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15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 11:37

Bonjour les amis,

Je suis tombé aujourd'hui sur un article qui rapporte les mises en garde en Juillet dernier de l'UNESCO contre le tout technologique en classe.

Je vous mets en lien un excellent article dans sa langue originale (qui est le valencien, une langue co-officielle qui est parlée dans le sud-est de l'Espagne où je vis), et ensuite, je vous proposerai une traduction en français.

ASSEZ  DE FÉTICHISME TECHNOLOGIQUE EN CLASSE, DIT L'UNESCO

Le rapport de l'UNESCO La technologie dans l'éducation, qui a pour sous-titre "Un outil à quelles conditions?" et qui a été publié en juillet dernier, est un avertissement très sérieux contre un discours que l'on a entendu à maintes reprises au cours des dernières décennies, selon lequel l'avenir des salles de classe consiste à les remplir d'écrans. Le document est élaboré à partir de dizaines d'études indépendantes menées à travers le monde, et aboutit à une conclusion dévastatrice qu'il place en tête de synthèse : « Il existe très peu de preuves solides de la valeur ajoutée du numérique dans l'éducation. " Et il ajoute : « Beaucoup de ces indices proviennent de ceux qui tentent de les vendre. » L’exception évidente concerne les étudiants handicapés, mais pour le reste, il n’y a aucun avantage démontrable à utiliser ces outils en classe, et là où des études à grande échelle ont été réalisées, elles n’ont trouvé aucune amélioration significative.

Tous nos responsables éducatifs, pédagogues, etc. devraient lire attentivement le rapport (pour l’instant il n’est disponible qu’en anglais) et être capables de repenser de nombreuses opinions. Le chapitre quatre commence par un paragraphe très clair : « Étant donné que la technologie numérique affecte de nombreux aspects de la vie quotidienne, il est raisonnable de supposer que son application en classe transformera et améliorera automatiquement l’enseignement et l’apprentissage. Cependant, même si les étudiants doivent être formés au numérique, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils doivent être formés grâce au numérique. Sa valeur pour l’enseignement et l’apprentissage doit être démontrée. » En d’autres termes, c’est une chose d’enseigner aux étudiants comment fonctionne la technologie, quels sont ses avantages et ses dangers, et une autre chose d’enseigner les langues, les mathématiques ou les sciences naturelles grâce à cette technologie. Et pendant des années, nous avons été amenés, à tort, à croire que l’un impliquait l’autre.

L’un des points positifs du rapport est qu’il tient compte de la réalité en classe. Souvent, les pédagogues disent aux professeurs comment enseigner, mais ils partent du principe que tous les élèves sont motivés, attentifs, et n'ont pas de problèmes à la maison . Au lieu de cela, on peut cette fois lire que « les risques des technologies de l'information en classe sont souvent sous-estimés dans la recherche et les évaluations » ; il y a une page dédiée à ce que ceux d'entre nous dans les salles de classe savaient déjà, à savoir que les écrans sont une distraction. Ou comme le dit le rapport : « L’utilisation des smartphones et des ordinateurs perturbe l’apprentissage en classe et à la maison. Une méta-analyse de recherches sur la relation entre l'utilisation du téléphone portable par les étudiants et les résultats scolaires dans quatorze pays a révélé un léger effet négatif, qui était plus important au niveau universitaire. La diminution est principalement liée à l'augmentation des distractions et du temps consacré à des activités non académiques pendant les heures d'apprentissage.

L’arrivée de notifications, ou la simple proximité d’un téléphone portable, peut empêcher les étudiants de prêter attention à la tâche à accomplir. Cela affecte la mémoire et la compréhension. On y retrouve également ce que pensent les enseignants : « Des études sur la perception des enseignants sur l'utilisation des tablettes et des téléphones mettent en évidence les difficultés de gestion de classe lorsque les élèves visitent des sites Internet autres que ceux indiqués par les enseignants ou en raison du niveau de bruit accru. » Demandez à n’importe quel professeur et il vous dira à quel point il est difficile de rivaliser avec un écran.

