Publié le 28 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Certains faits divers sont choquants et celui dont je vais vous parler aujourd'hui l'est particulièrement.

Ça se passe à Paris, dans une rue très fréquentée. Un hombe tombe ou s'allonge pris d'un malaise, on ne sait...il va rester 9 heures dans le froid avant qu'un sans-abri ne donne l'alerte. L'homme, René Robert, un artiste photographe connu de 84 ans, ne survivra pas...

Comment est-ce possible ?

Un octogénaire est allongé dans le froid pendant 9 heures et des centaines de passants vont continuer imperturbablement leur chemin sans s'en inquiéter ?

A quel degré d'inhumanité sommes-nous arrivé ?

N'y a t'il plus que les vidéos reçues sur nos portables à travers les réseaux sociaux qui nous fassent réagir? On en est là ?

Le réel ne nous interpelle t'il que lorsqu'il est relayé à travers un média ?

Un frère humain se meurt sous nos yeux et personne n'a l'idée de s'arrêter pour savoir ce qui se passe ?

Nous reste t'il encore une once de conscience ?

Sommes-nous déjà de parfaits abrutis ? des êtres froids ? des robots ?...ou pire ?

Les questions se bousculent dans ma tête, et la seule chose que je peux affirmer, c'est que c'est arrivé et que ce fait divers est une honte pour la ville de Paris et pour le genre humain en général.

Je vis dans une bourgade de province de dix mille habitants dans laquelle ce genre de drame serait tout simplement impensable, mais je me suis posé la question de savoir si, moi aussi, j'aurais pu faire partie de ceux qui ne s'arrêtent pas si je vivais dans une grande ville...Vraiment cette affaire nous interpelle tous.

Cette disparition tragique de René Robert a reçu un écho international. Voici un article qui lui a été consacré dans le journal espagnol EL PAIS dans lequel vous pourrez voir certains de ses clichés sur le monde artistique du flamenco.

René Robert s'intéressait beaucoup à la culture flamenca et au monde gitan, un monde dans lequel la solidarité fait partie intégrante de la vie. Cette solidarité est dans l' ADN des membres de cette communauté. Jamais un gitan ne mourra seul dans le froid...c'est tout simplement impossible...grotesque, même.

Notre culture occidentale nous a déshumanisé, affaibli, nous a fait perdre nos valeurs, nos instincts de survie aussi...Cela fait longtemps que je pense que si l'humanité doit traverser des crises majeures très graves, certaines minorités ethniques plus pauvres vivant dans la précarité s'en tireraient mieux que nous. Elles sont mieux armées que nous car cet instinct de survie et de solidarité sociale, elles ne l'ont jamais perdu...

En cas de cataclysme l'homme occidental est mort car bien trop égoïste, bien trop insolidaire.

Ou alors, faudra t'il que nous traversions une très grave crise pour que nous nous resaisissions ?

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #fait divers, #Photographe, #Froid, #Hiver, #SDF, #Solidarité, #René Robert, #Humanité

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Publié le 27 Janvier 2022

Bonjour les amis,

J'ai enfin pu voir le film dont tout le monde parle: le NIGHTMARE ALLEY de l'oscarisé Guillermo del Toro (auteur, entre autres, de LA FORME DE L'EAU).

Avant toutes choses, sachez que ce film est un remake d'un film noir qui date de 1947 avec Tyrone Power.

Voici le synopsis:

Alors qu’il traverse une mauvaise passe, le charismatique Stanton Carlisle débarque dans une foire itinérante et parvient à s’attirer les bonnes grâces d’une voyante, Zeena et de son mari Pete, une ancienne gloire du mentalisme. S’initiant auprès d’eux, il voit là un moyen de décrocher son ticket pour le succès et décide d’utiliser ses nouveaux talents pour arnaquer l’élite de la bonne société new-yorkaise des années 40. Avec la vertueuse et fidèle Molly à ses côtés, Stanton se met à échafauder un plan pour escroquer un homme aussi puissant que dangereux. Il va recevoir l’aide d’une mystérieuse psychiatre qui pourrait bien se révéler la plus redoutable de ses adversaires…

 

Guillermo del Toro signe une oeuvre qui est un magnifique hommage au ciné noir des années 40 et 50. Son film se divise en deux parties.

