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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 11:59

Bonjour les amis,

Je n'ai pas pour habitude d'écrire des billets pour me limiter à ne dire que du mal de certaines oeuvres. 

C'est plus que jamais vrai avec le film de Coralie Fargeat intitulé LA SUBSTANCE dont je vais vous parler aujourd'hui.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit :

THE SUBSTANCE

Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite.

Respectez les instructions :

VOUS ACTIVEZ une seule fois

VOUS STABILISEZ chaque jour

VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception.

Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Alors commençons par dire du bien de THE SUBSTANCE avec cet article que je vous propose.

https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/the-substance-2/

Pour ma part, et en tant que fan de ciné fantastique, j'ai aimé toute la première partie du film avec ce pacte faustien et intrigant accepté par Demi Moore avec une bien étrange compagnie pharmaceutique.

La mise en scène est très soignée, avec une esthétique remarquable qui sert merveilleusement bien ce conte allégorique et fantastique en forme de métaphore sociale.

Le film est assez jouissif, jubilatoire, et nous offre une critique sociale très acide (dans un style proche à celui du film BRAZIL de Terry Gilliam) avec une galerie de personnages secondaires qui soutiennent bien le propos de la réalisatrice.

Mais le thème s'essouffle (le film dure 2 heures 20 minutes) et la lutte stérile entre Demi Moore et son avatar hyper sexy Margaret Qualley finit par lasser le spectateur. Leur rivalité, trop prévisible, n'apporte rien d'autre qu'un affreux jeu de massacre (qui a l'air de bien amuser la metteure en scène...mais pas trop le spectateur).

Qui plus est, le spectacle devient de plus en plus gore, de plus en plus vomitif, avec des gros plans assez écoeurants sur des chairs pourries qui sont à la limite du soutenable.

J'ai dû détourner mon regard plein de fois, et pourtant je ne me considère pas comme un spectateur hypersensible. Le film est déconseillé aux mineurs de 12 ans mais moi j'aurais mis la barre à 16 ans.

Quand le film s'est terminé j'étais déjà au bord de la nausée, exténué par une situation aussi grotesque et outrancière, et je me suis écrié:

" Ouf ! Basta...ça suffit pour aujourd'hui ! ".

La réalisatrice est allée jusqu'au bout de son idée et de l'horreur sans apporter d'éléments neufs dans l'évolution des personnages qui permettent d'enrichir la portée philosophique de son propos.

Contrairement à l'excellent film BRAZIL préalablement cité, cette fois-ci, on reste sur sa faim.

Dommage car toute la première partie du film promettait bien mieux !

THE SUBSTANCE...une métaphore jubilatoire qui demande au spectateur d'avoir le coeur bien accroché...

Un dernier détail. Je ne connaissais pas du tout la jeune et pétillante actrice Margaret Qualley et je retiendrai de ce film son sourire absolument radieux et solaire qui m'a fait fondre comme un caramel mou...

THE SUBSTANCE...une métaphore jubilatoire qui demande au spectateur d'avoir le coeur bien accroché...
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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 12:55

Bonjour les amis,

Difficile de résister à l'envie de voir 24 ans plus tard la suite de GLADIATOR.

Voici le synopsis de cette suite ainsi que la bande-annonce.

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d'entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d'une main de fer. La rage au cœur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

L'énorme reproche qu'on peut faire à ce 2 ème opus c'est que l'argument principal est trop construit sur le même modèle que le premier.

Voici ce qu'écrit sur allociné l'internaute Alice025.

"Très mitigée concernant cette suite qui était pourtant très attendue... Il y a deux points positifs : le rôle de Denzel Washington, sûrement le plus convaincant et le plus investi dans ce film ainsi que les scènes de combats, bien réalisées et prenantes. En ce qui concerne le reste, je suis restée un peu de marbre. Paul Mescal qui interprète Lucius, le protagoniste principal ne m'a pas vraiment transporté quant à son sort. L'histoire manquait beaucoup de profondeur et de véritables émotions, contrairement au premier. Entre les incohérences et la superficialité des personnages, on peine à rentrer totalement dans le film. Les deux frères empereurs sont assez ridicules par rapport à Commode. Les flash-back du premier n'arrivent que peu à nous refaire vivre ces émotions passées. Gros divertissement visuel en apparence, mais assez fade en réalité."

 

Donc, et même si je n'avais pas envie de faire la fine bouche, force est de constater que ce 2 ème plat a un gros goût de réchauffé.

Je me suis quand même régalé avec les luttes et les batailles épiques sans m'attarder à certaines grosses invraisemblances, notamment dans les scènes animalières dignes de BD d'heroic fantasy.

Les images de la bande-annonce indiquent que le grand spectacle est bien au rendez-vous. Ouf !

Ce que j'ai le plus regretté c'est le manque de profondeur de la trame. Dans le premier GLADIATOR il y avait de magnifiques dialogues entre l'empereur et son général, avec une réflexion sur la nature du pouvoir et sur celle de l'Empire. L'Empire qui se condamne lui-même, de par son essence, à une lutte perpétuelle et sans fin (dans le meilleur des cas) contre les peuples qui ne veulent pas se soumettre.

 Mais cet aspect-là n'est abordé qu'au début de GADIATOR II avec l'attaque très spectaculaire sous les ordres du général romain Acacius d'une ville Numide.

La principale opposition qui apparaît dans GLADIATOR II est celle qui existe entre ceux qui veulent défendre le peuple de Rome et les tyrans pour qui seule la force brute est synonyme de droit.

