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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 11:40

Bonjour les amis,

J'ai lu cette semaine DESPRÉS DE MAIG ABANS DE L'ESTIU (titre qui traduit du valencien veut dire "Aprés Mai, et avant l'été") un roman de Jovi Lozano-Seser qui narre l'histoire d'une infirmière de 63 ans qui revient dans son village natal après avoir perdu son mari à cause du covid. Un roman doux-amer qui m'a replongé au temps du confinement, mais aussi un roman plein d'espoir et d'énergie vitale sur la vie qui continue, sur nos racines, sur ce qui fait notre force et résilience, sur les secondes chances aussi que nous offre la vie ...

 

Jovi Lozano-Seser
Jovi Lozano-Seser

Jovi Lozano-Seser

Donc j'étais un peu dans cette ambiance particulière du roman quand j'ai découvert complètement par hasard une chanson datant de ces temps pandémiques, à la fois très épurée mais aussi terriblement émouvante.

En fait cette chanson, je suis complètement passé à côté au moment de sa sortie et je l'ai découverte hier...

Voici la traduction des paroles en français...des paroles qui collent assez bien à l'ambiance du roman que je viens de lire...

L'écoute de cette belle mélodie au thème épuré m'a rappelé quelque chose d'antérieur mais sans savoir quoi exactement. La lecture de la fiche wikipedia du morceau m'a permis de résoudre immédiatement ce petit mystère.

La chanson utilise l'une des séquences harmoniques de l'archi connu canon de Pachelbel.

Alors ce n'est pas la première fois que ce célèbre canon a été utilisé dans la musique populaire moderne. En effet, souvenez-vous dans les années 70 du RAIN AND TEARS des Aphrodite's child.

L'introduction au clavier de Vangélis n'essaie absolument pas de cacher l'inspiration initiale du morceau.

Une oeuvre musicale peut finalement perdurer de mille façons, soit en l'interprétant fidèlement telle qu'elle fût composée, soit en la réarrangeant pour lui donner une nouvelle couleur (variété, jazz, bossa, rock, blues...) soit, et comme c'est le cas ici, en construisant une nouvelle mélodie sur la trame des accords harmoniques du morceau.

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31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 10:00

Bonjour les amis,

J'ai eu l'immense plaisir d'écouter dimanche dernier à l'église de Pedreguer le STABAT MATER de Karl Jenkins interprété par le choeur de la Rectoria sous la direction de Jaume Morell.

Mais qui est Karl Jenkins?

 

Karl Jenkins

Karl Jenkins

Sir Karl William Jenkins est un compositeur et musicien gallois né le 17 février 1944 sur la péninsule de Gower.Son père, instituteur, organiste et chef de chœur lui donne une première instruction musicale. Il étudie à la Gowerton Grammar School puis commence sa carrière musicale comme hautboïste à l’Orchestre national des jeunes du Pays de Galle. Il étudie ensuite la musique à l’Université de Cardiff puis à la Royale Academy of Music de Londres.Dans les années 70, il est membre de groupes de jazz et de rock. Il écrit ensuite des musiques publicitaires pour lesquelles il obtient plusieurs prix prestigieux.

Actuellement, Karl Jenkins est le musicien vivant le plus joué dans le monde. Ses oeuvres  » Adiemus  » et  » The Armed Man : une messe pour la paix  » connaissent tout particulièrement un succès planétaire.

En 2015, il devient le premier musicien gallois à être anobli.

Revenons au STABAT MATER. La première mondiale eut lieu le 15 mars 2008 à l'église anglicane de Liverpool.

L'oeuvre, basée sur le STABAT MATER datant du XIII ème siècle, possède une caractéristique importante.

Il s'agit d'une composition libre avec des textes latins du STABAT MATER ainsi que des textes en anglais, en hébreu, en araméen et en grec.

Voici l'oeuvre complète sur le lien youtube ci-dessous. J'ai préalablement indiqué à quel moment de la vidéo apparaissent chacune des 12 parties.

01:06 - Cantus lacrimosus

09:20 - Incantation

11:52 - Vidim Jesus in tormenti

18:10 - Lament

22:04 - Sancta Mater

28:25 - Now my life is only weeping

32:22 - And the mother did weep

38:20 - Virgo Virginum

42:03 - Are you lost out in the darkness?

47:15 - Ave verum

51:47 - Fac, ut portem Christi portem 

55:07 - Paradisi Gloria

 

 

 

A noter le SANCTA MATER particulièrement dynamique à 22 min 04 s. Celui-là on l'a entendu deux fois hier car il a été rechanté en bis.

Hier soir j'ai particulièrement apprécié le AND THE MOTHER DID WEEP à 32 min 22 s.

Le VIRGO VIRGINUM à 38 min 20 s avec les pizziccati des violons.

L'AVE VERUM à 47:15.

J'ai entendu pour la première fois la voix de Carla Mayer, la mezzo soprano. Une voix magnétique, avec un timbre prenant qui m'a électrisé notamment lors de l'INCANTATION (à 9 min 20 s), lors du début de l'AVE VERUM et aussi sur le ARE YOU LOST IN THE DARKNESS (à 42 min 03 s).

J'ai eu le plaisir d'aller la féliciter chaudement après le concert et de lui dire tout le bien que je pensais de sa prestation.

 

Carla Mayer, mezzo soprano

Carla Mayer, mezzo soprano

Et maintenant voici quelques photos du concert d'hier.

STABAT MATER de Karl Jenkins
STABAT MATER de Karl Jenkins
STABAT MATER de Karl Jenkins

Et ceux qui sont inscrits sur facebook pourront entendre 2 brefs extraits du SANCTA MATER sur ces liens.

Voila. Ça a été un magnifique concert. J'en attendais beaucoup. Je m'étais repassé l'oeuvre samedi et dimanche matin afin de m'en imprégner et je n'ai pas été déçu.

J'ai vraiment ressenti des vraies vibrations très agréables pendant tout le concert...et, à certains moments, j'étais en transe et à d'autres dans un état proche de la lévitation...mes pieds ne touchaient plus vraiment le sol.

La musique permet ça parfois. C'était le cas hier.

PS: on a eu droit au fameux ADIEMUS de Jenkins pour le premier bis (un bel hymne dédié à notre planète...que demander de plus?)...et ensuite le SANCTA MATER pour le 2 ème bis...

