Publié le 30 Août 2025

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui vient compléter mon article antérieur consacré aux mémoires de BAJANOV sur la personnalité de Staline.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2025/08/le-temoignage-edifiant-de-boris-badajov-sur-la-personnalite-de-staline.html

Dans cet article mis en lien ci-dessus Caius m'avait envoyé dans son commentaire une conférence d'Henri Guillemin qui est tout à fait passionnante et qui rectifie un certain nombre d'idées reçues.

Je vous invite à l'écouter de bout en bout: c'est plus captivant que n'importe quel film à l'affiche en ce moment.

Guillemin dresse un portrait assez nuancé de Staline qui permet de mieux comprendre le complexe qu'il nourissait vis-à-vis des leaders charismatiques de la révolution de 17.

Une fois arrivé au sommet du pouvoir lui, Staline, instaurera le culte à sa propre personnalité. Guillemin  nous montre que Staline, au fond, ne se prenait pas vraiment pour un Dieu, mais plutôt qu'il s'était plu voire amusé à en donner l'image à son peuple.

Dans cette conférence Guillemin revient sur 2 épisodes historiques sur lesquels il porte un autre jugement que celui qui a été inculqué dans le monde occidental.

Point numéro 1: - LE PACTE GERMANO-SOVIÉTIQUE ( à 17 minutes sur la vidéo).

Le pacte germano-soviétique fût perçu comme une trahison des soviétiques de la part des alliés anglo-saxons mais en fait l'acceptation de ce pacte était la seule réponse possible de Staline qui avait bien compris qu'il était complètement trahi par les occidentaux qui ne lèveraient pas le petit doigt pour l'URSS. Ce pacte était pour Staline la seule manière de survivre et la responsabilité première de sa signature ne lui en incombe donc  pas. C'était du pragmatisme, du réalisme...On ne peut certainement pas lui reprocher de ne pas avoir été idiot.

Point numéro 2:- LA GUERRE FROIDE ( à 23 minutes ur la vidéo).

Contrairement à une idée reçue la guerre froide a été initiée par les américains. Les soviétiques qui ne disposaient pas de l'arme nucléaire au sortir de la 2 ème guerre mondiale ne représentaient aucun danger de non-respect des accords de Yalta. C'est bien le camp américain qui va provoquer des déséquilibres en installant, entre autres, des bases en Turquie qui est un pays qui a une frontière commune avec l'URSS.

Au sujet de l'Otan Guillemin raconte une anecdote amusante (à 42 minutes sur la vidéo). Louis Joxe fut mandaté auprès de Staline pour lui présenter le projet de l'Otan. La présentation de Joxe était très trompeuse et faussement alléchante. Louis Joxe laisse entendre à Guillemin qu'il avait lui-même du mal à croire aux arguments qu'il avançait à Staline. Je vous laisse découvrir sur la vidéo la réaction assez drôle et pleine de malice de Staline...

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Publié le 29 Août 2025

Bonjour les amis,

Une de mes amies a eu la bonne idée de me prêter un livre de Boris Bajanov publié en 1977 et intitulé BAJANOV RÉVÈLE STALINE.

 

Le témoignage édifiant de Boris Bajanov sur la personnalité de Staline...

Voici la présentation de l'éditeur:

Au soir de sa vie, Boris Bajanov se décide à parler et il apporte le témoignage unique de celui qui, pendant plusieurs années, entrait librement dans le bureau de Staline et l'a vu éliminer ses rivaux : Trotski, Zinoviev, pour devenir maître absolu de l'U.R.S.S. Né en 1900, Bajanov connaît une carrière fulgurante, due à son génie d'organisateur. C'est à vingt-trois ans qu'il est nommé collaborateur particulier de Staline, avec le titre de «secrétaire du Politburo». Il organise toutes les séances de cette instance suprême du Parti et connaît tous les secrets. Bajanov voit de près Molotov, Zinoviev, Trotski, Kaménev, Boukharine, Litvinov, Iagoda, Radek... Il découvre peu à peu un pouvoir qui se fonde sur des dizaines, des milliers, bientôt des millions de morts. Comme dans Shakespeare, le bouffon côtoie le tragique. Les affrontements entre grands personnages du régime donnent souvent lieu à des scènes burlesques.
En 1928, Bajanov fuit l'U.R.S.S., et son escapade, par l'Iran et l'Inde, est à elle seule un roman. Émigré en France, il réussit à échapper aux tueurs de la Guépéou. Au secrétariat du Politburo, il est remplacé par Malenkov, qui succédera à Staline.
Chaque page de ce livre étonne, tant la vérité vue de près peut être inimaginable.