Il y a un autre aspect important qui est souvent oublié, c’est la vie privée. Une analyse de 163 produits éducatifs numériques a révélé que 89 % enregistraient les activités des élèves en classe et même en dehors des heures de classe, et vendaient ces informations à des agences de publicité. Cette surveillance a eu lieu sans le consentement des enfants ou des parents, et sans possibilité d'y mettre fin. Certains États ont commencé à réagir et ont interdit l'utilisation de produits d'entreprises comme Google ou Microsoft.

Enfin, il existe des preuves des risques liés à une utilisation excessive des appareils. « L'analyse d'un large échantillon de jeunes âgés de 2 à 17 ans aux États-Unis a montré qu'un temps d'écran plus long était associé à un moindre bien-être ; moins de curiosité, de maîtrise de soi et de stabilité émotionnelle ; une anxiété plus élevée; et davantage de diagnostics de dépression. L'UNESCO cite également trois études récentes qui indiquent que l'interdiction des téléphones portables à l'école améliore les résultats scolaires des élèves, notamment ceux d'un niveau inférieur. De plus en plus de pays décident de ne pas les autoriser en classe (entre autres, 40 % des États d’Asie du Sud-Est).

Ce rapport devrait constituer un changement de paradigme et montrer clairement que certaines idées vendues depuis vingt ou trente ans n'avaient aucune base empirique. Cela me rappelle les « guerres de la lecture » qui ont lieu actuellement dans de nombreux États des États-Unis. Il y a quelques décennies, la méthode traditionnelle d'enseignement de la lecture (structurée et basée sur la phonétique) a été abandonnée au profit d'un modèle plus « moderne » dans lequel les élèves découvraient la lecture à leur rythme, prenaient un livre s'ils en avaient envie, etc. . Le problème est que toutes, absolument toutes les études ont montré que l’apprentissage classique était bien plus efficace, et en fait, les taux de compréhension en lecture se sont effondrés dans tout le pays. Cependant, lorsque les autorités ont indiqué un retour au système précédent, de nombreux pédagogues et enseignants, formés à la méthode moderne, s'y sont opposés - malgré les preuves empiriques. Quant à la technologie, et outre l’éblouissement provoqué par les choses modernes, il y a une autre question pratique. Il est beaucoup plus facile pour un conseiller ou un ministre d'annoncer que quelques milliers d'ordinateurs ont été achetés que d'initier de profondes réformes du modèle éducatif.

Maintenant que nous savons que les médias sociaux et les smartphones ont créé une crise de santé mentale chez les jeunes générations, permettez-moi de terminer l'article avec l'avant-dernier paragraphe du résumé du journal : « Ce rapport souligne l'importance de vivre avec et sans la technologie numérique ; prendre ce qui est nécessaire dans une énorme source d’informations et rejeter ce qui est superflu ; de laisser la technologie soutenir – mais jamais remplacer – la connexion humaine sur laquelle reposent l’enseignement et l’apprentissage. L’accent devrait être mis sur les résultats d’apprentissage et non sur les apports numériques. On ne peut pas mieux dire !

Quand l'UNESCO met en garde contre l'utilisation abusive des écrans en matière éducative...

Voilà ! Personnellement, je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est que ces dénonciations émises par de très nombreux enseignants qui, pour l'instant, prêchaient dans le désert sont cette fois-ci soutenues, études à l'appui, par la plus grande institution internationale en matière éducative, à savoir l'UNESCO.

C'est donc une aide bienvenue pour tout le monde, à commencer pour les cadres de l'Education Nationale, mais aussi surtout pour les profs qui pourront mieux se faire entendre avec un tel appui et qui auront des arguments à opposer quand ils ne seront pas assez écoutés.

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 11:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'aimerais partager avec vous une interview d'Eve Vaguerlant qui vient de publier un livre intitulé "Un professeur ne devrait pas dire ça".

C'est une entrevue assez édifiante sur son quotidien d'enseignante qui est semblable à celui de milliers d'autres de ses collègues. Ça dure 28 minutes et le meilleur est sur la fin.