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30 octobre 2022 7 30 /10 /octobre /2022 10:33

Bonjour les amis,

La guerre insensée et délirante menée par la Russie contre l'Ukraine m'a plongé dans un état qui pourrait être qualifié de profonde affliction, et ce , pour un motif simple à résumer. La catastrophe planétaire a eu lieu et ce qui va se produire demain ne pourra rien y changer. Dans le meilleur des cas les grandes puissances occidentales ne reprendront plus des relations normales avec la Russie  avant des décennies. Le Monde est parti de travers.

Avant d'aller plus loin j'aimerais d'abord donner la parole à André Markowicz et partager avec vous ce qu'il a écrit sur facebook.

Voici son post dans lequel il parle de son immense tristesse, une tristesse que je partage bien sûr.

" Un point sur la tristesse.
Je suis, comment dire ça ? épuisé de tristesse. Que ça continue. Que cette guerre soit si lente. Je voudrais tellement que, ça y est, après l’effondrement sur le front de Kharkov, après l’effondrement sur le front de la rive droite du Dniepr, il y ait un effondrement, vraiment, mais vraiment, que l’armée russe soit, mais vraiment, détruite, qu’elle soit repoussée jusqu’aux frontières de la Russie, dont elle n’aurait jamais dû sortir. Mais non, bien sûr. Il y a eu un effondrement, mais ils ont réagi — et je comprends ça, qu’ils réagissent, puisque Poutine a envie de vivre quelques années de plus. Ils ont réagi par d’autres catastrophes, mais ils ont réagi, et ils ont arrêté, ou ralenti, l’effondrement.
Il y a eu la mobilisation, monstrueuse dans sa forme (les gens, n’importe qui, qu’on arrêtait dans la rue), monstrueuse dans ce qu’elle a montré de l’état réel de l’armée (une armée qui demandait à ses propres recrues de payer leurs équipements, et le ministère des finances qui ouvrait des lignes de crédit pour ça — pour que les mobilisés, ou plutôt leurs familles, puissent s’endetter encore plus ; une armée incroyablement sous-équipée — je veux dire pour les hommes ; des hommes sans aucun entraînement, lancés, comme ça, tout de suite, au front, et se faisant tuer, d’ores et déjà par milliers). Ils ont réagi, surtout, en se tournant vers l’Iran (pas vers la Chine, — vers l’Iran) pour se fournir en armes, d’abord en drones, — des milliers de drones, que la Russie, visiblement, n’était pas capable de produire, et, donc, en s’attaquant non plus à l’armée ukrainienne, mais à toutes les infrastructures civiles du pays (ce qui prouve, une nouvelle fois, qu’il s’agit bien d’une guerre de destruction massive d’un pays tout entier), et, là, il faut bien l’admettre, le voir (à défaut de pouvoir le sentir soi-même) que, oui, les destructions, elles sont réellement massives, en termes de centrales électriques, et que, dès lors, l’hiver sera encore plus épouvantable. Et il y a les drones, mais il y aura les missiles à longue distance — parce que l’Iran exporte ça aussi (et pas seulement le terrorisme islamiste).
*
Il y a ça, et il y a, il faut bien le dire aussi, l’épuisement des alliés, qui continuent de fournir les armes, mais ne peuvent pas, d’après ce que je comprends, en fournir plus vite, simplement parce qu’il faut du temps pour les fabriquer, et ces milliards et ces milliards de dollars qui partent comme ça, en armes. Et comment ne serais-je pas épuisé de tristesse quand j’entends une expression comme « une famine de munitions » ?
*
On me dit souvent que je suis trop facilement optimiste... Ah, si les gens qui disent ça me connaissaient vraiment, ils n’arriveraient pas à croire qu’ils aient raison à ce point : oui, je suis un optimiste absolu, toujours, parce que je suis toujours intimement persuadé que c’est le pire qui va arriver, et que, tant que ce pire n’arrive pas, eh bien, comme dit l’autre, je suis déçu en bien.
Ce qui m’épuise, c’est ça : c’est que la réalité est toujours pire que la pire des prévisions. Je savais (je l’avais dit et redit ici-même, pendant des années) que le régime de Poutine ne pouvait se maintenir que par la guerre — mais c’est une chose d’employer le mot « guerre », et c’est une autre chose de la voir, là, devant vous. Et je savais que, si guerre il y aurait, elle serait comme la guerre de Syrie (et je l’avais dit et redit), mais, là encore, c’est une chose de le dire, de l’écrire, et c’est une autre chose de le voir. Mais de voir aussi que la réponse de Poutine est toujours de plus en plus (oui, toujours de plus en plus) monstrueuse, indifférente à quoi que ce soit. — Là, par exemple, il y a cette évacuation (cette déportation) des habitants de Kherson, avec juste un gros sac ou une valise par personne. Mais la ville n’est pas vide. D’abord, il reste quelque chose comme 60.000 habitants. Et puis, il y a les militaires russes, dont la présence, malgré tous les malgrés, n’a fait que se renforcer, par des moyens invraisemblables, — par des barges, des pontons (dès lors que les ponts ont été détruits). Ces hommes, plusieurs dizaines de milliers de soldats appelés en renfort, sont essentiellement des mobilisés. Est-ce qu’ils sont là pour repousser l’armée ukrainienne ? Non. Ils sont là pour se faire tuer si l’armée ukrainienne attaque frontalement (ce que, visiblement, elle se refuse, ou est incapable, de faire). Ils sont là pour ralentir la progression inévitable des Ukrainiens — juste par le nombre. Ont-ils une chance de victoire ? Aucune. Ont-ils une chance de survie ? Oui, s’ils arrivent à se rendre. — Mais ce sera tellement long, et on les obligera (c’est, du moins, j’ai l’impression, le plan) à se battre rue par rue, à faire de Kherson, comme disent les propagandistes russes, « un Marioupol à l’envers »...
Et à Kherson, dans la ville même, les appartements abandonnés sont systématiquement pillés (et je ne parle pas des appartements occupés par des gens, ukrainiens ou non, qui s’étaient installés chez ceux qui étaient partis dès le début de la guerre — il y a eu des milliers de cas). Non, maintenant, c’est ça : un appartement vide (ou vidé) est un appartement ouvert, et la soldatesque se sert (il y a des videos terrifiantes, pathétiques, sur ce que font les soldats de Kadyrov, qu’une femme, qui hurle, accuse de revenir se servir encore alors qu’ils avaient tout pillé la veille — et eux, ils lui disent : « mais non, c’est pas nous, nous, hier, on était ailleurs »). Et les Russes vident les musées, les bibliothèques, vident tout ce qu’ils peuvent, et, ça, ils se chargent sur des bacs, et ils traversent le Dniepr, pendant que, dans l’autre sens, d’autres convois militaires arrivent. Convois qui ne sont pas bombardés, comme si les Ukrainiens les laissaient faire, pour en prendre davantage le moment venu. — Et ça, c’est juste à Kherson. Mais tout ce qui se passe ailleurs...
*
Et puis, je savais que le pouvoir de Poutine pervertissait les mots, parce que c’est le propre (le sale, devrait-on dire) des dictatures, de changer la nature de la langue. Mais comment expliquer qu’une grande part de mon épuisement de tristesse n’est pas que Poutine change la langue, mais, au contraire, qu’il ne la change pas du tout ? Qu’il en fasse ce que j’appelle un mur (avec des lézardes, certes, mais un mur) — un mur qui renvoie, comme en miroir sans glace, tout ce que vous dites, tout discours sur la réalité, et que, le pire pour moi, c’est ça : que si tu ne sais pas qui parle, tu te dis que le type qui parle a tout à fait raison, sur tout, — sur la soif de pouvoir, sur la dictature, sur les bombardements des civils, sur les crimes de guerre, etc., etc. — sauf que, celui qui parle, c’est un poutiniste quelconque et qu’il dénonce, non pas, évidemment, son propre camp, mais les gens même à qui il inflige ça, — les crimes de guerre, les tortures, les bombardements. Imaginer que c’est ça aussi qui me rongerait à ce point, non pas ce crime contre la langue, mais cet effacement de la réalité par le fait de renvoyer aux victimes de tes exactions, comme ultime réponse, le discours qui dénonce ces exactions.
*
Je suis épuisé de tristesse. Parce que ça continue et que ça va continuer, et que ça ira de pire en pire, et que ça ne finira pas avant, je ne sais pas, un an — avant, au plus tôt, j’ai l’impression, l’été prochain. Qu’il y aura l’hiver.
*
Je suis épuisé de tristesse — et d’une honte noire. Même si, toute ma vie, je puis le dire, j’ai dénoncé la dictature russe, même si, d’une façon ou d’une autre, tout mon travail est une réaction contre son inhumanité. Et qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Que j’arrête ces chroniques, là, au milieu ? Ah mais, oui, ce serait tellement bien que je parle d’autre chose. Que j’en parle davantage, disons ça.
Moment d’arrêt quand rien ne s’arrête autour. Et, donc, continuons — tant que ça continuera. Pourvu qu’on ait la force."
Où va le monde ?