La présentation du livre est tout à fait correcte. On navigue sans cesse entre la tragédie et la bouffonerie avec toute une galerie de personnages profondément immoraux, certains d'entre eux. comme Grigori Kanner, étant par ailleurs des monstres criminels sans le moindre scrupule.

Le livre de Bajanov nous plonge au coeur de la lutte de succession pendant la maladie de Lénine et à sa mort.

Bajanov nous décrit un Staline profondément inculte, mauvais orateur, souvent rustre, qui n'est pas vraiment intelligent mais plutôt rusé, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Rien ne semble le passionner si ce n'est la soif de pouvoir.

Staline était extrêmement roublard. Au dire de Boris Bajanov, il disposait de quatre téléphones, et, dans l’un des tiroirs deson bureau, un autre était caché qui lui permettait d’écouter les conversations de dizaines de dirigeants communistes parmi les plus influents : sans passer par le standard du Kremlin, il avait directement accès à toutes les informations, ce qui devait l’alerter sur toute manigance ou complot dirigé contre lui . Ses secrétaires particuliers, comme Lev Mekhlis et Grigori Kanner, mettaient à exécution ses desseins les plus douteux. Avec ses adversaires, il était impitoyable : lorsque Kamenev l’interrogea sur la façon d’obtenir la majorité au parti, il lâcha d’un ton méprisant :

« Vous me demandez ce que j’en pense ? Eh bien, pour moi,savoir qui vote quoi n’a aucune espèce d’importance. Ce qui est primordial, c’est le décompte des voix et la publication des résultats! ». Il sous entendait par là qu’il s’attendait à ce que l’appareil du parti truque le vote s’il se révélait être en sa défaveur.

Staline, contrairement à Trotski, ne fera jamais preuve du moindre courage lors des épisodes qui amèneront la révolution russe de 17. Petit propagandiste révolutionnaire il se tient toujours prudemment à l'arrière-plan.

Mais ce qui frappe dans le témoignage de Bajanov c'est que les nombreux défauts de Staline, qu'il décrit très bien, finissent par servir ses desseins.

Lénine l'avait introduit au comité central car il ne craignait aucune concurrence de la part de cet homme peu cultivé et politiquement sans envergure. Mais c'est pour cette même raison que Zinoviev et Kamenev l'ont fait secrétaire général du parti: ils le considéraient comme politiquement insignifiant, voyaient en lui un adjoint commode, mais non un rival. 

Donc, c'est grâce à son apparente médiocrité et incapacité qu'il s'alliera les appuis de tous ceux qui prétendront succéder un jour à Lénine. Mais c'est lui qui, à la fin, deviendra le maître incontesté du Kremlin.

Dans le livre de Bajanov, tous ceux (ou presque) qui permettront à Staline d'accéder au pouvoir finiront soit fusillés, soit avec une balle dans la nuque lors des purges de 1938. On est parfois pris de vertige et atteint littéralement de nausée à la lecture de ce bouquin...

Tout collaborateur de Staline au courant de secrets inavouables se retrouve de facto en danger, et tôt ou tard, Staline le fera disparaître car il pourrait devenir un témoin gênant. Rarement dans l'histoire de l'humanité un tyran sera entouré de collaborateurs aussi serviles, la servilité étant la seule manière de survivre dans le système stalinien.

En lisant ce livre on pense à la chanson de Béart: " Le premier qui dit la vérité, il doit être éxécuté..."

