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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 14:35

Bonjour les amis,

Le 21 Septembre sera une une journée mondiale consacrée à la Paix. Voici par exemple un appel du PCF pour une manifestation à Valenciennes, ville de ma région natale.

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Chacun des points abordés dans ce manifeste du PCF pourrait faire l'objet de longs commentaires et débats contradictoires mais j'aimerais m'arrêter quelques instants sur le point nº4 qui concerne le retrait de la France de l'OTAN.

Une telle décision me paraît, aujourd'hui en 2024, complètement hasardeuse et suppose de prendre certains désirs européens pour une réalité. L'OTAN était en état de mort cérébrale il y a quelques années selon les propos de Macron et c'est Poutine qui l'a ressuscitée avec ses multiples agressions ( y'a pas que l'Ukraine). En fait l'OTAN s'est même renforcée avec l'adhésion de nouveaux membres très pacifistes comme la Suède et la Finlande. En ce moment l'OTAN est la seule alliance crédible face à certaines menaces...L'OTAN est peut-être criticable mais elle est crédible (et quand on parle de défense c'est la seule chose réellement importante...le reste c'est du bla bla...).

Je vous propose sur cette question épineuse d'un éventuel retrait la lecture d'un article qui montre la complexité des enjeux.

 

Extrait de cet article que j'ai mis en lien:

"Sur le plan politique, contrairement à 1966, la dissuasion nucléaire française est intégralement souveraine, de même qu’aucune base étrangère n’est présente sur le sol national alors que la France est membre plein et entier de l’Alliance. En outre, les choix de la participation aux opérations de l’OTAN de même que le volume des forces engagées sont librement consentis au cas par cas, sans que cela n’obère la capacité française de mener des opérations hors du cadre OTAN (cf. Libye en 2011 et Mali en 2013) ou les actions diplomatiques de son choix.

Si l’indépendance politique ne semble pas pouvoir profiter directement d’un retrait de l’Alliance, qu’en est-il sur le plan militaire ? C’est-à‑dire, que peut-on faire de plus en étant hors de l’OTAN avec les moyens à disposition ? Sur le plan opérationnel, la France seule ne pourrait que voir diminuer ses capacités du fait d’une réduction du soutien pour les opérations en cours (8), sans compter la perte des apports de la standardisation des procédures, des matériels, des doctrines, etc. Une alternative souvent évoquée réside dans la défense européenne se substituant à l’OTAN. Cependant, les différends industriels et les difficultés de coopération (cf. projets SCAF et MGCS avec l’Allemagne), de même que la priorité de certains membres pour la garantie de sécurité américaine ou otanienne (9), la rendent peu envisageable à moyen terme et impliquerait pour la France de nouvelles obligations par la substitution d’une alliance à une autre, sans compter le poids international plus faible des Européens sur les grandes questions mondiales (dernier exemple en date, les discussions récentes concernant l’Ukraine entre Russes et Américains/OTAN, desquelles les Européens ont été évincés)."

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Dans mes billets j'ai souvent des positions tranchées (à tort ou à raison) mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Bien évidemment j'appelle de tous mes voeux une défense européenne, indépendante, non-atlantiste, capable de préserver la paix dans notre espace mais je suis loin d'être convaincu que la sortie de l'OTAN serait, aujourd'hui, une initiative intelligente pour nous les européens. Pas sûr non plus que cette initiative contribue à apporter la paix dans le monde...Je n'ai que des doutes sur ce sujet...Donc je me garderai bien de répondre à la question posée dans mon titre...sorry ! 

 

PS: En ce qui concerne l'OTAN à noter ce livre-ci (que je vais commencer aujourd'hui), un livre très récent de la collection  QUE SAIS-JE ?

https://www.quesaisje.com/lotan

Résumé
Obsolète pour Trump, en état de mort cérébrale pour Macron, l’OTAN, traité d’alliance entre les pays du bloc de l’Ouest, aurait pu disparaître en même temps que le pacte de Varsovie, son homologue de l’Est. Comment expliquer l’exceptionnelle longévité de cette organisation, qui a fêté ses 70 ans en décembre 2019 ? Ne toucherait-elle pas plutôt à sa fin ?
De fait, les tensions suscitées par les agissements de la Turquie ou les dérives autoritaires de certains membres plaident contre elle. Force est toutefois de reconnaître que, depuis sa création, elle a fait preuve d’une grande plasticité, tant dans son fonctionnement que dans ses structures et modes de décision.
Amélie Zima montre ici comment l’extension du champ d’action de l’OTAN – ses élargissements après 1989 ou encore la mise en place de politiques de partenariat et de coopération – concourt à sa propre pérennité. En étudiant ainsi l’atlantisme, elle met au jour la spécificité de l’Alliance face aux autres formes de coopération militaire : sa dimension démocratique et libérale.

Autour de l'auteur
Titulaire d’un doctorat en science politique de l’université Paris-Nanterre, Amélie Zima est chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM).

 

 

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 07:20

Bonjour les amis,

Le 9 Mai c'est le jour de l'Europe, c'est le jour où elle est célébrée.

Notre union européenne est souvent maltraitée, comme un punching-ball, comme un bouc émissaire, accusée de mille maux par de nombreux dirigeants qui vont de l'extrême-droite jusqu'à l'extrême-gauche.

Ses performances économiques ne sont guère brillantes comparées à celles des Etats-Unis ou de la Chine.

Le jeudi 18 avril dernier, l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta a remis son rapport sur l’avenir du marché unique aux 27 dirigeants réunis pour un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles. Il propose notamment d’unir les marchés de capitaux européens afin d’éviter le “décrochage” du Vieux Continent face aux Etats-Unis.

Vous trouverez les points-clés de ce rapport sur le lien ci-dessous.

Un rapport qui soulève un certain nombre de points faibles de l'UE en matière économique et qui a donc au moins le mérite d'exister et d'ouvrir un débat à un mois des élections européennes.

L'un des gros problèmes de l'UE c'est aussi, sans doute, son manque de proximité et aussi de pédagogie. Pour de très nombreux européens les instances de Bruxelles sont perçues comme une nébuleuse technocratique éloignée et coupée de leurs préoccupations quotidiennes.

J'ai essayé d'en savoir plus sur le fonctionnement de l'UE et j'ai commencé la lecture du livre de Jean Quatremer au titre provocateur de: LES SALAUDS DE L'EUROPE: Guide à l'usage des eurosceptiques...

