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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 08:39

Bonjour les amis,

Bien qu'étant prof à la retraite depuis plus de 3 ans maintenant je continue de me passionner pour tout ce qui touche à l'éducation et à la formation de la citoyenneté.

Ce matin un bon ami m'a envoyé un post écrit sur facebook par Myriam Boutillier, une enseignante.

Je vous livre à mon tour ci-dessous ce post en forme de témoignage, accompagné de l'adresse de la page facebook de Madame Boutillier.

Naufrage irréfutable de l'Education nationale.
Récemment, j'ai découvert qu'un professeur d'anglais certifié, bac+5, 32 ans, ne parlait pas anglais... je vous jure que c'est la stricte vérité : devant moi, il a été incapable de réserver dans une auberge de jeunesse par téléphone, pour un séjour scolaire à Londres pour 55 élèves. Ça m'a sciée sur place. J'ai dû prendre le relais.
Il y a quelques mois, un Inspecteur de mathématiques m'a confié que sur les 10 dernières inspections qu'il a menées dans son secteur, il avait constaté 6 cas d' incompétence avérée.
Je suis allée fouiller sur le site de la fac de Nanterre (celle où j'ai fait mes études) pour découvrir que les mémoires de 100 pages des bac+5, ça n'existaient plus...
Pour obtenir un master 1, il n'y a plus à rédiger un mémoire de 80 à 100 pages, comme pour jadis, une maîtrise. Avec soutenance devant un jury, s'il vous plaît.
Et le master 2 ? Ce n'est plus l'embryon de la thèse de 3ème cycle, exigeant la rédaction puis la soutenance d'un mémoire également entre 80 et 100 pages. Rien à voir avec le DEA d'antan donc.
Je comprends beaucoup mieux pourquoi nos bac+5 universitaires depuis une dizaine d'années, sont médiocres en général. Il y a çà et là des exceptions bien sûr, mais justement, ce sont des exceptions.
La plupart ne savent même pas rédiger une page sans faute d'orthographe, de grammaire, de conjugaison ou de syntaxe ! Je me suis souvent demandé comment ils avaient fait, pour pondre deux fois 100 pages, avec un tel niveau rédactionnel. C'est simple : ils n'ont pas eu à le faire ! CQFD !
Et vous savez quoi, en plus ? Dès l'année prochaine, il suffira d'une licence, pour passer un concours de l'Education nationale, c'est officiel. Il va sans dire que la licence d'aujourd'hui n'ayant strictement rien à voir avec la licence d'il y a 30 ans, vous allez avoir de plus en plus de mal à trouver des professeurs de haut niveau qui auront moins de 50 ans !
On va droit dans le mur. C'est inévitable.
( Précision : je ne suis pas HPI, je parle anglais car j'ai un vieux DEA et un CAPES préhistorique d'anglais, faut pas déconner ).

https://www.facebook.com/marie.boutillier76

Alors ce témoignage commence à la manière d'un sketch à la Coluche: " C'est l'histoire d'un prof d'anglais qui ne savait pas parler anglais !..."...Le gars qui n'est pas foutu de boucler une réservation pour ses élèves à Londres. No comment !

Mais j'apprends au passage que les étudiants qui font un Master n'ont même pas besoin de faire appel aux IA pour rédiger leur mémoire puisque ces mémoires ont tout simplement disparu.

Bin voilà. Tout est bien plus simple comme ça. Il suffisait d'y penser !

Quant aux nouvelles mesures gouvernementales qui permettront aux candidats de passer les concours de recrutement munis d'une simple licence (une licence qui n'a plus rien à voir avec celle que j'ai connue), elles enfoncent encore un peu plus le clou.

Effectivement, comme le dit Montillier, tout indique qu'on va droit dans le mur...avec le satisfecit de la présidence de la République et de Matignon.

La messe est dite !

 

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 11:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'aimerais partager avec vous une interview d'Eve Vaguerlant qui vient de publier un livre intitulé "Un professeur ne devrait pas dire ça".

C'est une entrevue assez édifiante sur son quotidien d'enseignante qui est semblable à celui de milliers d'autres de ses collègues. Ça dure 28 minutes et le meilleur est sur la fin.

 

 

40 ans qu'on délaisse ce qui marchait plutôt bien au nom d'un progressisme idéologique dogmatique complètement coupé de la réalité. Les résultats de l'école sont affligeants (ça ne fait même plus débat maintenant car c'est mesuré, quantifié)...Peu importe ! Toute la faute serait due au " manque de moyens", un manque de moyens qui a bon dos...Pas d'autocritique chez les néo-pédagogues comme Philippe Meirieu qui ont mené l'Education nationale droit dans le mur...Les nouveaux profs continuent d'être formatés pour gérer un système qui produit de l'échec. Pas de remise en cause profonde de la part des syndicats. La gauche s'enferme dans un blocage idéologique...Et c'est bien là le problème.

Cette école est l'école de l'égalité mal comprise par les idéologues de gauche. L'égalité, cette devise républicaine, est un point de départ et non pas un point d'arrivée. Tout le monde doit avoir accès aux mêmes savoirs sachant que tout un chacun en profitera différemment.

Si tout le monde arrive au même point final et que le baccalauréat par exemple se convertit en une forme de droit non-écrit mais bien réel on aboutit à l'instauration médiocratie (ou idiocratie) au lieu d'une méritocratie.

Mais la morale qui s'est imposée dans les centres de formation  des enseignants empêche que de telles idées puissent être ni même exprimées. Les profs s'autocensurent car si ceux qui pensent comme Vaguerlant le disaient ouvertement ils se feraient immédiatement taxer d'être des traîtres à la cause ou des incompétents.

Leur hiérarchie très culpabilisatrice leur dirait que c'est de leur faute (même s'ils sont des milliers à être dans le même cas et à se débrouiller comme ils peuvent). Vaguerlant explique très bien comment la hiérarchie sape l'autorité des profs en ramenant, par exemple, en classe un élève préalablement expulsé.

L'élève perturbateur est dans son "droit", un droit qui ne lui échappe pas et dont il sait faire usage au détriment des élèves venus en classe pour étudier.

J'ai souvent l'habitude de fustiger dans mes billets l'idéologie wokiste qui agit comme une inquisition qui interdit toute remise en cause de sa doctrine et toute liberté d'expression.

Ce que nous dit Vaguerlant c'est que malheureusement il en va de même au sein de l'Education Nationale où certains dogmes neópédagogistes plus que discutables ne peuvent être remis en cause.

Elle pointe du doigt les syndicats qui n'ont jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout de leurs critiques et qui résument tout à de simples moyens économiques.

Tout est dit.

L'école a été victime de trahison, de lâcheté et de complicités coupables...et rien ne semble pouvoir changer la donne. C'est l'Omertá !

 

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