Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 novembre 2024 6 09 /11 /novembre /2024 07:34

Bonjour les amis,

Suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu dans le sud-est de l'Espagne j'aimerais partager avec vous un article de réflexion écrit par Felip Bens.

Cette catastrophe nous oblige à penser à notre essence, à qui nous sommes, nous les valenciens en tant que peuple, et à définir ce que nous voulons.

L'article de Felip Bens est rédigé en valencien et donc, j'adjoindrai une traduction française pour que vous puissiez en comprendre le contenu.

Voici d'abord l'article original.

Passons à la traduction maintenant.

Centralisme, corruption et inondations
Felipe Bens | 11/07/2024

Nous, les valenciens...

 

Les Valenciens sont-ils viables, en tant que peuple, sans les investissements qui garantissent notre sécurité?

Il y a des endroits qui ne sont pas propices à la vie, avec des conditions hostiles qui n'invitent pas à s'y installer, mais l'être humain, au prix du sacrifice des femmes et des hommes, finit par les apprivoiser. Pour quelle raison les Valenciens préhistoriques vivraient-ils, par exemple, dans le Barranc Moreno de Bicorp? Pourquoi se cacher au fond d’un ravin, à l’humidité terrible, en pleine nature sauvage? Pour l'eau, bien sûr. Là où il y a de l'eau, il y a des bonnes chasses. Et les anfractuosités caverneuses offraient un abri. Il y avait un risque, mais en le soupesant, il était supportable. C'est l'histoire de l'humanité et de sa relation avec l'environnement.

Et c'est le cas de Valence, de Sénia à Segura . Où vit la grande majorité des Valenciens ? Dans les vallées où coulent nos rivières, formant entre elles des centres urbains, avec les ravins et les ramblas qui de temps en temps noient tout. Pourquoi cet effort et ce risque ? Parce que peu de terres sont plus fertiles qu’un marais terrestre, qu’une terre périodiquement inondée. C'est exactement ce qu'est Valence. Il suffit de regarder la carte topographique ci-jointe : un paradis luxuriant, chanté par tous les poètes, construit sur d'anciens marais, marécages et plaines inondables.

Ce sont les Valenciens : un peuple qui, il y a plusieurs siècles, a décidé de vivre avec les inondations , par constance, abnégation et stupidité et, apparemment, contre toute logique naturelle. Et pourtant, « les plus chanceux sont ceux qui peuvent pleurer les inondations » concluait Miquel Bosch Julià dans "Memoires sur l'inondation du Júcar", en 1864 . Parce que quand l’eau s’en va, les récoltes reviennent et, avec elles, les richesses ; mais sans sol fertile, il n’y a rien. Ici et partout. Surtout dans le contexte d’une autre époque, où l’agriculture était essentielle à l’économie. Le grand écrivain Blasco Ibáñez l'expliquait déjà dans son roman " Boue et roseaux "(Cañas y barro, publié en 1902) : tout effort, même titanesque, en valait la peine en échange de gagner des terres agricoles dans l' Albufera et de ne plus vivre dans la misère. Juste ça.

De nombreux commentateurs dénoncent aujourd’hui l’excès d’urbanisation comme l’une des causes de la catastrophe. Il serait bien sûr souhaitable que nous ayons un développement urbain beaucoup plus raisonnable, depuis les années 70 et 80, mais quelle est la solution aujourd’hui ? Démanteler les villes où vivent un million de Valenciens et les zones industrielles où travaillent 300 000 personnes ? Il faut comprendre que le peuple valencien n’existerait pas s’il n’avait pas défié la nature depuis l’Antiquité. Et nous devons continuer à le faire. Il n'y a pas d'autre solution.

Nous sommes en 2024, l'Espagne fait partie des quinze ou vingt économies les plus puissantes de la planète et, selon les premières estimations, la DANA de 2024 générera des pertes matérielles de plus de 100 milliards d'euros. Et peu me semblent ces 100 milliards en vérité. On sait qu'il existe depuis 2006 une dizaine de projets de la Confédération hydrographique du Xúquer et de la région (Generalitat) destinés à agir sur la zone affectée et axés sur la minimisation du risque d'inondations. Ils n'ont pas été exécutés faute de « disponibilité budgétaire » . En Espagne, en Europe , en Occident , dans le premier monde . Ce qui était prévu depuis 2009, selon le ministère, visait justement à adapter et drainer tout le ravin de Xiva (du Poio ) et ses affluents. Cela aurait coûté 221 millions d'euros. 221 ! Que représente ce montant si on le compare au bénéfice évident qu'en aurait tiré l’ensemble du peuple valencien ?

Sans ingénierie, les Pays-Bas n’existeraient pas. Et les Valenciens ne peuvent exister en toute sécurité qu’avec une ingénierie et des investissements qui contribuent à apprivoiser notre habitat. Celui-là même qui en 1957 nous a permis de construire le Plan Sud qui a aujourd'hui sauvé la ville de Valence . Combien d’investissements de l’État ont été réalisés pour la sécurité de la population valencienne face au risque séculaire d’inondations, aggravé par le changement climatique, tout au long du XXIe siècle ? Toutes nos zones à risque, en particulier les bassins du Xúquer et du Túria , ont besoin d'infrastructures et d'investissements pour que rien de tel que cette inondation, la pire catastrophe naturelle de notre histoire, ne se reproduise . En fait, le fait que le gouvernement central n'ait pas eu de plan global depuis des décennies pour amortir cet impact sur les villes valenciennes est presque criminel et irresponsable. Qu’aucun gouvernement de la Région n’ait été en mesure de l’exiger également avec la fermeté nécessaire l'est également. En plus d'enquêter sur les responsabilités politiques et pénales de tout ce qui s'est passé, il est nécessaire de regarder vers l'avenir, et cela implique de se poser la grande question : quel est le prix pour la sécurité et l'avenir des Valenciens ? Quel investissement Madrid compte-t-il faire ?

