Publié le 31 Janvier 2013

Bonjour les amis

 

Suite à une réaction d' Emmanuel Cockpit sur le blog de Rosemar au sujet des retraites j' ai eu envie de faire un petit billet explicatif en guise de réponse.

Emmanuel cockpit dit quelque chose de très simple:"la retraite, ça devrait être en fonction du nombre d'années travaillées. Et pis c'est tout ! "

A priori,et sous la réserve de garantir un minimum pour chaque individu, je pourrais être à peu près d' accord avec ce point de vue à condition que ce soit PROPORTIONNEL.

Je m' explique:

Si j' ai réalisé la moitié du temps du temps de travail qui correspond à la totalité de mes droits, je devrais toucher la moité de ma pension.Si j' en ai fait un quart qu' on me paye un quart de mes droits, etc..etc....

Mais le système est bien plus vicieux et trompeur.On décompte un certain pourcentage pour chaque trimestre manquant.

Cette façon de calculer pénalise très gravement ceux qui n' auront pas atteint 100% des droits.

 

Prenons un exemple simple: le mien.

 

J' ai cotisé en France 11 ans et donc, si on faisait une simple règle de trois et que l' on considère qu' il faut ,en 2013, cotiser 166 trimestres, je devrais toucher 26,50% de ma retraite.

J' ai reçu récemment un document du ministère m' indiquant qu' à l'âge de 62 ans je percevrai 16,25%.

Le calcul est donc simple je vais être grugé d' un manque à gagner relatif de (26,5-16,25):26,5 = 37,7%...ce qui est tout simplement ENORME !!!  38% d' arnaque !!!

L' Etat français me laissera donc juste de quoi acheter la bouffe pour mes chats et pour mon chien étant donné que celui-ci n' est pas un Dobermann mais un tout petit Pinscher !!!

Et du coup, je me pose une question très simple:

Par quelle logique vicieuse  accepte-t-on une telle règle ?

Moins on gagne et plus on est pénalisé.....!!!!!

 

Par ailleurs, je pense aux jeunes à qui on n' arrête pas de bourrer le mou en leur disant qu' il doivent se bouger, et ne pas avoir peur d' aller travailler à l' étranger.Imaginons tout simplement une personne smicarde qui aurait travaillé dans 3 ou 4 pays européens qui appliqueraient des règles semblables à celle de la France.

Et bien on pourrait affirmer que cette personne, arrivée à l' âge de la retraite, aurait juste de quoi tremper ses madeleines dans du café au lait en guise de souper...

madeleines1.jpg

 

Enfin, je ne puis m' empêcher de penser au nombre important de travailleurs étrangers qui sont venus travailler dans l' hexagone durant un certain nombre d' années, qui sont retournés au pays, et sur le dos desquels l' Etat Français réalise d' énormes économies...Voila quelque chose qu' on n' entendra jamais dans les meetings de Marine... 

 

Je terminerai mon billet, en disant que les histoires de fric m' emmerdent énormément..L' argent n' a jamais été un moteur dans ma vie..Comme disait Desproges,l' argent c' est vulgaire( surtout la petite monnaie.....).

Mais par contre j' aimerais que quelqu' un m' explique en quoi mon raisonnement est erroné...

Quelqu' un qui m' explique:

" Alea Jacta Est, t' es complètement à côté de la plaque, la justice sociale c' est pas comme ça que ça marche  " et qui m' en fasse la démonstration.

Ça aurait au moins le mérite de m' apaiser ....

 

 1 février 2013

Suite à cet article enflammé un bon ami m' a fait parvenir une réponse par mail ,histoire de tempérer un peu le sentiment d' injustice qui est le mien:

Voici sa réponse qui abonde aussi dans le sens du commentaire de Lino Roberto

 

Bonjour Alea Jacta est,

  

Une réaction rapide sur ton calcul savant , bien que j’ai vu par ailleurs que tu t’étais déjà bien défoulé sur le sujet.

