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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 15:32

Bonjour les amis,

Notre directrice de chant a inclu dans notre répertoire de printemps une chanson intitulée AMOR QUE ME CAUTIVAS (Amour qui me captive) qui est une adaptation en espagnol d'une chanson datant de la Renaissance française intitulée BELLE QUI TIENS MA VIE.

Vous en saurez plus  sur cette pièce de Thoinot Arbeau grâce au lien suivant.

Passons maintenant à l'écoute de la version originale.

https://www.youtube.com/watch?v=39yx7-HhHe8

Sur ce lien-ci vous pourrez entendre une interpétation à capella, à 4 voix, et vous  pourrez également lire les paroles en incrustation.

https://www.youtube.com/watch?v=7KQEWXEO0sM

Notre version chorale espagnole sera semblable à celle qui est ci-dessous dans laquelle les interprètes effectuent des changements de rythme qui donnent plus de dynamisme à la chanson. Le premier changement de rythme apparaît à 45 secondes sur la vidéo.

https://www.youtube.com/watch?v=3CdzCo1upU8

Je suis toujours complètement ravi et émerveillé de découvrir des pièces françaises à partir de l'Espagne.

Et oui ! Théoriquement je suis le "français" de mon groupe choral espagnol et je devrais connaître ces pièces-là mais ce n'est pas le cas.

Rien de plus émouvant pour moi que de découvrir des petits joyaux de ma culture d'origine à partir de l'étranger...

PS: Le texte espagnol est de qualité et respecte le caractère littéraire de l'oeuvre originale. Le voici:

Amor que me cautivas con tu dulce mirar

Tus plantas bendecidas voy rendido a adorar

Si tu amor no me das

Ya muerto me verás

Si tu a mor no me das

Ya muerto me verás

Ven a mi, bella rosa, ven a mi corazon

No seas desdeñosa, no turbes mi razón

Dejaré de penar

Si me quieres besar

Dejaré de penar

Si me quieres besar

Antes verás cansadas las olas de la mar

Las noches estrelladas, su brillo declinar

Que de mi corazón

e apague la pasión

Que de mi corazón

Se apague la pasión

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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 11:01

Bonjour les amis,

Parmi les chansons que nous interpréterons au printemps avec mon groupe polyphonique choral CADENZA il y aura VEINTE AÑOS ( 20 ans) de l'artiste cubaine Maria Teresa Vera.

VEINTE AÑOS est une habanera de 1935, avec des paroles de Guillermina Aramburú et une musique de María Teresa Vera, qui l'a chantée pendant de nombreuses années et l'a immortalisée. Cette chanson a été interprétée entre autres par Omara Portuondo, Ibrahim Ferrer, Barbarito Díez, Buena Vista Social Club, Diego el Cigala et vous en trouverez de très nombreuses versions différentes sur youtube.

En voici une interprétée par 2 grands artistes cubains: Omara Portuendo et Compay Segundo.

https://www.youtube.com/watch?v=VRlxgW5yzVU

Veinte Años (Vingt Ans)

Qué te importe que te ame
Que t'importe que je t'aime
Si tú no me quieres ya,
Si tu ne m'aimes déja plus
El amor que ya ha pasado
L'amour qui s'en est allé
No se debe recordar.
ne doit pas être rappelé.

Fui la ilusión de tu vida
Je fus l'espoir de ta vie
Un día lejano ya
en un jour déjà éloigné
Hoy represento al pasado
Je ne suis plus que le passé
No me puedo recordar
Je ne peux pas m'y faire
Hoy represento al pasado
Je ne suis plus que le passé
No me puedo recordar
Je ne peux pas m'y faire

Si las cosas que uno quiere
Si les choses que l'on désire
Se pudieran alcanzar
On pouvait les atteindre
Tu me quisieras lo mismo
Tu m'aimerais comme avant
Que veinte años atras.
Comme il y a vingt ans

Con que tristeza miramos
Avec quelle tristesse nous voyons
Un amor que se nos va
Un amour qui s'éloigne
Es un pedazo del alma
C'est un morceau de l'âme
Que se arranca sin piedad.
Qui s'arrache sans pitié.
Es un pedazo del alma
C'est un morceau de l'âme
Que se arranca sin piedad.
Qui s'arrache sans pitié.

Si las cosas que uno quiere
Si les choses que l'on désire
Se pudieran alcanzar
On pouvait les atteindre
Tu me quisieras lo mismo
Tu m'aimerais comme avant
Que veinte años atras.
Comme il y a vingt ans

Con que tristeza miramos
Avec quelle tristesse nous voyons
Un amor que se nos va
Un amour qui s'éloigne
Es un pedazo del alma
C'est un morceau de l'âme
Que se arranca sin piedad.
Qui s'arrache sans pitié.
Es un pedazo del alma
C'est un morceau de l'âme
Que se arranca sin piedad.
Qui s'arrache sans pitié.

 

Notre version chorale sera chantée à capella et il y aura 5 voix différentes. D'habitude les arrangements choraux sont à 4 voix ( soprano-contralto-ténor-basse) mais il faudra compter pour notre VEINTE AÑOS avec une ligne supplémentaire chantée par les mezzo-sopranos.

Pour chanter ce type de répertoire il faut bien intégrer le type de balancements et de syncopes de la musique latino. Ici on retrouve une formule rythmique assez fréquente de la musique cubaine. Si on divise une mesure en 8 temps égaux, dans la partition il faut fréquemment faire une série temporelle asymétrique qui dure 3+3+2= 8.