Après tout, c'est la même histoire mille fois contée, les bons contre les méchants, les justes contre les traîtres et aussi les pervers...Une histoire dont on ne se lasse pas quand elle est bien mise en scène et bien interprétée...Et ici, on peut compter sur l'excellente qualité du casting et sur le savoir-faire de Ridley Scott pour se laisser embarquer pendant près de 2 h 30 min.

Donc, malgré les gros bémols que j'émets, je ne regrette pas d'avoir vu ce film qui a répondu partiellement à mes attentes.

GLADIATOR 2... une suite sans vrai scénario sauvée par sa mise en scène...

Vous pourrez trouver des critiques très divergentes sur ce lien Allociné.

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23 décembre 2024 1 23 /12 /décembre /2024 10:15

Bonjour les amis,

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles en cette fin d'année 2024. J'apprends aujourd'hui avec satisfaction qu'Harrison Ford se joint au studio anti-woke créé par Mel Gibson.

Vous en saurez plus sur ce qui a motivé sa décision en lisant l'article mis en lien ci-dessous.

Pour comprendre cette réaction de Mel Gibson et de ses amis aux diktats hollywoodiens j'ai traduit en français un article de LA GACETA qui explique d'où von vient, où nous en sommes en 2024...

https://gaceta.es/estados-unidos/las-exigencias-woke-de-hollywood-provocan-peliculas-planas-y-previsibles-y-desploman-la-recaudacion-20230518-0445/

Les exigences « woke » d'Hollywood entraînent des films plats et prévisibles et une chute des recettes au box-office

La Film Academy des États-Unis a récemment annoncé une nouvelle exigence pour les films qui aspirent à recevoir un Oscar : l'obligation d'inclure une représentation de certaines minorités. À première vue, cette mesure ne semble pas constituer une nouveauté majeure. Depuis 2015 environ, année au cours de laquelle la tenue du référendum sur le Brexit a été approuvée et où Trump a annoncé sa candidature à la Maison Blanche, la Mecque du cinéma, ainsi que l'ensemble de l'industrie du divertissement et de l'information en général, sont obsédés par l'idée de forcer l'inclusion. de personnages et de situations qui, bien qu'ils n'apportent rien aux histoires, correspondent parfaitement aux canons stricts du politiquement correct établis depuis lors. C’est-à-dire qu’une pratique déjà suivie dans presque tous les grands blockbusters depuis près d’une décennie, est désormais officiellement annoncée comme obligatoire pour prétendre à la fameuse statuette dorée.


Ce n’est un secret pour personne : Hollywood traverse une crise. Leurs films rapportent de moins en moins de revenus , leurs cérémonies de remise de prix voient leur audience chuter d'année en année, et leurs séries et méga productions pour les plateformes de streaming se heurtent continuellement à l'hostilité d'un public qui n'a pas seulement perdu tout intérêt pour les histoires. ils le disent, mais les rejette malgré le gaspillage d'argent et de publicité qui y est investi. Cependant, l’industrie cinématographique nord-américaine autrefois admirée continue non seulement de prétendre qu’elle ne se rend pas compte qu’elle a un problème, mais insiste encore et encore pour redoubler d’efforts en ajoutant de plus en plus d’idéologie et de politiquement correct à ses films.

Soyons clairs : le problème du cinéma américain actuel réside principalement dans ses réalisateurs, ses scénaristes et dans les producteurs qui achètent ou commandent leurs produits. Ils sont tous tellement déterminés à suivre strictement le discours politiquement correct , à ne pas s'écarter d'une virgule de la partition progressiste, qu'ils finissent par créer des personnages si plats et prévisibles qu'il est impossible à tout spectateur de s'en inspirer ou de s'y identifier. Et peu importe la quantité d'effets spéciaux qu'ils ajoutent ou le montant d'argent qu'ils dépensent pour embaucher des stars de renom. Le public a déjà retenu la leçon et, chaque fois qu'une société de production annonce une première mettant l'accent sur son caractère inclusif, elle reçoit une énorme claque.

Parce que tout est tellement prévisible que cinq minutes après avoir regardé un film, nous savons déjà exactement ce qui va se passer. Nous savons qu'un protagoniste féminin ne bénéficiera pas d'un développement de personnage, car pour le nouvel Hollywood, les femmes sont parfaites et n'ont donc pas de place pour mûrir et évoluer. Tout au plus, à un moment donné du film, l'héroïne se rendra compte à quel point elle a toujours été forte et lumineuse , et que si jusqu'à présent elle n'avait pas déployé tout son potentiel c'est parce qu'un agent extérieur l'en empêchait, que ce soit appelé capitalisme, patriarcat ou misogynie intériorisée.


Il est vrai que certains films et séries nous présentent des méchantes, LGTBQ+ ou appartenant à une minorité ethnique, mais ce n'est jamais parce qu'elles ont choisi d'être mauvaises, mais plutôt elles ont été entraînées dans le mal à cause des injustices qu'elles ont subies. membres d'un collectif C’est-à-dire qu’en réalité, ce ne sont pas de vrais méchants, mais plutôt des victimes du système hétéronormal qui imprègne tout. Le ministère de l'Égalité maintient une thèse délirante similaire lorsqu'il affirme que tous les hommes sont des violeurs potentiels, à l'exception des vrais violeurs , qui sont de bonnes personnes potentielles. En réalité, tout ce que ces non-méchants doivent faire pour se racheter, c'est écouter leur cœur, être eux-mêmes et échapper aux griffes du système toxique qui les a corrompus.

