Publié le 25 Avril 2015

Bonjour les amis,

Je viens de voir " Une belle fin" d' Umberto Pasolini après avoir lu les articles de Fatizo et de C' est Nabum.

Voici un simple résumé extrait de la page Allociné:

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

"Une belle fin"...un certain regard sur la vie

Je ne prétends pas faire une critique de plus du film ( je renvoie plutôt mes chers lecteurs aux deux articles très pertinents de Fatizo et de C' est nabum) mais j' aimerais simplement ajouter quelques commentaires dont certains qui me sont très personnels.

Pasolini aborde ce sujet grave d' une manière à fois humaine, tendre et poétique sans tomber dans le pathos.Son thème interpelle nécessairement n' importe quel spectateur normalement constitué.Son film n' échappe pas malgré tout à certains clichés, notamment, ce rôle WimWendersien et MarcoFerrerien de John May en petit fonctionnaire méticuleux et obséquieux engoncé dans son costume noir dont la vie réelle, profondément isolée du reste des vivants, se confond avec celle des personnes dont il est chargé d' organiser les funérailles.Un personnage stéréotypé sorti d' un roman existentialiste donc,mais parfaitement adapté au scénario pour soutenir le discours du metteur en scène.Un rôle parfois absurde et kafkaien dans la mesure où la société qui rétribue John May se préoccupe de moins en moins de la fonction qu' elle lui a elle-même assignée.

Le film touche, entre autres, un thème sensible sur lequel nous sommes tous bien d' accord: tout individu a droit à des funérailles décentes, non anonymes et la société se doit de lui réserver un dernier moment d' humanité...Personne ne devrait être enterré "comme un chien".

Dans les sociétés primitives les membres naissent et meurent entourés et soutenus par leur collectivité, mais dans nos sociétés modernes, bien plus égoïstes, cette mort inévitable se produit parfois dans la plus profonde des solitudes...Nous avons rompu le lien sacré qui fait que chacune de nos existences individuelles fait partie d' un cycle de vie en harmonie avec notre collectif social.

Qu' est-ce qui fait le plus peur ? Qu' est-ce qui est le plus inhumain ? Q' est-ce qui est le plus douloureux ? Mourir ou mourir seul ?

Enfin, notre mort est l' ultime chapitre d' un livre qui devrait donner un dernier sens à notre vie, et dans ce cas, quel sens peut-on accorder à la vie d' une personne qui est partie toute seule et dont la collectivité s' est désinteressée ? Ne dis t' on pas que lorsque nous mourrons notre vie se transforme en destin ?

John May représente la dernière tentative sociale de ne pas perdre le lien sacré qui devrait tous nous unir et c' est bien son regard sur les quelques derniers objets ayant appartenus au défunt qui essaie de reconstituer ce sens perdu de la vie...ou alors ce sens que la vie n' aurait pas dû perdre.

" Une belle fin" est un beau film .C' est un hymne à la vie qui sait être drôle aussi...un film qui nous met en garde contre notre oeil transparent, insensible, indifférent, discriminant ...et parfois inhumain aussi.

C' est un film qui a ravivé chez moi des souvenirs douloureux de deux personnes que j' ai connues et qui sont parties toutes seules:

- la première était une personne qui m' était très chère, qui a toujours été très entourée mais que la mort a surpris toute seule à l' hôpital...Par un très mauvais et malencontreux hasard, elle a rendu son dernier souffle seule dans sa chambre, sans aucun témoin, et je suis arrivé une heure trop tard.Son dernier regard s' est éteint sur des murs lisses et vides.Mon regret est d' autant plus vif que j' ai encore aujourd' hui des reproches personnels à me faire car je n' ai pas suffisemment aimé cette personne.Je ne lui ai pas rendu tout ce qu' elle m' a donnée...ce n' est pas sa mort aujourd' hui qui me fait sentir coupable mais la déficience d' amour qui l' a précédée.Maigre consolation:c' est moi qui ait réalisé les meilleurs portraits de cette personne et c' est l' un d' entre eux qui est incrusté sur sa pierre tombale.

- la deuxième mort concerne une personne que j' aimais beaucoup et à qui j' avais retiré mon amitié à cause de certains aspects insupportables de son caractère.C' était une personne parfois sectaire, intolérante, raciste et dont la compagnie provoquait sans cesse des heurts avec le reste de mon entourage...J' avais une vingtaine d' années quand j' ai rompu avec cette personne qui a fini par se suicider plus tard par dépit amoureux.Aujourd' hui je sais qu' elle était malade et qu' elle souffrait de troubles psychiques graves et qu' en fait elle avait constamment besoin d' un noyau d' amis pour la maintenir à flot...

A l' opposé de ces 2 derniers exemples, il y a la mort de mon papa.

