israel

Publié le 9 Novembre 2025

Bonjour les amis,

J'observe la France depuis l'Espagne et je suis sidéré par l'instrumentalisation politique du conflit palestinien qui est faite dans l'hexagone par LFI.

Pas une semaine sans qu'il n'y ait des déclarations tonitruantes, des initiatives douteuses, des polémiques ou des actions coup de poing contre Israël qui ne font qu'installer un climat de discorde entre français.

L'une de ces polémiques s'est résolue devant les tribunaux qui ont relaxé Raphaël Enthoven qui avait déclaré que " LFI est un parti passionnément antisémite".

Dans sa plaidoirie Me Richard Malka  avait dressé l'inventaire méthodique des outrances de Mélenchon et de ses disciples, un florilège de déclarations à connotations antisémites.

Voir le compte-rendu du procès sur le lien ci-dessous.

https://www.lepoint.fr/societe/raphael-enthoven-relaxe-apres-avoir-qualifie-lfi-de-hidz-s-4836-hidz-e-4836-passionnement-antisemite-hidz-s-4837-hidz-e-4837--06-11-2025-2602559_23.php

 

J'aimerais revenir sur le virage incroyablement démagogique, islamo-opportuniste, pestilentiel et dangereux qu'a pris Mélenchon en le citant lui-même.

Jean-Luc Mélenchon lors d’un entretien sur Europe 1, le 17 septembre 2017, avait déclaré:

« La condition pour que nous vivions bien ensemble, c’est de ne pas importer les conflits qui arrivent de l’extérieur. »

Il avait même ajouté : " Ici c'est la Seine, pas le Jourdain..."

Or, force est de constater que les LFIstes, par leurs provocations constantes, font très exactement ce que Mélenchon lui-même prétendait éviter il y a encore 8 ans de cela. Ce qu'ils font c'est importer en France le conflit palestinien et semer la discorde entre français en tenant un langage de haine comme l'a démontré Me Richard Malka devant la cour de justice française.

Cette fois-ci je ne fais pas qu'émettre une opinion personnelle car c'est la justice qui a considéré que Enthoven n'avait pas commis un délit de calomnie et qu'il était dans son droit, au nom de la liberté d'expression, d'accuser Mélenchon et ses acolytes d'antisémitisme.

Je terminerai par une dernière flèche lancée contre une formation que j'ai fini par abhorrer (alors que j'avais de la sympathie pour elle lors de la naissance de ce mouvement).

Curieusement, la guerre au Soudan (alimentée entre autres par l'aide des Emirats Arabes Unis aux rebelles) fait bien plus de victimes EN CE MOMENT et tout le monde (ou presque) s'en fiche ! Cherchez l'erreur...

Mais Plantu avait déjà répondu à la question que je pose aujourd'hui en avril dernier.

Quand la France importe chez elle un conflit qui se déroule en Palestine...

PS: J'ai évité d'en rajouter une couche en parlant aujourd'hui des 4 activistes qui ont perturbé le concert de l'orchestre d'Israël la Philarmonie de Paris. Manon Aubry, députée LFI, ne condamne pas...Le message est clair...pas la peine d'en dire plus ! L'électorat LFIste a bien compris...et nous aussi !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #politique, #LFI, #Gauche, #extrême-gauche, #antisémitisme, #palestine, #Israël

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Publié le 3 Novembre 2025

Bonjour les amis,

Ces dernières années je m'étais tenu un peu éloigné des discours d'Emmanuel Todd, et ce, pour un certain nombre de raisons que voici:

1.- D'abord la forme:  je trouvais Todd très suffisant, parfois méprisant, moqueur et arrogant. Bref, l'intello dans toute sa spendeur. En France on dispose du mètre-étalon des esprits brillants "bourdieusains" qui prétendent nous tirer de notre ignorance crasse, de notre incapacité à voir au delà des faits et de comprendre les choses.

2.- Todd a souvent affiché des positions pro-russes après l'invasion de l'Ukraine, des positions singulièrement complaisantes envers les maîtres du Kremlin et qui avaient le chic de sérieusement m'énerver.

3.- Todd attaquait certaines théories, comme celle du grand remplacement en ne se situant que du côté des chiffres et il nous démontrait (calculette à l'appui) que les tenants de telles théories vivent dans une sorte de fantasme paranoïaque, alors que, de mon point de vue, il n'est nullement nécessaire qu'une partie de la population d'origine étrangère soit arithmétiquement majoritaire pour qu'elle mette en danger les piliers civilisationnels de leur terre d'accueil. Soyons clairs: je pense que dans un pays si seulement 10% de la population ne ressent pas de respect pour la nation d'accueil et pour ses règles constitutionnelles, de graves problèmes coexistentiels vont immanquablement survenir.