Une première partie absolument géniale qui nous plonge dans l'atmosphère très oppresante d'une foire aux horreurs des années 40. L'esthétique est délicieusement "vintage". Cette partie du film nous rappelle un peu FREAKS, un film très controversé des années 30.

Chaque plan du film est un tableau extrêmement soigné (composition, couleurs, ombres et lumières, etc...).

L'esthétique des années 40 est très travaillée et Guillermo del Toro y apporte aussi tout son génie personnel. C'est très " gothique" !

Les cinéphiles reconnaîtront des clins d'oeil à d'autres films qui nous ont fait frémir, notamment le METROPOLIS de Fritz Lang.

Del Toro nous dépeint chez les forains toute une gallerie de personnages très pittoresques, et parfois terribles ou terrifiants qui évoluent dans un environnement boueux et sombre à souhait.

C'est ma partie préférée du film. Le metteur en scène a réussi à recréer l'ambiance qui me captivait et me terrorisait quand j'étais enfant et que j'allais à la fête foraine dans le train fantôme, ou quand j'allais voir les films de terreur en noir et blanc, notamment les Frankensteins.

La deuxième partie du film nous transporte dans la haute société new-yorkaise dans laquelle Stan, notre héros interprété par Bradley Cooper, utilise ses dons de charlatan qui lit faussement dans les pensées d'autrui pour abuser de la crédulité de personnes puissantes et très riches. Pour arriver à ses fins il aura besoin des services de Lilith, une psychiatre vénéneuse interprétée de manière très sophistiquée par Cate Banchett.

Lilith, personnage sombre et mystérieux à souhait, dont on ne sait pas si elle n'agit pas en réalité comme une araignée, de celles qu'on appelle les veuves noires.

Molly, la jeune compagne de Stan, est le seul personnage non corrompu et au coeur pur qui évolue dans un monde aussi sombre et inquiétant. C'est le seul personnage auquel se raccroche le spectateur dans cette deuxième partie étouffante pour y trouver un peu d'air frais.

Cette deuxième partie est très amorale et nous mène vers une fin qui boucle parfaitement la boucle et qui donne à toute l'oeuvre une grande homogénéité. Une fin terrible et géniale qu'on pressent peu à peu...

 

Alors, si on se résume, ce film pourrait être un chef d'oeuvre absolu dans l'histoire du cinéma, et il le sera sans doute pour certains...

Quel est donc le seul petit bémol qu'on pourrait émettre? J'y ai réfléchi car, curieusement j'ai ressenti qu'il manquait quelque chose à cette oeuvre sans être capable de savoir quoi dans l'immédiat.

Dans la deuxième partie il y a de la sophistication et aussi de la froideur, par ailleurs parfaitement voulues et maîtrisées par le metteur en scène.

En y réfléchissant bien, ce qui peut décevoir dans ce film c'est l'écriture des personnages de Stan et de Lilith. On attend de grosses révélations sur leur passé mais quand elles arrivent elles paraissent un peu simples, voire simplistes...On espérait une plongée psychologique fouillée au coeur du mal, une explication intime, mais on reste un peu sur sa faim. Finalement on ne s'identifie jamais à Stan. On le voit souffrir mais on ne souffre pas avec lui...On garde ses distances.

Je terminerai en vous disant que, pour ma part, je vais revoir ce film car l'esthétique est si riche et si dense que j'ai besoin d'une deuxième projection.

 

NIGHTMARE ALLEY...une plongée vertigineuse dans un univers de fantasmagorie et de cauchemar.

PS: Le titre du film en espagnol n'est pas mal...EL CALLEJÓN DE LAS ALMAS PERDIDAS...qu'on pourrait traduire approximativement par LE BOULEVARD DES ÂMES PERDUES....même si callejón a plutôt le sens de ruelle obscure ou d' impasse...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Film noir, #Fantastique, #Horreur, #Guillermo del Toro, #Nightmare alley, #Thriller

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Publié le 24 Janvier 2022

Bonjour les amis,

J'ai enfin pu voir avec quelques mois de retard l'adaptation qu'a fait Xavier Giannoli du grand roman de Balzac (le plus abouti selon Marcel Proust).

