Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 10:10

Bonjour les amis,

Je suis plongé dans la lecture d'un ouvrage absolument passionnant  intitulé LE SIÈCLE DU POPULISME, écrit par Pierre Rosanvallon professeur au collège de France.

Le siècle du populisme...

Il y a une très belle présentation de ce livre que je vous invite à lire sur le lien ci-dessous.

 

Le mérite de ce livre est de nous offrir d'abord une vision historique très complète qui va de la naissance du populisme (qui se décline de différentes manières sur les 5 continents) jusqu'à son essor au XXI ème siècle.

Il nous apprend à bien reconnaître le populisme à travers des indices clairs et bien précis qui ne trompent pas sur sa nature.

Tous les populismes se réclament du peuple. Mais bien évidemment la question qui se pose vite est la propre définition de ce peuple. Rosanvallon en explique bien tous les sens, le peuple pris comme corps civique constitué (celui de la déclaration de la constitution américaine: WE THE PEOPLE), ou peuple entendu comme entité ou catégorie sociale (celui qui prend d'assaut la Bastille).

Pierre Rosanvallon ne présente pas son ouvrage comme un brûlot anti-populiste mais nous invite à mieux  comprendre le phénomène populiste: de quoi il témoigne et de quels besoins non satisfaits il est l'expression.

Malgré tout, et bien qu'il s'en défende, son étude critique à la fin de l'ouvrage confirme  tout le mal que je pense personnellement des populismes, qu'ils soient de droite ou de gauche.

En fait son livre m'aide à mieux approfondir ma réflexion sur ce sujet, en l'élargissant et en me fournissant aussi plus d'arguments que ceux dont je disposais jusque maintenant.

Pour être précis le livre formule aussi des objections personnelles que j'avais parfois du mal à exprimer, notamment à l'époque de l'émergence du mouvement italien CINQUE ESTELLE ( 5 étoiles), un mouvement populiste qui me paraissait très dangereux avec ses idées de démocratie directe via internet (surtout quand on connaît mieux aujourd'hui les méfaits pervers des réseaux sociaux et des fake news).

En conclusion, c'est un livre riche, pas toujours facile à lire, un livre devenu NÉCESSAIRE aujourd'hui qui me permet de mieux penser le populisme de manière plus documentée et plus rigoureuse.

Le siècle du populisme...

PS: J'ai eu la bonne surprise de découvrir que ce livre est également traduit en espagnol. Donc j'en fais la promotion également dans tout mon entourage direct et sur les réseaux sociaux.

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 14:16

Bonjour les amis,

Je suis, comme pas mal d'entre vous, pris de vertige par les enjeux de la prochaine élection américaine.

TRUMP RELOADED !

TRUMP RELOADED !

La possible (voire probable) victoire de Trump ne laisse pas de me plonger dans d'innombrables réflexions quant à leurs conséquences au niveau mondial et quant au désordre international qui pourrait en résulter.

Où est le danger ? A quel niveau se situe le danger ? N'éxagère-t-on pas le risque ?

J'ai sélectionné 2 articles de réflexions sur ce sujet que je trouve très pertinents et instructifs.

Comme mon niveau d'anglais est plutôt moyen j'ai fait appel au traducteur google qui est bien pratique dans ces cas-là.

Dans ce second article l'auteur, Roger Berkowitz, fait référence à l'article d'Adam Gopnik mis en lien ci-dessus.

Berkowicz considère que Trump serait dans une sorte de déni de réalité et tenterait de détruire celle-ci mais qu'il n'est pas capable (contrairement aux vrais fascistes) d'ériger un système capable de mettre en péril la démocratie américaine. Par contre on peut compter sur lui pour accroître désordres et chaos...Encore plus de désordre dans un monde plein de désordres.

Pour ma part j'ai l'impression que Trump a la capacité de pervertir durablement la démocratie américaine. Je crois même qu'il y est déjà partiellement parvenu.

Je terminerai avec une vidéo dans laquelle Bertrand Badie explique dans les 10 premières minutes que Trump n'a pas de vrai programme de politique étrangère contrairement à ce qu'il tente de nous faire croire. Trump s'inspire de principes souverainistes mais n'a pas de vraie doctrine programmée, et donc, il est à la fois imprévisible, erratique, incohérent avec lui-même, et capable des pires bévues.

https://www.youtube.com/watch?v=7m786EssSPc

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2024 7 06 /10 /octobre /2024 06:06

Bonjour les amis,

Je reviens avec un peu de retard sur la polémique engendrée par les élections présidentielles au Venezuela.

Le CNE (Conseil national électoral) du Vénézuela a annoncé que Nicolás Maduro a remporté les élections avec 51,2 % et 5 150 092 voix. Le candidat de l'opposition, Edmundo González, a obtenu 44,2 % avec 4.445.978 voix, les autres ont obtenu 4,6 % avec 462.704 voix. Le nombre total de votes annoncés est de 10 058 774.

De l'amateurisme mathématique de la fraude électorale au Vénézuela...

Mais voici le problème, les pourcentages non arrondis montrent que :

- Maduro a obtenu 51,199997% du total des voix (presque exactement 52,2%) ,

- Edmundo Gonzáles a obtenu 44,199998% du total des voix (presque exactement 44,2%)

- D'autres ont obtenu 4,600003% du total des voix (presque exactement 4,6%)

Ainsi, les pourcentages non arrondis et les pourcentages arrondis de candidats sont presque exactement les mêmes. La probabilité que cela se produise lors d’une élection réelle est selon les mathématiciens de 0,000001 % (presque 1 sur 100 000 000), ce qui est proche de zéro.

OUI, LA PROBABILITE QUE DE TELLES COINCIDENCES SE PRODUISENT EST DE UN SUR CENT MILLIONS.

