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21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 10:10

Bonjour les amis,

Je suis plongé dans la lecture d'un ouvrage absolument passionnant  intitulé LE SIÈCLE DU POPULISME, écrit par Pierre Rosanvallon professeur au collège de France.

Le siècle du populisme...

Il y a une très belle présentation de ce livre que je vous invite à lire sur le lien ci-dessous.

 

Le mérite de ce livre est de nous offrir d'abord une vision historique très complète qui va de la naissance du populisme (qui se décline de différentes manières sur les 5 continents) jusqu'à son essor au XXI ème siècle.

Il nous apprend à bien reconnaître le populisme à travers des indices clairs et bien précis qui ne trompent pas sur sa nature.

Tous les populismes se réclament du peuple. Mais bien évidemment la question qui se pose vite est la propre définition de ce peuple. Rosanvallon en explique bien tous les sens, le peuple pris comme corps civique constitué (celui de la déclaration de la constitution américaine: WE THE PEOPLE), ou peuple entendu comme entité ou catégorie sociale (celui qui prend d'assaut la Bastille).

Pierre Rosanvallon ne présente pas son ouvrage comme un brûlot anti-populiste mais nous invite à mieux  comprendre le phénomène populiste: de quoi il témoigne et de quels besoins non satisfaits il est l'expression.

Malgré tout, et bien qu'il s'en défende, son étude critique à la fin de l'ouvrage confirme  tout le mal que je pense personnellement des populismes, qu'ils soient de droite ou de gauche.

En fait son livre m'aide à mieux approfondir ma réflexion sur ce sujet, en l'élargissant et en me fournissant aussi plus d'arguments que ceux dont je disposais jusque maintenant.

Pour être précis le livre formule aussi des objections personnelles que j'avais parfois du mal à exprimer, notamment à l'époque de l'émergence du mouvement italien CINQUE ESTELLE ( 5 étoiles), un mouvement populiste qui me paraissait très dangereux avec ses idées de démocratie directe via internet (surtout quand on connaît mieux aujourd'hui les méfaits pervers des réseaux sociaux et des fake news).

En conclusion, c'est un livre riche, pas toujours facile à lire, un livre devenu NÉCESSAIRE aujourd'hui qui me permet de mieux penser le populisme de manière plus documentée et plus rigoureuse.

Le siècle du populisme...

PS: J'ai eu la bonne surprise de découvrir que ce livre est également traduit en espagnol. Donc j'en fais la promotion également dans tout mon entourage direct et sur les réseaux sociaux.

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9 novembre 2024 6 09 /11 /novembre /2024 07:34

Bonjour les amis,

Suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu dans le sud-est de l'Espagne j'aimerais partager avec vous un article de réflexion écrit par Felip Bens.

Cette catastrophe nous oblige à penser à notre essence, à qui nous sommes, nous les valenciens en tant que peuple, et à définir ce que nous voulons.

L'article de Felip Bens est rédigé en valencien et donc, j'adjoindrai une traduction française pour que vous puissiez en comprendre le contenu.

Voici d'abord l'article original.

Passons à la traduction maintenant.

Centralisme, corruption et inondations
Felipe Bens | 11/07/2024

Nous, les valenciens...

 

Les Valenciens sont-ils viables, en tant que peuple, sans les investissements qui garantissent notre sécurité?

Il y a des endroits qui ne sont pas propices à la vie, avec des conditions hostiles qui n'invitent pas à s'y installer, mais l'être humain, au prix du sacrifice des femmes et des hommes, finit par les apprivoiser. Pour quelle raison les Valenciens préhistoriques vivraient-ils, par exemple, dans le Barranc Moreno de Bicorp? Pourquoi se cacher au fond d’un ravin, à l’humidité terrible, en pleine nature sauvage? Pour l'eau, bien sûr. Là où il y a de l'eau, il y a des bonnes chasses. Et les anfractuosités caverneuses offraient un abri. Il y avait un risque, mais en le soupesant, il était supportable. C'est l'histoire de l'humanité et de sa relation avec l'environnement.

Et c'est le cas de Valence, de Sénia à Segura . Où vit la grande majorité des Valenciens ? Dans les vallées où coulent nos rivières, formant entre elles des centres urbains, avec les ravins et les ramblas qui de temps en temps noient tout. Pourquoi cet effort et ce risque ? Parce que peu de terres sont plus fertiles qu’un marais terrestre, qu’une terre périodiquement inondée. C'est exactement ce qu'est Valence. Il suffit de regarder la carte topographique ci-jointe : un paradis luxuriant, chanté par tous les poètes, construit sur d'anciens marais, marécages et plaines inondables.

Ce sont les Valenciens : un peuple qui, il y a plusieurs siècles, a décidé de vivre avec les inondations , par constance, abnégation et stupidité et, apparemment, contre toute logique naturelle. Et pourtant, « les plus chanceux sont ceux qui peuvent pleurer les inondations » concluait Miquel Bosch Julià dans "Memoires sur l'inondation du Júcar", en 1864 . Parce que quand l’eau s’en va, les récoltes reviennent et, avec elles, les richesses ; mais sans sol fertile, il n’y a rien. Ici et partout. Surtout dans le contexte d’une autre époque, où l’agriculture était essentielle à l’économie. Le grand écrivain Blasco Ibáñez l'expliquait déjà dans son roman " Boue et roseaux "(Cañas y barro, publié en 1902) : tout effort, même titanesque, en valait la peine en échange de gagner des terres agricoles dans l' Albufera et de ne plus vivre dans la misère. Juste ça.

De nombreux commentateurs dénoncent aujourd’hui l’excès d’urbanisation comme l’une des causes de la catastrophe. Il serait bien sûr souhaitable que nous ayons un développement urbain beaucoup plus raisonnable, depuis les années 70 et 80, mais quelle est la solution aujourd’hui ? Démanteler les villes où vivent un million de Valenciens et les zones industrielles où travaillent 300 000 personnes ? Il faut comprendre que le peuple valencien n’existerait pas s’il n’avait pas défié la nature depuis l’Antiquité. Et nous devons continuer à le faire. Il n'y a pas d'autre solution.

Nous sommes en 2024, l'Espagne fait partie des quinze ou vingt économies les plus puissantes de la planète et, selon les premières estimations, la DANA de 2024 générera des pertes matérielles de plus de 100 milliards d'euros. Et peu me semblent ces 100 milliards en vérité. On sait qu'il existe depuis 2006 une dizaine de projets de la Confédération hydrographique du Xúquer et de la région (Generalitat) destinés à agir sur la zone affectée et axés sur la minimisation du risque d'inondations. Ils n'ont pas été exécutés faute de « disponibilité budgétaire » . En Espagne, en Europe , en Occident , dans le premier monde . Ce qui était prévu depuis 2009, selon le ministère, visait justement à adapter et drainer tout le ravin de Xiva (du Poio ) et ses affluents. Cela aurait coûté 221 millions d'euros. 221 ! Que représente ce montant si on le compare au bénéfice évident qu'en aurait tiré l’ensemble du peuple valencien ?

