Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 10:46

Bonjour les amis,

Face à l'incroyable et honteuse alliance Trump-Poutine qui s'est produite la semaine dernière je reste assez estomaqué, tout comme des centaines de millions de citoyens de cette planète.

Pour essayer d'y voir plus clair j'ai, entre autres, écouté avec attention le débat  de l'émission C  ce soir du 4 Mars 2025.

https://www.youtube.com/watch?v=RkYeLUfc4YA

Voici quelques commentaires en vrac sur ce débat.

D'abord Trump qui tente d'isoler Zelensky échoue lamentablement car celui-ci, après l'humiliation du bureau ovale, est bien plus populaire dans son pays qui le soutient à fond.

J'ai été plus sensible aux propos de Dominique Moïsi durant ce débat qu'à ceux de Pascal Boniface qui me paraissent peu convaincants, ou du moins, pas à la hauteur des enjeux et du moment tristement historique que nous vivons.

A 58 minutes sur la vidéo Thomas Snegaroff rappelle un point d'histoire: en 1917 les américains voyant que les alliés franco-britanniques sont sur le point de perdre la guerre interviennent, entre autres, pour aller récupérer l'argent investi ..en 2025 Trump fait exactement l'inverse et s'allie avec l'agresseur au détriment de ceux qui étaient ses alliés et au détriment de l'Ukraine... 

C'est un bouleversement géopolitique vertigineux dont on ne fait que commencer à prendre conscience de leurs effets incommensurables: en une semaine l'occident (avec ses valeurs de liberté et de droit) n'existe plus. Trump c'est TERMINATOR !

Sur le plateau de C ce soir on a assisté à un débat sans fin sur ce que devraient ou pourraient faire les européens pris au dépourvu. Une chose est sûre: plus on agit dans la précipitation et plus le risque est grand de commettre des erreurs qui ne peuvent que bénéficier à Poutine. Il faut raison garder et rester pragmatique, mais en ne perdant jamais de vue que les criminels ne peuvent se sortir en toute impunité des horreurs qu'ils ont commis pendant 3 ans maintenant.

Demain, il y aura une conseil européen extraordinaire dont je suivrai attentivement le développement.

En attendant, je suis surpris que la citoyenneté de base et les organisations non gouvernementales progressistes ne réfléchissent pas suffisemment à la manière pragmatique d'aider les ukrainiens.

Pour ma part, l'idée, en tant que consommateur, de pratiquer un boycott des USA ne me paraît pas saugrenue. Trump n'est pas sensible à la morale mais il l'est au tiroir-caisse. Commençons donc par boycotter les produits des nombreux collaborateurs de Trump, et particulièrement ceux de Musk. 

Les ventes de Tesla sont en chute libre en Europe (et je m'en réjouis), et je connais certaines personnes de mon entourage qui ont résilié leur abonnement à la plateforme X (anciennement tweet).

Bien évidemment on me rétorquera que les produits américains sont souvent incontournables. Par exemple, les outils informatiques que j'utilise comme Windows sont américains, mais peu importe !

Chaque fois qu'il y aura le choix j'essaierai dorénavant d'éviter les produits américains. Par exemple, je n'imagine pas une seule seconde aller en vacances aux USA tant que Trump en sera le président, pas plus que je ne mettrai jamais les pieds dans la Russie de Poutine.

L'heure est venue de sanctionner, chacun à sa mesure, les dirigeants des USA. 

PS: Je comprends bien que les gouvernements qui négocient avec les USA ne peuvent se lancer dans une campagne de boycott mais nous, simples citoyens, pouvons le faire...

 

Partager cet article
Repost0
2 mars 2025 7 02 /03 /mars /2025 12:20

Bonjour les amis,

Avant d'émettre certains commentaires très personnels sur le clash Trump/Zelensky dans le bureau ovale j'aimerais partager avec vous une traduction française d'une analyse glanée sur facebook. La voici ci-dessous:

Une analyse intrigante circule en ligne concernant les aspects psychologiques de la rencontre de Zelensky avec Trump et Vance, réalisée via ChatGPT.
De cette analyse, il devient évident que nous avons assisté à une véritable classe de maître en matière de manipulation, et de coercition de la part de Trump et de son entourage. Décomposons les points clés :


1. Blâmer la victime pour sa propre situation
Trump dit explicitement à Zelensky : « Vous vous êtes laissé dans une très mauvaise position. » Il s’agit d’une rhétorique classique de l’agresseur : blâmer la victime pour ses souffrances. Cela implique que l’Ukraine elle-même est responsable de l’occupation par la Russie et de la mort de sa population.

 

2. Pression et coercition vers la « gratitude »
Vance exige que Zelensky dise « merci ». Il s’agit d’une tactique extrêmement toxique : forcer la victime à exprimer sa gratitude pour l’aide dont elle a désespérément besoin, pour ensuite l’accuser d’ingratitude si elle tente de faire valoir ses droits.

 

3. Manipuler le concept de « paix »
Trump affirme que Zelensky n’est « pas prêt pour la paix ». Cependant, ce qu’il veut réellement dire, c’est la capitulation de l’Ukraine. Il s’agit d’une technique de manipulation classique : remplacer l’idée d’une paix juste par la notion de capitulation.

 

4. Refuser de reconnaître la réalité de la guerre
Trump insiste à plusieurs reprises sur le fait que Zelensky n’a « aucune carte à jouer » et que « sans nous, vous n’avez rien ». Il s’agit là d’une autre tactique abusive : saper les efforts de la victime en affirmant qu’elle est impuissante sans la pitié de son « sauveur ».

5. Dévaloriser les victimes de la guerre
« Si vous obtenez un cessez-le-feu, vous devez l’accepter pour que les balles cessent de voler et que votre peuple cesse de mourir », a déclaré Trump. Pourtant, il ignore le fait qu’un cessez-le-feu sans garanties n’est qu’une opportunité pour la Russie de se regrouper et de frapper à nouveau.