 

Dans ta précipitation à démontrer « l’arnaque », je note que tu as délibérément décidé de ne pas tenir compte de ma remarque sur l’évolution du taux de cotisation, alors que par ailleurs tu as parfaitement intégré mon info sur les 41,5 ans .

Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un système « par répartition » où les actifs du moment payent pour les retraités du même moment. Le système (génial au départ)  montre aujourd’hui ses limites.

Les cotisations sur les 11 années où tu as cotisé étaient bien moindres que celles d’aujourd’hui. Je pourrais reprendre les chiffres mais je suis certain que la différence entre le taux de l’époque et celui d’aujourd’hui est au minimum de 30 à 40 %.  En bref, tu as cotisé à une époque où c’était abordable et  si on considère une évolution à peu près régulière de ce taux et qu’on pondère « le poids » de tes 11 années, tu vas revenir à de plus justes proportions. Je te laisse faire le calcul.

En espérant avoir répondu à tes demandes « d’apaisement »

Ton ami

 

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 30 Janvier 2013

Bonjour les amis, 

Il est des livres qui nous laissent des profondes impressions durables et qui, d'une certaine manière changent définitivement notre vie, ou notre regard sur les gens et sur les choses.

"Le Christ s' est arrêté à Eboli" de Carlo Levi (à ne pas confondre avec l'autre grand écrivain Primo Levi), fait partie de ces livres-là. 

Voici un bref résumé de cette oeuvre autobiographique: 

Un jeune médecin turinois antifasciste notoire membre du mouvement Justice et Liberté, Carlo Levi est "confinato", exilé, relégué par les autorités fascistes dans une région reculée du sud de l' Italie, la Basilicate, appelée alors Lucanie. Nous sommes dans les années 1930. Là-bas, la malaria décime la population qui vit déjà dans une misère noire. Levi raconte ce qu'il vit, ce qu'il voit. Il peint avec son pinceau et sa plume le portrait d'une région abandonnée à son triste sort et relate le mode de vie de ses habitants, leurs coutumes, leurs croyances, offrant du même coup à la littérature italienne certaines de ses plus belles pages (traduit en 37 langues, ce livre est d'ailleurs un classique de version italienne). 

 

Le Christ s'est arrêté à Eboli

Le titre de l' ouvrage fait référence à une expression de désespoir des paysans de Lucanie: 

Non siamo cristiani. Cristo si è fermato a Eboli " .

Traduction:" Nous ne sommes pas des chrétiens (chrétien est à prendre en italien dans le sens de" personnes" ou " hommes"). Le Christ s'est arrêté à Eboli".

Nous vivons dans une telle misère que même le Bon Dieu n'est jamais arrivé jusqu'à nous... 

 

Voici ce qu' écrit Sissi, une critique du net, à propos de ce livre: 

Lorsque Carlo Levi arrive à Gagliano, en 1935, pour y rester trois ans assigné à résidence, il dit avoir eu « l’impression d’être tombé du ciel, comme une pierre dans un étang ».
Gagliano, « un tout petit village, loin des routes et des hommes », est un lieu comme hors du temps, où les coutumes et les moeurs ancestrales règnent : la sorcellerie, les philtres d’amour, la charlatanerie, la passatella (le « jeu des paysans », exutoire qui finit pourtant souvent mal), les charmeurs de loup, le brigandage…
Cet enfermement forcé, ce « confinement » imposé incite et pousse au repli sur soi.
Et Carlo Levi, dans la langueur des longues journées sans but et sans fin, observe, peint, dépeint, décrit et analyse.

Entre descriptions magnifiques (on voit, on entend les nuées de mouches qui tournoient dans le silence épais des chaudes après-midi d’été), récit et réflexions, il réussit à nous immerger dans ce monde paysan, archaïque, où les « galantuomini » (les propriétaires bourgeois) côtoient les « cafoni » (les paysans) sans jamais se rencontrer vraiment, tout comme l’état et le peuple, ou encore l’Italie du Nord et celle du Sud, se jaugent dans une indifférence teintée de mépris réciproque.
« Deux civilisations très différentes coexistent l’une à côté de l’autre, dont aucune n’est en mesure d’assimiler l’autre. »
Lieu reculé et acculé, Gagliano semble comme oublié des Dieux.
Au bout d’un an, Levi est autorisé à s’en aller, et il finit par s’en aller, presque à regrets.
Mais il n’oublia pas . 
 