Sans ingénierie, les Pays-Bas n’existeraient pas. Et les Valenciens ne peuvent exister en toute sécurité qu’avec une ingénierie et des investissements qui contribuent à apprivoiser notre habitat. Celui-là même qui en 1957 nous a permis de construire le Plan Sud qui a aujourd'hui sauvé la ville de Valence . Combien d’investissements de l’État ont été réalisés pour la sécurité de la population valencienne face au risque séculaire d’inondations, aggravé par le changement climatique, tout au long du XXIe siècle ? Toutes nos zones à risque, en particulier les bassins du Xúquer et du Túria , ont besoin d'infrastructures et d'investissements pour que rien de tel que cette inondation, la pire catastrophe naturelle de notre histoire, ne se reproduise . En fait, le fait que le gouvernement central n'ait pas eu de plan global depuis des décennies pour amortir cet impact sur les villes valenciennes est presque criminel et irresponsable. Qu’aucun gouvernement de la Région n’ait été en mesure de l’exiger également avec la fermeté nécessaire l'est également. En plus d'enquêter sur les responsabilités politiques et pénales de tout ce qui s'est passé, il est nécessaire de regarder vers l'avenir, et cela implique de se poser la grande question : quel est le prix pour la sécurité et l'avenir des Valenciens ? Quel investissement Madrid compte-t-il faire ?

L'élan de de solidarité qui nous est arrivé de tous les coins de l'Espagne et de par delà nos frontières est encourageant, passionnant, frappant, nous ne serons jamais assez reconnaissants, mais nous, les Valenciens, avons deux problèmes systémiques que nous devons résoudre de toute urgence. Le premier est courant en Espagne : la corruption généralisée dont nous souffrons, de la part des institutions, depuis des décennies et qui représente un puits économique stratosphérique où des millions et des millions d’investissements publics nécessaires s'évaporent. Le deuxième problème est l'Espagne elle-même et nous, les Valenciens, devons le résoudre nous-mêmes. Le sous-financement de tous les gouvernements, de droite ou de gauche, nous tue en tant que peuple. Littéralement avec ces 221 millions (qui n'ont jamais été investis dans les ramblas), l'eau ne se serait pas accumulée dans l' Horta Sud ni n'aurait inondé les propriétés et les villages le long du chemin, avec ces conséquences catastrophiques.

Mazón (président de la région) , en fin de compte, est négligent, irresponsable et c'est aussi un cadavre politique. Un incompétent complètement dépassé par cette situation. Le vrai problème en est un autre : continuons-nous à faire des propositions ? Est-ce qu'on dit BASTA et qu'on impose une fois pour toutes nos exigences légitimes? Devons-nous implorer les investissements dont nous avons besoin pour continuer d'exister ? Ou les exigeons-nous ? C'est entre nos mains.

Nous, les valenciens...

J'aimerais ajouter un bref commentaire à cet article que je trouve pertinent,  instructif, et qui envoit un message universel qui vaut pour toute la planète.

L'auteur répond à certains reproches simplistes un peu faciles, trop faciles, des reproches qui sont parfois absurdes, à la limite du non-sens, des reproches émis par certaines personnes (y compris certains écolos new age pour qui l'action de l'homme occidental blanc est systématiquement condamnée) qui ignorent ce qu'à été l'histoire de toute l'humanité et le sens même de son évolution.

Non, ce n'est pas par hasard que les hommes se sont établis dans ces zones à risques qui pouvaient par ailleurs leur permettre de sortir de la misère. Le problème est ailleurs et consiste à les sécuriser avec un minimum de responsabilité politique en définissant des priorités avec lesquelles on ne transige pas.

PS: Dans l'article l'auteur parle du plan qui a permis de dévier le fleuve TURIA de la ville de Valence en 1958. Plan efficace puisque le centre ville n'a pas été inondé. Voici une vidéo de 2 minutes qui retrace l'histoire de ces grands travaux...des grands travaux qui auraient dû être accompagnés d'autres aménagements pour protéger les municipalités situées au sud de la ville.

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

PS nº 2: L'auteur fait référence au roman de Blasco Ibañez BOUE ET ROSEAUX dont voici la fiche Babelio.

Je préfère le titre original qui sonne mieux: CAÑAS Y BARRO. Un titre qui est resté dans le vocabulaire courant, comme expression populaire, pour désigner cette partie de la région valencienne...On cite  la Valencia de "Cañas y barro".

 

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25 octobre 2024 5 25 /10 /octobre /2024 07:26

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'ai envie de partager avec vous un article qui aborde la thématique du miroir dans la littérature.

Voici donc d'abord sur le lien ci-dessous cet article écrit en valencien qui est une langue qui appartient à la même famille que le Catalan et le Majorquin. J'ai accompagné l'article original d'une traduction en français au cas oú vous ne seriez pas familiarisé avec la langue d'Ausiàs March. 

https://lletraferit.com/literatura/mistica-de-lespill/

Traduction

Il n’y a qu’une seule chose dans la vie que nous ne pouvons contempler : nous-mêmes. Nous nous voyons sur des photographies, dans la partie convexe des cuillères, dans des boutons brillants et, surtout, dans des miroirs, mais cette personne ne sera jamais nous, mais un reflet, exactement inversé, la plupart du temps, par rapport à ce que nous sommes dans la réalité.

La relation entre les hommes et les miroirs remonte au Néolithique, lorsque les pierres d'obsidienne étaient polies. Elle a été perfectionnée en Méditerranée au XIVe siècle : les verriers de l'île vénitienne de Murano ont découvert comment combiner un mélange d'étain et de mercure pour produire une surface hautement réfléchissante. Le résultat fut le miroir, qui changea à jamais la façon dont nous nous percevons. A partir de ce moment, nous ne nous contentons plus de nous regarder, mais nous scrutons avec surprise le monde inaccessible qui se déroule sous nos yeux et qu'il nous est interdit de connaître.

