Publié le 28 Février 2022

Il paraît que dans les médias russes le mot GUERRE est interdit pour qualifier l'opération militaire de grande envergure qui a été lancée le 24 Février contre l'Ukraine.

On le comprend bien. C'est le b-a-ba de la propagande.

Quand commence une guerre la permière victime mortelle, c'est la vérité. Or, il se trouve que Vladimir Poutine essaie de tuer la vérité depuis des décennies. Pour ce faire il est allé très loin, jusqu'à nier la propre existence de l'Ukraine en tant qu'entité nationale spécifique avec sa propre histoire, sa propre langue, et sa propre religion dominante.

Oui, le tyran du Kremlin considère que l'Ukraine, en tant que république a été une concession frivole de Lénine et tente de faire croire que ce territoire très important fait partie intégrante de ce qui était l'empire tsariste. Rien n'est plus faux. Un simple coup d'oeil sur la fiche wikipedia de ce pays vous confirmera que cette zone appartenait aux territoires lituano-polonais au XIV ème siècle, et ensuite qu'elle sera partagée entre les empires russes et austro-hongrois et qu'elle deviendra indépendante dans les années 20.

Nier l'entité spécifique ukrainienne c'est comme nier les lois de la gravité. Historiquement c'est un non-sens. Le négationnisme poutinien qui consiste à utiliser les relations fortes et "envahissantes" de la Russie avec ce pays ne peut convaincre que les nostalgiques impénitents de ce qui fût en son temps l'URSS.

Oui, aucun historien sérieux ne peut soutenir les thèses de Poutine...Aucun !

Poutine ment par omission. Il raconte des choses vraies, qu'il y a une partie russophone importante. C'est une évidence car invasion oblige mais il se garde bien de prendre en compte le fait que plus de 70% de la population se sent avant toute chose ukrainienne. Depuis l'invasion du 24 Février ce pourcentage a augmenté significativement. De nombreux ukrainiens bilingues ne veulent plus rien savoir de la Russie.

 

Les mots de la guerre...

Ce qui me frappe dans les récents événements c'est le manque d'intelligence, le manque de lecture des européens. Je ne doute pas que le président Macron soit allé négocier avec Poutine en voulant réellement donner une chance à la paix mais aujourd'hui tout le monde a compris que cette guerre avait été programmée et décidée de longue date. Cette négociation était une pantalonnade, un moyen pour le dictateur de gagner du temps et de nous rouler dans la farine.

Donc la question qui se pose est de savoir si depuis les accords de Minsk de 2015 les occidentaux n'ont pas fait preuve de légèreté en ne veillant pas à ce qu'ils soient respectés par le président Zelensky..

Si c'est le cas, ça ne justifie pas l'agression barbare et inacceptable du président russe, mais ça montrerait que l'Europe n'est pas gouvernée par des dirigeants responsables et intelligents (...j'insiste sur le vocable INTELLIGENT, avec le sens qu'on donne à ce mot dans les services d'intelligence). Nous ne serions pas gouvernés par des responsables capables de comprendre la logique des autres dirigeants et de préserver de la meilleure manière possible la paix dans le monde et sur notre continent. Un jour, il faudra établir toutes les responsabilités.

En attendant le mal est fait, la guerre est déclenchée et l'UE se doit de fournir aux ukrainiens les moyens matériels et financiers pour résister aux envahisseurs.

Poutine est complètement isolé sur le plan diplomatique international, mis à part l'appui de Nicolas Maduro, un autre dictateur ! Seule la Chine va trahir les occidentaux et probablement fournir de manière occulte aux russes les matériels stratégiques sensibles dont ils ont impérativement besoin.

La vraie force du maître du Kremlin c'est que son mensonge est bien passé dans une partie importante de sa population mais, pas de chance pour lui, de très nombreux ukrainiens vivent en Russie tout en ayant de la famille au pays. Le narratif de Poutine va se heurter à la réalité qui malgré la censure va s'infiltrer dans sa propre population. La guerre de l'info, la guerre des mots a déjà commencé.

