Publié le 31 Août 2014

Bonjour les amis,

Suite à mon article d' hier j' ai reçu une longue réponse de mon ami patron d' une PME travaillant pour plus de 90% à l' exportation dans un domaine assez pointu et concurrencé.

Je vous livre donc sa réponse, et vous pouvez bien évidemment en commenter le contenu et

je vous incite même à le faire, histoire d' enrichir le débat.

Simplement je ne répondrai pas aux com' s car je ne peux pas quand même pas le faire à sa place...

Voici donc sa réponse ( j' ai simplement enlevé certains noms précis  par discrétion pour les intéressés):

 

Me revoilà l' ami.

Je viens de me mettre à jour avec la lecture de l’article sur le « décrochage de la France » et les échanges que vous avez eu sur ce sujet.

Je ne revendique pas non plus de mon côté une véritable expertise économique. Simplement quelques convictions (fortes !) liées à l’observation du fonctionnement économique de la planète et de son évolution sur plus de 30 ans de vie professionnelle, en particulier en tant qu’entrepreneur depuis près de 10 ans, qui plus est  pour une entreprise dont la survie ne dépend que de son positionnement à l’international.

En ce qui concerne les écarts constatés avec l’Allemagne, Je pense qu’il faut effectivement distinguer les causes majeures et les  éléments aggravants, comme le souligne assez bien l’article de JF Pelletier. C’est cette distinction qui fait souvent défaut dans les débats (cf vos échanges avec Rosemar)

 

Le goût pour l’innovation et la présence à l’international font partie des causes majeures. JF Pelletier développe assez bien ce phénomène avec notamment une présence d‘experts allemands dans tous les domaines auprès des pays en développement, expertise qui ouvrira forcément les portes aux entreprises qui vont ensuite exporter. Nous les avons aussi ces experts en France. Pourquoi ne sont-ils pas sur ce marché. Pas plus tard que le mois dernier, j’ai échangé avec  X. Il est professeur chercheur à l’université de Y dans le domaine de l’urbanisme. Il dirige une équipe de plus de 20 personnes (enseignants et élèves chercheurs). Je ne doute pas qu’on ce genre de département existe dans plusieurs universités françaises et donc au bout du compte, ça fait un paquet d’experts qui cherchent dans un domaine finalement assez spécifique .  Mais à la question qui m’est venue rapidement de savoir à qui profitait tout ce travail (couteux !), j’ai eu une réponse assez vague qui m’a laissé un peu sur ma faim. Or, on pourrait penser que ces questions d’urbanisme ont un caractère universel pour lequel ce genre d’expertise est exportable, non ? choix politique possible , non ?

 

Dans les causes ,sinon mineures, mais en tout cas plus secondaires, on va effectivement trouver les écarts de compétitivité mainte fois commentés (charges sociales, cout main d’œuvre , etc…) sur lesquelles je ne reviendrai pas. On peut également mettre dans cette catégorie les incitations qui sont également dans les mains du monde politique et du pouvoir de l’état, à travers divers forme d’aide et de loi.

Incitation à la recherche, à l’exportation. Loi en faveur de la participation des salariés aux résultats de l’entreprise ou de leur contribution à l’innovation comme mentionné dans l’article.

 

On voit bien que dans les 2 catégories, le rôle des  politiques et les options prises sur le long terme sont importants. Ils ont là un vrai pouvoir d’agir sur l’avenir d’un pays. Il faut juste , comme souvent dans ces cas-là, une vraie vision , un courage politique et ….une certaine distance par rapport aux préoccupations électorales qui nous pourrissent , en France en particulier, la vie au quotidien.

 

Mais en dehors de ces éléments d’ordre politique, il ne faut pas exonérer le chef d’entreprise de ses propres responsabilités :

·         Il a le devoir de donner à la recherche et l’innovation la place qui leur revient, même si il juge les aides de l’état insuffisantes.

·          Il a le pouvoir de récompenser significativement les employés qui trouvent et innovent.