 

 

40 ans qu'on délaisse ce qui marchait plutôt bien au nom d'un progressisme idéologique dogmatique complètement coupé de la réalité. Les résultats de l'école sont affligeants (ça ne fait même plus débat maintenant car c'est mesuré, quantifié)...Peu importe ! Toute la faute serait due au " manque de moyens", un manque de moyens qui a bon dos...Pas d'autocritique chez les néo-pédagogues comme Philippe Meirieu qui ont mené l'Education nationale droit dans le mur...Les nouveaux profs continuent d'être formatés pour gérer un système qui produit de l'échec. Pas de remise en cause profonde de la part des syndicats. La gauche s'enferme dans un blocage idéologique...Et c'est bien là le problème.

Cette école est l'école de l'égalité mal comprise par les idéologues de gauche. L'égalité, cette devise républicaine, est un point de départ et non pas un point d'arrivée. Tout le monde doit avoir accès aux mêmes savoirs sachant que tout un chacun en profitera différemment.

Si tout le monde arrive au même point final et que le baccalauréat par exemple se convertit en une forme de droit non-écrit mais bien réel on aboutit à l'instauration médiocratie (ou idiocratie) au lieu d'une méritocratie.

Mais la morale qui s'est imposée dans les centres de formation  des enseignants empêche que de telles idées puissent être ni même exprimées. Les profs s'autocensurent car si ceux qui pensent comme Vaguerlant le disaient ouvertement ils se feraient immédiatement taxer d'être des traîtres à la cause ou des incompétents.

Leur hiérarchie très culpabilisatrice leur dirait que c'est de leur faute (même s'ils sont des milliers à être dans le même cas et à se débrouiller comme ils peuvent). Vaguerlant explique très bien comment la hiérarchie sape l'autorité des profs en ramenant, par exemple, en classe un élève préalablement expulsé.

L'élève perturbateur est dans son "droit", un droit qui ne lui échappe pas et dont il sait faire usage au détriment des élèves venus en classe pour étudier.

J'ai souvent l'habitude de fustiger dans mes billets l'idéologie wokiste qui agit comme une inquisition qui interdit toute remise en cause de sa doctrine et toute liberté d'expression.

Ce que nous dit Vaguerlant c'est que malheureusement il en va de même au sein de l'Education Nationale où certains dogmes neópédagogistes plus que discutables ne peuvent être remis en cause.

Elle pointe du doigt les syndicats qui n'ont jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout de leurs critiques et qui résument tout à de simples moyens économiques.

Tout est dit.

L'école a été victime de trahison, de lâcheté et de complicités coupables...et rien ne semble pouvoir changer la donne. C'est l'Omertá !

 

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10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 17:07

Bonjour les amis,

J'ai été frappé cette semaine par une histoire qui se passe en France et qui rappelle le début du roman LA TACHE, de Philip Roth et publié en 2000, dans lequel un prof démissionnait à cause d'une blague volontairement mal perçue par l'un de ses étudiants afro-américains qui l'accusait à tort de racisme.
Ici aussi, le point de départ c'est une blague douteuse. Voici le résumé de ce qui, à la base, n'aurait dû être qu'un incident mineur. 
"Maire d'une commune de 7000 habitants, et enseignant dans un lycée catholique d'Angers, Frédéric Mortier a vécu ces derniers mois une lente descente aux enfers après une blague osée adressée à un élève musulman. Placé en garde à vue, puis lâché par sa hiérarchie et suspendu sans solde, il est aujourd'hui la cible de la presse locale et nationale qui fait de lui le portrait d'un homme qu'il se défend d'être."

Je vous invite à lire cet article sur le lien ci-dessous et surtout à écouter les explications de Frédéric Mortier sur la vidéo. Ça dure 27 minutes mais c'est vraiment intéressant car il aborde pas mal de thèmes.

Bien évidemment il manque pour l'instant les explications de la partie adverse mais celle-ci a porté plainte sans même avoir eu une simple entrevue avec le professeur (ce qui me paraît un minimum). 

Mortier a peut-être commis une erreur mais se retrouver en garde à vue, puis suspendu pour une blague, alors que c'est une personne qui présente à priori 28 ans d'états de services sans la moindre anicroche, ça me semble un peu fort. Mortier est une personne apparemment expérimentée à qui on confiait les classes les plus difficiles selon ses dires.
Quoiqu'on pense de cette interview (je ne suis pas sûr d'être toujours d'accord avec Mortier sur sa manière d'envisager son travail et son rôle d'enseignant) je crois qu'elle pointe bien du doigt le fait que le rapport prof-élève a changé...Les profs sont maintenant bien plus prudents et ils ont intérêt à l'être dès qu'ils touchent des thèmes comme la religion, les théories du genre, etc...à la moindre ambiguïté c'est le lynchage ou la crucifixion médiatique.