L'élan de de solidarité qui nous est arrivé de tous les coins de l'Espagne et de par delà nos frontières est encourageant, passionnant, frappant, nous ne serons jamais assez reconnaissants, mais nous, les Valenciens, avons deux problèmes systémiques que nous devons résoudre de toute urgence. Le premier est courant en Espagne : la corruption généralisée dont nous souffrons, de la part des institutions, depuis des décennies et qui représente un puits économique stratosphérique où des millions et des millions d’investissements publics nécessaires s'évaporent. Le deuxième problème est l'Espagne elle-même et nous, les Valenciens, devons le résoudre nous-mêmes. Le sous-financement de tous les gouvernements, de droite ou de gauche, nous tue en tant que peuple. Littéralement avec ces 221 millions (qui n'ont jamais été investis dans les ramblas), l'eau ne se serait pas accumulée dans l' Horta Sud ni n'aurait inondé les propriétés et les villages le long du chemin, avec ces conséquences catastrophiques.

Mazón (président de la région) , en fin de compte, est négligent, irresponsable et c'est aussi un cadavre politique. Un incompétent complètement dépassé par cette situation. Le vrai problème en est un autre : continuons-nous à faire des propositions ? Est-ce qu'on dit BASTA et qu'on impose une fois pour toutes nos exigences légitimes? Devons-nous implorer les investissements dont nous avons besoin pour continuer d'exister ? Ou les exigeons-nous ? C'est entre nos mains.

Nous, les valenciens...

J'aimerais ajouter un bref commentaire à cet article que je trouve pertinent,  instructif, et qui envoit un message universel qui vaut pour toute la planète.

L'auteur répond à certains reproches simplistes un peu faciles, trop faciles, des reproches qui sont parfois absurdes, à la limite du non-sens, des reproches émis par certaines personnes (y compris certains écolos new age pour qui l'action de l'homme occidental blanc est systématiquement condamnée) qui ignorent ce qu'à été l'histoire de toute l'humanité et le sens même de son évolution.

Non, ce n'est pas par hasard que les hommes se sont établis dans ces zones à risques qui pouvaient par ailleurs leur permettre de sortir de la misère. Le problème est ailleurs et consiste à les sécuriser avec un minimum de responsabilité politique en définissant des priorités avec lesquelles on ne transige pas.

PS: Dans l'article l'auteur parle du plan qui a permis de dévier le fleuve TURIA de la ville de Valence en 1958. Plan efficace puisque le centre ville n'a pas été inondé. Voici une vidéo de 2 minutes qui retrace l'histoire de ces grands travaux...des grands travaux qui auraient dû être accompagnés d'autres aménagements pour protéger les municipalités situées au sud de la ville.

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

PS nº 2: L'auteur fait référence au roman de Blasco Ibañez BOUE ET ROSEAUX dont voici la fiche Babelio.

Je préfère le titre original qui sonne mieux: CAÑAS Y BARRO. Un titre qui est resté dans le vocabulaire courant, comme expression populaire, pour désigner cette partie de la région valencienne...On cite  la Valencia de "Cañas y barro".

 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 12:06

Bonjour les amis,

Le triomphe électoral de Trump est tout sauf une surprise.

Et quand on veut comprendre les motifs de cette victoire il faut se pencher sur ce qui a provoqué l'échec des démocrates qui n'ont pas convaincu sur des thèmes comme l'économie et l'immigration.

Cette fois-ci, avec ce 2 ème mandat il n'y aura pas d'effets de surprise. Chaque pays sait à quoi s'en tenir. Tout le monde connaît les procédés de Trump, sa manière d'exercer des chantages et de faire pression sur les autres gouvernements de la planète.

Certains chefs d'Etat comme Zelensky ont tous les motifs du monde d'être très inquiets.

De nombreux autocrates, des dirigeants populistes d'extrême-droite comme Milei et certains dictateurs se réjouissent en ce moment.

L'Europe, quant à elle, va devoir faire front de manière unanime...vaste programme pour elle !

La Chine est prête à livrer sa bataille économique face aux futures mesures protectionnistes que prendra Trump.

Tout cela est déjà écrit.

Trump ne recommettra pas les erreurs grossières de son premier mandat mais on peut compter sur son caractère égocentré qui le pousse à n'écouter personne et à faire un déni de réalité quand les choses ne se passent pas comme il avait prévu.

Cela, ces aspects-là ne changeront pas, ce qui m'amène à penser que la tragédie mondiale n'est plus très loin. Je ne sais pas de quelle manière elle surviendrait, ni où ni quand, mais à partir de Janvier prochain on pourra commencer à retenir notre respiration.

Trump est profondément et intrinsèquement erratique et il est également capable de commettre de grosses bévues...Or, notre monde est devenu plus instable et plus dangereux.

Ce qui m'effraie n'est pas ce que Trump a dit ou promis durant sa campagne, mais les décisions et les initiatives qu'il pourrait prendre quand les événements n'iront pas dans le sens qu'il souhaite. Or, je ne crois pas une seule seconde que les solutions simplistes qu'il propose lui apportent les effets escomptés.

Le volontarisme outrancier en politique est dangereux...Quand un dirigeant veut à n'importe quel prix faire coller ses faits et gestes à la réalité on entre dans une zone rouge.

Or Trump a déjà démontré qu'il n'a pas de garde-fous, qu'il est prêt à tout et à n'importe quoi.

On peut essayer de se rassurer en disant que les institutions américaines peuvent éviter certaines dérives dangereuses mais il n'empêche que le Président des Etats-Unis a quand même d'énormes pouvoirs et, entre autres, celui de déclencher une grave crise internationale.

A suivre donc...

 

Le premier mandat de Trump fut une farce, le deuxième pourrait être une tragédie...

PS: Je ne serais pas complètement sincère si je ne vous disais pas que, quelque part au fond de moi, je ne suis pas si mécontent que ça que Trump ait gagné. Ça doit être mon côté Mr Hyde qui se réjouit quand tout va merveilleusement mal.

En effet, la seule façon d'en finir avec le trumpisme serait peut-être de le laisser aller au bout de ses errements et qu'il se disqualifie par lui-même...sauf que j'aimerais bien que cette disqualification que je souhaite ne provoque pas de drames ni de tragédie mondiale, ce dont je suis très loin d'être sûr.

PS nº 2.  En attendant, aujourd'hui les attitudes flagorneuses vis-à-vis de Trump ne se sont pas fait attendre comme on pouvait facilement et logiquement l'imaginer avec, par exemple, ce message du coeur envoyé ci-dessous par Bibi...

Publicité dans les rues de Tel Aviv...

Publicité dans les rues de Tel Aviv...

Partager cet article
Repost0
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 07:20

Bonjour les amis,

Le 9 Mai c'est le jour de l'Europe, c'est le jour où elle est célébrée.