 

6. Tactiques de domination
Trump interrompt constamment Zelensky, lui coupant la parole : « Non, non, vous en avez déjà assez dit » et « Vous n’êtes pas en mesure de nous dicter ». Il s’agit d’une pression psychologique délibérée visant à établir une hiérarchie dans laquelle Zelensky est le subordonné.

 

7. Forcer la capitulation sous couvert de « diplomatie »
Vance affirme que « le chemin vers la paix passe par la diplomatie ». Il s’agit d’une stratégie classique où l’agresseur a la possibilité de poursuivre son agression sans être contesté.


8. Projection et distorsion de la réalité
Trump déclare : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. » Pourtant, en réalité, c’est lui qui fait exactement cela : rejeter la responsabilité sur Zelensky.

 

9. Créer l’illusion que l’Ukraine « doit » aux États-Unis
Oui, les États-Unis aident l’Ukraine, mais présenter cette aide comme « vous devez obéir, sinon vous ne recevrez rien » n’est pas un partenariat : c’est une coercition financière et militaire.

 

10. Saper la résistance ukrainienne
Trump déclare que « sans nos armes, cette guerre aurait pris fin en deux semaines ». Il s’agit d’une tentative d’effacer les réalisations de l’Ukraine et de présenter ses efforts comme entièrement dépendants du soutien américain.


Conclusion
Trump et son équipe ont eu recours à toute la gamme de tactiques abusives : tromperie, blâme des victimes, contrainte de gratitude et manipulation des concepts de paix et de diplomatie. Il ne s’agissait pas d’une négociation : il s’agissait d’une tentative de forcer Zelensky à accepter des conditions avantageuses pour les États-Unis mais potentiellement fatales pour l’Ukraine.

Clash Trump-Zelensky...ou quand les masques tombent définitivement.

A mon tour de commenter cet épisode incroyable et profondément honteux qui restera peut-être un jour dans les livres d'histoire.

Une lecture superficielle du clash dans le bureau ovale pourrait nous faire croire que Zelensky a perdu la face mais je n’en crois rien. Zelensky, dans cet échange dissymétrique à 1 contre 2, a démasqué l’ignominie de Trump en prenant toute la planète à témoin. Trump parle de paix mais a utilisé le même langage que celui de la mafia, celui de la raison du plus fort. Il arrive à dire à Zelensky, avec une incroyable vulgarité et beaucoup de cynisme: “t’ as rien dans ton jeu...”. Plus aucune morale, pas la moindre éthique et quand Trump parle de paix ça ressemble à une sinistre plaisanterie car ce qui l’intéresse c’est un deal.
Trump dit également: “on ne peut pas ressusciter les morts mais on peut au moins récupérer l’argent”...Plus abject, impossible...Une scène qui semble sortie d’un film de Scorcese ou de Coppola sur la mafia. C’est une honte pour les américains.
La première conséquence de cet échange c’est que tous les européens sauf Orban (extrême-droitiste et allié de Poutine) se rangent derrière Zelensky. J’ai retrouvé l’expression française qui caractérise l’échange de vendredi soir. Ce que Trump et son vice-président (aussi agressif qu’un chien de garde) ont essayé de faire passer pour un manque de respect de Zelensky est apparu aux yeux des démocrates de cette planète comme un “délit d’abus de faiblesse” de la part des dirigeants américains, des dirigeants démasqués pour ce qu’ils sont et qui auront bien du mal à laver leur sale image...

Deuxième question: Poutine se frotte-t-il réellement les mains ?

Je n'en suis pas si sûr car, face à l'indignité de Trump, Zelensky est apparu comme un leader admirable de courage. Le reste de la planète qui reste guidé par des valeurs morales est désormais derrière lui, le faible qu'on a tenté d'humiler de manière ignoble...
Pire, les européens n'ont d'autre choix que de se secouer les puces pour suppléer à l'énorme et incroyable défaillance américaine ("les USA sont un pays ami mais ne sont plus nos alliés"...dixit François Hollande).
Reprenons donc. Si Trump avait été un agent russe il se serait débrouillé pour ne pas apparaître comme quelqu'un reprenant à son propre compte la réthorique de Poutine. Trump, dans son rôle d'idiot utile, n'a pas pris le minimum de précautions nécessaires pour effacer ses traces de collusion avec Poutine et bénéficier du moindre crédit.
Et Poutine qui est un génie du Mal et qui est donc très intelligent a compris que Trump, en en faisant trop, finit par desservir ses intérêts, qu'il risque de créer un consensus en Europe qui était impossible à trouver tant que les américains étaient des alliés fiables...
C'est la seule bonne nouvelle. L'Europe a les moyens de devenir bien plus forte, d'aider plus efficacement les ukrainiens, et ça, ce n'était certainement pas l'objectif de Poutine.

 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2024 1 18 /11 /novembre /2024 07:12

Bonjour les amis,

On parle souvent de l'opposition russe au régime de Poutine mais on ne sait pas grand chose de l'opposition biélorusse au régime de Loukatchenko. 

Svetlana Tikhanovskaïa avait affronté le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko en 2020 lors d’une élection qui lui avait valu son sixième mandat et qui avait été largement dénoncée comme une farce. Elle y avait assisté à la place de son mari, l'opposant politique Segueï Tikhanovski arrêté et condamné à 18 ans de prison.

18 ans de prison ! Rien que ça ! La Biélorussie a également ses Alexeï Navalny.

Svetlana Tikhanovskaïa, symbole de la résistance à la répression politique en Biélorussie

Dans cette interview à la Tribune de Genève Svetlana explique quelle est la situation de son mari soumis à un dur régime d'isolement, un mari dont elle ne sait absolument rien et dont elle n'a a même pas la preuve qu'il est encore en vie. Elle parle également des autres opposants au régime dont Maria Kolesnikova qui a failli mourir en novembre 2022 et qui est toujours incarcérée. Kolesnikova ne pèse plus que 45 kg alors qu'elle mesure 1 m 75.