Mortier explique quelque chose de très juste dans la vidéo. Si un professeur traite un thème à partir d'une expérience professionnelle personnellement vécue l'attention des élèves est immédiatement multipliée par 4 ou 5. Ça, j'ai pu le vérifier par moi-même. Entre un prof qui débite le contenu d'un manuel scolaire et un autre qui y met du vécu, pédagogiquement parlant y'a pas photo !

Par ailleurs tout enseignant vous expliquera que l'humour est souvent une arme pédagogique suprême. Si vous abordez un thème en classe et que vous faites rire vos élèves, vous attirez leur attention donc vous avez la garantie qu'il en restera quelque chose. Ça marche bien à condition que personne ne se sente offensé ou humilié.

Dans le film LE CERCLE DES POETES DISPARUS Keating, professeur de lettres, évite ce piège et explique bien à l'un de ses élèves:

" On ne rit pas de vous mais on rit avec vous".

Il semble que cet équilibre soit de plus en plus difficile à trouver. Les profs peuvent-ils encore manier l'ironie, le second degré ?....Bin, ça devient de plus en plus risqué. Dans le doute vaut mieux s'abstenir.

C'est ce que font maintenant tous mes ex-collègues.

J'imagine bien une future génération de profs qui réserveront leur humour pour leurs familles et pour leurs amis et qui, en classe, déballeront de manière robotisée un contenu standard aseptisé plus conforme à ce que la société attend d'eux. Des profs qui ressembleront à des présentateurs de JT ou de météo.

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 09:04

Bonjour les amis,

en septembre 1990 deux sociologues (dont je tairai le nom par indulgence) avaient affirmé dans un essai intitulé LE NIVEAU MONTE que tous les lanceurs d'alerte qui s'inquiétaient de la baisse du niveau de connaissances des élèves français n'étaient que des passéistes rétrogrades qui ne vivaient pas avec leur temps. Ces deux auteurs affirmaient de manière très péremptoire et assez provocatrice que le niveau montait.

Voici sur le lien ci-dessous les résultats d'une récente étude émanant de l'Education Nationale qui démontre qu'ils se sont trompés sur toute la ligne. 

32 ans après la parution de cet essai le thème ne fait plus débat. Le niveau dégringole de manière constante.

Ce thème n'est même plus objet de polémique. Plus aucune personne sérieuse n'ose aujourd'hui nier l'échec patent de l'école française.

La seule chose qui a "monté" durant les trois dernières décennies c'est le nombre de fautes qui a doublé en 30 ans.

Reste à savoir pourquoi.

L'article ci-dessous éclairera votre lanterne.

Un certain nombre de raisons donc qui ressortent de cette interview, des raisons qui vont du déficit d'attention d'une nouvelle génération d'élèves au nombre d'heures dédié à la connaissance de la langue qui a chuté au profit d'autres matières dont certaines pourraient être étudiées ultérieurement de manière plus efficace, une fois que l'élève sait lire et compter.

Et oui, il faut avoir le sens des priorités et retrouver la sagesse populaire qui invite à ne pas mettre la charrue avant les boeufs !

Sans bonne connaissance de la langue c'est l'accès aux autres matières qui devient singulièrement limité. La langue et les mathématiques sont les deux matières sans lesquelles on peut difficilement accéder à toutes les autres.

L'actuel ministre de l'éducation n'essaie pas de minorer le problème et c'est déjà un premier pas dans la recherche de possibles solutions. 

Il y a au moins un point de cette étude que je relève et qui contredit ceux qui pensent que la baisse de niveau affecte essentiellement les milieux défavorisés.

L'étude indique que dans les milieux aisés le nombre moyen de fautes est de 15,5 et que dans les milieux qui le sont moins il est de 21,9.