Voici le résumé de l'éditeur :
Peut-on encore être européen ? Trop de scandales, comme l’embauche de José Manuel Durão Barroso, l’ancien président de la Commission, par la banque d’affaires Goldman Sachs. Trop de compromissions, comme l’élection de Jean-Claude Juncker à la tête de l’exécutif européen, lui qui a transformé son pays, le Luxembourg, en paradis fiscal. Trop d’échecs, de l’économie au contrôle des frontières extérieures en passant par le social ou la défense. Trop de libéralisme débridé. Et trop peu de démocratie.
Il est facile de dresser un acte d’accusation implacable contre l’Union en dissimulant la responsabilité des gouvernements nationaux dans ces dérives. Les salauds de l’Europe, ce sont à la fois les États, les maîtres de l’Union, qui ont trahi le rêve des pères fondateurs, et les démagogues qui essayent de faire croire qu’un retour vers le passé résoudrait tous les problèmes. Il est temps de redire ce que l’Union nous a apporté à l’heure où elle n’a jamais paru aussi fragile, menacée de l’extérieur par la Russie de Poutine et les États-Unis de Trump, et de l’intérieur par le Brexit et la montée des partis extrémistes.
Dans ce livre percutant, l’un des meilleurs spécialistes de l’Europe reprend un à un les arguments de ses opposants en démêlant le vrai du faux et rappelle que la construction communautaire, aussi perfectible soit-elle, reste la dernière utopie pacifiste d’une planète au bord de l’abîme.

C'est un livre très instructif, très critique, sans concessions, un livre qui, bien que datant de 2017, reste très actuel et résume tous les reproches que vous pourrez entendre au sujet de l'UE.

Mais c'est aussi un livre qui n'est pas un dossier exclusivement à charge. Ecrit par un européen convaincu il met en valeur tout ce que l'Europe nous a apporté et que nous aurions bien tort de sous-estimer.

Ce livre a été écrit au moment du Brexit et cet exemple n'a pas été suivi par aucun membre de l'UE. Il n'y a pas eu d'effet de contagion...C'est donc que notre espace n'est sans doute pas si mauvais que cela.

La campagne pour les élections européennes va bientôt commencer et je serai attentif aux propositions des différents partis qui vont se présenter. Et j'écarterai ceux qui tombent dans la critique facile et populiste ou dans le chantage...J'attends de la hauteur de point de vue et aussi un certain "romantisme" même si ce sentiment n'est plus tellement de mode.

Je ne suis pas naïf. Les Etats-Unis d'Europe n'existeront sans doute jamais, et les Républiques Socialistes d'Europe non plus, mais ce n'est pas l'objectif.

Je veux croire en une Europe espace de libre échange, de paix, de protection sociale, de libertés et de défense de valeurs universelles comme, par exemple, l'amitié entre les peuples...Ça, ce n'est pas de l'utopie.

Et quand je dis " je veux croire " il ne s'agit pas d'appliquer la méthode Coué mais de voter pour des forces politiques capables de mettre en place avec pragmatisme un certain nombre d'objectifs réalisables.

Je vous laisse avec deux extraits du livre de Quatremer.

" L’Union a inventé le « libéralisme bureaucratique », une gageure ! Donald Trump, le président américain, la qualifie très justement de « consortium bureaucratique ». Aucun domaine n’échappe à sa furie régulatrice, de la courbure des bananes à la composition des tétines en passant par la contenance des chasses d’eau, la puissance des aspirateurs, la taille des rétroviseurs des tracteurs agricoles, l’expérimentation animale, le passage à l’heure d’été, les dates de la chasse à la tourterelle, le confort des poules, les conditions de transport des porcs et des vaches, les conditions de fabrication et de conservation des fromages, la hauteur maximale des échelles que peuvent escalader les mineurs travaillant, on en passe et des meilleures… Qui n’a pas été révulsé en découvrant que l’Union a cette capacité à se mêler de l’infiniment petit et à négliger l’essentiel?
Delenda Europa ..."

"Face à la complexité et à l’insatisfaction que suscite une Europe qui est la somme de multiples compromis entre des États souverains et de nombreuses crises (souvent mal résolues), le démagogue de droite ou de gauche propose des explications simplistes et des solutions tranchées. À l’entendre, l’Union serait un complot d’une élite apatride et cosmopolite visant à dissoudre les nations, à créer du chômage, à soumettre la France à l’Allemagne et le continent à la Chine et aux États-Unis… Bien sûr, « on » est contre l’Europe « telle qu’elle est », mais « on » reste européen. Le problème est que cela ne veut strictement rien dire : l’Europe, on ne la fait pas seul dans son coin, mais avec des partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes idées que nous..."

PS. J'ai parlé des populistes qui tapent sans retenue sur l'Europe mais ils ne sont pas les seuls. Des philosophes comme Michel Onfray s'enferment systématiquement dans un discours souverainiste anti-Maastricht. C'est tellement facile d'avoir toujours raison, de toujours voir le verre à moitié vide et jamais la partie à moitié pleine. A la fin ça devient stérile, agaçant, terriblement prévisible et pour tout dire un peu usant...En fait je n'écoute plus Onfray quand il parle de ce thème. Je sais déjà tout ce qu'il va dire, tout ce qu'il va objecter...Son discours s'est converti en une "tarte à la crème".

PS nº 2: Complètement hors-sujet.

J'ai écouté Sophia Aram se plaignant de graves accusations menées contre elle par des députés de gauche de LFI. Je suis choqué et pour tout dire assez écoeuré car ces accusations injustes lui font dire ce qu'elle n'a jamais dit et la mettent en danger. Faudra-t-il lui assigner 2 gardes du corps suite à ces attaques ignobles ? Je trouve le climat politique en France particulièrement nauséabond... Vous pourrez entendre la réaction indignée de Sophia Aram sur le lien ci-dessous.

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31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 07:59

Bonjours les amis,

avant de lâcher ma colère sur les événements que je vais décrire  et afin d'éviter des malentendus inutiles je vais d'abord exprimer ma totale solidarité avec les revendications paysannes qui secouent la France et une bonne partie de l'Europe. C'est une bataille importante qui se livre et qui concerne notre avenir à tous. Donc, je soutiens ceux qui luttent pour que l'agriculture puisse survivre dans des conditions qui assurent la dignité de ceux qui travaillent dans ce secteur.

Nonobstant, les images durant ces derniers jours de saccages de camions étrangers par des commandos agricoles me paraît être une stratégie absolument désastreuse et affligeante.

Commençons par regarder les images de BFMTV sur le lien ci-dessous.

Chers amis gaulois,

je vous laisse imaginer l'effet désastreux qu'ont ces images de saccages de camions étrangers dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne où je vis... Sur la vidéo de BFMTV la représentante agricole du "commando exterminateur" dit que les agriculteurs italiens, espagnols,etc.. ne respecteraient pas ni la qualité ni le cahier des charges de l'union européenne !!??...C'est une sinistre plaisanterie !