Quant aux bonnes minorités, elles seront des personnages encore plus plats et plus ennuyeux que les précédentes, puisqu'elles n'apporteront même pas un petit arc de rédemption au personnage. Car le même carcan idéologique qui oblige ces personnages à figurer dans chaque film empêche qu’ils soient présentés de manière négative. Et dans un monde où chaque femme, chaque personne de couleur et chaque personne élégante est spéciale et toute-puissante, ce qu’elle ne peut en aucun cas être est unique. C’est à cela qu’Hollywood a condamné les minorités avec son décret inclusif, à savoir qu’elles ne sont pas pertinentes et remplaçables. C’est à cela que conduit l’individualisme grotesque et exacerbé sur lequel repose toute l’ idéologie woke : transformer chaque personnage de l’histoire en une particule insubstantielle de la grande masse, comme n’osait même pas l’écrire la pire propagande collectiviste.

Cela produit à son tour des scripts aussi aseptiques et prévisibles que pleins de contradictions et d’incohérences. Pour en revenir à la saga Star Wars dont nous parlions ici récemment, tout le monde se souvient du processus de transformation d'Anakin Skywalker en Dark Vador : incapable de supporter la douleur de la perte de sa bien-aimée, l'amertume d'un jeune guerrier intergalactique le pousse à se transformer progressivement. en un être diabolique et impitoyable, jusqu'à devenir l'incarnation du mal. Des années plus tard, ému par le courage et l'amour dont son fils Luke fait preuve pour surmonter ses conflits, il se repent de ses péchés et devient gentil avant de faire un dernier sacrifice et de mourir.

Intéressons-nous maintenant à la transformation du méchant de la dernière trilogie. Un jeune garçon nommé Ben Solo, fils de Han Solo et de la princesse Leia, commence soudainement à idolâtrer le côté maléfique de son grand-père maternel et veut être comme lui. Tout cela parce qu'un jour, le héros de la première trilogie, Luke Skywalker, a vu quelque chose de sombre dans son aura et a tenté de le tuer pendant son sommeil. (Oui, le même Luke qui a réussi à contenir sa colère contre un génocide qui a détruit des mondes entiers, tente maintenant d'assassiner de manière préventive son propre neveu parce qu'il avait un mauvais pressentiment.) En conséquence, Ben Solo devient le maléfique Kylo Ren et, après avoir assassiné son père Han et fait exploser plusieurs planètes pleines d'innocents, il décide de redevenir bon lorsque le fantôme de son père lui dit que son cœur est bon et toi. il faut le suivre.

L’arc de rédemption de Dark Vador est plausible car il correspond à ce que l’on attend d’un être humain fonctionnel. Celui de Kylo Ren est poussé à l'extrême et n'a ni tête ni queue , mais c'est la seule issue possible lorsque les scénaristes ont passé tout le film à dire que réaliser son rêve est au-dessus de remplir son devoir. Et c'est précisément là que réside la différence fondamentale entre le héros classique qui a inspiré tant de générations, pas seulement au cinéma, et l'antihéros postmoderne qui nous cause à tous tant de rejet : les premiers combats motivés par un idéal de justice, que beaucoup mènent parfois. vous faire faire des choses que vous n'avez pas envie de faire mais qui sont nécessaires à la fois à votre développement personnel et au bien commun ; Le second rejette le devoir imposé et agit uniquement motivé par ses désirs.

Dans la série She-Hulk, c'est quelque chose qui est ouvertement admis lorsque l'insupportable protagoniste, lorsqu'on lui demande si elle est excitée à l'idée d'être un super-héros, répond non, qu'elle continuera à se consacrer à sa carrière d'avocate et à sa carrière. le temps libre, ce qui la responsabilise et la rend heureuse. "Le travail des super-héros est fait pour les narcissiques, les millionnaires et les adultes orphelins ", dit-il en se moquant clairement de tous les super-héros classiques. Et ce n'est pas que les scénaristes utilisent cette expression pour que She-Hulk ait un point de départ à partir duquel mûrir et évoluer. Au contraire, l'attitude égocentrique et je-sais-tout du protagoniste est une constante tout au long de la série, dans un monde à l'envers dans lequel utiliser ses super pouvoirs pour servir les autres est considéré comme quelque chose de « narcissique », tout en les utilisant pour se venger. car recevoir un Compliment est libérateur et exemplaire.

Mais voici la philosophie de tant de féministes en chair et en os qu’il faut malheureusement endurer dans la vraie vie. Des féministes qui ne prétendent jamais avoir le pouvoir de faire quelque chose de différent et de meilleur face à de prétendus siècles de patriarcat, mais simplement parce que maintenant c'est leur tour, parce que c'est leur tour, parce qu'elles le méritent et parce qu'elles le valent bien. Pour ces personnages, le pouvoir est quelque chose qui doit être apprécié de manière égoïste , et non exercé avec humilité et responsabilité. Autrement dit, c’est pour un bénéfice personnel, de la même manière que les méchants des films classiques l’utilisent.

Car dans le cinéma de 2023 il n’y a pas non plus de méchants. Il existe des antagonistes tout aussi plats et insignifiants que les protagonistes, bien que rarement aussi haineux. Vous savez qui est qui parce que les supposés bons sont divers et inclusifs et les supposés mauvais ne le sont pas. Mais surtout pour un scénario qui doit sans cesse nous rappeler qui est le méchant du film, qui n'est en réalité pas à l'écran, mais à l'extérieur. Le méchant, c’est le public raciste, misogyne et intolérant qui ne regarde plus ses films. Car les propriétaires actuels d'Hollywood ne cherchent plus à inspirer le spectateur, mais seulement à lui rappeler qu'ils sont de meilleures personnes que lui.

Il y a un aspect qui n'est pas abordé dans cet excellent article de la GACETA dont j'ai mis la traduction: on ne saura jamais combien de bons projets artistiques sont restés au fond des tiroirs car ils ne correspondaient pas aux cahiers des charges limitatifs hollywoodiens.

