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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 07:21

Bonjour les amis,

J'ai lu le dernier livre d'Aurélien Barrau qui est un auteur qui me passionne, et ce, pour 2 motifs:

1.- il est brillant, tout simplement brillant.

2.- il porte un regard intelligent sur notre devenir collectif et sur les mille et un pièges et mystifications dont nous sommes tous victimes.

Avant d'entrer dans le thème de son dernier livre, et pour faire une "mise en bouche", je vous propose d'abord d'écouter son coup de gueule salutaire contre les chantres à tout crin de la conquête spatiale.

C'est sur le lien ci-dessous et ça ne prend que 3 minutes 30 secondes.

Continuons maintenant avec le thème de son livre qui aborde le fait que ce ne sont pas les techno-sciences qui pourront nous permettre de surmonter la crise systémique que nous vivons.

Il l'explique lui-même avec brio dans une conférence qu'il a donné à l'université de Liège et qui dure 40 minutes. En fait c'est surtout la première demi-heure qui est essentielle pour comprendre que ce n'est pas à la science de définir la vie que nous désirons, la vie qui serait souhaitable. La science est un outil très puissant et performant mais n'est pas faite pour ça.

Barrau en appelle aux poètes, aux artistes, aux philosophes, aux scientifiques "nomades" pour relever le défi  que représente la protection de la vie et de la biodiversité. Il est souvent accusé par ceux qui n'y comprennent rien à l'écologie d'être un "tabliban vert", un inquisiteur, un Torquemada new-age, et pourtant il n'y a absolument rien de dogmatique dans ses propos. Il se limite souvent à démasquer les impostures qui nous trompent et nous empêchent d'évaluer avec réalisme la vraie nature des problèmes que nous devons résoudre.

L'imprévu, le non-programmé font partie aussi de notre liberté, de notre richesse et de la vie même. Les IA nous enferment dans un monde orwellien: elles commencent par réduire le champ des possibles et les  libertés jusqu'à finir par les tuer définitivement...

Voici donc cet exposé sur ce lien youtube.

30 minutes de conférence ça peut paraître long mais, en l'occurrence, ça les vaut largement. L'exposé de Barrau est bien plus instructif et passionnant que n'importe quel grand film à l'affiche.

Tout le monde devrait prendre la peine de l'écouter.

 

Voici enfin la présentation de son dernier livre avec un résumé de l'éditeur. Un livre recommendable pour tous ceux qui veulent approfondir la pensée de Barrau.

Quel devrait être le vrai rôle de la science face à l'effondrement global qui est en cours ?

Résumé :
Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai.
Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique » : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c’est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde.
Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s’effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l’effondrement. Comme l’écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens.

A partir de ce qu’il appelle « l’hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l’immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l’être.

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15 février 2024 4 15 /02 /février /2024 05:38

Bonjour les amis,

Je vais vous parler aujourd'hui d'un livre qui me manquait, d'un livre dont j'avais désespérement besoin.  En effet, face à la multitude d'articles, de publications, de discours et de positionnements politiques souvent contradictoires qui existent au sujet du réchauffement climatique, j'avais besoin d'un grand ouvrage de références et de synthèse qui m'aide à mettre de l'ordre dans mes idées, à les structurer, et surtout à situer rapidement dans quelle mouvance se situe n'importe quel auteur abordant ce sujet vital pour l'humanité toute entière.

C'est exactement ce que réussit Nathanaël Wallenhorst dans son essai intitué QUI SAUVERA LA PLANÈTE?

Alors, avant de parler et de savoir comment on peut encore la sauver il faut déjà expliquer et écarter les mille et une manières d'aller tout droit vers la catastrophe assurée tout en prétendant tout faire pour l'éviter.

Le livre de Wallenhorts s'articule en 6 chapitres et je vous mets ci-dessous une partie de son sommaire qui permet de comprendre comment est construit son essai. 

 

1. LE RÉCIT MENSONGER OU LES DÉGÂTS DU CLIMATOSCEPTICISME
L'incompréhension de la méthode scientifique
Une trop faible éducation scientifique peut faire le lit du climatoscepticisme
La caisse de résonance médiatique des imposteurs climatiques
Des puissances industrielles qui sapent le consensus scientifique et brouillent l'état
des connaissances
Le déni, mécanisme de survie lorsque le sol se dérobe sous nos pieds
Le climatoscepticisme comme marqueur viriliste… et politique
2. LE RÉCIT CHINOIS : VERDIR L'ÉCONOMIE EN BOOSTANT LE PRODUCTIVISME
La dégradation de la santé des Chinois, moteur de la contestation contre le Parti
Virage à 180° : la Chine veut devenir le leader mondial du développement durable
Le récit chinois est-il efficient pour diminuer l'altération de la Terre par les humains ?
Un régime autoritaire peut-il contribuer à la pérennité des sociétés humaines ?
3. LA RELIGION CALIFORNIENNE : PANSEMENT HIGH-TECH POUR CANCER
PLANÉTAIRE

