chant

Publié le 9 Juin 2025

Bonjour les amis,

Mon billet d'aujourd'hui est la suite (et aussi le dernier) des 4 précédents que j'avais déjà consacrés à notre projet participatif choral dont le but était d'offrir une représentation du STABAT MATER de Karl Jenkins le 8 juin à Pedreguer, une ville située dans le sud-est de l'Espagne.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/01/premiere-repetition-du-stabat-mater-de-karl-jenkins.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/04/sancta-mater.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/search/life%20weeping/

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/05/lament.html

Cet article peut se lire bien évidemment indépendamment des 4 précédents.

Donc voila, hier c'était le grand jour tant attendu, et la veille nous avions fait une dernière répétition générale pour peaufiner les derniers détails et bien assurer les passages importants de l'oeuvre.

On nous a donné les dernières recommandations techniques pour bien gérer la voix et ne pas s'époumonner. Le STABAT MATER de Jenkins est avant tout une oeuvre pour choeur dans laquelle les chanteurs doivent tenir parfois des notes pendant 5 mesures, ce qui suppose une vraie maîtrise, un vrai contrôle de la respiration qui ne s'improvise pas.

Mais en général, la veille d'un concert important, ce qui reste à gérer c'est l'excès d'envie de bien faire et le trop-plein d'émotions.

Cette énorme envie a fait que j'ai vraiment eu du mal à trouver le sommeil la nuit précédent le concert, ce qui est un peu le comble : il ne s'agit pas d'arriver déjà épuisé avant même que ne se donne la représentation. C'est tout le contraire qui est nécessaire : il faut arriver en pleine forme, prêt à tout donner et à lâcher toute la sauce dans les moments forts et épiques de l'oeuvre, notamment le nº 5 SANCTA MATER et le nº 12 PARADISI GLORIA.

C'est une situation émotionnelle que connaissent bien tous les sportifs qui doivent jouer la grande finale de leur vie.

Ayant donc passé une mauvaise nuit du samedi au dimanche, je me suis partiellement récupéré hier en m'imposant une bonne sieste durant l'après-midi. Et puis durant cette dernière journée j'ai évité de me disperser avec l'entourage et les obligations quotidiennes.

On entre dans l'oeuvre bien avant son éxécution. Le STABAT MATER nous raconte l'épisode le plus tragique de toute la liturgie chrétienne avec la crucifixion du Christ. Donc il faut se situer avant de chanter et croire en son rôle dès la première seconde de l'interprétation comme le ferait n'importe quel bon acteur.

Voici quelques brefs extraits de notre concert auxquels vous pourrez accéder si vous êtes abonnés à Facebook:

SANCTA MATER

https://www.facebook.com/526629448/videos/pcb.10162662411044449/1222821599504832

VIRGO VIRGINUM

https://www.facebook.com/526629448/videos/pcb.10162662411044449/9706862069422142

PARADISI GLORIA...entrée des femmes

https://www.facebook.com/526629448/videos/pcb.10162662411044449/1844841076088190

PARADISI GLORIA...avec un amen très dynamique.

https://www.facebook.com/526629448/videos/pcb.10162662411044449/2528883730798426

MONTAGE de 6 minutes qui mêle plusieurs numéros de l'oeuvre.

https://www.facebook.com/watch/?v=723788540205934&rdid=YxYj66upZimbamK6

Le bis avec une pièce qui n'a rien à voir avec la musique sacrée, le ADIEMUS, toujours de Karl Jenkins.

https://www.facebook.com/526629448/videos/pcb.10162662411044449/1395463395098498

Beaucoup d'émotions et d'adrénaline pour le STABAT MATER de Karl Jenkins.
Beaucoup d'émotions et d'adrénaline pour le STABAT MATER de Karl Jenkins.
Beaucoup d'émotions et d'adrénaline pour le STABAT MATER de Karl Jenkins.
Beaucoup d'émotions et d'adrénaline pour le STABAT MATER de Karl Jenkins.
Beaucoup d'émotions et d'adrénaline pour le STABAT MATER de Karl Jenkins.

L'église était pleine à craquer et le public a accueilli l'oeuve avec un grand enthousiasme et après le concert beaucoup sont venus nous témoigner avec chaleur leurs vives émotions.

Beaucoup d'effusions et de moments partagés après le concert  donc, avec les musiciens, avec les autres chanteurs, avec les proches, la famille,  les amis et les connaissances venues nous écouter .

Quant je suis rentré plus tard à la maison j'étais littéralement et complètement rin-cé, avec l'impression d'avoir vécu un moment unique de ma vie, d'une intensité incroyable, un moment qui me marquera à jamais et que j'emporterai au ciel. Je chante toute l'année mais des moments pareils je peux les compter sur les doigts de la main.

Et puis il y a inévitablement de la tristesse quand un  projet d'une telle envergure artistique se conclut. Seule consolation : l'an prochain il y aura un nouveau projet que j'espère aussi enthousiasmant. 