Dans cet autre article plus récent Svetlana (qui vit maintenant en exil en Lituanie) explique comment elle pense organiser la résistance et préparer le terrain pour un futur retour à une libre expression démocratique dans son pays.

Pas simple quand on sait que les leaders de l'opposition sont soit en prison soit en exil...

Svetlana se bat courageusement pour que sa juste cause et que le sort des personnes emprisonnées ou éxilées ne tombent pas dans l'oubli. Elle a été reçue personnellement par de nombreux chefs d'Etat dont Pedro Sánchez, premier ministre espagnol, qui lui a assuré du soutien indéfectible de l'Espagne.

Tikhanovskaïa vient d'affirmer cette semaine selon le journal EL MUNDO: 

" Trump doit partir du principe qu'on ne peut pas se limiter à tenter d'apaiser les dictateurs, que ça finit toujours mal..."·

La cheffe de l'opposition biélorusse en visite à Berlin à l'occasion du 35e anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 8 novembre 2024.

La cheffe de l'opposition biélorusse en visite à Berlin à l'occasion du 35e anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 8 novembre 2024.

Nota Bene: voici un lien  d'intérêt au sujet de l'incarcération de Sergueï Tikhanovski et de 5 autres opposants.Des condamnations "infondées" et "sévères" selon  l'Union européenne.

https://fr.euronews.com/2021/12/14/belarus-le-dictateur-se-venge-denonce-svetlana-tikhanovskaia-apres-la-condamnation-de-son-

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 12:06

Bonjour les amis,

Le triomphe électoral de Trump est tout sauf une surprise.

Et quand on veut comprendre les motifs de cette victoire il faut se pencher sur ce qui a provoqué l'échec des démocrates qui n'ont pas convaincu sur des thèmes comme l'économie et l'immigration.

Cette fois-ci, avec ce 2 ème mandat il n'y aura pas d'effets de surprise. Chaque pays sait à quoi s'en tenir. Tout le monde connaît les procédés de Trump, sa manière d'exercer des chantages et de faire pression sur les autres gouvernements de la planète.

Certains chefs d'Etat comme Zelensky ont tous les motifs du monde d'être très inquiets.

De nombreux autocrates, des dirigeants populistes d'extrême-droite comme Milei et certains dictateurs se réjouissent en ce moment.

L'Europe, quant à elle, va devoir faire front de manière unanime...vaste programme pour elle !

La Chine est prête à livrer sa bataille économique face aux futures mesures protectionnistes que prendra Trump.

Tout cela est déjà écrit.

Trump ne recommettra pas les erreurs grossières de son premier mandat mais on peut compter sur son caractère égocentré qui le pousse à n'écouter personne et à faire un déni de réalité quand les choses ne se passent pas comme il avait prévu.

Cela, ces aspects-là ne changeront pas, ce qui m'amène à penser que la tragédie mondiale n'est plus très loin. Je ne sais pas de quelle manière elle surviendrait, ni où ni quand, mais à partir de Janvier prochain on pourra commencer à retenir notre respiration.

Trump est profondément et intrinsèquement erratique et il est également capable de commettre de grosses bévues...Or, notre monde est devenu plus instable et plus dangereux.

Ce qui m'effraie n'est pas ce que Trump a dit ou promis durant sa campagne, mais les décisions et les initiatives qu'il pourrait prendre quand les événements n'iront pas dans le sens qu'il souhaite. Or, je ne crois pas une seule seconde que les solutions simplistes qu'il propose lui apportent les effets escomptés.

Le volontarisme outrancier en politique est dangereux...Quand un dirigeant veut à n'importe quel prix faire coller ses faits et gestes à la réalité on entre dans une zone rouge.

Or Trump a déjà démontré qu'il n'a pas de garde-fous, qu'il est prêt à tout et à n'importe quoi.

On peut essayer de se rassurer en disant que les institutions américaines peuvent éviter certaines dérives dangereuses mais il n'empêche que le Président des Etats-Unis a quand même d'énormes pouvoirs et, entre autres, celui de déclencher une grave crise internationale.

A suivre donc...

 

Le premier mandat de Trump fut une farce, le deuxième pourrait être une tragédie...

PS: Je ne serais pas complètement sincère si je ne vous disais pas que, quelque part au fond de moi, je ne suis pas si mécontent que ça que Trump ait gagné. Ça doit être mon côté Mr Hyde qui se réjouit quand tout va merveilleusement mal.

En effet, la seule façon d'en finir avec le trumpisme serait peut-être de le laisser aller au bout de ses errements et qu'il se disqualifie par lui-même...sauf que j'aimerais bien que cette disqualification que je souhaite ne provoque pas de drames ni de tragédie mondiale, ce dont je suis très loin d'être sûr.

PS nº 2.  En attendant, aujourd'hui les attitudes flagorneuses vis-à-vis de Trump ne se sont pas fait attendre comme on pouvait facilement et logiquement l'imaginer avec, par exemple, ce message du coeur envoyé ci-dessous par Bibi...

Publicité dans les rues de Tel Aviv...

Publicité dans les rues de Tel Aviv...

Partager cet article
Repost0
28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 11:21

Bonjour les amis,

La guerre entre la Russie et l'Ukraine est arrivée à un point où je ne sais même plus comment interpréter certaines informations, comme par exemple celle-ci:

 

Alors la première réaction c'est la satisfaction de voir que des pays d'importance géostratégique mineure comme la Tchéquie ou la Pologne "mouillent le maillot" pour mutualiser certains efforts et suppléer au manque cruel de munitions du côté ukrainien, en attendant que l'UE soit elle-même capable de produire une quantité suffisante de munitions.

