Lucas Belvaux...un premier opus tout simplement magistral !

L'histoire démarre avec les retrouvailles qui ne doivent rien au hasard entre deux frères d'armes, des mercenaires. Max, l'homme de terrain placide, a l'âme d'un chef, il s'est rangé des tranchées et travaille désormais comme homme à tout faire auprès de Madame, une riche héritière. Il décide de proposer un marché à Skender, son vieux copain mais surtout un électron libre, soldat hors normes, qui ne réussit pas à se réintégrer dans une vie normale et qui erre sans domicile fixe.

Pour en savoir plus sur ce roman je vous invite à lire sur le lien suivant de la fiche Babelio un excellent commentaire d'une internaute qui signe sous le nom de KIRZY.

KIRZY y décrit très bien le style précis et acéré de Belvaux et les qualités littéraires de son roman qui commence avec des phrases très courtes mais qui s'allongent dans les chapitres ultérieurs.

Je préciserai simplement que le pacte entre les 3 personnages (qui s'expriment tous dans ce livre successivement et de manière constamment alternée A LA PREMIÈRE PERSONNE) m'est apparu tellement immoral et répugnant que j'ai bien failli stopper net la lecture du roman dès de début.

Mais j'ai continué (et bien m'en a pris) car il y a la qualité d'écriture de Lucas Belvaux qui prend le lecteur dans ses filets de manière dense et qui nous offre une plongée vertigineuse dans les affres de ces trois âmes damnées. LES TOURMENTÉS n'est pas un polar au sens habituel car c'est l'évolution psychologique des 3 protagonistes qui est au coeur du roman. Belvaux qui a une grande connaissance de l'âme humaine nous livre certains passages sublimes qui sont dans la lignée de ce qu'a écrit le grand Joseph Conrad. Ses héros sont parfois comme l'égal des Dieux. Ils fixent eux-mêmes des codes et des morales qui leurs appartiennent. Ce sont eux qui, au delà des conventions sociales, redéterminent les règles du jeu.

LES TOURMENTÉS c'est une histoire d'hommes, c'est aussi l'histoire d'une femme, 3 histoires qui s'entrechoquent et dans lesquelles il est question de vérité, de morale, d'humanité et de rédemption.

Tout simplement magistral !

Portrait de l'auteur

Portrait de l'auteur

PS: J'ai dévoré le livre un peu trop rapidement car je désirais connaître la fin. Or, c'est une erreur car chaque personnage évolue et apporte son ressenti d'une manière qui captive le lecteur. Par ailleurs les membres de la famille de Skender s'expriment aussi à la première personne, de manière vraiment touchante, dans ce récit qui est complètement maîtrisé.

PS nº 2: Rosemar m'a envoyé dans son commentaire un lien de Mediapart dans lequel il y a un extrait du livre de Belvaux qui parle des traces indélébiles que provoque la guerre, un extrait qui vous permettra de juger de son style.

 

 

PS nº 3 : Hors-sujet.

Je viens d'apprendre à l'instant le décès d' Alain Delon. Qu'il repose en paix !

Voici ce qu'écrit Maurice Ullrich dans l'HUMANITÉ.

Il n’était pas un saint et n’a jamais prétendu l’être. Difficile quand on a un peu la beauté du diable et même si Visconti, en 1960, en fait dans Rocco et ses frères une sorte d’archange se sacrifiant pour son frère perdu, Simone. Quelques mois plus tôt, c’est le personnage de Tom Ripley dans Plein Soleil qui le révèle. Manipulateur, cynique et assassin, quand bien même on entrevoit en lui comme la fêlure des humiliations subies à n’être qu’un domestique de luxe dans le film, un enfant rejeté dans la vie, peut-être. C’est déjà la marque d’Alain Delon, décédé dimanche 18 août à l’âge de 88 ans. On le retrouvera dans plus de quatre-vingt-dix films, sans compter les téléfilms et les apparitions au théâtre. Le regard bleu parfois glacial, le visage fermé, le sourire inquiétant, le corps qui occupe l’espace, un peu comme un félin. La tendresse, ce n’était pas trop son truc, même quand il dit à Claudia Cardinale dans Le Guépard qu’il veut qu’elle soit sa femme et non pas une maîtresse.