·         Il a le pouvoir de faire profiter le personnel de la réussite de l’entreprise si celle-ci est au RDV.

 

Ces points sont trop souvent considérés comme optionnels en France par les chefs d’entreprise alors qu’il s’agit là de leviers majeurs dans le développement et la pérennité de notre économie.

L’innovation, subventionnée ou pas,  est très souvent récompensées par un succès sur les marchés , j’ai des exemples personnels. La participation financière du personnel au succès de l’entreprise est immédiatement récompensés par une meilleure productivité et l’adhésion au projet global du chef d’entreprise et , là aussi, j’ai des exemples personnels.

 

Je terminerai sur un exemple précis pour illustrer à la fois le pouvoir respectif du chef d’entreprise et le rôle de l’état pour infléchir significativement la tendance dans un des domaines cités.

 

Je crois que c’est De Gaulle (Charles de son prénom) qui avait instauré sous forme de loi la « participation financière des salariés » aux résultats de l’entreprise. Il s’agissait, par un calcul assez compliqué déjà à l’époque, de redistribuer une partie des bénéfices de l’entreprise aux salariés. Bien entendu, le système a été décrié en son temps par la majorité des entreprises avec le soucis de trouver rapidement des parades pour minimiser les effets de cette loi « anticapitaliste ».

Depuis, le système a fait son chemin et les entrepreneurs les plus lucides ont vite compris le caractère motivant que pouvait avoir ce dispositif de complément de salaire. Sans entrer dans le détail des modalités de calcul, disons simplement qu’il permettait de distribuer 100 dans les poches du salarié pour un cout de 100 pour l’entreprise. En gros, pas de charges sociales et pas d’impôts pour cette « cerise sur le gâteau » qui pouvait prendre des proportions plus que significatives. Pour mémoire, je rappelle ici que , en ce qui concerne les salaires nous étions dans les années 70  à une dépense de 125 pour l’entreprise pour un net de 90 pour les employés (avant impôts) et que nous sommes aujourd’hui dans un rapport affolant de 145 / 78 !!!!.

Plus que jamais, « la participation » s’avére donc être un outil particulièrement intéressant qui combine la volonté du chef d’entreprise et une démarche incitative de l’état. Je l’ai moi-même développé à plusieurs reprises, y compris évidemment chez PMX où j’ai certaines années distribué des sommes plus que significatives qui ont évidemment produit leur effet motivant au fil du temps.

Seulement voilà, c’était trop beau et l’état, dans sa quête d’argent « au plus simple » a progressivement rogné sur cet avantage qui profitait à tous et à l’économie en général et nous sommes maintenant dans un rapport 120 / 90 (au lieu des 100 / 100 d’origine) pour cette forme d’intéressement. Nous nous rapprochons donc progressivement du système en place pour les salaires jusqu’à tuer très probablement à terme cet belle idée de participation .

 

J’aime bien cet exemple qui  résume assez bien le rôle amplificateur que peut avoir l’état à partir du moment où  la volonté d’entreprendre est là …où l’inverse .

 

La poule et l’œuf …on n’en sort pas finalement

 

Voilà donc ma contribution du jour.

A bientôt l’ami et au plaisir de te lire

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0

Publié le 30 Août 2014

Bonjour les amis je vous communique un article que j' ai proposé sur agora, suite à un échange parfois vif avec Rosemar et auquel Fatizo m' a répondu également par mail, avec pour tous les deux des points de vue comme toujours intéressants.Cher Fatizo je n' ai pas osé publier ta réponse mais bien évidemment je t' incite à le faire dans les commentaires.

