Bonjour les amis,
Samedi dernier s'est tenue à Valladolid la cérémonie des Goyas, équivalent espagnol des Césars.
Cette cérémonie a été marquée par l'affaire Carlos Vermut dont je vous avais déjà parlé antérieurement sur le lien ci-dessous.
Voici maintenant sur l'article ci-joint un petit résumé de cette soirée de samedi dernier.
Cérémonie des Goya: le cinéma espagnol fait aussi son ménage #MeToo
La question des abus sexuels dans le monde du cinéma a marqué la cérémonie des Goya, la grand-messe du cinéma espagnol, célébrée samedi soir à Valladolid en Castille-et-Leon. Aussi bien le...
Durant cette soirée de Gala il s'est produit un moment assez lunaire. Pedro Almodóvar s'en est pris sur scène à un représentant élu de l'extrême-droite (membre du parti VOX) qui était dans la salle et qui avait accusé le gouvernement espagnol de subventionner des "señoritos" produisant des films de mauvaise qualité que personne ne va voir. " Señoritos" signifiant ici "personnes privilégiées qui vivent un peu dans un autre monde".
Donc voici notre Pedro qui se lance dans une harangue devant un public conquis d'artistes contestataires (pardon pour le pléonasme), un Pedro qui transforme la cérémonie en meeting politique et qui explique que l'argent reçu par les cinéastes est rendu à l'Etat, entre autres, grâce à la fiscalité à laquelle ils se soumettent.
Alors moi aussi je suis grosso-modo d'accord avec lui et je pense que si la culture n'est pas subventionnée en Europe elle meurt tout simplement.
Rien à redire sur le fond donc, sauf que Almodóvar est sacrément gonflé de tenir un tel discours vu que lui, il a été pris en 2016 dans l'affaire du scandale des Panama Papers et qu'il possédait une société offshore qui lui permettait de frauder le fisc espagnol.
Résumons-nous. Je suis d'accord avec les propos d'Almodóvar sauf que lui, c'était bien la dernière personne de l'assemblée qui avait le droit moral de les exprimer.
je vous mets ce moment assez lunaire sur la vidéo ci-dessous. C'est à 1 minute 15 secondes....avec tout le public "amnésique" qui applaudit comme des pingouins...
Je vous traduis la phrase qu'il prononce à 1 minute 20 secondes:
"Este dinero que recibimos lo devolvemos con creces al Estado"
"Cet argent qu'on reçoit on le rend, amplement et de loin, à l'Etat"
Michel Audiard disait que le cons ça ose tout, mais il n'y a pas qu'eux ! La gauche bobo aussi...
Cette intervention très déplacée d'Almodóvar qui m'a fait mourir de rire illustre à la perfection la supériorité morale que s'arrogent les "wonderful people" de la gauche espagnole.
Les voilà dans toute leur splendeur ceux qui donnent des leçons, qui adorent se faire passer pour des personnes magnifiques, ceux qui prônent la vertu mais qui se gardent bien de la pratiquer en donnant le bon exemple à leurs concitoyens.
Alors, je ne donnerai pas de noms, mais je crois bien qu'en France vous avez vous aussi de beaux spécimens d'artistes de cet acabit. Ceux qui vous expliquent ce que vous devriez penser, ce que vous devriez faire, pour qui vous devriez voter mais qui s'en vont vivre sous d'autres cieux suisses, ou hollywoodiens, ou alors en France mais dans des municipalités hyper bourgeoises complètement coupées du petit peuple et de ses misères.
Les voilà donc une fois de plus ces artistes qui traitent les gens qui disent "stop à l'immigration massive" de "fascistes" mais qui vivent eux-mêmes dans des quartiers huppés, hyper protégés, dans lesquels la présence immigrée est pourchassée et rejetée.
Je terminerai en disant que ce faux-pas de Pedro Almodóvar ne m'empêchera pas de continuer de voir ses films et de considérer que c'est un grand cinéaste qui a beaucoup apporté à la culture espagnole et à son rayonnement dans le monde.
Disons que sur ce coup-là il a vraiment tendu le bâton pour se faire battre et qu'il mérite une petite leçon de modestie.
Et puis j'ai parlé aujourd'hui d'Almodóvar surtout parce que, malheureusement, il est loin d'être le seul à tomber dans le genre de travers que je dénonce.
Cette supériorité morale de la gauche bobo...pffff !!!! Ras le bol !
PS: J'ai dit que le public de la salle était amnésique mais ce n'est pas le cas des médias espagnols qui ont saisi la balle au bond et qui ont rappelé à Almodóvar ses propres "errements" du passé. Encore une fois c'est la presse de droite et d'extrême-droite qui a épinglé le réalisateur...La presse de gauche, quant à elle, a ses "pudeurs" et a préféré faire la sourde oreille, ce que l'électeur de gauche que je suis trouve assez lamentable...
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