Cette représentante, pour justifier le comportement inadmissible de ses acolytes, se donne bonne conscience en disant que les marchandises pillées sont redistribuées aux restos du coeur...C'est du populisme de bas étage, de la démagogie complètement infantile et irresponsable. Elle ne pense pas aux conséquences très néfastes que ces destructions causent aux bonnes relations entre nations amies, ni à l'image très négative (euphémisme) qu'elles donnent de son pays.

Dans les pays du sud de l'Europe ces comportements destructeurs sont interprétés comme du chauvinisme, du protectionnisme et de la xénophobie à l'état pur...c'est pas malin-malin...

A tous les étrangers qui se font une image du français comme quelqu'un d'arrogant, méprisant et donneur de leçons, ces agriculteurs viennent apporter de l'eau à leur moulin.

Ne vous étonnez pas si durant les prochaines vacances en tant que français vous ne serez pas forcément reçus à bras ouverts car ces images-là, je le répète, marquent les esprits plus que vous ne le croyez et alimentent de manière imbécile ET COMPLÈTEMENT INUTILE des animosités entre nationalités.

Vous ne pouvez pas dire aux espagnols "J'accepte vos oranges mais gardez vos pommes" car ce n'est pas comme ça que ça marche les échanges économiques. Surtout quand ces espagnols sont, par ailleurs, inondés par vos aliments, vos produits, vos chaînes de magazins et de distribution, Carrefour, Decathlon, Leroy Merlin, etc...

La France exporte bien plus dans les pays du sud qu'elle n'importe alors, demain, si certains de ses groupes socio-professionnels provoquent une campagne de boycott contre ses produits elle n'en sortira pas gagnante.

Je continue cette sinistre actualité avec le vidage de camions de vins espagnols sur l'autoroute A9.

Là, on revient à l'âge des cavernes.

C'est vraiment désespérant...et tellement crétin !

Vous pourrez lire les faits sur le lien ci-dessous.

Petit retour dans le passé. Je suis arrivé en Espagne pour m'y installer à la fin des années 80 et le ressentiment anti-français était encore palpable à l'époque.

Des adolescents m'avaient dit une fois:

" Les français sont méchants...ils brûlent nos camions...."

Et je leur avais répondu: " Ne mélangez pas tout. Ce n'était pas les français...mais certains français...".

Une de mes relations de travail me racontait avoir été témoin direct de la complaisance de la gendarmerie nationale française qui était restée les bras croisés devant les exactions des commandos agricoles dévalisant un camion espagnol.

J'ai connu à l'époque une personne qui avait appris à reconnaître les codes des supermarchés pour ne pas acheter les produits français. Dans ces années-là il y avait même eu une campagne de boycott des produits français relayée par certains mouvements agricoles espagnols.

Alors, me retrouver en 2024 avec des images de commandos qui saccagent les camions espagnols, ça m'a fait l'impression d'un retour à l'âge des cavernes.
Pour tout vous dire, ça m'a fait gerber....
😡😡🤮

PS: Le pire pour moi c'est aussi de voir sur les réseaux sociaux des gens que je connais applaudir et aller mettre des LIKE sur ces actions commandos...pffffff !!!

Cette très mauvaise idée d'aller saccager les camions italiens ou espagnols...
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19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 11:23

Bonjour les amis,

Hier je suis tombé sur un article publié en 2015 par Arturo Pérez-Reverté, un écrivain espagnol bien connu pour ses romans historiques dont, notamment, la longue saga des aventures du capitaine Alatriste.

Mais il faut aussi préciser que Reverté a été auparavant reporter de guerre et qu'il a travaillé sur des théâtres tels que Chypre, le Liban, l'Erithrée, le Sahara, les Malouines, le Salvador, le Nicaragua, le Tchad, la Libye, l'Afghanistan, le Soudan, le Mozambique, l'Angola, le golfe persique, la Croatie et la Bosnie. Une sacrée carte de visite pour un journaliste qui a été témoin de son temps !

Dans cet article l'auteur fait un parallèle entre l'Europe actuelle face à des flux migratoires incontrôlés et le destin tragique de l'empereur romain Flavius Valens qui autorisa une immigration de réfugiés goths pourchassés par les hordes d'Attila, une immigration qui était au début complètement pacifique.

Voici d'abord l'article en espagnol pour ceux qui comprennent cette langue que j'accompagnerai ensuite par une traduction sommaire en français réalisée par mon traducteur automatique et que j'ai un peu retouchée pour éviter de grosses confusions.

En l'an 376 après Jésus-Christ, une immense masse d'hommes, de femmes et d'enfants est apparue au bord du Danube. C'étaient des réfugiés goths en quête d'asile, pressés par l'avancée des hordes d'Attila. Pour diverses raisons - entre autres, que Rome n'était plus ce qu'elle était - ils ont été autorisés à pénétrer sur le territoire de l'empire, malgré le fait que, contrairement aux vagues de peuples immigrés précédents, ils n'avaient pas été exterminés, réduits en esclavage ou soumis, comme c'était l'habitude dans ces temps-là. Dans les mois qui ont suivi, ces réfugiés ont découvert que l'Empire romain n'était pas le paradis, que ses dirigeants étaient faibles et corrompus, qu'il n'y avait ni richesse ni nourriture pour tout le monde, et que l'injustice et la cupidité les rongeaient. Ainsi, deux ans après avoir traversé le Danube, à Andrinople, ces mêmes Goths tuèrent l'empereur Valens et détruisirent son armée. Et quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, ses petits-fils ont détrôné Romulus Augustus, le dernier empereur, et liquidé ce qui restait de l'empire romain.

Et c'est que tout est déjà arrivé. Une autre chose est que nous avons oublié et que des dirigeants irresponsables aient effacé nos ressources pour comprendre. Depuis qu'il y a mémoire, certaines villes en ont envahi d'autres par faim, par ambition, par la pression de ceux qui les ont envahies ou maltraitées. Et tous, jusqu'à récemment, se défendaient et se comportaient de la même manière : poignarder les envahisseurs, prendre leurs femmes, asservir leurs enfants. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que l'Histoire les achève, laissant la place à d'autres empires qui, à leur tour subirent le même sort. Le problème auquel est aujourd'hui confronté ce que nous appelons l'Europe, ou l'Occident (l'empire héritier d'une civilisation complexe, qui puise ses racines dans la Bible et le Talmud et est liée au Coran, qui fleurit dans l'Église médiévale et la Renaissance, qui établit les droits et libertés de l'homme avec les Lumières et la Révolution française), c'est que tout cela -Homère, Dante, Cervantès, Shakespeare, Newton, Voltaire- a une date d'expiration et est en liquidation pour cause de démolition. Impossible de tenir le coup. Pour vous défendre. Il n'y a que de l'argent. Et l'argent vous protège pendant un certain temps, rien de plus.

