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Publié le 6 Octobre 2024

Bonjour les amis,

Je reviens avec un peu de retard sur la polémique engendrée par les élections présidentielles au Venezuela.

Le CNE (Conseil national électoral) du Vénézuela a annoncé que Nicolás Maduro a remporté les élections avec 51,2 % et 5 150 092 voix. Le candidat de l'opposition, Edmundo González, a obtenu 44,2 % avec 4.445.978 voix, les autres ont obtenu 4,6 % avec 462.704 voix. Le nombre total de votes annoncés est de 10 058 774.

De l'amateurisme mathématique de la fraude électorale au Vénézuela...

Mais voici le problème, les pourcentages non arrondis montrent que :

- Maduro a obtenu 51,199997% du total des voix (presque exactement 52,2%) ,

- Edmundo Gonzáles a obtenu 44,199998% du total des voix (presque exactement 44,2%)

- D'autres ont obtenu 4,600003% du total des voix (presque exactement 4,6%)

Ainsi, les pourcentages non arrondis et les pourcentages arrondis de candidats sont presque exactement les mêmes. La probabilité que cela se produise lors d’une élection réelle est selon les mathématiciens de 0,000001 % (presque 1 sur 100 000 000), ce qui est proche de zéro.

OUI, LA PROBABILITE QUE DE TELLES COINCIDENCES SE PRODUISENT EST DE UN SUR CENT MILLIONS.

Pour vous donner une idée de l'invraisemblance de ce résultat la probablilité que vous gagniez un premier prix du loto avec une grille simple est de 1 sur 13 millions.

A noter qu'il y a 3 candidats et que cette énorme coincidence se reproduit avec les 2 autres également.

Donc la fraude est pratiquement certaine, à moins que Maduro ait touché le super-super-super BINGO du siècle pour ne pas dire du millénaire !

Ces résultats montrent que le CNE a fabriqué de manière amateure des chiffres de vote basés sur des pourcentages arrondis prédéterminés sans tenir compte du fait que la probabilité que les pourcentages non arrondis soient identiques aux pourcentages arrondis est proche de zéro.

Par exemple lors des élections présidentielles américaines de 2020, lorsque les pourcentages sont arrondis; Joe Biden a obtenu 51,3 % (81 283 501 voix sur un total de 158 429 631) tandis que Donald Trump a obtenu 46,8 % (74 223 975 voix sur un total de 158 429 631). Mais les pourcentages exacts non arrondis sont les suivants : Joe Biden a obtenu 51, 305 744 % tandis que Donald Trump a obtenu 46, 849 806 % du total des voix. Les chiffres étendus des pourcentages non arrondis lors d’une élection ordinaire ressembleraient à ceci. Pas comme 51,299999% ou 46,800001%.

Méthodologie de la fraude : le CNE a multiplié les pourcentages exacts prédéterminés qu'il a choisis au préalable par le total prédéterminé des votes pour obtenir des résultats individuels. Les résultats individuels bruts ne sont naturellement pas des nombres arrondis, ils ont donc dû arrondir les résultats bruts non arrondis pour obtenir les votes individuels finaux.

 

Bref, ce sont des vrais amateurs...Si on a décidé de mentir, encore faut-il le faire avec intelligence et crédibilité.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/09/11/au-venezuela-comme-ailleurs-les-dictateurs-ne-sont-pas-bons-en-maths_6312177_1650684.html

Nota Bene: Tout d'abord je remercie mon ami L'Hatem qui avait attiré mon attention sur l'invraisemblance mathématique de ces résultats.

En deuxième lieu, et pour faire bonne mesure, ces manipulations très grossières ne me font pas oublier que ce pays est aussi victime d'une guerre économique des Etats-Unis qui n'aide en rien le retour à la démocratie.

Extrait d'un article du Monde Diplomatique:

"À travers ses efforts pour renverser le président Nicolás Maduro, Washington aura fait la démonstration qu’il est possible de détruire un pays sans canons. Lorsque l’on dispose du privilège exorbitant d’infliger des sanctions à d’autres nations, il devient possible d’en ruiner l’économie, d’en anéantir l’appareil d’État, d’en briser la société."...

Vous pourrez lire la totalité de l'article sur le lien ci-dessous.

