Publié le 29 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Alors que hier encore nous bénéficions d'une magnifique journée ensoleillée dans le sud-est de l'Espagne, aujourd'hui c'est sous un déluge de pluie que je vous écris ces lignes.

L'alerte rouge est donnée dans la région de Valencia et dans le sud de la Catalogne.

Espérons que nous échapperons aux tempêtes dramatiques qui provoquèrent l'année dernière des inondations particulièrement meurtrières.

L'orage...

Pendant que les éléments se déchaînent donc, je réentend dans mon esprit L'ORAGE, une vieille chanson de Dick Annegarn que j'aime bien et qui me revient en mémoire parfois, comme c'est le cas aujourd'hui.

Dick Annegarn est né en Hollande et il a donc une manière très particulière d'écrire des textes en français. Il ose des associations de mots et d'images surprenantes et improbables parfois que les francophones d'origine n'oseraient pas faire et il inclut aussi des onomatopées qui lui sont propres.

Je vous invite à vous laisser porter par sa poésie hors-norme, décalée et inclassable.

Voici son orage ci-dessous.

Les paroles de la chanson "L'Orage" de Dick Annegarn font référence à une tempête qui éclate, symbolisant une colère soudaine et une force déchaînée. Le terme "orage" peut représenter la violence des sentiments, l'irruption d'une colère ou une situation chaotique qui prend le dessus. Le titre lui-même suggère un phénomène météorologique qui peut être interprété comme une métaphore d'une perturbation émotionnelle ou d'un événement soudain et violent. 

Voici quelques interprétations possibles des paroles :
La colère libérée : l'orage peut symboliser la libération d'une colère longtemps refoulée, une explosion de sentiments qui se manifestent violemment.
Le chaos et la destruction : Il peut aussi représenter une période de chaos, de destruction, où la raison est submergée par la force des éléments.
Un tournant soudain : "L'Orage" peut également évoquer un événement inattendu, un tournant brutal dans une vie ou une situation, qui change tout.
La nature et ses forces : plus littéralement, il s'agit de l'expression de la puissance de la nature, un événement qui bouleverse tout sur son passage.

Petit extrait des paroles:

"Rassemblez les nuages et à mon signal
Larguez l'orage !
Éclair lumière descend sur terre
C'est la victoire du blanc sur le noir
Choeurs chantez ! Alléluia, olé, hourra

Eclate tonnerre, déclame ta colère..."

C'est exactement ce que je ressens en ce moment même...

Alors, allez-y les éléments ! Déchaînez-vous !...Il faut que ça pète !...Je suis bien d'accord. Enfin, je ne suis pas contre...

Je serai patient et saurai attendre l'accalmie.

 

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Publié le 27 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Cette semaine je suis tombé par hasard sur une déclaration de Stanley Kubrick dans laquelle il affirmait que L'HOMME QUI VOULAIT SAVOIR de George Sluizer était le film le plus terrifiant qu'il n'ait jamais vu.

Diantre ! Ce n'est pas un mince compliment venant de la part d'un des plus grands génies du 7ème Art, auteur, entre autres, du non moins terrifiant SHINING.

Ma curiosité a été d'autant plus piquée que je n'avais jamais entendu parler de ce film hollandais dont le titre original est SPOORLOOS.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce
Sur la route des vacances, Rex et Saskia s'arrêtent sur une aire d'autoroute. L'homme s'éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après trois années d'une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale, dont l'auteur prétend connaître la vérité sur la disparition...