Tout a déjà été dit sur cette somptueuse adaptation. La bande-annonce ne trompe pas sur la marchandise. C'est une magnifique mise en scène, très enlevée, qui nous rappelle par certains aspects le AMADEUS de Milos Forman. D'ailleurs Giannoli utilise abondamment la musique pour donner du rythme à son film, pour nous faire passer des ambiances de fêtes les plus frivoles à des climats plus romantiques, voire dramatiques et ténébreux.

Les dialogues sont ciselés avec des mots qui font mouche.

Ce qui frappe le plus dans ce film c'est l'incroyable modernité de cette oeuvre qui vilipende le cynisme à la fois cruel et frivole d'une société où tout s'achète et tout se vend. Comme si Balzac avait bien compris toutes les tares qui continuent aujourd'hui encore de tarauder notre société, comme si il avait bien capté notre perte pour ne pas dire absence totale de valeurs morales.

Nous sommes durant la restauration de la monarchie, en pleine mouvance libérale. On assiste à la collusion entre le pouvoir politique et la presse, une presse qui n'hésite pas à manipuler l'information (à faire de l'infox ou à émettre des fake-news avant que le terme n'existe). A noter une utilisation très drôle dans le film de métaphores animalières avec des volailles telles que les canards, les pintades ou aussi les pigeons...

Ce film est aussi une peinture sociale cruelle qui fait apparaître le mépris de Paris pour la Province (qui visiblement ne date pas d'hier...), la différence entre ceux qui portent un nom à particule et les autres, le mépris social envers les comédiens et les comédiennes de théâtre qui sont à la fois adulées mais maintenues à distance des plus hautes sphères aristocratiques.

 

Alors les amis, il y a une question qui m' a taraudé pendant toute la projection. Je n'ai pas lu le roman de Balzac, or ce qu'on entend dans le film est si moderne que ça frise parfois l'anachronisme.

Quand Etienne Lousteau (joué par Vincent Lacoste) parle de ligne éditoriale du journal, je ne suis pas sûr que le concept existait à l'époque. Quand il affirme que tout ce qui est probable serait donné pour vrai dans son canard, je ne suis pas certain que le roman soit allé aussi loin dans la satire et la caricature. Bref, les dialogues m'ont paru si modernes (non pas tant au niveau de la langue utilisée mais des concepts abordés) que je n'ai pas arrêté de me poser la question de savoir si Balzac avait été aussi visionnaire.

J'ai enquêté sur le web pour trouver une réponse à cette question mais sans succés.

Alors, il ne me reste plus qu'une seule manière d'y répondre, c'est de lire moi-même le roman.

PS: En ce qui concerne l'interpétation de Benjamin Voisin en Lucien de Rubempré j'ai eu quelques difficultés au début du film, le trouvant un peu trop "bellâtre", voire inconsistant, pour ne pas dire "tête à claques"...mais, là encore, il faudrait avoir lu le roman pour savoir si Giannoli a été fidèle à Balzac.

ILLUSIONS PERDUES...à voir...et à lire.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Illusions perdues, #Balzac, #Roman

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Publié le 22 Janvier 2022

Bonjour les amis,

On m'avait indiqué sur mon blog parmi les bonnes réalisations de 2021  BOÎTE NOIRE le film de Yann Goslan.

Voici le synopsis:

Que s’est-il passé à bord du vol Dubaï-Paris avant son crash dans le massif alpin ? Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Erreur de pilotage ? Défaillance technique ? Acte terroriste ? L’analyse minutieuse des boîtes noires va pousser Mathieu à mener en secret sa propre investigation. Il ignore encore jusqu’où va le mener sa quête de vérité.

Alors j'ai vraiment été emballé par ce thriller français qui n'a rien à envier à ses homologues américains.

Un scénario qui tient en haleine de bout en bout...Un rythme très bien maintenu pendant plus de 2 heures et 10 minutes, sans le moindre temps mort.

L'intérêt du spectateur est sans cesse relancé.

Le scénario fait penser un peu aux trames des romans de John Grisham. D'ailleurs je ne serais pas surpris que les américains soient tentés de faire un remake.

Le film nous plonge dans un monde que nous ne connaissons pas bien, celui du bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile.

Mathieu, notre héros expert en acoustique conclut rapidement son enquête sur le crash avant de se rendre compte qu'il y a des détails qui ne collent pas. Il commence donc une enquête personnelle qui n'est pas approuvée par sa hiérarchie, et sera amené à lutter seul contre tous pour chercher à établir la vérité.