3.- Todd s'est laissé aller parfois à soutenir des thèses conspirationnistes en matière économique (voir la fiche wikipédia que je mets en lien à la fin de mon billet).

Ceci étant dit, ce matin, j'ai pris connaissance d'un récent article de lui assez long, et que j'ai pu lire avec intérêt jusqu'au bout.

On pourra discuter ici ou là de certains points qui ne manqueront pas de susciter des polémiques, mais cette analyse mérite d'être lue car elle est parfois brillante.

C'est un article souvent pertinent qui nous met en garde contre les raccourcis et rapprochements rapides très nombreux (mais fallacieux) dans les affrontements politiques actuels avec le programme de certains partis de l'Europe fasciste du XXème siècle. Todd nous démontre également que le populisme trumpien n'a pas la même "essence" que les populismes européens...Au terme "extrême-droite", Todd préfère employer "conservatisme populaire". C'est plutôt bien vu de sa part !

Cet article, le voici donc. Bonne lecture !

 

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Publié le 19 Juin 2025

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui est la suite de celui d'hier consacré à la crise israélo-iranienne.

 

Ce qui a été frappant au tout début des attaques israéliennes c'est la désinvolture avec laquelle Trump a annoncé avoir été prévenu par Netanyahou. Dans d'autres circonstances semblables d'annonces télévisuelles dramatiques ses prédecesseurs (qu'ils soient républicains ou démocrates) communiquaient avec une certaine gravité et solennité, mais pas Trump qui a parlé de ces attaques avec une certaine légèreté qui frise une désinvolture qui n'était pas de mise.

Plus tard il enverra ce message assez lunaire à Ali Khamenei, avec des menaces à peines voilées.

« Nous savons exactement où se cache le soi-disant “Guide suprême” ». « C'est une cible facile, mais il y est en sécurité. Nous n'allons pas le tuer, du moins pas pour l'instant. Mais nous ne voulons pas que des missiles soient tirés sur des civils ou des soldats américains. Notre patience est à bout. »

Donc, dans des circonstances aussi graves et dramatiques, le président américain se permet de pratiquer un humour noir de très mauvais goût. En substance il signifie à Khamenei : " Vous pouvez dormir tranquille...je ne vais pas vous tuer...pour l'instant ! ".

Des mots qui semblent sortis d'un film sur la mafia sicilienne.

Est-ce là une manière décente de communiquer?

Mais le plus grave c'est que le président américain nous fait comprendre qu'à n'importe quel moment il dispose d'un droit de vie ou de mort sur un dirigeant étranger, au mépris du plus élémentaire des droits internationaux.

Bienvenue dans le monde de Trump où seule prévaut la raison du plus fort.

Ces paroles honteuses de Trump plongent l'ensemble des occidentaux dans l'embarras.

Des propos qui nous font apparaître le président de la plus grande puissance mondiale comme un Néron des temps modernes, un peu farfelu et versatile, imprévisible. 

Pouce vers le haut ? Pouce vers le bas ? Nul ne sait...

Mais il y a pire. Ces propos provocateurs de Trump sont humiliants et risquent d'engendrer la réaction exactement inverse de celle qui est espérée de la part des dirigeants iraniens touchés bien inutilement dans leur amour-propre. N'importe quel étudiant en première année de diplomatie et relations internationales a appris que lorsqu'on prétend stopper un conflit il faut éviter soigneusement d'humilier une des deux parties.

Car, et c'est là le problème, Trump a l'art et la manière de rater ses objectifs annoncés.

Dans une des émissions de C CE SOIR un des intervenants faisait remarquer qu'en fait cela faisait plus de 20 ans que les israéliens voulaient frapper directement l'Iran mais que tous les prédecesseurs de Trump (qu'ils soient démocrates ou républicains) s'y étaient farouchement opposés.

A la question de savoir pourquoi Netanyahou cette fois-ci est passé outre de cette ligne rouge américaine, le spécialiste Dominique Moïsi a répondu que très probablement Netanyahou s'est rendu compte que Trump n'avait pas les idées géostratégiques très claires et qu'il y avait cette fois-ci une opportunité avec "une fenêtre de tir" possible qui n'existait pas auparavant.

Donc, le premier ministre israélien a profité d'un président américain qui n'a pas les idées très claires et qui est  incapable de tenir son rang et d'imposer une ligne de conduite.