A noter également cet autre article plus récent de l'INTERCEPT (que m'a envoyé Caius que je remercie également), un article très critique avec l'interventionnisme américain.

Traduction française de l'article de l'INTERCEPT:

"LES SANCTIONS AMÉRICAINES ONT DÉVASTÉ LE VENEZUELA. EN QUOI CELA RENFORCE-T-IL LA DÉMOCRATIE ?
Dans le chaos qui a suivi la réélection contestée de M. Maduro, l'argument selon lequel la politique des États-Unis a fonctionné au Venezuela n'est plus très convaincant.
Par Aída Chávez

Le président Nicolas Maduro semble déterminé à survivre aux dernières élections au Venezuela.

L’opposition avait de grands espoirs lorsque l’ex-diplomate Edmundo González Urrutia a remplacé à la dernière minute María Corina Machado, qui n’avait pas le droit de se présenter, mais l’autorité électorale du gouvernement vénézuélien a annoncé une victoire de Maduro, avec une marge de 51,21 pour cent contre 44,2 pour cent. Invoquant des résultats frauduleux, l’opposition a déclaré sa propre victoire, plaçant le Venezuela au bord d’une crise politique.

Washington s’est immédiatement emparé de l’élection contestée. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé le gouvernement à procéder à une vérification du vote, puis a publié jeudi une déclaration déclarant l’opposition victorieuse et appelant à une « transition respectueuse et pacifique, conformément à la loi électorale vénézuélienne et aux souhaits du peuple vénézuélien ». Des membres éminents du Congrès, comme le sénateur Chris Murphy, démocrate du Connecticut, parcourent déjà le circuit médiatique pour saluer les actions de l’administration Biden pour défendre la démocratie au Venezuela.

Cependant, à la lumière de la victoire déclarée de Maduro et des conséquences chaotiques des élections contestées, la thèse selon laquelle la politique américaine a fonctionné au Venezuela reste fragile. Au lieu de cela, Washington a adopté une politique de sanctions intenses – mise en œuvre sous le président Donald Trump et largement poursuivie par le président Joe Biden – comme moyen de faire pression sur la population en général pour forcer Maduro à quitter ses fonctions. Cet objectif n’a jusqu’à présent pas été atteint, même s’il a dévasté l’économie du pays, entraînant la mort de dizaines de milliers de Vénézuéliens et forçant des millions d’autres à fuir – alimentant ainsi la crise migratoire à la frontière américaine.

« Comment pouvons-nous blâmer les demandeurs d’asile qui fuient le désespoir et la pauvreté si nous contribuons au désespoir et à la pauvreté auxquels ils tentent d’échapper ? » a déclaré le représentant démocrate Greg Casar du Texas à The Intercept. « En fin de compte, ce que nous avons constaté dans la pratique, c’est que nous n’obtenons généralement pas la liberté de la presse, les élections libres et équitables et la transparence que nous réclamons. Ce que nous finissons par avoir, ce sont des gens ordinaires plus affamés.

Casar a ajouté que l’approche américaine en matière de sanctions signifie que « nous nous condamnons à continuer à étrangler les économies des autres pays ». Nous faisons du mal aux gens de ces pays, a-t-il déclaré, « cela finit par nous faire du mal aussi parce que nous sommes tous interconnectés ».

Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, les sanctions sectorielles américaines contre l’industrie pétrolière du Venezuela ont contribué à l’une des contractions économiques les plus graves jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental.

L’administration Biden a temporairement autorisé un certain allègement des sanctions, assouplissant les restrictions pour permettre au Venezuela d’exporter davantage de pétrole et de gaz, en échange de la promesse d’« élections libres et équitables ». En avril, Biden a réimposé des sanctions plus larges, tout en autorisant l’octroi de licences au cas par cas.

"Sans les sanctions, le Venezuela aurait connu une grande crise économique au cours de la dernière décennie, mais cela aurait ressemblé davantage aux autres grandes crises économiques en Amérique latine et même de l'histoire antérieure du Venezuela", a déclaré Francisco Rodríguez, un Vénézuélien. économiste et professeur qui était auparavant chef du conseil économique et financier de l'Assemblée nationale vénézuélienne. "Cela n'aurait pas été comme ce que nous avons vécu."