Le scénario très habile nous fait suivre différentes pistes découvertes par Mathieu, le technicien surdoué et expert en informatique. Par ailleurs c'est un scénario au thème original qui nous fait entrer, entre autres, dans le monde des intelligences artificielles.

Pierre Niney dans le rôle de Mathieu nous captive durant tout le film.Il m'a fait un peu penser à John Travolta dans le BLOW OUT de Brian de Palma.

Yan Goslan n'a rien à envier à Brian de Palma ou à Alan Pakula. Il signe un thriller efficace qui nous accroche de bout en bout.

Je me suis ré-ga-lé...!

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinema, #crash aérien, #Thriller

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Publié le 21 Janvier 2022

Bonjour les amis,

On m'avait conseillé la semaine dernière de voir THE FATHER de Florian Zeller, et c'est maintenant chose faite.

Voici le synopsis.

Anthony (Anthony Hopkins) octogénaire acerbe, et quelque peu espiègle, s'obstine à vivre seul et à rejeter toutes les personnes que sa fille Anne (Olivia Coleman) engage pour s'occuper de lui. Or le vieillard est atteint de troubles graves, de pertes de mémoire, et semble de plus en plus déconnecté de la réalité...

L'idée du film est assez originale : le spectateur suit toute la narration avec les yeux d'Anthony. On est dans sa peau. On voit les choses telles que lui les voit.

Or, Anthony est confronté à des incohérences, à l'incompréhension. Il ne comprend plus avec qui il parle, ni même parfois où il se trouve...Le monde s'apparente à un puzzle angoissant dont il n'y a pas moyen d'assembler correctement les pièces. Les visages changent, les prénoms aussi...

Tout est filmé sur le mode d'un thriller psychologique avec des moments de tension qui sont parfois hithcockiens.

Anne est plongée au coeur d'un terrible dilemme. Elle essaie désespérément de trouver une solution qui lui permette de respecter les volontés de son père sans qu'il ne lui en coûte de renoncer à sa propre vie.

Le spectateur, quant à lui tente, de décrypter cette réalité parallèle absurde vécue par Anthony mais ce n'est pas toujours simple. On sait bien qu' Anthony est dans la confusion mais on a nous aussi a des difficultés à rétablir la vérité. Du coup, on se trouve réellement dans la peau de quelqu'un qui souffrirait de démence sénile ou de la maladie d'Alzheimer. 

L'impossibilité de rendre le monde intelligible génère une terrible angoisse.

THE FATHER est un film dur, éprouvant et parfois suffocant.

Il y a aussi le fait que les troubles d'Anthony lui font révéler, sans filtres, les secrets les plus intimes qui le lient à sa fille. Certaines de ses pensées profondes de père ont sans doute été occultées tout au long de sa vie mais là, il les révèlent de manière complètement désinhibée, ce qui fait de ce film un récit cruel également : un face-à-face père-fille implacable qui demandera à Anne beaucoup d'amour et de compréhension.

Le film serait à la limite du supportable s'il n'était pas servi par d'immenses acteurs qui interprètent chacun leurs rôles avec sensibilité. Hopkins fait montre de toute la palette de son  talent...et Coleman nous bouleverse.

Les seconds rôles aussi sont interprétés aussi avec beaucoup de justesse psychologique.

THE FATHER est un film qui perturbe terriblement car on connaît tous dans notre entourage des Anthony, sans nécessairement imaginer toute la souffrance que la démence sénile peut provoquer chez eux et chez leurs proches.

 

 

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Florian Zeller, #Anthony Hopkins, #Alzheimer, #Démence sénile, #Vieillesse

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Publié le 20 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un film qui est encore à l'affiche en ce moment.

Il s'agit de ADIEU MONSIEUR HAFFMANN de Fred Cayavé, tiré d'une pièce de théâtre éponyme de Jean-Philippe Daguerre.

Voici le synopis:

Paris 1941. François Mercier est un homme ordinaire qui n’aspire qu’à fonder une famille avec la femme qu’il aime, Blanche. Il est aussi l’employé d’un joaillier talentueux, M. Haffmann. Mais face à l’occupation allemande, les deux hommes n’auront d’autre choix que de conclure un accord dont les conséquences, au fil des mois, bouleverseront le destin de nos trois personnages.