Etant moi-même d'origine italienne, j'ai pu observer les attitudes de ces paysans du Sud dans ma toute prime jeunesse quand nous allions en vacances dans notre famillle calabraise .

J'étais à la fois émerveillé et ému par la chaleur de l'accueil reçu, par les fortes embrassades de nos parents et amis. Je ne les connaissais pas tous mais ils me donnaient l'impression d'être unis à eux par des liens très forts et indissolubles. J'étais aussi, à la fois surpris et intrigué par leur système de valeurs qui n'était pas tout à fait le mien.

Moi, fils d'immigrés, formé à l'école française dans une confiance absolue envers les principes glorieux de la République, je comprenais difficilement, par exemple, le manque de respect de mes oncles, tantes ou cousins calabrais vis-à-vis de leurs propres autorités politiques et sociales de l'époque. 

Bien plus tard, en lisant le livre de Carlo Levi,  tout s'est éclairé. Ce livre raconte l'histoire de mes parents et grand-parents et cette histoire ne pouvait, bien évidemment pas figurer dans mes livres scolaires français. Une histoire de souffrances et d'injustices où l'Etat est tout sauf une providence. Celui-ci n'est pas perçu comme une entité protectrice mais plutôt comme un fléau au service des "patrons féodaux". Un Etat qui ne fait qu'aggraver les problèmes préexistants en levant des impôts trop lourds et injustes. Dans ce contexte très dur, les paysans, pour survivre, font davantage confiance à leur clan, à leur "tribu", et à leur famille et n'ont que très peu de respect pour des institutions qui ne leur apportent aucune sécurité ni aucun bien-être.

Ma grand-mère, et ce n'est qu'un exemple, avait perdu 3 de ses 6 enfants en bas-âge (parfois à l'âge de 3 ou 4 ans), tout simplement parce qu'elle ne pouvait pas disposer d'un minimum d'assistance médicale. C'était comme ça...la différence entre la vie et la mort pouvait ne tenir qu'à un fil....et les enfants qui survivaient pouvaient ensuite surmonter les épreuves les plus dures. Il y avait une terrible sélection naturelle! Du Darwinisme social cruel, pur et dur!

Jamais un livre ne m'a autant éclairé sur ma propre histoire et sur mes origines....Toute cette mentalité que j'avais perçue en Calabre dans les années 70, de façon confuse sans pouvoir l'exprimer, était là, dans ce bouquin !   

Mais ce livre me donnait aussi d'autres clés plus universelles encore...Il m'apprenait à  ne pas jauger les autres, et à ne pas les ramener systématiquement à moi-même...à les regarder et  à les aimer pour ce qu'ils sont...C'est le même regard que je retrouverai ensuite chez les grands anthropologues comme Levi-Strauss ou bien Marvin Harris. 

Je terminerai mon billet en vous disant qu'il existe une excellente adaptation cinématographique de Francesco Rosi où le personnage de Levi est interprété avec beaucoup de sobriété par Gian Maria Volonte, mais je ne saurais trop vous conseiller de commencer d'abord par le livre...

 

aliano.jpg

 

Illustration: village de Gagliano( de son vrai nom Aliano) où repose Carlo Levi et où on peut aller visiter ce qui fût sa résidence forcée.

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Rédigé par alea-jacta-est

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Publié le 26 Janvier 2013

Face au drame de la population syrienne, on ne peut qu' être surpris par la manière dont la communauté internationale essaie de résoudre le conflit.

Plusieurs pays ont opté pour  aider, financer et fournir en armes les rebelles, mais on sait par ailleurs très bien que  ce type d' aide peut parfois servir et promouvoir des forces toutes aussi extrêmistes que celles que l' on prétend combattre, et qu' au final, on a tout simplement réussi à passer d' un problème à un autre tout aussi, voire encore plus compliqué.