C'est l'heure de remercier ceux qui ont organisé ce STABAT MATER et ceux qui y ont participé : les musiciens, les chanteurs et surtout Jaume Morell notre grand chef d'orchestre et directeur de chant, génial, inspiré, charismatique et qui a porté ce projet à bout de bras en veillant au moindre détail.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique sacrée, #chant, #choeur, #stabat mater, #Karl Jenkins, #Espagne

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Publié le 1 Juin 2025

Bonjour les amis,

Mon billet d'aujourd'hui est la suite des 3 précédents que j'avais déjà consacrés à notre projet participatif choral dont le but est d'offrir une représentation du STABAT MATER de Karl Jenkins le 8 juin prochain à Pedreguer, une ville située dans le sud-est de l'Espagne.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/01/premiere-repetition-du-stabat-mater-de-karl-jenkins.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/04/sancta-mater.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/search/life%20weeping/

Cet article peut se lire bien évidemment indépendamment des 3 précédents.

Donc hier matin nous avons fait notre première répétition générale avec l'ensemble des musiciens professionnels et la soliste.

A gauche près de l'organiste Josep Giner la soliste Carla Mayer

A gauche près de l'organiste Josep Giner la soliste Carla Mayer

Incantation...
Incantation...

La mise en place d'une oeuvre comme le STABAT MATER c'est comme un grand puzzle dont on assemble les éléments constitutifs.

L'orgue de l'église de Pedreguer fait partie du catalogue des meilleurs instruments d'Espagne et nous pouvons compter avec le talent de l'excellent organiste Josep Vincent Giner que nous connaissons bien pour des participations antérieures.

De même que nous connaisons les autres musiciens dont certains font partie de la OMA dont je vous parlais la semaine dernière.

Mais hier la grande attente pour le groupe choral c'était surtout de répéter avec la soliste (mezzo soprano) qui doit intervenir 5 ou 6 fois durant l'oeuvre.

Elle s'appelle Carla Mayer et c'est une artiste de notre région que j'avais déjà entendue par le passé.

Carla Mayer (mezzo soprano)

Carla Mayer (mezzo soprano)

Sa première intervention dans l'oeuvre de Jenkins est une incantation qui techniquement est plutôt difficile, et dès le départ Carla nous a tous bluffé, à tel point qu'à la fin de sa première prestation tout le monde l'a applaudie y compris les musicos professionnels (c'est dire !). Ecoutez par exemple certains passages à partir de 1 minute sur la vidéo ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=EQboeHuvxFY

Carla Mayer a merveilleusement interprété également cette lamentation basée sur un poème de Carol Barratt.

Feeling all the grief and sorrow
We live life with shadows in our hearts and minds,
with tears that wait to fall when sorrow in the world is more than we can truly bear.
We hear the cries of children,
we see death cast shadows on their hearts and minds,
as mothers in their grief stand crying,
weeping, weeping, crying, crying,
weeping, weeping for this world.
On our bed of thorns such sorrow must surely end,
our tears can wash away the sins of the world, no more crying, weeping, weeping, crying, crying, weeping, weeping in this world, this world.

Voici la traduction automatique Google:

Ressentant toute la douleur et le chagrin
Nous vivons avec des ombres dans nos cœurs et nos esprits,
avec des larmes qui n'attendent que de couler lorsque la tristesse du monde dépasse notre capacité à supporter.
Nous entendons les cris des enfants,
nous voyons la mort projeter des ombres sur leurs cœurs et leurs esprits,
tandis que les mères, dans leur chagrin, pleurent,
pleurent pour ce monde.
Sur notre lit d'épines, une telle douleur doit sûrement prendre fin,
nos larmes peuvent laver les péchés du monde, plus de pleurs, de pleurs dans ce monde, ce monde.

https://www.youtube.com/watch?v=2OxEqha0Oxg&t=139s

 

Et puis il y a les moments où la soliste chante l'introduction de la pièce avant que le choeur ne prenne le relais.

On espérait beaucoup, par exemple, de l'intro de l'AVE VERUM, et là encore Carla Mayer nous a comblé...Et quand on est entré après son intervention on s'est tous sentis particulièrement boostés.

https://www.youtube.com/watch?v=Kk63eX9hxIY

Cette sixième répétition s'est donc terminée dans une ambiance assez euphorique. 

Il ne reste plus qu'une dernière répétition générale samedi prochain et nous sommes donc à une semaine de notre grand rendez-vous avec le public et la tension monte, monte, monte...Je vais vivre les jours qui viennent avec beaucoup d'intensité, en étant sur un petit nuage.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique, #musique sacrée, #chant, #chant choral, #Choeur, #Karl Jenkins, #Stabat Mater, #Espagne

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Publié le 27 Mai 2025

Bonjour les amis,

Cette semaine nous ajoutons au répertoire de notre groupe choral polyphonique AY LINDA AMIGA (Ô belle amie) , une pièce anonyme du XVI ème siècle espagnol que je ne connaissais pas, une pièce assez courte du meilleur goût.