La réalité, c'est aussi cette scène que j'ai vu ce matin. Une vieille dame ukrainienne qui s'approche d'un soldat pour lui dire: "Facho...rentrez chez vous...  fichez-nous la paix...vous devriez avoir honte ".

Les soldats vont vite savoir qu'ils ne sont pas les bienvenus contrairement à la propagande russe.

Je profite de ce billet pour saluer les russes qui ne se laissent pas intimider par la terreur poutinienne et qui se manifestent contre cette guerre.

C' est le cas d' Elena Kovalskaya, directrice du théâtre et centre culturel Vsevolod Meyerhold de Moscou, qui a démissionné pour protester contre l'invasion russe en Ukraine. Dans un message partagé sur Facebook, elle a écrit "Amis, pour protester contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie, je quitte mon poste de directrice du Théâtre d'État et du Centre culturel Vsevolod Meyerhold de Moscou. Il est impossible de travailler pour un meurtrier et de percevoir un salaire de lui." 

Elena Kovalskaya

Elena Kovalskaya

Ce matin, j'ai rencontré Elena  l'entraîneuse sportive russe de ping pong qui prépare mon fils. Elle était bouleversée, me disait qu'elle a sa mère de 90 ans et sa soeur invalide qui vivent en Sibérie et qu'elle ne peut plus voyager. Elle était indignée par l'attaque qui a été lancée.

Au supermarché, j'ai rencontré Yulia, une ex-élève ukrainienne âgée maintenant d'une trentaine d'années, qui me disait qu'elle ne comprenait pas pourquoi l'otan n'envoyait pas des soldats en appui. Je lui ai répondu que l'Ukraine ne fait pas partie de l'Otan, ni même de l' UE, mais que l'Europe va aider son pays à résister.

Sur ce, Yulia m'a expliqué qu'il y a eu une manifestation contre la guerre à Denia...qu'il y avait de nombreux ukrainiens bien sûr...mais aussi des russes venus se solidariser.

C'est ça aussi la réalité. Pendant qu'un psychopathe décide de lancer une guerre absurde qui va plonger des millions de familles dans le drame et l'angoisse...de l'autre côté, à 4 heures de vol, ces mêmes populations fraternisent et se soutiennent ! 

 

 

Concentration contre la guerre à Denia mêlant ukrainiens et russes

Concentration contre la guerre à Denia mêlant ukrainiens et russes

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Russie, #Ukraine, #Guerre, #Donbass, #Poutine

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Publié le 20 Février 2022

Bonjour les amis,

Voici pour commencer un tableau datant de 1902 du peintre impressionniste allemand Arthur Siebelist intitulé THE ARTIST AND HIS SCHOOL, exposé à Hambourg au Kunsthalle .

Détournements mineurs...

J'ai découvert sur les réseaux sociaux un détournement assez réussi de cette oeuvre.

Une dame vue de dos qui ajoute du signifiant ! 

D'un seul coup le secret de ces sept regards convergents est percé.

Détournements mineurs...

Voici un autre tableau du XIX ème siècle de l'artiste romantique allemand Berthold Woltze, intitulé LA LETTRE.

Cette fois-ci le détournement consiste simplement à changer le titre de l'oeuvre.

LA FACTURE D'ELECTRICITÉ

LA FACTURE D'ELECTRICITÉ

Je continue avec une autre lettre lue par un adolescent, de Rosso Fiorentino.

QUAND TU AS RELU 3 FOIS TA FACTURE D'ÉLECTRICITÉ ET QUE TU NE COMPRENDS TOUJOURS PAS...

QUAND TU AS RELU 3 FOIS TA FACTURE D'ÉLECTRICITÉ ET QUE TU NE COMPRENDS TOUJOURS PAS...

Imaginons maintenant que le grand Léonard ait vécu à notre époque et qu'il ait réalisé le portrait de l'actrice Megan Fox.

Le corsage un peu plus ouvert...la bouche un peu plus charnue...Le résultat n'est pas inintéressant. Elle ne sourit plus mais ce n'est pas gênant...

Détournements mineurs...

Voici une photo prise près des rives du fleuve Tárcoles au Costa Rica d'un bovidé qui se balade tranquillement entre des crocodiles.