Il y a donc indéniablement une corrélation entre aisance financière et résultats scolaires, sauf que cette baisse de niveau est GÉNÉRALISÉE et affecte tout le monde, y compris nos chers fils à papa!

Si rien n'est entrepris pour redresser la tendance voilà une situation qui nous promet l'avènement d'une future élite sociale particulièrement ignare et médiocre (certains me rétorqueront que c'est déjà le cas... sauf que ce sera encore pire...).

Je terminerai mon billet du jour avec une dernière pique lancée contre l'écriture inclusive dont j'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que j'en pensais dans des billets antérieurs.

L'écriture inclusive enlaidit la langue, l'alourdit, ne passe pas le cap de l'oral (puisqu'elle peut être lue mais pas prononcée) mais, à cela, il faut ajouter que cette écriture rend la langue plus inintelligible et qu'elle complique encore plus les règles d'accord qui n'étaient déjà pas si simples.

Moralité: les adeptes de l'écriture inclusive, qu'ils soient Sandrine-Rousseauistes ou Danièle-Obonoistes, veulent compliquer encore plus une langue qu'ils ne sont même pas capables de transmettre à leurs enfants...Le comble, quoi !

Et je ne vous parle même pas des dyslexiques pour qui le bidouillage infâme que représente l'écriture inclusive sème la langue française d'obstacles artificiels et purement idéologiques qui la rendent incompréhensible. On en arrive donc au paradoxe qui consiste à devoir supporter une écriture qui se prétend inclusive mais qui, dans les faits, devient excluante! 

Histoire de rigoler un peu je vous laisse apprécier la phrase que Sandrine Rousseau (qui, soit dit en passant, est enseignante) a envoyé en direction de ses supporteurs (et de ses supportrices...🤣).

Une phrase qui risque de plonger n'importe quel élève de CM2 dans la plus profonde des perplexités !🤦‍♀️🤦‍♀️🤦‍♀️

 

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21 juin 2022 2 21 /06 /juin /2022 09:17

Bonjour les amis,

Il est certains faits divers qui parfois nous en disent plus sur notre société que les articles qui font les gros titres des journaux.

C'est le cas de l'info dont je vais vous parler aujourd'hui. Quand j'ai lu le titre de l'article du FIGARO j'ai cru d'abord qu'il s'agissait d'un pastiche du GORAFI, mais non, il s'agissait bien de la réalité vraie si vous me permettez ce pléonasme.

Mais lisez plutôt cet article édifiant !

Avant de me livrer à quelques commentaires, je partage avec vous ce très beau texte que les élèves devaient commenter:

Sylvie GERMAIN (née en 1954), Jours de colère, Chants, «Les frères», 1989 Situé dans un passé indéterminé, le roman de Sylvie Germain Jours de colère prend place dans les forêts du Morvan. Le texte suivant est extrait d’un chapitre intitulé «Les frères». Il présente les neuf fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse.

«Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, - des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.

Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles.

La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse».

 

Pistes de corrections du commentaire de texte:

Suggestion de plan:

I - Les «hommes des forêts»: une nature humaine farouche

II - Un portrait des frères construit comme un paysage: la symbiose des hommes et de la forêt

III - Un hymne à la puissance sauvage et indomptée de la Nature

Alors il faut avouer que cette affaire c'est quand même le pompon. 

L'écrivain dont le très beau texte a été sélectionné pour le bac a reçu des menaces de mort et de viol sur tweeter, dans un style que je ne vais pas reproduire ici mais qui démontre l'illétrisme de leurs auteurs, mais aussi leur état de délabrement moral et intellectuel.

Une meute de crétins s'est lâchée sur tweeter.

J'ai bien peur que ces jeunes-là soient tellement incultes qu'ils n'ont même pas conscience d'avoir commis un ou plusieurs délits: menaces, insultes, incitations à la haine, etc...

Et oui, ils sont tellement ignorants qu'ils ne savent même plus quand ils enfreignent la loi.

Audiard disait que les cons ça ose tout et ici on a un bel échantillon de connerie qui illustre son aphorisme.

Et maintenant, ami lecteur, je vous demande de faire un tout petit effort d'imagination.