 

Le gros débat en France sur le changement de politique attendu me fait sourire tristement.La France est en plein décrochage face à son puissant voisin allemand avec un déficit commercial record.Croire qu' on peut infléchir la politique de l' Allemagne , et par exemple l' obliger à mettre la question sociale au centre des débats est un leurre tant que nous serons aussi faibles et dépendants...Peut-on imaginer que les mexicains puissent obliger les américains à injecter du social dans leur politique ?...Et bien, toutes proportions gardées c' est ce qui risque de nous arriver...au rythme où vont les choses dans 10 ou 15 ans nous ( et les autres pays du sud et de l' Est de l' union européenne) serons les mexicains de l' Allemagne.La chancelière se balade en Europe en distribuant des bons points à droite et à gauche comme durant le dernier sommet Merkel-Rajoy de la semaine dernière dans une position de suprématie inimaginable il y a 30 ans encore.La création de l' Euro tant désirée par Mitterrand était censée nous prémunir de tout cela, et l' échec est complet.
Lisez l' article ci-joint de Benjamin Pelletier très instructif sur les raisons de notre manque de pénétration sur les marchés et qui vous fera comprendre que toutes les batailles sémantiques autour de l' esprit de la gauche perdu ou à reconquérir sont vaines quand on est devenu aussi faible.

http://gestion-des-risques-intercul...

 Balances-commerciales-All-et-Fr-4.png

 

 

Seuls des programmes stratégiques ambitieux capables de reconquérir des marchés pourront à terme nous permettre de reprendre notre place et de défendre les valeurs humaines et sociales auxquelles nous sommes tant attachés.Si la France n' est pas capable de rééquilibrer ou de freiner son déclin l' idée même d' une Europe sera remise en question...Pour l' instant les allemands peuvent dormir tranquilles:la France est un bon client qui vit dans le déni de son propre déclin,et qui paie plutôt bien...et en plus ils sont tellement orgueilleux et plein d' amour-propre qu' ils ne reconnaissent même pas l' étendue de leur désastre et du fossé qui les sépare de leur puissant voisin.Il y en a qui mettent les motifs de la suprématie allemande sur le compte de leurs faibles coûts salariaux, des mini-jobs, de la main d' oeuvre bon marché venue de l' Est et de leur natalité:tout cela est vrai bien évidemment mais n' explique pas pourquoi ils sont de loin les premiers en termes d' innovations technologiques, de qualité et de pénétration des marchés à l' extérieur...Ça fait 60 ans qu' ils nous dament le pìon ( si c' était une finale de foot, je dirais que pendant que nous, nous mettons un but ils nous en claquent 10) .En France j' entends souvent de arguments de mauvaise foi à la limite du chauvinisme.Notre pays au lieu de se fixer sur les gros vilains défauts de son voisin devrait s' attacher à comprendre ce que celui-ci fait mieux qu' elle, et pourquoi en Allemagne on produit des choses qu' en France on ne sait pas faire.L' article que j' ai joint donne quelques pistes sur ce sujet et explique que rien n' est dû au hasard, et qu' il existe outre-Rhin des puissants leviers en amont qui permettent à la technologie allemande de bien s' exporter et aussi de fortes incitations financières à l' innovation technique.

A chaque fois qu' il m' arrive de parler des excellents résultats de l' économie allemande à des français, la réponse commence toujours par " Oui, mais....oui, mais" et ça devient forcément extrêmement agaçant.

A force de vouloir minimiser systématiquement les qualités de son adversaire/partenaire, on prend le risque de devenir un peu idiot, de se laisser distancer et de glisser lentement mais sûrement vers un déclin inéluctable.Cet orgueil franchouillard doit faire sourire beaucoup de monde en Allemagne ou en Suisse.

Enfin quand on analyse l' énorme déséquilibre du commerce avec l' Allemagne il ne faut pas perdre de vue que celle-ci fait encore pire avec le reste de ses partenaires notamment du Sud ou de l' Est...Et là, inévtablement se pose la question du futur même de l' Europe : la France est le pays le mieux placé pour mettre un coup d' arrêt à cette dérive.Le seul pays pour qui les préoccupations sociales de bien-être sont aussi importantes que les performances économiques.Mais que se passe t' il ? Au lieu d' identifier un danger énorme qui risque de l' engloutir et d' essayer de s' en prémunir au plus tôt, la France vit dans le déni...fière de sa gloire et de sa grandeur passée, et ne soupçonnant pas que celle-ci se réduit comme une peau de chagrin...