Cette limitation n’a pas arrêté les écrivains qui ont imaginé ces mondes. Dans LE LIVRE DES ÊTRES IMAGINAIRES , Borges recueille une légende chinoise selon laquelle les personnes que nous voyons reflétées sont des esclaves forcés (par une magie qui s'affaiblira progressivement) de se répéter. Et il viendra un moment où ils nous envahiront pour se venger. La liste des miroirs dans l'œuvre de l'auteur argentin est interminable et fait presque toujours référence à un monde inquiétant qui nous attend. Les gérants de LA BIBLIOTHÈQUE DE BABEL en ont un dans chacune des salles : « Les hommes déduisent généralement de ce miroir que la Bibliothèque n'est pas infinie [...] Je préfère rêver que les surfaces brunies apparaissent et promettent l'infini ». Les miroirs de Borges promettent aussi le pire des malheurs, comme dans LE MIROIR D'ENCRE ( El espejo de tinta)  ou LES MIROIRS VOILÉS (Los espejos velados) .

Les superstitions sur les miroirs traversent tous les continents et toutes les civilisations. Des bébés qui ne devront pas se regarder dans le miroir jusqu'à l'âge d'un an pour éviter de devenir bègues, jusqu'aux aux personnes qui seront hantées par la malchance pendant sept ans si elles brisent un miroir. Je soupçonne que cette dernière croyance est née de la propre corporation de fabricants de miroirs (qui nous ont laissé le nom de famille Miralles ) afin que les apprentis manipulent avec soin des objets aussi coûteux. Les Grecs utilisaient la catoptromancie pour deviner l'avenir dans des miroirs, et plus près dans le temps, John Dee , l'occultiste d' Elizabeth I d'Angleterre , parlait aux esprits à travers un miroir aztèque : Le miroir fumant est précisément la traduction littérale de Tezcatlipoca , la principale divinité parmi les Toltèques et les Mexicas.

Jonathan Harker découvre la nature surnaturelle du comte Dracula à travers un miroir en pied. Là où le vampire n'aurait pas été reflété, c'est dans les deux miroirs magiques les plus connus de la littérature : celui de la belle-mère de Blanche-Neige et celui de Galadriel . Le premier donne le pouvoir de trouver la plus belle personne et le second, tel un Aleph de poche, de voir tout ce qui s'est passé, se passe et se passera.

Les plus intéressants, en tout cas, sont les mondains, car leur absence totale de mysticisme les rend plus dangereux. Ils sont le miroir que Richard II de Shakespeare demande pour vérifier les outrages du temps sur son visage, qui finit par tomber au sol, se brisant en mille morceaux, tout comme celui que Dorian Gray utilise pour contrôler sur son visage son vieillissement. Dr Jekyll a utilisé un miroir pour observer sa douloureuse transformation en M. Hyde et Tirant el Blanc y a recours pour déclarer son amour à Carmesina . Ainsi, la fascination pour notre propre reflet à travers un objet que Sylvia Plath disait être « l’œil d’un petit dieu à quatre coins » s’est accrue .

Je me permets d'ajouter un extrait du très beau texte de Sylvia Plath auquel l'auteur de l'article fait référence.

https://revuemiroir.fr/miroir-de-sylvia-plath/

Voici un autre article intéressant si le thème du miroir dans l'Art vous intéresse.

https://artifexinopere.com/blog/interpr/peintres/dali/le-miroir-panoptique/

Young Woman Before a Mirror (1887) de William Merritt Chase

Young Woman Before a Mirror (1887) de William Merritt Chase

PS: Et puis, pour terminer sur une petite note d'humour, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ce modèle de miroir que j'affectionne particulièrement...un modèle qui est, pour moi, largement suffisant...🤣

Mystique du miroir...

PS nº 2  . A propos de tableaux dans lesquels apparaissent un miroir, voici LES ÉPOUX ARNOLFINI du peintre flamand Jan Van Eyck (1431) Londres. 

je ne crois pas en la réincarnation mais comment ne pas voir dans ce tableau un personnage maléfique actuel qui cause la mort, la destruction et la désolation en Ukraine...

Mystique du miroir...
Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant déjà existé serait...etc...etc...

Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant déjà existé serait...etc...etc...

Détail du miroir très soigné par le peintre...

Détail du miroir très soigné par le peintre...

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 09:05

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je vais vous parler du dernier livre de Stéphane Guillon mais avant d'y arriver j'aimerais faire un certain nombre de remarques préliminaires.

Stéphane Guillon est un humoriste de talent qui sait bien écrire ses textes. Je n'ai vu aucun de ses spectacles mais, par contre, j'ai vu un certain nombre de ses interventions télévisuelles quand il dressait le portrait d'invités de l'émission de Stéphane Bern. Souvent ces portraits un peu vachards m'ont mis mal à l'aise. Voir la tête d'un invité prenant sans préavis dans les dents une vanne cruelle, méchante ou blessante le concernant en tentant de maintenir un sourire factice de circonstances me provoquait une certaine gêne qui faisait que je préférais passer à une autre chaîne ou simplement éteindre mon poste.

Quand c'était un invité étranger comme, par exemple André Rieu, qui ne comprenait pas vraiment la blague moqueuse et pas sympa dont il était l'objet c'était encore plus malsain, glauque et gênant.

Guillon agissait souvent en sniper du rire, pas toujours très respectueux pour les invités et, pour ma part, je trouvais qu'il manquait d'empathie ou d'amour dans son humour...

Le mois dernier je suis tombé sur cette vidéo mise en lien ci-dessous dans laquelle Stéphane Guillon parle de son dernier livre intitulé FINI DE RIRE.

Dans cette interview qui ne dure que 3 minutes j'ai été frappé de voir que quelqu'un comme lui, ayant déjà une grande expérience de la vie, se soit fourvoyé d'une part (mais ça ça peut arriver à tout le monde) mais se soit mis en danger aussi, alors qu'il était père de 4 enfants dont une fille de 11 ans...
A la question du journaliste " Ça aurait pu vous coûter votre carrière?" il répond dans un élan de sincérité "Ça aurait pu me coûter bien plus...". Il reconnaît avoir touché le fond du fond.
J'avoue que ces 3 minutes d'interview m'ont troublé et donné le vertige...
L'amour c'est ça aussi: la personne amoureuse est transportée dans une forme de grande exaltation, mais aussi elle peut tomber complètement sous emprise de l'être aimé, et perdre toute lucidité... et accepter ce qu'elle ne devrait jamais accepter. Le fait que ce soit arrivé à Guillon, à l'âge qu'il a, m'a donc interpellé...au point d'avoir envie de lire son livre.

L'emprise...