Je vous laisse découvrir le titre sous la photo...

QUAND TU VIS DANS UN QUARTIER DANGEREUX MAIS QUE TU CONNAIS TOUT LE MONDE...

QUAND TU VIS DANS UN QUARTIER DANGEREUX MAIS QUE TU CONNAIS TOUT LE MONDE...

je termine avec une autre photo animalière.

QUAND TU TE RENDS COMPTE QUE LE CUISINIER A MIS DU CHORIZO DANS LA PAELLA...!

QUAND TU TE RENDS COMPTE QUE LE CUISINIER A MIS DU CHORIZO DANS LA PAELLA...!

PS: L'Hatem vient de m'envoyer un GIF créé à partir des 2 première photos que j'adjoins avec plaisir à mon article.

Détournements mineurs...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #art, #Humour, #détournement, #sensualité, #Peinture, #Photographie

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Publié le 15 Février 2022

Bonjour les amis,

Samedi dernier a eu lieu en Espagne la cérémonie des GOYAS (équivalent des Césars français) qui a vu le triomphe de EL BUEN PATRÓN de Fernando León de Aranoa, un réalisateur qui s'était illustré en 2001 avec son  drame social acclamé LES LUNDIS AU SOLEIL que je n'ai pas vu (mais que je vais voir bientôt).

EL BUEN PATRÓN (Le bon patron) a obtenu le Goya du meilleur film espagnol et aussi celui de la meilleure révélation de l'année pour Almudena Amor. Par ailleurs Javier Bardem est nommé aux Oscars pour son interprétation du rôle principal.

Voici le synopsis:

Julio Blanco est le propriétaire charismatique d'une entreprise qui fabrique des balances industrielles dans une ville de province en Espagne. Ses employés et lui attendent la visite imminente d’un comité qui décidera de l’obtention d’un prix local d’excellence. Tout se doit d’être parfait mais le sort semble s’acharner sur Blanco…

EL BUEN PATRÓN...une satire sociale très grinçante.

Dans ce film Julio Blanco (Javier Bardem) est le patron de sa boîte, le big boss, ce que les espagnols appellent "el puto amo"  et les américains "The fuckin' master of the universe" !

Il est très paternaliste, contrôle tout, est derrière tout. Il n'hésite pas à s'immiscer dans la vie très privée de ses employés s'il pense que les intérêts de son entreprise sont en jeu.

Blanco est tellement conscient d'accomplir ce qu'il a décidé d'être que ça en devient parfois grotesque mais aussi effrayant.

To be or not to be a big boss !

La force du film c'est qu'à chaque fois qu'on pense que Blanco pousse le bouchon trop loin, qu'il en fait trop, à chaque qu'on croit qu'il va se ressaisir il rebondit et va toujours plus loin. Blanco ne doute jamais de son bon droit ni de sa morale liée à la bonne santé de son entreprise.

Il se compare parfois à un chirugien qui doit amputer un membre à un patient : c'est très désagréable mais quelqu'un doit prendre la responsabilité de le faire pour le bien de tous.

Le film est espagnol mais le fait que Blanco dirige une entreprise qui fabrique des balances m'a évidemment fait penser à notre Nanard national (paix à son âme) qui avait repris Terraillon et dont les méthodes étaient parfois très proches de celles de Blanco.

Le thème de la balance est très bien utilisé dans le film comme une métaphore d'un monde idéal qui chercherait à être équilibré, fidèle et juste, comme les trois qualités techniques de toute bonne balance, sauf que dans le monde réel c'est tout l'exact contraire qui se produit.

Le scénario est très bien travaillé, de manière ingénieuse, avec toute une gallerie de personnages qui participent à un énorme jeu de massacre dont très peu sortiront indemnes: ni le  big boss avec sa conscience à géométrie très variable, ni certains travailleurs cyniques qui savent jouer sur le manque de conscience du boss, ni la classe politique, ni la presse, etc...

Mais il faut vraiment saluer la performance de Bardem qui est énorme dans ce film, comme s'il avait été patron toute sa vie.