Pour vous donner une idée de l'invraisemblance de ce résultat la probablilité que vous gagniez un premier prix du loto avec une grille simple est de 1 sur 13 millions.

A noter qu'il y a 3 candidats et que cette énorme coincidence se reproduit avec les 2 autres également.

Donc la fraude est pratiquement certaine, à moins que Maduro ait touché le super-super-super BINGO du siècle pour ne pas dire du millénaire !

Ces résultats montrent que le CNE a fabriqué de manière amateure des chiffres de vote basés sur des pourcentages arrondis prédéterminés sans tenir compte du fait que la probabilité que les pourcentages non arrondis soient identiques aux pourcentages arrondis est proche de zéro.

Par exemple lors des élections présidentielles américaines de 2020, lorsque les pourcentages sont arrondis; Joe Biden a obtenu 51,3 % (81 283 501 voix sur un total de 158 429 631) tandis que Donald Trump a obtenu 46,8 % (74 223 975 voix sur un total de 158 429 631). Mais les pourcentages exacts non arrondis sont les suivants : Joe Biden a obtenu 51, 305 744 % tandis que Donald Trump a obtenu 46, 849 806 % du total des voix. Les chiffres étendus des pourcentages non arrondis lors d’une élection ordinaire ressembleraient à ceci. Pas comme 51,299999% ou 46,800001%.

Méthodologie de la fraude : le CNE a multiplié les pourcentages exacts prédéterminés qu'il a choisis au préalable par le total prédéterminé des votes pour obtenir des résultats individuels. Les résultats individuels bruts ne sont naturellement pas des nombres arrondis, ils ont donc dû arrondir les résultats bruts non arrondis pour obtenir les votes individuels finaux.

 

Bref, ce sont des vrais amateurs...Si on a décidé de mentir, encore faut-il le faire avec intelligence et crédibilité.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/09/11/au-venezuela-comme-ailleurs-les-dictateurs-ne-sont-pas-bons-en-maths_6312177_1650684.html

Nota Bene: Tout d'abord je remercie mon ami L'Hatem qui avait attiré mon attention sur l'invraisemblance mathématique de ces résultats.

En deuxième lieu, et pour faire bonne mesure, ces manipulations très grossières ne me font pas oublier que ce pays est aussi victime d'une guerre économique des Etats-Unis qui n'aide en rien le retour à la démocratie.

Extrait d'un article du Monde Diplomatique:

"À travers ses efforts pour renverser le président Nicolás Maduro, Washington aura fait la démonstration qu’il est possible de détruire un pays sans canons. Lorsque l’on dispose du privilège exorbitant d’infliger des sanctions à d’autres nations, il devient possible d’en ruiner l’économie, d’en anéantir l’appareil d’État, d’en briser la société."...

Vous pourrez lire la totalité de l'article sur le lien ci-dessous.

A noter également cet autre article plus récent de l'INTERCEPT (que m'a envoyé Caius que je remercie également), un article très critique avec l'interventionnisme américain.

Traduction française de l'article de l'INTERCEPT:

"LES SANCTIONS AMÉRICAINES ONT DÉVASTÉ LE VENEZUELA. EN QUOI CELA RENFORCE-T-IL LA DÉMOCRATIE ?
Dans le chaos qui a suivi la réélection contestée de M. Maduro, l'argument selon lequel la politique des États-Unis a fonctionné au Venezuela n'est plus très convaincant.
Par Aída Chávez

Le président Nicolas Maduro semble déterminé à survivre aux dernières élections au Venezuela.

L’opposition avait de grands espoirs lorsque l’ex-diplomate Edmundo González Urrutia a remplacé à la dernière minute María Corina Machado, qui n’avait pas le droit de se présenter, mais l’autorité électorale du gouvernement vénézuélien a annoncé une victoire de Maduro, avec une marge de 51,21 pour cent contre 44,2 pour cent. Invoquant des résultats frauduleux, l’opposition a déclaré sa propre victoire, plaçant le Venezuela au bord d’une crise politique.

Washington s’est immédiatement emparé de l’élection contestée. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé le gouvernement à procéder à une vérification du vote, puis a publié jeudi une déclaration déclarant l’opposition victorieuse et appelant à une « transition respectueuse et pacifique, conformément à la loi électorale vénézuélienne et aux souhaits du peuple vénézuélien ». Des membres éminents du Congrès, comme le sénateur Chris Murphy, démocrate du Connecticut, parcourent déjà le circuit médiatique pour saluer les actions de l’administration Biden pour défendre la démocratie au Venezuela.

Cependant, à la lumière de la victoire déclarée de Maduro et des conséquences chaotiques des élections contestées, la thèse selon laquelle la politique américaine a fonctionné au Venezuela reste fragile. Au lieu de cela, Washington a adopté une politique de sanctions intenses – mise en œuvre sous le président Donald Trump et largement poursuivie par le président Joe Biden – comme moyen de faire pression sur la population en général pour forcer Maduro à quitter ses fonctions. Cet objectif n’a jusqu’à présent pas été atteint, même s’il a dévasté l’économie du pays, entraînant la mort de dizaines de milliers de Vénézuéliens et forçant des millions d’autres à fuir – alimentant ainsi la crise migratoire à la frontière américaine.

« Comment pouvons-nous blâmer les demandeurs d’asile qui fuient le désespoir et la pauvreté si nous contribuons au désespoir et à la pauvreté auxquels ils tentent d’échapper ? » a déclaré le représentant démocrate Greg Casar du Texas à The Intercept. « En fin de compte, ce que nous avons constaté dans la pratique, c’est que nous n’obtenons généralement pas la liberté de la presse, les élections libres et équitables et la transparence que nous réclamons. Ce que nous finissons par avoir, ce sont des gens ordinaires plus affamés.