Nous payons pour nos péchés. La disparition des régimes communistes et la guerre qu'un imbécile président nord-américain a déclenchée au Moyen-Orient pour installer une démocratie à l'occidentale là où les mots Islam et Rais -religion mêlée à des leaderships tribaux- rendent la démocratie difficile, a porté à ébullition la chaudière. Tombèrent les centurions - barbares aussi, comme à la fin de tous les empires - qui veillaient sur nos intérêts. Tous ces centurions étaient des "fils de pute", mais c'étaient nos fils de pute. Sans eux, des vagues de désespérés déferlent désormais sur les frontières, l'avant-garde des barbares modernes - au sens historique du terme - qui chevauchent derrière. Cela nous place à un nouveau tournant pour nous, mais un ancien pour le monde. Une situation forcément historique, puisque nous sommes là où les empires n'ont pas su maîtriser les vagues migratoires, pacifiques d'abord puis agressives. Des empires, des civilisations, des mondes qui en raison de leur faiblesse ont été vaincus, transformés ou ont disparu. Et les quelques centurions qui restent aujourd'hui sur le Rhin ou le Danube sont condamnés. Ils sont condamnés par notre égoïsme, notre gentillesse hypocrite, notre inculture historique, notre lâche incompétence. Tôt ou tard, aussi par simple loi naturelle, par survie élémentaire, ces derniers centurions finiront par se ranger du côté des barbares.

Voyons si nous le saurons une fois pour toutes : ces batailles, cette guerre, ne seront pas gagnées. Ça ne peut plus l'être. Nos propres dynamiques sociales, religieuses et politiques l'en empêchent. Et ceux qui poussent les Goths par derrière le savent. Ceux qui s'arrêtaient sur les champs de bataille, égorgeant des populations entières, ne peuvent plus le faire. Notre civilisation, heureusement, ne tolère pas de telles atrocités. La mauvaise nouvelle est que nous sommes allés trop loin. La société européenne d'aujourd'hui exige que ses armées soient des ONG et non des forces militaires. Toute action vigoureuse - et seule la vigueur rivalise avec certaines dynamiques de l'Histoire - est exclue à l'origine, et même Hitler aujourd'hui ne trouverait pas un Occident aussi déterminé à l'affronter par les armes qu'il l'était en 1939. Toute action contre ceux qui poussent contre Les Goths sont critiqués par des forces pacifistes qui, avec à la fois une légitimité idéologique et un manque de réalisme historique, s'y opposent. La démagogie remplace la réalité et ses conséquences. Détail significatif : les opérations de surveillance en Méditerranée ne visent pas à arrêter l'émigration, mais à aider les migrants à rejoindre en toute sécurité les côtes européennes. Tout, en somme, est une énorme et inévitable contradiction. Le citoyen est meilleur aujourd'hui qu'il y a des siècles et ne tolère pas certains types d'injustice ou de cruauté. L'outil historique d'aller au couteau est donc heureusement écarté. Il ne peut plus y avoir de massacre de Goths. Heureusement pour l'humanité. Malheureusement pour l'empire.

Tout cela mène au cœur du sujet : l'Europe, ou comme nous voulons appeler cet espace chaleureux de droits et de libertés, de bien-être économique et social, est rongée de l'intérieur et menacée de l'extérieur. Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas, vous ne voulez pas et peut-être ne devriez-vous même pas vous défendre. Nous vivons dans le paradoxe absurde de plaindre les barbares, voire de les applaudir, et en même temps de vouloir garder intact notre mode de vie confortable. Mais les choses ne sont pas si simples. Les Goths continueront d'arriver par vagues, inondant les frontières, les routes et les villes. Ils sont dans leur droit, et ils ont justement ce que l'Europe n'a pas : la jeunesse, la vigueur, la volonté et la faim. Lorsque cela se produit, il y a peu d'alternatives, y compris historiques : s'il y en a peu, les nouveaux venus s'intègrent à la culture locale et l'enrichissent ; s'il y en a beaucoup, ils le transforment ou le détruisent. Pas en un jour, bien sûr. Les empires mettent des siècles à s'effondrer.

Cela nous plonge dans le vif du sujet : l'installation des Goths, quand ils sont trop nombreux, à l'intérieur de l'empire. Les conflits découlaient de leur présence. Les droits qu'ils acquièrent ou devraient acquérir et dont il est juste et logique qu'ils jouissent. Mais ni dans l'Empire romain ni dans l'Europe d'aujourd'hui il n'y en avait ou il n'y en a pour tout le monde ; pas de travail, pas de nourriture, pas d'hôpitaux, pas d'espaces confortables. De plus, même pour ceux qui ont bonne conscience, ce n'est pas la même chose d'avoir pitié d'un réfugié à la frontière, d'une mère avec son fils traversant une clôture de barbelés ou de se noyer dans la mer, que de les voir installés dans une cabane à côté à leur propre maison, jardin, terrain de golf, trichant parfois pour survivre dans une société où les fées marraines ont cassé des baguettes magiques. Où tout le monde, et de moins en moins, ne peut pas obtenir ce que l'on veut. Et clairement. Il y a des quartiers, des villes qui se transforment en poudrière à retardement. De temps en temps, ils brûleront, car cela aussi est historiquement inévitable. Et plus encore dans une Europe où les élites intellectuelles disparaissent, étouffées par la médiocrité, et les politiciens analphabètes et populistes de tous bords, à coups de souffle, prennent le pouvoir. Le dernier recours sera une police plus dure et plus répressive, encouragée par ceux qui ont des choses à perdre.Cela donnera lieu à de nouveaux conflits : les défavorisés qui réclament ce qu'ils désirent, les citoyens en colère, les représailles et les comptes à rendre. Dans peu de temps, les groupes xénophobes violents se seront multipliés dans toute l'Europe. Et aussi ceux de nombreuses personnes désespérées qui choisissent la violence pour sortir de la faim, de l'oppression et de l'injustice. Aussi une partie de la population romaine -tous n'étaient pas des barbares- a aidé les Goths dans le pillage, pour se faire bien voir d'eux ou de leur propre initiative. Aucune pax romana ne profite à tous de la même manière. Et il n'y a aucun moyen d'arrêter l'histoire. « Il faut qu'il y ait une solution », crient éditorialistes, commentateurs et citoyens incapables de comprendre, parce que plus personne ne l'explique dans les écoles, que l'Histoire ne se résout pas, mais se vit ; et, tout au plus, lit-on et étudie-t-on pour prévenir des phénomènes qui ne sont jamais nouveaux, puisque souvent, dans l'histoire de l'Humanité, ce qui est nouveau est ce qui est oublié. Et ce qu'on oublie, c'est qu'il n'y a pas toujours de solution ; que parfois les choses arrivent de façon irrémédiable, par pure loi naturelle : temps nouveaux, nouveaux barbares. Beaucoup restera de l'ancien, mélangé avec le nouveau; mais l'Europe qui a illuminé le monde est condamnée à mort. Peut-être qu'avec le temps et le métissage d'autres empires seront meilleurs que celui-ci ; mais ni vous ni moi ne serons là pour le vérifier. On descendra dans le prochain. Dans ce voyage, il n'y a que deux attitudes raisonnables. L'une est la consolation analgésique de chercher une explication dans la science et la culture ; pour, sinon l'empêcher, ce qui est impossible, du moins comprendre pourquoi tout va mal. Comme ce Romain que j'aime à imaginer serein dans la vitrine de sa bibliothèque pendant que les barbares saccagent Rome. Eh bien, comprendre aide toujours à assumer, à supporter.