Voici ce qu'en disent les musicologues.

"Bien que nous attribuions habituellement ce chant, si connu dans le monde choral, au Cancionero de Palacio (XVe-XVIe siècles), il semble qu'en réalité son origine soit bien différente : un chant cantabrique, mis en musique au XIXe siècle par le musicologue asturien Eduardo M. Torner et basé sur une mélodie de Luys Milán du XVIe siècle. Quelle que soit son origine, cela ne vous empêche pas de découvrir et d'apprécier une chanson simple et très belle, avec un certain air de mélancolie et de "chagrin d'amour" dans ses paroles."

Avant de passer à l'écoute je vous propose d'abord les paroles originales suivies d'une traduction française.

Ay, linda amiga que no vuelvo a verte
Cuerpo garrido que me llevas la muerte
No hay amor sin pena, pena sin dolor
Ni dolor tan agudo como el del amor
Ni dolor tan agudo como el del amor
Ay, linda amiga que no vuelvo a verte
Cuerpo garrido que me llevas la muerte
Levanté me madre al salir el sol
Fui por los campos verdes a buscar mi amor
Fui por los campos verdes a buscar mi amor

"Ô ma belle amie que je ne reverrai plus
Corps sublime qui me mène à la mort
Il n'y a pas d'amour sans peine, de peine sans douleur
De douleur plus aiguë que celle de l'amour
Levez-moi, mère, au lever du soleil
Je fus par les verts champs pour chercher mon amour"

Je vous propose maintenant deux versions. La première est accompagnée d'instruments de l'époque baroque.

https://www.youtube.com/watch?v=Bod0vHmpP3c

Voici maintenant une version à capella. C'est celle que nous allons interpréter.

https://www.youtube.com/watch?v=vQLdDiFvXgw&t=5s

L'un des aspects les plus excitants de la pratique du chant choral c'est aussi de pouvoir interpréter et mettre à l'honneur des oeuvres qui méritent de ne pas tomber dans l'oubli.

¡ AY, LINDA AMIGA ! en est un bel exemple...

PS: Complètement hors-sujet. Je mets ça en post-scriptum car ça ne mérite même pas que j'en fasse un article tellement tout ça m'écoeure trop profondément. 

 L'Ukraine est touchée depuis plusieurs jours par un nombre record de frappes russes. Visiblement furieux, le président américain Donald Trump a estimé lundi 26 mai que son homologue Vladimir Poutine était devenu "complètement fou". Emmanuel Macron souhaite que cette "colère" à l'encontre de Moscou se "traduise en actes" et en de nouvelles sanctions "massives" américano-européennes.

Et oui !  Ras-le-bol du double discours de Trump...il s'indigne mais s'empresse de ne rien faire, ou pire, d'abonder dans le sens de l'agresseur...Trump en fait est cohérent car il se contrefiche de l'Ukraine, mais en plus il nous prend tous pour des imbéciles. Mamma mia ! Quelle époque !...😤🤮😡 Je ne sais même plus ce qui m'indigne le plus : la monstuosité criminelle de Poutine ou le double-jeu complice de Trump...

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Publié le 11 Mai 2025

 

Bonjour les amis,

Mon billet d'aujourd'hui est la suite des 2 précédents que j'avais déjà consacrés à notre projet participatif choral dont le but est d'offrir une représentation du STABAT MATER de Karl Jenkins le 8 juin prochain à Pedreguer, une ville située dans le sud-est de l'Espagne.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/01/premiere-repetition-du-stabat-mater-de-karl-jenkins.html

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/04/sancta-mater.html

Cet article peut se lire bien évidemment indépendamment des 2 précédents.

Hier c'était la cinquième et dernière répétition chorale de l'oeuvre de Jenkins, accompagnée au piano, mais sans l'ensemble des musiciens et des solistes professionnels.

Le STABAT MATER est une oeuvre ambitieuse et contrastée qui a ses moments forts et dynamiques mais aujourd'hui j'aimerais attirer votre attention sur 3 de ses  pièces qui nous parlent surtout de l'immense peine de la Vierge et de sa douleur.

Trois pièces que je mets en lien ci-dessous et qui invitent au recueillement et à la méditation.

Le ton est parfois incantatoire et la musique de Jenkins permet d'exprimer cet immense sentiment de peine provoqué par la souffrance et par la mort, cette profonde douleur humaine qui est au delà des mots.

 

 Cette 5 ème répétition nous a permis de fignoler les détails importants de l'interprétation.

Voila, le choeur est maintenant fin prêt et c'est aussi l'occasion de remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis d'organiser la réalisation d'un projet culturel aussi enthousiasmant pour lequel participent des personnes qui viennent de toute la région.