Notre union européenne est souvent maltraitée, comme un punching-ball, comme un bouc émissaire, accusée de mille maux par de nombreux dirigeants qui vont de l'extrême-droite jusqu'à l'extrême-gauche.

Ses performances économiques ne sont guère brillantes comparées à celles des Etats-Unis ou de la Chine.

Le jeudi 18 avril dernier, l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta a remis son rapport sur l’avenir du marché unique aux 27 dirigeants réunis pour un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles. Il propose notamment d’unir les marchés de capitaux européens afin d’éviter le “décrochage” du Vieux Continent face aux Etats-Unis.

Vous trouverez les points-clés de ce rapport sur le lien ci-dessous.

Un rapport qui soulève un certain nombre de points faibles de l'UE en matière économique et qui a donc au moins le mérite d'exister et d'ouvrir un débat à un mois des élections européennes.

L'un des gros problèmes de l'UE c'est aussi, sans doute, son manque de proximité et aussi de pédagogie. Pour de très nombreux européens les instances de Bruxelles sont perçues comme une nébuleuse technocratique éloignée et coupée de leurs préoccupations quotidiennes.

J'ai essayé d'en savoir plus sur le fonctionnement de l'UE et j'ai commencé la lecture du livre de Jean Quatremer au titre provocateur de: LES SALAUDS DE L'EUROPE: Guide à l'usage des eurosceptiques...

Voici le résumé de l'éditeur :
Peut-on encore être européen ? Trop de scandales, comme l’embauche de José Manuel Durão Barroso, l’ancien président de la Commission, par la banque d’affaires Goldman Sachs. Trop de compromissions, comme l’élection de Jean-Claude Juncker à la tête de l’exécutif européen, lui qui a transformé son pays, le Luxembourg, en paradis fiscal. Trop d’échecs, de l’économie au contrôle des frontières extérieures en passant par le social ou la défense. Trop de libéralisme débridé. Et trop peu de démocratie.
Il est facile de dresser un acte d’accusation implacable contre l’Union en dissimulant la responsabilité des gouvernements nationaux dans ces dérives. Les salauds de l’Europe, ce sont à la fois les États, les maîtres de l’Union, qui ont trahi le rêve des pères fondateurs, et les démagogues qui essayent de faire croire qu’un retour vers le passé résoudrait tous les problèmes. Il est temps de redire ce que l’Union nous a apporté à l’heure où elle n’a jamais paru aussi fragile, menacée de l’extérieur par la Russie de Poutine et les États-Unis de Trump, et de l’intérieur par le Brexit et la montée des partis extrémistes.
Dans ce livre percutant, l’un des meilleurs spécialistes de l’Europe reprend un à un les arguments de ses opposants en démêlant le vrai du faux et rappelle que la construction communautaire, aussi perfectible soit-elle, reste la dernière utopie pacifiste d’une planète au bord de l’abîme.

C'est un livre très instructif, très critique, sans concessions, un livre qui, bien que datant de 2017, reste très actuel et résume tous les reproches que vous pourrez entendre au sujet de l'UE.

Mais c'est aussi un livre qui n'est pas un dossier exclusivement à charge. Ecrit par un européen convaincu il met en valeur tout ce que l'Europe nous a apporté et que nous aurions bien tort de sous-estimer.

Ce livre a été écrit au moment du Brexit et cet exemple n'a pas été suivi par aucun membre de l'UE. Il n'y a pas eu d'effet de contagion...C'est donc que notre espace n'est sans doute pas si mauvais que cela.

La campagne pour les élections européennes va bientôt commencer et je serai attentif aux propositions des différents partis qui vont se présenter. Et j'écarterai ceux qui tombent dans la critique facile et populiste ou dans le chantage...J'attends de la hauteur de point de vue et aussi un certain "romantisme" même si ce sentiment n'est plus tellement de mode.

Je ne suis pas naïf. Les Etats-Unis d'Europe n'existeront sans doute jamais, et les Républiques Socialistes d'Europe non plus, mais ce n'est pas l'objectif.

Je veux croire en une Europe espace de libre échange, de paix, de protection sociale, de libertés et de défense de valeurs universelles comme, par exemple, l'amitié entre les peuples...Ça, ce n'est pas de l'utopie.

Et quand je dis " je veux croire " il ne s'agit pas d'appliquer la méthode Coué mais de voter pour des forces politiques capables de mettre en place avec pragmatisme un certain nombre d'objectifs réalisables.

Je vous laisse avec deux extraits du livre de Quatremer.

" L’Union a inventé le « libéralisme bureaucratique », une gageure ! Donald Trump, le président américain, la qualifie très justement de « consortium bureaucratique ». Aucun domaine n’échappe à sa furie régulatrice, de la courbure des bananes à la composition des tétines en passant par la contenance des chasses d’eau, la puissance des aspirateurs, la taille des rétroviseurs des tracteurs agricoles, l’expérimentation animale, le passage à l’heure d’été, les dates de la chasse à la tourterelle, le confort des poules, les conditions de transport des porcs et des vaches, les conditions de fabrication et de conservation des fromages, la hauteur maximale des échelles que peuvent escalader les mineurs travaillant, on en passe et des meilleures… Qui n’a pas été révulsé en découvrant que l’Union a cette capacité à se mêler de l’infiniment petit et à négliger l’essentiel?
Delenda Europa ..."

"Face à la complexité et à l’insatisfaction que suscite une Europe qui est la somme de multiples compromis entre des États souverains et de nombreuses crises (souvent mal résolues), le démagogue de droite ou de gauche propose des explications simplistes et des solutions tranchées. À l’entendre, l’Union serait un complot d’une élite apatride et cosmopolite visant à dissoudre les nations, à créer du chômage, à soumettre la France à l’Allemagne et le continent à la Chine et aux États-Unis… Bien sûr, « on » est contre l’Europe « telle qu’elle est », mais « on » reste européen. Le problème est que cela ne veut strictement rien dire : l’Europe, on ne la fait pas seul dans son coin, mais avec des partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes idées que nous..."

PS. J'ai parlé des populistes qui tapent sans retenue sur l'Europe mais ils ne sont pas les seuls. Des philosophes comme Michel Onfray s'enferment systématiquement dans un discours souverainiste anti-Maastricht. C'est tellement facile d'avoir toujours raison, de toujours voir le verre à moitié vide et jamais la partie à moitié pleine. A la fin ça devient stérile, agaçant, terriblement prévisible et pour tout dire un peu usant...En fait je n'écoute plus Onfray quand il parle de ce thème. Je sais déjà tout ce qu'il va dire, tout ce qu'il va objecter...Son discours s'est converti en une "tarte à la crème".