Hier j'ai écouté aussi sur Radio France Françoise Thom et Wladimir Berelowitch nous parler des motifs de cette guerre qui n'ont absolument rien à voir avec ceux qu'a invoqués Poutine. Hier le dictateur russe en appelait à une supposée "dénazification" de l'Ukraine ...aujourd'hui, dans son dernier discours, c'est la "désatanisation"...délires...délires...

" Plus c'est gros et mieux ça passe" disait en son temps Joseph Goebbels.

J'aimerais vous rappeler, cher lecteur, que le conflit dans le Donbass (largement alimenté par les sbires, les mercenaires et les soldats de Poutine) avait fait durant l'année qui a précédé l'attaque sauvage et barbare du 24 Février 23 morts en tout et pour tout, et en comptant les 2 camps. Ce qui veut dire que la maître du Kremlin a déclenché une apocalypse meurtrière et mis en danger la paix mondiale au nom de 12 malheureuses victimes pro-russes.

Françoise Thom nous dépeint un dictateur corrompu jusqu'à la moelle et assoiffé de pouvoir qui obéit à une logique mafieuse, de chef de bande sans vraie idéologie. Poutine utilise les théories de Douguine comme un alibi mais en fait il est tout aussi dénué de vraie idéologie que de scrupules.

Vous pourrez entendre le débat sur ce podcast intitulé OÙ VA LA RUSSIE?

 

A noter que durant cette émission Alain Finkielkraut nous parle d'un livre d'Iegor Gran, basé sur des témoignages réels, que je vais lire bientôt et intitulé Z COMME ZOMBIE.

Oui, ce titre colle à merveille à l'armée russe et aussi à cette partie importante de la population qui a gobé la propagande de Poutine et qui vit dans une réalité parallèle,  remplie de haine, de rancoeur meurtrière. Une haine alimentée par un discours qui appelle, sous le fallacieux prétexte de se protéger, à anéantir ceux qui ne s'allient pas aux russes. L'Occident est devenu l'ennemi désigné. Les Russes vivent désormais dans un monde orwelien aussi cauchemardesque que celui qui est dépeint dans le roman 1984.

Bien évidemment je ne veux pas, tout comme Markowicz, céder au désespoir. Il faut garder la force d'espérer mais un état des lieux s'impose.

Les 8 derniers mois ont fait basculer notre histoire planétaire. La confiance est perdue pour très longtemps, et ce, dans le meilleur des cas...Les conséquences sont déjà incommensurables pour le monde entier (à commencer par les budgets militaires de tous les pays qui sont revus à la hausse...ce qui est un euphémisme si on pense au futur budget de l'Allemagne par exemple).

J'ai titré mon billet OÙ VA LE MONDE?...Je n'aurai pas la prétention de répondre à une telle question...simplement, je constate atterré que Poutine a changé sa direction...durablement !

Au moment où se célèbre Halloween ce masque terrifiant convient bien à celui qui a modifié le destin du Monde et particulièrement celui de l'Europe.

Au moment où se célèbre Halloween ce masque terrifiant convient bien à celui qui a modifié le destin du Monde et particulièrement celui de l'Europe.

PS: Voici mes prochaines lectures...les livres de Chloe Ridel et de Françoise Thom

Où va le monde ?