Casar a ajouté que l’approche américaine en matière de sanctions signifie que « nous nous condamnons à continuer à étrangler les économies des autres pays ». Nous faisons du mal aux gens de ces pays, a-t-il déclaré, « cela finit par nous faire du mal aussi parce que nous sommes tous interconnectés ».

Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, les sanctions sectorielles américaines contre l’industrie pétrolière du Venezuela ont contribué à l’une des contractions économiques les plus graves jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental.

L’administration Biden a temporairement autorisé un certain allègement des sanctions, assouplissant les restrictions pour permettre au Venezuela d’exporter davantage de pétrole et de gaz, en échange de la promesse d’« élections libres et équitables ». En avril, Biden a réimposé des sanctions plus larges, tout en autorisant l’octroi de licences au cas par cas.

"Sans les sanctions, le Venezuela aurait connu une grande crise économique au cours de la dernière décennie, mais cela aurait ressemblé davantage aux autres grandes crises économiques en Amérique latine et même de l'histoire antérieure du Venezuela", a déclaré Francisco Rodríguez, un Vénézuélien. économiste et professeur qui était auparavant chef du conseil économique et financier de l'Assemblée nationale vénézuélienne. "Cela n'aurait pas été comme ce que nous avons vécu."

Le célèbre anti-migrants Trump a approuvé les sanctions imposées par John Bolton contre le Venezuela malgré les mises en garde de nombreux responsables du gouvernement américain et d’autres pays d’Amérique latine qui ont averti la Maison Blanche que la région ne pourrait pas gérer la vague migratoire qui a suivi. Aujourd’hui, les Vénézuéliens constituent l’un des plus grands groupes de migrants à la frontière sud et en transit à travers l’Amérique centrale (en vertu des sanctions supplémentaires imposées par Trump et maintenues par Biden, en plus du tristement célèbre embargo de longue date, le nombre de migrants en provenance de Cuba a également augmenté). Mercredi, le président colombien Gustavo Petro a appelé l’administration Biden à mettre fin aux mesures « inhumaines », ajoutant que les sanctions ne feraient qu’engendrer davantage de faim et de violence.

Les sanctions sont devenues un outil de plus en plus populaire dans la politique étrangère américaine, car elles sont perçues comme moins coûteuses qu’une guerre pure et simple ou une guerre par procuration. Les experts des Nations Unies ont fait valoir que ces mesures coercitives équivalaient à une guerre économique et que les civils touchés par les sanctions « méritent les mêmes protections que les Conventions de Genève accordent aux personnes en guerre ».

Le Venezuela offre un excellent exemple de la manière dont les sanctions sont essentielles aux stratégies américaines de changement de régime. La sagesse conventionnelle veut que les citoyens vivant dans un contexte de déclin économique soient plus susceptibles de blâmer leurs propres dirigeants – dont ils peuvent constater les échecs – que les analyses économiques montrant l’impact des sanctions imposées par une puissance étrangère sur le PIB. Cette stratégie a été succinctement articulée dans un câble du Département d’État de 1960 concernant l’objectif de l’embargo sur Cuba :

« Si une telle politique est adoptée, elle devra être le résultat d'une décision ferme qui exigera une ligne d'action qui, tout en étant aussi adroite et discrète que possible, fera les plus grandes percées pour refuser de l'argent et des fournitures à Cuba, pour diminuer les salaires monétaires et réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement de l'État.. »

La seule manière de « s’aliéner le soutien interne » à Fidel Castro, affirmait le Département d’État, était de « provoquer un désenchantement et une désaffection fondés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques ».

Cela est valable pour Maduro, qui a directement fait campagne contre les sanctions américaines, mais qui a vu plusieurs années de difficultés économiques éroder les niveaux globaux de soutien à son gouvernement.

Les dirigeants de l'opposition vénézuélienne, en revanche, sont bien conscients que les sanctions économiques leur profitent électoralement, à condition qu'ils ne fassent pas de phrases soutenant la punition collective de leurs propres citoyens par les États-Unis. Dans une interview de juin, González Urrutia a faussement affirmé que le Les sanctions sectorielles imposées par les États-Unis sur une grande partie de l’économie vénézuélienne « ne sont pas dirigées contre le pays » mais visent simplement les responsables du gouvernement. Corina Machado, la militante conservatrice à la tête de l’opposition, a également affirmé à tort que Maduro était le seul responsable de la crise économique.

Alors que le Venezuela éclatait en manifestations au lendemain du vote, Rodríguez a fait valoir que l’influence des sanctions américaines pourrait durcir à la fois la position de Maduro et celle de l’opposition. « Le gouvernement est également intransigeant, bien sûr, mais je pense que cela rend la conclusion d’un accord beaucoup plus difficile, car l’opposition se considère soutenue par les États-Unis », a déclaré Rodríguez.

Les décideurs politiques pourraient ressentir le besoin d’intensifier les sanctions contre le Venezuela dans les semaines à venir à mesure que Maduro s’implique, en espérant que cela stimulera le changement qu’ils recherchent. Mais lorsqu’on lui a demandé si les sanctions imposées par les États-Unis finiraient par fausser le processus démocratique dans d’autres pays, Casar a reconnu que « cela finit par devenir vraiment compliqué, et il est difficile de voir où ce désordre nous mène ».

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2024 7 01 /09 /septembre /2024 11:34

Bonjour les amis,

Les récentes élections vénézueliennes ont donné lieu à de très vives polémiques concernant la légitimité de la victoire de Nicolas Maduro.

Le régime vénézuélien  aurait pu y mettre un terme en montrant tout simplement les actes des procès verbaux de ces élections mais il n'en a rien fait.

Au lieu de cela le pays vit une terrible répression qui a déjà fait une trentaine de morts et des opposants sont jetés en prison.

