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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 10:41

Bonjour les amis,

Ce court billet est la suite de celui que j'avais écrit le week-end dernier et qui allait à l'encontre de ce que pensait la majorité des observateurs politiques en Espagne.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/04/situation-politique-un-peu-surrealiste-en-espagne.html

Donc, mon intuition était quand même la bonne quand j'écrivais que Sánchez resterait.

Il faut savoir que hier il y avait plus de deux tiers des responsables socialistes qui pensaient que le chef du gouvernement espagnol démissionnerait.

Ceci étant dit j'avais dressé dans mon premier billet un tableau peut-être un peu sévère de Pedro Sánchez, en oubliant que l'homme avait souffert des attaques incessantes contre son épouse.

Il est probable qu'il a connu cette dernière semaine un vrai coup de blues et son visage paraissait à la fois grave, tendu et marqué lors de ses dernières apparitions.

Dans sa lettre ouverte aux espagnols, il posait la question de savoir si "tout ça méritait la peine! ". Cette question avait sans doute des accents de sincérité, la sincérité d'un homme qui se dit amoureux de son épouse et qui dit en avoir plus que ras-le-bol d'avoir à supporter des attaques mensongères basses et indignes.

Sánchez en appelait à un sursaut démocratique et à un retour à un minimum de décence et de dignité en politique.

Sa lettre avait surpris tout le monde car même les plus hauts responsables de son parti n'en avaient pas été préalablement informés, ce qui inclinait ceux-ci à penser que Sánchez avait pris sa décision de démissionner au moment même où il avait adressé sa missive à la citoyenneté, il y a 5 jours de cela.

Je suis quand même rassuré que le chef du gouvernement espagnol continue au pouvoir et ce, pour une raison très simple. Si Sánchez avait démissionné il aurait laissé son parti très touché. Pire, Sánchez avait réussi à rétablir une paix sociale en Espagne en livrant la bataille très difficile de l'amnistie des séparatistes du 1er Octobre 2017 et démissionner en ce moment supposait le risque de tout perdre...L'article que je mets en lien ci-dessous vous permet de mesurer le pari très difficile qu'il avait tenté avec les séparatistes, un pari pratiquement réussi.

Sánchez n'avait personne qui ait sa "consistance" politique pour prendre vraiment le relais derrière lui donc, d'une certaine manière, je continue de penser qu'il n'avait politiquement pas le choix.

Pour le bien de son parti, pour le bien du pays aussi, il fallait continuer.

Finalement je suis content en ce lundi de ne m'être pas trompé sur la décision finale.

La semaine commence plutôt bien...😀

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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 08:15

Bonjour les amis,

Bien qu'étant passionné de politique ça fait plusieurs mois que je ne regarde plus les débats parlementaires en Espagne car je suis un peu saturé  et exténué par les sempiternelles tensions provoquées par les échanges verbeaux très agressifs entre la droite et la gauche.

Le fait que Carles Puigdemont en exil en Belgique puisse bénéficier d'une amnistie du gouvernement socialiste qui lui permette de participer aux prochaines élections régionales catalanes a empoisonné l'atmosphère depuis de longs mois entre le pouvoir et l'opposition.

Ajoutez-y un scandale avec le compagnon sentimental de la maire de Madrid Isabel Diaz Ayuso en pleine tourmente à cause d'une affaire de fraude fiscale. Les partis de gauche réclament la démission de cette maire de droite, chef de file du Parti Populaire.

Par ailleurs, durant ces dernières semaines, le parti socialiste a obligé José Luis Abalos (député socialiste et et ex-ministre) à démissionner pour une autre affaire de corruption dans laquelle sa responsabilité est engagée, l'affaire KOLDO.

Dans ce contexte déjà très lourd et un peu délétère s'est produit un événement politique plutôt insolite qui n'a rien à voir avec mon préambule.

Je vous laisse prendre connaissance sur le lien ci-dessous de la dernière déclaration de Pedro Sánchez.

 

Donc vous avez bien compris. Le chef du gouvernement qui se sent victime d'une chasse à l'homme à travers des accusations portées contre son épouse Begoña a annoncé qu'il se donne 5 pours, jusque lundi prochain, pour savoir s'il va démissionner ou pas.

Et là, franchement, je n'y crois pas une seule seconde, et ce pour une raison qui me paraît simple. Si un gouvernant est sincèrement habité d'un tel doute il n'en fait pas part publiquement car agir de cette manière c'est en soi une façon de provoquer toute une série de gros remous politiques qui ne seront certainement pas propices à ce supposé temps de réflexion que demande Sánchez.

Ce temps mort réclamé par le chef de l'éxécutif ressemble aux yeux de beaucoup d'espagnols à une espèce de bluff adressé à toute la citoyenneté, un bluff du genre: " Sans moi, c'est le chaos et le pays entre dans une nouvelle grave crise politique."

Donc l'annonce de Pedro Sánchez me paraît être plus une manipulation politicienne qu'autre chose.

Pedro Sánchez prend la population espagnole à témoin du lynchage dont il se sent victime et joue avec la possibilité de démissionner.

Ça, c'est du jamais vu ! Et ça ne me réconcilie pas avec la politique espagnole car j'ai l'impression qu'on essaie de me faire participer à une sinistre farce qu'on voudrait me faire passer pour un psycho-drame.