 

Simplement ajouter que j'imagine parfaitement Alain Delon quand il avait une trentaine d'années dans le rôle de Skender, le héros du roman de Lucas Delvaux...Les personnages de grands tourmentés ça lui allait plutôt bien...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Littérature, #Roman, #Lucas Belvaux, #Guerre, #mercenaires, #drame, #Littérature belge

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Publié le 15 Août 2024

Bonjour les amis,

Cette semaine je suis tombé tout à fait par hasard sur le témoignage d'un journaliste sportif, un témoignage tragique et bouleversant (sur un drame dont je ne savais rien) et que vous pourrez écouter sur le lien ci-dessous. Ça ne prend que 2 minutes...

Alors, bien évidemment, ce témoignage de Patrick Montel sur des faits qui remontent à 2012 m'a glacé le sang et puis cette histoire terrible a continué de tourner dans mon esprit pendant quelques jours.

Hier je suis allé lire la fiche wikipedia de Saamiya mise en lien ci-dessous, et là, je me suis mieux rendu compte des incroyables difficultés qu'elle a dû surmonter pour tenter de vivre ses rêves, des difficultés liées à la guerre et aussi à la présence de terroristes du Djihad qui contrôlaient son camp de réfugiés et qui l'empêchaient de s'entraîner.

 

D'habitude, face à une destinée terriblement injuste et cruelle, je m'insurge, je m'indigne mais l'histoire de Saamiya me plonge aussi dans un état de triste accablement moral, avec un sentiment de honte d'appartenir au genre humain. Il y a sans doute trop de coupables dans ce drame qui démontre aussi que nous vivons des temps barbares.

Par ailleurs, comment ne pas rappeller que des Saamiya il y en a à peu près tous les jours qui meurent dans ce grand cimetière marin qu'est devenue la Méditerranée.

Une mer Méditerranée qui noie les rêves des migrants de manière silencieuse.

Le constat est triste et sans appel: on ne peut plus rien faire pour Saamiya.

Les croyants prieront pour son âme mais les autres ne peuvent que pleurer amèrement. Rien ne peut nous consoler dans cette histoire, rien...

La seule chose qu'on peut faire c'est de raconter cette destinée, et de la partager, comme l'ont fait les 2 auteurs dont je vous mets les liens ci-dessous.

Un dernier point : on pourrait se dire que Saamiya était une athlète qui n'a pas eu de chance, qu'elle était née au mauvais moment, au mauvais endroit, et c'est vrai....sauf que des mauvais moments et des mauvais endroits il va malheureusement y en avoir de plus en plus avec la crise climatique, et ça c'est vrai aussi...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Sport, #Boat people, #Jeux olympiques, #Réfugiés, #Somalie, #Guerre, #victimes, #Djihad, #athlétisme

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Publié le 23 Mai 2024

Bonjour les amis,

Ça y'est, c'est fait ! L'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien.

Vous pourrez entendre sur le lien ci-dessous les propos du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, des propos auxquels j'adhère à 100%.

Alors, me direz-vous, comment se fait-il que que la France championne de la défense des peuples à disposer d'eux-mêmes soit absente de cette initiative historique ?

Voici, sur ce thème, l'analyse de Pascal Boniface.

Comme le souligne Pascal Boniface cette décision ne change rien sur le court terme et sur le déroulement de la guerre mais le symbole est très fort car il pousse Israël vers l'acceptation d'une solution à 2 Etats.