Le célèbre anti-migrants Trump a approuvé les sanctions imposées par John Bolton contre le Venezuela malgré les mises en garde de nombreux responsables du gouvernement américain et d’autres pays d’Amérique latine qui ont averti la Maison Blanche que la région ne pourrait pas gérer la vague migratoire qui a suivi. Aujourd’hui, les Vénézuéliens constituent l’un des plus grands groupes de migrants à la frontière sud et en transit à travers l’Amérique centrale (en vertu des sanctions supplémentaires imposées par Trump et maintenues par Biden, en plus du tristement célèbre embargo de longue date, le nombre de migrants en provenance de Cuba a également augmenté). Mercredi, le président colombien Gustavo Petro a appelé l’administration Biden à mettre fin aux mesures « inhumaines », ajoutant que les sanctions ne feraient qu’engendrer davantage de faim et de violence.

Les sanctions sont devenues un outil de plus en plus populaire dans la politique étrangère américaine, car elles sont perçues comme moins coûteuses qu’une guerre pure et simple ou une guerre par procuration. Les experts des Nations Unies ont fait valoir que ces mesures coercitives équivalaient à une guerre économique et que les civils touchés par les sanctions « méritent les mêmes protections que les Conventions de Genève accordent aux personnes en guerre ».

Le Venezuela offre un excellent exemple de la manière dont les sanctions sont essentielles aux stratégies américaines de changement de régime. La sagesse conventionnelle veut que les citoyens vivant dans un contexte de déclin économique soient plus susceptibles de blâmer leurs propres dirigeants – dont ils peuvent constater les échecs – que les analyses économiques montrant l’impact des sanctions imposées par une puissance étrangère sur le PIB. Cette stratégie a été succinctement articulée dans un câble du Département d’État de 1960 concernant l’objectif de l’embargo sur Cuba :

« Si une telle politique est adoptée, elle devra être le résultat d'une décision ferme qui exigera une ligne d'action qui, tout en étant aussi adroite et discrète que possible, fera les plus grandes percées pour refuser de l'argent et des fournitures à Cuba, pour diminuer les salaires monétaires et réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement de l'État.. »

La seule manière de « s’aliéner le soutien interne » à Fidel Castro, affirmait le Département d’État, était de « provoquer un désenchantement et une désaffection fondés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques ».

Cela est valable pour Maduro, qui a directement fait campagne contre les sanctions américaines, mais qui a vu plusieurs années de difficultés économiques éroder les niveaux globaux de soutien à son gouvernement.

Les dirigeants de l'opposition vénézuélienne, en revanche, sont bien conscients que les sanctions économiques leur profitent électoralement, à condition qu'ils ne fassent pas de phrases soutenant la punition collective de leurs propres citoyens par les États-Unis. Dans une interview de juin, González Urrutia a faussement affirmé que le Les sanctions sectorielles imposées par les États-Unis sur une grande partie de l’économie vénézuélienne « ne sont pas dirigées contre le pays » mais visent simplement les responsables du gouvernement. Corina Machado, la militante conservatrice à la tête de l’opposition, a également affirmé à tort que Maduro était le seul responsable de la crise économique.

Alors que le Venezuela éclatait en manifestations au lendemain du vote, Rodríguez a fait valoir que l’influence des sanctions américaines pourrait durcir à la fois la position de Maduro et celle de l’opposition. « Le gouvernement est également intransigeant, bien sûr, mais je pense que cela rend la conclusion d’un accord beaucoup plus difficile, car l’opposition se considère soutenue par les États-Unis », a déclaré Rodríguez.

Les décideurs politiques pourraient ressentir le besoin d’intensifier les sanctions contre le Venezuela dans les semaines à venir à mesure que Maduro s’implique, en espérant que cela stimulera le changement qu’ils recherchent. Mais lorsqu’on lui a demandé si les sanctions imposées par les États-Unis finiraient par fausser le processus démocratique dans d’autres pays, Casar a reconnu que « cela finit par devenir vraiment compliqué, et il est difficile de voir où ce désordre nous mène ».

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Publié le 30 Mai 2023

Bonjour les amis,

Dimanche dernier il y eu en Espagne des élections municipales et régionales.

Ça a été une débâcle pour les socialistes à cause du nombre de municipalités et de régions perdues mais si on compte le nombre de voix la vraie débâcle est pour PODEMOS le partenaire gouvernemental de Pedro Sánchez, équivalent de FRANCE INSOUMISE de Mélenchon, qui tombe en dessous de 4%.