Carles Puigdemont (qui, par ailleurs, m'est assez insupportable) a eu, pour une fois, une réaction à la fois critique et sensée. Il a dit, je cite : "Hay que salir llorado de casa", à savoir que Sánchez devrait se présenter devant ses concitoyens en ayant "préalablement pleuré à la maison" et pas devant tout le monde car ça l'affaiblit. Il incite Sánchez à restaurer la confiance dont il a besoin en soumettant sa continuité au pouvoir à une motion de censure au parlement.

Enfin j'ai du mal à comprendre comment on en est arrivé à une telle situation sachant que l'affaire de l'épouse de Sánchez va être traitée par la justice qui est la seule instance à-même de la laver de tout soupçon. Donc si Sánchez est convaincu de l'innocence de son épouse Begoña il lui suffit d'exiger de l'opposition qu'elle soit patiente et démocratique et qu'elle attende que la justice ait rendu son verdict.

Tout, dans cette affaire, me paraît donc extrêmement malsain. Les agitations de la droite mais aussi la réaction quelque peu disproportionnée de Sánchez qui, soi-dit en passant, est un "killer" politique expérimenté qui en a vu d'autres. 

Attendons lundi prochain pour connaître la décision de Pedro Sánchez.

Et nous saurons très vite si mon intuition est erronée...ou pas.

A droite Begoña Gómez: notez qu'en Espagne les femmes gardent leur nom et ne prennent pas celui de leur mari

A droite Begoña Gómez: notez qu'en Espagne les femmes gardent leur nom et ne prennent pas celui de leur mari

PS : Par ailleurs, je reste bien évidemment en faveur d'une continuité de Pedro Sánchez qui me paraît la moins pire de toutes les options.

PS nº 2 . Vous avez bien compris que je ne crois pas une seule seconde à une démission de Sánchez mais j'en profite pour partager avec vous un aphorisme assez rigolo de George Bernard Shaw. C'est de l'humour populiste un peu facile, certe,  et qui renvoit de manière injuste tout le monde dos-à-dos...mais avouez que parfois cet aphorisme est pertinent...😁

Situation politique un peu surréaliste en Espagne...
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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 08:43

Bonjour les amis,

Aujourd'hui, après avoir appris hier soir le décès en prison de l'opposant russe Alexei Navalny, héros de la résistance à la dictature sanguinaire poutinienne, je ressens un profond sentiment d'affliction, de colère, de rage et d'impuissance, un peu comme ce journaliste russe interviewé sur France 24.

 

 

J'ai envie de vomir quand je pense à ce régime qui assassine et tue en cachette, un  régime hypocrite qui éxécute ses opposants sans avoir le courage de prononcer publiquement ses condamnations à mort,  un régime d'une incroyable lâcheté qui tente (bien mal) d'occulter sa nature meurtrière, barbare et mafieuse.

Aujourd'hui je me faisais une grande joie d'aller écouter ce soir la 2 ème symphonie de Mahler mais pour l'instant ce qui résonne dans ma tête ce sont les vers de Joan Baez dédiés à Sacco et Vanzetti qui furent injustement accusés et éxécutés...

Here's to you, Nicolas and Bart
À la vôtre, Nicolas et Bart
Rest forever here in our hearts
Vous resterez toujours présents dans nos cœurs
The last and final moment is yours
Le dernier et ultime instant est vôtre
That agony is your triumph
Que l'agonie soit votre triomphe

https://www.youtube.com/watch?v=R4xWbRBLj2I

 

Alexei sera maintenant, et pour toujours un martyre, un symbole de la souffrance en Russie de ceux qui luttent pour la liberté. J'espère que sa mémoire restera vive dans ce pays et qu'elle finira un jour par renverser le dictateur sanguinaire Poutine.

Rien ne peut me consoler aujourd'hui, rien, mais j'espère au moins ça. Que la mort de Navalny signe le début de la chute du tyran...Que son agonie soit son triomphe.

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12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 12:59

Bonjour les amis,

Samedi dernier s'est tenue à Valladolid la cérémonie des Goyas, équivalent espagnol des Césars.

Cette cérémonie a été marquée par l'affaire Carlos Vermut dont je vous avais déjà parlé antérieurement sur le lien ci-dessous.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/01/qaund-la-vague-mee-too-eclabousse-egalement-le-cine-espagnol.html

Voici maintenant sur l'article ci-joint un petit résumé de cette soirée de samedi dernier.

 

 

Durant cette soirée de Gala il s'est produit un moment assez lunaire. Pedro Almodóvar s'en est pris sur scène à un représentant élu de l'extrême-droite (membre du parti VOX) qui était dans la salle et qui avait accusé le gouvernement espagnol de subventionner des "señoritos" produisant des films de mauvaise qualité que personne ne va voir. " Señoritos" signifiant ici "personnes privilégiées qui vivent un peu dans un autre monde".

Donc voici notre Pedro qui se lance dans une harangue devant un public conquis d'artistes contestataires (pardon pour le pléonasme), un Pedro qui  transforme la cérémonie en meeting politique et qui explique que l'argent reçu par les cinéastes est rendu à l'Etat, entre autres, grâce à la fiscalité à laquelle ils se soumettent.