Or, après plus d'un siècle de colonisations émaillées de 6 guerres dont la plus terrible semble être celle qui est en cours, la solution à 2 Etats est bien la seule qui ait encore une once de crédibilité, de faisabilité.

Dommage que la France ait raté le coche et n'ait pas soutenu l'initiative des 3 pays européens.

Par ailleurs, je profite de mon billet pour vous parler un peu d'un livre de Rashid Khalidi qu'on m'a offert il y a quelques semaines.

Quand l'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien...

Voici une traduction google  du résumé en anglais de l'éditeur.

Le vingtième siècle, pour la Palestine et les Palestiniens, a été un siècle de déni : déni d’État, déni de nation et déni de l’histoire. La guerre de Cent Ans contre la Palestine est la réponse puissante de Rashid Khalidi. S'appuyant sur ses archives familiales, il revendique le droit fondamental de tout peuple : raconter son histoire selon ses propres termes.
Dès les derniers jours de l’Empire ottoman, Khalidi révèle le nationalisme palestinien naissant et la large reconnaissance par les premiers sionistes de la nature coloniale de leur projet. Ces idées et leurs échos défendent la Nakba – le terme palestinien désignant la création de l’État d’Israël – la cession de la Cisjordanie et de Gaza à la Jordanie et à l’Égypte, la guerre des Six Jours et l’occupation. A travers ces moments critiques, Khalidi entremêle les voix de journalistes, de poètes et de leaders de la résistance avec ses propres récits en tant qu'enfant d'un responsable de l'ONU et résident de Beyrouth pendant le siège de 1982. Le résultat est un récit profondément émouvant d’une guerre d’occupation, de dépossession et de colonisation qui a duré cent ans.

La famille de Khalidi fait partie de la diaspora palestinienne.

Au début de son livre l'auteur montre une lettre (rédigée en français) datant de 1899 que son arrière grand-oncle Youssouf Diya al-Din Pasha al-Khalidi, maire de Jérusalem, avait envoyé à Theodor Herzl, fondateur en Europe du mouvement sioniste.

Dans cette lettre très lucide et prémonitoire Youssouf Diya fait part à Herzl de toutes ses inquiétudes pour la population autochtone qui était à 96,5% arabe, des inquiétudes complètement justifiées, surtout quand on sait ce qui s'est passé par la suite.

Dans la réponse de Theodor Herzl apparaissent déjà sa grande ignorance complète de la réalité palestinienne, mais aussi les duperies, les mensonges, les tromperies et les fausses promesses dont seront victimes les palestiniens pendant plus d'un siècle.

Ce qui est littéralement frappant c'est de voir que dans cet échange épistolaire de 1899 apparaissent déjà tous les problèmes qui suivront. Tous !

Le projet sioniste sera mené à bien grâce à la toute puissance des britanniques qui gouvernaient la région. Ils appuieront d'autant plus le projet sioniste qu'ils faisaient d'une pierre deux coups: ce projet servait leurs propres intérêts dans cette partie du monde mais leur permettait aussi de ne pas avoir à accepter de refugiés juifs sur leur propre territoire en les renvoyant directement vers la Palestine.

La Palestine sera finalement l'une des rares nations au monde qui n'aura jamais eu droit à sa décolonisation.

L'initiative de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège est un premier pas, symbolique certes, mais un premier pas dans la bonne direction, dans celle de la reconnaissance.

 

 

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Publié le 17 Avril 2024

Bonjour les amis,

L'intelligence artificielle fait partie de la panoplie des nouvelles armes utilisées dans les guerres modernes.

Avant d'aller plus loin je vous invite à lire un très long article du magazine israélien +972, traduit en français par le journal L'HUMANITÉ, au sujet de la guerre menée à Gaza.

Alors cet article donne le vertige à plus d'un titre.

Ces IA sont là pour aider les israéliens à définir et à éliminer certains objectifs, mais sous contrôle et sous  supervision de l'humain.