Le drame avec la perte de leadership américain c'est le désordre et la chaos qui s'ensuivent...

L'incompétence de Trump permet aux prédateurs de prendre des paris risqués, de tenter leur chance.

Les portes du grand chaos international s'ouvrent donc sous nos yeux impuissants...avec des déchaînements de violences qui font froid dans le dos.

Voila ce qu'engendre l'incompétence du président de la première puissance mondiale.

PS: Je parlais ci-dessus des professeurs d'université spécialistes de diplomatie et de relations internationales. Il est probable que dans un avenir plus ou moins proche ils utiliseront les bévues de Trump pour expliquer à leurs étudiants les erreurs qu'il ne faut jamais commettre.

 

Lien d'intérêt:

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #USA, #Israël, #Iran, #Trump, #Khamenei, #guerre, #paix, #attaques, #humour noir

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Publié le 18 Juin 2025

Bonjour les amis,

J'ai déjà écrit un article aujourd'hui mais j'aimerais y ajouter un petit billet d'humeur.

Pour commencer je vous propose d'écouter une analyse de la crise israélo-iranienne actuelle par Pascal Boniface.

Je n'ajouterai que quelques commentaires.

Nous acceptons que l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël disposent de l'arme nucléaire et nous ne l'acceptons pas de l'Iran. Pourquoi ? Parce que Ali Khamenei a tout fait pour tenter de détruire Israël depuis des années (attentats, drones et missiles, hezbollah, etc...) et qu'il proclame sur tous les toits qu'il faut détruire l'Etat hébreu. L'attaque israélienne contre les sites nucléaires enfreint le droit international certes mais tout le monde comprend qu'elle a aussi un caractère préventif. Ceux qui ne risquent absolument rien et qui dorment bien au chaud condamnent cette action, mais ceux qui risquent leur peau ne voient pas les choses de la même manière, d'où le succès diplomatique de Netanyahou dont parle Boniface dans cette vidéo.

Le chancelier allemand Friedrich Merz lui au moins n'est pas faux-cul et dit qu'Israël " fait le sale boulot" pour nous tous. En fait, même les chefs d'Etats arabes de la région condamnent très hypocritement "pour la forme" Israël mais, au fond, se réjouissent de l'affaiblissement du pouvoir destructeur et déstabilisateur de l'Iran qui aujourd'hui fait partie de la liste des Etats-voyous...

Evidemment les exemples plutôt récents de la Lybie, de l'Afghanistan et de l'Irak sont là pour nous rappeller que l'interventionnisme extérieur peut se révéler in fine catastrophique et parfois pire que le MAL qu'on prétendait guérir.

Donc on pourrait disserter de longues heures sur l'opportunisme politique de Benjamin Netanyahou mais ce qui me frappe dans cette crise c'est le point de départ.

Tout provient du fait qu'en 2018 Trump a annulé les accords signés par Obama avec les iraniens, accords auxquels avaient participé également les français, les britanniques et aussi les russes.

C'est donc bien Trump, l'irresponsable et nullissime président des USA, qui a permis à l'Iran de relancer son programme nucléaire.

Donc la crise actuelle nous permet de mesurer à quel point l'incompétence de Trump (celui qui prétendait apporter la paix en 24 heures) est en réalité une grande source de danger pour le monde entier...C'est bien lui qui est à l'origine de tout ce grand b^rdel. Au lieu de calmer les uns et les autres il provoque des déchaînements de violence.

J'aurai probablement l'occasion de revenir sur la suite de la crise actuelle dont j'espère qu'elle restera contrôlée et qu'elle ne dégénèra pas, mais en attendant le monde entier retient son souffle...

PS: L'histoire est parfois cynique et cruelle. La crise actuelle nous permet de méditer sur le temps qui peut passer (7 ans dans le cas présent) entre le moment où un responsable politique commet une énorme bévue, et le moment où cette bévue provoquera une crise de grande ampleur. Trump est rattrapé par ses erreurs du passé qui lui passent facture aujourd'hui.

Par ailleurs, à chaque fois on assiste à la manière avec laquelle Trump perd le contrôle d'une situation. C'est Poutine qui est maître du jeu en Ukraine, et Netanyahou au Moyen-Orient...Et pour ce qui est de Taïwan Xi Jinping prend certainement bonne note de l'inefficacité du président américain.

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Publié le 6 Juin 2025

Bonjour les amis,

Je suis en train de lire en ce moment l'excellent livre de Gérard Araud intitulé ISRAEL: le piège de l'histoire.

Voici la présentation de l'éditeur.