PS nº 2: Complètement hors-sujet.

J'ai écouté Sophia Aram se plaignant de graves accusations menées contre elle par des députés de gauche de LFI. Je suis choqué et pour tout dire assez écoeuré car ces accusations injustes lui font dire ce qu'elle n'a jamais dit et la mettent en danger. Faudra-t-il lui assigner 2 gardes du corps suite à ces attaques ignobles ? Je trouve le climat politique en France particulièrement nauséabond... Vous pourrez entendre la réaction indignée de Sophia Aram sur le lien ci-dessous.

Partager cet article
Repost0
21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 10:06

Bonjour les amis,

La très sérieuse revue scientifique THE LANCET a publié une étude avec des projections sur l'évolution de la démographie mondiale.

Cela n’a pas encore commencé, mais la tendance semble imparable : l’humanité va rétrécir. D’ici 2050, plus des trois quarts des pays (155 sur 204) auront des taux de fécondité si bas qu’ils ne seront pas en mesure de maintenir leur population. Et cette tendance sera presque achevée d’ici 2100, lorsque 97 % des pays (198 sur 204) seront dans la même situation. Les décès dépasseront les naissances et il y aura de moins en moins de personnes dans le monde.

Il s’agit de données de l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington publiées dans la revue The Lancet. Les auteurs avertissent les gouvernements de commencer à planifier les menaces que ces changements pourraient faire peser sur l’économie, la santé, l’environnement et la géopolitique.

Le 15 novembre 2022, la population mondiale a atteint le chiffre sans précédent de 8 milliards de personnes, mais selon cette étude, cela pourrait être le pic avant que ne s'infléchisse la courbe et que s'amorce le déclin démographique. La tendance est mondiale, mais le rythme est différent selon les zones. Dans les pays riches, où les taux de fécondité sont déjà très faibles, ils continueront à baisser. Et l’Espagne (pays où je vis) est un exemple éloquent de cette tendance.

Selon l’étude, l’Espagne avait un taux de 2,47 enfants par femme en 1950, puis de 2,13 en 1980 et s’effondre à 1,26 en 2021. Si les choses continuent ainsi, en 2050 ce sera 1,23 enfant par femme et en 2100 ce sera 1,11 . C'est l'un des pays où la dégradation de son environnement est la plus prononcée, puisqu'en 2050 la France (1,49), l'Allemagne (1,40) ou la moyenne européenne (1,37) se situeront au-dessus. Cette tendance est en accord avec ce que souligne l'Institut national de la statistique, qui a marqué l'année dernière un minimum historique de naissances dans le pays. 2023 a été la septième année consécutive au cours de laquelle plus de décès que de naissances ont été enregistrés en Espagne, avec une différence de 113 256 personnes.


En Italie, les chiffres sont catastrophiques avec moins de 400 000 naissances en 2022 et un taux de fécondité à 1,2 enfant par femme. En Italie, être parent "n'est qu'une option parmi d'autres".


La Russie perd des habitants au rythme de 700 000 à 800 000 par an. Vladimir Poutine multiplie les mesures pour enrayer ce déclin, mais en vain...

Dans le monde entier les milieux à faibles revenus suivent la même tendance, mais partent d’une réalité très différente, avec des taux de natalité beaucoup plus élevés. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra expliquer leur poids dans le pourcentage total des naissances dans le monde, qui va presque doubler dans les années à venir. Ils passeront de 18 % du total en 2021 à 35 % à la fin du siècle. Un enfant sur deux né sur la planète en 2100 naîtra en Afrique subsaharienne.

Retraites et travail
Les auteurs de l'étude estiment que cette tendance peut être considérée, d'un point de vue occidental, comme un moyen de soutenir leurs retraites, leur main-d'œuvre et leur stabilité démographique. Et ils concluent qu'il s'agit d'un patch. « La migration internationale ne peut être qu’une solution temporaire, car la baisse de la fécondité devient un phénomène universel. »

Les taux de natalité sont plus élevés dans les pays en développement, mais à l’avenir, un meilleur accès aux contraceptifs et à l’éducation des femmes les réduira.

 

Voila donc ce qui se profile même si certaines projections à long terme sont à prendre avec d'énormes pincettes.

Un monde à deux vitesses (mais il l'était déjà, me direz-vous) avec une natalité occidentale en pleine dégringolade un peu masquée par une population mondiale qui continue de croître (même si elle le fait moins vite).

Quant à la démographie en berne  qui viendrait à la rescousse du système de retraites, cela pourrait n'être qu'un sparadrap sur une jambe de bois.

 

Partager cet article
Repost0
11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 09:29

Bonjour les amis,

Dès le premier jour du conflit russo-ukrainien j'avais écrit que la Chine nous trahirait. Pas la peine d'être expert en géopolitique pour pressentir le futur comportement de cette grande puissance voisine de la Russie.

C'était écrit et c'est en train de se produire.

D'abord la Chine n'a pas condamné l'agression injustifiée de la Russie, dont le dirigeant envahit l'Ukraine, en violation flagrante avec toutes les lois internationales.

La grande bénéficiaire des sanctions économiques décidées contre la Russie sera bien évidemment la Chine qui dispose de toutes les matières premières et des composants stratégiques qui pourraient manquer aux russes.

En adoptant une position neutre et équidistante la Chine disposera de toutes les facilités pour faire du bon business sur le dos des occidentaux.

Le covid avait déjà bénéficié à son économie, la guerre également.

 

 

Quand le président du comité paralympique Andrew Parsons, vendredi dernier, a dit dans son discours d'ouverture des jeux paralympiques à Pékin "qu'il était horrifié par ce qui se passe dans le monde en ce moment" et que " le XXI ème siècle doit être celui du dialogue et de la diplomatie, pas celui de la guerre et de la haine" ses paroles ont été censurées à la télé chinoise.

C'est tout simplement honteux, profondément inadmissible, mais tellement prévisible.

La plateforme chinoise Iqiyi qui retransmet les parties de football du championnat anglais a supprimé ses diffusions télévisuelles pour que les spectateurs ne voient pas les messages de soutien à l'Ukraine.