L'Union européenne, les Etats-Unis et la plus grande majorité des pays sud-américains ne reconnaissent pas la victoire de Maduro. A noter que l'Espagne avait envoyé son ex-président José Luis Zapatero comme observateur international et que celui-ci réclame également que le régime vénézuélien montre au monde entier les procès-verbaux de ces dernières élections.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

J'ai commencé hier la lecture d'un essai cosigné par Isabelle Mandraud et Julien Théron intitulé LE PACTE DES AUTOCRATES.

L'inquiétante dérive antidémocratique du monde...

Voici la présentation de l'éditeur:


Quelle que soit l’issue de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine en 2014 et amplifiée en février 2022, l’autocratisation du monde est en marche. Si le chef du Kremlin se veut le porte-voix de la transformation de l’ordre international fondé sur les droits de l’homme, il n’est pas le seul à mener la bataille : la Chine et l’Iran sont ses principaux alliés dans cette entreprise. D’autres pays profitent du mouvement pour conforter leurs intérêts : l’Inde, la Turquie, le Venezuela, l’Égypte, la Birmanie, le Mali…
Ces régimes s’organisent pour se protéger mutuellement, jusqu’à former une « internationale autocratique ». Ils votent de concert aux Nations unies, coopèrent sur le plan sécuritaire, mutualisent la propagande, développent leurs échanges commerciaux, se fournissent en armes les uns auprès des autres, nouent des alliances militaires.
Dans cette enquête inédite, les auteurs exposent les coulisses d’un pacte implicite fondé sur de multiples accords entre autocrates pour transformer l’ordre international. Leurs alliances ne les empêchent pas de se confronter les uns aux autres. Ce panorama mondial souligne les risques pour les Occidentaux, travaillés par leurs propres faiblesses, qui prennent à peine conscience du danger.
Face aux attaques incessantes qui la visent, la démocratie a-t-elle un avenir ?
Isabelle Mandraud est journaliste et cheffe adjointe du service international du Monde. Ex-correspondante en Russie, et auparavant correspondante pour le Maghreb, elle est l’auteure de Du djihad aux urnes. Le parcours singulier d’Abdelhakim Belhadj (Stock, 2013) et coauteure de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).
Julien Théron est politiste, docteur en philosophie et enseignant à la Paris School of International Affairs de Sciences Po. Auparavant chercheur en sécurité européenne au Norwegian Institute for Defence Studies et enseignant aux universités Versailles-Saint-Quentin et Paris II Panthéon-Assas, il est coauteur de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).

Dès les premières lignes de cet essai les auteurs nous remettent en perspective les 25 dernières années que nous venons de vivre. Extrait.

" En dix ans, le monde a changé de visage : l’autocratisation avance. Les démocraties, dont le nombre avait atteint un pic de quarante-deux pays en 2012, ont régressé au plus bas niveau depuis vingt-cinq ans, et ne sont plus que trente-quatre. La population mondiale dirigée par un gouvernement autocratique est passée de 49 % en 2011 à 70 % en 2021, soit 5,4 milliards de personnes. Pis, plus d’un quart des habitants de la planète vit sous le joug d’un régime fermé. Seuls 8 % évoluent dans une « démocratie pleine »
où les libertés civiles et politiques sont respectées, le gouvernement fonctionne, les médias sont indépendants et variés, les contre-pouvoirs s’expriment, la justice est indépendante et effective."

Alors avouez que cette évolution est quand même alarmante, pour ne pas dire vertigineuse. On a toujours l'impression que nos modèles démocratiques avec la séparation des 3 pouvoirs finiront par s'imposer de manière universelle. Et bien, les 25 dernières années nous démontrent que ce n'est pas le cas. 

Vous vous souvenez tous de cette phrase de Winston Churchill qui n'a rien perdu de sa perspicacité :

" La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire."

8% seulement de la population mondiale qui bénéficie d'un modèle démocratique digne de ce nom ça signifie que nous sommes l'exception qui confirme la règle suivant laquelle cette planète est majoritairement gouvernée de manière autoritaire, ce qui n'augure rien de bon pour la paix et pour le devenir même d'une humanité qui doit affronter ENSEMBLE de grandes crises inévitables comme celles du changement climatique et de l'épuisement des ressources.

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 12:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je vais commencer par une bonne blague qui circule sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'un détournement d'images du film JURASSIC PARK.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Cette blague m'a aussitôt fait penser à un cadre supérieur blanc qui m'avait expliqué il y a quelques mois de cela que sa boîte l'avait obligé à suivre un cours de formation, entre autres, pour qu'il comprenne bien et qu'il assume qu'il est un privilégié, un privilégié blanc bien évidemment...Bon, son entreprise internationale ne l'a pas encore obligé à s'autoflageller...🤣🤦‍♂️🤦‍♂️🤦‍♂️

Mais il se trouve que ce cadre est le prototype parfait de ce qu'on appelle l'idéal méritocratique, ce qui était (il y a peu de temps encore) notre modèle de réussite sociale.

Son origine sociale est très modeste et sa situation professionnelle enviable n'a pas été héritée mais obtenue par ses efforts et par son talent...Mais maintenant même les personnes intelligentes et méritantes vont devoir s'excuser...

Ce cadre m'avait dit que ce qui le frappait le plus c'est le fait qu'il n'y avait pas moyen de remettre en cause l'esprit ou l'idée de ces formations wokistes, sans se faire mettre à l'index, risquer d'être victime d'ostracisme professionnel et se faire taxer de racisme ou de sexisme. Du coup s'installe une vraie censure (ou plutôt de l'autocensure) dans laquelle les gens qui ne sont pas d'accord se gardent bien d'exprimer leurs objections légitimes quand, par exemple, certaines promotions internes ne se font pas au mérite mais sur des critères d'appartenance de genre (féminin) ou ethniques.

C'est ce qu'on appelle l'inquisition wokiste.

Je suis en train de lire sur ce phénomène un livre très bien documenté d'Anne de Guigné intitulé LE CAPITALISME WOKE ou quand l'entreprise dit le bien et le mal.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Voici la présentation de l'éditeur.