« N’y aurait-il qu’une chance sur cent de réussir qu’il faudrait essayer. Comment organiser la coexistence pacifique de sept millions de Juifs et de huit millions de Palestiniens ? Les uns et les autres y sont chez eux. Il faut regarder vers l’avenir dans une région accablée d’histoire et laisser parler la raison sur une terre où on invoque trop facilement Dieu. »
Les violences atroces perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023 sur la population israélienne et leurs terribles conséquences sur le peuple palestinien ont ravivé les passions d’un conflit que l’on croyait dissous dans l’indifférence.
Sur le mode du récit, Gérard Araud revient sur ses souvenirs, ses rencontres marquantes lors de son premier poste à Tel-Aviv, puis comme ambassadeur. Il raconte ce pays complexe qu’il a vu en vingt ans changer du tout au tout et décrypte le conflit israélo-palestinien : sa radicalisation, ses rendez-vous manqués avec la paix, la violence de la colonisation en Cisjordanie… En diplomate, il dresse quelques pistes pour l’avenir et démontre que pour réussir, il faudra commencer par oublier l’Histoire. Une Histoire si contradictoire qu’elle n’est qu’un piège pour s’y égarer.

 

Israël-Palestine et les pièges de l'histoire...

C'est un livre en tous points remarquable, dans lequel l'auteur se tient à équidistance des protagonistes avec de la hauteur de vue. Un livre qui permet de comprendre les points de non-rencontre entre 2 visions politiques parfaitement opposées. il nous éclaire également sur les difficultés auxquelles ont été confrontées les partisans de la paix dans chacun des deux camps: ceux-ci jouaient littéralement leur peau à cause d'oppositions internes tenaces et dangereuses, et ont finalement échoué.

Dans un des chapitres Gérard Araud revient sur le notion de "droit historique" qu'il récuse.

Extrait:

" Lorsque les Russes se sont emparés de la Crimée en 2014, ils n’ont pas manqué de le justifier par leurs prétendus « droits historiques », argument repris pieusement par leurs partisans en Occident. J’avais alors remarqué au Conseil de sécurité des Nations unies, où je représentais la France, que la Crimée n’était russe que depuis 1783, et je m’étais demandé pourquoi s’arrêter à cette date si ce n’est pour servir d’argument dans un but précis : l’annexion de la région en 2014. Quelques années plus tôt que 1783, c’était la Turquie qui aurait pu revendiquer une souveraineté sur la région, reconnue d’ailleurs solennellement à l’époque par la Russie en 1774. La même question peut se poser à travers toute l’Europe. Quels sont les « droits historiques » sur l’Alsace, sur la Silésie, etc. ? À quelle date se placer pour les déterminer ? Poser la question, c’est souligner l’absurdité de la notion même de « droits historiques »."

Là, l'ex-ambassadeur met le doigt sur l'instrumentalisation de l'histoire à des fins fascisantes. Mais si en plus on commence à mêler des "faux droits" historiques à des éléments religieux on ne fait que compliquer encore plus l'équation qui devient sans solution.

Faire entrer le religieux dans le politique est le plus sûr moyen de garantir la guerre.

Deuxième extrait:

"Une Bible qu’on présente parfois en Israël comme une sorte d’acte notarié par lequel Dieu aurait cédé ad vitam æternam la terre d’Israël aux héritiers d’Abraham. Fuyons vite ce piège, en remarquant en passant que l’existence dudit prophète supposé avoir vécu autour de 2000 av. J.-C. est pour le moins problématique, d’autant que la Bible elle-même n’a été rédigée qu’à partir du VIII e siècle av. J.-C., plus de mille ans plus tard ! Ce débat serait de toute façon inutile puisqu’il porterait sur des croyances religieuses qui échappent par essence à toute démonstration rationnelle. Contentons-nous de rappeler que le droit international et la religion n’ont rien en commun et laissons la seconde dans sa sphère, ce qui est un combat permanent au Moyen-Orient."

Donc, la seule certitude qu'on acquiert c'est que pour pacifier la région, comme nous le souhaitons tous,  il faut fuir  de cette notion captieuse de "droits historiques", et fuir encore plus des textes religieux que ce soit la Bible, la Torah ou le Coran.

Le regard d'Araud est très réaliste et lucide. Il ne veut pas être complètement pessimiste quant à l'avenir de la région et son essai a le mérite de bien nous éclairer sur les puissants obstacles qui entravent le chemin de la paix.

NB: le bouquin d'Araud qui a occupé le poste d'ambassadeur m'a permis aussi de bien mieux comprendre les relations historiques compliquées et toujours méfiantes entre la France et Israël. Il raconte, par ailleurs, certaine anecdotes qui sont assez croustillantes à ce sujet.