Je vous mets en lien l'avis que je partage entièrement d'un internaute sur allociné

" Déjà, pour commencer, le casting est excellent. Donnadieu est évidemment l’acteur tout trouvé pour ce genre de rôles avec son physique imposant, son air vicieux, ses petites manières précieuses, il est répugnant à souhait ! Désolé pour lui ! Le couple Gene Bervoets et Johanna ter Steege fonctionne à merveille, et ils réussissent vraiment à nous mettre dans la peau de leurs personnages. Johanna ter Steege et sa beauté éthérée retiennent particulièrement l’attention dans le contexte du film. Vraiment, le casting est absolument parfait.
Côté scénario, là où le métrage frappe fort c’est dans sa manière de décortiquer précisément l’ensemble des faits et de le faire de façon réaliste, authentique. Le métrage s’attache autant à tous les personnages, à leur vie, à leur situation personnelle, et le fait avec un regard clinique qui rappelle que le réalisateur a aussi été un maître du documentaire. C’est d’autant plus flippant, mais surtout, le suspense est savamment entretenu et le spectateur est même convié lui aussi à se poser la question de certains choix ! Moi perso je sais ce que j’aurais fait avec les clés ! En tout cas un film à l’histoire tendue, pleine de suspense, glauque à souhait avec un final… Qui ne déçoit pas ! Ouf !
Visuellement, idem, le film est dans une esthétique réaliste, clinique, froide. On passe beaucoup de temps sur une aire d’autoroute, dans une petite ville. Le réalisateur livre une mise en scène soignée, souvent astucieuse dans ses cadrages, ses choix de plan. C’est dépouillé mais réellement artistique, on est pas seulement dans des plans documentaires. La photographie est claire, presque crue par moment. A noter une bande son minimaliste mais le film ne souffre absolument pas de cette discrétion puisque c’est en cohérence avec l’esthétique globale.
Honnêtement, L’Homme qui voulait savoir est une pépite qui s’inscrit en réalité assez bien dans ce cinéma du Bénélux, souvent très sombre, avec un humour très noir (car finalement ce film a un humour très noir aussi !), rugueux au possible. Pour ma part un film à découvrir, mais pour un public averti, car sans violence graphique, le film est d’une profonde noirceur qui peut déranger"

https://www.allocine.fr/film/fichefilm-115820/critiques/spectateurs/#review_1033880107

Je n'ajouterai que quelques commentaires succints. Le film est réalisé avec très peu de moyens mais n'en est pas pour autant moins efficace que certaines productions hollywoodiennes à gros budgets. Je suis tombé sous le charme de la belle Johanna ter Steege qui interprète avec fraîcheur et spontanéité le rôle de Saskia, la jeune femme qui disparaît.

L'inspiration du réalisateur est clairement hitchkockienne et son point de vue est original car on suit en parallèle le compagnon de Saskia et le supposé coupable (sauf qu'on ne sait pas jusqu'à la dernière minute de quoi il est exactement coupable). Ce qui rend aussi le film assez vertigineux ce sont les motivations du "sociopathe" et le metteur en scène nous fait glisser peu à peu dans sa peau:  Bernard-Pierre Donnadieu, ambigu à souhait, interprète avec maestria ce rôle taillé sur mesure pour lui...On retrouve aussi dans le film l'impression un peu impersonnelle et souvent angoissante des péages d'autoroutes dans le sud de la France au moment des grands départs.

L'homme qui voulait savoir...
L'homme qui voulait savoir...
L'homme qui voulait savoir...

Et puis il faut ajouter que le film est tiré d'un roman intitulé L'OEUF D'OR que je vais m'empresser de lire de l'auteur hollandais Tim Krabbé.

https://www.babelio.com/livres/Krabbe-Loeuf-dor/270876

PS: Petit clin d'oeil à Rosemar. J'ai pensé à toi car certaines scènes du film sont tournées dans un quartier de Nîmes et on y retrouve l'atmosphère de ta ville en 1988.

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Publié le 26 Septembre 2025

Bonjour les amis,

aujourd'hui je vous invite à écouter une chanson d'inspiration médiévale d'Angelo Branduardi.

Cette pièce est une danse macabre, au rythme très enlevé, dans laquelle la camarde s'adresse directement à nous, nous interpelle et se rit de nous, pauvres mortels impuissants, que nous soyons riches ou pauvres.