Sur les réseaux sociaux chinois les internautes qui se manifestent en faveur de la paix sont censurés également, leurs comptes supprimés.

J'arrête ici la longue liste des atteintes aux libertés d'expression dont ce pays fait montre en un moment historique crucial pour la paix dans le monde.

Toujours à propos de la censure chinoise, je vous mets en lien un article d' EL PAIS que vous pouvez lire avec le traducteur Google au cas vous ne comprendriez pas l'espagnol.

On a atteint avec cette grande puissance le comble du cynisme. Non seulement elle joue un double jeu qui sera pour elle une vraie aubaine économique, mais il est à parier que lorsqu'on abordera un jour des négociations de paix ce sera sous l'égide de la Chine.

Voici donc cette puissance liberticide qui se voit promue au grade d'arbitre du Monde.

Alors, les amis, si c'est la Chine qui doit arbitrer le Monde, j'aime autant vous dire que je  préfère changer de planète.

Non pas que je sois fan des Etats-Unis au point de considérer que ce sont eux qui doivent systématiquement gendarmer la planète et lui imposer un ordre. Non, bien sûr que non.

Mais cela me paraît obscène, indécent et immoral que ceux qui seront amenés à jouer le rôle d'arbitre auront été les grands bénéficiaires de ce conflit.

Ils sont tout, tout, tout... sauf neutres.

En conclusion, je dirais que l'agression de Poutine nous plonge irrémédiablement, et quelle que soit l'issue du conflit ukrainien, dans une situation qui ruine 50 ans d'efforts de normalisation entre blocs et de réduction de la course aux armements.

Le fait qu'une puissance de la taille de la Chine n'ait pas pris ses responsabilités historiques pour condamner l'agression criminelle de Poutine ne fait que nous enfoncer davantage dans un nouveau désordre mondial qui n'est pas rassurant.

Le fameux CHOC DES CIVILISATIONS annoncé en 1991 par Samuel Huntington est en train de s'accomplir sous nos yeux, et ce n'est pas une bonne nouvelle ni pour la planète, ni pour la liberté dans le monde.

 

Le double jeu révoltant et dangereux de la Chine face à l'agression contre l'Ukraine
Partager cet article
Repost0
4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 08:24

Bonjour les amis,

Il y a des exposés que nous devrions tous voir et écouter OBLIGATOIREMENT, et celui que je vous propose aujourd'hui en fait partie. Il dure 2 heures et 34 minutes ce qui correspond à la durée du dernier film de Tarantino (que j'ai aimé) sauf que cette fois-ci l'enjeu est majeur, vital. Il s'agit de comprendre la nature du problème qui va préoccuper l'humanité toute entière pour les décennies à venir.

Voici une leçon inaugurale donnée il y a juste quelques jours par Jean-Marc Jancovici à Sciences Po.

Les données qu'il cite sont donc réactualisées.

On a beau connaître Jancovici et le lire, on en apprend toujours beaucoup en l'écoutant, et c'est à nouveau le cas dans cette leçon. Ce qu'il dit est fondamental pour interpréter ces milliers d'infos dont on est bombardé tous les jours, des infos souvent fausses, biaisées, trompeuses,qui sont émises par des personnes qui pour la plupart n'ont aucune connaissance des problèmes dont ils parlent.

Des infos qui nous font miroiter de fausses solutions comme par exemple les énergies alternatives qui peuvent nous aider, certes, mais qui ne ne sont absolument pas de nature à résoudre les problèmes auxquels nous serons confrontés. 

 

 

Écoutez attentivement Jancovici. Prenez votre temps. N'essayez pas de vous passer la vidéo en diagonale.

Sa leçon mérite mieux que ça...Notre avenir mérite mieux que ça.

Ecoutez aussi les apartés et les parenthèses de Jancovici qui parfois en disent long et qui pourraient faire l'objet de très longs développements. Son exposé dure 1 h 30 minutes mais les réponses qu'il donne aux questions posées par les élèves de Sciences Po sont aussi pleines d'enseignement.

Avant de vous laisser avec ce document très pédagogique qui va ouvrir les yeux de plus d'un, je vais juste citer une métaphore de Jancovici.

Quand on lui parle du poids des énergies alternatives pour faire face à nos besoins, celui-ci répond:

" C'est comme si je buvais 1 litre de Whisky par semaine et que mon médecin me recommandait de réduire la quantité, et qu'en réponse je décidais de boire 1,2 litres de whisky plus un jus d' orange..."

La démonstration est dans cette leçon inaugurale que je vous invite à regarder dans son intégralité.

La réalité est même pire. L'auteur démontre qu'aujourd'hui on a encore besoin de beaucoup de whisky (énergie fossile + ressources en matières premières non renouvelables) pour presser le jus d'orange (énergie prétendument verte)...

Voici aussi quelques lectures recommandables de livres écrits par  Jean-Marc Jancovici pour ceux qui veulent approfondir:

https://www.babelio.com/livres/Jancovici-Dormez-tranquilles-jusquen-2100/790411 

https://www.babelio.com/livres/Jancovici-Decarbonons-lEurope-/955619

Son Blog: https://jancovici.com/ ​​​​​​​

Sa page facebook que je consulte tous les jours et dans laquelle il met en lien plein d'articles intéressants écrits par d'autres auteurs et qu'il commente:https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/ 

 

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2018 7 07 /01 /janvier /2018 08:10

Bonjour les amis,

Ce matin il m' est arrivé quelque chose de curieux.Mon cousin avait partagé sur les réseaux une vidéo de Bernard Maris.Cette vidéo la voici:

Alors, tout de suite après avoir visionné cet extrait, j' ai fait des recherches sur le net au sujet de la biographie de Bernard Maris et je me suis rendu compte qu' il faisait partie des victimes de l' attentat contre CHARLIE , il y a 3 ans, jour pour jour...

J' avais complètement oublié que cet économiste altermondialiste faisait lui aussi partie des victimes.

Par ailleurs, c' est intéressant ce que dit Maris dans cet extrait.Il dit que l' argent devrait être un bien public et qu' il ne devrait pas être soumis à des intérêts privés.

Maris explique quelque chose de très simple.Les économistes devraient être de simples comptables, comme des techniciens, comme des dentistes: des personnes aux compétences purement techniques dont on a besoin, mais entre les mains desquelles ne devraient pas résider les vrais enjeux, les vrais moteurs de l' économie.