 

Ma région, celle de Valencia, a été reprise par la droite et, bien évidemment, j'en suis sincèrement désolé, d'autant plus que la droite valencienne s'était particularisée par un nombre très important de trames de corruption quand elle était au pouvoir et par la tentative de privatisation de la gestion de la santé publique.

La politique espagnole est vraiment très complexe à cause des fortes différences territoriales, et pour faire TRÈS TRÈS simple, ma lecture de ces résultats locaux de dimanche dernier est que les tensions permanentes au sein du gouvernement entre les modérés socialistes et les deux ministres de PODEMOS Ione Belarra et Irene Montero (que j'ai beaucoup critiqué moi-même dans des billets antérieurs pour leur sectarisme agressif et toxique), ont projeté une mauvaise image de ce gouvernement de gauche (baptisé par certains de gouvernement Frankenstein à cause de l'hétérogénéité des forces alliées), alors que ses résultats en termes économiques étaient plus qu'honorables (création d'emplois et revalorisation des retraites par exemple). Il y a eu aussi des concessions "judiciaires" faites à des forces séparatistes de gauche qui ont terni l'image du gouvernement et que la droite a exploité.

On peut dire que Pedro Sánchez, dimanche dernier, a été mitraillé dans des "tranchées" qui n'étaient pas les siennes. Il paie le prix de la coalition. Un prix que je considère un peu injuste car on avait retrouvé grâce à son action une certaine paix sociale et la tension était retombée dans les zones "séparatistes" comme la Catalogne ou le pays basque.

Pedro Sánchez en décidant d'anticiper les élections de Décembre en Juillet de cette année prend le taureau par les cornes, crée la surprise  et évite certains problèmes.

Au lieu de devoir affronter une révolte des barons socialistes qui ont perdu leur fief à cause de son gouvernement, il les oblige à se relancer en campagne. Il court-circuite une éventuelle crise interne, à court terme.

Par ailleurs les Etats-Majors des autres partis, au lieu d'analyser et d'évaluer les résultats du dernier scrutin, doivent déjà boucler certaines alliances rapidement pour les prochaines législatives. Ils ont 10 jours pour le faire et parvenir à des accords programmatiques et présenter des listes communes . Dans la gauche non-socialiste où il y a une myriade de petits partis c'est un peu la panique. Ces nombreux petits partis qui ne sont présents que dans certaines parties du territoire comme Madrid ou Barcelone sont nés de mouvances dissidentes de PODEMOS mais qui sont idéologiquement proches.

Du côté de la droite c'est bien plus simple. Il y a le Parti Populaire hégémonique (le PP), Ciutadanos parti centriste qui a été absorbé par le Parti Populaire et dont je viens d'apprendre qu'il renonce à se présenter aux prochaines élections tant il est affaibli et ne pèse plus rien, et VOX l'extrême-droite qu'on peut comparer au RN français. 

Pour le Parti Populaire l'objectif difficile c'est d'atteindre une majorité absolue qui lui permettrait  de s'affranchir d'une coalition avec VOX. A droite, et contrairement à la gauche, il ne peut y avoir qu'une seule configuration de coalition: c'est l'alliance du PP avec VOX et rien d'autre.

Il n'y a pas de cordon sanitaire en Espagne où VOX est déjà présent dans certains gouvernements régionaux tenus par la droite. On peut imaginer aussi un PP qui gouverne en solitaire sans avoir une majorité absolue de députés au congrès.

Théoriquement Pedro Sánchez va perdre ces élections anticipées mais il peut aussi espérer reconquérir une partie de son électorat. C'est quitte ou double...comme un joueur de poker.

Techniquement c'est bien joué ! En tout cas on peut lui reconnaître un certain panache.

Voici sa brève déclaration d'hier qui a duré 3 minutes.

 

 

Sur la photo ci-dessous Ione Belarra et Irene Montero, les 2 ministres de PODEMOS, agressives et sectaires, qui ont créé énormément de crispations qui sont probablement la cause de l'énorme dégringolade électorale méritée de PODEMOS.

L'Espagne se dirige-t-elle vers la fin d'un gouvernement de coalition de gauche?