Vous pourrez entendre Gerard Araud parler de son livre sur ce lien-ci.

J'ajouterai aussi l'excellente critique du livre de Gérard Araud par Achillevi que vous pourrez lire ci-dessous sur le lien de la fiche Babelio.

 

Je terminerai enfin en vous disant que je suis tellement emballé par l'auteur, et par la qualité de sa plume, que je vais lire ses autres bouquins, notamment son NOUS ETIONS SEULS qui parle de la diplomatie de l'entre-deux guerres.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #littérature, #Histoire, #israël, #Palestine, #conflit, #Hamas, #Netanyahou, #religion, #Bible

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Publié le 11 Décembre 2024

Bonjour les amis,

La chute de Bachar-al-Assad provoque de sérieux remous au Moyen-Orient, à commencer par la campagne de bombardements menée par Israël qui profite de la confusion pour sécuriser son territoire. Il faut noter que ces bombardements avaient déjà commencé avant la chute du tyran et que Netanyahou, toujours très opportuniste, n'a pas laissé s'échapper une occasion trop belle pour lui d'éliminer de l'échiquier des sites militaires potentiellement menaçants.

 

Le grand perdant de la chute du régime d'al-Assad c'est bien évidemment Poutine qui perd une position-clé au Moyen Orient, une position forte acquise au prix du sang versé par le peuple syrien martyrisé.

Que va t-il advenir des 2 bases russes installées à Tartous et à l'aéroport de Khmeimim ?

Voici quelques éléments de réponse sur le lien ci-dessous.

Si les événements dont je parle n'étaient pas aussi dramatiques je ne pourrais que sourire devant le changement de vocabulaire et de terminologie des diplomates russes qui ne parlent plus de "terroristes" mais "d'opposants" à Bachar-al Assad.

A noter qu'en 2013 les dirigeants russes qualifiaient de "terroristes" des forces démocrates en lutte contre Bachar et pas seulement les combattants islamistes.

Aujourd'hui les voila prêts à blanchir les combattants du groupe HTC afin de préserver leurs bases militaires en Syrie.

 

Base navale russe stationnée à Tartous

Base navale russe stationnée à Tartous

Je vois vraiment très mal de quelle manière la Russie qui a porté à bout de bras le régime du tyran sanguinaire Bachar-al-Assad va pouvoir se maintenir dans ce pays. Ça défie toutes les lois les plus élémentaires de la logique. 

Quand le peuple se débarrasse d'un tyran il se débarrasse également de ceux qui l'ont maintenu au pouvoir et qui se sont rendus complices actifs de ses crimes...à suivre donc...

Finalement la Syrie, en ce moment est une métaphore de ce qu'est devenu une partie de notre monde qui est régi avec les mêmes codes que les sociétés mafieuses.

Quand un chef mafieux tombe, tous les autres chefs mafieux sont prêts à accueillir le nouvel homme fort, quitte à mettre de côté les hostilités d'hier, quitte à agir en dehors de toute considération morale ou éthique.

La raison du plus fort l'emporte sur n'importe quelle autre considération. C'est la loi de la jungle.

D'ailleurs il n'y a pas que les russes qui sont prêts à blanchir les terroristes islamistes car les Etats-Unis aussi ont adouci leur language vis-à-vis d'Abou Mohammed al-Joulani, le chef d'HTC.

Donc la situation syrienne qui est déjà en elle-même et d'un point de vue intérieur extrêmement inquiétante,  l'est d'autant plus si on considère l'influence des pays qui ont des intérêts dans la région.

 

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Publié le 23 Mai 2024

Bonjour les amis,

Ça y'est, c'est fait ! L'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien.

Vous pourrez entendre sur le lien ci-dessous les propos du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, des propos auxquels j'adhère à 100%.

Alors, me direz-vous, comment se fait-il que que la France championne de la défense des peuples à disposer d'eux-mêmes soit absente de cette initiative historique ?

Voici, sur ce thème, l'analyse de Pascal Boniface.

Comme le souligne Pascal Boniface cette décision ne change rien sur le court terme et sur le déroulement de la guerre mais le symbole est très fort car il pousse Israël vers l'acceptation d'une solution à 2 Etats.

Or, après plus d'un siècle de colonisations émaillées de 6 guerres dont la plus terrible semble être celle qui est en cours, la solution à 2 Etats est bien la seule qui ait encore une once de crédibilité, de faisabilité.

Dommage que la France ait raté le coche et n'ait pas soutenu l'initiative des 3 pays européens.