Résumé. L'Occident s'est longtemps trompé sur Poutine. Fermant les yeux sur les nombreux signaux d'alarme émis par son régime dès les premiers jours, il a vu en lui un chef « pragmatique » dont la préoccupation principale est de s'enrichir et d'enrichir ceux qui le servent. Mais pour Poutine, l'argent est avant tout l'instrument indispensable de la puissance, qui permet d'acheter des hommes et des armes.En politique intérieure et en politique étrangère, l'évolution de la Russie poutinienne suit une trajectoire parallèle. Dès que Poutine se sent en position de force, la corruption et la cooptation, sans être abandonnées, cèdent la place à l'intimidation et la terreur : les opposants sont empoisonnés, les États voisins sont agressés, les pays occidentaux menacés de frappes nucléaires s'ils ne se soumettent pas à la volonté de Moscou.Le poutinisme est un phénomène inédit dans l'histoire, un régime nihiliste obsédé de puissance, qui s'adonne à la nuisance sans le moindre motif rationnel, sans le prétexte d'une idéologie articulée, au détriment même des intérêts de la Russie. Ce livre est essentiel pour comprendre en profondeur les ressorts de l'action du Kremlin.
Françoise Thom, agrégée de russe, est maître de conférences (HDR) émérite en histoire contemporaine de l'université Paris-Sorbonne. Spécialiste de l'URSS et de la Russie postcommuniste, elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Fins du communisme (1994), Beria : le Janus du Kremlin (2013), Géopolitique de la Russie (avec J.-S. Mongrenier, 2016) et récemment La Marche à rebours. Regards sur l'histoire soviétique et russe (2021).

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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 05:07

Bonjour les amis,

Depuis la contre-offensive ukrainienne qui a mis à mal l'armée russe dans les territoires annexés Poutine a révélé au monde les énormes faiblesses de ses troupes mal équipées et dont la logistique est défaillante.

C'est un énorme camouflet que viennent d'infliger les ukrainiens à une armée qui, sur le papier, est surpuissante. Si vous lisez les prédictions des experts au début du conflit vous verrez que tous pensaient que la main-mise des russes ne prendrait tout au plus que quelques mois, que rien ne pourrait s'opposer à la puissance du rouleau compresseur russe.

Voila donc l'agresseur ridiculisé et dont l'armée a perdu le respect des militaires étrangers.

Devant l'incapacité de ses troupes à avancer sur le terrain Poutine a donc pris la décision de bombarder les infrastructures arrières de l'Ukraine afin de plonger la population civile dans le froid. Une façon à la fois lâche et cruelle de ne pas perdre la face, mais une façon qui oblige à démasquer sa nature profondément inhumaine et barbare. Le masque du monstre est tombé.

Toutes les conditions sont donc réunies pour que l'ex-agent du KGB Poutine fasse appel à la grande spécialité qu'il a utilisée avec succés toute sa vie: le coup tordu.

Le coup tordu c'est commettre un acte barbare qu'on va faire endosser à son adversaire pour ensuite justifier une riposte très meurtrière, voire génocidaire.

Un coup tordu c'est par exemple ce qu'avaient organisé les services secrets russes avec les attentats de Moscou, des attentats sanglants que Poutine a mis sur le dos des tchétchènes, ce qui lui a perrmis d'affirmer, avec la vulgarité qui le caractérise, qu'il irait les anéantir "jusque dans les chiottes" si c'était nécessaire.

Ce ne furent pas des menaces en l'air car l'armée russe commit ensuite toute une série de crimes de guerres contre le peuple tchétchène en massacrant les civils.

C'est à partir de ces massacres massifs impunis que Poutine est entré dans le "club" des criminels de guerre.

Nous voici donc à un moment clé où nous avons tous les ingrédients pour que se reproduise une énorme saloperie du même calibre mais dirigée, cette fois-ci, contre les ukrainiens.

Cette semaine il y a eu du côté de l'Etat-major russe des affirmations accusant les ukrainiens de préparer une "bombe sale". La propagande russe pour étayer ses accusations fumeuses a utilisé une vieille photo datant de 2010 en...Slovénie!

Ces manipulations grossières destinées à tromper le peuple russe sont donc très inquiétantes.

Poutine est devenu très prévisible. Il accuse ses adversaires de ce qu'il envisage de commettre lui-même.

C'est devenu sa marque de fabrique.

Ajoutons-y que, pour parachever le tout, il vient de demander à ses généraux d'organiser des entrainements d'usage de forces nucléaires.

Poutine, tel un chien enragé qui aboit sans cesse, pratique le chantage et agite, une fois de plus, ses menaces nucléaires.

En être réduit à ça après seulement 8 mois de conflit montre à quel point l'échec est cuisant pour l'armée russe. C'est à la fois profondément monstrueux, barbare mais aussi pathétique.

L'usage de l'arme nucléaire est par nature politiquement suicidaire s'il n'est pas fait dans un but défensif. 

Théoriquement la raison indique que Poutine ne peut l'utiliser directement sans perdre tous ses appuis internationaux et sans en payer un prix incommensurable. L'image de la Russie serait ternie pour des décennies.

Donc si ce risque est réel il devrait être obligatoirement précedé d'un "coup tordu" pour le justifier. CQFD.

L'humanité ne peut que retenir son souffle...

Rappelons quand même qu'en février l'occident (mis à part les américains) ne croyait pas à une attaque généralisée du territoire ukrainien tant ça paraissait insensé. Les faits ont ensuite démontré que c'était effectivement insensé.

Poutine avait commis un acte insensé à un moment où son pouvoir n'était pas encore en danger, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Aujourd'hui il en est réduit après 8 mois de conflit à défendre déjà sa peau...

Poutine est un criminel certes, mais théoriquement n'est pas fou. Est-ce que quelqu'un qui n'est pas fou peut commettre une folie?...la réponse est malheureusement oui.

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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 07:59

Bonjour les amis,

Rien, aucune souffrance ni aucune misère ne seront épargnées aux ukrainiens. Cette guerre est un authentique cauchemar dont on n'arrive jamais à se réveiller.

Poutine a bombardé et détruit 30% des installations électriques de l'Ukraine afin de plonger la population civile dans la faim et le froid, sans eau et sans chauffage, juste avant le terrible hiver ukrainien.