Résumé :
Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.
La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l’expression « mesdames et messieurs » afin de « choisir un discours qui s’adresse à tous ses passagers ». La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l’été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l’escarpin Free Walkie (995 euros) qui « exprime cette saison l’empathie et la solidarité ».
Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des « messages », l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique.

J'en viens maintenant au thème de mon billet, au paradoxe.

L'idéologie WOKE est née de la gauche américaine, une gauche universitaire qui se veut anti-capitaliste ou anti-libérale mais qui, en même temps, sait parfaitement que ses idées n'ont pas la moindre chance de prospérer et d'aboutir à une vraie alternative politique pour le pays.

Et comme dit Michel Onfray, cette gauche qui n'a aucun moyen de remettre en cause le système libéral et mondialisé dans lequel nous vivons change de fusil d'épaule et s'attaque à ce qu'elle considère être des micro-fascismes: inégalités des femmes, des membres de la communauté LGTB, des transgenres, des noirs, des asiatiques, des latinos, etc...etc... cette liste n'en finit pas.

Cette gauche politiquement parfaitement muselée s'est trouvée une nouvelle raison d'exister: la lutte pour les minorités, souvent au mépris des principes égalitaristes hérités de la déclaration des droits de l'homme.

Il se trouve que, contre toute attente, cette gauche universitaire complètement coupée des réalités, s'est trouvée une alliée de poids avec les grandes multinationales, notamment nord-américaines mais pas seulement (les nôtres, européennes, suivent le mouvement).

Cette lutte pour les minorités représente un marché d'image très lucratif pour ces entreprises. C'est le comble ! Pour reprendre à l'envers la formule de Lénine: " Les capitalistes vendront à cette gauche la corde pour les pendre! ".

Par ailleurs cette intrusion du monde des affaires dans la politique se fait sans aucun contrôle, sans l'aval des urnes, et met en danger le concept même de démocratie et de liberté.

Je reviens à l'exemple de mon cadre qui n'a pas intérêt à s'opposer à la ligne wokiste de son entreprise. C'est quand il ira voter qu'il retrouvera sa liberté. Et là, j'en viens, par exemple, aux résultats électoraux des Pays Bas qui ont vu le triomphe de l'extrême-droite. Les citoyens la "bouclent" au sein de l'entreprise mais pas dans le secret de l'isoloir. Force est de constater qu'on assiste à l'émergence d'une société de plus en plus schizophrène à cause des atteintes aux libertés wokistes.

Voici un court extrait du livre d' Anne de Guigné dans lequel elle parle de mise au pilori et de délation des entreprises qui ne prennent pas position politiquement. 

...En avril 2021, des centaines de grandes entreprises du pays ont encore pris position, en faisant l’acquisition d’une double page de publicité dans le New York Times , contre la loi d’intégrité électorale 2021 promulguée fin mars par le gouverneur républicain Brian Kemp de l’État de Géorgie. Officiellement, la réforme visait à lutter contre la fraude électorale, mais ses détracteurs l’accusaient de restreindre le vote des Afro-Américains. Les groupes ont subi une pression intense avant de s’engager contre le texte : sur les réseaux sociaux, des activistes ont menacé Coca-Cola ou Delta, dont les sièges sont domiciliés dans la capitale de la Géorgie, Atlanta, de boycott s’ils ne s’exprimaient pas clairement sur la loi électorale. Dans un article pratiquant le Name and Shame  – en français, la mise au pilori –, le New York Times a noté avec soin le nom, et les justifications, des rares entreprises à ne pas avoir signé l’appel . L’affaire a même valu son poste à Bradley Gayton, directeur juridique de Coca-Cola, en place depuis moins d’un an. Ce dernier ne s’était pas opposé assez rapidement et fermement à la loi. Il avait pourtant gagné ses galons de champion de la diversité pour avoir exigé sous peine de diminution des honoraires que les cabinets d’avocats travaillant pour Coca-Cola confient au moins une partie des dossiers du groupe à des juristes noirs. Outre-Atlantique, ce projet de loi a fait couler beaucoup d’encre ;....

Est-ce la vocation des entreprises privées de faire directement irruption dans le domaine législatif au mépris de la séparation des pouvoirs executif, législatif et judiciaire?

Au nom de qui et de quoi parlent les présidents de grands groupes? Ont-ils réalisé des élections démocratiques internes au sein de leur entreprise? Bien évidemment que non...

Toujours, dans la même lignée, il ne vous aura pas échappé que Elon Musk est intervenu directement dans le conflit russo-ukrainien en limitant aux ukrainiens l'accès à ses satellites. Le patron d'un grand groupe privé peut se permettre d'interférer avec la politique du ministre de la défense de son pays. Plutôt inquiétant, non? Elon Musk vient d'être reçu en Israël avec les honneurs d'un chef d' Etat. Or, personnne n'a voté pour lui...il ne représente que lui-même et ses intérêts. On est complètement immergés dans la satire prémonitoire du film DON'T LOOK UP.

J'ai commencé mon article avec une blague et je le terminerai avec une autre.

Rien de tel qu'un bon BIG MAC et un Coca-cola après une dure journée de lutte et de rébellion contre le capitalisme...😃

Le paradoxe du capitalisme woke...
Partager cet article
Repost0
24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 10:22

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je désire ardemment partager avec vous un discours magistral et brillant d'Abnousse Shalmani (auteure française née de parents iraniens) en défense de la République laïque et démocratique.

Un discours anti-woke flamboyant et courageux.

Après ça je n'ai rien à ajouter.

Je retiens cette phrase admirable: 

"Laïcité, ce mot qu’on doit dorénavant défendre alors qu’il nous défendait".