Il nous surprend tout le temps, sait jouer de mille registres, de mille facettes. Il est roublard, il a de l'humour, il est drôle, très démago et sait surfer sur les modes de son époque pour s'attirer la sympathie des gens.

La manière, par exemple, avec laquelle il utilise le phénomène  #Me too#  pour faire pression sur l'un de ses employés est tout simplement ignoble. Il lui donne une leçon de morale et de bon comportement avec les femmes alors que lui-même n'a pas le nez propre. Il lui rend service mais avec une terrible menace à la clé s'il ne suit pas ses injonctions.

Il y a aussi sa façon hypocrite d'intégrer les travailleurs immigrés maghrébins qu'il considère comme ses fils adoptifs et de jouer la carte de l'interculturalité.

Ses relations avec les femmes sont très opportunistes. Son discours féministe d'un côté...et ses actes et son cynisme de l'autre...Mais son cynisme aura affaire à plus cynique que lui, comme une espèce d'antimoralisme dans l'amoralisme, par effet boomerang.

Almudena Amor, jeune révélation dont la présence illumine le film...
Almudena Amor, jeune révélation dont la présence illumine le film...

Almudena Amor, jeune révélation dont la présence illumine le film...

Le film surprend aussi parfois car il nous fait passer de scènes de comédie à hurler de rire à d'autres bien plus dramatiques. Ces différences de registre parfaitement voulues par le metteur en scène surprennent mais se justifient: malgré certains drames, la comédie de la vie continue comme dans la réalité.

La scène finale surprendra et elle est tout simplement magistrale et donne à ce film tout son sens profond.

On revient au thème de la balance...Va t'elle basculer ? Je vous laisse découvrir ça par vous-mêmes.

Bardem fait vraiment très fort dans ce film: il arrive à donner à son personnage une dimension quasi métaphysique puisqu'il est parfaitement conscient de ce qu'il est, et de ce qu'il fait. Il joue sur les sentiments, sur l'humain (tout comme le faisait Bernard Tapie). Il est comme le menteur qui se prend au jeu de ses propres mensonges. Blanco aime rendre spontanément service à tous ses employés mais en même temps il crée de la dette morale envers ceux qu'il aide, une dette dont il sait bien profiter par la suite. On se sait jamais où est la part de vrai et la part de faux dans ses relations avec les autres. C'est quelqu'un de perturbant car il sait être sympa.

Julio Blanco manipule disais-je mais il y a un thème sur lequel il ne ment pas, sur lequel il est sincère à 100%, c'est son obsession constante pour maintenir la prospérité de son entreprise et sa bonne image.

La fin justifie toujours les moyens.

Le pire c'est qu'on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie pour Blanco. On a envie que les choses tournent bien pour lui et pour le bien de sa boîte malgré sa manière de manoeuvrer les personnes pour en obtenir ce qu'il désire. 

Personne ne sort indemne de cette comédie, disais-je, y compris le spectateur et sa sympathie coupable pour Blanco.

Je finirai en disant que la fable grinçante se transforme aussi en métaphore universelle et que l'entreprise de Blanco est également une allégorie de la société toute entière.

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Espagne, #Satire, #Social, #Javier Bardem, #Almudena Amor, #Goya, #Oscars, #Aranoa, #Humour, #patrons, #PME

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Publié le 12 Février 2022

Bonjour les amis,

Je ne suis pas un fan inconditionnel d'Almodóvar mais je suis plus attentif à ses productions depuis son DOULEUR ET GLOIRE que j'avais beaucoup aimé.

C'est donc fort logiquement que je me suis intéressé à MADRES PARALELAS, son dernier opus dont voici le synopsis:

Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d'hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret et durant les heures qui précèdent l'accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu'elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l'hôpital. Les quelques mots qu'elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d'une manière qui changera leur vie à toutes les deux.

Il y a un problème avec ce film qui nous raconte deux histoires.

La première est très mélodramatique mais accroche le spectateur en raison d'une forte relation émotionnelle qui lie les deux mères. Le destin va leur jouer un drôle de tour et l'évolution de leurs rapports  capte toute l'attention et tout l'intérêt du spectateur.