Dans notre arrangement musical les voix se répondent en écho un peu comme sur cet exemple que je vous mets ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=HlIb9cncwA4

Alors, puisqu'on parle de 20 AÑOS je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous une vidéo d'Isaac et Nora. Je vous avais parlé d'eux en 2021 sur ce lien.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2021/01/caballo-viejo.html

Il s'agit d'une famille qui vit en Bretagne, dont le père est sud-coréen, et dont les enfants ont commencé à chanter en espagnol sans vraiment connaître la langue et sans comprendre les paroles. 

Ecoutez-les, leur version de VEINTE AÑOS qui date de 2019 est tout simplement sa-vou-reu-se...J'adooooore...

https://www.youtube.com/watch?v=oDEu39FLYpw

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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 16:27

Bonjour les amis,

Le concert le plus important pour moi auquel je participerai cette année en tant que choriste sera le STABAT MATER de Karl Jenkins qui sera donné le 8 Juin 2025 à 19 h 30 à l'église de Pedreguer (dans le sud-est de l'Espagne). Il s'agit d'un projet participatif annuel mis en place pour la première fois en 2017, un projet qui regroupera de l'ordre de 125 choristes de ma région avec des chanteurs solistes professionnels. Il y aura également un orchestre et aussi l'orgue Grenzing de cette église qui fait partie du catalogue des meilleurs orgues d'Espagne.

Première répétition du Stabat Mater de Karl Jenkins...

Voici 2 photos  de la précédente édition durant laquelle nous avions interprété LA MESSE DE L'HOMME ARMÉ toujours du même Karl Jenkins.

Première répétition du Stabat Mater de Karl Jenkins...
Première répétition du Stabat Mater de Karl Jenkins...

Parlons un peu de l'oeuvre de cette année 2025 maintenant.

Stabat Mater est une composition pour chœur et orchestre de Karl Jenkins, écrite en 2008 et basée sur la prière du XIIIe siècle Stabat Mater. Comme une grande partie des œuvres précédentes de Jenkins, l'œuvre intègre à la fois de la musique traditionnelle occidentale (orchestre et chœur) avec des instruments et des voix ethniques, cette fois-ci en se concentrant sur le Moyen-Orient.

Écrit au XIIIe siècle, le titre Stabat Mater est en fait une abréviation de la première ligne, « Stabat Mater dolorosa ». Le poème reflète la souffrance de Marie, mère de Jésus, au moment de la Crucifixion.

Le Stabat Mater de Jenkins se concentre sur la souffrance de Marie, mais contrairement à la plupart des adaptations du texte, Jenkins utilise d'autres langues que le latin et l'anglais, sa langue maternelle. L'œuvre de Jenkins s'étend sur douze mouvements, dont six utilisent d'autres textes que le poème original. Ils comprennent un arrangement choral de l'« Ave verum » que Jenkins a écrit à l'origine pour Bryn Terfel ; « And The Mother Did Weep », qui comporte une seule ligne chantée simultanément en anglais, latin, grec, araméen et hébreu ; « Lament », un poème de l'épouse de Jenkins, Carol Barratt ; et « Incantation », qui est en partie chantée en arabe ancien .  Il comprend également deux poèmes - un poème de Rumi et un extrait de l' épopée de Gilgamesh - traduits en anglais et en araméen .

Passons maintenant à la première pièce qui ouvre l'oeuvre: le CANTUS LACRIMOSUS dont je vous mets la vidéo sous-titrée avec les paroles latines, suivie d'une traduction française. La pièce occupe les 9 premieres minutes de cette vidéo de l'oeuvre entière.

https://www.youtube.com/watch?v=ich_tKFT3Bg&t=17s

Traduction française du poème .

Debout, la Mère douloureuse, pleine de douleur
Se tenait en larmes, près de la croix,
Tandis que son Fils subissait son calvaire.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourrant sous ses yeux.

Ce samedi 11 janvier j'ai participé à la première répétition chorale de cette oeuvre. Il y en aura en gros une par mois jusqu'au mois de Juin. 

Au grand plaisir sans cesse renouvellé de se retrouver entre choristes et de participer à ces répétitions s'ajoute l'énorme bonheur d'être dirigé par Jaume Morell. 

première répétition du 11 janvier durant laquelle nous avons travaillé 6 des  12 mouvements de l'oeuvre

première répétition du 11 janvier durant laquelle nous avons travaillé 6 des 12 mouvements de l'oeuvre

 

Voici pour terminer ce premier billet consacré à cet événement culturel l'enregistrement original du cantus lacrimosus dirigé par Sir Karl Jenkins en personne.

https://www.youtube.com/watch?v=SIvJpzJHkeU

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1 janvier 2025 3 01 /01 /janvier /2025 11:02

Bonjour les amis,

Comme chaque premier Janvier je suis extrêmement prudent à l'heure de vous adresser mes voeux de Bonne Année.

Je ne voudrais pas friser une certaine indécence en émettant des voeux centrés sur nous-mêmes, sur notre bien-être et qui feraient abstraction du fait que notre monde, plein de guerres et de bouleversements, de bruits et de fureurs, est devenu dangereux, parfois invivable pour des populations entières.

Mes premières pensées vont donc à ces populations meurtries. Je ne les oublie pas, je ne regarde pas ailleurs non plus.