Par ailleurs, je profite de mon billet pour vous parler un peu d'un livre de Rashid Khalidi qu'on m'a offert il y a quelques semaines.

Quand l'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien...

Voici une traduction google  du résumé en anglais de l'éditeur.

Le vingtième siècle, pour la Palestine et les Palestiniens, a été un siècle de déni : déni d’État, déni de nation et déni de l’histoire. La guerre de Cent Ans contre la Palestine est la réponse puissante de Rashid Khalidi. S'appuyant sur ses archives familiales, il revendique le droit fondamental de tout peuple : raconter son histoire selon ses propres termes.
Dès les derniers jours de l’Empire ottoman, Khalidi révèle le nationalisme palestinien naissant et la large reconnaissance par les premiers sionistes de la nature coloniale de leur projet. Ces idées et leurs échos défendent la Nakba – le terme palestinien désignant la création de l’État d’Israël – la cession de la Cisjordanie et de Gaza à la Jordanie et à l’Égypte, la guerre des Six Jours et l’occupation. A travers ces moments critiques, Khalidi entremêle les voix de journalistes, de poètes et de leaders de la résistance avec ses propres récits en tant qu'enfant d'un responsable de l'ONU et résident de Beyrouth pendant le siège de 1982. Le résultat est un récit profondément émouvant d’une guerre d’occupation, de dépossession et de colonisation qui a duré cent ans.

La famille de Khalidi fait partie de la diaspora palestinienne.

Au début de son livre l'auteur montre une lettre (rédigée en français) datant de 1899 que son arrière grand-oncle Youssouf Diya al-Din Pasha al-Khalidi, maire de Jérusalem, avait envoyé à Theodor Herzl, fondateur en Europe du mouvement sioniste.

Dans cette lettre très lucide et prémonitoire Youssouf Diya fait part à Herzl de toutes ses inquiétudes pour la population autochtone qui était à 96,5% arabe, des inquiétudes complètement justifiées, surtout quand on sait ce qui s'est passé par la suite.

Dans la réponse de Theodor Herzl apparaissent déjà sa grande ignorance complète de la réalité palestinienne, mais aussi les duperies, les mensonges, les tromperies et les fausses promesses dont seront victimes les palestiniens pendant plus d'un siècle.

Ce qui est littéralement frappant c'est de voir que dans cet échange épistolaire de 1899 apparaissent déjà tous les problèmes qui suivront. Tous !

Le projet sioniste sera mené à bien grâce à la toute puissance des britanniques qui gouvernaient la région. Ils appuieront d'autant plus le projet sioniste qu'ils faisaient d'une pierre deux coups: ce projet servait leurs propres intérêts dans cette partie du monde mais leur permettait aussi de ne pas avoir à accepter de refugiés juifs sur leur propre territoire en les renvoyant directement vers la Palestine.

La Palestine sera finalement l'une des rares nations au monde qui n'aura jamais eu droit à sa décolonisation.

L'initiative de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège est un premier pas, symbolique certes, mais un premier pas dans la bonne direction, dans celle de la reconnaissance.

 

 

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Publié le 17 Avril 2024

Bonjour les amis,

L'intelligence artificielle fait partie de la panoplie des nouvelles armes utilisées dans les guerres modernes.

Avant d'aller plus loin je vous invite à lire un très long article du magazine israélien +972, traduit en français par le journal L'HUMANITÉ, au sujet de la guerre menée à Gaza.

Alors cet article donne le vertige à plus d'un titre.

Ces IA sont là pour aider les israéliens à définir et à éliminer certains objectifs, mais sous contrôle et sous  supervision de l'humain.

Ce qui ressort de cet article très instructif c'est, entre autres, que l'humain n'a souvent même pas le temps de faire les contrôles nécessaires et que donc certaines personnes sont éliminées de manière très arbitraire, victimes des aléas de  programmations plus ou moins pertinentes de logiciels informatiques.

Voila qui relativise le concept de "supervision humaine" et qui permet de penser que c'est finalement LAVENDER, une IA, une machine, qui prend la décision de tuer.

Jusque maintenant quand on pensait "Intelligence artificielle" on avait surtout en tête les trois lois de la robotique énoncées par Isaac Asimov.

1.- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger
2.- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi
3.- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi

Les IA employées dans cette guerre enfreignent PAR DEFINITION complètement la première loi puisqu'elles sont conçues pour détruire et tuer. Jusque là on peut "comprendre" donc. Ne faisons pas d'angélisme. La guerre c'est la guerre !