Habitants de Lyman cuisinant dans la rue

Habitants de Lyman cuisinant dans la rue

Difficile de ne pas voir dans cette photo une sorte de raccourci tragique, une prolongation cruelle du film de Jean-Jacques Annaud LA GUERRE DU FEU...80 000 ans plus tard on revient à l'âge de pierre.

Poutine, celui qui bombait le torse avec ses missiles hypersoniques et ses armes sophistiquées en est réduit à ça...

Ce conflit nous ramène à l'aube de l'humanité, ou plus exactement à la naissance de la barbarie humaine, donc après l'âge de pierre quand l'homme a été capable de s'organiser pour mener des conflits génocidaires.

 

Le président Macron a fait un discours dans lequel il a affirmé que pour les ukrainiens une paix est possible "quand ils le décideront"...

Voila des propos qui me laissent terriblement perplexe. Aujourd'hui 24 octobre 2022, Macron sait parfaitement, mieux que quiconque, que l'heure n'est pas aux négociations.

Les autorités ukrainiennes seraient appelées à négocier leur propre mise à mort...

Dire aux ukrainiens qu'il leur appartiendra de décider de négocier c'est donner raison à Poutine, c'est lui dire qu'il a bien eu raison de massacrer tout un peuple, de détruire un pays pour essayer de l'absorber tout entier, et même s'il n'en récupère que 20% ça valait la peine quand même. Négocier avec le monstre au moment où il commet ses pires exactions inhumaines c'est lui donner raison.

Négocier c'est ne pas croire en la capacité des puissances occidentales à obliger le maître du Kremlin à renoncer à son projet criminel.

Il y a dans la phrase de Macron une inversion qui me paraît très dangereuse, ou pour le moins maladroite. Ce n'est pas à l'agressé de renoncer à son juste combat mais à l'agresseur de reculer devant le prix insensé de son projet fou, un projet barbare qui l'amène à commettre toute une série de crimes à grande échelle contre l'humanité et contre l'environnement.

Pour les occidentaux c'est l'heure du TO BE OR NOT TO BE...ou on croit en nous, ou on n'y croit pas...

PS: Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour Churchill ou De Gaulle...Je ne les imagine pas prononcer la petite phrase de Macron face à Hitler...autre époque, assurément...

 

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11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 12:11

Bonjour les amis,

Aucune surprise depuis 24 heures avec les frappes vengeresses de Poutine sur tout le territoire ukrainien.

De nombreuses villes sont touchées par des missiles qui souvent ne permettent pas des frappes de précision. Certains d'entre eux visent des infrastructures afin de priver les habitants d'eau et d'électricité à l'approche de l'hiver.

D'autres comme les missiles envoyés sur Kiev n'ont d'autre but que de faire des victimes civiles et de tenter d'instaurer un climat de terreur. C'est le quitte ou double...la fuite en avant vers l'horreur...

Face à l'échec de son armée Poutine fait le choix de la terreur...

Une partie des bombardements d'hier entre dans la catégorie des crimes de guerre. Poutine se gagne son statut international de plus grand dirigeant terroriste de la planète. Plus que jamais il est devenu un paria pour le reste du monde civilisé.

Lui qui prétendait dénazifier l'Ukraine se comporte comme un vrai nazi.

La seule bonne nouvelle c'est que conformément à ce qu'on pressentait l'arme tactique nucléaire n'est pas envisagée. Le dictateur a commis énormément d'erreurs mais pas encore celle-la et il semble qu'il ne soit pas dans son intention de la commettre.

Pour contenter ses "faucons" Poutine a nommé commandant en chef le général  Sergueï Sourovikine, un militaire sans scrupules, un vrai boucher qui s'est déjà distingué par sa cruauté sur de nombreux théâtres de guerre, un boucher qui ne pourra bien évidemment pas résoudre les gros problèmes logistiques de l'armée mais sur qui on peut compter pour commettre les pires exactions contre les civils avec, entre autres, l'utilisation d'armes qui violent la convention de Genève.

Encore une fois Poutine va tenter de compenser les faiblesses structurelles de son armée et son incapacité par la terreur et la barbarie contre les civils.

L'utilisation de la terreur et de la barbarie n'est pas sans contreparties désastreuses.

La population ukrainienne  rumine une haine devenue inextinguible du russe et reste unie derrière son chef.

Zelensky s'est mis en contact avec les principaux chefs d'Etat occcidentaux et va obtenir plus d'aide, plus de sanctions.

Les Etats-Unis vont monter d'un cran leur aide en armements...Poutine utilise les drones meurtriers de l'Iran car sa propre filière est déjà défaillante...Biden a promis une aide qui va permettre aux ukrainiens de frapper l'armée russe de manière plus efficace. C'est l'escalade, et c'est une escalade conventionnelle. A ce jeu-là Poutine va perdre...il ne peut que perdre...au mieux pour lui ce sera un enlisement meurtrier.

Certains experts affirment que la Russie ne sera pas capable de maintenir l'actuel déluge de bombardements et que, à cause des sanctions, elle ne peut plus renouveller son stock d'armements et notamment de missiles. Je prie pour qu'il en soit ainsi.

On va droit vers un enlisement donc, et l'histoire nous montre que ce cas de figure n'est jamais en faveur de l'agresseur.

Poutine n'a pas changé la donne. Il semble trop prévisible, à court d'idées (en tout cas pour l'instant)...il apporte malheurs et désolations pour frapper les esprits mais ne résout rien. 

Temps au temps, disent les espagnols...

Il n' y a  rien dans la sauvagerie déployée par le maître du Kremlin qui soit en mesure de changer la détermination des ukrainiens. En fait celle-ci se renforce et la solidarité internationale également...

PS: Je n'ai pas parlé de la Chine qui pourrait aider la Russie à faire face aux sanctions qui l'empêchent de disposer de certains composants pour son réarmement. Plus que jamais la relation entre les 2 pays est dissymétrique. La Russie a beaucoup plus besoin de la Chine que le contraire...Et la Chine ne peut sacrifier ses propres intérêts pour aider " l'ami russe ". Le double-jeu cynique des chinois a ses propres limites...

PS nº2. J'ai parlé d'un Poutine à court d'idées en oubliant d'en mentionner une. Celle de mettre à contribution le président illégitime et fantoche de la Bielorussie Lukashenko pour aller frapper un coup de poignard dans le dos des ukrainiens. Encore une fois ça peut faire du mal aux ukrainiens mais Lukashenko a suffisemment de problèmes de crédibilité dans son propre pays. Par ailleurs il dispose d'une faible armée et les soldats bielorusses n'ont aucune envie d'aller se faire trouer la peau pour assouvir l'appétit impérialiste de Poutine.