Apéritif sympathique qui a clos cette 5 ème répétition

Apéritif sympathique qui a clos cette 5 ème répétition

Il ne reste donc que 2 répétitions qui auront lieu in situ les 31 Mai et 7 juin prochains, à l'église de Pedreguer, avec l'ensemble de tous les intervenants cette fois-ci.

PS : Hors-sujet. Un nouveau pape a été élu cette semaine.

Détail curieux, il s'appelle Prévost comme le fameux abbé libertin qui fit grand scandale au XVIII ème siècle avec son roman sulfureux MANON LESCAUT.

Mis à part cette homonymie qui ne nous dit rien du nouveau Pape celui-ci  a choisi comme nom LEON.

Ce Pape est mathématicien et le nom qu'il s'est choisi est donc l'anagramme de ELON !...avis aux décrypteurs de tous poils et aux conspirationnistes que ne manqueront pas d'y voir la confirmation d'un grand complot...🤣🤣🤣

Dernier détail, le Pape Léon XIII était conu pour être profondément anti-socialiste...

Bon j'arrête là mes rapprochements facétieux et soyons sérieux deux secondes. 

Bienvenue au Pape LEON XIV à qui je souhaite beaucoup de force, de courage, d'intelligence et de discernement, et que je jugerai sur pièce et sur son action...à suivre donc...

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Publié le 14 Avril 2025

Bonjour les amis,

Le festival de musique sacrée de Rafol d'Almunia (sud-est de l'Espagne) s'est terminé hier soir avec un concert dédié au compositeur anglais Will Todd, né en 1970. Au programme il y avait, entre autres, son MASS IN BLUE, une messe qui contenait les 7 mouvements traditionnels de toute messe mais composée dans un style jazz. Le texte est conservé en latin et donc, Todd fait swinguer cette langue.

MASS IN BLUE est une oeuvre très riche, dense, qui parcourt de nombreux styles bien différenciés de l'univers musical du jazz.

Je ne suis pas (loin s'en faut) un spécialiste de ce genre musical et je préfère vous livrer une traduction  de l'anglais des explications assez détaillées faites par l'éditeur discographique de Will Todd.

Écrite en 2003 en réponse à une commande de David Temple et du Hertfordshire Chorus, et créée initialement sous le titre Jazz Mass, la Mass in Blue de Will Todd est un brillant mélange de grooves jazz entraînants et d'écriture chorale claire et puissante, sur laquelle le piano solo et la voix de soprano solo tissent et se fondent dans une délicieuse tapisserie sonore. L'œuvre reflète non seulement l'amour du compositeur pour le jazz et son admiration pour les interprètes de jazz, mais aussi sa propre expérience d'improvisateur. Elle permet également à Todd d'exploiter ses vastes talents choraux, qu'il déploie avec tant d'efficacité dans des œuvres telles que les oratorios The Burning Road (op. 10) et Saint Cuthbert (op. 7) ou l'écriture chorale de son opéra The Blackened Man. C'est une œuvre pleine d'assurance, écrite par un compositeur qui comprend et s'adapte au langage du jazz, utilisant librement la séquence blues de 12 mesures (fondamentale dans le développement du jazz) ainsi que des processus harmoniques plus complexes.

Le Kyrie s'ouvre sur une cadence énergique pour la section trio, qui s'inscrit dans le premier tempo de l'œuvre. C'est là que se fait entendre la première entrée vocale, un thème bluesy rappelant les negro spirituals, parfaitement adapté au texte « Kyrie eleison » (« Seigneur, aie pitié »). Progressivement, d'autres lignes rejoignent la mélodie initiale jusqu'à ce que le chœur au complet chante. Passant à la sous-dominante (si bémol), le chœur s'extasie sur « Christe eleison » (« Christ, aie pitié »). À mesure que la musique s'atténue, la soprano entre dans une mélodie mélancolique, aux accents fortement improvisés, qui se construit sur le retour de la tonalité originale de fa mineur. La musique du « Kyrie eleison » initial est reprise, le soliste s'imbriquant autour des lignes vocales dans une démonstration de virtuosité. Le mouvement ralentit et se termine sur un accord de fa mineur onzième envoûtant.

Le Gloria est lancé par une fanfare de cuivres qui ponctue tout le mouvement. Dès l'entrée du chœur, une rythmique entraînante s'installe, la section des cuivres apportant une couleur particulière. Dans la section centrale du Gloria, une mesure pulsée à 5/8 s'installe, qui monte progressivement jusqu'à une récapitulation du matériau d'ouverture concluant le mouvement.

Le Credo met en scène la soprano dans un blues coloré de 12 mesures en 12/8. L'atmosphère gospel est forte, le chœur reprenant les paroles du soliste et fredonnant une douce harmonie d'accompagnement. Toujours en trois sections, la première partie blues cède la place à une section plus sombre au « Crucifixus », et après « Et sepultus est » (« et il fut enterré »), un solo de piano entraîne l'orchestre dans une représentation éclatante du moment de la résurrection. Le « Et resurrexit » est réglé avec un swing rapide et brûlant qui finit par revenir au 12/8 alors que le mouvement se construit vers un point culminant palpitant.