Voici d'abord cette chanson suivie du texte original de Branduardi et d'une traduction sommaire en français.

 

Sono io la morte e porto corona, io Son di tutti voi signora e padrona e così sono crudele, così forte sono e dura che non mi fermeranno le tue mura. Sono io la morte e porto corona, io son di tutti voi signora e padrona e davanti alla mia falce il capo tu dovrai chinare e dell 'oscura morte al passo andare. Sei l'ospite d'onore del ballo che per te suoniamo, posa la falce e danza tondo a tondo il giro di una danza e poi un altro ancora e tu del tempo non sei più signora.

Je suis la mort et je porte une couronne.
Je suis votre dame et maîtresse à tous.
Et je suis si cruelle, si forte et si dure,
que vos murs ne m'arrêteront pas.

Je suis la mort et je porte une couronne.
Je suis votre dame et maîtresse à tous.
Et devant ma faux, vous devez incliner la tête
et marcher sur les traces de la sombre mort.

Vous êtes l'invitée d'honneur du bal que nous vous donnons.
Déposez votre faux et dansez en rond,
le cercle d'une danse, puis d'une autre,
et vous ne serez plus la maîtresse du temps.

Branduardi s'est inspiré d'une pièce datant de 1578 et intitulée Schiarazula Marazula. Une plainte déposée en 1624 auprès de l'Inquisition indique que des femmes et des hommes du village frioulan de Palazzolo exécutaient cette danse, chantant en deux chœurs pour appeler la pluie.

Apparemment cette pièce s'est déclinée de différentes manières dans tout le bassin méditerranéen.

Il y a 20 ans de cela  dans mon village en Espagne situé dans la région de Valencia j'ai entendu lors de fêtes populaires des musiciens jouer de la Dulzaina (instrument à vent typique de cette région et dont le son ressemble un peu à celui du biniou).

A un moment donné ces musicens jouèrent ENDIMONIÀ, un air que je vous mets en lien ci-dessous.

L'inspiration d'Endimonià devient évidente une fois qu'on a entendu Schiarazula Marazula... mais les musiciens croyaient qu'ils avaient joué devant le public une pièce typiquement valencienne et furent très surpris quand je leur ai appris que l'origine était italienne. 

Il existe d'autres versions, et en France de ce sera le groupe folk  MALICORNE qui reprendra ce thème dans la chanson intitulée PIERRE DE GRENOBLE.

C'est à 5 min 08 secondes sur le lien ci-dessous.

"Danse de la mariée en plein air"  (1566	) Pieter Brueghel l'Ancien

"Danse de la mariée en plein air" (1566 ) Pieter Brueghel l'Ancien

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Publié le 25 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Les historiens du futur qui étudieront notre époque devront s'armer d'une énorme patience avec Trump puisque le président américain n'arrête pas de se contredire d'un mois à l'autre, d'une semaine à l'autre, quand ce n'est pas parfois d'une journée à l'autre.

Après avoir repris à son compte le narratif du Kremlin en accusant Zelensky, l'Europe et Biden d'être responsables de l'ignoble et lâche agression russe sur l'Ukraine et après avoir inversé (en dépit des évidences contraires) la charge de l'accusation, Trump vient de faire une déclaration qui a surpris tout le monde en affirmant que l'Ukraine pouvait récupérer les territoires occupés.

Après avoir vu le chef d’État ukrainien à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le républicain estime désormais " qu'avec du temps, de la patience et le soutien financier de l’Europe et en particulier de l’Otan, c’est tout à fait une option de revenir aux frontières d’où ce conflit a débuté".

Kiev "pourrait regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin", a-t-il ajouté. "Poutine et la Russie ont de GROS problèmes économiques et c’est le moment pour l’Ukraine d’agir", a encore jugé le président américain, dans ce long message publié sur Truth Social. "Dans tous les cas, je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous allons continuer à fournir des armes à l’Otan pour que l’Otan en fasse ce qu’elle veut. Bonne chance à tout le monde !", a-t-il écrit en conclusion.