Voici la présentation de l'éditeur:
Tous les chagrins d`amour sont supportables si on en fait une histoire.La plupart des gens possèdent un coeur, composé d`un ventricule droit et d`un gauche, d`oreillettes, de valves... Le mien est différent. C`est un modèle à complications multiples.Je l`ai d`ores et déjà légué à la science, accompagné de l`avertissement suivant : « Chère Académie, voici mon coeur. Ouvrez-le, disséquez-le, mais par pitié, ne le greffez à personne. Pas de nouvelles victimes ! »

Parlons du livre maintenant qui, fort heureusement, porte mal son titre puisque, bien évidemment, on rit quand même, même si c'est parfois pour ne pas pleurer.

Guillon reste un humoriste qui fait preuve ici d'humilité, d'auto-dérision aussi (notamment sur sa différence d'âge de 30 ans avec sa jeune compagne que certaines personnes confondront avec sa fille).

Les chapitres alternent du début à la fin entre des épisodes sentimentaux qui commencent dès la plus tendre enfance jusqu'à l'âge adulte avec en fil rouge la dernière aventure sentimentale assez catastrophique avec celle qu'il prénomme Amy (comme Amy Winehouse). Il a changé le vrai prénom de cette personne mais bien évidemment tout le monde sait qui est Amy dans la vraie vie étant donné que Guillon fait partie, qu'il le veuille ou pas, des personnages People.

On comprend mieux à la lecture de cet ouvrage la grande influence familiale (père et grand-parents assez stricts et taiseux) dans la  formation du futur caractère de Guillon, sa timidité et ses difficultés à exprimer son amour. On saisit mieux également d'où provient son humour très caustique.

Et puis, en ce qui concerne sa relation avec Amy, l'humoriste sait bien décrire de quelle manière un piège infernal va se refermer sur lui. Le sujet est grave et douloureux puisque non seulement Guillon s'est trompé mais, en recherchant son propre bonheur de manière un peu égoïste, il a provoqué de la souffrance au sein de sa propre famille.

J'émettrai juste un tout petit bémol sur l'écriture de ce livre avec un reproche qui n'en est pas vraiment un. Guillon n'est pas impudique, et ne cherche pas non plus à enfoncer son ex-compagne, mais parfois il révèle certains aspects des habitudes ou faiblesses de celle-ci qui, de mon point de vue, auraient dû rester dans la sphère privée du couple. Simplement, et en même temps, il paraissait impossible que Guillon explique son état  de consternation ou d'accablement sans livrer parfois certains détails intimes sur la vie d'Amy. Il y avait donc une forme d'équation impossible: ne pas faire du VOICI et respecter la vie privée de son ex-compagne tout en expliquant les motifs de sa descente aux enfers.

Finalement Guillon s'en tire plutôt bien. 

Au début de mon article j'ai parlé de l'humour vache de Guillon et, après cette expérience très douloureuse narrée dans son livre, on sent qu'il a changé, qu'il a mûri et qu'il ne pratiquera plus cet humour-là et qu'il passera à autre chose. Pour lui il y a un avant et un après Amy.

Voici une autre interview qui complète la première que j'ai mise en lien.

PS. Complètement hors-sujet.

Sur facebook il y a une internaute dont qui apparaît sous le pseudo de LA PETITE "FEE" LINE et dont j'aime assez bien l'humour. En voici 2 petits échantillons.

L'emprise...
L'emprise...

PS nº 2: Le mois d'Octobre est arrivé mais il faut regarder le calendrier pour le savoir vu que les températures de la semaine prochaine seront chez moi entre 20º et 30º...Bref, ça reste des températures très estivales...

Plage de LAS MARINAS de Denia, très près de chez moi...

Plage de LAS MARINAS de Denia, très près de chez moi...

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30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 08:57

Bonjour les amis,

Il y a des livres qu'on commence avec curiosité, sans plus, et qui vous happent rapidement dans un milieu où tous les personnages vous intéressent et vous interpellent. C'est le cas de L'AMI IMPOSSIBLE de Bruno de Stabenrath, un écrivain qui a été pendant plus de 20 ans l'ami de Xavier de Ligonnès.

Voici la présentation de l'éditeur.

Résumé :
"Je t'écris depuis longtemps et je continuerai à le faire car ces mots, mon ami, je les adresse à toi, rien qu'à toi. Ils portent en eux les fulgurances de notre rencontre, l'aventure de notre amitié, la vérité de notre histoire". Bruno de Stabenrath connaît Xavier de Ligonnès depuis 1977. Née sur les bancs d'un lycée à Versailles, leur amitié est restée profonde et sincère. Jusqu'à ce que Xavier de Ligonnès devienne le fugitif le plus recherché de France.
Voici un portrait intime qui restitue la jeunesse, puis la vie de famille de cet homme énigmatique. L'auteur mène sa propre enquête et suit les traces d'un ami qu'il ne reconnaît plus, avec la conviction qu'il est toujours vivant.

L'ami impossible...Une histoire à la fois bouleversante et perturbante...

Pour en savoir un peu plus voici ce qu'écrit Bookycooky (un lecteur) sur la fiche Babelio du livre.
"Bruno de Stabenrath , acteur, musicien et écrivain qui l'a connu aux bans d'un collège privé à Versailles dans les années 70, revient sur cette amitié avec celui qu'il appelle "l'ami impossible ". Bruno et Xavier se frayent avec une jeunesse dorée parisienne, Bruno ayant un père colonel et une mère pianiste de jazz, l'autre des parents séparés, un père comte (qui a fuit loin 😄), et une mère fondatrice d'une secte catholique, traditionaliste, radicale, et apocalyptique, "L'Eglise de Philadelphie ". le premier à dix-sept ans, a déjà joué dans un film, s'en fiche du bac et ne pense qu'à jouer au théâtre et au cinéma. L'autre, un drôle de garçon sérieux, le comte de Ligonnès, marquis du Gévaudan, seigneur de Mende, qui connaît par coeur la description des armoiries qui figure sur son blason familial, est sous l'emprise de sa mère et suit la rigueur catho faisant souvent des retraites en famille dans des monastères.
A travers cette amitié Stabenrath décrit tout un milieu et une époque. Son accident qui le laissera tétraplégique soulèvera la question du miracle divin qui ne viendra pas....ni pour lui ni pour de Ligonnés qui l'attend aussi, grâce à sa mère en contact directe avec là-haut 😆! de ce dernier qui est au coeur de ce livre, il en parle sans prétention, nous décrivant dans la première partie avec tendresse un personnage contradictoire "programmé" comme "L'Élu", par sa mère, " Violette l'illuminée ", une femme qui donne la chair de pouls. La seconde partie, où il se détache du personnage de de Ligonnés, devient presque une enquête journalistique sans pourtant perdre son côté littéraire, avec un personnage à la dérive de plus en plus perturbé et pervers.
À vrai dire j'ai acheté ce livre par curiosité. Un personnage de ce genre qui peut décimer sa famille et disparaître dans le monde d'aujourd'hui est une grande source de curiosité. Qu'est-ce-que j'espérais trouver dans ce livre ? Peut-être exorciser le personnage, car chacun de nous porte en soi le Bien et le Mal, qui peuvent ou non se manifester à différents degrés selon les circonstances. Chez de Ligonnés, sa faible constitution, sa difficulté chronique à gagner sa vie et l'influence de son illuminée de mère vont activer le Mal qui le portera à sa perte ("Xavier fait le choix du mal comme moyen d'accéder au salut"). Une curiosité qui finalement m'a donnée l'occasion de rencontrer un très bon écrivain, dont le livre se lit avec grand plaisir."

