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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 14:35

Bonjour les amis,

Le 21 Septembre sera une une journée mondiale consacrée à la Paix. Voici par exemple un appel du PCF pour une manifestation à Valenciennes, ville de ma région natale.

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Chacun des points abordés dans ce manifeste du PCF pourrait faire l'objet de longs commentaires et débats contradictoires mais j'aimerais m'arrêter quelques instants sur le point nº4 qui concerne le retrait de la France de l'OTAN.

Une telle décision me paraît, aujourd'hui en 2024, complètement hasardeuse et suppose de prendre certains désirs européens pour une réalité. L'OTAN était en état de mort cérébrale il y a quelques années selon les propos de Macron et c'est Poutine qui l'a ressuscitée avec ses multiples agressions ( y'a pas que l'Ukraine). En fait l'OTAN s'est même renforcée avec l'adhésion de nouveaux membres très pacifistes comme la Suède et la Finlande. En ce moment l'OTAN est la seule alliance crédible face à certaines menaces...L'OTAN est peut-être criticable mais elle est crédible (et quand on parle de défense c'est la seule chose réellement importante...le reste c'est du bla bla...).

Je vous propose sur cette question épineuse d'un éventuel retrait la lecture d'un article qui montre la complexité des enjeux.

 

Extrait de cet article que j'ai mis en lien:

"Sur le plan politique, contrairement à 1966, la dissuasion nucléaire française est intégralement souveraine, de même qu’aucune base étrangère n’est présente sur le sol national alors que la France est membre plein et entier de l’Alliance. En outre, les choix de la participation aux opérations de l’OTAN de même que le volume des forces engagées sont librement consentis au cas par cas, sans que cela n’obère la capacité française de mener des opérations hors du cadre OTAN (cf. Libye en 2011 et Mali en 2013) ou les actions diplomatiques de son choix.

Si l’indépendance politique ne semble pas pouvoir profiter directement d’un retrait de l’Alliance, qu’en est-il sur le plan militaire ? C’est-à‑dire, que peut-on faire de plus en étant hors de l’OTAN avec les moyens à disposition ? Sur le plan opérationnel, la France seule ne pourrait que voir diminuer ses capacités du fait d’une réduction du soutien pour les opérations en cours (8), sans compter la perte des apports de la standardisation des procédures, des matériels, des doctrines, etc. Une alternative souvent évoquée réside dans la défense européenne se substituant à l’OTAN. Cependant, les différends industriels et les difficultés de coopération (cf. projets SCAF et MGCS avec l’Allemagne), de même que la priorité de certains membres pour la garantie de sécurité américaine ou otanienne (9), la rendent peu envisageable à moyen terme et impliquerait pour la France de nouvelles obligations par la substitution d’une alliance à une autre, sans compter le poids international plus faible des Européens sur les grandes questions mondiales (dernier exemple en date, les discussions récentes concernant l’Ukraine entre Russes et Américains/OTAN, desquelles les Européens ont été évincés)."

Journée mondiale de la Paix : serait-il de notre intérêt de sortir de l'OTAN ?

Dans mes billets j'ai souvent des positions tranchées (à tort ou à raison) mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Bien évidemment j'appelle de tous mes voeux une défense européenne, indépendante, non-atlantiste, capable de préserver la paix dans notre espace mais je suis loin d'être convaincu que la sortie de l'OTAN serait, aujourd'hui, une initiative intelligente pour nous les européens. Pas sûr non plus que cette initiative contribue à apporter la paix dans le monde...Je n'ai que des doutes sur ce sujet...Donc je me garderai bien de répondre à la question posée dans mon titre...sorry ! 

 

PS: En ce qui concerne l'OTAN à noter ce livre-ci (que je vais commencer aujourd'hui), un livre très récent de la collection  QUE SAIS-JE ?

https://www.quesaisje.com/lotan

Résumé
Obsolète pour Trump, en état de mort cérébrale pour Macron, l’OTAN, traité d’alliance entre les pays du bloc de l’Ouest, aurait pu disparaître en même temps que le pacte de Varsovie, son homologue de l’Est. Comment expliquer l’exceptionnelle longévité de cette organisation, qui a fêté ses 70 ans en décembre 2019 ? Ne toucherait-elle pas plutôt à sa fin ?
De fait, les tensions suscitées par les agissements de la Turquie ou les dérives autoritaires de certains membres plaident contre elle. Force est toutefois de reconnaître que, depuis sa création, elle a fait preuve d’une grande plasticité, tant dans son fonctionnement que dans ses structures et modes de décision.
Amélie Zima montre ici comment l’extension du champ d’action de l’OTAN – ses élargissements après 1989 ou encore la mise en place de politiques de partenariat et de coopération – concourt à sa propre pérennité. En étudiant ainsi l’atlantisme, elle met au jour la spécificité de l’Alliance face aux autres formes de coopération militaire : sa dimension démocratique et libérale.

Autour de l'auteur
Titulaire d’un doctorat en science politique de l’université Paris-Nanterre, Amélie Zima est chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM).

