Bonjour les amis,
Bien qu'étant passionné de politique ça fait plusieurs mois que je ne regarde plus les débats parlementaires en Espagne car je suis un peu saturé et exténué par les sempiternelles tensions provoquées par les échanges verbeaux très agressifs entre la droite et la gauche.
Le fait que Carles Puigdemont en exil en Belgique puisse bénéficier d'une amnistie du gouvernement socialiste qui lui permette de participer aux prochaines élections régionales catalanes a empoisonné l'atmosphère depuis de longs mois entre le pouvoir et l'opposition.
Ajoutez-y un scandale avec le compagnon sentimental de la maire de Madrid Isabel Diaz Ayuso en pleine tourmente à cause d'une affaire de fraude fiscale. Les partis de gauche réclament la démission de cette maire de droite, chef de file du Parti Populaire.
Par ailleurs, durant ces dernières semaines, le parti socialiste a obligé José Luis Abalos (député socialiste et et ex-ministre) à démissionner pour une autre affaire de corruption dans laquelle sa responsabilité est engagée, l'affaire KOLDO.
Dans ce contexte déjà très lourd et un peu délétère s'est produit un événement politique plutôt insolite qui n'a rien à voir avec mon préambule.
Je vous laisse prendre connaissance sur le lien ci-dessous de la dernière déclaration de Pedro Sánchez.
Les menaces de démission de Pedro Sánchez relancent le débat sur la polarisation politique
L'Espagne reste sur le qui-vive en attendant de savoir si Pedro Sánchez restera à la tête du gouvernement ou s'il décidera de se retirer suite aux accusations contre sa femme. Le Premier minist...
Donc vous avez bien compris. Le chef du gouvernement qui se sent victime d'une chasse à l'homme à travers des accusations portées contre son épouse Begoña a annoncé qu'il se donne 5 pours, jusque lundi prochain, pour savoir s'il va démissionner ou pas.
Et là, franchement, je n'y crois pas une seule seconde, et ce pour une raison qui me paraît simple. Si un gouvernant est sincèrement habité d'un tel doute il n'en fait pas part publiquement car agir de cette manière c'est en soi une façon de provoquer toute une série de gros remous politiques qui ne seront certainement pas propices à ce supposé temps de réflexion que demande Sánchez.
Ce temps mort réclamé par le chef de l'éxécutif ressemble aux yeux de beaucoup d'espagnols à une espèce de bluff adressé à toute la citoyenneté, un bluff du genre: " Sans moi, c'est le chaos et le pays entre dans une nouvelle grave crise politique."
Donc l'annonce de Pedro Sánchez me paraît être plus une manipulation politicienne qu'autre chose.
Pedro Sánchez prend la population espagnole à témoin du lynchage dont il se sent victime et joue avec la possibilité de démissionner.
Ça, c'est du jamais vu ! Et ça ne me réconcilie pas avec la politique espagnole car j'ai l'impression qu'on essaie de me faire participer à une sinistre farce qu'on voudrait me faire passer pour un psycho-drame.
Carles Puigdemont (qui, par ailleurs, m'est assez insupportable) a eu, pour une fois, une réaction à la fois critique et sensée. Il a dit, je cite : "Hay que salir llorado de casa", à savoir que Sánchez devrait se présenter devant ses concitoyens en ayant "préalablement pleuré à la maison" et pas devant tout le monde car ça l'affaiblit. Il incite Sánchez à restaurer la confiance dont il a besoin en soumettant sa continuité au pouvoir à une motion de censure au parlement.
Enfin j'ai du mal à comprendre comment on en est arrivé à une telle situation sachant que l'affaire de l'épouse de Sánchez va être traitée par la justice qui est la seule instance à-même de la laver de tout soupçon. Donc si Sánchez est convaincu de l'innocence de son épouse Begoña il lui suffit d'exiger de l'opposition qu'elle soit patiente et démocratique et qu'elle attende que la justice ait rendu son verdict.
Tout, dans cette affaire, me paraît donc extrêmement malsain. Les agitations de la droite mais aussi la réaction quelque peu disproportionnée de Sánchez qui, soi-dit en passant, est un "killer" politique expérimenté qui en a vu d'autres.
Attendons lundi prochain pour connaître la décision de Pedro Sánchez.
Et nous saurons très vite si mon intuition est erronée...ou pas.
A droite Begoña Gómez: notez qu'en Espagne les femmes gardent leur nom et ne prennent pas celui de leur mari
PS : Par ailleurs, je reste bien évidemment en faveur d'une continuité de Pedro Sánchez qui me paraît la moins pire de toutes les options.
PS nº 2 . Vous avez bien compris que je ne crois pas une seule seconde à une démission de Sánchez mais j'en profite pour partager avec vous un aphorisme assez rigolo de George Bernard Shaw. C'est de l'humour populiste un peu facile, certe, et qui renvoit de manière injuste tout le monde dos-à-dos...mais avouez que parfois cet aphorisme est pertinent...😁
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