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9 octobre 2022 7 09 /10 /octobre /2022 05:31

Bonjour les amis,

Poutine avait confié à la journaliste Natalya Guevorkian en 2000 une anecdote qui l'avait marquée durant son enfance à St Petersbourg quand il n'avait que 7 ans. Alors qu'il pourchassait un gros rat dans la rue, l'animal acculé dans le coin d'un escalier s'était brutalement retourné et s'était jeté sur son jeune agresseur en tentant de le mordre.

Et le président de conclure:"C'est ce qu'il faut toujours garder à l'esprit: il vaut mieux ne jamais acculer quelqu'un..."

 

Cette anecdote qu'aimait raconter Poutine il y a 20 ans peut avoir aujourd'hui différents niveaux de lecture.

1. Si l'occident tente de provoquer directement la chute du president russe la situation devient extraordinairement dangereuse car Poutine est un rat doté du bouton nucléaire et à la tête d'une grande armée et du plus grand état policier au monde.

2. Mais ce rat, c'est aussi la situation dans laquelle Poutine a acculé Zelensky...le dictateur russe ne semble pas avoir bien retenu sa petite leçon d'enfance.

Je continue avec une autre métaphore animalière.

Si Poutine avait lu le roman de Pagnol JEAN DE FLORETTE il serait tombé sur cette terrible affirmation du papet à Ugolin: " Quand on décide d'étrangler le chat il faut aller jusqu'au bout"...Toute demi-mesure sera un échec complet qui ne fera que rendre les choses ingérables.Or, dès le début du conflit Poutine s'est montré incapable d'étrangler le chat ukrainien et s'est donc mis dans une situation qui ne va amener que catastrophes sur catastrophes...une situation qui, à terme, signera sa perte.

Revenons sur un autre point qu'aime souligner le chef d'Etat russe. Il a construit toute sa politique étrangère sur le fait que, selon lui, la Russie avait été humiliée par les occidentaux. François Hollande dans son livre BOULEVERSEMENTS s'attache à démontrer que cette vision caricaturale de Poutine ne correspond pas à la réalité, que l'occident avait filé un gros coup de main économique avec la concession de crédits importants, avec l'accueil de la Russie au sein du G8, etc..

Poutine s'est donc présenté devant son peuple, comme tous les populistes vulgaires et démagos, comme le sauveur qui allait laver son pays de l'affront de cette supposée "humiliation".

Or, l'attentat d'hier contre le pont de Kerch qui unit la Russie à la Crimée n'a d'autre objectif que de l'humilier lui, personnellement, le jour de son anniversaire. Ce pont de 19 km c'est son grand projet bâti en un temps record et qu'il a inauguré lui-même en conduisant un camion. Ce projet c'est sa tour Eiffel.

Même si la destruction du pont (avec un camion bourré d'explosifs justement) est partielle, le symbole est puissant. Sur les réseaux sociaux sont apparus plein de montages humoristiques avec des vidéos montrant en parallèle le pont en flammes et Marilyn Monroe souhaitant un bon anniversaire au président qui pourra souffler les bougies du pont en feu...

La métaphore du rat...

Ou alors des couples font des selfies avec l'image du pont en flammes en arrière-fond.

La métaphore du rat...

Ce fait d'arme réalisé hier est une puissante opération de communication plus qu'une opération militaire. Poutine, déjà très affaibli par les dernières reconquêtes ukrainiennes, devient la risée du monde. A noter que l'idée même de cet attentat est assez judicieuse car il n'y a eu qu'un nombre très limité de victimes (2 ou 3), contrairement aux russes qui s'illustrent par des massacres barbares.

L'élève ukrainien qui a été formé à l'école du KGB a dépassé son maître dans l'art de la communication.

Personne n'a  revendiqué l'attentat et il n'est pas impossible que celui-ci soit directement commandité par les services secrets russes afin de justifier à postériori des actions de représailles disproportionnées

Ça reste malgré tout peu probable car si tel était le cas les services russes auraient organisé un attentat avec plein de victimes innocentes afin de justifier à postériori des représailles très brutales comme ils l'ont fait pour les tchétchènes.

Maintenant que cette humiliation a eu lieu et que nul ne doute qu'elle mettra le dictateur hors de lui, tout le monde retient son souffle. 

Quelle va être sa réaction?

Je ne crois pas que cette provocation soit suffisante pour justifier une riposte nucléaire...non, pas maintenant, c'est trop tôt et ça n'aurait aucun sens...mais les possibilités de sabotages des russes sont infinies...L'avenir va nous dire bientôt comment ils vont réagir.

Sabotages?...frappes sur des infrastructures en dehors des zones annexées?...à suivre donc.

Quoique fassent les russes ils perdent la bataille internationale de l'image et de la communication. Ils sont définitivement dans le rôle des méchants surpuissants qui s'attaquent à un faible: les ukrainiens qui ne possèdent pas le quart de leurs moyens humains apparaissent comme les agressés astucieux, les petits David qui tiennent la dragée haute au Goliath monstrueux mais pas très finaud...

Toute tentative médiatique d'inverser la tendance et de mettre Poutine et Zelensky sur le même plan est indécente et va échouer. Poutine n'avait pas compté avec ça.

Or, on sait que dans un conflit la communication et l'image sont aussi importantes que les faits d'armes.

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 11:17

Bonjour les amis,

La hasard a fait que j'ai lu un roman et vu un film tiré d'un autre roman qui abordent une thématique semblable.

Commençons par le film, LES CHOSES HUMAINES d'Yvan Attal tiré du roman du même nom de Karine Tuil.

Voici le synopsis du film:

Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?

Voici le résumé du livre:

Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

Le spectateur est complètement tiraillé pendant plus de 2 heures entre deux versions, celle de l'accusatrice et celle de l'accusé, qui présentent chacune d'entre elles des incohérences. Les deux personnages vont commencer par mentir partiellement, rectifier leurs premières déclarations, mais la grave accusation de viol se maintiendra.