Si des élèves sont suffisemment débiles pour insulter et menacer sur tweeter (et donc en laissant des traces écrites et des preuves de leurs méfaits) un écrivain qui a acquis une grande notoriété publique, essayez d'imaginer ce que sont capables de faire ces mêmes élèves à un professeur qui leur a donné un examen qu'ils jugent un peu trop difficile à leur goût.

S'ils sont capables de publier de telles horreurs sur tweeter au vu et au su de tout le monde, que sont-ils capables de faire au sein d'une classe à l'abri du regard des autres ?

Par ailleurs, et indépendamment du contenu de l'épreuve de français, il faut quand même rappeler que l'une des missions de l'école publique est de former de citoyens suffisemment responsables pour qu'ils soient au moins capables de savoir quand ils enfreignent les normes sociales de bonne conduite et la loi.

Or, il semble bien que ces élèves sont tellement habitués à insulter et à menacer en toute impunité qu'ils ne se rendent même plus compte de leurs infractions car elles font partie intégrante de leur façon d'être et de s'exprimer. Donc c'est un double fiasco pour l'école et pour la société.

Enfin, nous sommes arrivés à un point où il faudrait censurer la beauté d'un texte ou l'intelligence d'une pensée car elle offenserait les élèves incultes qui ne sont pas capables de l'appréhender, qui se sentiraient exclus et qui y verraient une forme de ségrégation insupportable. Un grand merci donc aux néopédagogues qui, durant les dernières décennies, nous ont expliqué que, au nom de l'inclusion, l'élève a toujours raison (et ses parents aussi...).

Là, on récolte les justes fruits de la démission et de la lâcheté des décideurs des nouvelles politiques pédagogiques.

Je terminerai avec une petite pensée pour ces "pseudo-profs" recrutés en 30 minutes en job dating, sans aucune préparation professionnelle, car ils ne savent peut-être pas à quoi ils seront confrontés lors de la prochaine rentrée.

Ces jeunes sauvageons dont je parle aujourd'hui  vont leur offrir en septembre un très dur et très cruel bain de réalité.

Bienvenue au sein de l'EN. You are welcome!...🤣😭

PS: voici un autre lien intéressant qui complète mon billet d'humeur du jour.

https://www.bvoltaire.fr/baccalaureat-une-nouvelle-victime-nommee-sylvie-germain/

 

 

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25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 16:47

Bonjour les amis,

Tous les matins, Zhang Pengfei, directeur de 40 ans d'une école primaire chinoise  devient chorégraphe et apprend à ses 700 élèves des pas de "shuffle dance" ou "Melbourne shuffle", une danse née fin des années 80 en Australie qui se caractérise par un mouvement des talons et des doigts de pied. 

Regardez plutôt.

 

J'ai ajouté cette autre vidéo sur laquelle on a les explications du directeur.

C' est donc le manque de place pour faire courir ses 700 élèves qui a poussé le directeur à rechercher une autre solution pour leur faire pratiquer des exercices physiques. Avant de leur apprendre la chorégraphie, Zhang Pengfei s'est d'abord familiarisé avec ce type de danse pendant un mois. Avec cette nouvelle routine, le directeur a remplacé le programme de callisthénie imposé par le gouvernement chinois depuis 1951, qui consiste en un panel d'exercices physiques pour améliorer la force, l'agilité et la flexibilité. 

Revenons maintenant à la prestation du directeur. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est très doué et qu' il a un vrai sens du rythme. C'est techniquement impeccable, ce qu'il fait.

Quant aux écoliers, on est frappé par la synchronisation de leurs mouvements. C' est absolument remarquable pour des élèves de primaire.

Alors,d'un point de vue pédagogique, j'ai quand même des doutes sur le long terme car imposer un style particulier toute l'année peut éventuellement devenir lassant, surtout qu'il y a plein d' autres types de danses qui peuvent être assez profitables pour les élèves. Mais cette expérience est pour le moins séduisante.

Bravo donc à ce jeune directeur dynamique et à ses élèves et professeurs pleins d' enthousiasme.

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17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 08:06

Bonjour les amis,

je vous racontais la semaine dernière de quelle manière les Rockeurs ont cultivé leur côté rebelle en véhiculant une bien mauvaise image de l' école.