Alors ce qui m'a captivé dans ce bouquin c'est d'abord la peinture sociale du milieu dans lequel évoluaient Stabenrath et Ligonnès et aussi la description de leur époque qui va de 1979 jusqu'à 2011. C'est très bien écrit, d'une plume alerte. Pendant près de 30 ans on partage les rêves et les projets des deux protagonistes mais aussi leurs aventures sentimentales toujours pleines de fraîcheur, de romantisme et aussi de contradictions en ce qui concerne Xavier de Ligonnès qui est un personnage à la fois complètement moderne mais aussi très influencé par sa mère qui animait un groupe religieux ressemblant un peu à une secte. On passe des amours adolescentes de de Ligonnès à celles qui mènent un jour au mariage, au choix de la personne avec laquelle on décide de fonder une famille.

Le livre dissipe un malentendu fréquent car le grand public rapproche souvent l'affaire Ligonnès de celle du Dr Romand mais les deux parcours qui mènent au massacre final n'ont rien à voir. Dès le départ l'affaire Romand démarre sur une énorme imposture et des mensonges qui vont durer des décennies alors que Xavier de Ligonnès est toujours sincère dans ses aventures et ses projets pleins d'espoirs. Ses affaires vont toutes virer une à une à la banqueroute mais l'intention initiale est toujours pure et bonne. Il travaille beaucoup et se dépense sans compter pour entretenir le train de vie de sa famille.

Pendant  les 30 ans qui précèdent le massacre de 2011 Ligonnès est toujours assez sain, séduisant, constructif et positif...C'est lors de la dernière année que son esprit part probablement en vrille, un esprit qui n'arrive plus à trouver d'échappatoire après 20 ans de galères. Et là, c'est perturbant. Les criminologues classent ses crimes dans la famille des "meurtres par altruisme"...Un concept un peu tordu et vertigineux puisque celui qui commet ces crimes le fait "pour éviter de faire souffrir ceux qu'il aime". Impossible de comprendre la logique de tels meurtres sans penser que Xavier de Ligonnès souffrait aussi d'une énorme blessure narcissique, lui qui adorait jouer avec élégance les grands seigneurs. Sans cette blessure narcissique son suicide (qu'il a envisagé) aurait été l'aboutissement plus logique de la série d'échecs qu'il a essuyée. Mais il ne voulait sans doute pas que toute sa famille soit amenée à vivre l'humiliation de "la chute du père" ainsi que la perte de prestige du nom aristocratique qu'il portait.

Les dernières pages du livre dans lesquelles Stabenrath s'adresse directement à Xavier de Ligonnès sont tout simplement bouleversantes.

On referme le livre complètement étourdi, pris de vertige, avec une galerie de personnages attachants qui continuent de tourner dans notre esprit.

Il y a des livres dont on pourrait tirer une adaptation filmée mais celui de Stabenrath pourrait aussi faire l'objet d'une série en 12 épisodes tant ce livre est riche en personnages et en situations.

https://www.babelio.com/livres/Stabenrath-Lami-impossible/1421795

 

 

PS: il y a dans le livre pleins de références à des chansons, notamment américaines, car les deux amis étaient fans d'Elvis et de rock en général.

Johnny, quant à lui chantait "On a tous quelque chose de Tennessee"....Et quand on referme le livre on se dit qu'on a tous quelque chose du Ligonnès, le Ligonnès d'avant le drame...

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17 septembre 2024 2 17 /09 /septembre /2024 06:53

Bonjour les amis,

Hier je vous faisais part (pratiquement en temps réel et de manière instantanée) de la vive émotion provoquée par ma découverte très tardive d'Allain Leprest.

C'est sur ce lien-ci.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/09/le-temps-de-finir-la-bouteille.html

Aujourd'hui je reviens vers vous pour vous présenter  IL PLEUT SUR LA MER, un autre texte absolument bouleversant de ce poète du Nord...

 

Il pleut sur la mer

Il pleut sur la mer et ça sert à rien

Qu’à noyer debout le gardien du phare

Le phare, y a beau temps qu’il a plus d’gardien

Tout est électrique, il peut bien pleuvoir

Aujourd’hui dimanche

Sur la Manche

Il pleut sur la mer, c’est bien inutile

Ça mouille la pluie, c’est du temps perdu

Les mouettes s’ennuient, blotties sous les tuiles

Il tombe des cordes et l’eau s’est pendue

Aux plus hautes branches

De la Manche

Il pleut sur la mer et ça sert à rien

A rien et à rien, mais quoi sert à quoi ?

Les cieux, c’est leur droit d’avoir du chagrin

Des nuages indiens vident leur carquois

C’est l’été comanche

Sur la Manche

Il pleut sur la mer, l’eau, quelle imbécile !

A croire que la mer se pisse dessus

Saborde ses ports, ses cargos, ses îles

T’as l’air d’un moineau sous mon pardessus

D’une corneille blanche

Sur la Manche

Il pleut sur la mer et ça nous ressemble

De l’eau dans de l’eau, c’est nous tout crachés

Et nos yeux fondus au cœur de septembre

Regardent rouler des larmes gâchées

Curieuse avalanche

Sur la Manche

Il pleut sur la mer, c’est con comme la pluie

Peut-être c’est nous qui sommes à l’envers

L’amour a des nœuds plein sa mise en plis

Ça nous fait marrer, il pleut sur la mer

Aujourd’hui dimanche

Sur la Manche

Il pleut sur la mer...

Cécile Prévost-Thomas s'est entretenue avec Antoine Sénanque sur les liens de chansons, de lettres et d'amitié qu'il entretenait avec l'auteur-interprète Allain Leprest qu'il considère comme “le plus grand poète de ces dernières années”.