Et il y aussi notre environnement. Rien ne permet de penser que 2025 sera une bonne année pour la vie, pour la biodiversité, pour le respect de notre planète.

Qu'il me soit encore permis de rêver que le pire reste évitable pour les humains et la vie en général, sachant qu'il ne l'est pas pour les millions d'espèces animales et végétales déjà disparues.

Quant à vous, chers lecteurs et amis du blog, je vous souhaite bien évidemment une très bonne Année 2025. Qu'elle vous soit douce !

Car comme disait Montaigne. " C'est chose tendre que la vie, et aisée à troubler..."

Ecoutons André Comte-Sponville commenter sur le lien ci-dessous cette phrase de Montaigne dans laquelle le mot tendre peut revêtir 2 sens: celui de la fragilité de la vie mais une fragilité qui nous obligerait à avoir de la tendresse pour elle.

Et puis, j'aimerais reprendre à mon compte deux des phrases que Jacques Brel a adressées lors de ses voeux émis en 1968. La première est pleine de sagesse philosophique.

"Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier..."

Oublier n'est pas à prendre au sens strict ici. Il ne s'agit pas de devenir amnésiques. Mais simplement il faut savoir dépasser certaines blessures ou offenses et ne pas se focaliser sur ce qui est toxique, sur ce qui n'apporte rien, sur ce qui crée les conditions d'éternelles rancoeurs stériles. Il faut savoir dépasser cela. La vie est trop courte pour s'arrêter à ces trivialités...La rancoeur ne construit pas et n'est pas synonyme de bonheur.

La deuxième phrase de Brel, très épicurienne, nous invite à jouir de la vie et de ce qu'elle nous offre.

" Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil, et des rires d'enfants"

Et donc, aussi savoir jouir de l'instant, du présent, dans sa beauté et fugacité.

 

Que 2025 vous soit tendre...

Bonne année à vous, amis lecteurs...et beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour.

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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 11:59

Bonjour les amis,

Je n'ai pas pour habitude d'écrire des billets pour me limiter à ne dire que du mal de certaines oeuvres. 

C'est plus que jamais vrai avec le film de Coralie Fargeat intitulé LA SUBSTANCE dont je vais vous parler aujourd'hui.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit :

THE SUBSTANCE

Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite.

Respectez les instructions :

VOUS ACTIVEZ une seule fois

VOUS STABILISEZ chaque jour

VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception.

Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Alors commençons par dire du bien de THE SUBSTANCE avec cet article que je vous propose.

https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/the-substance-2/

Pour ma part, et en tant que fan de ciné fantastique, j'ai aimé toute la première partie du film avec ce pacte faustien et intrigant accepté par Demi Moore avec une bien étrange compagnie pharmaceutique.

La mise en scène est très soignée, avec une esthétique remarquable qui sert merveilleusement bien ce conte allégorique et fantastique en forme de métaphore sociale.

Le film est assez jouissif, jubilatoire, et nous offre une critique sociale très acide (dans un style proche à celui du film BRAZIL de Terry Gilliam) avec une galerie de personnages secondaires qui soutiennent bien le propos de la réalisatrice.

Mais le thème s'essouffle (le film dure 2 heures 20 minutes) et la lutte stérile entre Demi Moore et son avatar hyper sexy Margaret Qualley finit par lasser le spectateur. Leur rivalité, trop prévisible, n'apporte rien d'autre qu'un affreux jeu de massacre (qui a l'air de bien amuser la metteure en scène...mais pas trop le spectateur).

Qui plus est, le spectacle devient de plus en plus gore, de plus en plus vomitif, avec des gros plans assez écoeurants sur des chairs pourries qui sont à la limite du soutenable.

J'ai dû détourner mon regard plein de fois, et pourtant je ne me considère pas comme un spectateur hypersensible. Le film est déconseillé aux mineurs de 12 ans mais moi j'aurais mis la barre à 16 ans.

Quand le film s'est terminé j'étais déjà au bord de la nausée, exténué par une situation aussi grotesque et outrancière, et je me suis écrié:

" Ouf ! Basta...ça suffit pour aujourd'hui ! ".

La réalisatrice est allée jusqu'au bout de son idée et de l'horreur sans apporter d'éléments neufs dans l'évolution des personnages qui permettent d'enrichir la portée philosophique de son propos.

Contrairement à l'excellent film BRAZIL préalablement cité, cette fois-ci, on reste sur sa faim.

Dommage car toute la première partie du film promettait bien mieux !

THE SUBSTANCE...une métaphore jubilatoire qui demande au spectateur d'avoir le coeur bien accroché...

Un dernier détail. Je ne connaissais pas du tout la jeune et pétillante actrice Margaret Qualley et je retiendrai de ce film son sourire absolument radieux et solaire qui m'a fait fondre comme un caramel mou...

THE SUBSTANCE...une métaphore jubilatoire qui demande au spectateur d'avoir le coeur bien accroché...
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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 12:38

Bonjour les amis,

Cette semaine j'ai lu un court essai instructif et intéressant de Michel Nieva, jeune écrivain argentin, intitulé LA SCIENCE-FICTION CAPITALISTE.

Cet essai est publié dans l'édition française à la fin d'un roman intitulé L'ENFANCE DU MONDE.

 

Quand la science-fiction alimente le discours capitaliste écocidaire...

Voici une traduction de la présentation du livre de Nieva par son éditeur espagnol.