Shalmani règle ses comptes avec l'islamo-gauche qui a perdu le Nord. Elle rappelle que la laïcité est aujourd'hui prise pour cible par les islamistes qui ne seront jamais les libérateurs de rien. Ils sont la promesse de drames, de tragédies, de répressions, d'atteintes aux libertés et de discriminations insupportables pour les femmes, pour les homosexuels, et pour tous ceux qui ne se plient pas à leurs injonctions.

Elle fustige à juste titre ceux qui en sont encore à se demander si le Hamas est une organisation terroriste. Comme dit Michel Onfray: "Qu'est-ce qu'il leur faut de plus après les pogroms du 7 Octobre?".

Elle rappelle que toutes les civilisations sont criticables, certes, mais que l''Occident (grâce à la défense de la liberté d'expression) est capable de porter un regard critique sur sa nature et de se rectifier: par exemple, il a pratiqué l'esclavage (sans avoir été ni le premier à le faire NI LE DERNIER) mais il l'a aboli ce qui n'est pas le cas d'autres civilisations qui le pratiquent encore aujourd'hui de manière à peine "voilée" (sans mauvais jeu de mots de ma part).

Enfin Abnousse Shalmani exprime avec brio son ras-le-bol des crispations identitaires...ça tombe bien, moi aussi j'en ai ras-le-bol !

LAÏCITÉ...ou comment en finir avec la haine de soi de l'Occident...

PS: A noter que lors de cette soirée  Florence Bergeaud-Blackler (à qui j'avais consacré un article) a reçu le prix " Science et laïcité" pour son essai à propos des frères musulmans.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2023 5 09 /06 /juin /2023 10:59

Bonjour les amis,

Ce matin je suis tombé sur un article du FIGARO que j'ai mis en lien ci-dessous et qui fait un état des lieux assez consternant de l'épreuve de philo au Bac.

Alors, bonjour la motivation des élèves et la culture de l'effort !

 Même les littéraires font l'impasse sur cette épreuve et préfèrent se consacrer à Parcoursup. C'est le comble !

Je trouve cette dérive en tout point lamentable et dommageable pour l'avenir de toute la citoyenneté.

Notre époque souffre cruellement de déficit philosophique.

N'importe quel charlatan, youtubeur, influenceur, ou manipulateur au service de puissances étrangères utilise les réseaux sociaux pour inonder la toile de fakes news, de post-vérités, de mensonges aberrants.

Face à cette avalanche de contre-vérités qui est très efficace, suffisamment efficace par exemple pour changer le résultat d'un scrutin électoral, seule une solide formation philosophique peut permettre à une citoyenneté d'avoir la maturité suffisante pour ne pas prendre pour argent comptant des faux raisonnements.

L'école aiguise l'esprit critique des élèves afin qu'ils sachent détecter les failles dans une séquence argumentative.

A l'école on peut enseigner le chemin qui mène vers des vérités, à séparer ce qui est de l'ordre de la science de ce qui ne l'est pas. Apprendre à faire la différence entre une opinion et un fait objectif peu discutable. 

A l'école on apprend aussi à douter, mais pas de manière stérile et idiote, mais plutôt de manière constructive pour s'approcher au mieux de la vérité.

Bref, au moment où notre époque nécessite plus que jamais une formation philosophique de qualité cette matière est reléguée au second plan. L'enseignement de la philosophie est une garante de notre bonne santé démocratique.

Si Macron voulait former une citoyenneté malléable et manipulable il ne s'y prendrait pas mieux.

Je termine avec un seul exemple entre mille, avec un auteur qui mérite d'être étudié et que je n'ai pas eu la chance d'aborder au lycée.

Cicéron , ou comment agir moralement quand tout s'effondre ? 

Avouer que c'est un thème à l'ordre du jour, non ?

PS: Je m'empresse d'ajouter que la philo est une matière qui compte en Espagne (où je vis) et qu'il n'est pas question de faire l'impasse. Moins de 10 sur 20 en contrôle continu et le candidat est recalé, même s'il a choisi une filière scientifique.

PS nº 2: Mon ami facebooker et prof de philo Basile de Césarée a écrit ceci au sujet de l'article du FIGARO:

"Ce n'est pas faute d'avoir alerté la hiérarchie. Tout était prévisible dès l'annonce de la réforme, c'est donc que c'était voulu !..."

PS nº 3 : Terminons sur une note d'humour de syndrome provoqué par un déficit philosophique...

Ce déficit philosophique dont souffre notre époque...
Partager cet article
Repost0
28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 08:13

Bonjour les amis,

Alors que l' Etat central va prendre toute une série de mesures pour rétablir la légalité constitutionnelle en Catalogne, il est très important que la société civile s' organise et montre au monde entier que les indépendantistes ( même s' ils sont nombreux, actifs et bien organisés) ne représentent pas la majorité du peuple.

Josep Borrell, ex-ministre socialiste, ex-président du parlement européen, a fait un appel à une participation citoyenne massive demain dimanche à Barcelone pour protéger la Catalogne et l' Etat de Droit en Espagne.

Dimanche sera une journée importante pour appuyer l' Etat central qui va devoir lutter contre une politique de sabotage organisée et préparée de longue date par les séparatistes, comme le démontre ce document saisi par la garde civile lors d' une perquisition chez Josep Maria Jové, haut fonctionnaire catalan responsable du budget et des impôts.

La stratégie des indépendantistes consiste essentiellement à jouer à la fois la provocation systématique et la  victimisation.Ils ne cessent d' affirmer à corps et à cris qu' ils sont victimes d' un Etat oppresseur.La plus belle victoire de cette stratégie, ça a été les coups de matraque de la police le 1 er Octobre pour empêcher la célébration du référendum illégal.