Alors moi aussi je suis grosso-modo d'accord avec lui et je pense que si la culture n'est pas subventionnée en Europe elle meurt tout simplement.

Rien à redire sur le fond donc, sauf que Almodóvar est sacrément gonflé de tenir un tel discours vu que lui, il a été pris en 2016 dans l'affaire du scandale des Panama Papers et qu'il possédait une société offshore qui lui permettait de frauder le fisc espagnol.

Résumons-nous. Je suis d'accord avec les propos d'Almodóvar sauf que lui, c'était bien la dernière personne de l'assemblée qui avait le droit moral de les exprimer.

je vous mets ce moment assez lunaire sur la vidéo ci-dessous. C'est à 1 minute 15 secondes....avec tout le public "amnésique" qui applaudit comme des pingouins...

Je vous traduis la phrase qu'il prononce à 1 minute 20 secondes:

"Este dinero que recibimos lo devolvemos con creces al Estado"

"Cet argent qu'on reçoit on le rend, amplement et de loin, à l'Etat"

Michel Audiard disait que le cons ça ose tout, mais il n'y a pas qu'eux ! La gauche bobo aussi...

Cette intervention très déplacée d'Almodóvar qui m'a fait mourir de rire illustre à la perfection la supériorité morale que s'arrogent les "wonderful people" de la gauche espagnole.

Les voilà dans toute leur splendeur ceux qui donnent des leçons, qui adorent se faire passer pour des personnes magnifiques, ceux qui prônent la vertu mais qui se gardent bien de la pratiquer en donnant le bon exemple à leurs concitoyens.

Alors, je ne donnerai pas de noms, mais je crois bien qu'en France vous avez vous aussi de beaux spécimens d'artistes de cet acabit. Ceux qui vous expliquent ce que vous devriez penser, ce que vous devriez faire, pour qui vous devriez voter mais qui s'en vont vivre sous d'autres cieux suisses, ou  hollywoodiens, ou alors en France mais dans des municipalités hyper bourgeoises complètement coupées  du petit peuple et de ses misères.

Les voilà donc une fois de plus ces artistes qui traitent les gens qui disent "stop à l'immigration massive" de "fascistes" mais qui vivent eux-mêmes dans des quartiers huppés, hyper protégés, dans lesquels la présence immigrée est pourchassée et rejetée. 

Je terminerai en disant que ce faux-pas de Pedro Almodóvar ne m'empêchera pas de continuer de voir ses films et de considérer que c'est un grand cinéaste qui a beaucoup apporté à la culture espagnole et à son rayonnement dans le monde.

Disons que sur ce coup-là il a vraiment tendu le bâton pour se faire battre et qu'il mérite une petite leçon de modestie.

Et puis j'ai parlé aujourd'hui d'Almodóvar surtout parce que, malheureusement, il est loin d'être le seul à tomber dans le genre de travers que je dénonce. 

Cette supériorité morale de la gauche bobo...pffff !!!! Ras le bol !

PS: J'ai dit que le public de la salle était amnésique mais ce n'est pas le cas des médias espagnols qui ont saisi la balle au bond et qui ont rappelé à Almodóvar ses propres "errements" du passé. Encore une fois c'est la presse de droite et d'extrême-droite qui a épinglé le réalisateur...La presse de gauche, quant à elle, a ses "pudeurs" et a préféré faire la sourde oreille, ce que l'électeur de gauche que je suis trouve assez lamentable...

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31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 07:59

Bonjours les amis,

avant de lâcher ma colère sur les événements que je vais décrire  et afin d'éviter des malentendus inutiles je vais d'abord exprimer ma totale solidarité avec les revendications paysannes qui secouent la France et une bonne partie de l'Europe. C'est une bataille importante qui se livre et qui concerne notre avenir à tous. Donc, je soutiens ceux qui luttent pour que l'agriculture puisse survivre dans des conditions qui assurent la dignité de ceux qui travaillent dans ce secteur.

Nonobstant, les images durant ces derniers jours de saccages de camions étrangers par des commandos agricoles me paraît être une stratégie absolument désastreuse et affligeante.

Commençons par regarder les images de BFMTV sur le lien ci-dessous.

Chers amis gaulois,

je vous laisse imaginer l'effet désastreux qu'ont ces images de saccages de camions étrangers dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne où je vis... Sur la vidéo de BFMTV la représentante agricole du "commando exterminateur" dit que les agriculteurs italiens, espagnols,etc.. ne respecteraient pas ni la qualité ni le cahier des charges de l'union européenne !!??...C'est une sinistre plaisanterie !

Cette représentante, pour justifier le comportement inadmissible de ses acolytes, se donne bonne conscience en disant que les marchandises pillées sont redistribuées aux restos du coeur...C'est du populisme de bas étage, de la démagogie complètement infantile et irresponsable. Elle ne pense pas aux conséquences très néfastes que ces destructions causent aux bonnes relations entre nations amies, ni à l'image très négative (euphémisme) qu'elles donnent de son pays.

Dans les pays du sud de l'Europe ces comportements destructeurs sont interprétés comme du chauvinisme, du protectionnisme et de la xénophobie à l'état pur...c'est pas malin-malin...