Science-fiction capitaliste ou comment les milliardaires nous sauveront de la fin du monde
Michael Nieva
Critique politique et revendication littéraire dans un essai qui met en lumière les liens pervers entre science-fiction et capitalisme.

Le capitalisme technologique promu par Bezos, Musk et Zuckerberg, avec leurs voyages interplanétaires et leurs rêves d’immortalité, est un récit séduisant qui s’est approprié le langage de la science-fiction pour spéculer sur un futur supposément meilleur. La science-fiction capitaliste est devenue le récit fantastique d’une « humanité sans monde », de touristes parcourant le cosmos prenant des selfies pendant que la Terre prend feu.
Cet essai, qui revendique la littérature et fait une critique politique de l’esthétisation technologique, nous montre les liens pervers qui existent entre la science-fiction et l’histoire du capitalisme.

Voici maintenant une vidéo qui illustre bien certains des propos de Nieva.

Dans son essai Michel Nieva est allé rechercher les auteurs et les oeuvres de SF qui ont inspiré les magnats de nos grandes industries. Par exemple, quand en 2021 Mark Zuckerberg a annoncé son intention de convertir Facebook, Instagram et WhatsApp en une plateforme de réalité virtuelle appelée « metaverse », cette annonce a fait grand bruit dans l’opinion publique, sans que soit vraiment commenté le fait que Zuckerberg et son équipe ont pris ce concept de « métavers » dans un roman de science-fiction : LE SAMOURAÏ VIRTUEL, de Neal Stephenson. C'est l'un des nombreux exemples d'emprunts à la SF qu'on pourra trouver dans le livre de Nieva.

Une autre caractéristique de la science-fiction capitaliste est la confiance aveugle en la technologie pour construire miraculeusement une utopie libertaire et écologiste, sur cette planète et sur d’autres. C’est ce fantasme qui, aux débuts de la Silicon Valley, a nourri le roman ECOTOPIE (paru en1975).

Mais ce qui est frappant et angoissant dans cet essai de Michel Nieva c'est de constater à quel point les grands capitaines d'industrie s'inspirent des écrivains de science-fiction pour prendre à contrepied les politiques de sobriété que nous devrions mettre en place pour tenter de sauver notre environnement.

Par exemple, le réchauffement climatique devient, de manière complètement perverse, un chance pour nos "super-héros" qui vont nous sauver. L'anthropocène qui est un concept qui explique des changements géologiques dramatiques qui sont le fruit de l'activité humaine donne lieu à un nouveau concept de "bon anthropocène", qui cède lui-même la place à l'idée d'un GREAT ANTHROPOCENE, à l'idée d'un formidable défi que nous allons surmonter de manière épique grâce à des technologies supposées propres.

Extrait du livre de Nieva:

"La science-fiction était une fiction « spéculative » dont les compagnies spatiales ont fait une fiction « spéculatrice » avec succès....

"Détail amusant des plans d’occupation de Mars chers à Musk : pour rendre la planète habitable, il faudrait la doter d’une atmosphère, unique moyen de remédier aux températures extrêmement basses, –50 °C en moyenne, ainsi qu’à l’absence d’air respirable et d’eau sous forme liquide – il y en a congelée sous les pôles. Mais le paradoxe est que la seule méthode – à la portée des technologies capitalistes – pour créer une couche atmosphérique qui absorbe les radiations thermiques, réchauffe la planète et fasse fondre les calottes polaires, c’est d’émettre des gaz à effet de serre. C’est-à-dire qu’il faudrait recourir aux mêmes mécanismes qui ont pollué et détruit notre planète...."

Je terminerai avec une vidéo dans laquelle Jean-Marc Jancovici et Philippe Bihouix réfléchissent sur les conséquences des délires muskiens.

Ecoutez Jancovici expliquer (à 1 heure 50 minutes 04 secondes sur la vidéo mise en lien ci-dessous) que le rêve de Musk n'est ni plus ni moins qu'un vrai cauchemar, celui de vivre dans une prison dont personne ne voudrait.

https://www.youtube.com/watch?v=6HB2WD96ByQ

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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 12:55

Bonjour les amis,

Difficile de résister à l'envie de voir 24 ans plus tard la suite de GLADIATOR.

Voici le synopsis de cette suite ainsi que la bande-annonce.

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d'entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d'une main de fer. La rage au cœur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

L'énorme reproche qu'on peut faire à ce 2 ème opus c'est que l'argument principal est trop construit sur le même modèle que le premier.

Voici ce qu'écrit sur allociné l'internaute Alice025.

"Très mitigée concernant cette suite qui était pourtant très attendue... Il y a deux points positifs : le rôle de Denzel Washington, sûrement le plus convaincant et le plus investi dans ce film ainsi que les scènes de combats, bien réalisées et prenantes. En ce qui concerne le reste, je suis restée un peu de marbre. Paul Mescal qui interprète Lucius, le protagoniste principal ne m'a pas vraiment transporté quant à son sort. L'histoire manquait beaucoup de profondeur et de véritables émotions, contrairement au premier. Entre les incohérences et la superficialité des personnages, on peine à rentrer totalement dans le film. Les deux frères empereurs sont assez ridicules par rapport à Commode. Les flash-back du premier n'arrivent que peu à nous refaire vivre ces émotions passées. Gros divertissement visuel en apparence, mais assez fade en réalité."

 

Donc, et même si je n'avais pas envie de faire la fine bouche, force est de constater que ce 2 ème plat a un gros goût de réchauffé.