Alors c' est très émouvant, cet extrait...et c' est toujours aussi révoltant de se dire que des personnes attachées au bien commun qui ont essayé durant toute  leur vie de chercher des voies pour épargner des souffrances inutiles à l' humanité sont tombées sous les balles d' intégristes barbares et décérébrés.

Ce simple extrait vidéo nous permet à lui seul de comprendre l' ignominie du crime commis conte CHARLIE.

Tuer Maris c' était tuer l' humanité....attenter contre Charlie également.

PS: pour terminer sur une note d' humour et de dérision salutaire, voici une photo qui probablement aurait fait rire cet économiste humaniste...

CHARLIE...et le devoir de ne pas oublier.
Partager cet article
Repost0
6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 16:29

Bonjour les amis,

Vous avez pu suivre sur vos postes TV la terrible accélération vertigineuse des événements en Catalogne.

Je vous avais annoncé qu' on allait droit vers un choc frontal entre deux trains, et celui-ci a bien eu lieu.

Revenons brièvement sur la journée de dimanche dernier. Rajoy en envoyant les forces de sécurité retirer les urnes protégées par les manifestants a commis une erreur tactique impardonnable.L' image a fait le tour du monde.C' est ce que cherchaient les indépendantistes...

Ce que les téléspectateurs savent moins c' est que la Garde civile et la police nationale ont été constamment agressées durant ces journées par des meutes animées par les leaders séparatistes.

La répression faisait partie du piège tendu par les séparatistes pour gagner en visibilité, et aussi pour donner une image de peuple martyre ( alors qu' ils représentent moins de la moité de la population catalane).

Le tribut à payer pour cette erreur a été lourd car de nombreux catalans non indépendantistes sont devenus sympathisants des séparatistes suite à cette journée noire.De nombreux citoyens catalans sont dans l' émotion et certains d' entre eux ont un peu perdu de leur rationnalité.

Espérons que la raison et le bon sens vont reprendre le dessus.

Mardi il y a eu une grève générale très suivie en Catalogne, mais le soir c' était le Roi en personne qui dans une allocution officielle condamnait en des termes très durs l' attitude des séparatistes, en rappelant que ceux-ci avaient été d' une déloyauté inadmissible.

Catalogne:la contre-réaction aux prétentions délirantes des indépendantistes s' organise...

Le président de la région Puigdemont a répondu le lendemain dans un discours complètement surréaliste dans lequel il affirmait qu' il acceptait l' idée d' une médiation nationale ou internationale, mais en même temps il rappelait qu' il allait réunir le parlement régional lundi prochain pour faire une déclaration unilatérale d' indépendance.Plus contradictoire , tu meurs...

 

Catalogne:la contre-réaction aux prétentions délirantes des indépendantistes s' organise...

Finalement le tribunal constitutionnel a interdit cette convocation du parlement dont l' ordre du jour était illégal, et Puigdemont comparaîtra mardi ( sans doute pour tenter un coup de force et faire passer coûte que coûte sa déclaration infâme).

Rappelons que le référendum de dimanche était une sinistre farce, sans campagne du NON, sans participation de tous les citoyens qui ne voulaient pas légitimer une consultation sans garantie et anticonstitutionnelle.Une consultation où certaines personnes ont voté plus de 5 fois...

Mais depuis hier, la bataille s' est déplacée sur un autre terrain, celui de l' économie.

Des entreprises comme ORYZON qui veulent rester en Europe, n' ont pas attendu que le conflit soit résolu et ont quitté la Catalogne pour s' installer dans une autre région espagnole.

Les banques catalanes  qui ont souvent plus de trois quarts de leurs actifs en dehors de la Catalogne se retrouveraient en cas de déclaration d' indépendance en dehors de la zone euro sans la couverture de la BCE. Devant la grande préoccupation de leur clientèle ( dont je fais partie) , elles ont pris la décision de transférer leur siège en dehors de la Catalogne.

Par exemple, SABADELL la banque catalane où j' ai mes économies a transféré son siège social hier à Alicante dans ma région.On en est déjà là ! C' est fou !

CAIXABANK, autre grande banque catalane, va s' installer à Valencia.

Le but c' est de rassurer tout le monde et d' éviter des mouvements de panique.

 

Catalogne:la contre-réaction aux prétentions délirantes des indépendantistes s' organise...

On arrive donc au paradoxe que les banquiers catalans sont en train de sortir l' argent de Catalogne pour le mettre à l' abri des délires des indépendantistes.

Par ailleurs, d' autres grandes entreprises comme GAS NATURAL vont  migrer vers Madrid...

Les catalans vont avoir quelques jours devant eux pour méditer sur les conséquences néfastes de leur action pour eux-mêmes et pour toute l' économie espagnole ( qui n' avait pas besoin de ça...toute cette agitation augmente le prix de notre prime de risque et rend plus cher l' argent de la dette que nous remboursons).

D' une certaine manière cette affaire me fait penser au Brexit. On sait parfaitement aujourd' hui que face aux lourdes conséquences du Brexit, ce référendum ne serait jamais gagné si on le refaisait aujourd' hui...

Les catalans, eux, vont subir de plein fouet les conséquences des agissements des indépendantistes.Il y a déjà de très gros dégâts collatéraux mais la situation n' a pas atteint un point de non retour.

On n' est jamais à l' abri d' une bonne surprise, et on peut espérer que le bon sens reprenne le dessus.

Mais une chose est sûre: les agitateurs anticapitalistes eux ne vont pas s' arrêter.Ils vont tenter de maintenir leur course suicide jusqu' au bout...Mais heureusement ils ne sont pas majoritaires.Et leur alliance de circonstance avec la bourgeoisie catalane risque de ne pas tenir le choc dès qu' il y aura de lourdes conséquences financières.

Dès que les catalans vont être frappés là où ça fait mal, c' est à dire dans les "bourses", le vent risque de tourner...

Dimanche prochain aura lieu une grande manifestation pour ceux qui appellent au dialogue dans le respect des lois...

Il était temps que ceux qui n' étaient pas d' accord avec l' attitude des leaders putschistes se bougent devant le danger qu' ils représentent pour la société espagnole toute entière.

Je vous ai esquissé, en quelques lignes une semaine folle, folle, folle,...que j' ai suivi parfois heure par heure.

J' en suis tellement perturbé que je n' arrive même plus à lire des romans littéraires depuis une quinzaine de jours.Impossible...tout me tombe des mains...Je ne lis que des compte-rendus et des articles qui tournent autour de ces événements qui me préoccupent au plus haut point.