Mais bien évidemment mon apparent soulagement est tempéré par 3 réflexions que je me fais:

1.- Nous vivons l'âge d'or des marchands de canons. Fini les guerres chirurgicales d'antan. Là on est dans un conflit en forme de bras de fer mortel qui va durer, durer, durer...à l'image de la première guerre mondiale.

2.- J'ai parfois la triste impression que la 3 ème guerre mondiale a déjà  commencé mais que nous ne le savons pas encore ou alors qu'on se raconte des histoires pour se rassurer (alors là, j'espère de tout coeur me tromper en écrivant ça).

3.- Ces efforts conjoints occidentaux sont-ils réellement en mesure de mettre en échec l'énorme supériorité des russes, tant en hommes qu'en armements ?

Donc cette 3 ème question que je me pose est à la fois simple et cruciale et les grands médias que je consulte n'éclairent pas beaucoup ma lanterne.

Ce nouvel appui est-il en mesure d'aider les ukrainiens à tenir en attendant une aide plus substantielle qui leur permettrait de reprendre et reconquérir les espaces volés, ou au contraire ne fait-il que maintenir un front de guerre mortel sans rien changer fondamentalement ?

N'ayant strictement aucune connaissance militaire je me garderais bien de trancher la question mais le citoyen observateur que je suis souffre de ce manque cruel de lisibilité.

Quel est l'objectif occidental ?

- aider les ukrainiens à résister ? à reconquérir ?...ou à consolider la partie non occupée de leur territoire?

- maintenir une activité guerrière destructrice et mortelle un peu absurde qui ne sera jamais en mesure de changer la donne actuelle ?

On pourrait poser la question autrement. L'heure n'est-elle pas venue que les diplomates tentent de débloquer la situation et de stopper un massacre devenu inutile ?

Encore une fois je ne parle pas de négocier une paix devenue impossible mais de chercher à geler un conflit qui fait des milliers de morts sans finalement rien changer aux lignes de front actuelles.

Il ne vous aura pas échappé que Donald Trump a dit que s'il était réélu il règlerait le problème en 24 heures, sous-entendant que les Etats-Unis chercheraient un moyen de stopper l'hémorragie budgétaire que suppose ce conflit. Bien évidemment l'UE n'a pas les moyens de suppléer à une éventuelle défection américaine...Encore un fois une question se pose: où va-t-on?

Un simple changement de locataire à la Maison Blanche est-il en mesure de tout bouleverser? Est-ce qu'on en est là?

Bon, ça fait vraiment beaucoup de questions...

Je suis en train de lire en ce moment  le livre de Pascal Boniface qui ose poser les questions qui fâchent et qui rappelle par des très nombreux exemples l'hypocrisie des occidentaux par rapport à d'autres conflits qui ont lieu en ce moment même.

 

Tout d'abord Boniface nous rappelle, et je suis d'accord avec lui, qu'une normalisation des relations avec Poutine est impensable.

Extrait:

"Le constat est sans appel : Vladimir Poutine, par ses crimes, rend impossible tout retour en arrière et tout dialogue normalisé. Il faudra de longues années pour reconstruire cela, et rien ne sera possible de son vivant.
Les Occidentaux ont commis des erreurs à l’égard de la Russie, mais le dialogue restait possible. Vladimir Poutine a commis l’irréparable et l’irrémédiable."

Mais Boniface revient sur notre possible irresponsabilité et notamment sur le rôle de l'extension de l'OTAN aux pays satellites de l'ex-URSS. Il récapitule dans son livre avec de nombreux exemples et citations ceux qui à l'époque mettaient en garde les gouvernants occidentaux.

Extrait:

"Pourtant, les avertissements sur les dangers de l’élargissement de l’OTAN n’ont pas manqué – sans être écoutés du côté occidental. On disait que ceux qui mettaient en avant ces avertissements se trompaient, étaient excessivement inquiets, jouaient les Cassandre. En effet, ils ont eu raison. Mais il leur est devenu, la guerre déclenchée, compliqué de rappeler ce qu’ils avaient dit auparavant, sauf à être accusés d’être complices de crimes de guerre, de venir défendre l’agression russe et de se comporter comme
des agents du Kremlin, que ce soit en idiot utile ou en complice rémunéré. On a beaucoup glosé sur la « naïveté » de ceux qui ont voulu établir une relation durable avec Moscou. Moins sur le caractère irresponsable de ceux qui ont mis de l’huile sur le feu et ont empêché l’établissement de relations
normalisées avec la Russie. Ce sont eux qui ont été bien naïfs de penser que cela se produirait sans une réaction violente de la part de la Russie un jour ou l’autre..."

"Comprendre" n'est pas légitimer. On ne peut pas revenir en arrière mais "comprendre" pourrait nous aider à être lucides et clairvoyants à l'avenir, et à faire des choix crédibles.

PS: Rosemar m'a envoyé une vidéo dans laquelle Pascal Boniface propose une série de réflexions pertinentes au sujet des interrogations que je me pose.

Partager cet article
Repost0
25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 08:52

Bonjour les amis,

Suite à l'attentat odieux de Moscou revendiqué par l'Etat Islamique, on ne peut qu'être frappé par la réaction de Poutine qui fait feu de tout bois de manière éhontée, sans aucun respect pour les victimes, et qui pointe déjà l'Ukraine comme possible complice alors que l'enquête n'en est qu'à son début.

Dans son allocution télévisée le mandataire du Kremlin n'a même pas fait allusion à la revendication de l'EI.

Les pires mensonges sont les mensonges par omission et Poutine montre donc, une fois de plus, que c'est un menteur pathologique.

Rappelons que quelques jours avant l'attentat les services secrets américains et britanniques avaient averti que quelque chose était en train de se préparer et que Poutine les avait accusé de tentatives de "chantage".

La première réaction de Poutine après l'attentat du Crocus city Hall a donc été de nier la réalité qui le mettrait en difficulté personnelle et d'accroître, en mode de représailles, ses bombardements sur l'Ukraine et notamment sur Kiev, sans même se donner le temps d'inventer des justifications pour le faire.