Ma soeur m' informe de sa terrible dégradation physique et de la gravité de son état à 6 heures du mat'...Je me précipite sur mon PC et je trouve un vol pour Charleroi le jour même...Je suis à son chevet à 5 h de l' après-midi.Il y a là, ma mère, ma soeur et sa fille pendant que le reste de la famille est dans la salle d' attente de l' hôpital.Vers 20 heures mon père nous regarde tous une dernière fois comme dans un film.Son regard fait un tour circulaire sur nous tous et puis se ferme brutalement.Nous serons la dernière image qui restera gravée dans sa rétine avant qu' il ne parte...il m' arrive parfois de penser qu' il a eu la force de m' attendre avant de s' éteindre.

Merci Papa

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 20 Avril 2015

Bonjour les amis,

Un terrible attentat s' est produit ce matin dans un lycée de Barcelone.

Voici le résumé de Sud-Ouest:

Stupeur et horreur ce lundi matin à l'Institut Joan Fuster, dans le quartier de La Sagrera à Barcelone. Un adolescent de 13 ans a fait irruption sur les coups de 9h20 armé d'une arbalète, tuant un professeur et blessant quatre personnes.

Selon des témoins, l'adolescent, un élève de l'établissement, serait arrivé en classe en retard, aurait frappé à la porte de sa classe et tiré à l'arbalète sur sa professeur d'espagnol, la blessant au visage. Le jeune garçon aurait ensuite agressé la fille de cette dernière, également scolarisée dans l'établissement.

Alerté par les cris, un professeur se serait approché de la classe. L'adolescent l'aurait poignardé mortellement à l'abdomen.

D'après l'agence Efe, il se serait ensuite dirigé vers une autre classe, agressant un étudiant avec un couteau. Le mineur a été interpellé. Selon El Mundo, il avait dit à plusieurs reprises ces derniers jours qu'il tuerait ses enseignants avant de se suicider.

Le professeur tué, spécialisé dans les sciences sociales, effectuait un remplacement de quelques jours dans cet établissement qui accueille des élèves âgés de 12 à 16 ans, indique la presse espagnole, qui rappelle l'utilisation d'une arbalète nécessite les mêmes autorisations qu'un fusil de chasse.

Le mineur a été d'abord « gardé » par la police dans le collège, puis transféré dans une unité psychiatrique d'un hôpital de la ville, affirme « El Pais ». Agé de moins de 14 ans, il ne peut-être placé en garde à vue.

Catalogne:un élève de 13 ans tue un professeur et blesse 4 autres personnes dont une par arbalète
Catalogne:un élève de 13 ans tue un professeur et blesse 4 autres personnes dont une par arbalète

Alors qu' il me manque encore beaucoup d' élements, il y a d' ores et déjà de nombreux points de cette tragédie qui choquent et qui me mettent en colère:

1- l'élève ( qui n' a que 13 ans) avait annoncé à ses petits copains son intention de tuer les professeurs du lycée mais personne ne pensait qu' il passerait à l' acte.

2- il est arrivé ce matin sur les lieux du crime avec une liste de 25 personnes à éliminer...

3- il disposait d' une arbalète, d' un poignard, d' une arme de poing et avait fabriqué des cocktails molotovs ( il n' a que 13 ans...où sont les parents dans l' histoire ?????)

4- sa page facebook indique qu' il adore les armes, les jeux de guerre, la série walking dead, etc...

5- La loi espagnole protège les mineurs de moins de 14 ans qui ne peuvent être considérés responsables de leurs actes ( le mot c' est " inimputable !!!").D' ailleurs il ne peut même pas être mis aux arrêts, au sens littéral du terme.En ce moment il est à l' hôpital avec des psys qui étudient son cas, mais théoriquement il ne pourra être détenu au sens habituel du terme.

6- Il est fort probable que l' auteur de cet attentat souffre de troubles psychotiques graves.Ça c' est pas une nouveauté...ça a existé de tous temps, ça existe et ça existera probablement toujours, là n' est pas le problème.

Le problème, c' est qu'en 2015 les conséquences de cette de pathologie sont accentuées par l' environnement des jeux vidéos hyper violents, des réseaux sociaux et de toutes les abominations qu' on peut trouver sur le web.

Cet élève a confondu son monde virtuel avec le lycée où il s' est inventé une liste de 25 "ennemis" à abattre, dont un malheureux prof qui passait pas là et qui venait d' arriver...J' ai vu la reconstitution de l' attentat à la télé , et ça ressemble furieusement à ces jeux vidéos où le protagoniste laisse plein de morts sur son parcours sanguinaire...

Le gros malaise,c' est que notre société au lieu de nous prémunir des personnes souffrant de démences mentales et de les protéger d' elles-mêmes, les précipite dans leur folie grâce aux nouvelles technologies de la communication.Il n' y a eu aucune alerte du côté des parents,ni des petits copains, ni de l' institution scolaire où il y a pourtant des psys pour aider les ados....

Oui, il y a beaucoup à dire et matière à réflechir !!! Je suis convaincu que ce drame ne se serait pas produit dans les années 80, car il y aurait eu des éléments modérateurs qui seraient intervenus pour stopper cette folie.Ce crime-là est un crime du XXI ème siècle qui en dit plus sur notre société que sur l' auteur de l' attentat.

Ça c' est l' image qui apparaissait sur sa page facebook....

Ça c' est l' image qui apparaissait sur sa page facebook....