Je me suis quand même régalé avec les luttes et les batailles épiques sans m'attarder à certaines grosses invraisemblances, notamment dans les scènes animalières dignes de BD d'heroic fantasy.

Les images de la bande-annonce indiquent que le grand spectacle est bien au rendez-vous. Ouf !

Ce que j'ai le plus regretté c'est le manque de profondeur de la trame. Dans le premier GLADIATOR il y avait de magnifiques dialogues entre l'empereur et son général, avec une réflexion sur la nature du pouvoir et sur celle de l'Empire. L'Empire qui se condamne lui-même, de par son essence, à une lutte perpétuelle et sans fin (dans le meilleur des cas) contre les peuples qui ne veulent pas se soumettre.

 Mais cet aspect-là n'est abordé qu'au début de GADIATOR II avec l'attaque très spectaculaire sous les ordres du général romain Acacius d'une ville Numide.

La principale opposition qui apparaît dans GLADIATOR II est celle qui existe entre ceux qui veulent défendre le peuple de Rome et les tyrans pour qui seule la force brute est synonyme de droit.

Après tout, c'est la même histoire mille fois contée, les bons contre les méchants, les justes contre les traîtres et aussi les pervers...Une histoire dont on ne se lasse pas quand elle est bien mise en scène et bien interprétée...Et ici, on peut compter sur l'excellente qualité du casting et sur le savoir-faire de Ridley Scott pour se laisser embarquer pendant près de 2 h 30 min.

Donc, malgré les gros bémols que j'émets, je ne regrette pas d'avoir vu ce film qui a répondu partiellement à mes attentes.

GLADIATOR 2... une suite sans vrai scénario sauvée par sa mise en scène...

Vous pourrez trouver des critiques très divergentes sur ce lien Allociné.

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23 décembre 2024 1 23 /12 /décembre /2024 10:15

Bonjour les amis,

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles en cette fin d'année 2024. J'apprends aujourd'hui avec satisfaction qu'Harrison Ford se joint au studio anti-woke créé par Mel Gibson.

Vous en saurez plus sur ce qui a motivé sa décision en lisant l'article mis en lien ci-dessous.

Pour comprendre cette réaction de Mel Gibson et de ses amis aux diktats hollywoodiens j'ai traduit en français un article de LA GACETA qui explique d'où von vient, où nous en sommes en 2024...

https://gaceta.es/estados-unidos/las-exigencias-woke-de-hollywood-provocan-peliculas-planas-y-previsibles-y-desploman-la-recaudacion-20230518-0445/

Les exigences « woke » d'Hollywood entraînent des films plats et prévisibles et une chute des recettes au box-office

La Film Academy des États-Unis a récemment annoncé une nouvelle exigence pour les films qui aspirent à recevoir un Oscar : l'obligation d'inclure une représentation de certaines minorités. À première vue, cette mesure ne semble pas constituer une nouveauté majeure. Depuis 2015 environ, année au cours de laquelle la tenue du référendum sur le Brexit a été approuvée et où Trump a annoncé sa candidature à la Maison Blanche, la Mecque du cinéma, ainsi que l'ensemble de l'industrie du divertissement et de l'information en général, sont obsédés par l'idée de forcer l'inclusion. de personnages et de situations qui, bien qu'ils n'apportent rien aux histoires, correspondent parfaitement aux canons stricts du politiquement correct établis depuis lors. C’est-à-dire qu’une pratique déjà suivie dans presque tous les grands blockbusters depuis près d’une décennie, est désormais officiellement annoncée comme obligatoire pour prétendre à la fameuse statuette dorée.


Ce n’est un secret pour personne : Hollywood traverse une crise. Leurs films rapportent de moins en moins de revenus , leurs cérémonies de remise de prix voient leur audience chuter d'année en année, et leurs séries et méga productions pour les plateformes de streaming se heurtent continuellement à l'hostilité d'un public qui n'a pas seulement perdu tout intérêt pour les histoires. ils le disent, mais les rejette malgré le gaspillage d'argent et de publicité qui y est investi. Cependant, l’industrie cinématographique nord-américaine autrefois admirée continue non seulement de prétendre qu’elle ne se rend pas compte qu’elle a un problème, mais insiste encore et encore pour redoubler d’efforts en ajoutant de plus en plus d’idéologie et de politiquement correct à ses films.

Soyons clairs : le problème du cinéma américain actuel réside principalement dans ses réalisateurs, ses scénaristes et dans les producteurs qui achètent ou commandent leurs produits. Ils sont tous tellement déterminés à suivre strictement le discours politiquement correct , à ne pas s'écarter d'une virgule de la partition progressiste, qu'ils finissent par créer des personnages si plats et prévisibles qu'il est impossible à tout spectateur de s'en inspirer ou de s'y identifier. Et peu importe la quantité d'effets spéciaux qu'ils ajoutent ou le montant d'argent qu'ils dépensent pour embaucher des stars de renom. Le public a déjà retenu la leçon et, chaque fois qu'une société de production annonce une première mettant l'accent sur son caractère inclusif, elle reçoit une énorme claque.