Dans un tel contexte toutes les suites de l'enquête russe seront à prendre avec d'énormes pincettes.

Poutine ayant déjà désigné son coupable préféré, ses services de police s'attacheront à fabriquer toutes les fausses preuves nécessaires pour sustenter son discours belliciste.

Le moindre lien des terroristes avec l'Ukraine, la moindre coincidence sera utilisée sans vergogne pour lancer les pires accusations. On peut leur faire confiance là-dessus.

Objectif: désigner les ukrainiens pour mieux leur taper dessus.

Le ton est donné.

Quant à l'ex-président Medvedev il a affirmé que si l'Ukraine avait un lien avec l'attentat il faudrait liquider physiquement ses dirigeants, ce qui est encore une fois hallucinant si on considère que la piste islamiste est bien évidemment tristement crédible étant donné le contentieux historique entre les intégristes radicaux et la fédération russe.

A partir de maintenant, quelles que soient les suites de l'enquête sur les meurtriers et sur leurs commanditaires on sait déjà que pour Poutine il n'y a qu'une vérité. Pour lui, ou c'est un coup des ukrainiens ou, dans le meilleur des cas, ils sont complices.

Un comportement digne de la fable du Loup et de l'agneau...si ce n'est toi c'est donc ton frère.

Tout ce qu'on va lire et entendre en Russie dans les jours et semaines à venir n'aura qu'un seul but: accréditer la thèse  de la responsabilité ou de la complicité ukrainienne.

Poutine n'a même pas accordé un temps crédible à ses enquêteurs pour écarter ceux qui revendiquent "officiellement" les attentats.

C'est lui qui écrit la vérité, la seule qui l'intéresse...La Russie de Poutine c'est 1984 de George Orwell.

Le coupable est déjà désigné et tout le reste ne sera qu'une sinistre et tragique farce.

Je crois pouvoir affirmer que même les dictatures les plus féroces comme l'Iran ou la Corée du Nord ont plus de décence que Poutine et ne vont pas aussi loin dans la manipulation criminelle et le mensonge.

Je ne veux pas tomber moi-même dans une certaine forme d'angélisme. Bien évidemment, dans un attentat de cette nature on peut tout imaginer comme, par exemple, un scénario avec des islamistes manipulés...Là n'est pas la question. Ce qui frappe ici c'est la rapidité avec laquelle les ukrainiens sont pointés du doigt et le fait que Poutine n'ait pas mentionné ceux qui ont revendiqué l'attentat. Ça c'est inouï. Il n'y a que dans une dictature qu'on peut voir ça.

 

PS: Rappelons aussi qu'en ce qui concerne les manipulations, Poutine (en éternel kagébiste impénitent) sait de quoi il parle car ce sont ses propres services du FSB qui ont été très impliqués dans les attentats  de Moscou de 1999, ce qui avait permis de lancer une grosse opération de guerre contre les tchétchènes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_1999_en_Russie

Bien évidemment n'en déduisez surtout pas que je sous-entend que Poutine est lui même derrière les récents attentats du Crocus. Je note simplement que Poutine est suspecté d'avoir lui-même utilisé par le passé les mêmes moyens que ceux des terroristes qu'il dénonce aujourd'hui.

 

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 09:37

Bonjour les amis,

Charles Michel, président du conseil européen, a félicité Poutine de manière très ironique avant même que ne soient proclamés les résultats de l'élection de pacotille qui se tient en ce moment.

 

Ukraine ou les leçons d'une guerre...

Voila un communiqué en forme de foutage de gueule qui sort complètement du langage diplomatique international auquel nous sommes habitués. La grande farce tragico-comique électorale poutinienne, traitée comme elle le mérite, sans le moindre respect...

Par ailleurs les élections de 2021 avaient donné lieu à de vives polémiques avec des études démontrant des pratiques de fraudes massives (bourrages d'urnes, reports suspects de votes en lignes, etc...) mais en plus cette année Poutine insiste pour que les russes utilisent massivement le vote électronique, et là, franchement, on a envie d'éclater de rire quand on connaît son goût prononcé pour l'informatique et ses "possibilités"...

Pendant ce temps-là Macron, Scholtz et Tusk se rencontraient pour affirmer leur unité.

Réunis vendredi après-midi à Berlin, dans le cadre du format du « triangle de Weimar », une enceinte réunissant la France, l'Allemagne et la Pologne, les trois dirigeants ont réitéré leur volonté de soutenir Kiev dans la durée, alors que le manque de munitions de l'armée ukrainienne inquiète de plus en plus les alliés.

Le chancelier allemand a annoncé la création d'une « coalition de capacités » pour l'« artillerie à longue portée », une augmentation des livraisons d'équipements militaires via des achats sur le marché mondial ainsi que la production d'armes sur le territoire de l'Ukraine, en coopération avec des partenaires. Mais sans entrer dans les détails.

Ukraine ou les leçons d'une guerre...

Le communiqué dit que Scholtz n'est pas entré dans les détails et c'est très important de ne pas donner trop de détails, comme l'explique François Heisbourg dans son excellent livre LES LEÇONS D'UNE GUERRE.

Voux trouverez sur le lien youtube ci-dessous une longue et PASSIONNANTE présentation de son bouquin (que je suis en train de lire). J'ai écouté la vidéo du début jusqu'à la fin.

Dans ce conflit, rien ne s'est passé comme prévu par Poutine. Heisbourg explique que le plan russe de faire tomber Kiev en février 2022 a été à deux doigts de réussir, si un bataillon de fortune de militaires ukrainiens n'avait attaqué les hélicoptères de combat qui devaient prendre possession de l'aéroport près de Kiev. Le hasard, bon ou mauvais, entre aussi dans certaines équations et les guerres ne sont pas écrites à l'avance.