Scientifiques de l'Anthropocène et sirènes technoscientifiques
Nous désanthropiserons ce qui pose problème (discours light)
Nous allons prendre le contrôle du système Terre et du génome humain… Et si on se loupe, des
transhumains partiront fonder des colonies sur Mars (discours hard)
Un récit organisé autour d'un double angle mort
Une naturalisation de la technique qui annihile le politique
4. BISOUNOURS-MAIS-PAS-QUE… L'INDIVIDU FACE À L'INACTION POLITIQUE
Des témoignages trop personnels ?
Ma transition écologique, un outil de développement personnel
Un air de bisounours-mais-pas-que sans en être !
Jusqu'où “prendre sa part” ?
De l'action individuelle à l'action collective
5. LE RÉCIT PERVERS : JEU DE LEURRE AVEC LES CITOYENS
Jouer avec les médias et l'opinion
Jouer avec les données scientifiques
Jouer avec les enjeux politiques
Que serait une politique à la hauteur des enjeux ?
C'est oui ou c'est non ? C'est oui, mais c'est non.
6. LE RÉCIT ALTERNATIF : UNE POLITISATION À HAUTEUR DES ENJEUX DE
L'ANTHROPOCÈNE

Un ennemi commun : le néolibéralisme
Réformer nos institutions, tonifier nos démocraties
Désobéir et lutter
Incarner le changement
Fonder un nouveau nous, symbiotique avec le vivant

La structure du livre est extrêmement logique et bien pensée car face à cette crise planétaire existentielle il y a différents narratifs:

1.- Le climatosceptique. Ce discours a changé au fur et à mesure que la science l'a invalidé, mais le climatoscepticisme pervers existe toujours, se renouvelant sans cesse, essayant de nous faire croire au père Noël et que le pire ne va pas forcément arriver. A noter que des climatosceptiques essaient d'utiliser et de réinterpréter de manière captieuse les résultats scientifiques pour leur faire dire des contrevérités: par exemple qu'il y aurait 5% de possibilités d'échapper à la grosse crise. Ça, c'est un mensonge éhonté: la crise aura bien lieu de manière certaine.

2.- Le narratif chinois ne nie pas la crise et, au contraire, ce pays veut se présenter comme le champion de la lutte contre le rechauffement, sauf que ses méthodes l'enfoncent encore plus dans un autoritarisme anti-démocratique et sauf que les efforts politiques bien réels (et pas purement "cosmétiques") ne sont pas de nature à empêcher le grand clash pour des motifs de croissance que l'auteur explique dans son livre.

3.- Le narratif californien suivant lequel on va tout résoudre grâce aux nouvelles technologies. Des solutions qui, pour certaines d'entre elles sont encore plus dangereuses que le mal qu'on prétend combattre. A noter également un grand déficit démocratique car ce sont les grands capitaines d'industrie comme Elon Musk, Jeff Bezos, Bill Gates, etc...qui imposent leurs fausses solutions de greenwashing qui ne sont pas de nature à inverser le résultat final. L'école californienne c'est celle qu'on voit à l'oeuvre dans l'excellent film DON'T LOOK UP.

4.- L'individu qui croit que c'est en changeant ses habitudes qu'on peut inverser la tendance. C'est très bien que chacun fasse un effort personnel à son niveau mais ça ne peut en aucun cas enrayer la trajectoire mortelle imposée par les grands lobbys industriels gros pollueurs et gros consommateurs de ressources.

5.- Le récit pervers, sans doute le plus dangereux. C'est le discours public du OUI à la lutte mais qui en réalité se traduit par NON au moment de prendre des décisions qui touchent des intérêts financiers importants (syndrome Macron versus Nicolas Hulot). C'est le discours de nos gouvernants européens qui tentent de nous faire croire qu'il y a une fenêtre étroite qui permet de répondre aux besoins de la grande industrie et d'assurer le bien-être futur de nos concitoyens sans effectuer une grande révolution dans des domaines comme, par exemple, l'agriculture.

Discours faux et irresponsable auquel tout le monde a envie de croire.

Ne survivront bien dans le futur que les très-très-très riches...pas les riches, les très-très-très riches. Ce 1% qui détient plus de 50% des richesses.

6.- Le chapitre qui aborde les possibles vraies solutions qui nous obligeraient à effectuer une révolution politique et sociale à la hauteur du danger. Inscrire la preservation de l'environnement dans notre constitution et se donner les moyens de contrôler que les gouvernants la respectent et ne cèdent pas aux grands lobbys. Changer notre constitution et passer à une 6 ème République avec de nouveaux mécanismes de contrôle citoyens, un peu comme en Islande quand elle a été frappée d'une grande crise économique due à une dette démentielle. Serait nécessaire également une révolution scolaire avec l'étude en classe d' ouvrages rigoureux dissipant les mensonges des 5 premiers narratifs afin de former une citoyenneté consciente et responsable.

Stratégies de mobilisations citoyennes et de types d'action inspirées par Greenpeace et par les chantres de la désobéissance civile permettant de faire plier la grande industrie.

Voici en guise de résumé LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS.
C’est un fait : nous avons modifié de façon durable les conditions d’habitabilité de la Terre, et grandement fragilisé la vie en société. Cette situation charrie avec elle la pire des menaces politiques : sous couvert d’intentions environnementales — sauver la planète ! —, la sortie, par le vote, des démocraties. L’auteur décrypte les récits du temps présent qui font le lit possible de l’échec démocratique et/ou de l’échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d’origine humaine ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique ; le récit bisounours mais-pas-que, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l’écologie de chaque citoyen ; le récit pervers, qui veut tout faire tenir ensemble. Mais l’histoire n’est pas terminée. Un récit alternatif trace son sillon, qui postule que seule une radicalité démocratique nous permettra de vivre ensemble au sein de l’étendue terrestre.Ces nouveaux récits sont des leviers politiques influents. Pour les évaluer à l’aune de ce qu’ils peuvent apporter à l’aventure humaine, Nathanaël Wallenhorst mobilise deux critères. Le premier, scientifique, identifie comment sortir de la zone critique dans laquelle nous sommes : il s’agit du consensus international sur l’ampleur de l’altération de la Terre par les activités humaines. Le second, politique, privilégie ce qui affermit la démocratie. Cet ouvrage voudrait permettre au lecteur de s’orienter, malgré la confusion et l’incertitude qui caractérisent le début du XXIe siècle.