Donc à partir de demain, toutes les actions du gouvernement pour rétablir la légalité constitutionnelle vont se heurter localement à une résistance passive ou active des indépendantistes appelant à la désobéissance civile, notamment dans les services publics.Les indépendantistes, et plus particulièrement les activistes anti-systèmes de la CUP, ont déjà imaginé des plans pour occuper l' aéroport de Barcelone ou bloquer la frontière avec la France par exemple...Je suppose et j' espère que le gouvernement de Rajoy a prévu lui aussi des dispositifs policiers pour contrecarrer ces plans abjects.

Une guerre intestine a commencé et l' objectif des séparatistes c' est que les catalans apparaissent comme des victimes.L' idée c' est de provoquer sans agresser directement...un peu comme si moi demain, j' expliquais à mon voisin que je vais entrer chez lui et le voler pacifiquement et sans violences.

Il faut savoir également que, contrairement aux indépendantistes, les citoyens catalans en faveur de l' unité de l' Espagne ne sont pas organisés en partis, ni en associations.Ils se contentent tout simplement de penser comme vous et moi... Ils sont en général en faveur d' un dialogue et d' une négociation du financement des autonomies mais sans pour autant remettre en cause l' appartenance de la Catalogne à la communauté nationale espagnole.

Il est donc plus difficile de les mobiliser même s' ils sont finalement la majorité silencieuse.

Mais l' heure est si grave aujourd' hui qu' il est important que chaque citoyen se determine lui-même face aux enjeux et qu' il ne laisse pas l' Etat central se dépatouiller tout seul avec l' appui de la police et de la garde civile .

Il est temps que tous les catalans loyalistes comprennent qu' ils sont pris en otage par une minorité et que s' ils ne réagissent pas l' Etat ne pourra pas tout résoudre par la force de la loi.

L' heure est grave et c' est le moment pour tous les citoyens concernés de montrer leur attachement à l' Etat de Droit, à la démocratie et à la liberté.

C' est pour beaucoup d' entre eux l' heure d' éteindre la télé et de descendre pacifiquement dans la rue.

Plus la manifestation de demain sera massive et plus l' Etat pourra restaurer la légalité de manière efficace.

 

Catalogne: la riposte à l' offensive séparatiste s'organise.
Partager cet article
Repost0
2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 21:18

Bonjour les amis,

J' ai pris la peine d' écouter la conférence donnée par Jean-Marc Jancovici aux Arts et Métiers en janvier 2016 devant un parterre de futurs jeunes ingénieurs.

La vidéo dure 1 h 55 minutes et mérite vraiment la peine d' être vue jusqu' au bout

C' est bien plus passionnant que n' importe quel film à l' affiche car là, c' est de notre futur à tous qu' il s' agit..

L' auteur y parle de notre avenir et des problèmes graves que devra affronter l' humanité.

Jancovici brisera pendant cet exposé nombre d' idées reçues sur ce futur qui nous attend comme, par exemple,les effets réels du réchauffement climatique ( avec une sérieuse mise en garde à 1 h 17 min au vu de ce qui s' est déjà produit par le passé).

Il casse certains mythes et axiomes économiques, comme par exemple, la loi de l'offre et de la demande complètement prise en défaut avec le prix du barril de pétrole.Le prix dudit barril va conditionner les coûts de n' importe quelle entreprise, et comme celui-ci est hautement chaotique et imprévisible, les managers ne peuvent pratiquement rien anticiper et en sont réduits à imaginer différents scénarios avec différents prix, comme un skipper de voilier qui ne sait s' il aura le vent en poupe ou non.

Il montre que les outils d' étude de la macroéconomie sont complètement inadaptés pour aborder les mutations nécessaires dont nous avons besoin.

Il démontre, par exemple, que notre richesse se base quasi exclusivement sur l' accès "gratuit" aux sources d' énergie, et que dès que le volume de celui-ci baisse le PIB baisse également aussi sûrement que 2 et 2  font 4.Les nouvelles technologies ne sont à même de contrecarrer la baisse de richesse provoquée par les carences énergétiques.Notre vraie richesse c' est le travail des machines qui convertissent les énergies fossiles et qui mettent à notre disposition l' équivalent de 200 à 300 esclaves pour chacun d' entre nous.

L' auteur y affirme haut et fort que sur les dernières 15 années c' est l' utilisation croissante du charbon ( qui n' est pas du tout en 2016, contrairement à une idée reçue, une énergie du passé) qui nous a permis de maintenir notre niveau actuel de richesse en compensant les premiers signes de carence pétrolière depuis 2005,  alors que les nouvelles énergies alternatives ont un poids complètement anecdotique quand on fait un bilan planétaire global.

Les énergies alternatives nouvelles, même dans les scénarios les plus optimistes, ne sont pas en mesure de compenser le dixième du futur défaut énergétique des énergies fossiles, ni aujourd' hui, ni demain, même si on couvrait toute notre surface planétaire de capteurs solaires et d' éoliennes ! Les graphiques et différents " camemberts" montrés au public permettent de situer de manière réaliste les énormes différences d' ordres de grandeurs entre la part apportée par les énergies fossiles par rapport au reste des autres énergies.

Prenez la peine d' écouter Jancovici car à partir de 50 minutes ça devient passionnant.

A 1 h 45 minutes sa petite démo sur l' identité de Yoichi Kaya vaut vraiment le déplacement.On se rend compte que les leviers sur lesquels peuvent jouer réellement les gouvernants pour réduire de deux tiers les émissions de CO2 d' ici 2050 sont finalement bien peu nombreux ( surtout si on prétend en même temps accroître notre PIB) et qu' ils auront donc un effet bien plus limité que ce dont l' humanité aurait vraiment besoin pour échapper à une grave crise majeure.

La récession paraît absolument inévitable si on suit de simples règles de bon sens arithmétique.