L'autre attitude raisonnable, je pense, est de former les jeunes à penser aux enfants et petits-enfants de ces jeunes. Pour qu'ils affrontent le monde à venir avec lucidité, courage, humanité et bon sens. Pour qu'ils s'adaptent à l'inévitable, conservant ce qu'ils peuvent de la bonté que laisse derrière eux le monde qui s'éteint. Leur donner des outils pour vivre dans un territoire qui pendant un certain temps sera chaotique, violent et dangereux. Pour qu'ils se battent pour ce en quoi ils croient, ou pour qu'ils se résignent à l'inévitable ; mais pas par bêtise ou par douceur, mais par lucidité. Pour la sérénité intellectuelle. Laissons-les être ce qu'ils veulent ou peuvent : faisons d'eux des Grecs qui pensent, des Troyens qui se battent, des Romains conscients -le cas échéant- de la digne arrogance du suicide. Faisons d'eux des survivants métis, prêts à affronter le nouveau monde sans complexes et à l'améliorer ; mais ne les trompons pas avec de la démagogie bon marché et des contes de Walt Disney. Il est temps qu'à l'école, à la maison, dans la vie, nous parlions à nos enfants en les regardant dans les yeux.

 

Pour ceux qui comprennent l'espagnol voici une vidéo dans laquelle Arturo Perez-Reverté lit lui-même ce texte. Entre la 14 ème et la 25 ème minute sur la vidéo ci-dessous.

Alors, bien évidemment, j'imagine la pluie de critiques que ce texte de Pérez-Reverté pourrait provoquer, notamment chez les bisounours de gauche et chez les sandrinerousseauistes.

Je fais partie de ceux qui pensent que l'histoire ne se répète pas mais qu'elle bégaie parfois. Je pense également que le principal intérêt de la connaissance de l'histoire est de nous empêcher de retomber indéfiniment dans les mêmes erreurs.

Et, par conséquent, je trouve que cet épisode relaté par Reverté sur l'invasion des goths, pacifique dans un premier temps et beaucoup moins dans un deuxième, est une parfaite métaphore de ce qui pourrait nous arriver si, au nom d'une tolérance mal comprise, nous sommes trop mous dans l'application de nos principes fondateurs et sur la défense, par exemple, de la laïcité sans laquelle nous serons inexorablement plongés dans un chaos barbare, tôt ou tard.

Si nous voulons éviter le scénario apocalyptique que décrit Pérez-Reverté nous n'avons d'autre choix que d'être très rigoureux dans notre manière d'intégrer les populations qui viennent s'adjoindre à la nôtre, comme tente de le faire le gouvernement danois par exemple.

Vu sous cet angle, certains compromis politiques électoralistes relèvent tout simplement de l'irresponsabilité la plus totale....N'est-ce pas Jean-Luc ?

 

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 08:04

Bonjour les amis,

Hier Poutine a prononcé un discours sur l'Etat de la Nation devant les deux chambres du pays. Un discours dont on savait qu'il serait aussi une réponse au président américain Joe Biden qui s'était déplacé personnellement cette semaine en Ukraine pour assurer Zelensky et son peuple du soutien indéfectible des Etats-Unis. Une visite hautement symbolique qui a réchauffé le coeur meurtri des ukrainiens.

Poutine et la paix impossible...

Le long discours de Poutine (que je n'ai pas écouté...je n'ai fait que lire les compte-rendus), mis à part le retrait de la Russie du dernier accord existant sur les armements nucléaires, a été complètement conforme à ce qu'on pouvait attendre d'un criminel de guerre qui tente de faire croire qu'il a été agressé alors que c'est son armée qui s'est livrée pendant un an à des exactions qui resteront à jamais gravées dans l'histoire.

Jérôme Chapuis dans son édito que voici ci-dessous parle d'obsessions poutiniennes....Oui, le président russe est enfermé dans une obsession mentale basée sur des mensonges aussi gros que la cathédrale Saint Basile de Moscou.

Je n'ai pas suivi en direct le discours de Poutine car c'est au dessus de mes forces mais voir un tel parterre de représentants écouter religieusement des propos aussi délirants est quand même assez vertigineux. C'est réellement effrayant! C'est de très mauvais augure pour la suite des événements.

Poutine a affirmé durant son discours que " la Russie ne peut pas perdre ! ".

Une phrase qui mérite qu'on s'y arrête.

D'abord, elle ressemble un peu à la méthode Coué, cette fameuse méthode qui consiste à affirmer sans arrêt une phrase en espérant qu'elle finisse par vous convaincre vous-même. Le moins que l'on puisse dire c'est que la Russie a beaucoup perdu pendant cette guerre, même si elle tente de cacher le nombre réel de ses soldats tués. Elle n'a pas seulement perdu, elle a révélé ses énormes points faibles avec des équipements archaïques, avec une logistique complètement déficiente... une armée réellement barbare au sens littéral qui est incapable de faire une campagne militaire sans tout détruire systématiquement.

C'est aussi une phrase qui n'a pas de vrai sens à partir du moment où Poutine ne révèle jamais le vrai objectif de la guerre. Il aurait même pu affirmer "Nous avons déjà gagné" et personne n'aurait moufté dans l'assistance car la Russie occupe déjà 4 provinces ukrainiennes.

C'est une phrase historiquement fausse car la Russie a déjà perdu par le passé, comme en Afghanistan par exemple, même si c'était encore l'époque de l'URSS.

Enfin, et c'est le plus grave, c'est une phrase qui ne tient pas compte du fait que certaines victoires coûtent plus que des défaites: c'est ce qu'on appelle généralement une victoire à la Pyrrhus, à savoir une victoire dont les conséquences sont encore plus désastreuses que celles d'une défaite.