Extrait de cette interview avec une des réponses de Sénanque:

" - Oui, les textes m’ont le plus touché, mais aussi la voix, sa manière d’exprimer ses textes, l’espèce d’adéquation entre cette voix rocailleuse, fêlée et la rocaille et la fêlure qu’il y avait aussi dans ses textes, une espèce d’harmonie totale, ce type de force à laquelle je suis très sensible, qui est quand même la force du désespoir, de l’abîme. Ce sont des choses qui font résonance en moi : c’est avant tout par les textes et la force des textes que j’ai accroché avec Allain Leprest, c’est certain !..."

Voici sur ce lien-ci l'interview complète.

https://journals.openedition.org/fixxion/5573?lang=en

 

Il pleut sur la mer...

PS: Un peu en marge du poème d'aujourd'hui.

il existe en Espagne une expression qu'on entend fréquemment et dont je ne connais pas l'équivalent français. Il s'agit de "LLUEVE SOBRE MOJADO"  qui, traduit mot à mot, donnerait " il pleut sur un sol déjà mouillé"

C'est une expression employée quand une situation est déjà compliquée par elle-même et que les circonstances actuelles viennent en rajouter une couche...comme une averse sur un terrain déjà saturé et inondé...

Par exemple on peut utiliser cette expression pour parler de l'Ukraine déjà victime du désastre écologique de Tchernobyl qui subit maintenant les désastres écologiques de la guerre.

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15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 10:43

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'ai envie de partager avec vous une des magnifiques lettres que Pasolini avait adressée à la Callas.

Mais avant de le faire, il me faut vous en préciser le contexte.

Pier Paolo Pasolini et María Callas se sont rencontrés en 1969, lorsque les producteurs Franco Rossellini et Marina Cicogna ont proposé à la chanteuse le rôle de Médée. Pasolini n'aimait pas l'opéra et craignait les caprices d'une célébrité habituée au luxe. Maria Callas, en revanche, était fascinée par ce réalisateur militant et écrivain communiste dont on parlait tant. Les réserves mutuelles et les appréhensions réciproques entre les deux artistes disparurent instantanément dès leur premier contact.

C’est ainsi que Pasolini se souvient de la première fois qu’il a vu la chanteuse : «Un physique extraordinaire, avec ces grands yeux dans un visage aux pommettes saillantes, et avec ces traits et expressions qui s’intègrent parfaitement dans ma mythologie physionomique. ».

Quant à la Callas, elle a déclaré : « Nous sommes très unis spirituellement, comme cela est rarement permis. »

Ils ont immédiatement construit une intimité faite de voyages, de longues conversations et de nombreuses lettres pleines d'affection, de compréhension mutuelle et de présence.

Voici donc une de ces lettres dans laquelle Pasolini parle aussi de la nature très particulière du travail cinématographique.

"Chère Maria,

ce soir, à la fin de notre journée de travail, sur ce sentier de poudre rose, j'ai perçu avec mes antennes qu'il y avait en toi la même angoisse que celle qu'hier, avec tes antennes, tu as perçue en moi. Une angoisse très légère, à peine plus qu'une ombre, et pourtant invincible. Hier, il ne s'agissait pour moi que d'un peu de névrose ; mais aujourd'hui, il y avait en toi une raison précise (précise jusqu'à un certain point, naturellement) à ton accablement, au moment où le soleil disparaissait. C'était le sentiment de ne pas avoir eu complètement la maîtrise de toi-même, de ton corps, de ta réalité : d'avoir été "utilisée" (et de plus avec la fatale brutalité technique qu'implique le cinéma) et par conséquent d'avoir perdu en partie ta pleine liberté. Tu éprouveras souvent ce serrement de cœur, pendant notre tournage, et je l'éprouverai aussi avec toi. Il est terrible d'être celle qui est utilisée, mais aussi celui qui utilise.
Toutefois, c'est une exigence du cinéma : il faut briser en mille morceaux une réalité "entière" pour la reconstruire dans sa vérité synthétique et absolue, qui la rend par la suite plus "entière" encore.
Tu es comme une pierre précieuse que l'on brise violemment en mille éclats pour qu'elle puisse ensuite être restituée dans une matière plus durable que celle de la vie, c'est à dire la matière de la poésie. Il est justement terrible de se sentir brisés, de sentir qu'à un certain moment, à une certaine heure, en un certain jour, on n'est plus entièrement soi-même, mais seulement un éclat de soi-même : je sais combien cela peut-être humiliant.
Aujourd'hui, j'ai saisi un instant de ta splendeur, alors que tu aurais voulu me l'offrir tout entière. Mais ce n'est pas possible. À chaque jour sa lueur, et à la fin, on aura la lumière entière et intacte. Il y a aussi le fait que je parle peu, ou que j'ai tendance à m'exprimer de façon incompréhensible. Mais on peut facilement remédier à cela : c'est comme si j'étais en transe, j'ai une vision ou plutôt des visions, les "Visions de la Médée" ; dans cet état d'urgence, tu dois te montrer patiente avec moi, et m'arracher les paroles par la force. Je t'embrasse. »
PPP

Photo prise durant le tournage de Médée

Photo prise durant le tournage de Médée

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Si vous  avez un compte facebook vous pourrez entendre Béatrice Dalle lire cette magnifique lettre de Pasolini à la Callas.

PS: Après avoir lu cette lettre si dense il ne me reste plus qu'à visionner le plus vite possible MEDEE qui est, d'après ce que j'en ai lu, une des oeuvres les plus âpres et ardues du grand metteur en scène italien qui s'est inspiré de l'oeuvre d'Euripide.

Son film est visible en intégralité en VO italienne (sous-titrée espagnole) sur ce lien-ci.

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 10:04

Bonjour les amis,

Je suis en pleine lecture d'un livre-enquête d'Esther Pivet sur la Théorie du genre et notamment sur son impact dangereux et  négatif à l'école.

Parents, apprenez à protéger vos enfants de la théorie du genre

Résumé de l'éditeur :
« La théorie du genre n'existe pas », proclamait la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Et pourtant, cela fait presque dix ans que la porte de l'école s'est ouverte à cette idéologie prônant la déconstruction des « stéréotypes sexués », qui nous seraient imposés par la culture et l'éducation... Autrement dit, on ne naîtrait pas fille ou garçon, on nous imposerait de le devenir.
Sous couvert de légitimes combats pour l'égalité des sexes et contre l'homophobie, cette entreprise de déconstruction vient toucher les plus jeunes sans que leurs parents en soient informés et puissent réagir. Et ce n'est pas fini… Programmes, manuels, livres, spectacles, éducation à la sexualité, interventions d'associations militantes, mais aussi lobbying dans les entreprises et la culture, politiques publiques, tous les moyens d'action employés par les tenants du genre sont passés au crible.
Ce livre veut être un cri d'alarme, preuves à l'appui, au sujet de cette confusion qui se répand, et qui peut faire des ravages chez les enfants et les jeunes.