Alors, je suis encore assez incomplet. Le livre est bourré de références sur d'autres auteurs et chercheurs dignes de foi et aussi sur les mystificateurs dangereux (très nombreux), bourré d'infos aussi sur les conséquences cataclysmiques systématiquement minorées du changement climatique et de l'anthropocène.

Reste à répondre à la question que je pose dans le titre. Peut-on encore sauver l'humanité et la biodiversité?

L'auteur tente de rester optimiste en nous éclairant dans son 6 ème chapitre sur les points de passages obligés que nous devrions affronter comme ceux de faire face et de nous opposer aux voies sans issues vers lesquelles nous conduisent irrémédiablement les logiques libérales. Le pari semble toutefois colossal et hors d'atteinte. En lisant le livre j'ai reconnu certaines de mes attitudes dans chacun des 5 narratifs trompeurs. Donc vouloir y échapper suppose un grand degré de connaissance et de compréhension du problème, un problème extraordinairement complexe..

Sauver l'humanité reste encore possible...en ce qui concerne la biodiversité il s'agit de limiter la casse et de préserver ce qui reste vu le nombre assez énorme d'espèces déjà irrémédiablement disparues.

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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 12:32

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture de LA GRANDE CONFRONTATION l'excellent livre de Raphael Glucksmann consacré à toutes les conséquences durables provoquées par l'agression russe en Ukraine.

Définitivement oubliée " LA FIN DE L'HISTOIRE" proclamée de manière erronée en 1992 par Francis Fukuyama qui n'avait pas imaginé le retour en force d'une Russie impérialiste, violente et belliciste.

Ce conflit oblige tous les gouvernants de la planète à revoir leur copie. Il leur faut repenser (et pour longtemps) les problèmes de défense, de sécurité, d'énergie et de consommation.

Dans son livre Glucksmann cite un article de fond de Pierre Charbonnier publié il y a plus d'un an déjà qui défend l'idée qu'une vraie politique écologique nous rendrait moins dépendants d'Etats dangereux, et pourrait renforcer notre sécurité et notre liberté.

La sobriété et la décarbonation de l'économie pourraient nous fournir un bouclier protégeant nos nations importatrices de gaz et de pétrole.

Voici l'article sur le lien ci-dessous.

 

Glucksmann fait ce commentaire:

" La guerre est toujours horrible, et la guerre de Poutine l’est particulièrement. Mais elle n’est pas « absurde » ou « insensée », comme on l’entend si souvent. La fameuse exclamation de Prévert – « Quelle connerie la guerre ! » – est un peu limitée comme grille d’analyse d’un affrontement géopolitique majeur. La guerre a une logique et un sens. Notre rôle est de les déchiffrer, d’en tirer des leçons et d’inventer une voie nouvelle pour en sortir."

Plus loin Glucksmann ajoute:

"... « Alors que le sacrifice demandé par les écologistes à l’industrie et aux consommateurs pour atténuer le choc climatique était habituellement codé comme une contrainte lourde, incertaine, encombrante, ce même effort désormais requalifié en question de sécurité internationale, de subversion de la tyrannie, et d’une certaine manière de patriotisme, devient subitement non seulement acceptable, mais activement recherché », remarque Charbonnier. La sobriété n’est plus une restriction de notre puissance, mais la condition de l’affirmation de cette même puissance. Se contenir et se maîtriser, c’est se renforcer et non s’affaiblir lorsque la capacité de nuisance de l’adversaire se nourrit de notre incontinence et de notre surconsommation. Nous retrouvons ici l’aidôs des anciens Grecs – la pudeur sans dimension moralisatrice : l’autolimitation ou, donc, la sobriété. L’aidôs n’est pas l’effacement ou l’impuissance. Au contraire, elle rend durable la puissance."

Retrouver dans l' Aidôs d'Homère une ligne de conduite pour affronter l'avenir, voilà qui me séduit...

Voilà une façon de ne pas me laisser complètement envahir par un profond désespoir chronique, ou par une russo-anxiété ou une sino-anxiété incurables.

J'imagine, cher lecteur, que certains d'entre vous accueilleront avec circonspection et scepticisme les voeux émis par Glucksmann et Charbonnier.

Je ne veux pas tomber dans une forme d'angélisme découplé de la triste réalité mais il n'empêche que l'impérieuse nécessité d'une économie de transition que nous imposent le réchauffement climatique et l'épuisement des énergies fossiles se voit singulièrement renforcé par le fait qu'une politique de sobriété serait un atout d'indépendance qui pourrait se révéler aussi efficace pour défendre notre liberté que nos sous-marins ou nos porte-avions.

 

PS: En marge de mon article j'apprends aujourd'hui que le groupe SCORPIONS en tournée en France a changé les paroles de la chanson WIND OF CHANGE.

Si vous voulez savoir pourquoi c'est sur le lien ci-dessous...

Eh oui !...une chanson qui associe RUSSIE avec LIBERTÉ ça ne passe plus...plus du tout !!!

