On voit bien sur ces deux liens facebook que l'église est très petite et que nous sommes un peu entassés à droite de l'autel. Ceci étant dit, nous nous entendions très bien entre nous (très important pour le chant choral que les 4 cordes s'écoutent bien) et par ailleurs, vu la petite taille du lieu, nous percevions parfaitement aussi ce qu'entendait le public. Nous étions en parfaite prise directe avec nos auditeurs. Finalement, chanter dans une petite église peut se révéler assez savoureux et provoquer un plaisir quasi charnel !
Comme d'habitude, après la messe, nous attendait dans un petit restaurant en plein air près de la piscine municipale d' Alacalá, la traditionnelle paella de rigueur...car n'oubliez pas, chers amis, que la paella n'est pas espagnole, elle est valencienne! Le vrai savoir-faire est chez nous !
Le 16 août prochain nous irons chanter une messe à l'église de la Asunción de Denia en l'honneur de Saint Roch (qui, par ailleurs, était de Montpellier). C'est une église bien plus grande que celle d' Alcalá et dont le grand orgue vient d'être restauré.
Le choeur se situera en hauteur dans la partie antérieure de l'église (tout en haut du narthex), et de là, c'est plus difficile de savoir ce que le public entend en bas.
Il n'y a pas de retour. On sait ce qu'on chante mais on ne peut pas apprécier directement le rendu sonore pour les auditeurs de ce que nous produisons.
Souvent dans ces cas-là, à la fin de la messe, il nous arrive de poser aux amis qui sont dans le public des questions qui doivent leur paraître naïves, des questions du genre:
" Ça a été ? C'était bon? On entendait bien? Le son était équilibré ?"
Evidemment, pendant les répétitions, il y a toujours quelqu'un en bas de l'église pour nous donner des indications mais c'est quand même bizarre ce manque de retour. J'y ajouterai que quand l'église est grande il y a carrément un écho qui se produit donc le son nous revient mais avec un temps de retard, ce qui ne fait qu'accroître une fausse sensation de cacophonie pour nous, mais pas pour les auditeurs.
Par ailleurs, quand on chante juste à côté d'un grand orgue traditionnel, on a l'impression que celui-ci bouffe littéralement tout l'espace sonore. On peut même avoir la tentation de chanter plus fort (trop fort) pour compenser l'effet produit par l'orgue qui semble nous dévorer parfois, comme un ogre sonore.
On a l'impression qu'on ne nous entend plus mais cette impression est partiellement fausse.
Jeudi dernier je suis allé faire une répétition dans cette église de Denia. J'ai tout de suite noté un déséquilibre entre le volume de l'orgue et celui de notre choeur. J'avais demandé à l'organiste si elle pouvait baisser un peu le volume de l'orgue mais elle m'a répondu que non, en tout cas, pas sur cet instrument-là.
Parfois, sur certains instruments, l'organiste peut régler le volume en ouvrant ou en fermant un certain nombre de tuyaux mais ce n'était pas le cas de l'instrument de cette église-là. Il fallait faire jeu égal avec son volume imposant et puis basta !
Quand je suis rentré chez moi après notre répétition je me suis rendu compte que j'avais forcé la voix, que celle-ci était un peu cassée. Sans m'en rendre compte j'avais essayé de compenser l'omniprésence de l'orgue. Je retiens la leçon. Le 16 août je ne commettrai pas la même erreur. J'utiliserai davantage la technique vocale, la sustentation de la voix par le diaphragme, et j'éviterai de forcer au niveau de la gorge. En fait, il faut toujours éviter de forcer au niveau de la gorge...c'est le B-A-BA...