A suivre donc...

En attendant, j' espère que le gouvernement va réussir à trouver la bonne faille et à faire voler en éclat cette union artificielle contre-nature et perverse qui va de la droite libérale catalane jusqu' à l' extrême-gauche anticapitaliste et qui tente de mettre en échec la démocratie espagnole.

PS: je vous rajoute un document vidéo intéressant.C' est l' interview de la leader séparatiste anticapitaliste Anna Gabriel.

La journaliste espagnole Cristina Pardo lui pose 2 fois la même question: Elle lui dit:

" Pardonnez-moi Anna, mais en ce moment vous voulez déclarer votre indépendance et prendre d' assaut la constitution en toute illégalité.Acceptez -vous que ceux qui ne seraient pas d' accord avec votre future et hypothétique constitution en fassent de même, le jour où vous seriez au pouvoir ? "

La tête d' incompréhension d' Anna Gabriel est tout un poème !...Prise de court et complètement incapable de répondre de manière cohérente.

Bravo à la journaliste très pertinente qui lui a posé la bonne question !

Ps nº 2: Un article de libé sur la fuite des banques et des grandes entreprises...

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 16:46

Bonjour les amis,

Auijourd' hui c' est la fête de la Diada en Catalogne.C' est l' occasion pour les séparatistes de faire une démonstration de force après que le parlement régional ait approuvé une loi de déconnexion avec l' Etat espagnol sur la base d' un référendum complètement anticonstitutionnel et illégal qui devrait se célébrer dans 20 jours.

Le parlement régional, fort d' une coalition parlementaire de députés qui a la majorité absolue, mais qui représente 48% des voix des catalans, s' est donc lancé dans un défi inouï, mais malheureusement plus que prévisible.

Quelques jours avant cette date, Rajoy tentait de couper l' herbe sous le pied des indépendantistes, en essayant de rendre cette consultation techniquement impossible.

Alors les amis, certains d' entre vous se demanderont pourquoi Rajoy n' utilise pas l' article 155 de la constitution espagnole pour relever immédiatement le gouvernement régional de Catalogne ( complètement déloyal) de ses fonctions ? Il en a le pouvoir et il en a le droit.

Il peut techniquement le faire, mais là, on irait droit vers un bain de sang.La situation serait insurrectionnelle.

Donc il faut la jouer autrement. Rajoy essaie d' étouffer la possibilité de réaliser techniquement ce scrutin. Pas de budget pour acheter des urnes, pas de collaboration du ministère de l' intérieur pour établir des listes d' électeurs,mises en demeure aux fonctionnaires de ne pas désobéir à l' Etat central, etc...

En attendant le bras de fer est monté d' un cran, et personne ne va céder jusqu' au 1er Octobre.C' est un fait acquis.On va vers une confrontation inévitable.

Que va t' il se passer le 1er Octobre ?

Il y a 3 partis légalistes qui ne participeront pas à ce scrutin pour ne pas lui donner la moindre légitimité ( la droite avec le PP et ciutadan' s, et à gauche le parti socialiste espagnol...).Leurs militants et sympathisants n' iront pas voter.

Mais comment vont réagir les catalans ? Les sondages indiquent que 80% d' entre eux aimeraient voter lors d' un référendum pour choisir leur appartenance ou pas à l' Etat espagnol...Les catalans, qu' ils soient en faveur ou contre l' indépendance, aimeraient voter sur ce sujet.

Si le 1er Octobre la participation est faible, cette journée restera comme une première grande manoeuvre qui pourrait amener de nouvelles négociations, voire une organisation négociée avec Madrid d' un vrai référendum, ou d' un nouveau statut.

Mais si le 1er Octobre la participation est suffisemment forte pour dépasser les 50 % , on va tout droit vers de très fortes turbulences.

Si le OUI gagnait les indépendantistes ( fort de la nouvelle loi qu' ils viennent de faire passer au parlement régional) proclameraient de manière unilatérale la création de la République catalane le 4 Octobre...Cette situation ne se produira probablement pas, mais , en attendant, la tension monte, monte...

Là, on commence à jouer avec le feu.On joue à se faire peur.

Tout le monde espère qu' il n' y aura pas de débordements, que le conflit ne va pas descendre dans la rue, mais rien ne nous le garantit...Ça devient chaud comme l' enfer.

Personne ne sait ce qui va vraiment se passer le 1er Octobre mais le choc de trains est inévitable.Reste à savoir quelle sera son ampleur.

Affaire à suivre donc...

PS: Pour les espagnols qui, comme moi, vivent en dehors de la Catalogne l' enjeu est énorme.Cette région c' est 20 % du PIB et nous avons tous contribué à son essor.

20% du PIB qui s' envolent , ce n' est pas rien...L' Espagne perdrait l' un de ses bijoux de famille et nous en paierions tous les conséquences.

PS nº 2 La bonne question pourrait être, " Comment en est-on arrivé là ? ".

Ce serait vraiment très très long à expliquer et il faudrait remonter loin en arrière mais il y a eu deux éléments très importants:

1. Un pouvoir régional déloyal qui balance des mensonges depuis plus de 40 ans, qui dit que l' Espagne vole la Catalogne.En fait, et au nom d' une solidarité habituelle comme dans n' importe quel autre pays, les régions les plus riches apportent plus que les autres.La Catalogne apporte 5% de plus que les autres régions, mais apporte moins que la région de  Madrid, et elle vend 80% de ses produits au reste de l' Espagne et tout le monde s' y retrouve.

2. La droite a toujours brandi la constitution pour dire aux indépendantistes qu' ils ne pouvaient rien entreprendre.La droite arrogante et peu habile n' a pas su traiter le problème de manière politique et maintenant elle se retrouve avec un vrai défi lancé par les séparatistes.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2017 4 20 /07 /juillet /2017 09:52

Bonjour les amis,

Miguel Blesa,le banquier le plus detesté d' Espagne s' est suicidé hier en utilisant une  de ses nombreuses armes de chasse.

Je vous avais parlé de cette personnalité emblématique du pseudo-miracle économique espagnol des années 2000.

Blesa avait été mêlé à plusieurs scandales dont celui des cartes blacks dont j' avais fait un billet en 2014.

Mais pour me suivre lisez d' abord ce que j' écrivais dans ces années-là.