Une mauvaise image que j' ai toujours considéré avec un certain amusement , surtout venant de la part d' artistes qui, finalement et sans vouloir le reconnaître, devaient beaucoup à cette école si vilipendée...

Alors, il se trouve que cette semaine j' ai pris à contre pied ces clichés anti-école en utilisant moi-même de manière détournée le Rock and Roll ( que j' adore ) à des fins pédagogiques.

N' importe quel pédagogue vous expliquera que lorsqu' une classe est un peu amorphe, qu' elle a tendance à s' endormir et à être peu réactive, il faut la surprendre et rompre la monotonie avec un nouvel élément imprévu.

Jeudi dernier à 8 heures du mat' avec mes cinquièmes, et alors que nous étions en train de résoudre des équations, je trouvais que mes p'tits jeunes étaient dans un état un peu trop végétatif.Ils étaient bien bien trop lents...

Je n' arrêtais pas de les animer en leur disant: " Come on everybody ! " pour les arracher à leur torpeur.

Et puis, devant le peu d' effets produits par mes injonctions, je leur ai balancé ce clip-ci (de manière complètement improvisée) sur mon tableau digital avec les hauts-parleurs à fond !...

Alors ce qui est quand même assez drôle dans cette histoire c' est que si j' avais fait ça il y a 25 ans, tous les élèves m' auraient conspué en me disant que cette musique est complètement ringarde, mais en 2018, l' accueil a été très enthousiaste pour ne pas dire triomphal !

La majorité de mes très jeunes élèves connaissait l' air mais pas la version originale, et le fait de voir ce clip, ça les a bien éclaté....Ils ont trouvé que Chubby Checker en train de twister dans son costard cravate était très classe.

Du coup, ça les a bien réveillé.

Ne restait plus qu' à finir mes résolutions avec un peu plus de rythme cette fois-ci...Je dis souvent aux élèves qu' en maths aussi il faut être rock and roll...il ne faut pas passer trois heures pour faire un développement qu' on peut torcher en 3 minutes chrono ! Juste le temps d' un bon petit Rock....

Allez les enfants...Faisons twister les monômes et les polynômes...!!!

PS nº 1: alors, pour être complet sur ma petite semaine, et devant le succès inattendu de mon petit twist sachez que j' ai utilisé aussi un autre morceau qui n' était pas rock celui-là pour mettre un peu de rythme dans un autre groupe qui était également trop lent pour multiplier deux polynômes entre eux.J' ai utilisé le Sirtaki. On a commencé lentement, en pulsations biens marquées.

Les élèves ont spontanément frappé dans leurs mains pour marquer la cadence.

A chaque battement de la danse on a fait mentalement une multiplication de monômes qu' on a écrit au tableau, et puis, on a accéléré peu à peu...Le but du jeu c' était de finir l' exercice ( multiplication de 2 polynômes) avant que le rythme du sirtaki ne devienne endiablé.

Plutôt sympa cette choréographie à trois qui termine à mille à l' heure...

Voici le resultat

Rock and maths...

PS nº 2 Je n' ai encore jamais utilisé le MAMBO ...mais ça viendra un de ces jours...Un dernier numéro de " Nutty professor", de professeur un peu zinzin,juste avant de partir en retraite...

En attendant regardez Jerry Lewis et savourez !

Et puisqu' on parle de mambo.N' oublions pas ce petit chef d' oeuvre de Gotainer...

PS nº 3: Pour redevenir sérieux 2 secondes, sachez que ( contrairement à certains collègues américains) je n' envisage pas de développer de nouvelle pédagogie des mathématiques pour très jeunes élèves en utilisant la musique.Mes deux exemples ont été improvisés ( et je n' ai pas envie que cela tourne au procédé...).Je préfère continuer de surprendre ( et parfois de me surprendre moi-même).

La seule chose qui est sûre c' est qu' il faut savoir rompre un faux rythme  parfois, soit en amenant des éléments imprévus, soit en amenant un peu d' humour aussi.Ce qui est vrai aussi, c' est que le fait de disposer d' internet en classe me permet d' être très réactif et d' illustrer instantanément mon propos avec des documents qui sont sur le net, notamment face à des questions imprévues d' élèves...