 

Le thème de ce film fait immédiatement penser à deux chefs d'oeuves du cinéma, le MONSIEUR KLEIN de Joseph Losey (dont je n'ai vu que des extraits) et LE DERNIER MÉTRO de François Truffaut.

Dans ce film Haffmann est obligé de se cacher dans sa propre cave, protégé par le couple que forment François et Blanche Mercier.

Il s'agit donc d'un huis-clos durant lequel les époux vont évoluer et se révéler. Au début du film le spectateur a de l'empathie pour certains personnages et moins pour d'autres mais, au fil des difficultés provoquées par cette situation peu ordinaire, notre regard va changer peu à peu: les rôles préétablis ne seront pas ce que l'on croyait.

Ce film est aussi une magnifique illustration de ce que disait en son temps Raymond Barre. 

" On ne déjeune pas avec le Diable, même avec une longue cuillère..."

Et le diable ici, c'est le commandant nazi Jünger, interpété par Nikolai Kinski (fils du grand Klaus Kinski).

Jünger est un représentant de la force occupante, grand esthète qui adore la capitale française, mais qui aime aussi s'acoquiner avec des femmes aux moeurs légères (les deux choses n'étant bien évidemment pas incompatibles).

Le film nous montre comment les circonstances, si on n'y prend pas garde, peuvent transformer un brave type sans histoires en un personnage devenu vile, lâche, voire répugnant.

Les trois rôles principaux sont très bien interprétés. Ce sont les trois acteurs qui portent le film:

- Daniel Auteuil, remarquable par ses silences, ses regards...avec lui, tout est dans le non-dit. Il est magistral, au faîte de son art.

- Gilles Lellouche qui joue parfaitement son rôle de personnage qui bascule, et qui passe par plein de sentiments forts et contradictoires.

- Sara Giraudeau qui va crescendo et qui termine le film en apportant beaucoup d'intensité à son personnage.

Voila. Je n'en dis pas plus.

Le sujet était périlleux car déjà traité au cinema mais le scénario construit en forme de piège maintient le spectateur en haleine et réserve des surprises.

L'année cinématographique 2022 commence plutôt pas mal...Pourvu que ça dure!

 

 

 

PS: Après avoir vu ce film, je vais visionner MONSIEUR KLEIN et réparer cette lacune cinématographique.

Et peut-être aussi visionner LUCIEN LACOMBE de Louis Malle que je n'ai jamais vu en entier.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #Gilles Lellouche, #Daniel Auteuil, #Occupation, #Antisémitisme, #Shoah

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Publié le 18 Janvier 2022

Bonjour les amis,

j'ai enfin pu voir le 3 ème opus des OSS 117 réalisé cette fois-ci par Nicolas Bedos et intitulé ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE.

On avait laissé notre héros à Rio en 1967 et on le retrouve en 1981. Ça surprend un peu car il y avait matière à faire quelques OSS durant les années 70.

Par ailleurs on change de metteur en scène et ce n'est plus Michel Hazanavicius qui est à la réalisation mais Nicolas Bedos. J'avais donc quelques craintes...qui se sont rapidement confirmées.

Le gros problème avec Bedos c'est qu'il en fait trop et qu'il maltraite son personnage.

Souvenez-vous de Hubert Bonisseur de la Bath dit OSS 117: c'était un espion sûr de lui, extraverti, qui se la pète, qui ne doute de rien, dragueur assez lourd, plein des préjugés ringards propres à son époque , mais à qui tout réussissait grâce à son panache à la française et à sa naïveté. Donc il y avait un mélange subtil qui nous le rendait extrêmement sympathique.

Nicolas Bedos fait évoluer le personnage qui devient veillissant et force le trait en le rendant encore plus grotesque, mais aussi impuissant, loser et même parfois assez mesquin.

Du coup OSS est maltraité par les autres personnages ce qui casse un peu les codes convenus de notre archétype de Superdupont toujours triomphant.

Mais le pire c'est que le film perd en humour comme si le réalisateur se sentait obligé de se moquer ouvertement de son personnage et de céder au politiquement correct. Il y a une règle au théâtre qui s'applique au cinéma. Un personnage ridicule ne rit jamais de lui-même sur scène. Il joue au premier degré...Et là, c'est comme si OSS se rendait compte que les autres se moquent de lui et essayait de rectifier, ce qui casse la dynamique du rire. OSS devient pathétique et c'est au au détriment de l'esprit du comique de situation.