Face à l'abdication des institutions, et notamment de l'institution scolaire, le livre d'Esther Pivet est un cri d'alarme et un appel poignant dirigé vers les parents d'élèves qui sont devenus le dernier rempart capable de protéger leurs progénitures d'endoctrinements dangereux, frivoles et irresponsables.

Les parents ont leur mot à dire et sont en droit d'exiger de la part des autorités scolaires des explications sur certains contenus donnés à leurs enfants.

Je vous invite à écouter Esther Pivet sur cette vidéo très instructive dans laquelle elle explique comment cette idéologie s'impose dans toutes les matières à la fois de manière très explicite mais aussi sournoise...

https://www.youtube.com/watch?v=isblW6XeSkk

J'aimerais ajouter un certain nombre de commentaires.

La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas !

L'ex-ministre socialiste de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem qui est celle qui a ouvert en grand les portes de l'école à la théorie du genre (et à tout le jargon non-scientifique qui l'accompagne) a affirmé "La théorie du genre ça n'existe pas ! "

Les adeptes de la théorie du genre prétendent que cette théorie n'existe pas, ils préfèrent parler de GENDER STUDIES pour essayer de se donner un faux vernis scientifique....c'est vraiment prendre les gens pour des imbéciles. La théorie existe bien...et sa papesse se nomme Judith Butler.

L'article mis en lien ci-dessous est assez explicite sur ce point.

Mais revenons à l'école qui est le lieu où, théoriquement, les enfants apprennent à avoir de solides repères pour les guider dans la vie.

J'ai parlé de Belkacem mais certains syndicats de gauche ne sont pas en reste dans la dérive qui est dénoncée dans le livre de Pivet.

Voici ce que le syndicat scolaire majoritaire SNUpp-FSU affirme dans un de ses dossiers. Extrait:

"Les Genders studies nous enseignent aussi que l'hétérosexualité, loin de découler du sexe biologique ou de l'identité sexuée, n'est pas la forme " naturelle" de la sexualité, mais sa forme dominante, au sens où le système social la reproduit, la légitime, et stigmatise et infériorise celles et ceux qui s'en écartent".

Faut-il rappeller que la seule solution naturelle qui permette la reproduction de notre espèce est la solution hétéro et que, par conséquent, il peut y avoir un lien évident dans notre " câblage génétique" qui nous pousse majoritairement à être attirés par des personnes du sexe opposé?

Donc il faudrait croire d'après ce syndicat majoritaire chez les enseignants que la nature n'a ABSOLUMENT RIEN A VOIR dans le fait que les gens sont très majoritairement hétéro. Il n'y aurait rien dans notre codage génétique qui fasse que notre sexe nous prédispose à avoir une préférence ou une attirance pour le sexe opposé.

Vous y croyez, vous ?

Moi, pas une seule seconde, mais c'est pourtant ça qu'on enseigne à nos enfants.

Et quand je dis qu'on leur enseigne ça, je veux dire qu'on ne leur présente pas ça comme une théorie mais comme une vérité aussi intangible que 2 et 2 font 4.

PS: Il n'y a bien évidemment aucune homophobie dans mes propos.

Si j'affirme qu'il y a chez les humains plus de droitiers que de gauchers cela n'implique en rien une discrimination envers les gauchers. Par ailleurs si j'inventais une théorie fumeuse selon laquelle la prédominance des droitiers sur les gauchers serait due à la société ce serait ni plus ni moins qu'un mensonge scientifique, une imposture !

Si j'affirmais, comme le font les tenants de la Queer theory que les hommes sont plus grands que les femmes à cause de la société ce serait de nouveau une imposture ridicule et absurde...Pourtant c'est une thèse développée dans le DVD Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes? qui est conseillé aux professeurs sur le site Canopé de L'Education nationale pour les SVT.

 

 

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1 septembre 2024 7 01 /09 /septembre /2024 11:34

Bonjour les amis,

Les récentes élections vénézueliennes ont donné lieu à de très vives polémiques concernant la légitimité de la victoire de Nicolas Maduro.

Le régime vénézuélien  aurait pu y mettre un terme en montrant tout simplement les actes des procès verbaux de ces élections mais il n'en a rien fait.

Au lieu de cela le pays vit une terrible répression qui a déjà fait une trentaine de morts et des opposants sont jetés en prison.

L'Union européenne, les Etats-Unis et la plus grande majorité des pays sud-américains ne reconnaissent pas la victoire de Maduro. A noter que l'Espagne avait envoyé son ex-président José Luis Zapatero comme observateur international et que celui-ci réclame également que le régime vénézuélien montre au monde entier les procès-verbaux de ces dernières élections.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

J'ai commencé hier la lecture d'un essai cosigné par Isabelle Mandraud et Julien Théron intitulé LE PACTE DES AUTOCRATES.

L'inquiétante dérive antidémocratique du monde...

Voici la présentation de l'éditeur:


Quelle que soit l’issue de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine en 2014 et amplifiée en février 2022, l’autocratisation du monde est en marche. Si le chef du Kremlin se veut le porte-voix de la transformation de l’ordre international fondé sur les droits de l’homme, il n’est pas le seul à mener la bataille : la Chine et l’Iran sont ses principaux alliés dans cette entreprise. D’autres pays profitent du mouvement pour conforter leurs intérêts : l’Inde, la Turquie, le Venezuela, l’Égypte, la Birmanie, le Mali…
Ces régimes s’organisent pour se protéger mutuellement, jusqu’à former une « internationale autocratique ». Ils votent de concert aux Nations unies, coopèrent sur le plan sécuritaire, mutualisent la propagande, développent leurs échanges commerciaux, se fournissent en armes les uns auprès des autres, nouent des alliances militaires.
Dans cette enquête inédite, les auteurs exposent les coulisses d’un pacte implicite fondé sur de multiples accords entre autocrates pour transformer l’ordre international. Leurs alliances ne les empêchent pas de se confronter les uns aux autres. Ce panorama mondial souligne les risques pour les Occidentaux, travaillés par leurs propres faiblesses, qui prennent à peine conscience du danger.
Face aux attaques incessantes qui la visent, la démocratie a-t-elle un avenir ?
Isabelle Mandraud est journaliste et cheffe adjointe du service international du Monde. Ex-correspondante en Russie, et auparavant correspondante pour le Maghreb, elle est l’auteure de Du djihad aux urnes. Le parcours singulier d’Abdelhakim Belhadj (Stock, 2013) et coauteure de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).
Julien Théron est politiste, docteur en philosophie et enseignant à la Paris School of International Affairs de Sciences Po. Auparavant chercheur en sécurité européenne au Norwegian Institute for Defence Studies et enseignant aux universités Versailles-Saint-Quentin et Paris II Panthéon-Assas, il est coauteur de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).

