Bonjour les amis,
Cette semaine Henry Kissinger, le maître quasi incontesté de la diplomatie américaine durant la deuxième moitié du XX ème siècle, est décédé.
Brillant génie pour les uns, penseur maquiavélique pour d'autres, ce personnage est incontournable pour comprendre l'époque durant laquelle l'Amérique était le gendarme du monde et se considérait garante d'un certain ordre international décrié par toutes les gauches de la planète et par des intellos comme Noam Chomsky.
Pour le communiste que j'étais dans ces années-là Kissinger représentait un ennemi idéologique parfaitement défini. Le monde à l'époque était simple pour moi. Il fallait lutter contre l'impérialisme américain dont l'un des mille et un péchés fut de mettre fin à la démocratie chilienne de Salvador Allende en 1973 en soutenant certains mouvements de grève dans le pays et en le soumettant aussi à un embargo économique.
Kissinger, une fois retiré de la vie politique, reconnut que l'opération de destabilisation américaine en vue d'aider la junte militaire du dictateur Augusto Pinochet avait coûté l'équivalent du prix d'un JUMBO jet.
Il nous avait finalement expliqué avec un certain cynisme ce que valait une démocratie et combien ça coûtait d'y mettre fin. Pas cher payé !
Par ailleurs, le rôle direct de Kissinger dans le putsch militaire chilien ne l'empêchera aucunement de recevoir le prix Nobel de la Paix en 1973.
Notre poète des Flandres Julos Beaucarne avait composé UNE LETTRE À KISSINGER en hommage à Victor Jara, chanteur compositeur torturé et assassiné dans les stades de la honte au Chili.
Aujourd'hui en apprenant la mort de Kissinger c'est surtout un sentiment de mélancolie qui m'étreint.
Les espoirs que je nourrissais durant son époque n'existent plus. Le Monde est devenu plus compliqué: globalisation, mondialisation, chocs de civilisation avec l'émergence politique d'un islam radical agressif, réchauffement climatique, problèmes de transition énergétique, contaminations, surpopulation...
Ouais, le monde était pour moi plus simple à l'époque de Kissinger et me permettait d'être bien plus optimiste que je ne le suis aujourd'hui...
Alors, en mémoire de ces années-là, je me repasse MANIFIESTO cette chanson de Victor Jara, écoutée plus de mille fois à l'époque. C'était son manifeste...Yo no canto por cantar...Moi, je ne chante pas seulement pour chanter...
Kissinger est mort mais on ne t'oublie pas Victor...
Voici les paroles originales suivies d'une traduction en français.
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