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 13:41

Bonjour les amis,

J'ai vu cette semaine AS BESTAS, le dernier film du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen.

Voici le synopsis:

Antoine et Olga, un couple de Français, sont installés depuis longtemps dans un petit village de Galice. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout devrait être idyllique mais un grave conflit avec leurs voisins fait monter la tension jusqu’à l’irréparable…

Je vais essayer de vous  parler d'AS BESTAS tout en dévoilant le moins possible l'intrigue.

AS BESTAS est un film rude, une histoire d'hommes vue à travers les yeux d'une femme. Le couple de français est parfaitement intégré à la vie du village, sait parler leur langue, mais ils vont faire des choix qui vont créer de vives tensions avec leurs proches voisins, notamment les 2 frères Xan et Lorenzo.

Xan est particulièrement inquiétant en paysan têtu qui n'est jamais sorti de la ferme mais qui a un caractère fort, forgé aux durs travaux agricoles. Xan apparaît comme un rustre mais il est doté également d'une intelligence fine sur la nature humaine. Il sait percer les coeurs ! Il est porteur de valeurs ancestrales liées à la terre et d'un droit non-écrit qui régit les rapports entre paysans.

Face à lui Antoine représente un autre caractère très fort. Le film ne tombe pas dans la caricature et Antoine n'est pas un écolo qui vit en dehors des réalités. Sa compagne Olga et lui savent eux-aussi travailler dur et se plier aux exigences de la vie à la campagne.

Les dialogues entre Xan et Antoine, notamment au bar du village, sont particulièrement bien écrits: oppressants, à couper le souffle. On sent à chaque instant l'imminence d'un possible drame.

L'histoire s'étale dans le temps. On voit passer les saisons ce qui nous donne droit à de magnifiques images de la campagne galicienne. C'est un film fait de longs silences également: la nature, le rythme des saisons et les bruits du vent y parlent, à leur manière...

On est très loin d'une image bucolique du retour à la nature. N'y survivent que les gens forts, les gens taillés pour. Pas de glamour ici. En cela le film m'a un peu rappelé DELIVRANCE où, là aussi, le retour à la vie campagnarde n'était pas un chemin bordé de roses. Le "paradis espéré" que suppose le retour à la vie rurale existe mais il faut en payer le tribut. La nature impose ses vérités aux hommes et aux femmes.

Les personnages du film parlent en 3 langues: le castillan (ou l'espagnol pour faire simple), le galicien (très proche du portugais) et le français...Je comprenais parfaitement les passages en espagnol et en français mais un peu moins bien les dialogues en galicien et les sous-titres m'ont aidé à saisir des nuances importantes. Les 3 langues donnent beaucoup d'authenticité au film.

L'oeuvre oscille entre deux registres: le western rural âpre et le thriller car certaines scènes sont terriblement inquiétantes.

Quant au drame (dont je ne parlerai pas), sachez qu'il donnera l'occasion à Sorogoyen de faire une des plus époustouflantes métaphores cinématographiques que j'ai jamais vues. On est estomaqués !

Le film est long car à mi-chemin, quand on croit que l'épilogue va être proche, le réalisateur confie à Marina Foïs un rôle important qui relance l'histoire. Il y a avant le drame et après le drame et les deux parties du film sont aussi intéressantes, aussi riches.

Encore une fois les dialogues percutent. La confrontation entre Marina Foïs et sa fille venue de France lui rendre visite interpellent le spectateur. Des thèmes comme la liberté, la responsabilité des parents dans l'éducation de leurs enfants et les relations mère-fille y sont abordés avec pertinence. Il y a à la fois de la violence mais aussi de l'amour.

AS BESTAS est aussi un film qui, tout en traitant d'un problème précis dans une région culturellement bien définie, atteint une dimension complètement universelle. On pense à Giono, à Pagnol aussi, à la dureté sans concessions du monde paysan.

Du grand cinéma, assurément.

Sorogoyen s'est inspiré d'un fait divers réel pour imaginer cette histoire, et disons que dans la vraie vie Olga s'est comportée comme dans le film.

Denis Fenochet (Antoine), Marina Foïs (Olga) et Luis Zahera (Xan) sont remarquables. Peut-être que Sorogoyen leur a offert dans ce film les rôles de leur vie, tant leurs caractères sont marquants...

Xan et Antoine

Xan et Antoine

Antoine et sa compagne Olga

Antoine et sa compagne Olga

AS BESTAS...un western rural angoissant et oppressant, au coeur de la Galice...
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8 novembre 2020 7 08 /11 /novembre /2020 08:16

Bonjour les amis

Bien évidemment je me réjouis de l'éviction de Trump.

Malgré tout, on nage en plein paradoxe. De très nombreux experts s'accordent à dire que sans sa gestion calamiteuse de la pandémie Trump serait encore au pouvoir.

Donc, ce résultat électoral sans appel serait aussi un effet collatéral du virus...Il aura donc fallu ni plus ni moins qu'une catastrophe sanitaire majeure qui a fait des centaines de millers de victimes pour nous défaire d'un président négationniste qui n'a eu de cesse durant tout son mandat de minimiser les graves dangers écologiques qui menacent la planète et l'humanité.

Ne boudons pas notre plaisir...

Alors, ne boudons pas notre plaisir. Quels que soient les motifs profonds qui expliquent la défaite électorale de Trump, son échec est aussi une opportunité historique qu'il ne faut pas gâcher.

La planète va très mal, et Trump nous a déjà fait perdre 4 précieuses années.