Moi qui n' ait jamais voté à droite je pense beaucoup à De Gaulle ces temps-ci.Qu' est-ce que le grand Charles penserait de tout ça s' il revenait en 2014 ? que dirait-il des dirigeants successifs qui ont gouverné la France ?

Je me hasarderai à donner sa réponse...la même que donne l' ingénieur Lino Ventura dans" l' armée des ombres" au sujet des responsables de l' armée française lors de la débâcle de 40 :

" Des Jean-foutres ! "

NB:Pour éviter de me faire taper dessus inutilement l' auteur signale aimablement à ses gentils lecteurs qu' il n' a aucune connaissance spécifique en économie, qu' il est né sur le sol français, qu' il est d' origine italienne et que maintenant il vit en Espagne.L' auteur suit de loin l' actualité française et est préoccupé de voir son pays natal se laisser distancer par la puissante Allemagne tout en continuant ses petites guerres des chefs intestines et médiocres qui ne font que l' enfoncer chaque jour un peu davantage...le complexe d' ASTÉRIX en quelque sorte.

Bonne fin de journée les amis...c' était mon coup de gueule de la semaine 

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0

Publié le 27 Août 2014

Bonjour les amis,

Me voici rentré de mon séjour en pays le Loire.Une semaine exceptionnelle de beau temps qui m' a permis de visiter dans les meilleures conditions possibles Amboise et le manoir du Clos-Lucé ( merci Lapine de tes sages conseils), Chenonceau,Chambord, Blois, les bords de Loire,une maison troglodyte où nous fûmes invités à passer une soirée très conviviale entre petits mets et bons vins, Tours et sa magnifique cathédrale ainsi que sa vieille ville...En même temps j' ai eu l' impression de vivre dans une autre France plus radieuse, souriante et tournée avec optimisme vers son avenir: impression probablement trompeuse mais c' est exactement le genre de sensations que je recherchais et dont j' avais besoin pour ces vacances très courtes.Il fallait me régénerer les neurones et oublier toute la m.... que nos journaux télévisés balancent du soir au matin.

Je repensais à l'article de Rosemar: la France est vraiment un beau pays avec une variété et une grande richesse de paysages...et aussi je retrouvais un peu de cette France havre de paix et de prospérité que j' ai quitté en 89 et qui continue de vivre parfois plus dans mon esprit que dans la réalité.

Un dernier commentaire:je suis toujours aussi surpris d' entendre parler certains jeunes arabes qui sont nés sur le territoire français avec l' accent de leurs parents ou plutôt de leurs arrière-grands parents.Sur ce point, je donne raison à Alain Glucksman: il y a là quelque chose de vraiment pas normal qui a de quoi interpeller...ça me paraît aussi incongru que si moi j' avais maintenu l' accent italien de mon père alors que je suis né sur le sol français...Bien évidemment il ne faut pas généraliser mais je constate in-situ que le phénomène perdure, dirais-je...

 

A l' aller, je me suis arrêté à Biriatou en territoire basque français, et au retour à Hondarribia en territoire basque espagnol.Deux régions magnifiques également, et là, mes amis on sent tout de suite la différence.En France tout le monde parle français alors que de l'autre côté de la frontière la langue basque est omniprésente dans les conversations qu' on entend ici ou là, dans la rue ou dans les bars:bien évidemment la langue basque a un caractère officiel en EUSKADI ( et obligatoire pour ceux qui veulent être fonctionnaires par exemple...un peu comme en Suisse avec ses 4 langues)...Le pays basque est sans doute la région espagnole qui se porte le mieux économiquement, et, là encore, il n'y a a pas de hasard car cette société est plus dynamique, mieux gérée et moins tournée vers les activités spéculatives que le reste de la péninsule. Au pays basque c' est la richesse industrielle et l' économie " réelle" qui prévalent...Par ailleurs,il n' y a presque aucun scandale connu de corruption chez les basques alors que dans le reste du pays,je sors mon joker....Comme me dit une bonne amie, "le basque a un caractère noble" !