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #crime, #Ecole, #Jeunesse, #délinquance, #internet, #jeux

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Publié le 19 Avril 2015

Bonjour les amis,

Hier soir je suis allé à la présentation de la liste électorale du parti valencien BLOC COMPROMÍS qui va tenter de gagner les élections municipales de mon village dans 36 jours...

Notre candidat , jeune médecin de l' hôpital public de notre canton,a reçu l' appui de Mireia Mollà, une représentante de ce parti qui est actuellement député au parlement autonome Valencien.

C' est elle qui dans un discours d' une demi-heure a présenté les grandes lignes de ce parti régionaliste de gauche qui se veut lié à notre terre, à sa culture, et à sa langue aussi.Un parti qui mise sur la transparence, la démocratie,la solidarité, la lutte contre la corruption ( aucun cas connu dans ce parti),la diversification d' une économie non uniquement basée sur le tourisme de plage et la spéculation immobilière, etc...

Une exposition impeccable qu' elle a prononcé d' une manière très claire, très fluide, sans jamais consulter la moindre note et tout en maintenant un discours parfaitement structuré....

Ajoutez-y que cette député possède un réel charisme ( qui ne peut apparaître sur les photos) et un sourire naturel communicatif

Le charme aussi peut être un bon allié en politique
Le charme aussi peut être un bon allié en politique

Alors, ne me tapez pas dessus les amis, en pensant:

"Cet AJE quel macho...! Quand il voit une femme en politique il s' attache d' abord à son charme..."

Mais non, mais non, détrompez-vous...J' écoutais attentivement, et de manière critique, tout ce qu' elle disait....simplement quand la personne qui parle possède un tel charme, et bien, qu' on le veuille ou pas,c' est un atout supplémentaire...et le message passe mieux....

Hier soir Mireia a subjugué son auditoire, y compris votre serviteur.

Le charme aussi peut être un bon allié en politique
Le charme aussi peut être un bon allié en politique
Le charme aussi peut être un bon allié en politique

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Publié le 18 Avril 2015

Les espagnols pourtant habitués ces dernières années à une avalanche de scandales ont assisté à une scène surréaliste cette semaine, avec l' arrestation provisoire de Rodrigo Rato, ex-patron du FMI avant l' ère DSK,et ex-ministre des finances auteur du " miracle" économique espagnol sous le gouvernement d' Aznar.De quoi est-il accusé exactement ?

De fraude fiscale et d' organisation de fuites de capitaux à travers un entrelac compliqué de sociétés écrans.L' opinion espagnole a appris que Rato avait bénéficié de l' amnistie fiscale de 2012 de l' actuel ministre Montoro pour permettre aux mauvais citoyens espagnols qui cachaient leur argent à l' étranger de le " régulariser".L' enquête tentera de déterminer si ces capitaux cachés en dehors d' Espagne étaient d' origine frauduleuse ou pas...

Ce qui est effarant dans cette histoire pour ceux qui connaissent la vie politique espagnole, c' est que Rato fustigeait les fraudeurs à l' époque où il était dans l' opposition.C' était son cheval de bataille.Il n' arrêtait pas d' attaquer les socialistes et de les accuser de corruption.Il venait donner des leçons de bonne conduite et de responsabilité citoyenne , notamment en matière fiscale...et c' est bien lui qui a été arrêté ( puis remis en liberté) jeudi dernier et dont on sait qu' il a été un gros fraudeur.

Par ailleurs, ce mégascandale est le point d' orgue d' une descente aux enfers car on sait aujourd' hui grâce à un rapport interne du FMI que Rato a été un directeur particulièrement incompétent qui n' a rien anticipé de la crise de 2008.Sa démission du FMI a été présentée comme une décision personnelle mais elle a été probablement provoquée par sa légèreté et par son incompétence.A cause de sa médiocrité, il est peu probable que l' Espagne se voit confier de nouveau une telle présidence.

Ensuite, il y a eu l' énorme scandale de Bankia dont il s' est vu confier la gestion et qui a accumulé jusqu' à 20 milliards d' euros de perte et qui a dû bénéficier d' un plan de sauvetage de l' Etat espagnol, Etat espagnol lui même sauvé par un plan de sauvetage de 100 milliards d' euros de la troika...Bankia a par ailleurs ruiné des dizaines de milliers de petits épargnants qui ont perdu leurs économies dans des produits toxiques appelés " preferentes"...des dizaines de milliers de personnes qui ne savent pas comment elles pourront passer leur retraite ( c' est peut-être là le plus gros scandale espagnol de tous les temps).Ces affaires sont en jugement en ce moment...

Ajouter à cette affaire, un autre scandale qui vient se superposer qui est celui des cartes bancaires Black où, pour la première fois de l' histoire, des banquiers organisent le vol de leur propre banque grâce à ces cartes qui permettaient de retirer de l' argent de manière non déclarée et de faire passer les quantités en pertes et profits.Rato a "tiré" allègrement sur ces cartes jusqu' au dernier jour de sa présidence, notamment dans un club-bar du sud de l' Espagne pendant 3 jours d' affilée ( les sommes d' argent et les horaires de consommation indiquent qu' il ne pouvait s' agir difficilement que de boissons consommées...je laisse au lecteur imaginer le genre de services facturables dans ce genre d' établissements)...Et tout ça, sur le dos des petits épargnants ! Pas le moindre signe de vergogne, d' éthique ou de déontologie chez Rodrigo Rato !!!