A tous les étrangers qui se font une image du français comme quelqu'un d'arrogant, méprisant et donneur de leçons, ces agriculteurs viennent apporter de l'eau à leur moulin.

Ne vous étonnez pas si durant les prochaines vacances en tant que français vous ne serez pas forcément reçus à bras ouverts car ces images-là, je le répète, marquent les esprits plus que vous ne le croyez et alimentent de manière imbécile ET COMPLÈTEMENT INUTILE des animosités entre nationalités.

Vous ne pouvez pas dire aux espagnols "J'accepte vos oranges mais gardez vos pommes" car ce n'est pas comme ça que ça marche les échanges économiques. Surtout quand ces espagnols sont, par ailleurs, inondés par vos aliments, vos produits, vos chaînes de magazins et de distribution, Carrefour, Decathlon, Leroy Merlin, etc...

La France exporte bien plus dans les pays du sud qu'elle n'importe alors, demain, si certains de ses groupes socio-professionnels provoquent une campagne de boycott contre ses produits elle n'en sortira pas gagnante.

Je continue cette sinistre actualité avec le vidage de camions de vins espagnols sur l'autoroute A9.

Là, on revient à l'âge des cavernes.

C'est vraiment désespérant...et tellement crétin !

Vous pourrez lire les faits sur le lien ci-dessous.

Petit retour dans le passé. Je suis arrivé en Espagne pour m'y installer à la fin des années 80 et le ressentiment anti-français était encore palpable à l'époque.

Des adolescents m'avaient dit une fois:

" Les français sont méchants...ils brûlent nos camions...."

Et je leur avais répondu: " Ne mélangez pas tout. Ce n'était pas les français...mais certains français...".

Une de mes relations de travail me racontait avoir été témoin direct de la complaisance de la gendarmerie nationale française qui était restée les bras croisés devant les exactions des commandos agricoles dévalisant un camion espagnol.

J'ai connu à l'époque une personne qui avait appris à reconnaître les codes des supermarchés pour ne pas acheter les produits français. Dans ces années-là il y avait même eu une campagne de boycott des produits français relayée par certains mouvements agricoles espagnols.

Alors, me retrouver en 2024 avec des images de commandos qui saccagent les camions espagnols, ça m'a fait l'impression d'un retour à l'âge des cavernes.
Pour tout vous dire, ça m'a fait gerber....
😡😡🤮

PS: Le pire pour moi c'est aussi de voir sur les réseaux sociaux des gens que je connais applaudir et aller mettre des LIKE sur ces actions commandos...pffffff !!!

Cette très mauvaise idée d'aller saccager les camions italiens ou espagnols...
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2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 10:25

Bonjour les amis,

Cette semaine Henry Kissinger, le maître quasi incontesté de la diplomatie américaine durant la deuxième moitié du XX ème siècle, est décédé.

Brillant génie pour les uns, penseur maquiavélique pour d'autres, ce personnage est incontournable pour comprendre l'époque durant laquelle l'Amérique était le gendarme du monde et se considérait garante d'un certain ordre international décrié par toutes les gauches de la planète et par des intellos comme Noam Chomsky.

Pour le communiste que j'étais dans ces années-là Kissinger représentait un ennemi idéologique parfaitement défini. Le monde à l'époque était simple pour moi. Il fallait lutter contre l'impérialisme américain dont l'un des mille et un péchés fut de mettre fin à la démocratie chilienne de Salvador Allende en 1973 en soutenant certains mouvements de grève dans le pays et en le soumettant aussi à un embargo économique.

Kissinger, une fois retiré de la vie politique, reconnut que l'opération de destabilisation américaine en vue d'aider la junte militaire du dictateur Augusto Pinochet avait coûté l'équivalent du prix d'un JUMBO jet.

Il nous avait finalement expliqué avec un certain cynisme ce que valait une démocratie et combien ça coûtait d'y mettre fin. Pas cher payé !

Par ailleurs, le rôle direct de Kissinger dans le putsch militaire chilien ne l'empêchera aucunement de recevoir le prix Nobel de la Paix en 1973.

Notre poète des Flandres Julos Beaucarne avait composé UNE LETTRE À KISSINGER en hommage à Victor Jara, chanteur compositeur torturé et assassiné dans les stades de la honte au Chili.

Aujourd'hui en apprenant la mort de Kissinger c'est surtout un sentiment de mélancolie qui m'étreint.

Les espoirs que je nourrissais durant son époque n'existent plus. Le Monde est devenu plus compliqué: globalisation, mondialisation, chocs de civilisation avec l'émergence politique d'un islam radical agressif, réchauffement climatique, problèmes de transition énergétique, contaminations, surpopulation...

Ouais, le monde était pour moi plus simple à l'époque de Kissinger et me permettait d'être bien plus optimiste que je ne le suis aujourd'hui...

Alors, en mémoire de ces années-là, je me repasse MANIFIESTO cette chanson de Victor Jara, écoutée plus de mille fois à l'époque. C'était son manifeste...Yo no canto por cantar...Moi, je ne chante pas seulement pour chanter...

Kissinger est mort mais on ne t'oublie pas Victor...

Voici les paroles originales suivies d'une traduction en français.