Alors, rassurez-vous, il y a quand même Jean Dujardin qui arrive par sa prestation à sauver son personnage. Il y a aussi quelques scènes extrêmement drôles qui font que le film mérite d'être vu.

Par exemple, quand OSS est perdu dans la brousse et qu'il essaie de retrouver une piste avec une carte d'Afrique qui représente TOUTE l' Afrique, c'est vraiment trop drôle !

On retrouve aussi certaines répliques qui font mouche...mais elles sont trop rares cette fois-ci.

Quand Bedos fait dire dans le film à OSS que les femmes n'ont pas de cerveau, c'est pas drôle.

Par contre d'autres répliques sont mieux ajustées. Je vous en cite une.

Le chef d'OSS lui explique que le président de la République française a abattu 3 éléphants le mois dernier, et OSS de répondre, imperturbable:

" -  De toutes façons,il y en a plein ! " 🤣

Je concluerai en vous disant que le film est inégal, qu'il y a des longueurs parfois ennuyeuses ou qui n'apportent rien, mais que le spectateur est quand même récompensé de sa patience par certaines scènes où on retrouve bien toute la saveur humoristique des deux OSS antérieurs.

A voir donc !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #oss 117, #Jean Dujardin, #Humour, #Nicolas Bedos

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Publié le 16 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Je vous avais fait part la semaine dernière de mon indignation face au comportement hautement irresponsable du nº 1 mondial de tennis Novak Djokovic, que certains surnomment déjà NoVAX JoeCOVID.

Alors, j'ai appris depuis cet article que Djokovic avait accordé une entrevue à un journaliste français (par ailleurs âgé) du journal l'EQUIPE au lieu d' être à l'isolement comme c'était son devoir pour ne pas mettre en danger la vie d'autrui.

Par ailleurs il est allé en Espagne fin décembre, à Marbella, alors qu'il n'en n'avait pas le droit s'il se savait positif.

Une enquête est ouverte en Espagne sur demande du gouvernement espagnol.

Il aurait également enfreint les normes de la Serbie durant cette période.

 

La justice australienne s'est définitivement prononcée aujourd'hui  en obligeant le joueur à quitter son terrritoire, ce qui est une sentence frappée au coin du bon sens. Nul n'est au dessus des lois, encore moins quand il s'agit de lois sensées protéger la santé publique, encore moins quand on parle de grands champions sportifs très suivis qui devraient donner le bon exemple au reste de la citoyenneté.

Je rappelle que l'objectif affiché de l'Austalie qui a plus d'expérience que les européens en matière de lutte contre les virus est d'éradiquer le covid. Un objectif qui exige d'appliquer les normes de protection avec une grande rigueur.

Finalement Djokovic, malgré le soutien très criticable, populiste et ridicule du président serbe (en effet le joueur risque des sanctions également en Serbie à cause de ses infractions), sort par la petite porte après avoir reconnu des "erreurs" dans les pièces qu'il a fournies aux autorités australiennes lors de son arrivée.

" Erreurs" étant dans le cas qui nous concerne un doux euphémisme pour ne pas reconnaître qu'il y a eu une volonté délibérée  de mentir de manière éhontée.

C'est d'ailleurs ce qu'a dit un journaliste télé australien qui a qualifié hors-antenne le joueur de "lyer" et de "asshole"...c'est à dire "menteur" et "trou du cul"...

Les antivax pensaient tenir un héros...finalement ce serait plutôt un zéro !

Djoko est un champion de tennis incontesté, mais comme citoyen, ce qu'il a fait est assez impardonnable.

Les règles étaient claires. Il avait le droit d'entrer en Autralie à condition d'être vacciné. L'Australie est un pays souverain et si ses règles ne lui convenaient pas Djoko n'avait qu'à rester chez lui et nous éviter ce long feuilleton pénible, ce bras de fer judiciaire pathétique, dans lequel il est tout, sauf une victime.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Tennis, #covid, #Australie, #Serbie, #Sport, #Politique, #antivax, #Djokovic

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Publié le 13 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Il y a quelques jours je vous expliquais tout le mal que je pense du WOKISME et de la CANCEL CULTURE dans cette article-ci.