 

Enfin retour chez moi, dans le levante espagnol, où une copine m'a envoyé via le net un petit documentaire génial qui me transporte au coeur des traditions populaires, des danses ( saltarellas et tarentelles) et musiques du Sud de l' Italie...

Un documentaire de 10 minutes de bonheur qui m' ont rappellé les baptêmes, communions et mariages de mon enfance où, tôt ou tard, on se mettait à danser la tarentelle...des souvenirs de fêtes familiales en Calabre également.

Bref un document qui m' a plongé dans l' Italie de mon coeur sans que je m' en rende compte, une sorte de madeleine de Proust qui m' est remonté à la gorge sans prévenir et qui m' a presque mis les larmes aux yeux ( c' est l' âge me direz-vous, c' est normal, je deviens nostalgique...).

Je vous présente donc ce document d' une rare authenticité:malheureusement il est sous-titré seulement en italien ( en activant le menu) mais vous arriverez à en comprendre un peu le sens général,notamment quand le vieux papi raconte que ces traditions populaires étaient presque disparues et puis, que les jeunes générations ont finalement pris le relais...

 

 


 

 

 

 

PS nº1 : j' ai oublié de citer La Rochelle où je me suis arrêté sur la route du retour...un détour qui valait la peine bien évidemment...encore une fois, le beau temps accompagnait !

PS nº2: La visite des châteaux m' a donné envie de me lancer dans la saga des FORTUNE DE FRANCE de Robert Merle...mais encore une fois j' ai beaucoup de lectures en retard et je me disperse énormément....

PS nº 3: j' ai oublié de m' acheter un beau béret basque à Hondarribia...je m' en veux...mais je m' en veux  !!!

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0

Publié le 13 Août 2014

Les temps changent et ne sont plus ce qu' ils étaient.La mafia a toujours été connue pour son extrême discrétion.Elle n' aimait pas s' afficher : on revoit tous cette scène du film " Le parrain" quand Barzini envoie l' un de ses sbires arracher un appareil photo des mains d' un photographe indélicat pour détruire lui-même de ses propres mains ( sans mauvais jeu de mots) la pellicule.

Dans la réalité on se souvient également du capo sicilien Bernard Provenzano dont la police ne possédait aucune photo depuis plus de 44 ans... C' était devenu comme un personnage mythique..y' en a qui l' avaient vu , d' autres pas...Une espèce de fantôme qui régnait de manière occulte sur l' île.Il fut finalement arrêté le 11 Avril 2006.

Ce silence, cettte discrétion, cette omertá, c' était l' essence même de l' "honorable société" dont tout le monde supposait qu' elle tirait bien des ficelles mais sans la moindre ostentation. Finalement, la seule chose qui confirmait l' existence d' une société délinquante et organisée c' était le nombre de cadavres laissés ici ou là de manière régulière et sans la moindre explication pour les profanes.

the-godfather-1.jpg

Mais maintenant les temps changent, et les jeunes mafieux palermitains aiment utiliser les réseaux sociaux tels que facebook, instagram,tweet, etc ...pour s' afficher de manière très ostentatoire avec leurs yachts, leurs petites amies de luxe, leurs petits copains, leurs tatouages et leurs lunettes de soleil.

dom1407502678_691351_1407521673_noticia_normal.jpg

Par exemple l' un d' entre eux, petit scarface des périphéries de Palerme, cheveux noirs et gominés, pectoraux bien dépilés, fréquentant les gymnases s' est amusé à mettre en ligne une vidéo de la fête qui le consacrait chef local de son quartier l' arennella de Palerme.