Comme le Gloria, le Sanctus est écrit pour chœur et orchestre sans soliste. C'est une belle ballade lente, initialement jouée au piano, où les instruments à vent, notamment le saxophone soprano, sont mis à l'honneur. Ce mouvement offre un moment de tranquillité et de réflexion bienvenu après l'énergie des trois mouvements précédents.

Le Benedictus débute par un solo de contrebasse, sur lequel le chœur chante un thème qui se construit à partir des basses jusqu'aux autres voix. Cette musique est progressivement envahie par un nouveau rythme plus entraînant, et la voix solo reprend sa place dans la texture. Ce riff funky prend peu à peu le dessus, et la musique émerge dans une puissante section « Hosanna », avec des cuivres percutants et une sonorité chorale jubilatoire.

 

L'Agnus Dei naît des échos mourants de l'« Hosanna » avec une ballade soprano envoûtante accompagnée au piano. Dans le maestoso émouvant qui suit, on retrouve les thèmes principaux de l'œuvre sur des fanfares de trompettes aiguës et des accords de trombone puissants. Une fois de plus, l'harmonie blues puissante de 12 mesures soutient la texture. Une entrée en force du chœur, culminant en une douce section en la mineur, où des lignes chorales complexes se tissent sur une structure d'accords simple et répétée. Après une nouvelle montée en puissance, cette fois avec le chœur, la musique revient au thème initial de la ballade, la soprano étant maintenant accompagnée par un chœur et des cuivres discrets. Ce mouvement substantiel est plus que magnifique : douloureux, plaintif, un appel à la miséricorde et une prière pour la paix. Traditionnellement, la messe se termine ici, mais, dans un autre coup de maître dramatique, Will Todd laisse les altos suspendus à un mi doux après le dernier accord de l'Agnus Dei. L'attente grandit tandis que les sopranos récapitulent doucement le thème du Credo. La musique monte progressivement avec l'entrée du soliste, puis celle des ténors et des basses. Soudain, le rythme entraînant à 12/8 du Credo propulse la musique tandis que le chœur chante « Et expecto resurrectionem » (« Nous attendons la résurrection »), et la musique revient à la tonalité initiale, en fa mineur. Les accords finaux emphatiques de l'œuvre laissent l'auditeur non pas dans une contemplation silencieuse, mais propulsé dans la louange et la foi. Credo ! Amen !

Passons à l'écoute maintenant. Notez que l'Agnus Dei final est vraiment assez époustouflant. 

Voici les moments où apparaissent sur la vidéo chacun des 7 mouvements de cette messe.

0:12 - Kyrie
6:59 - Gloria
10:40 - Credo
20:49 - Sanctus
26:55 - Benedictus
32:00 - Agnus Dei

https://www.youtube.com/watch?v=2zYjXRJcAVE

C'est le choeur de la Rectoria qui a interprété hier soir cette oeuvre magistrale. J'en ai été assez ébloui et je félicite l'ensemble du choeur, tous les musicos qui étaient très en forme, Jaime Morell le chef d'orchestre très énergique et enfin la soliste Eva Olivencia pour sa prestation incandescente qui nous a coupé le souffle...Littéralement !

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Si vous êtes abonnés à facebook, voici deux extraits du concert d'hier.

PS: Eva Olivencia n'apparaît malheureusement pas dans les extraits du concert d'hier soir donc je me permets de vous présenter sa voix sur le lien ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=7V3vKbkNnd8

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique sacrée, #Chant, #Choeur, #Jazz, #Eva Olivencia, #Messe, #latin, #Chorale

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Publié le 13 Avril 2025

Bonjour les amis,

Dans le cadre du festival de musique sacrée qui se tient du 12 au 13 Avril à Rafol d'Almunia (sud-est de l'Espagne) j’ai eu l'énorme plaisir d’assister hier soir à l’éxécution du requiem allemand de Johannes Brahms par le choeur de chambre AMALTHEA de Valencia dirigé par Marta Mármol.

Un requiem allemand...

 "Ein deutsches requiem" est une oeuvre pour solistes (baryton et soprano), choeur et orchestre (avec orgue ad libitum) en sept mouvements. Elle dure de l'ordre de 1 heure 15 minutes, fut composée en 1868, et c'est grâce à elle que le grand compositeur allemand connut la célébrité internationale.

Alors que la messe de Requiem de la liturgie catholique commence avec la prière des morts (« Seigneur, donnez-leur le repos éternel »), Ein deutsches Requiem (d'inspiration luthérienne) s'ouvre à l'inverse en mettant l'accent sur les vivants avec le texte « Béni soit leur chagrin : qu'ils en soient soulagés ». Cette vision humaniste et sacrée est visible tout au long de l'œuvre.