L' auteur s' amuse à utiliser la simple règle de trois qu' on apprend en primaire, et le premier principe de la thermodynamique qu' on apprend dans tous les écoles préparatoires pour nous démontrer que les promesses électorales de croissance des partis politiques tous confondus sont aussi illusoires que la croyance au père Noel.Il compare ces promesses au système pyramidal  frauduleux de Ponzi utilisé par Madoff ( à 1 h 09 min).

C' est un document exceptionnel.L' auteur utilise de nombreux graphiques pour étayer son argumentation ,et même ceux qui n' ont pas reçu de formation mathématique approfondie pourront la suivre...

Son exposé se termine à 1 h 54 minutes sur une pensée de Confucius que je vous laisse découvrir, et qui semble très prémonitoire...

PS: Ne brûlez pas les étapes.Prenez la peine d' écouter patiemment sa longue introduction qui vous permettra ensuite de mieux comprendre ses éléments de démonstration, notamment l' évaluation de notre richesse en équivalents " esclaves-machines" qui convertissent une énergie fossile gratuite mais non-renouvelable.

Quand le principe de réalité prend en défaut tous les modèles de croissance promis par les leaders politiques...

Pour mieux connaître l' auteur

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Jancovici

Voici ci-dessous son site internet MANICORE

Partager cet article
Repost0
26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 12:13

Bonjour les amis,

Le 23 Février dernier l' ensemble des médias rappelait que c' était le 35 ème anniversaire de la tentative de coup d' Etat contre la jeune démocratie espagnole, menée par le lieutenant-colonel de la Garde Civile Antonio Tejero qui fit une entrée dans l'´hémicycle du parlement en tirant des coups de feu au plafond et en ordonnant à tout le monde de s' allonger sur le sol.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27%C3%89tat_du_23_f%C3%A9vrier_1981

A ce moment précis, il y a un des députés qui sait qu' il est l' une des cibles de ce coup d' Etat.C' est Santiago Carrillo, un communiste de la première heure, farouche adversaire du Général Franco qui a risqué plusieurs fois sa vie dans sa lutte contre le franquisme et qui a dû passer de nombreuses décennies en exil.

Le retour négocié de Santiago Carrillo en Espagne et la levée de l' illégalisation du partie communiste espagnol ne se sont pas fait sans grincements de dents, notamment au sein de l' armée...

Alors, quand Santiago voit Tejero entrer en armes, il sait qu' il est la personne qui court le plus de risques à cet instant , lui, l' ennemi historique haï par toute l' extrême-droite espagnole.

Au moment où Tejero hurle " Tout le monde par terre" Santiago ne bouge pas d' un seul centimètre et n' amorce pas le moinde mouvement vers le sol.

Il est hors de question qu' un mec comme lui s' allonge devant des fascistes.

Il n' a pas passé toute sa vie à risquer sa peau en luttant dans la clandestinité pour s' allonger par terre et offrir à ses pires ennemis un tel spectacle.

Tous les députés obtempèrent mais lui reste là, impassible , bien droit.

Santiago Carrillo, l' homme qui ne s' est jamais allongé...

Sur la vidéo ci-dessous ( malheureusement non traduite) à 3 minutes 20 secondes on l' entend expliquer qu' en tant que député élu,représentant du peuple de Madrid, il lui était impossible de s' allonger par terre.On voit cette image d' anthologie à 3 minutes 57 secondes.

Il raconte ensuite comment un des gardes est monté lui demander avec insistance de s' allonger mais qu' il s' y est opposé.Quelques minutes plus tard, d' autres gardes lui ont ordonné de les suivre dans une des salles attenantes du parlement.

Bien évidemment, Carrillo se doute qu' il est peut-être en train de vivre les derniers instants de sa vie et qu' ils vont sans doute lui tirer une balle dans la nuque.

Les gardes l' installent dans la salle avec d' autres représentants, et commence alors une longue nuit durant laquelle Carillo aura tout le temps de méditer sur son destin, sur les problèmes internes qu' il a eu au sein de son parti.Il raconte que ça aura été une nuit très pénible mais que le plus important pour lui restait le fait de ne pas perdre sa dignité et que ces " canailles" ne puissent se rire de lui...

Carrillo explique que durant cette longue nuit, il aura eu le temps de penser à sa famille, à sa femme et surtout à ses enfants et qu' il ne voulait surtout pas leur laisser l' image d' un père humilié.

La suite, vous la connaissez...intervention du Roi Juan Carlos qui réussit à convaincre les putschistes de rendre les armes.

Je crois que tout lycéen espagnol devrait voir et entendre cette interview au moins une fois durant sa scolarité.Elle est d' une telle exemplarité.

Quant à moi les amis, cette scène je l' ai complètement intériorisé.

Dieu que je le comprends, Santiago !

"Pas question qu' une bande d' ordures me couche par terre ! Ce serait pire que la mort ! "

Ce qu' il a fait est une leçon de dignité pour tout un peuple qui a supporté plus de 40 ans de dictature.

On ne couche pas par terre la démocratie, ni la liberté d' expression...

Santiago Carrillo, l' homme qui ne s' est jamais allongé...

PS: si vous allez lire l' article wikipédia que j' ai mis en lien , vous y apprendrez au paragraphe intilulé " Les réactions internationales" que la CIA, et donc Reagan étaient " très probablement" au courant de la préparation d' un putsch,et qu' il y avait eu des " contacts" préliminaires avec les putschistes.

Les Etats-Unis n' ont pas levé le petit doigt pour empêcher le coup d' Etat, observant par là, une attitude " neutre" et considérant, selon les termes du secrétaire d' Etat de l' époque, que c' est " une affaire interne"...Bin voyons !

PS nº 2: des communistes espagnols qui avaient dû s' exiler en France, j' en ai connu lorsque j' étais affilié à une cellule du PC du Val de Marne.Autant vous dire les amis que, face à eux, notre attitude de jeune militant de l' époque tenait en 2 mots: TOTAL RESPECT !!!

Partager cet article
Repost0