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Espagne, #Pedro Sánchez, #PODEMOS, #Elections, #Politique, #parti socialiste

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Publié le 29 Avril 2019

Bonjour les amis,

Je suis assez satisfait du résultat des élections espagnoles, avec l'impression d'avoir échappé au pire, à savoir à une coalition de droite intégrant l'extrême-droite populiste de VOX.

La fragmentation de la droite en 3 partis a provoqué une débâcle historique du Parti Populaire qui dégringole de 137 à 66 députés. La droite divisée et radicalisée au lieu de ratisser large s'est autodétruite, atomisée...Le bilan à droite, tous partis confondus, se résume à une perte sèche globale de plus de 30 sièges. Et oui, la loi de Hondt est implacable.Plus on est divisé pour chasser sur les mêmes terres et plus on perd des sièges.

Il y a un 2 ème point important en Catalogne. C'est un parti indépendantiste ERC qui gagne les élections dans cette région mais la somme des voix séparatistes ERC+PdCat passe de 48% à 39%. On sort donc de la zone rouge et dangereuse.C'est un excellent résultat qui permettra à Pedro Sánchez d'obliger les séparatistes à accepter le dialogue.Je dirais même que pour le séparatisme catalan la victoire de ERC est une victoire à la Pyrrhus. Ils sont le parti le plus voté, certes, mais la cause qu'ils défendent a perdu du poids. Ils viennent de perdre 9 points !

Je résumerai ces élections en 2 points positifs:

1. La somme des 3 droites n'est pas majoritaire

2. La Catalogne a voté en faveur de son maintien en Espagne

Je terminerai en disant que finalement la crainte de l'extrême-droite a mobilisé la gauche.

L'Espagne, contrairement à l'Italie, ne cède pas au populisme et reste pro-européiste. La manoeuvre trumpienne de VOX n'a pas fonctionné, et votre serviteur en est ravi...

Si on m' avait proposé un tel résultat il y a 24 heures je l' aurais signé à deux mains. La catastrophe que je redoutais est évitée.

Le populisme de droite échoue en Espagne...

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Publié le 28 Mars 2019

Bonjour les amis,

Depuis le mois de Février a commencé un mégaprocès en Espagne au cours duquel sont jugés les principaux responsables des graves événements qui ont secoué la Catalogne lors de la célébration d'un référendum complètement illégal le 1er Octobre 2017.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_de_2017_sur_l%27ind%C3%A9pendance_de_la_Catalogne

Depuis ces événements il y a une énorme campagne en Catalogne des séparatistes pour faire croire à la communauté nationale et internationale que ces détenus sont des prisonniers politiques, alors que rien n'est plus faux.

Personne en Espagne n'est en prison pour délit d'opinion. L'actuel président de la Catalogne Quim Torra, par exemple, n'est pas en prison alors que chacun de ses propos sont des attaques contre l'Etat espagnol, alors qu'il a incité de manière publique les CDR (comités de défense de la république) à se manifester dans la rue.

Ces 12 accusés du procès actuel ne sont pas des prisonniers politiques mais des politiques qui sont en prison...Nuance ! Et ils le sont pour des faits d'une énorme gravité, pour avoir enfreint l'ordre constitutionnel, mais aussi les lois de leur propre parlement régional de Catalogne.

Même AMNESTY INTERNATIONAL qui est une référence en matière de droits de l' homme ne considère pas que ces détenus sont des prisonniers politiques au sens littéral du terme.

Ceux qui sont jugés, mis à part le fait d'avoir enfreint l'ordre constitutionnel, sont accusés également d'avoir détourné des fonds publics (que nous payons tous) pour organiser ce référendum illégal.

Les principaux chefs d' inculpation sont donc rébellion,sédition et détournements de fonds publics...

La semaine dernière 41 sénateurs français (de droite comme de gauche) ont signé une lettre reprenant la terminologie des séparatistes et dans laquelle ils accusaient l'Espagne de "répression politique".

Alors ces 41 sénateurs sont (de mon point de vue) assez ignorants, incohérents et assez irresponsables aussi.

Quant à Benoît Hamon qui viendra rendre visite à ces leaders séparatistes en prison, il ferait bien (de mon point de vue) de rester sagement chez lui et de ne pas venir donner à l'Espagne des leçons de démocratie.