Je n'attends pas de miracles de la part de Joe Biden mais, par contre, son prédeccesseur nous précipitait droit dans le mur.

J'espère donc que la citoyenneté américaine saisira l'opportunité politique qui se présente pour remettre la première puissance mondiale au coeur de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de notre biodiversité.

Ainsi soit-il !

PS: je ne succombe pas à une crise d' angélisme et je n'oublie pas que, dans le meilleur des cas, la tâche du nouveau président  sera très ardue...

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 19:34

Bonjour les amis,

Il y a quelques semaines j'ai lu le dernier livre de Fred Vargas, intitulé:

L'HUMANITÉ EN PÉRIL. Virons de bord, toutes !

Ce livre est né d'un énorme coup de colère que Fred Vargas explique dans cette interview au FIGARO.

Alors, effectivement, on ne peut être que catastrophé par la passivité et l'irresponsabilité de nos gouvernants qui lors de la COP 24 ont révisé à la baisse les objectifs sur le réchauffement climatique et qui ont accepté une augmentation de 2º C d'ici aux années 30 (au lieu du 1,5º C proposé lors des accords de Paris) ce qui correspondra à une mise en péril non pas de la moitié mais des trois quarts de l'humanité...

Fred Vargas a donc momentanément laissé tomber ses polars pour lancer avec son livre un grand cri de désespoir et d'indignation, et pour essayer de nous pousser à réagir avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Dans cet ouvrage Fred Vargas nous explique qu'on est surinformé sur le réchauffement, bombardé de news sur ce sujet, mais que finalement on est très mal éclairé sur ce thème car on n'a aucune vision globale du problème. Elle-même qui est scientifique a eu beaucoup de difficultés à trouver les informations vraiment importantes dont elle avait besoin pour écrire son livre. Elle a épluché pour nous des milliers de pages de rapports d'experts du GIEC pour essayer de mettre de l'ordre dans nos idées.

Son livre qui n'est pas très long est très didactique. Il donne des ordres de grandeurs qui nous permettent de nous situer et offre une parfaite synthèse de tous les nombreux paramètres qui provoquent le réchauffement climatique ainsi que leurs impacts respectifs.

A chaque problème posé par les industries qui provoquent du réchauffement les nouvelles technologies tentent d'apporter des solutions que Vargas analyse. Elle va jusqu'au bout et démontre que dans la grande majorité des cas ces solutions ne font que déplacer le problème.

Par ailleurs nous ne devons pas perdre de vue que les carences en matières premières comme les métaux sont inévitables et qu'il faut s' y préparer dès aujourd'hui, or on va exactement dans la direction contraire. Vargas démontre que nous gaspillons par exemple de manière insensée pour l'agriculture le phosphore nécessaire à la vie, A NOTRE VIE, alors que nous ne pouvons pas le fabriquer. Nous creusons notre tombe allègrement, de manière frivole !

Son livre pointe du doigt également les grands coupables dont on parle peu. Pendant qu'on se focalise sur les bagnoles (électriques ou pas), on ignore que 70% de la déforestation est provoquée par l'industrie agro-alimentaire.

Vargas préconise de revenir à une consommation de 200 grammes de viande par semaine (et non pas par jour) pour sauver les forêts (et nous-mêmes par la même occasion).

En fait j'ai lu si rapidement son bouquin (que je recommande chaudement) que je vais devoir le relire, mais cette fois-ci en prenant des notes (chose que je ne fais que très rarement).

J'aimerais aussi ajouter des commentaires un peu plus personnels.

D'abord il y a dans le constat de Vargas des éléments terribles qui devraient nous préoccuper. L'humanité, organisée en Etats qui veillent à leurs propres intérêts n'est pas vraiment dotée d'instances internationales décisionnelles capables de résoudre l'énorme problème auquel nous sommes confrontés.

C'est bien simple : si on attend que la solution vienne de nos dirigeants, on est mort...

Seul un sursaut citoyen sera à même d'inverser la tendance. A nous d'arrêter de consommer comme des fous, de voyager en avion inutilement, de changer de vêtements chaque saison, etc...

Ou nous le ferons, ou nous ne serons plus.

Le capitalisme qui pendant trois siècles a fait progresser l'humanité risque aussi de provoquer notre fin en tant que civilisation. Une néo-barbarie est déjà en train de naître (Trump, Bolsonaro n'en sont que les prémices...). C'est tout le sens de notre histoire qui est en train de se dissoudre aussi sûrement que la banquise.

Nos philosophes et historiens bien peuvent continuer de disserter sur plein de thèmes intéressants comme la démocratie, la liberté, etc...Tout ce qu'ils peuvent pondre sur ces sujets sera frivole et décalé face à l'énorme danger qui est à nos portes et qui risque de nous engloutir.

D'ailleurs il y a plein d'ouvrages que j'avais prévu de lire et que maintenant j'écarte...je les trouve frivoles...ou alors dépassés, plus à l'ordre du jour, pas de nature à donner des pistes de salvation pour l'humanité.

Pleins d'ouvrages actuels me paraissent aujourd'hui aussi incongrus que l'orchestre du TITANIC qui jouait de la musique avant le choc fatidique avec l'iceberg.

 

 

 

 

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Extrait du livre de Vargas:

" On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s'est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes. ..."

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29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 17:54

Bonjour les amis,

J' ai pu voir cette semaine WOMAN AT WAR le 3 ème long métrage de Benedikt Erlingsson qui signe avec ce film une très belle fable humaniste.