Yo no canto por cantar ni por tener buena voz, canto porque la guitarra tiene sentido y razón.
Tiene corazón de tierra y alas de palomita, es como el agua bendita santigua glorias y penas.
Aquí se encajó mi canto como dijera Violeta guitarra trabajadora con olor a primavera.
Que no es guitarra de ricos ni cosa que se parezca mi canto es de los andamios para alcanzar las estrellas, que el canto tiene sentido cuando palpita en las venas del que morirá cantando las verdades verdaderas, no las lisonjas fugaces ni las famas extranjeras sino el canto de una lonja hasta el fondo de la tierra.
Ahí donde llega todo y donde todo comienza canto que ha sido valiente siempre será canción nueva.
Je ne chante pas pour chanter
Ou parce que j'ai une belle voix,
Je chante parce que la guitare
A raison et fait sens.
 
Elle a un cœur de terre
Et des ailes de colombe,
Elle est comme l'eau bénite,
Elle signe les gloires et les peines.
 
Ici s'est mis mon chant,
Comme dirait Violeta,
Guitare travailleuse
Qui sent le printemps.
 
Ce n'est pas une guitare de riches
Et elle ne paye pas de mine.
Mon chant vient des échafaudages
Pour atteindre les étoiles.
 
Car le chant fait sens
Lorsqu'il palpite dans les veines...
De celui qui mourra en chantant,
... Sortent les vraies vérités.
 
Non pas les flatteries fugaces
Ni les célébrités étrangères
Mais le chant d'un marché
Jusqu'au fond de la terre.
 
Là où tout arrive
Et où tout commence,
Je chante ce qui a été courageux,
Il y aura toujours une nouvelle chanson,
Il y aura toujours une nouvelle chanson,
Il y aura toujours une nouvelle chanson...

 

KISSINGER ou le prix d'une démocratie...
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29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 12:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je vais commencer par une bonne blague qui circule sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'un détournement d'images du film JURASSIC PARK.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Cette blague m'a aussitôt fait penser à un cadre supérieur blanc qui m'avait expliqué il y a quelques mois de cela que sa boîte l'avait obligé à suivre un cours de formation, entre autres, pour qu'il comprenne bien et qu'il assume qu'il est un privilégié, un privilégié blanc bien évidemment...Bon, son entreprise internationale ne l'a pas encore obligé à s'autoflageller...🤣🤦‍♂️🤦‍♂️🤦‍♂️

Mais il se trouve que ce cadre est le prototype parfait de ce qu'on appelle l'idéal méritocratique, ce qui était (il y a peu de temps encore) notre modèle de réussite sociale.

Son origine sociale est très modeste et sa situation professionnelle enviable n'a pas été héritée mais obtenue par ses efforts et par son talent...Mais maintenant même les personnes intelligentes et méritantes vont devoir s'excuser...

Ce cadre m'avait dit que ce qui le frappait le plus c'est le fait qu'il n'y avait pas moyen de remettre en cause l'esprit ou l'idée de ces formations wokistes, sans se faire mettre à l'index, risquer d'être victime d'ostracisme professionnel et se faire taxer de racisme ou de sexisme. Du coup s'installe une vraie censure (ou plutôt de l'autocensure) dans laquelle les gens qui ne sont pas d'accord se gardent bien d'exprimer leurs objections légitimes quand, par exemple, certaines promotions internes ne se font pas au mérite mais sur des critères d'appartenance de genre (féminin) ou ethniques.

C'est ce qu'on appelle l'inquisition wokiste.

Je suis en train de lire sur ce phénomène un livre très bien documenté d'Anne de Guigné intitulé LE CAPITALISME WOKE ou quand l'entreprise dit le bien et le mal.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Voici la présentation de l'éditeur.

Résumé :
Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.
La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l’expression « mesdames et messieurs » afin de « choisir un discours qui s’adresse à tous ses passagers ». La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l’été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l’escarpin Free Walkie (995 euros) qui « exprime cette saison l’empathie et la solidarité ».
Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des « messages », l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique.

J'en viens maintenant au thème de mon billet, au paradoxe.

L'idéologie WOKE est née de la gauche américaine, une gauche universitaire qui se veut anti-capitaliste ou anti-libérale mais qui, en même temps, sait parfaitement que ses idées n'ont pas la moindre chance de prospérer et d'aboutir à une vraie alternative politique pour le pays.

Et comme dit Michel Onfray, cette gauche qui n'a aucun moyen de remettre en cause le système libéral et mondialisé dans lequel nous vivons change de fusil d'épaule et s'attaque à ce qu'elle considère être des micro-fascismes: inégalités des femmes, des membres de la communauté LGTB, des transgenres, des noirs, des asiatiques, des latinos, etc...etc... cette liste n'en finit pas.

Cette gauche politiquement parfaitement muselée s'est trouvée une nouvelle raison d'exister: la lutte pour les minorités, souvent au mépris des principes égalitaristes hérités de la déclaration des droits de l'homme.

Il se trouve que, contre toute attente, cette gauche universitaire complètement coupée des réalités, s'est trouvée une alliée de poids avec les grandes multinationales, notamment nord-américaines mais pas seulement (les nôtres, européennes, suivent le mouvement).