Le procès est public, très médiatique, et le juge Marchena prend un soin extrême à ce que les droits de la défense soient rigoureusement respectés. Ce procès est un exemple du genre, un modèle de rigueur...

Aucune cour internationale de droits de l'homme ne pourrra l'annuler. J'en mettrais ma main au feu...

 

A Benoît Hamon, et à ces 41 sénateurs, je ne leur dirais qu'une seule chose.

Imaginez que demain un responsable politique corse, ou breton commence à appeler à la désobéissance civile et à dépenser de l'argent public pour organiser un référendum illégal d'autodétermination.

Pensez-vous que l'Etat français attendrait sagement la célébration du scrutin pour réagir ?

En Espagne les responsables ont été mis aux arrêts après les événements du 1er Octobre et après avoir été mis en garde de maintes fois par le tribunal constitutionnel.

En France, en Allemagne, ou en Italie, je gage qu'ils auraient été détenus bien avant, dès qu'ils auraient annoncé officiellement leurs intentions d'organiser un scrutin illégal. Un élu qui s'arroge des droits que la constitution ne lui donne pas commet l'un des pires crimes que puisse perpétrer un responsable politique.

En l'ocurrence c'est un miracle que ce crime n'ait pas débouché sur une conflagration civile. Le risque était bien réel.

Quant à ceux qui disent qu'il n'y avait aucune violence, je ne leur montrerai qu'une seule photo : celle d'une voiture de la Garde Civile pendant les journées insurrectionnelles du 20 septembre 2017.

L'insupportable ingérence de 41 sénateurs français dans les affaires intérieures de l'Espagne

Donc à Benoît Hamon et à ces 41 sénateurs je leur dirais ceci:

" Avec quel culot pouvez-vouz exiger de l'Espagne de ne pas condamner des faits qui seraient sanctionnés très durement dans votre propre pays ?".

Un peu de décence, messieurs !

Manuel Valls qui concourt cette année pour la mairie de Barcelone a affirmé que si Puigdemont s'était réfugié à Paris, la justice française l'aurait extradé et rendu aux espagnols.

Alors, ressaisissez-vous un peu, messieurs les 41 sénateurs.

 

 

Les 12 accusés du procés

Les 12 accusés du procés

Quant à ceux qui veulent comparer les 12 détenus à Nelson Mandela, ou à Gandhi, laissez-moi bien rire.

Mandela avait 99,9% du peuple noir derrière lui : ça lui donnait le droit de désobéir, et par ailleurs son pays avait été colonisé par les blancs. Rien de tout cela n'est vrai en Catalogne. Les séparatistes étaient minoritaires aux dernières élections légales, et par ailleurs la Catalogne, comme toutes les régions d'Europe n'a jamais été une colonie, ni même un royaume...L'Espagne s'est formée, comme tous les pays d'Europe par des systèmes d' alliances entre couronnes. Il en va de la Catalogne comme de la Bourgogne ou de la Bretagne...Toutes ces régions auraient pu se convertir en un pays à un moment de leur histoire mais l'histoire, justement, en a voulu autrement.

Bien évidemment, la situation catalane est extrêmement préoccupante et inquiétante. Le problème va devoir se résoudre de manière politique. Il y aura des élections générales en Espagne le 28 Avril prochain, et malgré la politique de main tendue de Pedro Sánchez la situation actuelle est complètement bloquée. Les séparatistes exigent en prérequis à toute négociation le droit à un référendum d'autodetermination, et ce droit nécessite une modification de la constitution qui ne pourra s'obtenir que grâce à une majorité parlementaire.

L'imbroglio est parfait...et cet imbroglio risque d'avoir une forte incidence sur le résultat des futures élections anticipées dans toute l'Espagne le 28 Avril prochain.

C'est justement à cause du problème catalan que Pedro Sánchez n'a pas pu faire voter son budget sans le soutien des forces nationalistes et qu'il a dissous l'assemblée législative pour aller vers de nouvelles élections.

Donc la question catalane est au coeur des débats en Espagne. Je dirais même plus : on ne parle que de ça !...Chaque parti politique se présente aux élections en indiquant quelle est sa position sur ce thème, et les électeurs vont trancher très prochainement.