Parce que tout est tellement prévisible que cinq minutes après avoir regardé un film, nous savons déjà exactement ce qui va se passer. Nous savons qu'un protagoniste féminin ne bénéficiera pas d'un développement de personnage, car pour le nouvel Hollywood, les femmes sont parfaites et n'ont donc pas de place pour mûrir et évoluer. Tout au plus, à un moment donné du film, l'héroïne se rendra compte à quel point elle a toujours été forte et lumineuse , et que si jusqu'à présent elle n'avait pas déployé tout son potentiel c'est parce qu'un agent extérieur l'en empêchait, que ce soit appelé capitalisme, patriarcat ou misogynie intériorisée.


Il est vrai que certains films et séries nous présentent des méchantes, LGTBQ+ ou appartenant à une minorité ethnique, mais ce n'est jamais parce qu'elles ont choisi d'être mauvaises, mais plutôt elles ont été entraînées dans le mal à cause des injustices qu'elles ont subies. membres d'un collectif C’est-à-dire qu’en réalité, ce ne sont pas de vrais méchants, mais plutôt des victimes du système hétéronormal qui imprègne tout. Le ministère de l'Égalité maintient une thèse délirante similaire lorsqu'il affirme que tous les hommes sont des violeurs potentiels, à l'exception des vrais violeurs , qui sont de bonnes personnes potentielles. En réalité, tout ce que ces non-méchants doivent faire pour se racheter, c'est écouter leur cœur, être eux-mêmes et échapper aux griffes du système toxique qui les a corrompus.

Quant aux bonnes minorités, elles seront des personnages encore plus plats et plus ennuyeux que les précédentes, puisqu'elles n'apporteront même pas un petit arc de rédemption au personnage. Car le même carcan idéologique qui oblige ces personnages à figurer dans chaque film empêche qu’ils soient présentés de manière négative. Et dans un monde où chaque femme, chaque personne de couleur et chaque personne élégante est spéciale et toute-puissante, ce qu’elle ne peut en aucun cas être est unique. C’est à cela qu’Hollywood a condamné les minorités avec son décret inclusif, à savoir qu’elles ne sont pas pertinentes et remplaçables. C’est à cela que conduit l’individualisme grotesque et exacerbé sur lequel repose toute l’ idéologie woke : transformer chaque personnage de l’histoire en une particule insubstantielle de la grande masse, comme n’osait même pas l’écrire la pire propagande collectiviste.

Cela produit à son tour des scripts aussi aseptiques et prévisibles que pleins de contradictions et d’incohérences. Pour en revenir à la saga Star Wars dont nous parlions ici récemment, tout le monde se souvient du processus de transformation d'Anakin Skywalker en Dark Vador : incapable de supporter la douleur de la perte de sa bien-aimée, l'amertume d'un jeune guerrier intergalactique le pousse à se transformer progressivement. en un être diabolique et impitoyable, jusqu'à devenir l'incarnation du mal. Des années plus tard, ému par le courage et l'amour dont son fils Luke fait preuve pour surmonter ses conflits, il se repent de ses péchés et devient gentil avant de faire un dernier sacrifice et de mourir.

Intéressons-nous maintenant à la transformation du méchant de la dernière trilogie. Un jeune garçon nommé Ben Solo, fils de Han Solo et de la princesse Leia, commence soudainement à idolâtrer le côté maléfique de son grand-père maternel et veut être comme lui. Tout cela parce qu'un jour, le héros de la première trilogie, Luke Skywalker, a vu quelque chose de sombre dans son aura et a tenté de le tuer pendant son sommeil. (Oui, le même Luke qui a réussi à contenir sa colère contre un génocide qui a détruit des mondes entiers, tente maintenant d'assassiner de manière préventive son propre neveu parce qu'il avait un mauvais pressentiment.) En conséquence, Ben Solo devient le maléfique Kylo Ren et, après avoir assassiné son père Han et fait exploser plusieurs planètes pleines d'innocents, il décide de redevenir bon lorsque le fantôme de son père lui dit que son cœur est bon et toi. il faut le suivre.

L’arc de rédemption de Dark Vador est plausible car il correspond à ce que l’on attend d’un être humain fonctionnel. Celui de Kylo Ren est poussé à l'extrême et n'a ni tête ni queue , mais c'est la seule issue possible lorsque les scénaristes ont passé tout le film à dire que réaliser son rêve est au-dessus de remplir son devoir. Et c'est précisément là que réside la différence fondamentale entre le héros classique qui a inspiré tant de générations, pas seulement au cinéma, et l'antihéros postmoderne qui nous cause à tous tant de rejet : les premiers combats motivés par un idéal de justice, que beaucoup mènent parfois. vous faire faire des choses que vous n'avez pas envie de faire mais qui sont nécessaires à la fois à votre développement personnel et au bien commun ; Le second rejette le devoir imposé et agit uniquement motivé par ses désirs.

Dans la série She-Hulk, c'est quelque chose qui est ouvertement admis lorsque l'insupportable protagoniste, lorsqu'on lui demande si elle est excitée à l'idée d'être un super-héros, répond non, qu'elle continuera à se consacrer à sa carrière d'avocate et à sa carrière. le temps libre, ce qui la responsabilise et la rend heureuse. "Le travail des super-héros est fait pour les narcissiques, les millionnaires et les adultes orphelins ", dit-il en se moquant clairement de tous les super-héros classiques. Et ce n'est pas que les scénaristes utilisent cette expression pour que She-Hulk ait un point de départ à partir duquel mûrir et évoluer. Au contraire, l'attitude égocentrique et je-sais-tout du protagoniste est une constante tout au long de la série, dans un monde à l'envers dans lequel utiliser ses super pouvoirs pour servir les autres est considéré comme quelque chose de « narcissique », tout en les utilisant pour se venger. car recevoir un Compliment est libérateur et exemplaire.