Je me réjouis, sans aucun triomphalisme, de ce dernier revirement...sans triomphalisme car je m'attends, en serrant les fesses, à une autre volte-face qui vienne tout fiche par terre dans les prochains jours ou prochaines semaines.

A quoi joue Trump ? Le sait-il lui-même ?

Je n'ai pas de réponse à ces questions mais j'ai une piste quand même, une piste qui est une sorte de constante universelle chez Trump, à savoir la piste de l'argent et des intérêts financiers de l'Amérique...

Je vais essayer d'être optimiste: Trump est peut-être prêt à soutenir les européens si ce sont eux qui supportent le plus le poids de la guerre, notamment en achetant du matériel militaire américain.

A moins que Trump essaie de forcer la main de Poutine et ne soit prêt à retrahir l'Ukraine (et les européens) à la première occasion. On sait dorénavant que ça ne poserait aucun problème moral pour lui...Or, inciter les ukrainiens à agir si on n'est pas prêt à les soutenir réellement pourrait se révéler tout simplement criminel.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Guerre, #Zelensky, #Ukraine, #Russie, #Poutine, #Macron, #Europe

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Publié le 23 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un livre que je n'ai pas encore lu et ce, pour une raison bien simple, puisqu'il sera en vente le premier octobre prochain.

 

"Vipère au poing" ou la belle imposture !

Voici la présentation de l'éditeur:

Tout le monde a lu Vipère au Poing, premier roman d’Hervé Bazin. Chacun se souvient du récit poignant de son enfance martyre sous la férule de sa mère, la méchante Folcoche (« folle » et « cochonne »). Depuis 1948, le livre est conseillé par les enseignants, lu par des générations de collégiens : il s’est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires, a été adapté deux fois au cinéma et vendu dans le monde entier. Roman d’apprentissage, cri de douleur d’un adolescent mal aimé, il a trouvé sa place dans notre patrimoine littéraire et dans notre imaginaire collectif. On lit Vipère au poing pour aller vers l’âge adulte. Et c’est ainsi qu’il a permis à son auteur, Hervé Bazin, de briller sur le monde des lettres jusqu’à devenir le président de l’académie Goncourt.
Voici pour la légende. Car tout est faux. Tout. Intriguée par cette mère haïe de tous et comme un contre-modèle à l’adolescence en crise, Emilie Lanez a enquêté : exhumant les archives policières et les correspondances familiales, retrouvant des témoins de l’époque, elle nous livre une autre histoire, un contre-récit vertigineux qui est l’histoire d’un féminicide littéraire.
Avant d’être un écrivain célèbre, l’auteur de Vipère au Poing fut un adolescent puis un jeune adulte menteur, qui fugue, vole sans discontinuer, escroque, menace... Poursuivi par la police, condamné par les tribunaux, privé de ses droits, il est interné en psychiatrie plusieurs fois et condamné à des années de prison. Sa famille, notables de province, panique. Surtout sa mère, Paule Hervé-Bazin. Avec maladresse, et rudesse, elle tente tout pour sauver son fils. Qui va la condamner au silence en faisant d’elle un monstre de papier : Folcoche.
À travers l’exploration des archives, Emilie Lanez révèle une famille dévastée par la littérature et comme figée pour l’éternité. Avec ses secrets, ses mensonges, son talent, ses hivers à la centrale de Clairvaux, puis sa gloire éclatante, Hervé Bazin est un personnage de roman fascinant – qui lui est enfin offert ici.
Une enquête hors du commun.

Je vous laisse le temps de vous remettre de cette présentation et, histoire d'enfoncer le clou, voici également l'article de l'Express consacré à cette enquête d'Emilie Lanez.