Le metteur en scène nous montre une justice qui atteint ses propres limites indépassables car, finalement, les deux protagonistes racontent la même histoire mais chacun d'entre eux avec un ressenti différent.

Il se pourrait bien que chacun ait raison à sa façon et que nous soyons face à deux vérités parallèles....

Dans un tel contexte, les réseaux sociaux qui jugent avant la justice (qui est lente dans le film puisqu'elle s'étale sur plus de 2 ans) ont un puissant effet pervers et destructeur. Depuis les hashtags #meetoo# et #Balance ton porc# la justice ne dispose plus de la sérénité dont elle a besoin pour s'exercer avec équité.

Les deux protagonistes voient leur vie grandement détruite avant même que l'affaire ne soit jugée.

Vérités parallèles...

J'ai lu également  CHER CONNARD le livre de Virginie Despentes qui est une auteure que je n'aime pas beaucoup mais je reconnais que son roman épistolaire est un bon livre, assez astucieux, écrit avec un vrai talent littéraire, dans lequel Despentes s'exprime au travers de 3 personnages différents dont un homme qui est écrivain. Cet écrivain se fait accuser d'abus sexuel (abus, et pas viol cette fois-ci...) et ne comprend rien à ce qui lui arrive, à ce qui lui tombe dessus.
Ce qui a fait partie de toute notre culture amoureuse depuis plus de 2000 ans devient soudain suspect, qualifié d'abus, de délit...

Une fois encore l'accusée et l'accusatrice racontent la même histoire mais avec des ressentis différents, et encore une fois les réseaux sociaux mettent en danger autant l'accusatrice que l'accusé.
Dans ce livre habile Despentes enterre la hache de guerre entre les 2 sexes et s'écarte des féministes wokistes....un livre intelligent, complètement dans l'air de notre temps.

 

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 09:56

Bonjour les amis,

Le premier recrutement des soldats qui doivent être envoyés en Ukraine est tout simplement scandaleux, digne d'un régime qui pratique l'apartheid.

En effet, Poutine qui doit faire face à une vague de desertions en Russie (dans la Russie slave) a décidé d'utiliser majoritairement les faibles, les pauvres, les isolés, les minorités ethniques comme chair à canon.

Evidemment, étant donné la nature profondément opaque de ce régime dictatorial, on ne dispose pas de chiffres officiels mais simplement des alertes des ONG qui prennent la défense des minorités.

 

recrutement en Bouriatie

recrutement en Bouriatie

Il y a 461 000 Bouriates en Russie, soit 0,3 % de la population totale. "Leur recrutement, comme celui des Iakoutes et des Daghestanais, a été disproportionné par rapport à ceux des autres peuples", a déclaré la présidente de la Free Buryatia Foundation, Alexandra Garmayapova, dans un entretien téléphonique.

Un mouton en échange de la mobilisation

Dans la république de Touva (au sud), dont est originaire le ministre de la Défense Shoigú, les proches des Touvais mobilisés ont reçu un mouton ou du charbon en échange d'un recrutement. "Le plus important est de soutenir vos proches", a déclaré le gouverneur de Touva sur Telegram.

C'est une situation de cauchemar. Imaginez juste 2 secondes que vous viviez sous un régime qui prendrait votre fils et vous donnerait un tas de charbon ou un mouton en échange...à se demander si la Russie fait encore partie de notre planète !

L'ethnie bouriate avait déjà une présence prépondérante dans la guerre du Dombass en 2014 et 2015, lorsque le Kremlin a secrètement envoyé des troupes en Ukraine pour consolider ce qu'il voulait dessiner comme mouvement séparatiste pro-russe dans les provinces de Donetsk et Louhansk. "En 2014, la Bouriatie était l'une des régions qui a subi le plus de pertes", déplore un militant de la Free Buryatia Foundation, qui estime que le manque d'opportunités pour ces ethnies est l'une des principales raisons de leur recrutement massif.

Après des décennies de racisme, les Tatars, Bouriates, Touvans et d'autres ethnies non slaves voient maintenant leurs communautés porter un fardeau disproportionné pour fournir des soldats pour la guerre en Ukraine.
En attaquant l' Ukraine Poutine nous en apprend beaucoup sur la nature de son régime.
Parlons du racisme par exemple.
Celui-ci n'apparaît jamais de forme officielle mais il est par exemple habituel de trouver à Moscou des annonces de locations d'appartements où il est écrit: "SLAVES SEULEMENT".
Alors, il y a du racisme également en occident mais celui-ci est condamné par la loi et de telles annonces sont tout simplement impensables chez nous.
Les minorités russes dont je parle sont majoritairement rejetées en dehors des grandes cités, dans les faubourgs où règne la misère.

La guerre nous instruit et nous enseigne la face cachée et peu reluisante de la Russie du XXIème siècle. Un grand pays où les différences entre la ville et la campagne sont criantes, des différences dont nous avaient déjà parlé André Markowicz ou Jonathan Littell et qui sont maintenant rendues visibles par les reportages concernant la guerre. C'est cette grande pauvreté qui explique aussi pourquoi l'armée russe se livre à de tels pillages partout où elle passe.

Oui, cette guerre nous en apprend beaucoup.

On a appris à connaître Poutine le menteur, Poutine le corrompu, Poutine le criminel contre l'humanité, et maintenant voici Poutine le lâche qui s'attaque aux faibles et les utilise comme chair à canon. 

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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 19:05

Bonjour les amis,

La guerre contre l'Ukraine continue de nous apporter beaucoup d'éléments de réflexion. Essayons de résumer brièvement les derniers événements "frappants" (au sens figuré comme au sens propre).

1. La grosse farce référendaire a été menée à bien, avec cette photo de la honte.

Guerre de la Russie contre l'Ukraine. Poutine se dirige-t-il vers une victoire à la Pyrrhus ?

Une photo de la honte que l'histoire comparera un jour aux photos d'Hitler célébrant ses premières invasions. Techniquement, militairement, ce n'est pas encore la 3 ème guerre mondiale. Idéologiquement ça l'est. Poutine a prononcé un discours délirant et plein de haine envers l'occident. Tout peuple qui ne veut pas se soumettre à sa dictature est traité comme une puissance ennemie qui mérite d'être écrasée sans pitié. Nous assistons en direct live à l'émergence d'une nouvelle peste brune, une peste eurasiste, avec des criminels barbares obéissant à des codes d'un autre temps.