Cette lutte pour les minorités représente un marché d'image très lucratif pour ces entreprises. C'est le comble ! Pour reprendre à l'envers la formule de Lénine: " Les capitalistes vendront à cette gauche la corde pour les pendre! ".

Par ailleurs cette intrusion du monde des affaires dans la politique se fait sans aucun contrôle, sans l'aval des urnes, et met en danger le concept même de démocratie et de liberté.

Je reviens à l'exemple de mon cadre qui n'a pas intérêt à s'opposer à la ligne wokiste de son entreprise. C'est quand il ira voter qu'il retrouvera sa liberté. Et là, j'en viens, par exemple, aux résultats électoraux des Pays Bas qui ont vu le triomphe de l'extrême-droite. Les citoyens la "bouclent" au sein de l'entreprise mais pas dans le secret de l'isoloir. Force est de constater qu'on assiste à l'émergence d'une société de plus en plus schizophrène à cause des atteintes aux libertés wokistes.

Voici un court extrait du livre d' Anne de Guigné dans lequel elle parle de mise au pilori et de délation des entreprises qui ne prennent pas position politiquement. 

...En avril 2021, des centaines de grandes entreprises du pays ont encore pris position, en faisant l’acquisition d’une double page de publicité dans le New York Times , contre la loi d’intégrité électorale 2021 promulguée fin mars par le gouverneur républicain Brian Kemp de l’État de Géorgie. Officiellement, la réforme visait à lutter contre la fraude électorale, mais ses détracteurs l’accusaient de restreindre le vote des Afro-Américains. Les groupes ont subi une pression intense avant de s’engager contre le texte : sur les réseaux sociaux, des activistes ont menacé Coca-Cola ou Delta, dont les sièges sont domiciliés dans la capitale de la Géorgie, Atlanta, de boycott s’ils ne s’exprimaient pas clairement sur la loi électorale. Dans un article pratiquant le Name and Shame  – en français, la mise au pilori –, le New York Times a noté avec soin le nom, et les justifications, des rares entreprises à ne pas avoir signé l’appel . L’affaire a même valu son poste à Bradley Gayton, directeur juridique de Coca-Cola, en place depuis moins d’un an. Ce dernier ne s’était pas opposé assez rapidement et fermement à la loi. Il avait pourtant gagné ses galons de champion de la diversité pour avoir exigé sous peine de diminution des honoraires que les cabinets d’avocats travaillant pour Coca-Cola confient au moins une partie des dossiers du groupe à des juristes noirs. Outre-Atlantique, ce projet de loi a fait couler beaucoup d’encre ;....

Est-ce la vocation des entreprises privées de faire directement irruption dans le domaine législatif au mépris de la séparation des pouvoirs executif, législatif et judiciaire?

Au nom de qui et de quoi parlent les présidents de grands groupes? Ont-ils réalisé des élections démocratiques internes au sein de leur entreprise? Bien évidemment que non...

Toujours, dans la même lignée, il ne vous aura pas échappé que Elon Musk est intervenu directement dans le conflit russo-ukrainien en limitant aux ukrainiens l'accès à ses satellites. Le patron d'un grand groupe privé peut se permettre d'interférer avec la politique du ministre de la défense de son pays. Plutôt inquiétant, non? Elon Musk vient d'être reçu en Israël avec les honneurs d'un chef d' Etat. Or, personnne n'a voté pour lui...il ne représente que lui-même et ses intérêts. On est complètement immergés dans la satire prémonitoire du film DON'T LOOK UP.

J'ai commencé mon article avec une blague et je le terminerai avec une autre.

Rien de tel qu'un bon BIG MAC et un Coca-cola après une dure journée de lutte et de rébellion contre le capitalisme...😃

Le paradoxe du capitalisme woke...
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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 11:12

Javier Milei gagne les élections argentines haut la main. Son extrême libéralisme économique l’a même amené à soutenir l’achat et la vente d’organes humains...Tout est dit ! Permettez-moi une métaphore à deux balles mais les pauvres qui ont voté Milei c'est un peu comme si les fourmis avaient voté pour l'insecticide...

Voici un résumé du programme de Milei sur le lien ci-dessous.

Evidemment, en politique il n'y a aucun mystère ni aucune fatalité. Tout est explicable, y compris l'élection de ce Milei qui a fait une campagne électorale très populiste, à la fois simpliste et souvent vulgaire.

Il se situe bien dans la succession de personnages comme Trump et Bolsonarro.

L'avenir nous dira vite si le destin politique de Milei suivra le même chemin que les ex-présidents susnommés.

J'espère tout simplement que pour l'Argentine cette prochaine législature ne sera pas une triste série de 4 années de perdues...à suivre donc...

 

 

Quand les fourmis votent pour l'insecticide...

PS: Suite à cette élection un ami argentin m'a envoyé ce tango-ci, intitulé CAMBALACHE, avec un texte plein d'amertume et de résignation.

Voici une traduction très très approximative.

Que le monde était et sera un désastre, je le sais déjà, en 506 et en 2000 également ; qu'il y a toujours eu des personnes machiavéliques et des arnaqueurs, des joyeux et des amers. Mais que le XXème siècle soit une démonstration d'un mal insolent, il n'y a plus personne qui le nie, nous vivons vautrés dans une meringue et dans la même boue nous nous pelotons tous.