Ce qui ressort de cet article très instructif c'est, entre autres, que l'humain n'a souvent même pas le temps de faire les contrôles nécessaires et que donc certaines personnes sont éliminées de manière très arbitraire, victimes des aléas de  programmations plus ou moins pertinentes de logiciels informatiques.

Voila qui relativise le concept de "supervision humaine" et qui permet de penser que c'est finalement LAVENDER, une IA, une machine, qui prend la décision de tuer.

Jusque maintenant quand on pensait "Intelligence artificielle" on avait surtout en tête les trois lois de la robotique énoncées par Isaac Asimov.

1.- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger
2.- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi
3.- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi

Les IA employées dans cette guerre enfreignent PAR DEFINITION complètement la première loi puisqu'elles sont conçues pour détruire et tuer. Jusque là on peut "comprendre" donc. Ne faisons pas d'angélisme. La guerre c'est la guerre !

Mais ce qui apparaît aussi c'est que cette manière programmée de mener des attaques la nuit sur les domiciles des combattants du Hamas et donc d'anéantir des familles entières dans le but d'éliminer un éventuel membre de l'organisation palestinienne est constitutive d'un crime de guerre.

Pire, le système LAVENDER évalue et s'autorise un certain nombre de victimes collatérales innocentes (15 ou 20...ça dépend de l'objectif). LAVENDER est donc programmé pour un ratio qui permet jusque l'élimination de 15 innocents pour abattre 1 seul coupable.

C'est comme si la preuve du crime de guerre était inscrite au sein même de la programmation de LAVENDER.

Tout ça paraît absolument affolant, vertigineux...

Je terminerai de manière plus générale en disant aussi que si toute guerre est déjà en soi une forme d'aberration, le fait de laisser certaines décisions létales aux intelligences artificielles ne fait qu'accroître un sentiment d'inhumanité et me plonge aussi dans une sorte de vertige métaphysique de l'absurde.

Il ne faut pas grand chose pour devenir suspect aux yeux de LAVENDER.

La vie, la mort, ça tient à quoi ?...parfois à de simples traitements informatiques complètement hasardeux, aléatoires et arbitraires qui penchent dans un sens...ou dans un autre.

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Publié le 4 Avril 2024

Bonjour les amis,

Afin d'y voir un peu plus clair dans cet authentique sac de noeuds qu'est le conflit israélo-palestinien j'ai entrepris hier soir la lecture du dernier livre de Gilles Kepel intitulé HOLOCAUSTES.

Israël-Palestine: l'inquiétante revanche démographique des intégristes religieux...

Voici la présentation de l'éditeur.

La razzia qui a dévasté, le 7 octobre 2023, l’État juif où 1 140 personnes ont été massacrées, violées, mutilées a été suivie d’une hécatombe lors de l’assaut sur Gaza en représailles, dans lequel ont péri plus de 25 000 Palestiniens.
Ces holocaustes – au sens religieux originel de sacrifices de masse – incarnent la malédiction de la Terre sainte dans notre période tragique. Engrenage de violence et d’aveuglement dont les logiques remontent loin dans l’histoire des deux peuples.
Gilles Kepel montre comment les protagonistes de ce drame entremêlent, dans leurs actes et discours, mystique et politique. À l’islamisme radical du Hamas sunnite et de ses alliés chiites inspirés par l’Iran s’opposent les suprémacistes juifs qui assurent la survie d’un gouvernement Netanyahou aux stratégies ambiguës. Du Yémen au Liban, ce choc exacerbe les tensions régionales et connaît des répercussions mondiales. Il prend l’allure d’une guerre planétaire contre l’Occident et ses valeurs, opposant Apartheid et Shoah. En s’appropriant la notion de « génocide », certains États et organisations se réclament d’un « Sud Global » en lutte contre un « Nord » stigmatisé comme colonialiste et « islamophobe ».
L’auteur révèle ici les enjeux majeurs de ce conflit de civilisations.