Alors, bien évidemment, je tombe un peu des nues, tout comme vous je suppose.

Hervé Bazin avait réussi à créer un archétype féminin très fort qui fait maintenant partie de la littérature universelle. On a tous en tête Folcoche, mère acariâtre s'il en est, au caractère implacable, une mère qui glace le sang !

On se souvient de l'interprétation magistrale d'Alice Sapritch à qui le rôle allait comme un gant dans une dramatique TV.

Tout cela n'était que fiction et on ne lira plus jamais VIPERE AU POING de la même manière maintenant.

A partir de maintenant, quand on lira ce roman, on pensera à l'épigraphe de L'ECUME DES JOURS de Boris Vian: " Cette histoire est vraie puisque je l'ai complètement imaginée..."

Mais au moins justice est faite à la mémoire de la mère d'Hervé Bazin et ce n'est pas rien. Bravo Emilie Lanez !

Quand j'ai appris la nouvelle  sur cette imposture ma première pensée est allée à Bernard Pivot, lui qui aimait tant interviewer Bazin et qui est décédé sans rien savoir de l'énorme supercherie. Cette enquête d'Emilie Lanez lui aurait littéralement troué le c^l ...! Excusez ma trivialité mais les révélations de Lanez sont vraiment déconcertantes et justifient mon petit écart de langage.

Et puis ce qui est assez incroyable c'est que la vraie histoire d'Hervé Bazin est finalement aussi fascinante que son faux récit autobiographique et révèle un profil psychiatrique complexe et assez romanesque.

A suivre donc...Je reviendrai peut-être sur ce livre après l'avoir lu moi-même.

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Littérature, #Enquête, #Emilie Lanez, #Hervé Bazin, #Vipère au poing, #imposture

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Publié le 22 Septembre 2025

Bonjour les amis,

J'étais présent en France au moment des journées revendicatives des 10 et 18 septembre et j'ai donc pu constater par moi-même à quel point le pays était institutionnellement bloqué, avec pratiquement aucune perspective de redémarrage avant les présidentielles de 2027 (en étant optimiste).

Interrogé sur ce point Jacques Attali a donné son sentiment sur une chaîne télé. Je n'ai malheureusement pas retrouvé la vidéo de son interview mais à un moment donné il a fait une réflexion intéressante qui ressemble à une lapalissade mais qui n'en n'est pas une, visiblement.

Attali a effectivement confirmé que la France était dans une impasse politique qu'il a qualifiée de "quadrature du cercle".

Chaque parti, chaque syndicat  a fait des déclarations tonitruantes dans lesquelles il a installé des solides LIGNES ROUGES à ne pas dépasser, des points sur lesquels il ne céderait jamais (réforme des retraites, taxes Zucman, immigration, etc...).

Et Jacques Attali a fait la remarque suivante:

" Plus des négociations sont publiques, plus elles sont transparentes et plus on a la garantie qu'elles vont échouer."

Cela peut sembler paradoxal mais ça ne l'est pas. Le fait de crier haut et fort qu'on ne cédera pas sur tel ou tel point garantit l'échec de toute négociation. Les négociations les plus importantes se font toujours de manière privée entre organisations et représentants de l'Etat.

Le principe de ces négociations privées est simple : "Je suis prêt à céder ceci en échange de cela...".

Or, comme le fait remarquer Attali, chaque parti (qu'il soit de droite, de gauche ou écolo) s'enferre dans un discours public qui ne lui laisse plus aucune marge de manoeuvre sous peine d'être pris en flagrant délit de capitulation ou de trahison...

D'où le blocage institutionnel qui risque de durer encore très longtemps.

La France, contrairement à ses voisins comme l'Allemagne, n'a jamais acquis depuis la V ème république une culture politique lui permettant de former un gouvernement de coalition (ou d'union nationale) quand il ne se dégage plus la moindre majorité à l'assemblée.