Donc c'est vraiment pas le moment, en plein débat démocratique national, que Benoît Hamon vienne  s'ingérer de manière inopportune dans un dossier d'une énorme complexité dont il ne connaît probablement pas tous les ressorts et sur lequel il n'a aucune leçon à nous donner.

 

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Publié le 10 Octobre 2018

Bonjour les amis,

Franchement, et sans vouloir jouer les rabat-joie, je trouve que ce XXI ème siècle ne nous apporte pratiquement que des mauvaises nouvelles.

Brexit, Trump, Salvini, Viktor Orban et maintenant voila le Brésil sur le point d' élire Jaïr Bolsonaro qui est un vulgaire agitateur d' extrême-droite, un défenseur de la dictature militaire, un xénophobe déclaré, un machiste éhonté, un agité du bocal.

Alors, si vous ne le connaissez pas encore, voici dans cet article du FIGARO un florilège de déclarations délirantes qui nous ramène à l' âge des cavernes ( sans vouloir manquer de respect pour l' homme de Cro-Magnon qui était probablement bien moins monstrueux que Bolsonaro).

Lisez-donc ces déclarations qui se passent de commentaires...

J' ai vu à la télévision cette scène écoeurante, honteuse, quand Bolsonaro s'adresse à une députée pour lui dire qu' elle est laide et qu' elle ne mérite pas d' être violée par lui.

Cette scène je vous la remets en VO.

Or, cette scène, tous les brésiliens l' ont vu et pourtant cela ne les a pas empêché de donner une majorité presque absolue à Bolsonaro au premier tour.

Alors, je sais bien que les populistes ont le vent en poupe aux quatre coins de la planète et qu' ils savent profiter d' un monde en crise pour faire croire à leur électorat qu' il existe des solutions simples à leurs problèmes.

Malgré tout, il y a un gros malaise avec Bolsonaro. Cette scène honteuse et scandaleuse dont je parle devrait le disqualifier définitivement dans n' importe quelle démocratie digne de ce nom. Et si ce n' est pas le cas, cela veut dire qu' il y a un énorme problème d' instruction et d' éducation au Brésil qui fait qu' on ne peut pas considérer que ce pays ait atteint une réelle maturité démocratique.

Pour paraphraser Shakespeare je dirai que si quelqu' un comme Bolsonaro est en passe de gagner les élections  c' est qu' il y a quelque chose de profondément pourri au royaume du Brésil.

C' est d' autant plus triste et révoltant que ce pays nous a fait rêver dans les années 60. Le Brésil représentait l' espoir d' un monde meilleur et était l' exemple de pays émergeant qui aurait pu devenir un exemple pour tous les autres. Ce qui est en train de se produire là-bas aujourd' hui devrait alerter et préoccuper tous les intellos et tous les humanistes de la planète...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Brésil, #Bolsonaro, #Elections, #Politique, #populisme, #extrême-droite, #sexisme, #racisme

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Publié le 2 Mars 2018

Bonjour les amis,

La guerre froide n' a jamais cessé, et, en ce début de XXI ème siècle les réseaux sociaux fournissent aux russes un formidable champ d' action qui leur permet de manipuler efficacement une partie des masses occidentales, et ce,  à un très moindre coût.

En effet,les fabriques de fausses informations ne coûtent pratiquement rien et peuvent avoir des effets dévastateurs sur des scrutins dont on sait que le résultat sera serré.

L' ombre russe plane sur l' élection de Trump, sur le Brexit et sur tout ce qui peut déstabiliser l' Europe en général.

L' année dernière le gouvernement espagnol a dénoncé une ingérence russe dans l' affaire catalane.Même si officiellement les dirigeants russes font des déclarations pleines de neutralité bienveillante, les autorités espagnoles ont apporté des preuves auprès de l' UE du fait qu' en arrière-boutique les russes protégeaient de véritables usines à fake-news destinées à fournir de gros soutiens logistiques aux forces indépendantistes...L' affaire a été rapportée au plus haut niveau européen et a eu un large écho, à tel point que le parlement britannique a créé une commission d' enquête pour savoir si la GB a été victime d' attaques similaires lors  de la campagne sur le Brexit.

Votre humble serviteur qui passe pas mal de temps à naviguer sur les réseaux ne peut que témoigner de l' énorme activité suspecte au moment des événements en Espagne l' année dernière.Beaucoup de photo-montages et de faux documents qui circulent et dont la source n' est jamais dévoilée...