J'ai commencé la lecture du livre et, d'entrée de jeu, Gilles Kepel nous explique de manière très didactique et avec précision, en faisant les rappels historiques nécessaires, les liens et divers intérêts pour le moins compliqués et contradictoires de tous les acteurs qui gravitent au Moyen-Orient autour de la cause palestinienne.

C'est extrêmement compliqué (euphémisme) et Kepel arrive à éclairer la lanterne du parfait ignare que je suis sur ce sujet. Qu'il en soit remercié.

Il expose également les conditions qui ont permis à Yahya Sinwar de tromper les services israéliens au sujet des pogroms du 7 octobre.

Au début du livre l'auteur explique que tant au Liban comme en Israël, le poids politique des "intégristes" ne fait qu'augmenter pour des motifs purement démographiques:

Commençons par Israël avec deux  extraits:

" La pression qu’exercent les partis religieux sur le système électoral israélien n’est pas si éloignée de celle de l’islam politique dans les pays musulmans avoisinants, même si les modalités varient selon qu’ils sont gouvernés par un régime autoritaire – comme c’est le cas pour les États arabes – ou démocratique illibéral, à l’instar de la Turquie. Dans tous les cas, le différentiel du taux de fécondité entre les milieux traditionnels et modernes s’est traduit en une à deux générations par l’érosion démographique des classes moyennes laïques, et la montée en puissance des enfants de familles nombreuses issues de l’exode rural qui se sont installées dans les périphéries urbaines, y apportant leur ethos conservateur aisément capté par les activistes rigoristes."

"En Israël, le même souci de fécondité veut que les cinq épouses des dirigeants des partis religieux de la coalition victorieuse lors des élections du 1er novembre 2022 aient mis au monde pas moins de 42 enfants ! La palme dans ce domaine revient aux haredim (ultra-orthodoxes) : ils représentent, en 2020, 20 % de la population juive , et devraient atteindre35 % en 2040, ceteris paribus..."

Continuons avec le Liban:

"Au Liban, la surnatalité des chiites pauvres, marginalisés lorsque fut établi le Pacte national libanais en 1943, partageant le pouvoir entre les classes moyennes urbaines chrétiennes et sunnites, s’est traduite désormais par la prise de contrôle de l’État par le Hezbollah – dûment aidé à cette fin par Téhéran. La Dahiyé – banlieue informelle du sud de Beyrouth où se concentrent les néocitadins chiites chassés des campagnes méridionales par la misère et les bombardements israéliens – est aujourd’hui la véritable capitale du pays, au détriment du grand sérail où siège le Premier ministre sunnite ou du palais de Ba’abda où réside le président maronite de la République. C’est depuis ce bastion que s’exprime le cheikh Nasrallah, porte-parole principal de « l’axe de la Résistance » – lors de ses discours des 3 novembre 2023 et 3 janvier 2024...."

 

 

Ces considérations purement démographiques nous montrent que, électoralement parlant, les "intégristes" de part et d'autre gagnent la partie sur le court, moyen et long terme.

Les progressistes, ceux qui n'ont pas une vision excluante et qui sont à la recherche de formes de cohabitations pacifiques, ne font pas d'enfants et donc subissent une lente mais sûre érosion électorale.

Netanyahou base sa politique sur les exigences des ultra-orthodoxes qui, à l'avenir, vont gagner de plus en plus de poids.

Nous voilà donc plongés dans une bataille de "faucons" contre "faucons".

Bref, la démographie n'aide absolument pas et on s'oriente vers tout sauf vers des conditions d'une paix durable...Plus la laïcité perd de terrain, plus la guerre en gagne...

PS: Je n'en suis qu'à la moitié du livre et je ne sais pas encore quelles sont toutes les conclusions de Kepel mais son chapitre concernant la démographie m'a paru terriblement "conditionnant" par rapport à l'avenir.

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