Le roman est devenu l'un des derniers refuges des créateurs libres.

On aurait pu espérer que la société américaine soit suffisemment mûre pour qu'elle ne soit pas obligée de créer un front antiwoke. On aurait pu espérer que le wokisme meurt tout seul de sa belle mort et finisse par lasser le public qui n'aime pas qu'on lui explique ce qu'il est bon de penser et ce qu'il est interdit d'exprimer.

Mais Hollywood avec ses chartes wokes et ses politiques de quotas continue de tuer la créativité et la liberté d'expression et se comporte comme une inquisition. Ce qui triomphe c'est la culture de l'effacement ou tout bonnement celle de la censure pure et simple. Certaines pensées parfaitement légitimes sont tout simplement exclues. Certains développements dans les films sont devenus interdits pour des personnages ou des héros qui deviennent figés dans leurs catégories et terriblement prévisibles.

Ras-le-bol d'un tel infantilisme, ras-le-bol des clichés woke...Vive la liberté.

Je fais partie de ces personnes qui se désintéressent de plus en plus du cinéma américain qui m'a tant fait rêver par le passé et qui a tant excité mon imagination.

Je ne sais pas si Mel Gibson est la personne la mieux indiquée pour mener un front anti woke mais je lui souhaite bonne chance.

Ressaisissement à Hollywood ou quand Harrison Ford se joint également à la vague antiwoke...

PS: A ceux qui me rétorqueraient que Trump ou Elon Musk (qui a mis 3 millions de dollars dans les studios de Gibson) sont également antiwoke je répondrais que ce serait une grande erreur de croire que ces deux personnages se trompent systématiquement.

Evitons la "Reductio ad hitlerum":

" Ce n'est pas parce que Hitler a dit un jour qu'il aimait bien la bière que je vais arrêter d'en boire..."

Et si, par ailleurs, la gauche américaine rate le nouveau train en marche, et bien, tant pis pour eux...

Ressaisissement à Hollywood ou quand Harrison Ford se joint également à la vague antiwoke...
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7 décembre 2024 6 07 /12 /décembre /2024 08:29

Bonjour les amis,

J'ai vu hier CONCLAVE le film d'Edward Berger dont voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Synopsis: Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

Alors commençons par ce que j'ai le plus aimé dans ce film. L'atmopshère feutrée et confinée d'un conclave à huis-clos au Vatican se prête merveilleusement bien à créer un vrai climat de thriller tendu et angoissant dans lequel se joue l'avenir de l'Eglise. Dans la bande-annonce on peut apprécier une esthétique extrêmement soignée grâce notamment au choix judicieux des couleurs dominantes, une esthétique soutenue dans les fréquents moments sans dialogues par une bande-son omniprésente. On découvre des rituels très codifiés depuis des siècles de la haute hiérarchie de l'Eglise. L'impression d'immersion dans ce conclave, avec  ses conversations sotto voce entre cardinaux, est une grande réussite.

J'ai vu le film en VO et on y entend parler en anglais, en italien, en latin et en espagnol ce qui ajoute une touche d'authenticité aux dialogues.

Le casting est servi par des acteurs vétérans, tous de grande qualité, et Ralph Fiennes signe ici une de ses plus belles interprétations dans le rôle du cardinal Lawrence chargé d'organiser l'élection du nouveau Pape dans un contexte de lutte des pouvoirs et de conspiration.

Donc le spectateur se laisse embarquer avec un énorme plaisir en se disant que ce film ça va véritablement être du caviar, mais cette illusion va peu à peu se déliter et laisser la place à certains doutes, puis finalement au sentiment qu'on s'est fait un peu avoir sur la marchandise.

En effet la vision des différentes tendances bien réelles qui règnent au sein de l'Eglise est ici présentée de manière plutôt simpliste, manichéenne.

Dans ce film la hiérarchie de l'Eglise apparaît comme un foyer d'ambitions, de corruptions et d'égoïsmes désespérants. Les conservateurs de la Curie romaine sont des extrémistes xénophobes (à tel point que ça en devient risible et caricatural) et les libéraux sont des conspirateurs arrogants.

En contrepoint des luttes intestines dans ce panier de crabes, un cardinal sud-américain (dont on devine qu'il représente les théologies de la libération) y apparaît comme un ange de vertu faisant la morale à ses collègues et les rappelant un peu à l'ordre. Une vision encore une fois qui paraît peu subtile, bien simpliste, avec une morale "bon enfant" (de choeur bien sûr), une morale très "américaine".

Je ne peux rien révéler des gros défauts du film sans en dévoiler les rebondissements, donc je m'en abstiendrai par respect pour ceux qui n'ont pas encore vu CONCLAVE et qui ont droit eux aussi aux différents effets de surprise du scénario. Je m'en tiendrai donc à des considérations générales.

Dans le dernier tiers du film le metteur en scène donne un grand coup de volant, fait un brutal changement de direction qui m'a paru un peu absurde et incongru. Quant à la fin elle cède complètement aux modes wokistes de notre époque, ce qui rend ce film outrageusement opportuniste comme si il était à la recherche d'un Oscar.

Dommage car Edward Berger tenait un sujet en or.

Je n'ai pas lu le roman de Robert Harris dont le film est inspiré mais il est possible que le défaut du film c'est peut-être précisément d'être resté trop fidèle au roman.

Le film plaira surtout à ceux qui ne connaissent pas bien l'Eglise et qui penseront trouver dans cette oeuvre une critique pertinente mais qui ne l'est pas tant que ça...

Les chrétiens traditionnalistes détesteront ce film et, d'après ce que j'ai pu lire ici ou là, les chrétiens progressistes aussi car ils n'apprécieront guère cette simplification un peu réductrice des enjeux et des débats qui secouent leur grande maison.

CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...
CONCLAVE d'Edward Berger ou quand l'idéologie woke se glisse au Vatican...

Il faut sans doute relativiser cette déception dont je fais état dans mon billet. La première partie du film était tellement alléchante, tellement bien mise en scène, qu'elle permettait de penser qu'on allait assister à un chef d'oeuvre et, au final, le film devient  dans le meilleur des cas juste plaisant pour certains, et dans le pire éxécrable pour d'autres.

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11 novembre 2024 1 11 /11 /novembre /2024 08:18

Bonjour les amis,

Ceux qui possèdent une vraie culture artistique savent situer une oeuvre quand ils la découvrent pour la première fois. Ils savent déceler si celle-ci possède une profonde originalité et aussi si, au contraire, elle cache des procédés empruntés à de grands artistes antérieurs. Ça vaut pour la littérature, pour la peinture, pour le cinéma, etc...

Mais quand on parle de musique les emprunts ne sont pas toujours si faciles que ça à déceler pour ceux qui n'ont pas reçu de formation en harmonie et en écriture de composition musicale.

Voici ci-dessous une vidéo didactique absolument passionnante dans laquelle le locuteur nous explique comment s'articule la musique du film LE MESSAGER composée par Michel Legrand.

https://www.tiktok.com/@la.bo.du.cin/video/7435378658912587041?_r=1&_t=8rH3JHCFXTk&fbclid=IwY2xjawGekHBleHRuA2FlbQIxMQABHc5LTHCX2juVrtWQBc5JSDn69BWpqrrGfdOTRsSWtNXYYi2RKBBOk2c5ZA_aem_lT1uWW6B7GPLMYm8vNepiA

Une musique d'apparence résolument moderne mais qui est bâtie sur un schéma hyper-classique avec des procédés qui empruntent à Bach, à Mozart et aussi à Beethoven.

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas évident ni immédiat à la première écoute, même pour un mélomane.

L'auteur de cette vidéo (dont je ne connais pas le nom) nous  explique très bien comment Michel Legrand sait apporter une touche moderne avec des dissonances marquées qui vont créer une tension dramatique.

Donc il y a dans cette musique de Michel Legrand un pompage évident mais c'est fait avec talent, avec un énorme savoir-faire et aussi avec un certain génie. Il y a de la puissance !

Cette vidéo montre aussi, avec démonstrations sur le clavier, comment un grand compositeur sait changer de climat (mélancolique- dramatique-angoissant ou alors allègre-optimiste-euphorique) en passant de tonalités mineures à des tonalités majeures. La transition de majeur à mineur se fait sur une seule note, sur un seul demi-ton de différence qui nous fait passer d'un mode à l'autre.

Pour le néophyte que je suis c''est absolument réjouissant cette explication de "texte musical" avec démonstration sur le clavier du piano.

 A la fin de la vidéo, à 10 minutes 50 secondes, le locuteur reprend les 4 notes du film LE MESSAGER et s'amuse à nous faire le thème des "MOULINS DE MON COEUR" du même Michel Legrand...Ça aussi ça nous avait échappé...Bien vu !

Ce que Michel Legrand doit à Bach, Mozart et Beethoven....

Lien d'intérêt avec d'autres explications sur d'autres musiques de films du même auteur.

https://www.tiktok.com/@la.bo.du.cin

PS: je n'ai jamais vu LE MESSAGER de Joseph Losey. Encore une lacune à combler !

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15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 10:43

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'ai envie de partager avec vous une des magnifiques lettres que Pasolini avait adressée à la Callas.

Mais avant de le faire, il me faut vous en préciser le contexte.

Pier Paolo Pasolini et María Callas se sont rencontrés en 1969, lorsque les producteurs Franco Rossellini et Marina Cicogna ont proposé à la chanteuse le rôle de Médée. Pasolini n'aimait pas l'opéra et craignait les caprices d'une célébrité habituée au luxe. Maria Callas, en revanche, était fascinée par ce réalisateur militant et écrivain communiste dont on parlait tant. Les réserves mutuelles et les appréhensions réciproques entre les deux artistes disparurent instantanément dès leur premier contact.

C’est ainsi que Pasolini se souvient de la première fois qu’il a vu la chanteuse : «Un physique extraordinaire, avec ces grands yeux dans un visage aux pommettes saillantes, et avec ces traits et expressions qui s’intègrent parfaitement dans ma mythologie physionomique. ».

Quant à la Callas, elle a déclaré : « Nous sommes très unis spirituellement, comme cela est rarement permis. »

Ils ont immédiatement construit une intimité faite de voyages, de longues conversations et de nombreuses lettres pleines d'affection, de compréhension mutuelle et de présence.

Voici donc une de ces lettres dans laquelle Pasolini parle aussi de la nature très particulière du travail cinématographique.