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 18:29

Bonjour les amis,

J' ai toujours, et dès le début, été très méfiant avec la méthode globale pour l' apprentissage de la lecture.

Je trouvais qu' on avait abandonné bien trop vite des méthodes éprouvées sans s' assurer que les nouvelles donneraient des résultats qui soient au moins équivalents.

Aujourd'hui, on en est revenu de la méthode globale.On sait qu' il y a davantage de risques de dyslexie et de graves difficultés pour les élèves.

Une récente étude de neuropsychologues français qui ont analysé le fonctionnement du cerveau des enfants pendant les phases d' apprentissage vient porter le coup de grâce à cette méthode.

 

Alors, je ne vais pas relancer la bagarre sur la méthode globale ( tout n' est pas à jeter) mais l' écho donné aux résultats de cette équipe me fait sourire un peu.

En effet, quand c' était de nombreux enseignants qui affirmaient sur la base de leur expérience que la méthode globale était moins efficace que la méthode syllabique,personne n'en faisait cas et ils en ont pris plein la figure.

Ils ont été accusés d' avoir une vision idéologique et rétrograde du problème

Par contre si ce sont des neuropsychologues qui affirment que cette méthode fait travailler le cerveau d' une manière bien moins efficace , tout de suite, il y a un grand silence qui s' installe...

Aujourd'hui la méthode globale est définitivement abandonnée mais de nouvelles réformes présentent des dangers tout aussi préoccupants.

Le problème continue car nous n' apprenons pas de nos erreurs ( ce qui est le comble pour des pédagogues).

On prétend lutter contre l' échec scolaire en introduisant de nouveaux objectifs ( comme les projets transversaux interdisciplinaires par exemple) et sans maintenir le niveau d' exigence nécessaire dans les matières instrumentales telles que la langue véhiculaire ou les mathématiques qui apportent aux élèves les véritables outils qui les aident à exercer et à exprimer correctement une pensée rigoureuse.Sans une connaissance sérieuse de ces deux matières les autres disciplines du savoir resteront inaccessibles.

J' écoutais l' autre jour un professeur d' histoire-géographie sur BFM TV explicant que les jeunes collégiens étaient souvent incapables d' assembler des mots pour construire des textes qui aient le moindre sens .C' est sur le lien ci-dessous de l' article de Fatizo.

http://fatizo.over-blog.com/2016/10/insecurite-qui-va-faire-quelque-chose.html

Voilà..Il est là le problème ! Ça, c' est un vrai problème !...

Les élèves ne pourront pas apprendre les langues étrangères, l' histoire, la géographie,la biologie, et encore moins l' histoire de la pensée humaine s' ils ne sont pas capables de formuler de simples phrases bien construites et qui aient un sens.

On ne construit rien de solide sans de bonnes fondations...

C' est une simple pensée populaire frappée au coin du bon sens, mais ce bon sens semble parfois faire cruellement défaut chez nos décideurs obnubilés par le désir de réformer à tout prix, convaincus qu' ils sont que toute réforme sera forcément positive.Des décideurs qui imaginent d' hypothétiques avantages qui resteront à démontrer sans évaluer d' énormes inconvénients qui sont bien prévisibles.

Les trente ans de perdus avec la méthode globale ( ainsi que les générations scolaires qui ont été sacrifiées) sont la meilleure illustration de leur manière de penser et d' agir.

NB: Quand je parle de mathématiques, je ne parle pas seulement du calcul,de l' arithmétique,de l' algèbre , des statistiques ou de la géométrie mais aussi du fait d' apprendre à faire des démonstrations logiques et sans failles.Un philosophe qui articule bien ses raisonnements fait des mathématiques.Les bons philosophes sont souvent de bons matheux comme Bertrand Russell par exemple, et peuvent conclure leurs raisonnements par le fameux CQFD.

PS.je me rappelle chez Pivot de l'intervention d'  une ex-compagne de Claude Lellouch, Marie Sophie L., ardente défenseur de la méthode globale qui disait qu' il était plus facile d' apprendre aux enfants à lire le mot gâteau si ils en avaient plein la bouche...C' est de l' apprentissage quasi charnel ! Ha ha...plus démago tu meurs !

Et pour apprendre à écrire le verbe aimer, on fait quoi ???

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