Bonjour les amis,
Avant de commencer ma petite chronique cinéma permettez-moi de sourire de cette mode en France qui consiste non plus à chercher un titre français à un film anglo-saxon mais de substituer le titre original anglais par un autre titre anglais!...C'est la "french touch" quoi !...🤣
Il en va ainsi du film d'Alexandre Payne intitulé THE HOLDOVERS mais qui est présenté en France sous le titre WINTER BREAK. En Espagne ils ont traduit ce film par LOS QUE SE QUEDAN ce qui signifie "Ceux qui restent".
Voici le synopsis du film suivi de la bande-annonce.
Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable
Le film m'a enchanté, comme un beau conte de Noël auquel je ne m'attendais plus.
Le cinéma d'Alexandre Payne est subtil, intimiste, intelligent et évite les grosses démonstrations.
Les situations difficiles que vivent les trois personnages centraux (le prof, l'élève et la cuisinière) sont traitées sans mièvrerie, en évitant de trop appuyer sur la touche mélo.
Il y a dans ce film beaucoup de tendresse, de chaleur humaine, de générosité et de cruauté aussi, comme dans la vraie vie.
Il y a aussi l'humour très particulier de Paul Hunman qui est un professeur de culture classique passionné par les auteurs de l'antiquité.
A chaque situation inattendue de sa vie quotidienne il fait toujours un rapprochement avec une citation de Cicéron, de Marc-Aurèle ou d'un autre auteur classique.
On finit par se rendre compte qu'on n'a rien inventé que ce soit en amours, en amitiés, en rivalités, etc... Il n'y a rien de notre vie sociale que les grecs ou les romains n'aient pas eux-mêmes expérimenté et pensé. Cette partie-là du film est assez savoureuse. Hunman finit parfois par être assez convainquant sur l'importance de posséder une solide culture classique.
Nous sommes dans un lycée privé de la haute bourgeoisie de la Nouvelle-Angleterre dans des années 70, des années qui ont inauguré une nouvelle étape de liberté et de changements dans les relations professeurs-élèves.
Mais Hunman est un prof à l'ancienne, assez strict, qui assume parfaitement le fait d'être haï et moqué par ses élèves, et par ses collègues aussi. Donc ce film n'est pas un remake du CERCLE DES POETES DISPARUS avec le professeur Keating qui était en avance sur son temps. Non. Ici Hunman n'aime pas beaucoup son époque qu'il considère corrompue et il revendique le fait d'être de la vieille école. Il utilise en classe une terminologie qui aujourd'hui ferait bondir les pédagogues et qui serait considérée comme totalement inadmissible.
Il s'en tient à une éthique professionnelle stricte (en laquelle il croit) qui consiste à préparer ses élèves à affronter la vie et à respecter certaines valeurs avec lesquelles il ne badine pas.
L'interprétation de Paul Giamatti qui incarne un personnage à la fois fort et vulnérable, rigide et fragile, est si pleine de sensibilité que j'en ai été profondément troublé et ému. Il mérite l'Oscar !
Les péripéties que vont vivre les trois protagonistes isolés pendant les fêtes de Noël vont bouleverser leurs vies. Chacun va donner, chacun va recevoir...chacun va apprendre des deux autres.
On a l'impression qu'on sait dès le départ où le scénario va nous mener mais Payne sait nous réserver des surprises qui relancent l'intérêt du spectateur.
Je ne vous en dis pas plus.
J'ai reçu ce film comme un gros câlin de Noël. Les dernières images sont très émouvantes et bouleversantes. Si vous voulez être touché en plein coeur ne ratez pas WINTER BREAK.
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