Mais ce qui apparaît aussi c'est que cette manière programmée de mener des attaques la nuit sur les domiciles des combattants du Hamas et donc d'anéantir des familles entières dans le but d'éliminer un éventuel membre de l'organisation palestinienne est constitutive d'un crime de guerre.

Pire, le système LAVENDER évalue et s'autorise un certain nombre de victimes collatérales innocentes (15 ou 20...ça dépend de l'objectif). LAVENDER est donc programmé pour un ratio qui permet jusque l'élimination de 15 innocents pour abattre 1 seul coupable.

C'est comme si la preuve du crime de guerre était inscrite au sein même de la programmation de LAVENDER.

Tout ça paraît absolument affolant, vertigineux...

Je terminerai de manière plus générale en disant aussi que si toute guerre est déjà en soi une forme d'aberration, le fait de laisser certaines décisions létales aux intelligences artificielles ne fait qu'accroître un sentiment d'inhumanité et me plonge aussi dans une sorte de vertige métaphysique de l'absurde.

Il ne faut pas grand chose pour devenir suspect aux yeux de LAVENDER.

La vie, la mort, ça tient à quoi ?...parfois à de simples traitements informatiques complètement hasardeux, aléatoires et arbitraires qui penchent dans un sens...ou dans un autre.

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Publié le 15 Avril 2024

Bonjour les amis,

Tout comme moi vous avez lu de nombreux articles sur l'attaque que l'Iran a mené contre Israël en lançant plus de 300 missiles et drones.

Je ne vais pas reprendre l'ensemble de commentaires internationaux pertinents prévenant d'un éventuel risque d'escalade au Moyen-Orient.

Je ne vais m'en tenir qu'à un seul fait.

99% des missiles et drones ont été interceptés (et je m'en réjouis), ce qui démontre aussi une supériorité technologique israëlienne et occidentale écrasante qui transforme cette attaque iranienne en un incroyable fiasco pathétique qui couvre les autorités de Téhéran d'humiliation et de ridicule.

Ce qui ressort de cette affaire, mis à part l'effroi qu'elle suscite, c'est que ce qui était présenté par les mollahs comme un acte de représailles se retourne complètement contre eux et les ridiculise.

Le fait que l'Iran donne l'opération comme close (ce dont je me réjouis également) ne fait qu'augmenter cette impression surréaliste d'un pays qui a transgressé des lignes rouges et qui essuie des condamnations internationales pour des actes très graves qu'il n'a pas réussi à commettre.

Enfin cette attaque massive est une très mauvaise nouvelle pour le peuple palestinien car cette initative désastreuse iranienne justifiera les attitudes les plus dures des faucons occidentaux (qui n'avaient pas besoin de ça).

Vraiment, ces ayatollahs sont les pires alliés que les palestiniens puissent imaginer. Ils sont la promesse de la stratégie du pire, une stratégie de la mort et du chaos, une stratégie qui va mal se terminer pour eux et dont ils sortiront grands perdants.

Cette attaque avortée de l'Iran c'est comme une terrible métaphore: voilà à quoi mène une alliance avec les ayatollahs et les intégristes.

Cette attaque permet aussi de faire diversion et de parler de tout, sauf d'un règlement politique du conflit israëlo-palestinien.

Les ayatollahs viennent de rendre un fier service à Netanyahou, Biden, etc...pfff !!

PS: Cette attaque iranienne est tellement mal goupillée qu'en temps normal il y aurait une théorie de la conspiration pour l'expliquer tant elle arrange les intérêts israëliens et américains, sauf qu'on voit mal comment une telle conspiration est possible.

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Publié le 4 Avril 2024

Bonjour les amis,

Afin d'y voir un peu plus clair dans cet authentique sac de noeuds qu'est le conflit israélo-palestinien j'ai entrepris hier soir la lecture du dernier livre de Gilles Kepel intitulé HOLOCAUSTES.

Israël-Palestine: l'inquiétante revanche démographique des intégristes religieux...

Voici la présentation de l'éditeur.