Alors, parlons-en des conséquences:

1.- le monde se réarme, et de manière très durable. La suite du conflit ukrainien n'y changera plus rien. Nous voila de nouveau tous impliqués dans une guerre froide qui est en réalité très chaude.

La parole de Poutine ne vaut plus rien. La confiance est rompue de manière durable. Les peuples qui croyaient que la guerre n'était plus possible corrigent leurs politiques budgétaires et vont allouer à leurs armées les sommes nécessaires pour que celles-ci soient crédibles en cas d'invasion.

Poutine a réussi à changer l'histoire, en mal, pour tout le monde et pour longtemps.

2.- Maintien de sanctions économiques qui vont affaiblir la Russie bien sûr mais qui vont changer durablement les partenariats qui existaient avant le conflit ukrainien. Ces changements seront très durs pour certaines économies (dont les européennes) et seront une aubaine pour d'autres (Chine, Etats-Unis,etc...). C'est toute l'architecture internationale des échanges entre pays qui est chamboulée. Poutine, une fois de plus, et fidèle à son ADN kagébiste, se distingue par son effet destructeur, par sa capacité à générer non pas de la richesse mais du chaos.

3.- Le printemps qui s'annonce sera très meurtrier pour les ukrainiens et pour les russes. Poutine, obsédé par son objectif, envoie ses militaires au casse-pipe sans possibilité de stabiliser une situation. Il n'en a plus les moyens. Il peut occuper mais pas avoir la paix en même temps. Les deux propositions sont contradictoires. Le chantage au nucléaire réitéré durant le discours d'hier n'y changera rien.

4.- Il n'y a aucune possibilité réelle d'accord de paix. Le mot PAIX n'a plus de sens car Poutine au cours de cette année meurtrière a créé deux camps définitivement irréconciliables (ça, c'est sa grande stupidité...il n'est pas seulement criminel, il est éminemment stupide). Donc il y aura peut-être arrêt du conflit mais sans accord. Cet arrêt pourrait même être unilatéral...et laisserait sur le terrain une ligne de tension internationale qui hypothèque pour de longues années les relations entre la Russie et le reste du monde occidental.

Donc le discours de Poutine d'hier n'a fait que confirmer que ce dictateur sanguinaire a bien réussi à plonger la planète dans toute une série de problèmes cauchemardesques.

C'est ce que j'avais écrit dès le début du conflit. Un an de guerre sauvage et barbare n'a pas changé la donne.

 

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22 mars 2022 2 22 /03 /mars /2022 09:02

Bonjour les amis,

Cette aventure folle et meurtrière dans laquelle s'est lancée le président Poutine plonge le monde dans le pire des cauchemars et dans d'innombrables interrogations.

Jusqu'où ira cette folie ? Qu'est-ce qui va  l'arrêter ? Va t'on vraiment l'arrêter ?

Voici quelques réflexions de Christine Ockrent sur ce sujet.

Pour essayer de trouver des éléments de réponses à ces questions posées en préambule je lis en ce moment des livres d'auteurs qui ont été assez lucides et clairvoyants  AVANT le conflit et qui me permettent aujourd'hui de mieux cerner la personnalité de Poutine.

J'ai d'abord lu le livre de Michel Eltchaninoff, DANS LA TETE DE VLADIMIR POUTINE. L'auteur a étudié tous les discours et tous les écrits du maître du Kremlin, ses inspirations nationalistes et hégémoniques russes, sa haine et son mépris de la démocratie, de l'occident. Tout cela est dans son livre et on se rend compte, avec effarement, que Poutine est en train de mettre en application un projet qui est rédigé noir sur blanc. il suffisait de l'écouter et de le lire. Par ailleurs, on vient maintenant de comprendre que lorsque Poutine faisait certaines plaisanteries, c'était à prendre au premier degré. Là, plus personne ne rigole maintenant...

J'ai commencé la lecture du livre d' Isabelle Mandraud POUTINE: LA STRATEGIE DU DESORDRE qui confirme les craintes exprimées dans l'ouvrage d'Eltchaninoff et qui nous explique les multiples stratégies kagébistes utilisées par le despote pour créer désordre et division en dehors de son espace. Des stratégies qui ont été déjà  très fructueuses.

Par ailleurs le livre explique aussi que le système politique russe se donne des apparences "démocratiques" avec des élections en trompe-l'oeil, sans réelle opposition, étant donné que les vrais opposants ont été soit liquidés, soit écartés par mille moyens antidémocratiques, voire criminels. Il faut se rendre à l'évidence. La Russie est redevenue une dictature, qui plus est, une dictature sanguinaire.

Cette fois-ci ce n'est plus la Corée du Nord qui a un dirigeant isolé du reste du monde mais le plus grand pays de la planète (enfin, grand par la taille...pas par son PIB qui est le 12 ème mondial et qui passe derrière celui d'un petit pays comme la Corée du Sud !!! Ce qui en dit long sur l'inefficacité de l'économie russe...et ce qui explique aussi les vrais motifs de la guerre).

J'ai aussi en liste d'attente LES OLIGARQUES de Christine Ockrent, ces oligarques qui pourraient jouer un rôle mais qui semblent aujourd'hui dans l'incapacité de freiner la course folle dans laquelle Poutine s'est engagé.

Ce qui est frappant, c'est de voir à quel point en occident on a été bien naïfs de croire que nous étions en position de rendre impossible la mise à éxécution du projet eurasiste du chef du Kremlin.

Là, maintenant, on est complètement redescendu de notre petit nuage. Poutine nous a tous ramené sur Terre, 50 ans en arrière, et il y a un certain nombre de questions qu'on ne se posera plus pendant au moins trois décennies.

La première des questions définitivement résolues concerne l'existence de l'Otan. Poutine nous a bassiné depuis deux décennies en nous reprochant de ne pas avoir dissous cette alliance au moment où le pacte de Varsovie disparaissait.

L'agression brutale du 24 Février au coeur de l'Europe renforce complètement l'Otan et va en faveur de cette expansion de l'alliance contre laquelle Poutine prétendait lutter. Des pays comme la Finlande et la Suède qui n'en faisaient pas partie étudient maintenant sérieusement leur intégration. Et puis, tous les pays de l'ex-URSS comme la Pologne, la Roumanie, La Hongrie, les Républiques Baltes bénissent le ciel d'être protégés par le parapluie que leur offre l'Otan. Voilà au moins une grande question qui ne se pose plus.

Les militants anti-otan de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite sont disqualifiés pour très longtemps. Leur bataille est définitivement vaine et perdue.

Deuxième question associée à la première. Le rôle de l'armée et son budget. L'attaque contre l'Ukraine est un électro-choc. Nous avons impérativement besoin d'une armée crédible, bien préparée. Quel dirigeant europeén osera mettre en doute ce principe à l'avenir ? Aucun ! Ce sera évident notamment durant la campagne électorale française. 