Il raconte une bourde incroyable d'un article qui a été publié par erreur dans les médias russes (puis retiré rapidement) et qui révèle le plan russe initial durant lequel en 4 ou 5 jours l'éxécutif ukrainien devait être décapité. Ça explique que l'armée envoyée le 24 février n'était pas une armée d'attaque mais une armée d'occupation un peu dans le style de notre 7ème compagnie et que dans les premiers jours elle essuiera d'énormes pertes et se fera tailler en pièces.

Revenons au fait de ne pas offrir trop de détails. On suppose que les services d'intelligence russe suivent de près les activités des occidentaux et que rien ne leur échappe (comme le montre la conversation filtrée volontairement par les russes entre 2 officiers allemands), mais il ne faut pas que Poutine puisse lire trop facilement les limites au delà desquelles ne veulent pas sortir les occidentaux car ça le rendrait maître du jeu.

Or, il a perdu la maîtrise totale. Le nombre de victimes russes est affolant pour une "opération spéciale" qui ne devait pas être une guerre (ce qui n'est pas en soi un  problème insurmontable pour un dictateur criminel) mais Heisbourg explique très bien comment la Russie se retrouve dans une situation de faiblesse vis-à-vis notamment de la Chine, grande bénéficiaire de ce conflit...Cette guerre coûte tellement aux russes qu'on peut considérer qu'elle est déjà par bien des aspects une lourde défaite.

Macron a eu une phrase très pertinente lors de sa rencontre. «Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ». Pas la peine d'en dire plus...

Heisbourg explique durant son entretien que Poutine est un maître-espion mais qu'il n'est pas un vrai chef de guerre et qu'il n'a aucune compétence militaire. Il a été complètement trompé par son Etat-Major et rien ne s'est passé comme prévu. Ses erreurs proviennent de son manque de lecture sur la volonté profonde du peuple ukrainien qui n'était pas, comme il le croyait, manipulé par la CIA lors des événements de Maïdan (la CIA intervient, certes, mais n'a pas les moyens d'organiser les manifestations populaires massives de rejet à la tutelle russe, tutelle dont la grande majorité des ukrainiens en a plus que ras-le-bol, ce que tout le monde comprend sauf Poutine).

Dans l'article que je vous mets en lien ci-dessous vous verrez comment l'ancien ambassadeur français en Russie, Jean de Gliniasty, voit la suite du conflit:

Mais même unis, les Européens auront du mal à peser véritablement. « Je crois que dans l’esprit des Russes, le véritable interlocuteur, ce sont les Etats-Unis, sur le plan militaire ou financier », soutient Jean de Gliniasty. L’ancien diplomate pense que « les Russes attendent paisiblement les élections de novembre, aux Etats-Unis, et essaient d’avoir le maximum de gains territoriaux pour la grande négociation à venir, avec le Président américain, quel qu’il soit »

L'avenir nous dira qui voit le plus clair. Novembre c'est bientôt. Et moi, je pense que ces négociations dont rêvent les russes n'auront jamais lieu, en tout cas pas de manière officielle et publique. Je crois que le foyer international de tensions en Ukraine n'est pas prêt de s'éteindre.

L'Ukraine c'est un bras de fer parti pour durer. C'est par l'Ukraine que le poutinisme (avec tous les nombreux dangers planétaires qu'il représente) peut et doit tomber.

A suivre donc...

 

Partager cet article
Repost0
11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 08:14

Bonjour les amis,

Il y a une info de ce week-end qui m'a laissé sans voix.

Le Pape a appelé les ukrainiens à hisser le drapeau blanc.

La réponse de l'Ukraine que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous a été cinglante.

Dès les attentats de Charlie j'avais été très critique envers le Pape François dont les déclarations à l'époque pour le moins maladroites, d'une incroyable nigauderie, étaient une forme involontaire de justification des crimes terroristes qui avaient été perpétrés. Le Pape avait commis une bourde impardonnable, indigne de la hauteur spirituelle de sa fonction, en affirmant:

"si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !"

 

Ce souverain pontife au caractère "bon enfant" pour ne pas dire "bon enfant de choeur" ne m'a jamais paru être l'homme de la situation pour traverser la période dangereuse et complexe que nous vivons.

Ce Pape, qui a tendance à confondre le Vatican avec une ONG, est aujourd'hui encore une espèce d'idiot utile (pour les russes, pour les intégristes musulmans et aussi pour l'extrême-droite). C'est une calamité pour la chrétienté et aussi pour le reste du monde.

Etant moi-même philosophiquement très inspiré par le message du Christ et des évangiles, je constate avec une énorme tristesse et une grande amertume que le Chef de l'Eglise n'arrive pas à être le guide spirituel qu'il devrait être.

Je sais par ailleurs que la révolte gronde un peu contre lui dans une partie de l'intelligentsia catholique française et il y a de quoi.

Mais revenons à cette récente déclaration sur l'Ukraine.

Une bourde de plus !

Hisser le drapeau blanc veut dire réddition, ce qui veut dire accepter l'inacceptable, et reconnaître que le crime contre l'humanité de Poutine a payé et qu'il peut massacrer massivement en toute impunité, tout comme il l'a déjà fait en Tchétchénie (pour ne prendre qu'un seul exemple). Le message du Pape est tout simplement désastreux et il est à supposer que Poutine l'applaudit des deux mains.

Entre la guerre actuelle et la réddition je rappelle qu'il y a une 3 ème voie (dont je suis l'un des rares à parler) qui consisterait à repenser le conflit en redéfinissant des objectifs réalistes de consolidation du territoire ukrainien, en évitant de faire le jeu des russes en mourant pour rien dans des contre-offensives vouées à l'échec, et en ne reconnaissant JAMAIS la légitimité des conquêtes russes.

Il est possible de limiter le nombre de morts, de "geler" temporairement et partiellement un conflit sans jamais hisser le drapeau blanc, ni même entamer des négociations.