Aujourd’hui, il s’avère que c’est la même chose d’avoir raison que d’être un traître, un ignorant, un sage, un stupide, un généreux, un escroc. Tout est pareil, rien n'est mieux, un âne c'est pareil qu'un grand professeur ! Il n'y a pas d'ajournements ni d'échelles, les gens immoraux nous ont rendus égaux... Si l'un vit dans l'imposture et qu'un autre vole dans son ambition, peu importe qu'il soit prêtre, matelassier, roi de trèfle,
effronté ou passager clandestin.
Mais quel manque de respect, quelle atteinte à la raison !

N'importe qui est seigneur, n'importe qui est voleur ! Mélangez avec Stavisky van Don Bosco et Mignon, Don Chicho et Napoléon, Carnera et San Martín. Tout comme dans la vitrine irrespectueuse la vie a été mélangée et blessée par une épée, vous voyez la Bible pleurer contre un radiateur.

Le XXe siècle est agité, problématique et fiévreux,Ne réfléchissez plus, asseyez-vous, car personne ne se soucie de savoir si vous êtes né honorable ! Celui qui travaille nuit et jour comme un bœuf est le même que celui qui vit des autres, celui qui tue ou celui qui guérit.
ou est en dehors de la loi.

Et voici la fiche wikipedia pour en savoir plus sur cette chanson.

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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 06:58

Bonjour les amis,

Tout comme vous je suis avec stupéfaction les suites et conséquences  de la rébellion de Prigojine.

Première constatation: la Russie offre une image pitoyable, consternante...Le pouvoir installé par Poutine, ce monstre, se dévore de l'intérieur, contre toute attente, mais dans une parfaite logique.

Pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien le Kremlin ne peut accuser l'occident d'être la cause de tous ses maux. Celui qui a trahi est l'enfant gâté du régime qui a engrangé des milliards de roubles. Poutine le reconnaît publiquement et sape par la même occasion sa crédibilité, étant donné que ses déclarations contredisent toutes ses dénégations antérieures. Incroyable...littéralement incroyable...

On a pu se rendre compte que les Wagner (à peu près 8000 hommes) étaient capables de défier le régime et on a assisté à des scènes surréalistes de pelleteuses coupant les routes d'accès à Moscou pour stopper les rebelles. Des moyens de défense pathétiques qui ressemblent à ceux d'un petit pays du tiers-monde.

On a vu Loukashenko dire qu'il a négocié la survie de Prigojine avec Poutine dans des termes qui font penser au film de la mafia LES AFFRANCHIS de Martin Scorcese.

Selon les propres déclarations du président biélorusse il lui aurait dit: " On peut le buter mais ne le faites pas..."

 

On comprend Loukashenko qui sauve la peau du chef des Wagner qui l'avait aidé à truquer ses dernières élections...un prêté, pour un rendu...entre mafieux...

Le pacte destiné à offrir une porte de sortie aux Wagner paraît complètement délirant. La Biélorussie est prête à accueillir 8000 soudards et Loukashenko y voit une opportunité pour son pays. On croit rêver, enfin, un rêve qui est plutôt de l'ordre du cauchemar...comme si le peuple biélorusse avait besoin de ça...Ils ont accepté les armes atomiques de Poutine, et maintenant ils accueillent des mercenaires rebelles incontrôlables. 

Un monde de dingues, de véritables dingos...y'a pas d'autre mot !

Dans cet univers de dingos on apprend que le ministre de la défense Shoïgu possède lui-aussi une milice privée, un autre groupe de mercenaires...

Voila ce qu'a créé le système poutinien. Un monstre, un hydre à plusieurs têtes...avec chacune de ces têtes qui pourrait, à n'importe quel moment, prendre des initiatives désastreuses. Dieu seul sait ce que l'avenir nous réserve. Tous les experts sont devenus extrêmement perplexes et prudents. Quant aux spécialistes de l'ex-URSS, leur expérience leur est devenue complètement inutile. Tout est devenu hors-norme dans cet univers sans foi ni loi où tout ne tient qu'à la crédibilité du grand chef.

Revenons à Prigojine.

Que doivent penser maintenant les chefs des pays africains qui ont pacté avec les Wagner? Ils se retrouvent complètement en porte-à-faux. Le plan proposé par Loukashenko crée autant de problèmes qu'il en résout.

Que doit penser Xi Jinping de son allié Poutine dont le pouvoir semble bien vacillant?...défié par un taré sanguinaire?

Et puis il me manque une pièce dans ce puzzle.

Tout semble indiquer que Prigojine possède des moyens de chantage, qu'il est à même de faire des révélations et qu'il a préparé toute une série de documents prêts à être divulgués si, par malheur, un missile téléguidé lui éclatait dans la tronche...

Si Poutine avait été fidèle à lui-même la crise des Wagner aurait été résolue à sa manière...violente et expéditive...Or, Poutine temporise, gagne du temps...c'est un aveu de grande faiblesse.

A suivre donc...tout est possible...en pure logique mafieuse la vie de Prigojine ne vaut plus un kopeck.