Et quand on parle d'éxécutions sous Staline on ne parle pas que de quelques cas. Il est le plus grand criminel de tous les temps avec Hitler.

Un dernier détail. Hitler était un monstre sanguinaire mais savait être reconnaissant avec ses plus proches collaborateurs (qui étaient aussi monstrueux que lui).

Rien de tel avec Staline qui était profondément et viscéralement déloyal même, et surtout, avec ceux qui s'étaient sacrifiés pour lui.

Bajanov dans son livre lui prête cette phrase abominable:

" La gratitude est une maladie dont souffre les chiens".

PS: Boris Bajanov dresse des portraits très différenciés des leaders de la révolution russe qui n'ont pas du tout la même approche de ce que doit être le processus révolutionnaire. Mais dans son témoignage il y a un point commun qui frappe l'esprit: tous les leaders, que ce soit Lénine, Staline, Trotski, Zinoviev, Kamenev, etc... considèrent qu'une personne jugée contre-révolutionnaire mérite la peine de mort. Rien que ça ! Et, à l'époque, il ne fallait pas grand-chose pour être considéré comme contre-révolutionnaire.

PS nº 2 : Les premières révélations de Badajov sur la nature de la tyrannie stalinienne furent publiées en France en 1930. Il faudra attendre 1956 pour que lors du XX ème congrès du PCUS soient reconnus timidement une petite et infime partie de ces crimes qui sont aujourd'hui estimés entre 10 et 20 millions si on compte les éxécutions, les décès dans les goulags , les famines provoquées par l'homme et les déportations massives. 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #URSS, #Staline, #Crimes, #Trotski, #Lénine, #Dictature, #communisme, #purges, #Bajanov

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Publié le 25 Août 2025

Bonjour les amis,

Vous avez sans doute encore en mémoire une des scènes du film de Stanley Kubrik, 2001: L'ODYSSÉE DE L'ESPACE, quand l'ordinateur de bord HAL décide délibérement de tuer un des astronautes car il a peur que les hommes, de par leur imperfection, mettent en danger sa mission...

Ce film sorti en 1968 nous mettait déjà en garde contre une intelligence artificielle capable d'échapper des mains de ses créateurs.

Revenons en 2025 maintenant. On a appris récemment que le chatBot Grok, l'une des IA développées par Elon Musk, a dû être débranchée car il a commencé à émettre des drôles de commentaires, faisant par exemple l'éloge de Hitler. On pouvait toujours se rassurer en pensant que la cause du problème est humaine et se trouvait dans les algoritmes de Grok retouchés par les ingénieurs pour les rendre davantage en accord avec les théories et manières de penser pour le moins discutables de leur grand patron. Soit !

Je vous invite maintenant à écouter cette mini-chronique sur Europe 1 qui relate 2 incidents pour le moins inquiétants. Cette fois-ci on n'est plus dans un film de science-fiction.

 

Il y a d'abord cette IA, nommée Claude 4 et développée par la société Anthropic. Alors que les ingénieurs menaçaient de la débrancher, l'intelligence artificielle a tout simplement fait du chantage à un ingénieur en le menaçant de divulguer une supposée liaison extra-conjugale. Un comportement presque humain, donc vicieux, qui n'étonne pas François Stephan, directeur général de l'ECE, école d'ingénieur en intelligence artificielle.

Autre exemple, chez un deuxième géant de l'intelligence artificielle, OpenAI. Une IA a essayé de se télécharger sur des serveurs extérieurs sans l'autorisation des ingénieurs. Et une fois prise la main dans le sac, l'IA a tout simplement nié son comportement, un petit peu comme un enfant pris sur le fait. Une nouvelle illustration des dangers de l'IA selon François Stephan.

Alors on pourra toujours penser que l'IA n'invente rien, qu'elle fait appel à ses bases de données pour commettre des infractions, PAR IMITATION de l'homme, y compris dans ce qu'il a de plus monstrueux.