On ne demande pas au Pape d'être un expert militaire mais il devrait avoir l'intelligence de ne pas intervenir en faisant le jeu du Diable.

C'est aussi l'heure de rappeller que l'ineptie du Pape est sans doute moins dangereuse que celle des responsables occidentaux qui entretiennent l'idée que l'Ukraine va reconquérir ses espaces volés sans lui en donner les vrais moyens matériels et humains.

PS: Petit article de 2015 pour nous rafraichir la mémoire à propos des déclarations du Pape après les attentats de Charlie.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/article-incroyable-derapage-du-pape-fran-ois-dommage-125385626.html

Partager cet article
Repost0
7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 08:40

Bonjour les amis,

Je suis peu suspect  de sympathies poutiniennes et j'ai toujours été en faveur d'un appui inconditionnel aux ukrainiens qui défendent leur intégrité territoriale, mais face à l'enlisement du conflit et à l'impossibilité technique de reconquérir les espaces repris par les russes l'heure est sans doute venue de repenser le rôle qui devrait être celui de l'occident.

Je vous engage, avant d'aller plus loin, à écouter une conférence du général allemand en retraite Harald Kujat sur le lien youtube ci-dessous. Je remercie au passage Caius qui m'a communiqué l'existence de cette vidéo. Ça dure 47 minutes mais ça vaut la peine de prendre son temps et d'écouter ce qui dit Kujat.

https://www.youtube.com/watch?v=w9q8oM1s3DU&t=389s

Le général expose d'abord le contexte international et historique dans lequel s'est effectuée l'agression contre l'Ukraine. Son point de vue me paraît souvent pertinent mais incomplet et je ne suis pas aussi affirmatif que lui sur le non-désir d'expansion ou d'influence de la Russie sur le continent eurasiatique. Je continue de croire qu'il y a une énorme différence entre les intentions affichées de Poutine et les faits.

Mais là n'est plus le problème aujourd'hui.

Si on s'en tient à l'aspect purement militaire du conflit le général démontre que les ukrainiens ne seront jamais en position de reconquérir leurs espaces volés par manque de munitions d'abord mais surtout par manque de combattants. L'arithmétique est obstinée et ne va pas en leur faveur.

Kujat n'est pas le premier à l'affirmer, et si ce qu'il dit est vrai l'aide financière et matérielle de l'occident ne fait qu'alimenter une machine de guerre qui cause d'énormes sacrifices humains sans que cela ne change absolument rien à la situation sur le terrain. Ceux qui meurent en ce moment meurent inutilement, malheureusement.

Dans un tel contexte il serait temps que nos gouvernants nous expliquent clairement quel est l'objectif de l'Occident et de notre aide par ailleurs très coûteuse.

S'ils nous disent que le but c'est d'aider les ukrainiens à reconquérir leur territoire on sait que c'est impossible sans un envoi massif de troupes de soutien de l'occident. On sait aussi que 70% de nos concitoyens y sont opposés car cela augmenterait très singulièrement le risque de guerre mondiale et d'extension du conflit.

 Donc, la question est simple:

Dans un tel contexte quel est notre nouvel objectif?

Alimenter un conflit éternel qui va envoyer à la mort des milliers de soldats sans rien changer à la situation actuelle sur le terrain?

Le général propose d'accepter d'ouvrir des négociations avec les Russes tant que c'est possible et de négocier ce qui est encore négociable.

Je me dis aussi que l'occident peut proposer  de geler le conflit et, en échange, de promettre à l'Ukraine de protéger et de blinder la partie non envahie de son territoire.

On peut même imaginer un cessez-le-feu sans négociations.

Il y a plein d'options possibles mais ce qui n'est pas concevable c'est d'alimenter de manière absurde une machinerie meurtrière qui n'amène absolument rien de neuf (une espèce de syndrome Verdun).

En fait je ne comprends pas pourquoi, dans une telle situation d'impasse, il n'y a pas l'organisation d'un grand sommet international de tous les pays qui appuient l'Ukraine pour redéfinir les objectifs des aides très substantielles qui leur sont demandées.

Pour moi, aujourd'hui 7 Mars 2024, la stratégie de l'occident est devenue illisible.

De deux choses l'une: ou cette stratégie n'est pas crédible...ou il y a un autre objectif occulte dont je ne suis pas informé.

PS: Voici un autre article du COUNTERPUNCH qui va dans le sens des propos du général KUJAT.

Vous noterez que ce n'est pas dans les grands médias occidentaux qu'on peut lire de tels articles...

PS nº 2 : N'étant pas expert en questions militaires il y a un truc que je regrette vraiment. C'est de ne pas pouvoir assister à un débat contradictoire entre Kujat et un représentant de l'Otan. La citoyenneté a besoin d'un tel débat.

Partager cet article
Repost0
1 mars 2024 5 01 /03 /mars /2024 11:02

Bonjour les amis,

Aujourd'hui auront lieu les funérailles d'Alexeï Navalny dont la raison de la mort à 47 ans n'est toujours pas éclaircie et dont l'état de santé fragile avant son décès était directement imputable aux mauvais traitements qu'il avait subis et implique donc très directement et très personnellement  Vladimir Vladimirovitch Poutine.

La répression qui avait frappé Navalny fait suite à celles qu'ont subies Anna Politkosvsakaïa (assassinée sur contrat en 2006) Boris Nemtsov (criblé de balles aux abords du Kremlin en 2015), et Vladimir Kara-Mourza (qui purge une peine de 25 ans de réclusion).

Anna Politkosvsakaïa était au moment de son assassinat  en 2006 la 21 ème journaliste assassinée depuis l'élection de Poutine en 2000.

Pour ceux qui ont oublié qui était Boris Nemtsov il existe un livre intitulé LE RAPPORT NEMTSOV: POUTINE ET LA GUERRE qui a été publié en 2016.