Mais voici la philosophie de tant de féministes en chair et en os qu’il faut malheureusement endurer dans la vraie vie. Des féministes qui ne prétendent jamais avoir le pouvoir de faire quelque chose de différent et de meilleur face à de prétendus siècles de patriarcat, mais simplement parce que maintenant c'est leur tour, parce que c'est leur tour, parce qu'elles le méritent et parce qu'elles le valent bien. Pour ces personnages, le pouvoir est quelque chose qui doit être apprécié de manière égoïste , et non exercé avec humilité et responsabilité. Autrement dit, c’est pour un bénéfice personnel, de la même manière que les méchants des films classiques l’utilisent.

Car dans le cinéma de 2023 il n’y a pas non plus de méchants. Il existe des antagonistes tout aussi plats et insignifiants que les protagonistes, bien que rarement aussi haineux. Vous savez qui est qui parce que les supposés bons sont divers et inclusifs et les supposés mauvais ne le sont pas. Mais surtout pour un scénario qui doit sans cesse nous rappeler qui est le méchant du film, qui n'est en réalité pas à l'écran, mais à l'extérieur. Le méchant, c’est le public raciste, misogyne et intolérant qui ne regarde plus ses films. Car les propriétaires actuels d'Hollywood ne cherchent plus à inspirer le spectateur, mais seulement à lui rappeler qu'ils sont de meilleures personnes que lui.

Il y a un aspect qui n'est pas abordé dans cet excellent article de la GACETA dont j'ai mis la traduction: on ne saura jamais combien de bons projets artistiques sont restés au fond des tiroirs car ils ne correspondaient pas aux cahiers des charges limitatifs hollywoodiens.

Le roman est devenu l'un des derniers refuges des créateurs libres.

On aurait pu espérer que la société américaine soit suffisemment mûre pour qu'elle ne soit pas obligée de créer un front antiwoke. On aurait pu espérer que le wokisme meurt tout seul de sa belle mort et finisse par lasser le public qui n'aime pas qu'on lui explique ce qu'il est bon de penser et ce qu'il est interdit d'exprimer.

Mais Hollywood avec ses chartes wokes et ses politiques de quotas continue de tuer la créativité et la liberté d'expression et se comporte comme une inquisition. Ce qui triomphe c'est la culture de l'effacement ou tout bonnement celle de la censure pure et simple. Certaines pensées parfaitement légitimes sont tout simplement exclues. Certains développements dans les films sont devenus interdits pour des personnages ou des héros qui deviennent figés dans leurs catégories et terriblement prévisibles.

Ras-le-bol d'un tel infantilisme, ras-le-bol des clichés woke...Vive la liberté.

Je fais partie de ces personnes qui se désintéressent de plus en plus du cinéma américain qui m'a tant fait rêver par le passé et qui a tant excité mon imagination.

Je ne sais pas si Mel Gibson est la personne la mieux indiquée pour mener un front anti woke mais je lui souhaite bonne chance.

Ressaisissement à Hollywood ou quand Harrison Ford se joint également à la vague antiwoke...

PS: A ceux qui me rétorqueraient que Trump ou Elon Musk (qui a mis 3 millions de dollars dans les studios de Gibson) sont également antiwoke je répondrais que ce serait une grande erreur de croire que ces deux personnages se trompent systématiquement.

Evitons la "Reductio ad hitlerum":

" Ce n'est pas parce que Hitler a dit un jour qu'il aimait bien la bière que je vais arrêter d'en boire..."

Et si, par ailleurs, la gauche américaine rate le nouveau train en marche, et bien, tant pis pour eux...

Ressaisissement à Hollywood ou quand Harrison Ford se joint également à la vague antiwoke...
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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 08:33

Bonjour les amis,

La chute de Bachar-al-Assad provoque de sérieux remous au Moyen-Orient, à commencer par la campagne de bombardements menée par Israël qui profite de la confusion pour sécuriser son territoire. Il faut noter que ces bombardements avaient déjà commencé avant la chute du tyran et que Netanyahou, toujours très opportuniste, n'a pas laissé s'échapper une occasion trop belle pour lui d'éliminer de l'échiquier des sites militaires potentiellement menaçants.

 

Le grand perdant de la chute du régime d'al-Assad c'est bien évidemment Poutine qui perd une position-clé au Moyen Orient, une position forte acquise au prix du sang versé par le peuple syrien martyrisé.

Que va t-il advenir des 2 bases russes installées à Tartous et à l'aéroport de Khmeimim ?

Voici quelques éléments de réponse sur le lien ci-dessous.

Si les événements dont je parle n'étaient pas aussi dramatiques je ne pourrais que sourire devant le changement de vocabulaire et de terminologie des diplomates russes qui ne parlent plus de "terroristes" mais "d'opposants" à Bachar-al Assad.

A noter qu'en 2013 les dirigeants russes qualifiaient de "terroristes" des forces démocrates en lutte contre Bachar et pas seulement les combattants islamistes.

Aujourd'hui les voila prêts à blanchir les combattants du groupe HTC afin de préserver leurs bases militaires en Syrie.