"Chère Maria,

ce soir, à la fin de notre journée de travail, sur ce sentier de poudre rose, j'ai perçu avec mes antennes qu'il y avait en toi la même angoisse que celle qu'hier, avec tes antennes, tu as perçue en moi. Une angoisse très légère, à peine plus qu'une ombre, et pourtant invincible. Hier, il ne s'agissait pour moi que d'un peu de névrose ; mais aujourd'hui, il y avait en toi une raison précise (précise jusqu'à un certain point, naturellement) à ton accablement, au moment où le soleil disparaissait. C'était le sentiment de ne pas avoir eu complètement la maîtrise de toi-même, de ton corps, de ta réalité : d'avoir été "utilisée" (et de plus avec la fatale brutalité technique qu'implique le cinéma) et par conséquent d'avoir perdu en partie ta pleine liberté. Tu éprouveras souvent ce serrement de cœur, pendant notre tournage, et je l'éprouverai aussi avec toi. Il est terrible d'être celle qui est utilisée, mais aussi celui qui utilise.
Toutefois, c'est une exigence du cinéma : il faut briser en mille morceaux une réalité "entière" pour la reconstruire dans sa vérité synthétique et absolue, qui la rend par la suite plus "entière" encore.
Tu es comme une pierre précieuse que l'on brise violemment en mille éclats pour qu'elle puisse ensuite être restituée dans une matière plus durable que celle de la vie, c'est à dire la matière de la poésie. Il est justement terrible de se sentir brisés, de sentir qu'à un certain moment, à une certaine heure, en un certain jour, on n'est plus entièrement soi-même, mais seulement un éclat de soi-même : je sais combien cela peut-être humiliant.
Aujourd'hui, j'ai saisi un instant de ta splendeur, alors que tu aurais voulu me l'offrir tout entière. Mais ce n'est pas possible. À chaque jour sa lueur, et à la fin, on aura la lumière entière et intacte. Il y a aussi le fait que je parle peu, ou que j'ai tendance à m'exprimer de façon incompréhensible. Mais on peut facilement remédier à cela : c'est comme si j'étais en transe, j'ai une vision ou plutôt des visions, les "Visions de la Médée" ; dans cet état d'urgence, tu dois te montrer patiente avec moi, et m'arracher les paroles par la force. Je t'embrasse. »
PPP

Photo prise durant le tournage de Médée

Photo prise durant le tournage de Médée

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Si vous  avez un compte facebook vous pourrez entendre Béatrice Dalle lire cette magnifique lettre de Pasolini à la Callas.

PS: Après avoir lu cette lettre si dense il ne me reste plus qu'à visionner le plus vite possible MEDEE qui est, d'après ce que j'en ai lu, une des oeuvres les plus âpres et ardues du grand metteur en scène italien qui s'est inspiré de l'oeuvre d'Euripide.

Son film est visible en intégralité en VO italienne (sous-titrée espagnole) sur ce lien-ci.

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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 10:21

Bonjour les amis,

J'ai vu hier IL RESTE ENCORE DEMAIN le film de Paola Cortellesi qui a déjà fait un carton en Italie et dont voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

Pour être tout à fait franc avec vous je redoutais un film féministe à sens unique dans lequel nous, les hommes, aurions une fois de plus le mauvais rôle de manière un peu caricaturale.

Mais la bonne surprise c'est la manière dont Paola Cortellesi a traité son sujet, notamment celui de la maltraitance des femmes.

Voici ce que dit LE PARISIEN:

"La force de ce film féministe, c’est qu’il traite d’un sujet sombre de façon très originale, oscillant entre humour, légèreté et drame. Les scènes de violences sont dansées, les personnages font sourire autant qu’ils peuvent nous glacer et le twist final est bien amené. Le film porte un souffle, une énergie qui fait un bien fou."

L'action se situe dans un quartier populaire de Rome à l'après-guerre, un quartier très vivant avec toute une galerie de personnages hauts en couleurs. On y voit le petit peuple romain qui souffre encore du rationnement.

Apparaissent 3 classes sociales différentes: les prolos qui vivent dans le dénuement, les nouveaux parvenus qui se sont enrichis grâce au marché noir et à leurs négoces avec l'occupant allemand et la grande bourgeoise traditionnelle romaine.

Dèlia (personnage principal interprétée par la metteur en scène Paola Cortellesi) vit de petits boulots mal payés et navigue entre ces 3 mondes. 

Etant donné mes origines familiales calabraises je me suis senti à l'aise dès le début du film. J´ai vite reconnu cette Italie populaire, noir et blanc, que nous dépeint le film, avec parfois cette ambiance roman-photo un peu rétro et désuète. Ce parti pris du noir en blanc est très pertinent d'autant plus que la photo et les lumières sont très travaillées et très soignées.

Dès le début du film le ton est donné car Dèlia se prend une baffe, de manière apparemment soumise, une baffe donnée sans aucune raison, de façon presque rituelle. Son mari n'est même pas antipathique, il est juste con, d'une connerie qui est fidèle à l'esprit machiste de son époque, d'une connerie qui fait peur aussi.

Il y a de l'authenticité dans les dialogues car les protagonistes parlent souvent en romanesco (dialecte  romain que je connais un peu). J'ai vu le film en VO bien sûr et parfois j'ai eu besoin des sous-titres pour capter certains mots ou expressions romanesco.

Le film évite soigneusement de tomber dans le mélo et sa prouesse tient aussi à son humour décalé. Il y a souvent un décalage entre les paroles des chansons romantiques qu'on entend et la réalité que l'on voit, ce qui nous donne par exemple une très belle scène avec Dèlia qui fait le ménage matinal dans son logement insalubre en sous-sol et une chanson qui clame l'arrivée du soleil et du  printemps.

Il y a aussi des savoureux décalages entre les propos hypocrites pleins de conventions sociales tenus par certains personnages et ce que le spectateur sait des sentiments réels qui les animent.

Et puis le scénario nous réserve quelques surprises que l'on ne voit absolument pas venir dont notamment la fin.

Je terminerai avec ce qui m'a le plus marqué, à savoir l'interprétation lumineuse, pleine d'humanité et de féminité de Paola Cortellesi. C'est fabuleux ce qu'elle arrive à transmettre.

La magie du film tient à ses expressions...le film est en noir et blanc disais-je mais il est aussi directement inspiré par le cinéma muet. Tout est dans le non-dit, dans ce que Paola exprime à travers son regard.