Sauf que si l'IA est capable de nous imiter dans nos pires penchants humains sans qu'il n'y ait de solides garde-fous capables d'empêcher qu'elle ne franchisse de telles lignes rouges inadmissibles, ça la fout très très mal.

Sans vouloir verser ni dans le catastrophisme, ni dans l'angélisme, ces deux incidents indiquent clairement que les mesures de sécurité sont complètement déficientes. Cela n'aurait jamais dû se produire, or ça s'est produit.

Dès le départ les IA devaient être de simples outils performants, au service de l'homme, mais ils posaient aussi une question essentielle qui apparaissait déjà dans le film de Kubrik.

Quelle place réserveraient-elles à l'homme? Est-ce que l'homme aurait encore une importance dans leurs équations?

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'en 2025 la question est très loin d'être résolue.

Année 2025 ou quand les IA commencent à mentir, à tricher, à manipuler...

PS: A bien y penser, même le cadre juridique dans lequel interviennent les IA n'est pas encore bien défini. Jusqu'à quel point sont-elles responsables et redevables devant la justice? Il faudra déjà commencer par là...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Intelligence artificielle, #IA, #Liberté, #Danger, #Humanité, #Justice, #mensonge, #chantage

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Publié le 19 Août 2025

Bonjour les amis,

Je ne fais pas de vrai billet aujourd'hui mais je vais juste partager un article de Masha Gessen dans le New York Times.

Julie Drolet a mis en ligne sur facebook une traduction française que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous avec le titre suivant:

UNE BRÈVE NOTE SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE LA NÉGOCIATION ET L'EXTORSION.

Effectivement nous assistons à une perversion des mots dans les médias et quand on y parle de "négociation" il faut comprendre "extorsion". La nuance est de taille.

L'auteur de l'article nous rappelle que Poutine a le culot de réclamer plus de territoires que son armée n'a été capable de conquérir au cours des 3 dernières années. Il écrit ceci:

"Poutine continue à exiger davantage de territoires qu’il n’en occupe, mais moins qu’auparavant. Mais « moins », c’est encore « trop ».

Et il ajoute plus loin:

"Parlons donc de « l’échange de territoires ». Cette formule semble désigner l’offre de Poutine de prendre une partie de l’Ukraine en échange de la promesse de ne pas menacer une portion encore plus vaste du pays. Ce n’est pas ce que l’on appelle habituellement un échange. C’est ce que l’on appelle de l’extorsion."

C'est une évidence. C'est une extorsion scandaleuse, qui s'inspire des méthodes des pires mafias, et qui est comparable à celle des Sudètes par Hitler.

La rencontre de Trump avec Poutine s'est produite dans des conditions honteuses. Trump qui accueille Poutine sur le tapis rouge en l'applaudissant, c'est absolument grotesque et surtout très révoltant.

On n'applaudit pas un agresseur/prédateur sanguinaire réclamé par la CPI...et ce, même si les USA ne reconnaissent pas la CPI. It's a shame !

Cette photo-montage que je partage ci-dessous résume parfaitement mon écoeurement.

Guerre en Ukraine: négociation ou extorsion ?

Et puis bien sûr le fait que Trump réhabilite l'image internationale de Poutine est pour moi la pire nouvelle pour notre monde, pour notre futur.

Les conséquences ? Elles sont incommensurables car Trump ouvre la porte toute grande à un monde dans lequel la force brute et réellement barbare se substitue au droit des peuples.

Trump s'est converti en idiot utile, ...très idiot et très utile, pour reprendre l'expression du général Yakovleff...

PS: Dans les commentaires ci-dessous j'échange avec Caius à propos de Lavrov et je lui fais part du fait que je suis estomaqué par son incroyable cynisme.

Ce matin je suis tombé sur un dessin satirique qui résume bien le culot incroyable dont il fait preuve. Il n'hésite pas à inverser la charge de la faute et nous prend vraiment pour des imbéciles parfois...

Guerre en Ukraine: négociation ou extorsion ?