Ne reste plus que de parler du miracle économique espagnol qui aurait été une de ses rares médailles.Aujourd' hui on sait que sous l' action de Rato l' Espagne a créé l' une des plus grandes bulles immobilières de la planète provoquant une dette presque impossible à rembourser...

Voilà ! après les scandales de Bárcenas, de la trame Gürtel, de l' opération Punica,de l' infante, et un long etc...on a envie de crier:

STOOOOOOOP ! N' EN JETEZ PLUS !

Enfin, cette crise provoquée par l' une des figures de proue du parti au pouvoir , le PP, arrive juste un mois avant les élections municipales et autonomiques.Voila donc la tempête parfaite qui s' approche....

Rodrigo Rato : chute d’ un ex-patron du FMI

Sources:

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #FMI, #Banques, #Espagne

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Publié le 15 Avril 2015

Bonsoir les amis,

Hier soir c'était les répétitions avec notre chorale avec à l' ordre du jour les propositions et choix de répertoire de notre directrice de chant pour les 3 mois à venir.Et là, bonne surprise, elle nous annonce qu' on est engagé pour une messe de mariage le 25 Juillet à l' Eglise San Antonio de Dénia et que nous devrons interpréter, entre autres, un extrait de la messe de Vivaldi.

Le Gloria in excelsis Deo !

Nous serons accompagnés par un quatuor à cordes et par un orgue...et là tout de suite, je salive car la musique sacrée est le genre que je préfère en chant choral, mais en plus, dès qu' il y a un groupe d' instruments, c' est le bonheur .

Non seulement c' est le bonheur mais c' est plus facile de chanter car les instruments maintiennent les références tonales pour les choristes.En effet quand on chante à capella, la tendance naturelle est de baisser peu à peu, et il n' est pas rare de terminer une oeuvre un demi-ton plus bas, et parfois même carrément un ton plus bas.Par contre dès qu' il y a le moindre instrument le choeur n' a aucune raison de baisser et reste parfaitement dans la tonalité initiale de bout en bout.

Voici sur ce lien cette oeuvre que nous allons interpréter.Vous verrez défiler la partition avec les 4 voix superposées soprano - contre-alto- ténor et basse...Cette partition là est plutôt facile pour les chanteurs (... un peu moins pour les musicos).

Rien qu' à entendre cette pièce que je ne connaissais pas, je me régale les amis.Dans l' église ça va jeter un max !!! La mariée va être sur un nuage....

Super, super donc....sauf qu' il y a juste un petit problème pour moi.Je pourrrais participer à toutes les répétitions mais le 25 Juillet il y a une autre personne qui m' est très chère et qui se marie en France !

Donc je ne pourrai pas chanter à Dénia et je verrai cette messe probablement sur youtube....

Moralité: je vais faire toutes les répétitions nécessaires avec mon groupe et je ne raterai que le concert.C' est un peu con, non ?...coitus interruptus....

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 13 Avril 2015

Bonjour les amis,

Dimanche dernier, on avait un petit concert avec mon ensemble choral dans un auditorium et, comme toujours dans ces cas-là, nous sommes allés une heure avant la représentation pour chauffer nos voix, et aussi pour nous habituer à l'acoustique de la salle et faire les petites mises au point nécessaires pour être sûr de bien nous entendre entre nous et de trouver la meilleure position sur scène pour bien projeter dans toute la salle jusqu'au dernier rang.

Comme je suis arrivé le premier et en avance, j'ai pu profiter de l'auditorium pour moi tout seul pendant un bon petit quart d' heure.

Toujours intéressant d'être tout seul sur scène devant un public imaginaire, dans une belle salle, et de pouvoir déclamer tout ce qu'on veut...réciter à voix haute des vers de Corneille, faire un numéro de claquettes, etc...

J' ai donc fermé les yeux et imaginé que j' allais interpréter cette terrible scène qui est sur le lien ci-dessous:

https://www.youtube.com/watch?v=hY_bQpmEBc0

 

La scène finale de la statue du commandeur qui vient régler ses comptes avec Don Giovanni.

" Tu m'as invité et je suis venu"

LA STATUA Don Giovanni a cenar teco m'invitasti e son venuto!

LA STATUE

Don Giovanni, à souper avec toi tu m'as invité et je suis venu !

Voici ce que dit de cette scène un critique d' art lyrique.

Attention, chef d’oeuvre absolu de l’opéra, qui me laisse toujours frissonnant. Le finale de l’oeuvre que Richard Wagner (qui s’y connaissait) surnommait « l’opéra des opéras » prend aux tripes tant est palpable la tension entre le libertin Don Giovanne et le Commandeur, venu du Ciel pour l’adjurer de se repentir.