Les scénarios qui se sont sont déjà produits en Egypte, en Aghanistan ou en Libye sont là pour nous inciter à être prudent et à ne pas nous réfugier dans une position facile consistant à nous dire: " C' est aux peuples de se libérer par eux-mêmes et c' est à nous de les aider si c' est moralement justifié..."

Cette position n' est plus suffisante pour résoudre certains conflits et, par ailleurs, on voit bien que dans certains cas comme le Mali, un pays comme la France prend des initiatives immédiates justifiées par le "devoir d' ingérence" si cher à Bernard Kouchner mais aussi grâce au fait que sa diplomatie a obtenue  " l' autorisation des grandes puissances"....Pas de véto de la Chine ou de la Russie...Difficile de ne pas imaginer qu' il existe un marchandage implicite entre grandes puissances du genre: " je te laisse agir dans tes chasses gardées , tout comme tu me laisseras le faire dans les miennes..."

 

Dans le cas de la Syrie, on voit bien que ce pays est dans une profonde impasse et que son président n' a pas hésité à commettre de manière réitérée des crimes contre sa propre population.

Rien ne permet de penser que cette situation va s' améliorer et par ailleurs on apprend que Bachar el Assad a fait usage d' armes chimiques contre les émeutiers.

On se trouve donc dans une situation où l' envoi de casques bleus peut être envisagé tout comme ça a déjà été le cas en Yougoslavie ou au Rwanda.

On apprend par ailleurs que la ligue arabe a déjà fait plusieurs fois cette proposition à l' ONU mais que celle-ci n' avance pas car la Russie opposerait son veto.

Je vous adjoins sur ce sujet  l' interview de Fabrice Balanche qui est un spécialiste de la Syrie.

Donc, encore une fois, nous nous heurtons à des superpuissances qui considèrent que certains pays sont leur pré carré et qu' il est hors de question d' intervenir sans leur aval...

Dit d' une autre manière, le problème de Damas doit impérativement se régler à Moscou !

 

Pourtant l' envoi d' une force internationale permettrait de garantir un minimum de neutralité.C' est également l' assurance qu' il n' y aura pas des arsenaux d' armes qui tomberont aux mains de forces extrêmistes.

Finalement, le blocage de la situation syrienne m' incite à penser que le fonctionnement même de l' ONU avec, entre autres, ses droits de véto de certains pays( et d'autres pas...) n' est pas suffisemment adapté aux nécessités des peuples.

J' imagine déjà les objections de quelques uns qui diront que l' ONU, même si elle n' arrive pas à résoudre tous les conflits, a quand même permis depuis sa création d' éviter une troisième déflagration mondiale, et que donc, les problèmes que je soulève ne sont qu' un pis-aller....qu' il faut accepter le fonctionnement de l' ONU avec ses défauts...pour préserver l' essentiel, c' est à dire la paix mondiale.

 

Malgré tout je ne peux m' empêcher de penser que l' on pourrait changer les règles du jeu pour donner davantage de chances à certaines solutions de paix.

J' imagine déjà les réactions de certains qui diront:

" Bin, alea jacta est, toi qui est si malin..qu' est-ce que tu proposes??"

Je pourrais répondre facilement: " Bin, supprimons le droit de véto" mais ce serait peut-être une inconséquence qui mettrait en danger des équilibres de paix.

Alors pour l' instant je me contenterai d' une réponse de prof au sujet du fonctionnemement de l' ONU: " Peut mieux faire !!!"

Tout en étant convaincu que si tous nos diplomates se creusaient un peu plus la tête , ça ne devrait pas être difficile d' améliorer et de rendre plus efficace le fonctionnement de cette institution....

 

Et à court terme pour la Syrie, je proposerais à Bono de monter un supermégafestival de Rock entre Moscou , Paris et New-york avec un seul mot d' ordre:" La Syrie peut être sauvée"...pour obliger nos gouvernants à se bouger un peu les fesses...

 

 

 

casque bleu 

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Rédigé par alea-jacta-est

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