La razzia qui a dévasté, le 7 octobre 2023, l’État juif où 1 140 personnes ont été massacrées, violées, mutilées a été suivie d’une hécatombe lors de l’assaut sur Gaza en représailles, dans lequel ont péri plus de 25 000 Palestiniens.
Ces holocaustes – au sens religieux originel de sacrifices de masse – incarnent la malédiction de la Terre sainte dans notre période tragique. Engrenage de violence et d’aveuglement dont les logiques remontent loin dans l’histoire des deux peuples.
Gilles Kepel montre comment les protagonistes de ce drame entremêlent, dans leurs actes et discours, mystique et politique. À l’islamisme radical du Hamas sunnite et de ses alliés chiites inspirés par l’Iran s’opposent les suprémacistes juifs qui assurent la survie d’un gouvernement Netanyahou aux stratégies ambiguës. Du Yémen au Liban, ce choc exacerbe les tensions régionales et connaît des répercussions mondiales. Il prend l’allure d’une guerre planétaire contre l’Occident et ses valeurs, opposant Apartheid et Shoah. En s’appropriant la notion de « génocide », certains États et organisations se réclament d’un « Sud Global » en lutte contre un « Nord » stigmatisé comme colonialiste et « islamophobe ».
L’auteur révèle ici les enjeux majeurs de ce conflit de civilisations.

J'ai commencé la lecture du livre et, d'entrée de jeu, Gilles Kepel nous explique de manière très didactique et avec précision, en faisant les rappels historiques nécessaires, les liens et divers intérêts pour le moins compliqués et contradictoires de tous les acteurs qui gravitent au Moyen-Orient autour de la cause palestinienne.

C'est extrêmement compliqué (euphémisme) et Kepel arrive à éclairer la lanterne du parfait ignare que je suis sur ce sujet. Qu'il en soit remercié.

Il expose également les conditions qui ont permis à Yahya Sinwar de tromper les services israéliens au sujet des pogroms du 7 octobre.

Au début du livre l'auteur explique que tant au Liban comme en Israël, le poids politique des "intégristes" ne fait qu'augmenter pour des motifs purement démographiques:

Commençons par Israël avec deux  extraits:

" La pression qu’exercent les partis religieux sur le système électoral israélien n’est pas si éloignée de celle de l’islam politique dans les pays musulmans avoisinants, même si les modalités varient selon qu’ils sont gouvernés par un régime autoritaire – comme c’est le cas pour les États arabes – ou démocratique illibéral, à l’instar de la Turquie. Dans tous les cas, le différentiel du taux de fécondité entre les milieux traditionnels et modernes s’est traduit en une à deux générations par l’érosion démographique des classes moyennes laïques, et la montée en puissance des enfants de familles nombreuses issues de l’exode rural qui se sont installées dans les périphéries urbaines, y apportant leur ethos conservateur aisément capté par les activistes rigoristes."

"En Israël, le même souci de fécondité veut que les cinq épouses des dirigeants des partis religieux de la coalition victorieuse lors des élections du 1er novembre 2022 aient mis au monde pas moins de 42 enfants ! La palme dans ce domaine revient aux haredim (ultra-orthodoxes) : ils représentent, en 2020, 20 % de la population juive , et devraient atteindre35 % en 2040, ceteris paribus..."

Continuons avec le Liban:

"Au Liban, la surnatalité des chiites pauvres, marginalisés lorsque fut établi le Pacte national libanais en 1943, partageant le pouvoir entre les classes moyennes urbaines chrétiennes et sunnites, s’est traduite désormais par la prise de contrôle de l’État par le Hezbollah – dûment aidé à cette fin par Téhéran. La Dahiyé – banlieue informelle du sud de Beyrouth où se concentrent les néocitadins chiites chassés des campagnes méridionales par la misère et les bombardements israéliens – est aujourd’hui la véritable capitale du pays, au détriment du grand sérail où siège le Premier ministre sunnite ou du palais de Ba’abda où réside le président maronite de la République. C’est depuis ce bastion que s’exprime le cheikh Nasrallah, porte-parole principal de « l’axe de la Résistance » – lors de ses discours des 3 novembre 2023 et 3 janvier 2024...."

 

 

Ces considérations purement démographiques nous montrent que, électoralement parlant, les "intégristes" de part et d'autre gagnent la partie sur le court, moyen et long terme.

Les progressistes, ceux qui n'ont pas une vision excluante et qui sont à la recherche de formes de cohabitations pacifiques, ne font pas d'enfants et donc subissent une lente mais sûre érosion électorale.

Netanyahou base sa politique sur les exigences des ultra-orthodoxes qui, à l'avenir, vont gagner de plus en plus de poids.

Nous voilà donc plongés dans une bataille de "faucons" contre "faucons".

Bref, la démographie n'aide absolument pas et on s'oriente vers tout sauf vers des conditions d'une paix durable...Plus la laïcité perd de terrain, plus la guerre en gagne...

PS: Je n'en suis qu'à la moitié du livre et je ne sais pas encore quelles sont toutes les conclusions de Kepel mais son chapitre concernant la démographie m'a paru terriblement "conditionnant" par rapport à l'avenir.

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