Voici le sinopsis:

Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…

Et voici ce que dit le réalisateur de ses intentions:

"Ce film vise à être un conte héroïque se déroulant dans notre monde où la menace est imminente. Un conte héroïque à la manière d’un récit d’aventure. Un conte de fée sérieux mais raconté avec le sourire. Notre héroïne est une Artémis moderne, protectrice des contrées vierges et du monde sauvage. Seule, confrontée à une planète qui change rapidement, elle endosse le rôle de sauveur de la terre mère et des générations futures. Notre point de vue est très proche de celui de notre héroïne, voilà pourquoi nous accédons à sa vie intérieure. [...] C'est un film sur une femme qui s'efforce d'être quelqu'un."

Alors le récit est conté d'une manière à la fois originale (par exemple, les musiciens de la bande-son sont parfois intégrés à l'image), très poétique et aussi avec un éternel humour sous-jacent...

Les péripéties d'Halla nous plongent dans les magnifiques paysages islandais (la photo est sublime) et on respire avec elle intensément les mousses des montagnes islandaises.

Erlingsson a su écrire avec une très grande habileté un scénario qui nous réserve de belles surprises et qui maintient sans cesse l'intérêt du spectateur. Il sait aussi nous faire de savoureux clins d'oeil en s'inspirant d'Homère...Notre héroïne est au moins aussi astucieuse qu'Ulysse.

Le parti pris du film est bien évidemment écologiste et anticapitaliste mais le metteur en scène traite également d'autres thèmes comme la méfiance des autorités vis-à-vis des étrangers, la surveillance dont nous sommes tous victimes grâce aux nouvelles technologies (portables, drones, etc...), la manipulation des médias, les liens qui nous lient à nos ancêtres et l'héritage à préserver qui est le nôtre, etc...

Ce film est tout simplement réjouissant...et puis la fin (dont je ne parlerai pas) réserve au spectateur une belle surprise qui va droit au coeur.

Woman at war c'est une magnifique bouffée d'air pur et vivifiant.

Le titre original est "Kona fer í stríð", ce qui veut dire " Une femme part en guerre" mais en Espagne ils ont traduit le titre de manière plus poétique par LA MUJER DE LA MONTAÑA qui veut dire " LA FEMME DE LA MONTAGNE"

 

Woman at war...ou le récit d'une guerrière écologiste viking...
Woman at war...ou le récit d'une guerrière écologiste viking...

PS: Halla est directrice de chant dans une chorale, ce qui nous donnera droit aussi à quelques brefs et beaux passages chantés...un détail qui ne pouvait que ravir votre serviteur... 😃.

Il y a aussi de magnifiques voix ukrainiennes qui ponctuent le récit avec 3 chanteuses qui apparaissent à l'image.

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 18:37

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je veux partager avec vous une nouvelle qui nous vient de Suède.

Greta Thunberg, collégienne de 15 ans, a décidé de faire grève depuis le 26 août dernier et de ne pas reprendre les cours jusqu'aux élections législatives du 9 Septembre afin de manifester contre le réchauffement climatique et de sensibiliser le public à la défense de l'environnement.

Alors moi j' ai horreur de voir les enfants faire irruption dans le domaine de la vie publique et politique. Je trouve cela très incongru. Il faut respecter le temps de l' enfance et je n' aime pas voir des ados essayer de devenir adultes trop tôt.

Il y a un âge pour tout et chaque chose doit se faire en son temps. D' abord il faut former son esprit à l' école et en famille, acquérir des connaissances et un esprit critique, mûrir, et puis, plus tard, à l' âge de la majorité, se mettre au service de la collectivité et des citoyens.

Donc ce titre d'article que j' ai vu ce matin parlant de la grève d'une collégienne de 15 ans  m' a agacé un peu, mais, finalement, après avoir écouté attentivement les propos de Greta, j' avoue qu' elle m' a bousculé un peu dans mes à priori.

Si j' étais son père m'  opposerais-je à sa grève qui est illégale puisqu'elle n' a que 15 ans ?

Et bien, après avoir lu ses déclarations, je n' en suis pas si sûr.

En effet, il n' est sans doute pas normal que ce soit des enfants qui interpellent les politiques sur leurs obligations morales, mais il n' est pas normal non plus que ceux-ci n' orientent pas tous leurs efforts pour protéger les générations à venir de l'énorme danger climatique.

J' appartiens à une génération qui a pu vivre pleinement le temps de l' enfance, sans angoisses, en mordant la vie à pleines dents, en me consacrant à mes études, pendant que les adultes s'occupaient de mon bien-être physique et moral.

Or, les enfants de 15 ans d' aujourd'hui qui sont un peu conscients des graves dangers que court notre planète ne peuvent plus bénéficier de cette insouciance protectrice et bienfaitrice.

Donc, si ces jeunes ne se sentent plus protégés et si l' avenir qui se profile leur paraît cauchemardesque, ne nous étonnons pas qu' ils manifestent leurs préoccupations devant un parlement qui est l' institution la plus symbolique de la vie démocratique d' un pays.

En définitive, on a ce qu' on mérite : nos enfants nous rappellent à nos devoirs moraux, ce qui indique, qu' on le veuille ou pas, qu' on est tombé bien bas.

Finalement, je suis passé de l' agacement à la sympathie pour cette petite Greta qui pourrait devenir un symbole pour toute une jeunesse.