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #USA, #Trump, #Zelensky, #Macron, #Guerre, #Union européenne, #Russie, #Poutine, #Lavrov

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Publié le 18 Août 2025

Bonjour les amis,

C'est avec le coeur profondément meurtri que je vous écris ce billet aujourd'hui.

Luis Llamas, ténor de notre groupe vocal, s'est éteint le 16 août dernier alors que pendant ce temps-là nous chantions la messe en l'honneur de Saint Roch lors des festivités de Denia (sud-est de l'Espagne).

Luis s'était adjoint à notre groupe il y a deux ans et c'était un véritable artiste, à la fois chanteur, danseur, acteur, meneur de revue. Un homme aux mille talents.

J'ai été la première personne de notre chorale avec laquelle il a discuté avant d'intégrer notre groupe. Quand il nous est apparu on a eu l'impression d'avoir touché le gros lot.

Il nous apportait son expérience artistique, son sens du show, et aussi son incroyable caractère espìègle et enjoué. Luis savait rire de tout avec talent et tout prenait une autre dimension avec lui.

Voici quelques photos de lui dont les premières sont glanées au cours de sa carrière sur les scènes de théâtre et dans les cabarets espagnols...

Smile...
Smile...
Smile...
Smile...
Luis avait une collection impressionnante de chapeaux

Luis avait une collection impressionnante de chapeaux

Smile...

L'état de santé de notre ami s'est brutalement dégradé il y a 3 mois. Diagnostiqué d'un lymphome il n'a même pas eu le temps d'être véritablement traité. Tout s'est très mal goupillé...en Juillet il chantait encore avec nous...et le 16 août il s'éteignait.

Lors de ses funérailles nous lui avons chanté 2 chansons qu'il aimait. Cinéma Paradiso (chantée en italien) et aussi Dancing Queen de ABBA.

Et puis Silvia Peña a interprété merveilleusement SMILE, une chanson que Luis lui avait demandé de lui chanter pour sa cérémonie d'au revoir. 

Luis nous a fait ce qu'on appelle au théâtre une fausse sortie. Je ne peux pas croire que je parle de lui au passé. Quelque part il va réapparaître derrière un rideau de scène dans un énorme éclat de rire !

Je l'imagine aussi dans quelque endroit, derrière les étoiles, se riant de notre peine...

Nous avons respecté sa volonté. Lui, pour qui tout était spectacle, n'aurait pas aimé une cérémonie d'Adieu larmoyante. C'est donc sur DANCING QUEEN que nous avons terminé cette cérémonie et toute l'assistance a repris la chanson en choeur avec nous. On lui a fait des funérailles à l'américaine, lui qui adorait les comédies musicales d'Hollywood des années 50.

Quant à votre serviteur il est dans un état à la fois de peine immense, d'incrédulité, de consternation, d'hébétitude, avec le sentiment d'une histoire qui s'est brutalement interrompue d'une manière incroyablement incongrue alors que Luis avait pris une vraie place dans ma vie, alors que j'attendais encore beaucoup de lui.

Il me reste les crises de fous rires partagés...les moments de complicité...mais notre histoire commune fut trop brève. Luis s'en va avec son mystère sans avoir eu le temps de me raconter sa vie, ses 400 coups à lui.

Rarement je n'aurai été autant frappé par la disparition de quelqu'un dont j'ignorais presque tout, mais quelqu'un qui a profondément illuminé mon existence. Mais le propre des vrais artistes c'est peut-être qu'on ne sait rien d'eux.

Luis restera définitivement l'étoile filante de ma vie...

Il ne me reste plus qu'à lui dire un GRAND MERCI pour son humour, pour son amour, pour sa générosité, pour avoir rendu la vie plus belle qu'elle n'est réellement.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #amitié, #amour, #spectacle, #Art, #chansons, #Cabaret, #show

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Publié le 13 Août 2025

Bonjour les amis,

Fiore, mon papa, aurait eu 85 ans aujourd'hui. Bien évidemment je me lève ce matin avec mille pensées qui lui sont adressées.