Et en attendant les problèmes s'accumulent et les réformes nécessaires prennent du retard...

Bien évidemment les échecs successifs des différents gouvernements du président Macron sont les premiers responsables de cette situation parfaitement bloquée, mais une fois qu'on a dit ça on n'est pas beaucoup plus avancé... ça ne fait pas avancer le schmilblick.

A la fin de son interview Attali a fait la remarque suivante (je vais essayer de rapporter ses propos de mémoire sans les trahir) :

" La Chine a un plan politique, industriel et social qui va jusqu'aux années 2040. Ce pays est en train de suivre une direction précise avec des objectifs clairs. Or, en Europe on en est très loin...et ça ne nous ferait pas de mal d'essayer d'en faire autant".

La Chine sait déjà ce qu'elle veut atteindre en 2040 et nous, nous ne savons même pas si nous sortirons de notre impasse/mélasse en 2027.

PS: Je me suis abstenu de pointer dans mon billet tel ou tel parti mais il me semble évident que certains dirigeants se font plaisir devant leur électorat, se font mousser en agitant les mots d'ordre de leur programme, avec la seule certitude qu'il ne sera jamais appliqué.

En parlant avec mes concitoyens français j'ai pu me rendre compte que nombreux sont ceux qui vivent dans un déni (par exemple sur la dette), un déni alimenté par les discours simplistes des partis populistes.

"Faisons payer les riches ! "...Euh, oui bien sûr, mais dans un pays qui a déjà une fiscalité élevée les choses ne sont pas si simples car les "riches", par nature, ne sont pas idiots et migrent facilement vers des cieux voisins où leurs intérêts souffriront moins comme l'Italie, ou le Portugal, pour ne citer que 2 pays proches. Bien évidemment on peut questionner certaines aides importantes de l'Etat aux entreprises, des aides qui ne bénéficient pas d'un suivi et d'un contrôle sérieux (comme le dénoncent Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre dans leur livre LE GRAND DETOURNEMENT).

https://www.babelio.com/livres/Aron-Le-grand-detournement--Comment-milliardaires-et-m/1913205

Lors de mon retour en avion j'ai demandé à une voisine belge quel était l'âge de la retraite en Belgique et elle m'a dit que c'était 67 ans. Les belges n'ont certainement pas accepté ça de gaité de coeur mais apparemment, ils n'ont pas sorti la guillotine pour autant...Et c'est évident que certaines catégories socio-professionnelles (dont la mienne) peuvent travailler après 60 ans. D'ailleurs j'ai pris ma retraite à 63 ans et j'aurais pu tirer à l'aise jusque 65. Bref, il y a de l'espace pour les négociations sérieuses au lieu de rester arc-boutés sur des positions inamovibles et irresponsables.

 

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Publié le 1 Septembre 2025

Bonjour les amis,

J'attendais avec impatience EDDINGTON le dernier film d'Ari Aster et, avant que je ne le voie je ne savais absolument rien de l'histoire si ce n'est que les deux éléments suivants:

1.- ça se déroule pendant la pandémie de covid-19

2.- ça nous dépeint de manière satirique tous les maux de la société américaine d'aujourd'hui.

 

Je vais tenter de vous donner mon opinion en révélant le moins d'éléments narratifs possibles du film.

Ne sachant absolument rien de l'histoire j'ai passé une bonne partie du film à me demander où le réalisateur voulait en venir très exactement, et ce pour une raison très simple: aucun des personnages (ou presque) n'est exempt de graves tares, ce qui donne l'impression qu'il n'y a plus de vraie boussole morale dans le récit.

Le metteur en scène ne prend jamais directement un parti pris permettant de discerner clairement le bien du mal. Il laisse cela au spectateur.

Le film est volontairement ambigu donc. La notion de vérité se dissout conformément à ce que nous vivons tous dans la réalité, notamment sous l'influence d'internet et des réseaux sociaux.