Elle se plante devant son parlement pour  dire aux députés que le vrai défi pour notre survie est là, et qu' il passe par la défense du climat, pour leur dire de ne pas perdre le Nord et d' orienter tous leurs efforts pour limiter le plus possible le réchauffement global.

Greta est active sur les réseaux, et son cas singulier  se transforme déjà en symbole de lutte qui dépasse largement le cadre de ses frontières.

Finalement, tout ce qui peut amener de la sensibilisation pour la défense de l' environnement est bon à prendre, même si ça vient, et c' est bien triste, de la part d' adolescents.

Bravo à Greta donc pour sa pugnacité. Je lui souhaite une bonne reprise au collège le 9 Septembre prochain et un bon courage pour cette lutte qui ne fait que commencer ...

Que ça nous plaise ou pas, il faudra bien écouter la petite Greta...
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30 août 2017 3 30 /08 /août /2017 07:40

Bonjour les amis,

je continue ma petite série d' articles sur les aveuglements.

Face aux crises écologiques majeures d' une extraordinaire gravité auxquelles va se devoir se confronter l' humanité, j' observe deux formes d' aveuglement chez mes concitoyens:

1. Ceux qui croient encore au père Noël, qui pensent que l' humanité va toujours trouver des solutions pour s' en sortir, même quand tout indique le contraire.C' est une réaction complètement irrationnelle qui ne se base pas sur l' analyse objective des faits mais sur des mythes humains d' autant plus dangereux qu' ils ne peuvent que nous mener vers une extinction pure et simple de notre civilisation et provoquer de grands drames humanitaires.C' est exactement ce genre de mythes qui ont nourri les habitants de l' île de Pâques, avant qu' ils ne disparaissent complètement jusqu' au dernier...Rappelons pour les néophytes que les colons de l' île de Pâques scièrent la branche sur laquelle ils étaient assis,qu' ils détruisirent la végétation de leur environnement composée entre autres de millions de palmiers et qu' ils se croyaient protégés par leurs Dieux...la suite on connaît....

2. Ceux qui, à l' opposé des premiers,croient que le chaos est inévitable et qu' il n' y a pas de réelle solution à chercher.Donc,ce n'est  pas la peine de s' empoisonner notre existence d' aujourd' hui à résoudre un problème sans solutions: mieux vaut essayer de vivre pleinement ce qui nous reste de bon temps à prendre.C' est une position hédoniste complètement irresponsable et irréfléchie qui ne tient aucun compte des générations qui nous suivent et de l' héritage qu' on va leur laisser.

Pour faire bonne mesure, je vous avouerais que moi-même il m' arrive d' osciller avec des pensées intérieures qui passent alternativement de l' option 1 à l' option 2.

Face à ces deux pôles opposés,extrêmes mais tout aussi dangereux, je voudrais partager avec vous la lecture d' une interview de Pablo Servigne qui consacre sa vie à essayer de prévoir comment nous devrions réagir face à un effondrement global qui sera, selon lui, inévitable.

Evidemment, ça a l' air pessimiste son constat mais il nous propose le seul vrai challenge qui mérite qu' on se remue les méninges tout de suite.Préparons la transition et ne perdons pas de temps.Essayons d' anticiper l' inéluctable et d' en minorer les effets.

Prévoir et préparer notre avenir est une tâche d' une énorme complexité et c' est l' action intelligente la plus difficile à accomplir pour l' humanité.

Les propos de Servigne et ses objectifs pourraient paraître prétentieux, voire risibles ( ce mec qui réfléchit tout seul, en chercheur indépendant, sur la manière de s' y prendre pour essayer de sauver l' humanité), et pourtant il s' intéresse à la seule chose qui devrait vraiment nous préoccuper tous...

Voici ce qu' on apprend de lui sur sa fiche wikipedia:

" Il a été invité par l' ancien euro député Yves Cochet à rédiger un rapport pour le groupe VERT/ALE au parlement européen sur l' avenir de l' agriculture en Europe.Ce rapport qui évoque la possibilité d' un effondrement imminent des systèmes alimentaires industriels en Europe a été présenté publiquement au parlement de Bruxelles le 17 Octobre 2013."

Plus loin on apprend que Pablo Servigne a travaillé avec d' autres collaborateurs sur la notion de résilience pour la transition écologique et l' effondrement.

Il propose 4 déclinaisons:la résilience commune, la résilience globale, la résilience locale et la résilience intérieure.Cette dernière se renforce lorsqu’on a pris acte des catastrophes qui ont lieu, et lorsque l’on fait le deuil du monde tel qu’on le connait( dans son fonctionnement, ses objectifs, etc...) . Cela implique de passer au-delà de l’effarement, de la colère et de la tristesse, et de réaliser les possibilités nouvelles de renouer avec soi-même, au plus profond ; et avec ses proches (amis, famille et/ou voisins), et envisager ainsi un vivre-ensemble qui part de l’intime, vers le local, le régional, puis le planétaire, voire le cosmique.

C' est très difficile de juger de la pertinence de ses idées, et seul l' avenir nous dira en quoi il avait peut-être raison.Malgré tout je crois qu' il met bien le doigt sur la manière dont nous allons affronter ces effondrements.Nous essaierons d' y répondre de manière collective, nationale et internationale.Mais dès que se feront sentir les premiers échecs les expériences collectives plus locales risquent de faire la différence.

Il est évident que certains pays seront mieux préparés que d' autres.La crise sera dure ( voire très dure) pour tout le monde, mais pour ceux qui ne seront pas à même de produire eux-mêmes de façon autonome ce dont ils ont besoin, cette crise sera probablement insurmontable...On peut donc imaginer que de petites communautés se seront mieux préparées pour résister et s' adapter.