Depuis l' explosion du scandale BANKIA et la ruine de dizaines de milliers de petits épargnants Miguel Blesa était devenu le banquier le plus haï du pays.Il ne pouvait plus sortir dans la rue sans se faire huer.

Il était en liberté provisoire sous une caution de 2,5 millions d' euros mais devait entrer en prison en août de cette année pour purger une première peine de 6 ans,en attendant le jugement d' autres affaires de corruption...

 

Alors, bien évidemment, je respecte le choix d' un homme qui a pris une décision aussi tragique et aussi la douleur de sa famille.

Mais vous pouvez facilement imaginer que ce suicide laisse à toute la citoyenneté espagnole un goût très amer.

Durant toutes les années qui ont suivi le scandale de Bankia Miguel Blesa n' a jamais voulu reconnaître sa responsabilité.Il s' est toujours déclaré innocent.Il s' est dit victime de juges qui n' étaient pas impartiaux.

Il faut rappeler que le premier juge Elpidio  Silva qui l' avait envoyé 15 jours en prison à Soto del Real, avait été dessaisi du dossier, puis inhabilité.

Mais ce qui est vraiment regrettable c' est que Blesa, emblématique de tout un système qui a amené l' Espagne au bord du gouffre financier, se soit finalement défilé alors qu' il lui restait à raconter tant de choses importantes pour notre société.

On aurait tellement aimé que le banquier ne s' enferme pas dans son orgueil et qu' il fasse amende honorable et acte de rédemption, qu' il nous explique lui-même le mécanisme qui fait qu' une grande banque puisse partir à la dérive et créer un grand gouffre financier sans qu' aucun système d' alarme ou de sécurité n' y mette fin.

Car c' est quand même ça, l' un des énormes problèmes soulevés par le scandale BANKIA qui est l' une des affaires d' escroquerie les plus énormes et immorales qui soient.

Rappelons l' affaire qui est la plus grave de toutes, l' affaire des " preferentes".

A partir de 2004 cette banque ( qui s' appelait encore Caja Madrid) va émettre des" actions préférentielles" pour ses clients avec de meilleurs rendements que les produits financiers habituels.Mais le cours de l' action se basait sur des comptes et des bilans de la Banque complètement bidonnés.Il s' agissait donc d' une arnaque en bonne et due forme.Des milliers de petits épargnants et retraités qui croyaient investir dans des produits sûrs ont perdu les économies de toute une vie, car leurs actions n' ont plus rien valu dès que le pot aux roses a été découvert.

Pire ! La technique de vente de ces preferentes était frauduleuse car souvent les agents bancaires les vendaient à leurs clients naïfs et peu informés en leur faisant croire qu' il s' agissait de produits à taux garanti, alors qu' il s' agissait d' actions qui pouvaient monter ou baisser comme celles de n' importe société cotée en bourse:les petits retraités confiants croyaient avoir placé leurs économies sur des plans à taux fixe garanti, alors qu' en réalité ils jouaient en bourse comme n' importe quel spéculateur ( mais sans le savoir et sans avoir été correctement informé).

La valeur de l' action dépendait des bilans et des bénéfices dégagés par la banque.Dès que tout le monde a su que la banque avait un  trou de 24 milliards d' euros, l' action s' est effondrée et n' a plus rien valu.Il s' agissait donc bien d' une escroquerie.

OUI VOUS M AVEZ BIEN LU ET JE LE RÉÉCRIS: une Banque ( troisième banque d' Espagne) qui présentait des bilans théoriquement bénéficiaires avait en réalité  un déficit de 24 milliards d' euros ( j' ai écrit milliards et pas millions !!!).

Notez au passage, que toutes ces émissions de preferentes se sont effectuées au nez et à la barbe des contrôleurs de la banque d'Espagne, dont on se demande bien ce qu' ils contrôlaient vu l' énormité de la fraude. Aujourd' hui on sait que certains inspecteurs avaient tiré la sonnette d' alarme et que leurs rapports ont été ignorés, enterrés par leurs supérieurs hiérarchiques...

Donc une telle escroquerie n' a pu se faire qu' en tissant un réseau dense de complicités, et il se trouve que hier, celui qui chapeautait tout le système s' est donné la mort, alors qu' il avait tellement de choses importantes à raconter pour le bien de la société, pour que de telles infamies ne se reproduisent plus jamais, pour que les citoyens comprennent vraiment comment fonctionnent certaines malversations bancaires.

Quel dommage !

L' affaire Blesa c' est aussi le procès de tout une mythologie dangereuse de l' argent facile qui a été propagée par les milieux libéraux dans les années 2000.

Il est très probable que Miguel Blesa quand il était au faîte de sa gloire, et qu' il connaissait déjà l' importance du gouffre financier qu' il avait créé,pensait qu' il retomberait sur ses pattes, que l' évolution du marché en perpétuelle croissance permettrait de masquer la situation réelle de son groupe.Il pensait s' en tirer par une éternelle fuite en avant.La crise financière internationale des subprimes en 2007  a tout fait voler en éclats. La bulle immobilière espagnole a explosé, et tout le monde est retombé sur terre et s' est rendu compte que nous avions été gouvernés par des irresponsables dilapidant des sommes folles et des richesses qui n' avaient jamais été créées.

Il ne restait plus qu' à faire appel en 2012 à un plan de sauvetage de la Banque centrale européenne et à faire payer aux contribuables les frais d' une mauvaise gestion délirante et d' une corruption systémique.Sur les 120 milliards que demandera l' Espagne à la BCE, 24 ont été destinés à renflouer BANKIA.

 

 

 

 

Suicide du banquier le plus detesté  d' Espagne...

PS: Rodrigo Rato, ex-directeur du FMI, qui fut le successeur de Blesa, et qui organisa l' entrée en bourse de BANKIA en présentant lui-aussi des faux bilans, est pour l' instant en liberté , et risque 4 ans et demi de prison pour son implication dans l' affaire des cartes black....mais moi, ça me fait sourire tristement.En effet, les cartes black c' est une centaine de millions d' euros déviés illégalement...C' est des cacahuètes à côté de l' énormité de la fraude commise en maquillant les comptes de BANKIA pour son entrée en bourse. Pas la peine d' être un grand expert en économie pour comprendre que 100 millions c' est pas grand-chose à côté de 24 milliards...On n' est plus du tout dans la même catégorie de malversation !

 

Partager cet article
Repost0