 Le spectateur reste constamment accroché à ses rires, ses peines, ses déceptions et ses espoirs aussi...

"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
"Il reste encore demain"...une tragi-comédie italienne lumineuse...
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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 09:38

Bonjour les amis,

Dans la liste des meilleurs films sélectionnés pour la cérémonie des Oscars il y a LA ZONE D'INTÉRÊT de Jonathan Glazer qui a adapté le roman éponyme de Martin Amis.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce:

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

 

Cette fois-ci le parti pris n'est plus de nous montrer l'horreur des camps d'extermination (qu'on connaît pratiquement par coeur) mais de la juxtaposer d'une manière qui sidère le spectateur à la vie tranquille et bucolique de la famille du chef de camp.

Seule la bande-son lancinante, obsédante et omniprésente formée par les bruits du camp, les cris des gardiens et ceux des victimes, les clameurs confuses et angoissantes, les coups de feu sporadiques et le grondement sourd et continu des fours qui tournent à plein rendement nous laisse entendre que ce qui se trame au delà du mur d'enceinte de la propriété dépasse l'imagination. C'est la bande-son qui distille un malaise presque constant chez le spectateur, comme une toile de fond sonore dantesque, cauchemardesque.

Les qualités formelles du film sont indéniables. Voici un extrait de la critique du MONDE:

"Cadrages d’une rigueur maniaque, composition géométrique, fixité des plans, découpage au scalpel. Le dispositif mis en place par Glazer – dix caméras fixes postées à plusieurs endroits – place sous contrôle chacune des pièces de la maison et ce qui s’y joue."

Mais sur la fiche Allociné du film un spectateur (nommé Henner) a résumé à la perfection ce que j'ai ressenti moi-même:

"Ce n’est pas parce que l’on tient un sujet fort que le film est réussi. Bon c’est très bien réalisé, très bien joué mais avec des séquences difficilement compréhensibles et bizarrement l’émotion ne passe pas. Le propos ne se développe pas.Tout est dit en un quart d’heure et ensuite on tourne un peu en rond..."

Rien à dire de plus. Esthétiquement c'est très travaillé et chaque plan est composé comme un tableau. Parfois c'est allégorique comme, par exemple, la caméra qui s'approche et s'arrête sur une fleur: on entend les abeilles qui vrombissent, mais peu à peu, ce sont des cris lointains de suppliciés qu'on entend.

Malgré ce que dit Henner le film se laisse voir et il est moins assommant que certaines oeuvres cinématographiques d'Art et Essai "pour intellos" mais il m'a fallu passer une soixantaine de minutes pour comprendre qu'il ne m'apprendrait rien que je ne sache déjà sur les camps. J'en ai appris juste un peu plus sur la technologie des fours que les ingénieurs ont amélioré pour pouvoir les faire fonctionner de manière continue et augmenter les cadences. L'intérêt de cette oeuvre donc est ailleurs.

Ce que nous montre Jonathan Glazer c'est la vie au quotidien des nazis qui s'intéressent aux fleurs et aux petits oiseaux tout en cotoyant sans aucun état d'âme la pire des horreurs imaginables.

C'est une espèce d'équation impossible qu'on n'arrive pas à faire entrer dans notre esprit...et pourtant les nazis et leurs familles ont vécu cette horreur-là de cette manière-là. C'est cette banalité du Mal dont nous parlait Hannah Arendt. Le film montre cette banalité sans la justifier bien sûr et sans l'expliquer non plus car telle n'était pas le prétention du réalisateur. Hedwige, la femme de Rudolph Höss, très bien interprétée par Sandra Hüller, n'est dupe de rien et sait parfaitement ce qui se passe derrière le mur d'enceinte sans que ça n'altère son rêve de réalisation de vie familiale idéale à Auschwitz. Quand son mari est muté, elle ne le suit pas et insiste pour rester au camp avec les 5 enfants. Seule la mère d'Hedwige prend la décision de fuir loin de cette barbarie.

Il y a une scène vers la fin du film qui illustre bien cette forme d'absurdité et de monstruosité tragique. Höss est invité à une grande fête de dignitaires nazis dans un palace avec de grandes hauteurs sous plafonds et, au lieu de profiter pleinement de ce moment fort de sa carrière, il reste un peu à l'écart. Perdu dans ses pensées il essaie d'imaginer comment il faudrait s'y prendre d'un point de vue logistique pour arriver à gazer efficacement tous ces gens dans un tel espace assez vaste. Ce ne serait pas facile, songe-t-il. Höss est complètement "ailleurs" et happé dans son univers qui fabrique la mort de manière industrielle.

De quoi rappeller le titre de l'excellent roman de Robert Merle: LA MORT EST MON MÉTIER.

LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
Certaines images sont filmées avec une caméra thermique...

Certaines images sont filmées avec une caméra thermique...

LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 12:54

Bonjour les amis,

J'avais applaudi sur mon blog, il y a quelques semaines de cela, le premier film nord-américain anti-woke de Denys Arcand intitulé TESTAMENT en soulignant qu'il serait temps que les états-uniens produisent eux aussi un premier film qui s'attaque aux méfaits du wokisme.

C'est maintenant chose faite avec  AMERICAN FICTION, film de Cord Jefferson sélectionné pour les Oscars, qui est une adaptation du roman EFFACEMENT de Percival Everett.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce.

Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition.

https://www.youtube.com/watch?v=9MY6KFvjnds

Ce qui m'a surpris dans ce film c'est le mélange des genres car il y a à la fois la satire et l'humour grinçant qui y sont très présents, mais tout cela est aussi immergé dans un drame familial grave et profond qui ne prête pas du tout à sourire et auquel il faut ajouter une rencontre entre Monk et Coraline qui nous plonge par ailleurs dans une tendre comédie romantique.