Dans cette partie-là Almódovar nous offre le meilleur de lui-même, en pratiquant un cinéma subtil, sensible, transgressseur aussi, mais qui ne tombe jamais dans la moindre vulgarité.

Pénélope Cruz est nommée aux Oscars, ce qui en dit long sur la qualité de son interprétation. Par ailleurs elle a gagné le prix d'interprétation féminine à la Mostra de Venise où ce film était en compétition. Elle porte son rôle de manière très convaincante et on s'identifie au millimètre près à chacun de ses états d'âme. Milena Smit lui donne le change avec beaucoup de naturel, et de sensualité aussi.

MADRES PARALELAS...un film qui mêle le meilleur et le pire d'Almodóvar.

La deuxième histoire a un rapport avec la guerre civile espagnole et l'application d'une loi récente dite de "mémoire historique" qui oblige théoriquement le gouvernement à entreprendre des fouilles des fosses franquistes dans lesquelles gisent encore plus de 100 000 victimes qui n'ont pas eu droit à une sépulture digne de ce nom.

Almodóvar surfe de manière très opportuniste sur l'actualité politique espagnole pour vendre son image militante de "mec de gauche" à côté des familles des victimes du franquisme.Cette partie du film semble écrite pour les étrangers qui ne connaissent pas bien l'histoire d'Espagne, mais pour ceux qui comme moi vivent dans ce pays depuis longtemps, elle m'a paru trop didactique, trop militante, trop démonstrative, trop évidente...

C'est du marketing de gauche. Cette partie-là je l'ai déjà vue mille fois dans d'excellents reportages de la télévision espagnole avec des témoignages réels. Alors évidemment, je sature un peu de revoir ça dans une fiction...Je sature un peu beaucoup même ! Même si c'est tourné avec toute l'habileté du grand cinéaste de la Mancha.

Curieusement et paradoxalement, cette partie qui a gêné beaucoup d'espagnols (mais pas tous) sera peut-être celle qui séduira le plus le public étranger qui n'a jamais été bombardé comme nous de reportages sur ce thème.

Il n'en reste pas moins que cette deuxième histoire greffée de manière artificielle sur le récit bâcle un peu la première et laisse le public sur sa faim.

MADRES PARALELAS...un film qui mêle le meilleur et le pire d'Almodóvar.

Oui, cette deuxième histoire permet à Almodóvar de liquider un peu trop rapidement le devenir des relations entre Janis et Ana. On espérait un déchaînement passionnel et le cinéaste botte en touche avec ses histoires de fosses franquistes.

Circulez y'a plus rien à voir. Dommage !

Je ne voudrais surtout pas vous dissuader de voir ce film qui peut être perçu de manière très différente selon votre sensibilité. Certains penseront que ça ressemble à une série télé larmoyante (genre telenovela améliorée), d'autres seront emballés (comme l'académie des Oscars...rien que ça !) et d'autres comme moi en retirent une impression très mitigée, d'inabouti, avec le meilleur d'Almodóvar qui côtoie le pire.

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Publié le 4 Février 2022

Bonjour les amis,

La semaine dernière, grâce à facebook, je suis tombé sur une photo du cinéma de mon enfance, l'Alhambra de Wallers-Arenberg qui est la cité minière du Nord où a été filmé le film GERMINAL de Claude Berri.

Le cinéma n'existe plus car il a été détruit dans les années 80.

 

Salle de l'Alhambra équipée avec ses fauteuils en bois

Salle de l'Alhambra équipée avec ses fauteuils en bois

André Aicart qui projetait les films

André Aicart qui projetait les films

La date ne figure malheureusement pas sur le ticket

La date ne figure malheureusement pas sur le ticket

Revoir la photo de cette salle m'a fait un drôle d'effet car tous les dimanches (ou presque) j'y allais à la séance de 16 heures.

C'est là que, entre 7 et 14 ans, j'ai vu tous les James Bond avec Sean Connery, la série des Frankensteins, des Draculas, les péplums américains de Cecil B. de Mille, et aussi les peplums européens (avec les films de Maciste et d'Hercule), les films de guerre, les westerns-spaghetti série B, des comédies américaines avec Elvis Presley, des films fantastiques un peu kitchs des années 60.