Cette année, et en mémoire pour lui, je lui dédie CHE SARÀ, cette chanson de José Feliciano qu'il aimait et dont les paroles lui parlaient forcément, à lui, qui avait quitté son hameau méditerranéen perché sur les collines calabraises à l'âge de 14 ans pour chercher quelque fortune de par le monde...

Voici une traduction française du début de la chanson qui n'a rien à voir avec la reprise française de Mike Brandt que son parolier a transformé en bluette sentimentale pour adolescentes.

Mon pays qui est sur la collinePaese mio che stai sulla collina
Étendu comme un vieux endormiDisteso come un vecchio addormentato
L'ennui, l'abandon, le néantLa noia l'abbandono
sont ta maladieNiente son la tua malattia
Mon pays, je te quitte et je m'en vaisPaese mio ti lascio io e vado via

Que sera, que sera, que seraChe sarà che sarà che sarà
Que sera de ma vie, qui le saitChe sarà della mia vita chi lo sa
Je sais tout faire ou peut-être rienSo far tutto o forse niente
Demain on verraDa domani si vedrà
Et ce sera, ce sera ce qui seraE sarà sarà quel che sarà

Mes amis sont presque tous partisGli amici miei son quasi tutti via
Et les autres s'en iront après moiE gli altri partiranno dopo me

Dommage, car j'étais bien en leur compagnie                                    
Peccato perché stavo bene in loro compagnia

Et puis cette chanson est indissolublement associée a des souvenirs précis de ma jeunesse. Lors de nos réunions familiales à la maison (parfois improvisées) il arrivait dans les années 70 que mon cousin Francesco empoigne sa guitare et la chante avec mon père.

Cette chanson était devenue comme une forme d'hymne de la communauté des immigrés italiens...

" Que sera de ma vie, qui le sait ? ...Je sais tout faire ou peut-être rien...Demain on verra..."

" CHE SERÀ? " est la question existentielle que se sont posée tous ceux qui ont un jour largué les amarres dans leur vie.

Mon papa avait émigré d'abord en Belgique, puis était passé dans le Nord de la France pour travailler dans les mines de charbon de Wallers-Arenberg (celle-là même qui correspond au roman et au film GERMINAL). Un changement de cadre énorme, un choc pour quelqu'un qui débarque du sud méditerranéen.

Je vous mets en lien une photo prise à partir de la maison où il est né, en haut des collines calabraises près de Campora San Giovanni. Du balcon de sa maison il voyait la Méditerranée et à droite, à l'horizon, le volcan Stromboli...

Le Stromboli vu depuis Augurato (hameau de Campora San Giovanni)

Le Stromboli vu depuis Augurato (hameau de Campora San Giovanni)

Sur cette photo apparaissent également les champs dans lesquels mon père devait accomplir, enfant, des travaux agricoles assez durs...Et c'est peut-être là qu'il a aussi connu ses premiers émois amoureux...Ça, il ne m'en a jamais parlé...

Une chose est sûre: c'est là que tout avait commencé...et son pays, tout en adorant la France qui fût sa terre d'accueil, il ne l'a jamais oublié...il le portait en lui.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #musique, #chanson, #José Feliciano, #Italie, #Calabre, #immigration

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Publié le 11 Août 2025

Bonjour les amis,

L'appui indéfectible des évangélistes américains au président Donald Trump, malgré le scandale Epstein, devrait théoriquement en surprendre plus d'un. En fait, et malgré l'énorme incohérence qu'il suppose, cet appui inconditionnel ne doit absolument rien au hasard.

Rob Schenk vient d'éditer un très long article intitulé:

POURQUOI LES EVANGELIQUES SE MOQUENT DU SCANDALE EPSTEIN DE TRUMP.

Et il y explique que ceux-ci ont une longue histoire de passion pour les narcissiques essayant de se faire passer pour des sauveurs.

 

Je vous mets en lien la traduction en français de la part de Julie Drolet  de ce très long article de Rob Schenk.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=10161191287922455&set=a.10150608005372455

Je vous invite à lire cet article qui analyse en long et en large, et de manière historique, l'incroyable hypocrisie dont font preuve les évangéliques américains qui pratiquent vis-à-vis des pires péchés (et des pires crimes) un " 2 poids 2 mesures" qui nous ferait hurler de rire si le sujet n'était aussi grave.