C'est Monk qui, par son attitude décalée et par son humour fin, provoque les situations drôlatiques, voire parfois complètement désopilantes. C'est aussi Monk qui, en tant que noir, en a plus que ras-le-bol d'être enfermé dans un personnage de supposée victime du racisme des blancs. Il doit affronter des blancs antiracistes très wokistes qui en font trop et qui se sentent constamment en dette vis-à-vis de lui. Mais ces mêmes blancs le cantonnent aussi dans un rôle et lui demandent de produire une culture black héritée des ghettos et du rap, une culture pleine de clichés et de stéréotypes, car c'est ça qui se vend et que les gens attendent de lui...Monk, éxaspéré, finit par un écrire un pastiche de roman "noir", une oeuvre à prendre au 2ème degré mais qui rencontre un succès au 1er degré, ce qui sera à l'origine de situations assez drôles et de quiproquos.

Voici ce qu'on peut lire dans le magazine PREMIÈRE:

American Fiction parvient aussi à toucher lors de séquences familiales qui sonnent juste, et qui offrent un exemple crédible de ce que dénonce justement son héros, avec sa vie "normale" et pourtant compliquée : sa mère malade, son frère rejeté depuis son coming-out, ses problèmes d'argent, mais aussi cette pointe d'espoir donnée par des exemples positifs tels que la fidèle Lorraine (Myra Lucretia Taylor), toujours présente pour soutenir ses proches.

Trouver l'équilibre entre ce besoin de dénonciation légitime et l'envie de proposer un portrait réaliste d'un homme noir américain sans qu'il ne soit question de drogues ou de bavures policières est assez périlleux, et par endroits, American Fiction souffre de quelques lourdeurs tant il tient à réunir tous ses messages en un seul film, mais l'idée de fond est assez forte et bien abordée pour marquer les esprits.

Une impression plutôt mitigée donc.

Je me dois d'ajouter que le cinéma de Cord Jefferson reste toujours très élégant et sait toucher le coeur du spectateur, malgré certaines lourdeurs pointées du doigt à juste titre dans l'article de PREMIERE que j'ai mis en lien ci-dessous.

A noter également un très beau casting avec des acteurs que je ne connais pas vraiment mais qui apportent tous beaucoup de chaleur humaine et de réalisme social à ce film. J'ai par ailleurs particulièrement apprécié la romance entre Monk et Coraline qui est interprétée avec beaucoup de justesse et de charme par Erika Alexander.

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

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29 février 2024 4 29 /02 /février /2024 08:05

Bonjour les amis,

PAUVRES CRÉATURES de Yórgos Lánthimos est un film que j'attendais impatiemment et je dois avouer que je n'ai pas été déçu.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.

 

Je partage d'abord avec vous cette critique qui est proche de mon propre avis et ensuite j'ajouterai certains commentaires personnels.

Alors, je dois vous avouer que j'ai eu du mal à entrer dans le film car certaines images étaient (pour moi) à la limite du supportable. Rien que la tronche rafistolée de Daniel Defoe, il m'a fallu un certain temps pour m'y habituer et j'ai pratiquement détourné les yeux lors d'une scène de Bella qui s'amuse à charcuter un cadavre d'une manière qui fait littéralement froid dans le dos. Ceci étant dit, et après avoir vu le film dans son entier, je peux dire que ce n'est pas du voyeurisme gratuit car c'est l'un des objets de Lánthimos que de nous faire naviguer entre l'horreur et le merveilleux.

Je me maintenais donc dans une certaine réserve durant la première demie-heure, en me disant:" attendons la suite...".

Il se trouve que la suite (quand Bella part en voyage), est tout simplement somptueuse, déconcertante, drôle, délirante, inattendue, onirique et il me faudrait ajouter 50 000 adjectifs.

Chaque ville (que ce soit Lisbonne, Alexandrie, Paris ou Londres) nous donne droit à un esthétique rétro-futuriste foisonnante, si dense qu'il faudra que je revoie le film. Impossible de tout capter la première fois.

Je n'avais jamais rien vu d'aussi volcanique, explosif et éruptif depuis le cinéma de Ken Russel dans les années 70 ou celui plus récent de Tim Burton.

Les scènes de sexe sont très explicites, très crues, sans fausses pudeurs, et parfois surprenantes aussi. Elles sont filmées avec punch et maestria, et elles font complètement partie intégrante  du récit sur le parcours très féministe de Bella qui découvre son corps. Les hommes, et c'est le moins qu'on puisse dire, n'ont pas toujours le beau rôle (possessifs, violents, monstrueux, pervers,etc...mais pas tous heureusement, ouf !).

Et puis il y a beaucoup d'humour...humour noir et décalé, bien sûr.

La prestation d'Emma Stone est littéralement à couper le souffle !

C'est évident qu'elle a apporté son génie créatif personnel à celui de Lánthimos. Il paraît que celui-ci aurait dit qu'Emma Stone a tellement travaillé son personnage qu'elle en savait plus sur son film que lui-même. C'est dire !

Voilà ! PAUVRES CRÉATURES est un film à voir qui ne peut vous laisser indifférent, un film qu'on pourrait qualifier de gothique.

 

PAUVRES CRÉATURES un film d'une créativité sans limites...
PAUVRES CRÉATURES un film d'une créativité sans limites...

PS: Comme d'habitude j'ai vu le film sans rien savoir, et je n'avais même pas regardé la bande-annonce.

Ceci étant dit, et pour ceux qui l'ont déjà vu, l'article que je joins ci-dessous est intéressant.

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