Et il se trouve que depuis plus d' un an , je revois le même type d' activités suspectes du côté italien où j' ai quelques contacts sur facebook. Encore une fois je vois fleurir nombre de faux documents traficotés dans le but d' affaiblir les partis institutionnels et aussi plein de vidéos montrant des incidents ( bien réels ceux-là) entre les italiens et des immigrés indélicats.En fait c' est un véritable raz-de-marée de vidéos ...( et là, je parle en tant que témoin).

A chaque fois, c' est pareil...Des forces occultes opèrent sur le net pour aider les partis populistes qui propagent des points de vue xénophobes comme ceux de la Lega Nord de Matteo Salvini qui a fait de la crise migratoire son grand cheval de bataille, et aussi pour aider les partis anti-système et surtout ceux qui sont anti-européens, anti-euro, comme le mouvement 5 étoiles fondé par l' agitateur démago-populiste Beppe Grillo.

Bien évidemment, ces messages peuvent avoir un effet de première magnitude dans un pays où le mécontentement et la frustration légitime du peuple frappé de plein fouet par la crise économique sont énormes.

Les élections législatives du 4 Mars en Italie méritent qu' on s' y arrête car si la somme en sièges des députés 5 étoiles et de la Lega Nord était supérieure à celle des partis institutionnels, une coalition de gouvernement serait alors possible...et dans ce cas, ce serait un véritable tremblement de terre pour l' Europe.Cela voudrait dire que les anti-européens et les frontistes ( semblables au FN)  pèsent plus que le reste.

Une telle victoire des anti-systèmes dans la 8 ème puissance mondiale serait pour les russes le triomphe de leur stratégie de déstabilisation de l' espace européen.

La situation est devenue tellement dangereuse que nombres d' observateurs politiques considèrent qu' en Italie une coalition entre Forza Italia ( de Berlusconi) et les forces de centre-gauche de Renzi serait un moindre mal.

Réponse à cette question le 4 Mars prochain.

En attendant je vous mets en lien un article de synthèse qui permet de bien mettre en perspective les effets de la désinformation russe.

A propos de Matteo Salvini, voici un portrait de cette figure montante de la politique italienne qui a changé le cap de son parti d' origine.La Lega Nord était un parti régionaliste en perte de vitesse fondé par Umberto Bossi pour séparer le Nord du Sud, et sous l' impulsion de Salvini, il est devenu le parti national qui veut rendre l' Italie aux italiens, avec une thématique très proche de celle du FN.

Notons que l' irresponsabilité des autorités européennes en matière d' immigration est du pain béni pour Salvini. Le malaise est réel en Italie.Les tensions avec les importantes populations récemment immigrées sont incessantes.La question migratoire est devenue la première préoccupation pour 30% des italiens, alors que nos eurocrates, pendant ce temps-là, continuent de vivre sur une autre planète...

Voici une chanson emblématique de cette Italie qui pense que cette émigration est une folie voulue par les dirigeants de l' UE et par les responsables italiens corrompus, et qui vilipende les jeunes italiens qui sont devenus mous, amorphes, et qui préfèrent laisser les travaux les plus pénibles aux immigrés, ces nouveaux esclaves des temps modernes.

Povia chante comment le discours angélique contre le racisme bloque toute la pensée sur les conséquences néfastes pour tout le monde de cette immigration incontrôlée...Une situation qui provoque selon lui un esclavage généralisé, tant  des populations immigrées comme celle des natifs qui seront forcés d' émigrer à leur tour...

Piova aime beaucoup la Calabre et connait bien cette région. Alors, sans vouloir lui donner complètement raison, je ne vous donnerai qu' un seul chiffre les amis:

 le taux de chômage chez les jeunes en Calabre est de 58,7 %...oui...oui...vous m' avez bien lu...Il n' y a que les petits territoires de Ceuta et Melilla qui font pire en Europe !

Je cite mes sources:

http://www.ansa.it/sito/notizie/economia/2017/04/27/disoccupati-sud-italia-doppio-media-ue_bca1ebab-3952-4b15-8a02-334f1aaa5cdf.html

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Russie, #Desinformation, #Espionnage, #Elections, #Politique, #Italie, #Espagne

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