 

Nouveau chantage nucléaire lamentable, honteux et inefficace de Poutine...

Voici la présentation de l'éditeur:

Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants russes, qu’on voyait en tête de toutes les manifestations de l’opposition, préparait un rapport sur «Poutine et la guerre» dans lequel il entendait montrer comment et pourquoi l’agression russe contre l’Ukraine avait été décidée. Pour ce faire, il avait commencé à rassembler des informations, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine, personne n’avait besoin de cette guerre qui lui aura permis de faire remonter sa cote de popularité de 44 à 89 %. Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever son réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin, sans qu’à ce jour la justice russe n’ait réussi à identifier un quelconque commanditaire. Ce Rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui ont tous été utilisés pour la rédaction finale, qui reste une des rares tentatives de contrer la version du pouvoir, car en Russie, on le sait depuis Anna Politkovskâia, le courage politique se paie au prix fort. Composé de onze chapitres, le Rapport analyse les circonstances et la préparation programmée de l’annexion de la Crimée par les fameux «petits hommes verts», suivie d’un soi-disant référendum, et s’intéresse à la présence patente des services secrets et des militaires russes dans les «républiques» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le Rapport démonte patiemment la propagande officielle, relayée par les médias aux ordres. Pour les auteurs du Rapport Nemtsov, il est clair que la Russie, en plein revival stalinien comme le soulignait par ailleurs Svetlana Alexievitch, mène une vraie guerre contre l’Ukraine coupable de vouloir devenir un pays démocratique indépendant. II reste que le coût de cette politique aventuriste, malgré la popularité record de Poutine, risque d’être très lourd alors que les sanctions américaines et européennes conjuguées avec la chute des revenus pétroliers enfoncent chaque jour un peu plus la Russie dans une crise économique sans précédent.

La Cour européenne des droits de l'homme a estimé en 2023 que la Russie n'a pas mené une enquête adéquate et effective pour trouver les commanditaires du meurtre de l'opposant au Kremlin.

Mais revenons à Poutine, auteur de 5 guerres, qui apparaît de manière flagrante comme le président russe qui base son action politique sur LA GUERRE PERMANENTE, selon le titre du livre de Marie Mendras qui vient de paraître.

Dans son récent discours annuel à la nation Poutine a répondu aux propos de Macron qui disait que l'envoi de troupes en Ukraine était une hypothèse qui ne devait pas être écartée, en disant.

«Les conséquences de ces interventions seraient vraiment plus tragiques, Ils doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leur territoire. Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation.»

Avec une telle réponse on comprend parfaitement pourquoi Poutine n'a pas d'autres choix que d'éliminer ses opposants qui le mettraient en face de ses mensonges criminels. Pour que la propagande soit entendue en Russie il faut absolument que le pouvoir muselle toute forme de liberté d'expression.

Macron parlait d'envoyer des troupes en Ukraine, pays sauvagement agressé par la Russie en violation flagrante du droit international, et non pas d'attaques sur la Russie, et il parlait encore moins d'usage d'armes nucléaires.

Encore une fois, Poutine s'enfonce dans une stratégie de terreur et de chantage à l'arme nucléaire en oubliant toutefois que l'histoire nous a appris depuis Hitler, à nous les occidentaux, que céder au chantage n'a jamais écarté le danger.

Puisque je parle d'Hitler je note dans les réactions des groupes politiques européens au récent discours de Poutine des attitudes en tous points comparables à celles des collabos pseudo-pacifistes durant la 2 ème guerre mondiale (collabos situés tant à l'extrême-gauche qu'à l'extrême-droite...et oui, l'histoire bégaie et tente de se répéter...sans succès...).

La seule chose qui ressort de ce discours honteux du président russe, un discours de chien enragé qui aboit, c'est qu'il ne faut surtout pas céder à la peur et nous prémunir de manière efficace contre ce tyran sanguinaire dont la longue liste des opposants éliminés témoigne de sa profonde et froide criminalité.

Les occidentaux n'utiliseraient jamais au grand jamais la bombe atomique et Poutine le sait parfaitement. On ne lui donnera jamais le pretexte de faire usage de son arsenal nucléaire. Donc son chantage c'est du bluff, c'est du flan...tout simplement...c'est le bluff d'un dirigeant criminel qui joue sa propre peau, qui ne s'est pas laissé d'autres options que d'avancer vers l'horreur qu'il a sciemment provoqué jusqu'au jour où ses propres concitoyens se débarrasseront de lui ou de ses héritiers. Mais ça c'est l'affaire des russkoffs.

Les occidentaux eux doivent se protéger, rester fermes sur les sanctions économiques et donner aux ukrainiens les moyens de résister à la peste poutinienne qui s'est abattue sur eux.

Donc, personnellement je n'ai pas les moyens de juger de la pertinence militaire d'un envoi de troupes en Ukraine, mais ça me paraitrait de toutes façons plus cohérent que d'inciter les ukrainiens à résister sans leur en donner les vrais moyens. Ceux qui brandissent le danger d'une escalade me font tristement sourire. On joue sur les mots: la 3 ème guerre mondiale on y est déjà de manière larvée...Le truc c'est donc de stopper net celui qui l'a déclenchée. Aider l'Ukraine c'est stopper net ce début de 3 ème guerre mondiale qu'on tente de nier.

PS: Suite à la publication de ce billet un ami m'a envoyé un article du COUNTERPUNCH que voici. 

Il y a dans cet article un certain nombre d'éléments qui n'apparaissent pas dans les grands médias habituels et qui devraient nous faire réfléchir sur la manière avec laquelle nous devrions aborder la suite de ce conflit.

Sans être forcément d'accord avec le point de vue des auteurs, ils soulèvent des points qui me paraissent essentiels.

Quel est l'objectif des Etats-Unis et de l'Union Européenne ? Sommes-nous cohérents ?

J'avoue que je suis en plein doute...

Partager cet article
Repost0