Cette scène intervient alors que Donna Elvira, jeune femme délaissée par Don Giovanni, est venue aussi le supplier de prendre conscience de ses fautes et de s’en repentir. Après cette demande amoureuse, l’ultime envoyé est une créature céleste qui effraie Leporello le valet, et Don Giovanni lui-même. Mais celui-ci, dans son orgueil, refuse absolument de se laisser impressionner et traite le Commandeur comme un égal, refusant à la fin d’exprimer le moindre remords, ce qui cause sa perte et le propulse droit en Enfer.

Admirez comment Mozart crée la tension: La scène commence par 2 accords mineurs bien assénés par tout l’orchestre à l’unisson, percussions comprises. Bien des phrases sont chantées sur 2 ou 3 tons répétés avec insistance (dans une tonalité mineure bien entendu et parfois dissonante), et le dialogue entre le Commandeur et Don Giovanni atteint un paroxysme dans leur échange de Si et de No (à partir de 5:10). Les chanteurs crient parfois autant qu’ils chantent… et les violons mettent le feu à tout cela avec des montées-descentes angoissantes…

Vous trouverez sur ce lien le texte original complet ainsi que la traduction en Français:

http://www.murashev.com/opera/Don_Giovanni_libretto_Italian_French

Figurez-vous les amis que j'ai atteint un âge, et acquis une tessiture de voix et un physique qui me permettent d'aborder ce répertoire. Franchement, je me trouve très crédible en commendatore courroucé qui revient d'entre les morts avec le désir de châtier de manière impitoyable...J'arrive facilement à prendre le regard foudroyant d'un Zeus plein d'ire et de fureur. Bref, je sens bien que ce rôle est pour moi...Je m'essaie donc tout seul dans le théâtre en prenant une voix grave, profonde, venue d'outre-tombe et qui emplit tout l'espace.

Je lance puissament mon : DON GIOVAAAAANNI....A CENAR TECA

M' INVITASTI E SON VENUTO !

Je me fais presque peur à moi-même en chantant ça...!

Dans l'auditorium, je sens que mon public imaginaire est cloué de terreur sur son fauteuil...D'ailleurs. on aurait pu entendre une mouche voler...

Donc voilà, je n' en dirai pas plus. Je suis à la disposition de tout metteur en scène, directeur de théâtre ou d'Opéra prêt à m'offrir un rôle de commandeur durant les vacances scolaires espagnoles (sauf les lundis car j'amène mon fiston chez la kyné).

PS: Après avoir fait ce bref essai concluant, j'ai pris une autre décision qui m' engage publiquement devant vous ( sachez que AJE n'est pas du genre à se dégonfler quand il fait une promesse).

Si Mariano Rajoy venait à m'inviter à souper, j'accepterais...

PS nº2: Je viens de me rappeller d'une annonce un peu semblable à la mienne d'un chanteur d'opéra au chômage qui voulait travailler l'après-midi et qui m' avait bien fait marrer

Remember !

NB:Un bon ami, me glisse dans mon oreillette que la version youtube n' est pas visible en France, alors je retente l' édition de ce sketch génial avec daily motion

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 11 Avril 2015

C' est une première mondiale,les amis, les plateformes citoyennes espagnoles ont organisé une manifestation d' hologrammes à Madrid pour protester contre la loi surnommée MORDAZA , soit la loi du baillon qui tente de limiter le droit de manifestation et d' expression.

Voici quelques images

Et maintenant voici les explications sur ce lien:

http://tempsreel.nouvelobs.com/video/20150411.OBS6946/les-hologrammes-ont-ils-une-conscience-politique.html

Je ne ferai pas de commentaires supplémentaires sur ce gouvernement qui , ne pouvant plus interdire les manifestations, tente de criminaliser certaines d' entre elles avec de fortes amendes.On peut imaginer que certains articles de cette loi tomberont devant le tribunal constitutionnel car ils enfreignent des droits fondamentaux du citoyen, mais pas tous.Les amendes ne seront pas décidées par des juges ( qui sont les meilleurs garants du droit) mais par les policiers, et on imagine les difficultés du citoyen lambda qui voudra déposer un recours s' il s' estime victime d'une injustice criante ( et en même temps le ministre de l' intérieur veut interdire aux citoyens d' utiliser leurs portables pour filmer les actions de la police ... tiens, tiens...on donne plus de pouvoir à la police tout en interdisant de la filmer...quand on sait le nombre de citoyens dont on a pu prouver qu' ils avaient été victimes d' exactions policières grâce aux images d' un simple portable, et SEULEMENT grâce à ces images, comme ce noir froidement éxécuté cette semaine aux Etats-Unis).

J' aimerais juste vous parler de cette première mondiale qui m' intéresse et qui m' a fait rire également: l' utilisation d' hologrammes

Ça me plait bien moi, l' idée d' envoyer mon hologramme à la manif à ma place...ça peut avoir des avantages...le matraquage des forces de police serait moins douloureux.Peut-être que les CRS en riposte pourraient envoyer eux-aussi des hologrammes du ministère de l' intérieur.