Vous pourrez entendre sur le lien ci-dessous une version de référence dirigée par Karajan.

https://www.youtube.com/watch?v=jeCtv_2Zgu0

Vous pourrez également accéder aux paroles originales accompagnées d'une traduction française sur le lien ci-dessous.

La version que j’ai entendue hier à l'église de Rafol d'Almunia est un arrangement qui fut écrit à Londres en 1871 pour solistes, choeur, piano à 4 mains et percussions.

La distribution artistique fut la suivante:

Aurora Peña, soprano

Sebastià Peris, baryton

Fernando Taberner, piano

Diego Sánchez, piano

Raúl Martín, percussions

MARTA MÁRMOL, direction

J’ai été absolument ébloui par l’ensemble AMALTHEA, par la direction précise et pleine de grâce de leur très charismatique cheffe d’orchestre, par la grande qualité du choeur et aussi par les prestations puissantes des deux solistes.

Je n'ai pas d'enregistrement du concert d'hier soir mais voici une vidéo du groupe AMALTHEA qui dure 2 minutes et qui vous donnera une petite idée de la qualité du spectacle auquel j'ai assisté.

https://www.youtube.com/watch?v=IbZcJBF0s9g

Je peux vous dire que hier j'ai vraiment vibré et été saisi d'une puissante émotion qui ne m'a pas lâchée pendant près de 75 minutes. Cette oeuvre est passée comme un souffle continu et quand elle s'est terminée je suis resté comme ébahi, dans un certain état de béatitude et d'extase, un peu ailleurs, transporté...

Bravo AMALTHEA et un grand merci à leur cheffe. De là où j'étais situé dans la nef je suivais, comme magnétisé, sa main droite qui dirigeait de manière minimaliste, mais ferme et précise, sans grande emphase mais avec dans le geste une incroyable grâce.

L'ensemble AMALTHEA le 12 avril 2025 dans l'église de Rafol d'Almunia

L'ensemble AMALTHEA le 12 avril 2025 dans l'église de Rafol d'Almunia

Un requiem allemand...
Un requiem allemand...
Un requiem allemand...
Un requiem allemand...

NB: Le nom d' AMALTHEA mérite une petite explication que voici.

AMALTHEA, en grec Ἀμάλθεια (Amáltheia) signifie tendre déesse. Elle vient de la mythologie grecque où elle était une CHÈVRE-NYMPHE, descendante directe du SOLEIL, chargée de prendre soin et de nourrir Zeus avec son propre lait.

L'enfant-dieu, dans un accès de rage, arracha l'une des précieuses cornes d'Amalthée, lui causant une grande douleur. Lorsqu'il grandit, Zeus, pour se racheter de son acte, accorda à la CORNE le don de l'ABONDANCE, toujours pleine de nourriture et de biens.

Finalement, Amalthée devint la constellation du Capricorne, mais descend occasionnellement parmi les mortels avec sa musique abondante et exquise.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #choeur, #baryton, #soprano, #musique sacrée, #Requiem, #Johannes Brahms, #Chant, #Mythologie

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Publié le 6 Avril 2025

Bonjour les amis,

Mon billet d'aujourd'hui est la suite de celui que j'avais déjà consacré à notre projet participatif choral (voir sur le lien ci-dessous) dont le but est d'offrir une représentation du STABAT MATER de Karl Jenkins le 8 juin prochain à Pedreguer, une ville située dans le sud-est de l'Espagne.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/01/premiere-repetition-du-stabat-mater-de-karl-jenkins.html

Hier c'était notre 4 ème répétition chorale et plus on avance dans le travail de cette oeuvre et plus les sensations sont fortes et agréables.

Tous les choristes connaissent maintenant très bien leur partition et l'essentiel du travail est désormais consacré à l'interprétation, au respect des nombreuses nuances et des caractères musicaux bien différenciés voulus dans chacune des pièces par le compositeur.

L'harmonie entre les différentes voix est au rendez-vous et l'oeuvre, grandiose, prend forme et s'impose.

Vous dire que je suis très enthousiasmé est vraiment un euphémisme.

Dans notre travail il est très important de bien nous écouter entre nous. Nous sommes à la fois chanteurs et auditeurs...Pour bien chanter il faut d'abord bien écouter les autres.

Les voix sont comme d'habitude au nombre de 4 (soprano-alto-ténor-basse système SATB) mais chacune d'entre elles se subdivise en 2 sous-registres, soprano1, soprano 2, alto 1, alto 2...etc...etc...Moi je suis basse 2, c'est à dire le registre le plus grave des basses.

Aujourd'hui je vous présente la pièce nº 5, le  SANCTA MATER, un chant de tristesse, d'espoir, de colère, de rédemption et de mort...Très épique et magnifique, très sombre aussi.