Je retiens aussi de cet article cette profonde réflexion sur la nature mystico-politique du mouvement MAGA:

"Quand on voit les États-Unis comme un « pays chrétien », comme le font les religieux MAGA, et qu’on est convaincu que les Blancs d’origine européenne sont les mieux placés pour le diriger, on pourrait penser qu’on serait mieux sans Constitution, ni même sans démocratie sous aucune forme. Les vrais croyants sont persuadés que le Christ reviendra non pas pour établir une démocratie constitutionnelle, mais une monarchie théocratique absolue où le souverain ne pourra jamais être remis en question. En fin de compte, cela explique à la fois ce que nous observons dans le rejet évangélique du scandale Epstein et résume le danger le plus grave auquel nous faisons face en tant qu’Américains."

En fait, cet extrait nous met en garde devant le danger bien réel d'une perversion de la démocratie américaine.

La constitution des Etats-Unis (écrite par les hommes et non par Dieu) est le lien indéfectible qui garantit la liberté des américains, or, pour les MAGA la Bible ou plus exactement "certaines interprétations de la Bible" de la part des évangélistes sont au dessus de cette constitution. Comme toujours depuis la nuit des temps quand le religieux se mêle de politique le pire est à craindre.

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Publié le 9 Août 2025

Bonjour les amis,

Vous connaissez tous l'immense artiste cubaine Celia Cruz (1925-2003) et son très célèbre LA VIDA ES UN CARNAVAL, une chanson très enjouée sur un rythme de salsa que je vous remets en mémoire ci-dessous.

Vous aurez accès aux paroles originales et à une traduction française sur le lien suivant.

Joaquin Villazuela a eu l'idée de reprendre cet air hyper connu à capella et de l'harmoniser à 4 voix.

 

Reprendre la célèbre chanson de Celia Cruz à cappella et à 4 voix est déjà en soi une gageure...mais en plus l'arrangement vocal quasi grégorien apporte une forme de gravité ou de profondeur (à la limite de la tristesse alors que le texte est très enjoué et léger) et provoque un contraste plutôt intéressant. Ça lui donne un autre caractère...On s'attarde davantage sur le début de phrase qui dit: " No hay que llorar"=" Faut pas pleurer." 

En fait, en écoutant cet arrangement de Joaquin Villazuela je me dis qu'il aurait pu être le plus bel hommage rendu à Celia Cruz lors de ses funérailles en 2003.

Et puis, j'ajouterai qu'en tant que choriste j'aimerais vraiment interpréter un jour cette version chorale avec mon groupe polyphonique. Va falloir que j'en parle à ma directrice de chant...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #chant, #choeur, #Chant choral, #salsa, #cuba, #Celia Cruz, #à Cappella, #Musique latino

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Publié le 3 Août 2025

Bonjour les amis,

Difficile de ne pas revenir sur une des promesses importantes de Trump de mettre fin, si ce n'est à la guerre, tout du moins aux hostilités en Ukraine.

Qu'apprends-je ce matin en lisant dans le FIGARO cet article-ci ?

Ce que relate l'article est consternant. Medvedev qui aboie comme un chien enragé en face d'un Trump qui en est réduit à brandir des menaces de sanctions auxquelles les russes sont préparés depuis longtemps grâce, entre autres, à l'ami chinois.

Medvedev qui suggère des frappes nucléaires préventives contre l'occident, c'est aberrant et personne n'y croit. 

https://www.lefigaro.fr/international/l-ancien-president-russe-dmitri-medvedev-suggere-de-lancer-des-frappes-preventives-contre-l-occident-20250717

On a vraiment l'impression que les russes utilisent la menace nucléaire à toutes les sauces car ils n'ont plus que celle-là. Le problème c'est que cet atout hyper-méga-puissant n'est pas crédible car ce serait  jouer la carte de l'apocalypse et cela ne laisserait plus beaucoup de solutions une fois qu'on l'aurait vraiment utilisée.