Et puis, on pourrait généraliser l' idée.Vous imaginez le conflit ukrainien avec une bataille d' hologrammes...ça serait plus sympa, non ?...avec un arbitre impartial qui accorderait la victoire à un camp plutôt qu' à un autre...

Y' a pas à dire...on vit une époque formidable !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Espagne, #Politique

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Publié le 11 Avril 2015

Bonjour les amis,

Je continue avec ma balade transalpine en vous conviant aujourd' hui du côté de chez Eros.

Il y a parfois des chanteurs qui connnaissent un grand succès international mais pour lesquels on émet une réserve quand même et à qui on n' accorde pas tout de suite le statut de grand artiste.

J' ai mis du temps à reconnaître la valeur artistique de Ramazzotti, entre autres, à cause d' un léger défaut dont il est affublé qui fait qu' il chante parfois ses voyelles de manière trop nasale ( je suis sûr qu' un bon otorino aurait pu lui arranger ça, mais apparemment Eros préfère assumer sa nasalité naturelle mais qui moi me gêne, surtout quand elle gâche un peu une excellente mélodie ou un très bon texte...).

Rappellez-vous, en 1985 il se pointe au festival de San Remo, avec une chanson magnifique qui sera un succès planétaire et qu' on entendra sur toutes les ondes jusqu' à plus soif...une chanson avec une exposition plus longue que l' habitude, suivie par un très beau thème : una historia importante...plus d' un million de copies vendues rien qu' en France

Ensuite,durant la décennie qui suivra, Eros confirmera sur le plan international sa stature.Il s' imposera en Europe mais aussi aux Etats-Unis ( et là, peu d' artistes européens non anglo-saxons peuvent en dire autant)...

Mais moi, pendant ce temps-là je l' écoute à peine,et je le range dans la catégorie variété de luxe...jusqu' au jour où une amie me laisse un CD de lui, intitulé " Estilo libero", et là, il faut se rendre à l' évidence cet album est excellent, vraiment d' une grande facture, avec une production très soignée: du cousu main...En voici quelques extraits

On continue avec Fuoco nel fuoco, très dynamique

Spiriti degli alberi...avec une belle intro à la guitare, un bon rythme sur de belles sonorités

L' aquila e il condor...excellent lui aussi...belles guitares..bon rythme...un morceau qui balance vraiment bien ! Et le couplet à partir d' 1 minute 37 s...vraiment super..on a envie de reprendre avec lui !

Et puis d' un seul coup, dans cet album, un magnifique duo d' anthologie avec CHER...la grande chanteuse américaine accepte l' invitation d' Eros pour cette chanson tout simplement sublime qui me met la chair de poule.D' abord la voix d' Eros en italien, ensuite la première réponse en américain de Cher avec son timbre grave et profond ( là AJE commence à être comme " électrisé"...) et puis les deux chanteurs qui reprennent en italien. les deux voix se marient parfaitement pour un des plus beaux duos de la décennie...

A ce moment là, ça ne fait plus aucun doute, Eros est définitivement un grand artiste ( Cher aussi mais ça on le savait depuis longtemps)...

Un dernier détail: ce disque date de l' année 2000, et plus de 15 ans après, j' ai toujours autant de plaisir à l' écouter ou à en fredonner certains refrains, et ça, ça ne trompe pas...l' épreuve du temps est impitoyable pour les oeuvres mineures.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #chanson

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Publié le 10 Avril 2015

Bonjour les amis,

Le billet de Rosemar consacré à la reprise par Françoise Hardy d' une chanson d' Adriano Celentano me donne l' occasion de vous parler un tout petit peu de cet artiste très populaire en Italie, et qui a déjà une longue carrière derriere lui.

Quelque part, je le compare un peu à votre Johnny Halliday, à la différence que Celentano a occupé plusieurs espaces artistiques et médiatiques: d' abord la chanson,puis le cinéma ( avec de très nombreuses productions très inégales...et probablement quelques horribles navets),et la télé où il abordait des thèmes politiques qui lui tenaient à coeur comme l' écologie.Il a fustigé la politique de Berlusconi à longueur d' antenne.C' est à n' en pas douter une grande gueule.Il y a chez Celentano à la fois un mélange de bons sentiments, mais aussi de populisme.En France on dirait que c' était un peu de la politique de café du commerce...et comme dit Mademoiselle wiki, Celentano est quelqu' un d' atypique et d' un peu à part dans la société italienne.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Adriano_Celentano

Etant moi-même d' origine italienne, j' ai toujours eu vis-à-vis de lui, une espèce de mélange d' amour-haine à la fois ,et de méfiance: quelque part il représentait trop durant mon adolescence le cliché du rital, un peu rouleur de mécaniques, qui m' énervait un peu ...une image dont j' essayais de me détacher le plus possible.Je trouvais également son humour à la fois facile, ringard , à la limite du vulgaire dans le mauvais sens du terme.

Aujourd' hui, et après avoir lu le papier de Rosemar, j' aimerais juste rappeller deux ou trois trucs pas mal qu' il a fait.