La troisième question concerne l'Europe.

Cette unité affichée par les 27 pays pour prendre des sanctions économiques contre la Russie est inouÏe. C'est du jamais vu.

L'agression russe vient de recréer une unité perdue, une union sacrée. Même la Grande-Bretagne isolée par son Brexit est à nos côtés et reprend sa place géographique européenne.

Nous dissertions depuis plus de 20 ans sur ce qu'est l'Europe. Poutine a réussi à nous mettre d'accord sur ce que nous ne sommes pas et sur ce que nous voulons défendre.

Notre identité européenne devient limpide.

Nous croyons en la démocratie, en la liberté, en l'Etat de droit, en la paix. Nous ne considérons pas que la guerre est le moyen naturel de masquer un grand échec économique.

Poutine vient de nous rappeler cruellement que la paix n'est pas un mot en l'air, que ce n'est pas qu'une belle parole chantée par de doux poètes.

Non ! La paix se maintient de manière durable tant qu'on ne s'endort pas sur elle.

Pour reprendre la phrase du haut représentant de l'UE aux affaires étrangères, Josep Borrell:

"Nous devons être préparés au pire tout en désirant le meilleur"

Ce principe simple et clair comme de l'eau de roche va nous guider très longtemps.

Bienvenue au XXI ème siècle...Un siècle qui est  pour l'instant un siècle de merde mais qu'il nous faut affronter courageusement pour le rendre meilleur.

 

 

 

 

 

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 18:12

Bonjour les amis,

Les pires projections se sont confirmées hier lors des élections législatives et sénatoriales en Italie.

En effet le mouvement anti-système 5 étoiles gagne haut la main avec 32,4% des voix.Il occupe toute la moitié sud de la péninsule.

Quant à la coalition de droite formée par Forza Italia de Berlusconi, Lega Nord ( proche du FN) et Fratelli de Italia elle totalise 36 %, mais le pompon c' est que La Lega Nord devance les ultra-libéraux de Berlusconi: 18% contre 14% !!!

Je rappelle que les frontistes étaient à 4% en 2013 et qu' ils font plus que quadrupler leur score ( pire que ce que j' annonçais avant-hier encore sur mon blog).

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2018/03/l-ombre-de-la-russie-plane-sur-les-elections-italiennes.html

Alors faisons les comptes, si je fais la somme des M5S, de la Lega Nord et de Fratelli d' Italia ça fait  32 + 18 + 4 = 54 % d' eurosceptiques mais je suis en dessous de la réalité car je n' ai rien compté des votes de Forza Italia...Il est probable que les anti-européens pèsent de l' ordre de 60% dans un pays qui était encore il y a 5 ans le plus européiste de l' Union.

Ces 54 % d' eurosceptiques sont aussi 54% d' anti-systèmes qui ne votent plus pour les partis institutionnels traditionnels.L' Italie vient de franchir un cap inquiétant.

Ce résultat d' hier est aussi un camouflet pour l' Europe, pour Bruxelles et pour Merkel qui a tenté d' imposer des quotas migratoires...

C' est plus qu' un signal d' alarme, c' est la démonstration que l' Europe que veut imposer l' Allemagne se heurte à la volonté de ses peuples.

Même si le couple franco-allemand donne des signes de meilleures ententes, l' Italie dont on ne connaîtra pas le futur gouvernement avant un mois va devenir elle aussi un frein à la relance espérée et promise.

L' Italie c' est le 3 ème pilier bancaire européen: qu' adviendra t' il de ce pilier si c' est Salvini ( ennemi de l' euro) qui devenait chef du gouvernement ?

On le voit, après le Brexit, ce sont de lourds nuages noirs qui s' amoncellent et qui augurent de difficultés croissantes à mettre en oeuvre des politiques conjointes entre partenaires avec des objectifs convergents dans la zone euro.

Qu' on le veuille ou pas, l'Europe est en train de devenir un casse-tête...et les populistes pourraient la rendre à terme assez ingérable.

Matteo Renzi...grand perdant des élections d' hier avec 19% des voix

Matteo Renzi...grand perdant des élections d' hier avec 19% des voix

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 12:01

Bonjour les amis,

Suite à la déclaration unilatérale d' indépendance du parlement catalan,la réaction de la justice espagnole a été rapide avec la mise en détention de 8 membres du gouvernement régional jeudi dernier.Une situation exceptionnelle qui fait suite à de très très nombreux avertissements et mises en demeure faites au gouvernement catalan de Carles Puigdemont de revenir à la légalité constitutionnelle et aussi de respecter les lois qui régissent la Généralité de Catalogne.

Ceux et celles qui sont aujourd' hui en détention provisoire étaient prévenus de longue date et ont eu de maintes fois la possibilité de revenir à la légalité.

Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué.

Puigdemont en prenant la fuite à Bruxelles avec 5 membres de son gouvernement a réussi à impliquer la Belgique et l' UE dans le contentieux qui l' oppose à l' Etat espagnol.

Sa stratégie qui consiste à porter le conflit au coeur de l' Europe se révèle payante et commence à porter ses fruits.

 

Il faut au moins rappeler deux choses dans cette affaire.

1.Les membres emprisonnés ne le sont pas à cause de l' application de l' article 155 de mise sous tutelle de la Catalogne mais sont accusés par la justice de plusieurs chefs d' inculpation comme la rébellion, la sédition, et la malversation de fonds publics. 

C' est une juge qui prononce ses décisions et non pas directement l' exécutif comme tente de le faire croire Puigdemont. Un Puigdemont qui déclare à Bruxelles que la justice espagnole n' est pas indépendante et à qui les journalistes belges pourraient lui rappeler que de nombreux responsables du parti au pouvoir sont aujourd' hui sous les verrous.

2. Si Puigdemont avait fait en France, en Allemagne ou en Italie le millième de ce qu' il a fait en Espagne,c' est à dire organiser un référendum illégal, il aurait été mis aux arrêts depuis belle lurette pour haute trahison.

Il n' en reste pas moins vrai que la décision de la juge est en train de mettre le feu aux poudres en Catalogne et que le secteur indépendantiste reprend des ailes, et ce, à moins de 50 jours d' une élection régionale cruciale.

Hier les manifestations de soutien se sont célébrées un peu partout, et ce n' est que le début...

La grande manipulation indépendantiste catalane s'invite au coeur de l' Europe.

Franchement les amis, ce qui se passe en Espagne laisse tout le monde dans la perplexité.On croyait tous que l' on irait d' abord vers les élections du 21 Décembre et que l' action de la justice qui est toujours assez lente commencerait à se faire sentir après la célébration de ce scrutin.