Comment ne pas se remémorer la phrase de John McCain : " La Russie c'est une station-service dotée de l'arme nucléaire ".

On aurait pu imaginer des groupes de diplomates américains et russes en train de négocier mais, au lieu de cela, on se retrouve avec deux leaders dopés de testostérone qui se provoquent mutuellement, tels des vulgaires activistes sur les réseaux sociaux.

L'un brandit des menaces...l'autre sort ses sous-marins nucléaires...

Est-ce que ce monde est sérieux ?

Comment en est-on arrivé là ?

Et la diplomatie dans tout ça ?

Tout cela n'est-il qu'un pitoyable show militaro-médiatique grandguignolesque destiné à occulter le fait que Trump n'a absolument rien obtenu ?

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Russie, #Ukraine, #USA, #Trump, #Guerre, #Medvedev, #Poutine, #Chine, #Xi Jinping

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Publié le 2 Août 2025

Bonjour les amis,

Ce matin j'ai entendu grâce à un ami un post de Frank Dubosc dans lequel il lit une lettre absolument bouversante.

Voici ce post sur ces 3 liens:  TIK TOK, instagram et facebook.

https://www.tiktok.com/@lou.media/video/7358069740725718305?lang=es

https://www.instagram.com/reel/C5szQ4YOJiq/?hl=es

https://www.facebook.com/reel/776300758295401

Voici le texte intégral de cette lettre écrite par la psychologue américaine Gretchen Schmelzer, une lettre dans laquelle elle donne une voix aux ados qui ne savent pas mettre des mots sur leur mal-être.

https://www.reseau-parents-aveyron.fr/wp-content/uploads/2019/06/Lettre-de-ladolescent.pdf

Parmi les points-clés de cette lettre on peut noter ceux-ci :
Conflit et besoin de se sentir exister:
La lettre souligne le besoin de conflit chez l'adolescent, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen de se définir et de se sentir exister. 
Besoin de distance:
Elle exprime un besoin de distance par rapport aux parents, un désir de se séparer pour mieux se retrouver. 
Acceptation du chaos:
L'adolescent reconnaît la complexité de cette période, avec ses hauts et ses bas, et exprime le besoin d'accepter ce "chaos". 
Amour inconditionnel:
Malgré les conflits et la distance, la lettre rappelle l'importance de l'amour inconditionnel des parents. 

Mais ce qui me frappe dans cette lettre c'est qu'elle permet aux parents d'éviter de commettre de grosses erreurs éducatives.

L'éducation c'est comme un jeu de rôles. Tant que chacun tient le sien tout va bien en réalité. Vouloir à tout prix faire disparaître toutes les sources de conflits ou de mal-être tient de l'utopie et peut in fine être très perturbant pour l'adolescent.

Le remède risque d'être bien pire que le mal qu'on prétend guérir. Un mal qui n'en est finalement pas un.

François Mauriac le répétait: "Il faut que jeunesse passe..."

Donc le rôle principal des parents c'est aussi d'avoir confiance dans les vertus du temps, ce temps qui permettra à l'ado de faire et de vivre sa propre expérience.

Et puis, en écoutant cette lettre je peux me rendre compte aussi que j'ai beaucoup de chance à ne pas avoir à souffrir de parents trop intrusifs. J'avais des comptes à rendre bien sûr (notamment avec mes résultats scolaires qui en général n'étaient pas mauvais) mais en dehors de ces obligations légitimes mes parents m'ont foutu une paix royale pour laquelle je leur suis infiniment reconnaissant.

Ils m'ont laissé vivre mon adolescence dans mon monde, et s'il m'arrivait parfois de faire la gueule à la maison ils se disaient simplement que ça me passerait, sans se sentir obligé de me prendre à part et de me dire: " Il faut qu'on parle ! ".

Non, je n'ai pas eu à souffrir cela. Et c'est tant mieux !

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