Tout d' abord il a été le premier inventeur de Rap en Europe, avec prisencolinensinainciusol sur un texte faussement américain qui ne veut absolument rien dire puisqu' en fait il chantait en "yaourt".

Saluez la prouesse de l' artiste qui arrivera avec cette chansion à entrer dans les hit-parades américains, en disant vraiment n' importe quoi ! Là, il a quand même fait fort.

Bon , moi je n' aime pas trop le Rap, mais là j' adore ! Son prisencolinensinainciusol, je l' écoute jusqu' au bout, et le moins qu' on puisse dire c' est qu' il me donne envie de me bouger les fesses...

Et puis il y a eu en 1976 Svalutation qui n' était pas mal non plus

Et toujours dans le même album, cette chanson lancinante que j' ai pas mal fredonné dans ma jeunesse: I want to know

En remontant dans le temps il nous avait fait en 68 une bonne version de azzuro écrit par Paolo Conte, même si musicalement c' était un peu tagada tagada tsouin tsouin...parfait pour Régine également !

Il a écrit plein de chansons faciles que je n' ai pas trop aimé, comme " Chi no lavora no fa l' amore" mais je préfère terminer ce billet sur son premier succès qui symbolise bien, à lui seul, l' Italie émergente des années 60:

Il ragazzo del via Gluck

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 9 Avril 2015

Bonjour les amis,

Je profite des vacances pour refaire une partie de mon énorme retard cinématographique et j' ai donc vu hier les " Nouveaux sauvages" qui est un film argentin coproduit par des espagnols , avec entre autres, Pedro Almodovar : d' ailleurs c' est celui-ci qui est monté sur scène pour recevoir le GOYA ( César espagnol) du meilleur film iberaméricain.

C' est un film à sketches dans la tradition italienne qui raconte 6 récits où sont fustigés la monstruosité et l' inhumanité de notre société moderne et surtout les énormes frustrations qu' elle génère chez les individus de bonne foi.Une société où les valeurs sont inversées et où triomphent le cynisme, l' argent et le pouvoir.

Dans le nouveau menu OB je ne trouve pas de quelle manière on peut insérer une vidéo alors je vous mets le lien de la bande-annonce ci-dessous, une bande-annonce qui en révèle un peu trop à mon goût.

https://youtu.be/thVStmHpJMc

Comme tous les films à sketches, c' est un film inégal, qui réserve parfois de belles surprises mais le titre original ( "relatos salvajes" qu' on peut traduire par "récits sauvages") ne trompe pas....c' est effectivement assez sauvage,très sauvage, avec une ou deux scènes à la limite du supportable.

Voici la critique la plus négative sur allociné:

Rien que dans le titre et dans son concept de film à sketchs, on devine que c’est un hommage aux Nouveaux monstres qu’a voulu faire le réalisateur argentin Damián Szifron, qui a reçu pour l'occasion le soutien non négligeable de Pedro Almodovar, une collaboration surprenante tant cet humour désespéré est loin de l'univers du réalisateur espagnol. Le défi à relever se montrait énorme tant la comédie de Dino Risi est une référence en matière de d’humour noir et politiquement incorrect. A partir six petites histoires, d’une qualité inéluctablement inégale, Szifron parvient à alterner entre un ton trash et des dénonciations de la situation de son pays. Mais là où le classique italien tapait sur des institutions alors jugés inattaquables ou s’attaquait à des sujets très sensibles tels que, respectivement, le pouvoir de l’église et le négationnisme, celui-ci ne semble ne pas trouver de cible plus pertinente que la corruption de l’administration. Des gags inoffensifs donc, mais surtout terriblement prévisibles même si, certains d’entre eux, restent des explosions de violence gratuite plus cathartiques que réellement amusantes. Sans doute Est-ce là la conséquence directe de la difficulté des six saynètes de s'achever dans une chute mémorable (seule le plan de fin de la première, qui fait office de pré-générique, est littéralement percutante). Coté interprétation, on ne retiendra que celle Ricardo Darin, et sa classe légendaire, du fait qu'il incarne le personnage le plus nuancé de l'ensemble du film.

 

Et maintenant la critique plus positive:

Les Nouveaux sauvages" se reçoit telle une gifle en pleine figure par la violence qui explose dans chacun des sketches qui constituent ce film... Si c'est bien ce thème central qui est à la base de ces six histoires, on retient surtout l'analyse et la construction habile et très précise du mécanisme qui fait surgir cette violence, par l'accumulation de petits riens qui font basculer la balance d'un seul coup, tel un couperet impitoyable ! Chaque histoire est en fait très bien traitée sous un angle d'attaque très différent du déséquilibré dangereux embarqué dans une spirale sans fin, comme on nous le présente depuis quelques faits divers récents, jusqu'au personnage lambda qui va craquer à partir d'un détail qui va finir par le dévorer et l'engloutir complètement ! Le réalisateur argentin Damian Sczifron a donc eu l'idée et l'intelligence de mettre dans son panier tout un tas de maux de notre société moderne, jalousie, moquerie, individualisme, persécution, sentiment d'injustice,... comme points de départ à chacune des situations mises en place et le résultat est tout simplement incroyable au niveau de l'efficacité de son film... Même s'ils ne sont pas reliés entre eux, le passage de l'un à l'autre sketch semble fluide comme si chaque petit film appelait le suivant pour aborder ce thème différemment mais avec toujours le même panache ! Et on appréciera certainement plus certains que d'autres, car il faut bien avouer que certaines histoires très kafkaïennes sont proches de ce que l'on peut vivre dans sa vie et qu'on a donc forcément connu sans aller jusqu'à ce point de non retour forcément... Quoique rien ne peut nous dire ce qui nous sera un jour réservé ? L'identification joue donc en plein et le ressenti est dans ce cas d'autant plus fort ! Et si l'on rit très nerveusement de ces règlements de compte, pétages de plomb, en tous genres, c'est sans doute pour mieux exacerber cette violence qui est contenue au fond de tout un chacun, mais qu'heureusement on maîtrise en général le mieux possible en personne apparemment civilisée que l'on essaie d'être aux yeux des autres ! L'humour très noir est dans tous les cas, vraiment excellent, et l'imagination débordante de Damian Sczifron pour arriver à tous ces rebondissements spectaculaires, est franchement de haut vol ! C'est tout simplement fou à ce niveau... Tous les comédiens dans ces rôles complexes sont d'ailleurs franchement remarquables. Certaines leçons sont assurément à tirer de ces histoires, en particulier celle de l'accident dans un milieu où règnent l'argent et le pouvoir, quant à celle de notre pauvre ingénieur, on se met tout à fait à sa place, car tout bon parisien risque de connaître cette situation identique avec sa propre voiture... Maintenant, quoiqu'il arrive, on n'oubliera pas de rester bien sûr prudent, courtois et même aimable sur la route, alors que toute invitation à un mariage sera soupesée en mesurant les risques comme il se doit... À réfléchir donc ! Du cinéma cruel, drôle et pertinent avec un fond de vérité évident !

 

Contrairement à mon habitude, je vais révéler un peu de la première histoire car il se trouve qu' elle possède d' étranges points communs avec l' attentat de Germanwings.Ce film étant antérieur à l' attentat on se demande si Andreas Lübitz ne l' a pas vu...C' est troublant les amis, vraiment très très troublant même...je ne vous en dis pas plus...

Je terminerai en vous disant que mon histoire préférée est celle de l' ingénieur car c' est peut-être le recit où on s' identifie le plus avec le héros magistralement interprété par Ricardo Darín dont les nerfs sont soumis à rude épreuve ( il est vraiment bouleversant de vérité) et que le film se termine avec un mariage, et là, c' est quand même l' apothéose...des noces vraiment barbares et assez trash celles-là qui, à elles seules, méritent de voir ce film, à mon avis...

PS: Pour ceux qui comprennent le castillan,le film en VO est super car les argentins parlent l' espagnol avec des formes et des temps verbaux archaïques qui n' existent plus en Espagne comme l' emploi du "VOS".Essayez d' imaginer un pays francophone qui utiliserait des formes verbales de conjugaisons du XVIII ème siècle ! Il y a aussi l' accent particulier et leur façon de prononcer les " LL" comme des J, et puis , la musique de leurs phrases avec une manière très particulère de faire monter le ton de la voix jusqu' à l' avant dernière syllabe et la faire retomber sur la dernière...Cela ressemble à la musique d une phrase italienne faite de mots espagnols, ce qui est finalement assez logique quand on sait que 20% de la population  argentine est d' origine italienne...bref, d' un point de vue linguistique, c' est toujours un régal d' écouter les argentins...

PS nº 2: Quand j' étais au lycée de  Calpe, une professeure de lettres espagnoles m' avait expliqué que tous les accents sud-américains ( et ils sont nombreux) trouvent leurs sources sans exceptions dans des régions espagnoles dont étaient originaires les colons, même si ensuite la langue a dérivé localement en intégrant de nombreux vocables autochtones des indigènes.

PSnº3: Lundi dernier j' étais invité chez des bons amis, et la maîtresse de maison a voulu à tout prix nous imposer le récit de la première histoire ( celle de l' avion...).Je lui fais aimablement remarquer que j' ai HORREUR qu' on me raconte un film que j' ai prévu de voir mais elle ne me fait aucun cas, et continue quand même, en me disant qu' il y a 6 récits, et qu' elle n' en racontera qu' un seul ! Finalement elle en racontera deux ! J' étais sur le point de quitter momentanément la table mais, pour ne pas jeter un froid, j' ai subi stoïquement le récit très détaillé du premier sketch.Finalement on pourrait ajouter un 7 ème sketch à ce film qui serait celui d' AJE passablement énervé entendant une histoire dont il ne veut rien savoir ! Tout ça m' a rappellé l' aphorisme de l' autre jour:"un ami c' est quelqu' un qui te connaît bien et qui t' aime quand même..." On pardonne aux bons amis !

Enfin, c' est assez cocasse de constater que je tombe moi-même partiellement dans le même travers, mais c' était absolument impossible de ne pas le faire sans justifier le titre de mon billet.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma

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