Ari Aster est très efficace dans sa capacité à nous dépeindre une société terriblement clivée où le vivre-ensemble est mis à rude épreuve.

Le film est volontairement ambigu, disais-je, mais il devient aussi confus car ce n'est pas le bien qui s'oppose au mal, mais souvent une tare sociale (ou idéologique) qui s'oppose à une autre tare sociale (ou idéologique).

L'histoire tire en longueur, de manière répétitive, et le spectateur attend la suite du récit avec impatience (et agacement aussi) pour se "réorienter".

Or, dans le dernier tiers du film on glisse dans un déchaînement de violence un peu tarantinesque (et franchement très pénible, pour moi...). J'ai passé cette dernière partie qu'on pourrait qualifier de "cinéma d'horreur" en regardant ma montre et en me disant: " Par pitié, qu'on en finisse !..."

L'épilogue, surprenant mais que je ne dévoilerai pas, permet de redonner du sens à tout ce qu'on a vu antérieurement, un sens tragico-ironique.

C'est évident que pour moi le film aurait gagné à ce que les scènes de violences soient abrégées. Il dure 2 h 28 minutes et s'il avait été ramené à 1 h 40 min ça aurait pu être un chef d'oeuvre.

L'interprétation phénoménale de Joaquin Phoenix est pour beaucoup dans l'intérêt qu'on porte à la psyché tourmentée du sheriff.

C'est donc un film qui, tout en n'étant pas exempt de lourds défauts, est à voir pour un tas de bonnes raisons.

Par exemple, en voici une: ce film génère un vrai malaise chez le spectateur (euphémisme) mais c'est aussi très exactement le même malaise que nous percevons dans la vie réelle quand nous sommes confrontés à des points de vue contradictoires tendus et irréconciliables, comme les vax/antivax, les wokistes/ antiwoke,  les climatosceptiques et ceux qui ne le sont pas, les complotistes et ceux qui ne le sont pas, etc...Ari Aster a réussi à empaqueter toutes les tares de l'Amérique dans cette petite ville du Nouveau Mexique et ça tient de l'exploit.

Bien évidemment, ces tares dont je parle, à l'heure de la mondialisation, ne concernent pas que la seule Amérique mais sont déjà quasi universelles.

Ce film dresse un constat terrible d'un monde où le bon sens, l'humanisme et l'intelligence n'arrivent plus à s'imposer. Seuls triomphent les grands intérêts capitalistes...ou capita-pocalyptiques.

D'une certaine façon Ari Aster rejoint les pires craintes de Yuval Noah Harari dans son essai NEXUS dans lequel il explique qu'il serait faux, illusoire et naïf de croire que dans un monde bombardé d'informations ce soit nécessairement l'intelligence ou la vérité  qui en émergent.

Un dernier détail amusant: je considère ce film anti-trumpiste mais les trumpistes le regarderont sans doute avec plaisir. Pire, ils en tireront peut-être aussi de solides arguments: chacun y verra ce qu'il veut bien y voir...puisque Ari Aster sous-entend toujours mais ne prend jamais ouvertement partie.

PS: Je vous mets en lien des critiques des principaux médias, en général très élogieuses (mais pas toutes)...Je retiens cette phrase de la critique de France Info Culture:

"Résultat, on sort de la projection dans le même état que Joe Cross : complètement asphyxié. Ari Aster cherche peut-être avec ce film d'horreur en forme de farce à nous montrer à quel point l'Amérique est devenue un foutoir incompréhensible..."

 

PS nº 2: Uniquement pour ceux qui ont déjà vu le film, voici une très bonne analyse qui, elle, dévoile des éléments importants de l'histoire et notamment de la fin.

https://oblikon.net/analyses/explication-du-film-eddington/

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #farce, #tragédie, #caricature, #satire, #Wokisme, #complotisme, #USA, #Trump, #Horreur, #cinéma, #western, #racisme

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