Il se trouve que cette semaine je suis tombé sur une vidéo de Zhang Zhang, une violoniste sino-canadienne membre du philarmonique de Monte-Carlo, qui dénonce les conséquences néfastes de la cancel culture dans l'univers de la musique classique. Mais écoutez-là plutôt, ça dure 5 minutes.

Si vous ne pouvez accéder à sa vidéo sur le lien antérieur vous pouvez le faire sur ce lien-ci.

Ce que raconte Zhang Zhang est absolument édifiant, révoltant aussi.

14 musiciens de l'English Touring Opera sont licenciés après 20 ans de bons et loyaux services, simplement parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau. Ils ont le malheur d'être blancs.

Comme vous le voyez la discrimination positive inventée outre-Atlantique finit par devenir discrimination tout court.

L'antiracisme quand il est défendu par des faibles d'esprit se transforme en racisme, c'est à dire en ce qu'il était supposé combattre.

La politique des quotas c'est bon pour les vaches laitières mais appliquée à la culture ça peut devenir assez catastrophique !

Ibrahim Maalouf, trompettiste et compositeur, s'est plaint du fait que le philarmonique de Vienne manquait de diversité ethnique.Ça, ça me fait mourir de rire car quand on se balade en Autriche, on a plutôt tendance à voir beaucoup de blancs...🤣. Ne leur en voulez pas, ils sont nés comme ça...et comme disait Coluche, la plupart ne l'ont pas fait méchamment !

Viendrait-il à l'esprit de quelqu'un de reprocher à l'orchestre de Pékin d'être un peu trop asiatique?

Voici la réponse de Zhang Zhang à Maalouf:

" Le concours de recrutement des orchestres symphoniques professionnels se fait derrière un paravent. Le jury ne voit pas le candidat, il n’écoute que la qualité de la performance. Les artistes sont choisis par leur musique, pas par leur couleur de peau, leur sexe ou leur origine ethnique..."

Par ailleurs, on voit apparaître des formes de censures d'oeuvres géniales du patrimoine culturel classique par des nouveaux inquisiteurs, des Torquemadas des temps modernes,  qui trouvent pertinent de les "rejuger" avec les standards politiquement corrects de notre époque.

Peut-on être plus ignare? plus stupide?

Je vous invite à lire cet article sur la censure qui s'abat sur le CASSE-NOISETTE de TCHAÏKOVSKI.

Comme l'explique bien Zhang Zhang, on touche là au comble de l'absurde et du ridicule. Les wokistes anglo-saxons trouvent l'oeuvre du grand compositeur russe offensante pour les arabes, les espagnols et les chinois mais les compagnies chinoises la présentent régulièrement devant leur public, un public chinois qui ne s'offusque pas de certains stéréotypes qui étaient caractéristiques de leur époque.

 Danse chinoise dans CASSE-NOISETTE

Danse chinoise dans CASSE-NOISETTE

Alors, peut-être qu'un jour il faudra aller à Pékin pour voir une oeuvre occidentale non censurée dans sa véritable version originale, comme par exemple l'OTELLO de VERDI ? 

Franchement les amis, ce n'est pas que je hais ce siècle mais je commence à le trouver de plus en plus débile, répugnant de médiocrité imbécile. Houellebecq, au secours !

Je terminerai mon billet avec une note d'humour satirique sur l'évolution à travers les siècles de ce qui nous fait pleurer ...Tant qu'on peut encore rigoler du wokisme tout va bien !

Quand la CANCEL CULTURE s'attaque à la musique classique et aux ballets...

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Publié le 11 Janvier 2022

Bonjour les amis,

J'ai pu voir la semaine dernière LE DERNIER DUEL,un film de Ridley Scott, réalisateur d' Alien et de Gladiator, Ridley Scott qui démontre qu'à l'aube de ses 87 ans il n'a rien perdu de son punch.

Voici le synopsis.
Basé sur des événements réels, le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille. Le Gris est un écuyer normand dont l'intelligence et l'éloquence font de lui l'un des nobles les plus admirés de la cour. Lorsque Marguerite, la femme de Carrouges, est violemment agressée par Le Gris - une accusation que ce dernier récuse - elle refuse de garder le silence, n’hésitant pas à dénoncer son agresseur et à s’imposer dans un acte de bravoure et de défi qui met sa vie en danger. L'épreuve de combat qui s'ensuit - un éprouvant duel à mort - place la destinée de chacun d’eux entre les mains de Dieu.