Voici d'abord la version studio dirigée par Karl Jenkins lui-même suivie du texte original latin accompagné d'une traduction en français.

https://www.youtube.com/watch?v=frlEguYs3nM

Sancta Mater, istud agas,
crucifixi fige plagas
cordi meo valide.

Sainte Mère, fais cela
grave les plaies du Crucifié
en mon cœur très fortement.


Tui nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
pœnas mecum divide.

De ton Fils blessé,
qui daigna souffrir pour moi
partage avec moi les tourments.


Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.

Donne-moi de pleurer tendrement avec toi,
de compatir au Crucifié,
au long de mon existence !


Iuxta Crucem tecum stare,
et me tibi sociare
in planctu desidero.

Près de la croix, avec toi rester
et m'associer avec toi,
dans le deuil, voilà mon désir.

Voici maintenant une autre version, en direct cette fois-ci.

https://www.youtube.com/watch?v=RqP3SXf0PIM

Et pour finir, quelques images de notre répétition d'hier.

séance d'échauffement vocal sous la direction du ténor José Martinez

séance d'échauffement vocal sous la direction du ténor José Martinez

Notre directeur Jaume Morell donnant des indications

Notre directeur Jaume Morell donnant des indications

Pause en milieu de matinée avec des pâtisseries artisanales accompagnées de la mistela, un vin de liqueur de notre région

Pause en milieu de matinée avec des pâtisseries artisanales accompagnées de la mistela, un vin de liqueur de notre région

NB: l'image que j'ai utilisée pour illustrer mon billet est un détail du tableau de Raphael, intitulé LA DEPOSITION BORGHESE.

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9position_Borgh%C3%A8se

SANCTA MATER de Karl Jenkins
SANCTA MATER de Karl Jenkins

PS: Complètement hors-sujet.

Je n'écris pas de billets au sujet de la politique en ce moment car je me sens submergé par une actualité à la fois très dense et un peu dingue:

-  Scandale et polémique en France avec l'inégibilité pourtant peu discutable de Marine Le Pen: une Marine soutenue par Poutine, Viktor Orban, Elon Musk et Trump...on a les soutiens qu'on mérite ! Tous ces leaders internationaux voient dans la décision de la justice française une violation des droits démocratiques. Les faits avérés sont pourtant d'une extrême gravité et il faudra qu'on m'explique quelle loi française les magistrats ont violé ? Non obstant, je suis intimement convaincu que, malheureusement, la carte de la victimisation qu'est en train de jouer le RN va être payante...C'est comme ça ! Hélas !

-  Situations préoccupantes et tendues au Moyen-Orient et en Ukraine.

- Trump qui se lance dans une campagne jamais vue de taxes douanières un peu insensées qui perturbent gravement tous les marchés internationaux. A ce propos le duo Trump-Vance impose des droits de douane y compris à des îles non-habitées si ce n'est que par des populations de pingouins.Je vous envoie donc une photo-montage parodiant l'entrevue houleuse à la maison blanche avec Zelensky, mais cette fois-ci c'est le pingouin très perplexe qui est fermement prié de remercier les Etats-Unis et de demander pardon...

 

 

SANCTA MATER de Karl Jenkins

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Publié le 4 Avril 2025

Bonjour les amis,

Vous connaissez tous CAN'T HELP FALLING IN LOVE cette chanson d'Elvis Presley qu'on entend dans toutes (ou presque toutes) les cérémonies de mariage outre-atlantique.

https://www.youtube.com/watch?v=vGJTaP6anOU

Cette chanson fait partie du répertoire de mon groupe choral polyphonique et figurera au programme de nos concerts de printemps 2025 dont le thème général sera AMOURS ET DESAMOURS.

En version chorale et à 4 voix (SATB) la chanson d'Elvis donne ceci.

https://www.youtube.com/watch?v=hydmjRIoYG0

Hier soir, après avoir répété avec mon groupe cette chanson, Silvia, notre directrice de chant, nous a posé la colle suivante.

" Savez-vous de quelle chanson française est inspirée ce grand succès d'Elvis Presley ?

...??

...???

...???? "

Alors je vous laisse réfléchir quelques instants mais, hier soir, j'ai eu beau me gratter la tête et j'ai beau me flatter d'avoir une bonne mémoire musicale mais j'ai dû donner ma langue au chat.

Voici donc la réponse:

 CAN'T HELP FALLING IN LOVE est une création datant de 1961 de George Weiss, Hugo Peretti et Luigi Creatore qui se sont inspirés d'une romance française composée en 1784 par Jean-Paul Martini sur des vers de Jean-Pierre Claris de Florian.

Cette chanson vous la connaissez tous car il s'agit de PLAISIR D'AMOUR.

Il en existe cinquante mille interprétations, dont celle-ci, de Nana Mouskouri.

https://www.youtube.com/watch?v=7FAV2PrrRUs

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous une version un peu plus vintage datant de 1931.

https://www.youtube.com/watch?v=cDFkDmaLXg4&t=63s

Alors, avouez que c'est assez surprenant quand même cette inspiration française à l'origine du méga hit planétaire du grand Elvis, et qu'on ne s'y attend vraiment pas.