En intervenant de manière aussi rapide et directe la justice va interférer sur le processus électoral, et ça, ce n' est pas franchement une bonne nouvelle.

Les indépendantistes auront beau jeu dans les jours qui viennent de jouer les victimes et de gagner de plus en plus d' adhérents à leur cause.

On voit ce phénomène même dans le reste de l' Europe où ils font de plus en plus d' adeptes.

Quand je pense à ce qui vient de se produire, je suis partagé entre deux sentiments. 

Le premier, c' est de me dire que la justice est involontairement en train de torpiller la reprise de la normalité en Catalogne et que le 21 Décembre prochain on va tous se retrouver avec un parlement indépendantiste sur les bras et une situation ingérable.

Le deuxième consiste à penser qu' il me manque une pièce dans ce puzzle qui fera que d' ici le 21 Décembre de nouveaux éléments apparaîtront qui vont casser l' élan des indépendantistes....Je me demande si  Rajoy garde un atout dans sa manche, mais lequel ? La dégradation économique peut-être ? Certaines révélations sur le complot ourdi par les indépendantistes ?...je ne sais...

Quoiqu' il en soit, dans moins de 50 jours j' aurai la réponse à mes interrogations...mais le moins qu' on puisse dire pour l' instant, c' est que l' actualité récente n' est pas des plus rassurantes.

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 15:22

Bonjour les amis,

La situation humanitaire des réfugiés a pris une tournure étonnante le jour où Angela Merkel a sorti de sa manche un accord avec la Turquie qui permettait aux européens de ne pas respecter les droits d' asile des réfugiés et leurs statuts au sein de notre espace .

On sait par ailleurs que l' Allemagne oeuvre pour permettre d' accélérer l' entrée de la Turquie au sein de l' Union Européenne, même si ce pays ne respecte pas des droits aussi élémentaires que celui de la liberté d' expression, et notamment la liberté de la presse.

Aujoiurd' hui la chancelière se retrouve en situation d' arroseuse arrosée.

En effet, une simple chanson satirique passée sur la télévision publique allemande vient de créer un incident diplomatique entre la Turquie et l' Allemagne.

Ecoutez cette chanson.Les images parlent d' elles-mêmes et on comprend le contenu même sans connaître un seul mot de la langue de Goethe.

Voici un lien qui explique un peu mieux

Avouez que c' est le comble.....Que Erdogan exige d un pays de l' UE qu' il retire une chanson satirique d' un programme de la télévision publique !

Que vous faut-il de plus, amis européens, pour sentir le danger qui nous menace et qui frappe à nos portes?

Peut-on être plus clair ?

Avant-hier c' était Salman Rushdie

Hier c' était Charlie

Aujourd' hui ce sont les programmes d' humour satirique

Et demain ce sera quoi ?

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 08:43

Bonjour les amis,

On commence à se réveiller de l' horreur des attentats de Bruxelles, et certaines conclusions s' imposent d' elles-mêmes.

Premier exemple.Que nous apprennent le pedigree des auteurs des attentats ?

On apprend qu' Ibrahim El Bakraoui a été condamné pour une attaque de succursale bancaire bruxelloise durant la quelle il a tiré sur un policier et pour laquelle il a été condamné à une peine de 9 ans de prison en 2010....Or, nous sommes en 2016...Je ne vais pas vous faire un petit cours d' arithmétique élémentaire mais 2010 + 9 = 2019...!!!

Loin de moi l' idée de remettre en cause les réductions de peines qui sont des dispositions légales prononcées par les juges, mais force est de constater que celles-ci doivent être accompagnées d' un suivi sérieux.Ces personnes doivent rester localisables à n' importe quel moment, et par ailleurs, elles ne doivent pas bénéficier ( au moins jusqu' à la fin de la première peine prononcée) de la liberté de se mouvoir sans autorisation préalable de la part des autorités.Les Etats ne peuvent perdre la pìste de leurs pires criminels aussi facilement.

L' une des premières conclusions qui s' imposent c' est que les terroristes utilisent très bien l' espace de liberté que les européens se sont donnés pour le mettre en danger.

Je compare le terrorisme parfois à un virus qui envahit de manière latente un organisme jusqu' au jour où il passe à l' attaque.Pour certains virus il existe des vaccins mais pour d' autres c' est plus compliqué, mais une chose est sûre: il vaut mieux prévenir que guérir.

Par ailleurs, il y a une phrase de Lénine qui m' a toujours marqué.Il avait dit, à propos des capitalistes: " Ils nous vendront la corde pour les pendre"...

Comment ne pas appliquer ce principe à ce qui nous arrive, et penser que la liberté et les garanties que nous offrons à chaque citoyen pourraient se convertir en outils indispensables avec lesquels on nous ferait creuser notre propre tombe.

J' imagine déjà d' ici toute la gauche bisounours médiapartiste lever les bras au ciel.

Fasciste ! Néo-vichyste ! Extrême-droitiste ! Fossoyeur des libertés !

A tous ceux prêts à défendre les droits des criminels, qu' ils soient potentiels ou déjà avérés, je répondrai que nous nous soumettons tous, de bon gré, à des contrôles et à des fouilles dans tous les endroits sensibles et que nous avons déjà perdu une part de notre liberté sans rechigner au nom du simple bon sens. Avant d' être libre il faut commencer par rester en vie...

J' ai entendu hier Manuel Valls plaider pour un fichier européen PNR pour contrôler les déplacements, notamment aériens, des criminels au sein de l' espace Schengen, et je suis sidéré d' apprendre que ce fichier n' est pas déjà en place depuis belle lurette.Et vous savez pourquoi, les amis ?...parce que ce fichier "inquiète" une partie de la gauche, au nom des défenses des libertés...

Les agents du FBI,de la CIA, du KGB ou du MOSSAD doivent vraiment nous prendre pour des guignols...Ils doivent penser que , le temps que nous nous mettions d' accord, et que nous partagions efficacement nos informations sur les criminels qui se déplacent dans notre espace , ceux-ci ont mille fois le temps de perpétrer les pires atrocités imaginables.

Pour eux on doit vraiment être des enfants de choeur...

PS: je viens de découvrir cette petite déclaration d' Hillary Clinton qui appuie une peu plus là où ça fait mal....

Aujourd'hui, de nombreux pays européens ne s'alertent pas entre eux quand ils arrêtent un suspect jihadiste à leur frontière, ou quand un passeport est volé", a-t-elle déploré. "Et l'Union européenne ne cesse de repousser le vote pour partager les données des voyageurs aériens", a-t-elle noté en parlant du fichier PNR, le registre commun sur lequel les eurodéputés pourraient voter en avril, après des années de controverses.

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