Dès les premières lignes de cet essai les auteurs nous remettent en perspective les 25 dernières années que nous venons de vivre. Extrait.

" En dix ans, le monde a changé de visage : l’autocratisation avance. Les démocraties, dont le nombre avait atteint un pic de quarante-deux pays en 2012, ont régressé au plus bas niveau depuis vingt-cinq ans, et ne sont plus que trente-quatre. La population mondiale dirigée par un gouvernement autocratique est passée de 49 % en 2011 à 70 % en 2021, soit 5,4 milliards de personnes. Pis, plus d’un quart des habitants de la planète vit sous le joug d’un régime fermé. Seuls 8 % évoluent dans une « démocratie pleine »
où les libertés civiles et politiques sont respectées, le gouvernement fonctionne, les médias sont indépendants et variés, les contre-pouvoirs s’expriment, la justice est indépendante et effective."

Alors avouez que cette évolution est quand même alarmante, pour ne pas dire vertigineuse. On a toujours l'impression que nos modèles démocratiques avec la séparation des 3 pouvoirs finiront par s'imposer de manière universelle. Et bien, les 25 dernières années nous démontrent que ce n'est pas le cas. 

Vous vous souvenez tous de cette phrase de Winston Churchill qui n'a rien perdu de sa perspicacité :

" La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire."

8% seulement de la population mondiale qui bénéficie d'un modèle démocratique digne de ce nom ça signifie que nous sommes l'exception qui confirme la règle suivant laquelle cette planète est majoritairement gouvernée de manière autoritaire, ce qui n'augure rien de bon pour la paix et pour le devenir même d'une humanité qui doit affronter ENSEMBLE de grandes crises inévitables comme celles du changement climatique et de l'épuisement des ressources.

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18 août 2024 7 18 /08 /août /2024 09:02

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la lecture du premier roman du cinéaste belge Lucas Belvaux, un roman intitulé LES TOURMENTÉS et qui porte bien son titre. On n'est pas volé sur la marchandise... 

LES TOURMENTÉS de Lucas Belvaux...un premier opus tout simplement magistral !

L'histoire démarre avec les retrouvailles qui ne doivent rien au hasard entre deux frères d'armes, des mercenaires. Max, l'homme de terrain placide, a l'âme d'un chef, il s'est rangé des tranchées et travaille désormais comme homme à tout faire auprès de Madame, une riche héritière. Il décide de proposer un marché à Skender, son vieux copain mais surtout un électron libre, soldat hors normes, qui ne réussit pas à se réintégrer dans une vie normale et qui erre sans domicile fixe.

Pour en savoir plus sur ce roman je vous invite à lire sur le lien suivant de la fiche Babelio un excellent commentaire d'une internaute qui signe sous le nom de KIRZY.

KIRZY y décrit très bien le style précis et acéré de Belvaux et les qualités littéraires de son roman qui commence avec des phrases très courtes mais qui s'allongent dans les chapitres ultérieurs.

Je préciserai simplement que le pacte entre les 3 personnages (qui s'expriment tous dans ce livre successivement et de manière constamment alternée A LA PREMIÈRE PERSONNE) m'est apparu tellement immoral et répugnant que j'ai bien failli stopper net la lecture du roman dès de début.

Mais j'ai continué (et bien m'en a pris) car il y a la qualité d'écriture de Lucas Belvaux qui prend le lecteur dans ses filets de manière dense et qui nous offre une plongée vertigineuse dans les affres de ces trois âmes damnées. LES TOURMENTÉS n'est pas un polar au sens habituel car c'est l'évolution psychologique des 3 protagonistes qui est au coeur du roman. Belvaux qui a une grande connaissance de l'âme humaine nous livre certains passages sublimes qui sont dans la lignée de ce qu'a écrit le grand Joseph Conrad. Ses héros sont parfois comme l'égal des Dieux. Ils fixent eux-mêmes des codes et des morales qui leurs appartiennent. Ce sont eux qui, au delà des conventions sociales, redéterminent les règles du jeu.

LES TOURMENTÉS c'est une histoire d'hommes, c'est aussi l'histoire d'une femme, 3 histoires qui s'entrechoquent et dans lesquelles il est question de vérité, de morale, d'humanité et de rédemption.

Tout simplement magistral !

Portrait de l'auteur

Portrait de l'auteur

PS: J'ai dévoré le livre un peu trop rapidement car je désirais connaître la fin. Or, c'est une erreur car chaque personnage évolue et apporte son ressenti d'une manière qui captive le lecteur. Par ailleurs les membres de la famille de Skender s'expriment aussi à la première personne, de manière vraiment touchante, dans ce récit qui est complètement maîtrisé.

PS nº 2: Rosemar m'a envoyé dans son commentaire un lien de Mediapart dans lequel il y a un extrait du livre de Belvaux qui parle des traces indélébiles que provoque la guerre, un extrait qui vous permettra de juger de son style.

 

 

PS nº 3 : Hors-sujet.

Je viens d'apprendre à l'instant le décès d' Alain Delon. Qu'il repose en paix !

Voici ce qu'écrit Maurice Ullrich dans l'HUMANITÉ.

Il n’était pas un saint et n’a jamais prétendu l’être. Difficile quand on a un peu la beauté du diable et même si Visconti, en 1960, en fait dans Rocco et ses frères une sorte d’archange se sacrifiant pour son frère perdu, Simone. Quelques mois plus tôt, c’est le personnage de Tom Ripley dans Plein Soleil qui le révèle. Manipulateur, cynique et assassin, quand bien même on entrevoit en lui comme la fêlure des humiliations subies à n’être qu’un domestique de luxe dans le film, un enfant rejeté dans la vie, peut-être. C’est déjà la marque d’Alain Delon, décédé dimanche 18 août à l’âge de 88 ans. On le retrouvera dans plus de quatre-vingt-dix films, sans compter les téléfilms et les apparitions au théâtre. Le regard bleu parfois glacial, le visage fermé, le sourire inquiétant, le corps qui occupe l’espace, un peu comme un félin. La tendresse, ce n’était pas trop son truc, même quand il dit à Claudia Cardinale dans Le Guépard qu’il veut qu’elle soit sa femme et non pas une maîtresse.

 

Simplement ajouter que j'imagine parfaitement Alain Delon quand il avait une trentaine d'années dans le rôle de Skender, le héros du roman de Lucas Delvaux...Les personnages de grands tourmentés ça lui allait plutôt bien...

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