La semaine dernière j'avais dit à un bon ami que j'avais besoin de souffle épique, et avec ce film, je peux vous affirmer que j'ai été servi.

Sans atteindre la grandeur de GLADIATOR, ce film nous propose une plongée vertigineuse, farouche et sauvage dans la France du XIV ème siècle.

Voici ce que dit une internaute:

Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

 
 
 

 
LE DERNIER DUEL...ou le grand retour de Ridley Scott.

J'adhère complètement au point de vue exprimé ci-dessus mais j'aimerais toutefois ajouter une toute petite et une très légère  réserve. Tous les films hollywoodiens historiques sont toujours un peu construits de la même manière, une manière qui est historiquement fausse.

On se situe dans un contexte historique donné, avec la mentalité des gens de l'époque, et il y a un personnage plus moderne, en avance sur son temps, qui pense "comme nous" et auquel le spectateur s'identifie.

Cette recette marche toujours très bien et a été appliquée dans d'innombrables films, sauf que c'est une situation historiquement impossible. Par exemple, vous ne pouvez pas mettre dans un film sur les pharaons un esclave qui pense comme Martin Luther King.

Dans le cas qui nous intéresse Marguerite de Thibouville fait quand même un peu penser aux femmes du mouvement #MeToo# puisqu'elle veut qu'éclate la vérité. Or, à cette époque-là, la victime n'est pas directement Marguerite mais plutôt son mari, le chevalier à qui elle appartient et dont on a abusé de sa "propriété".

Ridley Scott surfe donc un peu sur la vague du mouvement #Metoo# mais ne tombe pas non plus dans le piège de l'anachronisme grossier.

Par ailleurs Marguerite, excellement interprétée avec beaucoup de sensibilité par la très belle Jodie Comer, nous tient en haleine pendant tout le film. Jodie Comer distille parfaitement tout le charme et le mystère féminin. Tout tourne autour d'elle et un mystère trouble est savamment entretenu durant plus de 2 heures et 30 minutes.

 

LE DERNIER DUEL...ou le grand retour de Ridley Scott.

Il y a un 2 ème aspect du film qui est passionnant et qui concerne le jugement de Dieu. Mais là, je ne peux pas vous en parler sans révéler des éléments-clés du récit. Je n'en parlerai donc pas, mais simplement je puis vous assurer que les modalités de ce jugement de Dieu contiennent des éléments (historiquement vrais) qui sont assez vertigineux et troublants.

Je vous donne un exemple qui n'est pas dans le film pour vous orienter. Au moyen-âge, être témoin dans certains types de procés pouvait être assez dangereux. Par exemple si un témoin disait avoir vu telle personne voler un cheval, le voleur en question pouvait traiter le témoin de menteur, réclamer le jugement de Dieu et  l'invoquer en duel...et si le délinquant était plus fort aux armes que le malheureux témoin celui-ci risquait sa peau simplement pour avoir témoigné !

D'ailleurs, le Jugement de Dieu sera plus tard supprimé car il provoquait des situations terriblement absurdes.

Cette dimension et cette absurdité apparaîssent dans le film et elles sont historiquement véridiques car j'ai pris le soin de vérifier ce que disent les historiens du vrai procés de Jean de Carrouges ...Là, Ridley Scott n'invente absolument rien !

Parmi les points véridiques du film, je ne peux m'empêcher de vous raconter cette croyance réelle de l'époque. Les enquêteurs du procès considéraient  qu'une femme réellement violée ne pouvait pas tomber enceinte, car pour qu'il y ait fécondation il faut qu'il y ait orgasme de la femme...😲. pourtant ce n'est certainement pas les exemples contraires à cette croyance qui devaient manquer....Mais, dans un système patriarcal, vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, à la fin des comptes, c'est toujours la faute de la femme, et ce depuis Eve !

Je terminerai mon billet en vous disant que le film est tiré d'un livre d'Eric Jager, spécialiste du Moyen-âge.

J'ai tellement aimé le film que je vais lire le livre...forcément !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #Moyen-âge, #Viol, #Chevalerie, #Justice, #Jugement de Dieu, #Ridley Scott, #Féminisme

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