Mais dès qu'on passe à l'écoute de PLAISIR DAMOUR l'inspiration de CAN'T HELP FALLING IN LOVE devient absolument évidente, flagrante !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Choeur, #Chant, #Chorale, #Elvis Presley, #Romance, #Mouskouri, #Yvonne printemps, #Musique

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Publié le 29 Mars 2025

 

Bonjour à tous, 

Mon ami Basile m'a envoyé la semaine dernière une très belle interprétation de OH, CE N'ÉTAIT PAS ENCORE LE SOIR, une chanson populaire russe que je ne connaissais pas. Il s'agit d'un vieux chant cosaque du XVII ème siècle dans lequel Stepan Razine, un célèbre seigneur de guerre, parle d'un mauvais rêve prémonitoire. Vous en saurez plus sur le contexte et sur l'histoire de cette chanson populaire grâce au lien ci-dessous dans lequel apparaissent également les paroles originales accompagnées d'une traduction en français.

 

Mais passons à l'écoute maintenant de ce très bel arrangement choral de l'ensemble BELOE ZLATO qui m'a été envoyé. L'interprétation polyphonique est de toute beauté, toute en délicatesse, avec des accords harmoniques entre les différentes  voix qui sont du meilleur effet et qui me me mettent littéralement la chair de poule. Bravo BELOE ZLATO !

https://www.youtube.com/watch?v=qz6ERK_MId0

Liens d'intérêts :

- adresse de la chaîne youtube de Beloe Zlato

https://www.youtube.com/@BeloeZlato

- adresse facebook du groupe

https://www.facebook.com/BeloeZlato/?locale=es_ES

 

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Publié le 18 Mars 2025

Bonjour les amis,

Silvia, la directrice de chant de ma chorale, a mis au programme de cette année une pièce française que je ne connaissais pas. Décidément, ça fait déjà plusieurs fois  que je ne connaissais pas les pièces françaises que nous sommes amenés à interpréter, alors que je suis le seul frenchie du groupe. Ça me fait toujours sourire...

Cette fois-ci il s'agit de MILLE REGRETZ, une pièce qui fût publiée en 1536.

Mille Regretz est une chanson polyphonique profane de la Renaissance franco-flamande dont le texte a été mis en musique par Josquin des Prés. Mille Regretz fut également l'une des œuvres préférées de l'empereur Charles Quint d'où le fait que cette pièce est aussi surnommée "La chanson de l'empereur".

Le texte du poète Jehan Lemaire se compose d’un quatrain décasyllabique.

Mille regretz de vous habandonner,
Et deslongiers vostre fache amoureuse,
Jay si grant doeul et paine doloreuse,
Quon my verra brief mes jours definer

Glossaire:
regretz : plaintes, lamentations, cris, remords
eslonger (ou élonger, esloingner) : éloigner, s'éloigner de, quitter;
brief : bientôt
définer : décliner, mourir (sens figuré).


En français moderne, ça donne :

Mille regrets de vous abandonner
et de quitter votre visage amoureux.
J’ai si grand deuil et peine douloureuse
qu’on me verra vite mes jours finir.

 

La partition est écrite pour 4 voix en système SATB (soprano-altos-ténors-basses) mais j'aurai le plaisir de l'interpréter non pas avec tout mon groupe vocal mais seulement à huit, en octuor: il y aura donc 2 sopranos, 2 altos, 2 ténors et 2 basses. 

Voici donc ci-dessous cette version que nous allons chanter. C'est une superbe interprétation de l'ensemble PROFETI DELLA QUINTA. A noter les ornementations vocales de toute beauté du ténor.

https://www.youtube.com/watch?v=dkfVzCZ68_Q

Vous pourrez mieux comprendre comment s'imbriquent les 4 voix sur ce lien ci-dessous où apparaissent les 4 superpositions et les décalages.

https://www.youtube.com/watch?v=107gP2moTKM

Nous chanterons donc à capella mais il existe, bien évidemment, de nombreuses versions instrumentales, dont celle-ci que j'aime beaucoup, interprétée par la soliste Emma-Lisa Roux s'accompagnant elle-même au luth.

https://www.youtube.com/watch?v=sHmvyCgcAwk

Pas mal, hein ? Je crois que Charles Quint aurait bien apprécié cette belle interprétation d'Emma-Lisa Roux.

Mille regretz...

Ce soir on fera notre première répétition. La chanson paraît techniquement simple mais elle exige un bon contrôle de la respìration. Il faut bien faire durer les notes sans coupures ...Bref, la technique du diaphragme s'impose pour bien gérer la quantité d'air qu'on expulse et ne pas se dégonfler rapidement comme un ballon de baudruche.

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