Voici une autre photo, en contrepoint de l'indécence de la joie qui apparaît sur la photo antérieure

Guerre de la Russie contre l'Ukraine. Poutine se dirige-t-il vers une victoire à la Pyrrhus ?

Ce massacre gratuit de civils qui vient de faire une trentaine de morts à Zaporiya, dans le langage de Poutine ça s'appelle une annexion...Voila comment le tyran sanguinaire traite ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa dictature...Il serait temps que l'extrême-gauche anticapitaliste et que l'extrême-droite ouvrent enfin les yeux sur la réalité monstrueuse de la mise en application de l'ideologie eurasiste. On ne compte plus les massacres de civils.

2. La guerre hybride continue avec les hackers russes qui piratent les sites de médias occidentaux officiels pour émettre des infox, et aussi avec un sabotage de gazoducs organisé avec suffisemment de maquiavélisme pour qu'on puisse émettre des doutes sur les auteurs. Pas vu, pas pris et la propagande russe essaie de pointer du doigt Joe Biden...Même si ces gazoducs inutilisés sont la propriété de Gazprom, ce sabotage démontre que l'approvisionnement en Europe est très fragile et que les suspicions de guerre sous-marine et de sabotage formulées par les occidentaux n'étaient pas à prendre à la légère. Les idées de sabotages, ce n'est malheureusement pas ça qui manque et il n'est pas interdit de penser que le Kremlin nous réserve d'autres mauvaises surprises qui déplacent la guerre en dehors du territoire ukrainien. C'était annoncé et ça s'est produit.

3. La mobilisation de réservistes qui s'est faite avec une organisation en tous points lamentable, avec des soldats complètement sous-équipés envoyés en Ukraine dans des conditions pathétiques et qui nous rappellent que cette armée, une fois confrontée à la vraie guerre, a perdu depuis le 24 Février le respect des militaires.

Poutine, dans sa fuite en avant, montre tous ses points faibles:

- exode et désertions de soldats qui veulent échapper à sa folle aventure hégémonique et échec partiel de la propagande visant sa propre population

-  armée avec une logistique totalement défaillante et avec un équipement archaïque qui compense son inefficacité par la terreur barbare et le meurtre gratuit de civils... Ça c'est comme aux échecs, attaquer c'est montrer aussi ses points faibles.

Autant le Poutine menaçant était à craindre, autant le Poutine qui passe à l'acte touche le fond du fond de la bassesse humaine et perd toute forme de respect. 

 

4. La reprise par les ukrainiens de la ville de Lyman en pleine zone "annexée" qui permet à ceux-ci de demander un renfort de notre aide car ils sont crédibles. Quand on leur fournit des armes ils sont capables, tel David contre Goliath, d'inverser la donne et de défendre leur liberté et leur souveraineté face à un dictateur égolâtre qui dirige le plus grand pays du monde.

5. L'expression d'une opposition interne en Russie qui estime que Poutine est trop mou et qu'il devrait faire usage des armes nucléaires tactiques.

J'ai écrit que je ne croyais pas à l'usage de ces armes mais Poutine est de plus en plus près de la ligne qui marque sa propre chute...Donc, oui, ce risque-là s'est élevé d'un cran. Poutine est prêt à tout pour sauver son lot de consolation, et aussi sa propre peau...Il espère parvenir à ses fins sans avoir à utiliser les armes nucléaires tactiques mais si le vent tourne, il n'hésitera pas à le faire puisqu'il a déjà sacrifié sans la moindre compassion  la vie de milliers de ses propres concitoyens.

C'est la fuite en avant !

6. Le sixième point reste encore pour moi une énorme inconnue. Que vont faire les américains?

Ce sont eux qui vont décider, ou pas, d'aider les ukrainiens à reconquérir les 20% du territoire obtenus par les russes. Les américains vont-ils partiellement trahir les ukrainiens?

Certains observateurs pensent que Joe Biden va demander à Zelensky de faire son deuil de cette partie amputée de son territoire. En échange les Etats-Unis lui permettront de défendre efficacement les 80% restants. En échange l'occident maintiendrait des sanctions très dures envers la Russie, avec l'objectif d'étouffer le système poutinien. Ce scénario est celui d'une guerre froide (qui en fait resterait plutôt très chaude).

L'autre option serait de permettre aux ukrainiens de maintenir une tension active sur les territoires occupés dans lesquels les russes n'auraient jamais la paix, même s'il y a de la part de Poutine déclaration unilatérale de cessez-le-feu.

Dans les 2 cas de figure on peut dire que Poutine a raté son coup. Seule sa propagande et le mensonge ont triomphé.

Sa "victoire" va être si coûteuse sur le long terme que plus tard elle sera qualifiée de victoire à la Pyrrhus, une victoire dont les conséquences sont pires que celles d'une défaite...

Le naufrage n'est qu'une question de temps. Poutine a créé une situation où tout le monde perd, à commencer par les ukrainiens bien sûr, mais aussi le peuple russe.

L'occident avait avalé (à tort) l'annexion de la Crimée. Cette fois-ci ça ne passera pas...ça ne passera jamais.

 

PS: j'ai entendu la semaine dernière le témoignage de François Hollande qui nous dépeint un Poutine qui n'hésite pas à dire d'énormes mensonges, à insulter l'intelligence de ses contradicteurs étrangers. Ce mépris sans vergogne et cet incroyable cynisme donnent une petite idée de la manière avec laquelle il doit traiter sur le plan intérieur toute contradiction.

Au passage Hollande rappelle la trahison d'Obama qui a laissé tombé la Syrie, et il rappelle aussi que Poutine était un chef d'Etat respecté il y a 20 ans. Les occidentaux lui avaient déroulé le tapis rouge et comptaient tenir avec lui un nouvel associé loyal.

Oui, Poutine est bien revenu à la case départ, il s'est métamorphosé peu à peu en une création monstrueuse du KGB. Une espèce de JOKER riant et moqueur, qui est un  archétype du génie du Mal. Un personnage dont les crimes sont impardonnables et qui a plongé son grand pays dans un cauchemar très noir dont le réveil sera très douloureux...L'histoire russe est décidément maudite...à la fin c'est toujours le peuple qui trinque !

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