 

Base navale russe stationnée à Tartous

Base navale russe stationnée à Tartous

Je vois vraiment très mal de quelle manière la Russie qui a porté à bout de bras le régime du tyran sanguinaire Bachar-al-Assad va pouvoir se maintenir dans ce pays. Ça défie toutes les lois les plus élémentaires de la logique. 

Quand le peuple se débarrasse d'un tyran il se débarrasse également de ceux qui l'ont maintenu au pouvoir et qui se sont rendus complices actifs de ses crimes...à suivre donc...

Finalement la Syrie, en ce moment est une métaphore de ce qu'est devenu une partie de notre monde qui est régi avec les mêmes codes que les sociétés mafieuses.

Quand un chef mafieux tombe, tous les autres chefs mafieux sont prêts à accueillir le nouvel homme fort, quitte à mettre de côté les hostilités d'hier, quitte à agir en dehors de toute considération morale ou éthique.

La raison du plus fort l'emporte sur n'importe quelle autre considération. C'est la loi de la jungle.

D'ailleurs il n'y a pas que les russes qui sont prêts à blanchir les terroristes islamistes car les Etats-Unis aussi ont adouci leur language vis-à-vis d'Abou Mohammed al-Joulani, le chef d'HTC.

Donc la situation syrienne qui est déjà en elle-même et d'un point de vue intérieur extrêmement inquiétante,  l'est d'autant plus si on considère l'influence des pays qui ont des intérêts dans la région.

 

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7 décembre 2024 6 07 /12 /décembre /2024 08:29

Bonjour les amis,

J'ai vu hier CONCLAVE le film d'Edward Berger dont voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Synopsis: Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

Alors commençons par ce que j'ai le plus aimé dans ce film. L'atmopshère feutrée et confinée d'un conclave à huis-clos au Vatican se prête merveilleusement bien à créer un vrai climat de thriller tendu et angoissant dans lequel se joue l'avenir de l'Eglise. Dans la bande-annonce on peut apprécier une esthétique extrêmement soignée grâce notamment au choix judicieux des couleurs dominantes, une esthétique soutenue dans les fréquents moments sans dialogues par une bande-son omniprésente. On découvre des rituels très codifiés depuis des siècles de la haute hiérarchie de l'Eglise. L'impression d'immersion dans ce conclave, avec  ses conversations sotto voce entre cardinaux, est une grande réussite.

J'ai vu le film en VO et on y entend parler en anglais, en italien, en latin et en espagnol ce qui ajoute une touche d'authenticité aux dialogues.

Le casting est servi par des acteurs vétérans, tous de grande qualité, et Ralph Fiennes signe ici une de ses plus belles interprétations dans le rôle du cardinal Lawrence chargé d'organiser l'élection du nouveau Pape dans un contexte de lutte des pouvoirs et de conspiration.

Donc le spectateur se laisse embarquer avec un énorme plaisir en se disant que ce film ça va véritablement être du caviar, mais cette illusion va peu à peu se déliter et laisser la place à certains doutes, puis finalement au sentiment qu'on s'est fait un peu avoir sur la marchandise.

En effet la vision des différentes tendances bien réelles qui règnent au sein de l'Eglise est ici présentée de manière plutôt simpliste, manichéenne.

Dans ce film la hiérarchie de l'Eglise apparaît comme un foyer d'ambitions, de corruptions et d'égoïsmes désespérants. Les conservateurs de la Curie romaine sont des extrémistes xénophobes (à tel point que ça en devient risible et caricatural) et les libéraux sont des conspirateurs arrogants.

En contrepoint des luttes intestines dans ce panier de crabes, un cardinal sud-américain (dont on devine qu'il représente les théologies de la libération) y apparaît comme un ange de vertu faisant la morale à ses collègues et les rappelant un peu à l'ordre. Une vision encore une fois qui paraît peu subtile, bien simpliste, avec une morale "bon enfant" (de choeur bien sûr), une morale très "américaine".

Je ne peux rien révéler des gros défauts du film sans en dévoiler les rebondissements, donc je m'en abstiendrai par respect pour ceux qui n'ont pas encore vu CONCLAVE et qui ont droit eux aussi aux différents effets de surprise du scénario. Je m'en tiendrai donc à des considérations générales.

Dans le dernier tiers du film le metteur en scène donne un grand coup de volant, fait un brutal changement de direction qui m'a paru un peu absurde et incongru. Quant à la fin elle cède complètement aux modes wokistes de notre époque, ce qui rend ce film outrageusement opportuniste comme si il était à la recherche d'un Oscar.

Dommage car Edward Berger tenait un sujet en or.

Je n'ai pas lu le roman de Robert Harris dont le film est inspiré mais il est possible que le défaut du film c'est peut-être précisément d'être resté trop fidèle au roman.

Le film plaira surtout à ceux qui ne connaissent pas bien l'Eglise et qui penseront trouver dans cette oeuvre une critique pertinente mais qui ne l'est pas tant que ça...

Les chrétiens traditionnalistes détesteront ce film et, d'après ce que j'ai pu lire ici ou là, les chrétiens progressistes aussi car ils n'apprécieront guère cette simplification un peu réductrice des enjeux et des débats qui secouent leur grande maison.

CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...

Il faut sans doute relativiser cette déception dont je fais état dans mon billet. La première partie du film était tellement alléchante, tellement bien mise en scène, qu'elle permettait de penser qu'on allait assister à un chef d'oeuvre et, au final, le film devient  dans le meilleur des cas juste plaisant pour certains, et dans le pire éxécrable pour d'autres.

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