En attendant Prigojine a réussi à faire passer un discours dans la population russe, un discours qui contredit complètement les motifs invoqués par le Kremlin pour envahir l'Ukraine.

Prigojine a ouvert la voie à ce que d'autres candidats osent s'opposer au discours grotesque officiel auquel plus personne ne croit. Prigojine n'a rien résolu mais il a ouvert la voie vers le langage de la vérité, un langage brutal, obscène et vulgaire mais auquel les russes croient davantage que les justifications hypocrites officielles qui tentent de sauver les apparences.

PS: dans cet univers absurde et dictatorial qu'est devenu la Russie le citoyen lambda apprend qu'il peut aller 20 ans en prison pour brandir une pancarte mais que le pouvoir peut amnistier des mercenaires armés marchant sur Moscou...quand je vous parlais d'un monde de dingos, le mot est faible...

Dans tout ce tumulte il est frappant de voir à quel point le peuple est le grand protagoniste absent, inexistant...le régime de terreur est efficace. Les citoyens assistent de manière muette et passive, comme si ils étaient pris en otage, à des règlements de compte entre chefs de clans.

PS nº 2: On a appris que les services américains étaient au courant de l'initiative de Prigojine, et que les services secrets français aussi....donc les russes étaient forcément au courant, et malgré tout, ils ont été complètement incapables d'étouffer dans l'oeuf le défi militaire de Prigojine. Ça en dit long sur l'état de délitement du pouvoir russe qui ressemble à un grand colosse aux pieds d'argile, un colosse en trompe-l'oeil. L'invasion de l'Ukraine est la plus grande catastrophe que Poutine ait jamais organisée. Il y a fait étalage de toutes ses faiblesses. Ça a commencé par les faiblesses de son armée et maintenant ça continue avec la faiblesse de son pouvoir clanique et kagébiste qui ne tient plus qu'à quelques fils.

Démonstration est faite que la Russie est devenu un pays qui "ne tourne pas rond" où il peut se produire du "grand n'importe quoi", ce qui est inquiétant si on songe que c'est la 2 ème puissance nucléaire au monde.

Plus que jamais règne cette sensation que l'Ukraine sera le tombeau de Poutine et du poutinisme.

Tiempo al tiempo, disent les espagnols.

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 11:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'aimerais partager avec vous une interview d'Eve Vaguerlant qui vient de publier un livre intitulé "Un professeur ne devrait pas dire ça".

C'est une entrevue assez édifiante sur son quotidien d'enseignante qui est semblable à celui de milliers d'autres de ses collègues. Ça dure 28 minutes et le meilleur est sur la fin.

 

 

40 ans qu'on délaisse ce qui marchait plutôt bien au nom d'un progressisme idéologique dogmatique complètement coupé de la réalité. Les résultats de l'école sont affligeants (ça ne fait même plus débat maintenant car c'est mesuré, quantifié)...Peu importe ! Toute la faute serait due au " manque de moyens", un manque de moyens qui a bon dos...Pas d'autocritique chez les néo-pédagogues comme Philippe Meirieu qui ont mené l'Education nationale droit dans le mur...Les nouveaux profs continuent d'être formatés pour gérer un système qui produit de l'échec. Pas de remise en cause profonde de la part des syndicats. La gauche s'enferme dans un blocage idéologique...Et c'est bien là le problème.

Cette école est l'école de l'égalité mal comprise par les idéologues de gauche. L'égalité, cette devise républicaine, est un point de départ et non pas un point d'arrivée. Tout le monde doit avoir accès aux mêmes savoirs sachant que tout un chacun en profitera différemment.

Si tout le monde arrive au même point final et que le baccalauréat par exemple se convertit en une forme de droit non-écrit mais bien réel on aboutit à l'instauration médiocratie (ou idiocratie) au lieu d'une méritocratie.

Mais la morale qui s'est imposée dans les centres de formation  des enseignants empêche que de telles idées puissent être ni même exprimées. Les profs s'autocensurent car si ceux qui pensent comme Vaguerlant le disaient ouvertement ils se feraient immédiatement taxer d'être des traîtres à la cause ou des incompétents.

Leur hiérarchie très culpabilisatrice leur dirait que c'est de leur faute (même s'ils sont des milliers à être dans le même cas et à se débrouiller comme ils peuvent). Vaguerlant explique très bien comment la hiérarchie sape l'autorité des profs en ramenant, par exemple, en classe un élève préalablement expulsé.

L'élève perturbateur est dans son "droit", un droit qui ne lui échappe pas et dont il sait faire usage au détriment des élèves venus en classe pour étudier.

J'ai souvent l'habitude de fustiger dans mes billets l'idéologie wokiste qui agit comme une inquisition qui interdit toute remise en cause de sa doctrine et toute liberté d'expression.

Ce que nous dit Vaguerlant c'est que malheureusement il en va de même au sein de l'Education Nationale où certains dogmes neópédagogistes plus que discutables ne peuvent être remis en cause.

Elle pointe du doigt les syndicats qui n'ont jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout de leurs critiques et qui résument tout à de simples moyens économiques.

Tout est dit.

L'école a été victime de trahison, de lâcheté et de complicités coupables...et rien ne semble pouvoir changer la donne. C'est l'Omertá !

 

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