Et puis d' un seul coup, en lisant Servigne j' ai eu un petit flash: je me suis dit que les amish américains qui vivent aujourd' hui comme au XVI ème siècle étaient peut-être finalement "en avance" sur nous...ou, en tout cas, qu' ils étaient mieux préparés que nous pour affronter cette grande transition.Ne vous méprenez pas: je ne dis pas qu' on va revenir au XVI ème siècle mais simplement que certains collectivités humaines qui vivent déjà en quasi autarcie ( sans besoins de machines industrielles, ni même d' électricité) sont mieux armées que d' autres pour affronter un avenir qui va être très dur.

 

 

L' effondrement qui nous attend...
L' effondrement qui nous attend...
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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 17:50

Bonjour les amis,

En 1967 j' avais 9 ans et je me souviens très bien d' une belle chanson de Michel Fugain dont les paroles m' avaient marquées. 

Il s' agit de JE N' AURAIS PAS LE TEMPS. 

 

Alors, quand on a 9 ans la question du temps qui file entre les doigts n' est pas à l' ordre du jour: on a toute la vie devant soi.

Mais quand on arrive à mon âge, il n' en va plus de même.

On sait qu' on ne pourra pas tout voir, ni tout découvrir.Pour tout dire ça ne me dérange absolument pas car mes yeux ont déjà admiré de telles merveilles qu' il ne m' est pas difficile d' imaginer celles que je n' ai pas vues.Je ne ressens aucune frustration de ne pouvoir tout voir.

Le problème du manque de temps ne se pose pas pour moi pour les voyages comme pour le protagoniste de la chanson qui se désespère de ne pouvoir  courir et contempler tout l' univers.

Pour moi, le problème du temps commence à se poser cruellement pour la lecture.

Si je fais un état des lieux,je me dis que j' ai déjà lu beaucoup d' auteurs mais pas le millième de ce j' aimerais lire, notamment en littérature,romans,romans policiers, essais historiques , essais philosophiques,poésie, divulgation scientifique, essais économiques, etc...

J' ai les yeux plus gros que le ventre.

Que faire ? Comment gérer le temps qui reste en sachant que je n' arriverai pas à tout lire ?

Quand j' étais jeune et que je lisais un livre  que finalement je trouvais décevant j' allais jusqu' au bout quand même, mais aujourd' hui c' est terminé.Cette vie est trop courte et il y a tant d' auteurs intéressants que je ne peux perdre mon temps avec ceux qui ne le sont pas vraiment...

Pareil pour les auteurs qui manquent d' originalité.Dès qu' un roman ou un essai me fait penser à un autre,ou tombe dans les lieux communs, je laisse vite tomber.

Il faut que je trouve rapidement ce que Rabelais appelait la substantifique moelle.

Donc je suis devenu un lecteur impatient.

Or c' est un travers dangereux aussi car il faut se prendre le temps de lire calmement et avec patience certaines pages qui le méritent.S' imprégner avec plaisir de l' univers de certains auteurs.Ne pas tout lire dans l' urgence !

Du coup,j' ai une vitesse de lecture en dents de scie.J' accélère avec certains textes et je m' oblige à me freiner sur d' autres, en me disant que ce qui compte ce n' est pas la quantité mais la qualité.

 

 

 

 

Les yeux plus gros que le ventre...

Toujours est-il que mon problème de base n' est pas résolu car les livres s' empilent sur mon bureau en attendant que j' ai un moment pour les lire.Certains attendent 6 mois, un an, deux ans...et d' autres sont finalement rangés dans la bibliothèque sans avoir été lus, pour " y faire beau"...

Avant-hier je suis resté quelques heures dans l' indécision entre 2 ouvrages qui m' attendent depuis longtemps..

Que fais-je ? Que vais-je lire en premier ?

L' énorme essai de 640 pages de Naomi Klein sur l' avenir de notre planète face à la catastrophe climatique et les possibles solutions qui s' offrent à nous pour en minorer les effets tant qu' il est encore temps ?

Les yeux plus gros que le ventre...

Ou alors,dans un registre qui n' a rien à voir, lire un pavé romanesque de 716 pages intitulé LE GANG DES RÊVES de Luca di Fulvio ?

Les yeux plus gros que le ventre...

En fait, je n' ai pas vraiment choisi mais j' ai finalement commencé LE GANG DES RÊVES dont les premières lignes sont prometteuses:une histoire d' émigrés italiens arrivant en Amérique au début du siècle dernier.Une sorte de  IL ETAIT UNE FOIS L' AMERIQUE littéraire...Et je vais sans doute me prendre le temps de ne pas le lire trop vite.

A suivre donc....Je ferai un billet sur ce roman s' il tient ses promesses.

En attendant, le bouquin de Naomi Klein, et quelques dizaines d' autres m' attendent patiemment sur ma table de chevet.

Je terminerai sur une note humoristique du film AMADEUS quand Mozart essaie plusieurs perruques et ne sait laquelle choisir  car elles lui plaisent toutes.

Il s'exclame: " Pourquoi n' ai je pas trois têtes? " avec son rire haut-perché si particulier...

Et bien, je me sens un peu comme lui...Pourquoi n' ai-je pas 3 ou 4 têtes pour lire en même temps des ouvrages d' histoire, d' économie, de science. de littérature, etc....etc...

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