Il avait même écrit " Bienheureux ceux qui sont poursuivis par la justice car le royaume des cieux leur appartient"...Personnellement,je les soupçonne d' avoir regardé en boucle un peu trop longtemps Samuel Jackson dans Pulp fiction.

pal1407502678_691351_1407503376_sumario_normal.jpg

Ils profitent des réseaux pour intimider de manière à peine codée ceux qui ne veulent pas se soumettre, et pour faire étalage de leur pouvoir.Ils sont bien évidemment extrêmement dangereux sous leurs airs de beaux gosses mal élevés.

Ce manque de précautions élémentaires est une aubaine pour les carabiniers qui peuvent suivre sur la toile, leurs affinités,leurs tensions et leurs rivalités....

Malgré tout on ne peut qu' être sidéré par tant de fanfarronnerie affichée.On a l' impression que la seule chose qui leur manque c' est de pouvoir tourner dans les clips musicaux de Pittbull ou dans les films de Tarantino.

Je ne peux m' empêcher de penser au juge Giovanni Falcone qui doit se retourner dans la tombe, et qui dans ses pires cauchemars, n' avait jamais dû penser qu' une telle dérive serait un jour possible.

Finalement c' est un juste retour des choses : le cinéma s' est tellement inspiré des voyous que tôt ou tard ceux-ci s' inspireraient du cinoche...

Pour ceux qui veulent en savoir plus je conseille la lecture de cet article un peu plus documenté d' EL PAIS et qui a servi à la rédaction de ce petit billet

http://elpais.com/elpais/2014/08/08...

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0

Publié le 13 Août 2014

      Notre capitaine s' en est allé...


1653352_10204415764498883_1712907870926440424_n.jpg

O Captain! My Captain!
O Captain! My Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

 

O Captain! My Captain! rise up and hear the bells;
Rise up — for you the flag is flung — for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths — for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.

 

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip the victor ship comes in with object won
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.







Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre voyage effroyable est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.

 

Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches.
Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille,
Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde,
Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent:
Ici, Capitaine ! Cher père !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.

 

Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.
Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas lugubre,
J'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.


J' aimerais juste ajouter quelques vers de Ferré

Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes




La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes

Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé

La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche

L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune

Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions

N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres

Les plus beaux chants sont des chants de revendication

Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!



Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0

Publié le 13 Août 2014

Bonjour les amis,

Mon père est né le 13 août 1940, se prénommait Fiore et il aurait eu 74 ans aujourd'hui.

Il adorait la France mais, comme beaucoup d'expatriés de son pays, il était resté italien jusqu'au bout des ongles.

Il aimait la vie, l'amour, l'amitié, les plaisirs de la table, les vins, les chansons et...Pavarotti.

papa-tenant-Alex-communion-Flo.jpg

Il y a une petite anecdote au sujet de Pavarotti. Une fois, papa était allé accompagner avec son bus des gens du valenciennois pour les amener voir le programme de Jacques Martin au théâtre de l' Empire à Paris. Le programme passait en direct à la télé, avec entre autres ce jour-là Luciano Pavarotti. Et du coup mon père a pu en profiter pour voir et entendre sur scène son idole favorite en direct-live. Il était extrêmement ému et lorsque Pavarotti a profité de son passage sur scène pour saluer au micro de Jacques Martin tous les italiens qui sont en France, mon père qui était dans le public lui a crié spontanément " anche in sala" , ce qui veut dire: " et dans la salle également !".

Ma mère qui, à 200 km de là, suivait le programme à la télé, a bien entendu ce cri mais sans toutefois savoir qu'il s' agissait de son mari qui s'exclamait de cette façon.

Aujourd'hui encore j'ai fait des recherches sur le net pour essayer de retrouver ce programme car je suis sûr qu'on y entendrait la réaction enthousiaste de mon père.

Cette petite histoire m'a été racontée par ma mère d'un côté...et par mon père de l' autre, mais, finalement, moi je ne l'ai jamais entendu ce cri d'enthousiasme...Je l'imagine simplement. Je l' imagine vraiment bien !!!

Ça lui ressemblait tellement ! Pour lui ce jour-là, ça a dû être une overdose d' émotions...

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Repost0