Beaucoup de nanars bien sûr mais aussi d'autres films qui frappaient mon imagination.

Par exemple, MISSION 633, un film de guerre épatant pour l'enfant que j'étais...L'escadrille britannique va t'elle  réussir à bombarder les fabriques allemandes de carburant servant pour leurs fusées ?  Quelque chose me dit qu'elle va y parvenir même si la mission paraît impossible...

Je me souviens aussi des FRERES SICILIENS, un film de mafia réalisé par Martin Ritt, avec une scène finale qui m'a secoué. Une vraie tragédie grecque à une époque où je ne savais pas encore ce qu'était une tragédie grecque.

Mon super-héros c'était quand même Sean Connery qui me faisait vraiment rêver, qui excitait terriblement mon imagination.

La rencontre avec Ursula Andress, quand elle apparaît sur la plage, la scène sous la douche avec juste un quart de seconde pour admirer sa plastique...

Je dois sans doute à cette salle mes premières émotions érotiques très fortes provoquées par des créatures fascinantes qui ne semblaient pas appartenir au commun des mortels.

Toute une grande partie de mon imaginaire d'enfant s'est projeté là, sur cet écran de l' Alhambra. Quand les lumières s'éteignaient elles laissaient place au rêve, à la magie, au merveilleux, à l'aventure...à l'érotisme aussi.

C'était mon cinéma PARADISO...

Le soir je m'endormais en ayant encore des images plein la tête du film que j'avais vu l'après-midi.

Proust avait commencé DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN avec cette phrase: " Longtemps je me suis couché de bonne heure...."

Pour ma part je pourrais le paraphraser en disant: " Longtemps je me suis couché de bonne heure avec dans l'esprit les images d'un film vu à l'Alhambra le dimanche à la séance de l'après-midi..."

Merci à André Aicart pour avoir été l'un des artisans de ce bonheur.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Enfance, #Aventure, #Erotisme, #Imaginaire, #Héros

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Publié le 2 Février 2022

Bonjour les amis,

Après avoir été ébloui par ILLUSIONS PERDUES de Xavier Giannoli, Fatizo m'a recommandé de voir son film antérieur L'APPARITION.

 

Je souscris à tout ce qu'a écrit mon ami. Je soulignerais aussi qu'une part importante de ce film est dans le non-dit, dans les expressions, dans les gestes, dans les regards.

C'est aussi un film dans lequel le metteur en scène laisse au spectateur compléter certains blancs en lui fournissant simplement des pistes, des éléments indicateurs qui lui permettront d'imaginer une part de la narration. Gionnali parie sur l'intelligence du spectateur, ne se sent pas obligé d'être trop explicite.

L'interprétation de Galatea Bellugi apporte beaucoup de consistance au récit. Son regard lisse, ouvert, candide, parfois solaire nous touche, nous magnétise... comme une révélation...

J'ai été bouleversé par la partie finale que je trouve très subtile et assez géniale mais aussi, j'ai été saisi d'un léger doute: je me suis demandé si je n'avais pas raté un élément important du récit...J'ai donc fait des recherches pour être sûr de ne pas être passé à côté d'un détail-clé et je suis tombé sur une critique très complète du film  que je partage avec vous. Une critique qui a élargi également mon champ de perception de cette oeuvre.

Ce brillant article a donc confirmé ce que j'avais capté moi-même, à savoir, que le film termine d'une manière magistrale sur une forme de mensonge qui n'en est pas un...qu'il y a un point indépassable où la vérité purement scientifique s'efface devant le mystère et que la réponse est en chacun d'entre nous.

Tout simplement admirable...

J'avais été ébloui par ILLUSIONS PERDUES mais l'APPARITION aussi est un chef d'oeuvre.

 

L'APPARITION...ou quand une enquête se transforme en quête...
L'APPARITION...ou quand une enquête se transforme en quête...
L'APPARITION...ou quand une enquête se transforme en quête...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Césars, #Xavier Giannoli, #Religion, #Foi, #Vérité, #Science

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