 

 

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18 août 2024 7 18 /08 /août /2024 09:02

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la lecture du premier roman du cinéaste belge Lucas Belvaux, un roman intitulé LES TOURMENTÉS et qui porte bien son titre. On n'est pas volé sur la marchandise... 

LES TOURMENTÉS de Lucas Belvaux...un premier opus tout simplement magistral !

L'histoire démarre avec les retrouvailles qui ne doivent rien au hasard entre deux frères d'armes, des mercenaires. Max, l'homme de terrain placide, a l'âme d'un chef, il s'est rangé des tranchées et travaille désormais comme homme à tout faire auprès de Madame, une riche héritière. Il décide de proposer un marché à Skender, son vieux copain mais surtout un électron libre, soldat hors normes, qui ne réussit pas à se réintégrer dans une vie normale et qui erre sans domicile fixe.

Pour en savoir plus sur ce roman je vous invite à lire sur le lien suivant de la fiche Babelio un excellent commentaire d'une internaute qui signe sous le nom de KIRZY.

KIRZY y décrit très bien le style précis et acéré de Belvaux et les qualités littéraires de son roman qui commence avec des phrases très courtes mais qui s'allongent dans les chapitres ultérieurs.

Je préciserai simplement que le pacte entre les 3 personnages (qui s'expriment tous dans ce livre successivement et de manière constamment alternée A LA PREMIÈRE PERSONNE) m'est apparu tellement immoral et répugnant que j'ai bien failli stopper net la lecture du roman dès de début.

Mais j'ai continué (et bien m'en a pris) car il y a la qualité d'écriture de Lucas Belvaux qui prend le lecteur dans ses filets de manière dense et qui nous offre une plongée vertigineuse dans les affres de ces trois âmes damnées. LES TOURMENTÉS n'est pas un polar au sens habituel car c'est l'évolution psychologique des 3 protagonistes qui est au coeur du roman. Belvaux qui a une grande connaissance de l'âme humaine nous livre certains passages sublimes qui sont dans la lignée de ce qu'a écrit le grand Joseph Conrad. Ses héros sont parfois comme l'égal des Dieux. Ils fixent eux-mêmes des codes et des morales qui leurs appartiennent. Ce sont eux qui, au delà des conventions sociales, redéterminent les règles du jeu.

LES TOURMENTÉS c'est une histoire d'hommes, c'est aussi l'histoire d'une femme, 3 histoires qui s'entrechoquent et dans lesquelles il est question de vérité, de morale, d'humanité et de rédemption.

Tout simplement magistral !

Portrait de l'auteur

Portrait de l'auteur

PS: J'ai dévoré le livre un peu trop rapidement car je désirais connaître la fin. Or, c'est une erreur car chaque personnage évolue et apporte son ressenti d'une manière qui captive le lecteur. Par ailleurs les membres de la famille de Skender s'expriment aussi à la première personne, de manière vraiment touchante, dans ce récit qui est complètement maîtrisé.

PS nº 2: Rosemar m'a envoyé dans son commentaire un lien de Mediapart dans lequel il y a un extrait du livre de Belvaux qui parle des traces indélébiles que provoque la guerre, un extrait qui vous permettra de juger de son style.

 

 

PS nº 3 : Hors-sujet.

Je viens d'apprendre à l'instant le décès d' Alain Delon. Qu'il repose en paix !

Voici ce qu'écrit Maurice Ullrich dans l'HUMANITÉ.

Il n’était pas un saint et n’a jamais prétendu l’être. Difficile quand on a un peu la beauté du diable et même si Visconti, en 1960, en fait dans Rocco et ses frères une sorte d’archange se sacrifiant pour son frère perdu, Simone. Quelques mois plus tôt, c’est le personnage de Tom Ripley dans Plein Soleil qui le révèle. Manipulateur, cynique et assassin, quand bien même on entrevoit en lui comme la fêlure des humiliations subies à n’être qu’un domestique de luxe dans le film, un enfant rejeté dans la vie, peut-être. C’est déjà la marque d’Alain Delon, décédé dimanche 18 août à l’âge de 88 ans. On le retrouvera dans plus de quatre-vingt-dix films, sans compter les téléfilms et les apparitions au théâtre. Le regard bleu parfois glacial, le visage fermé, le sourire inquiétant, le corps qui occupe l’espace, un peu comme un félin. La tendresse, ce n’était pas trop son truc, même quand il dit à Claudia Cardinale dans Le Guépard qu’il veut qu’elle soit sa femme et non pas une maîtresse.

 

Simplement ajouter que j'imagine parfaitement Alain Delon quand il avait une trentaine d'années dans le rôle de Skender, le héros du roman de Lucas Delvaux...Les personnages de grands tourmentés ça lui allait plutôt bien...

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15 août 2024 4 15 /08 /août /2024 18:22

Bonjour les amis,

Cette semaine je suis tombé tout à fait par hasard sur le témoignage d'un journaliste sportif, un témoignage tragique et bouleversant (sur un drame dont je ne savais rien) et que vous pourrez écouter sur le lien ci-dessous. Ça ne prend que 2 minutes...

Alors, bien évidemment, ce témoignage de Patrick Montel sur des faits qui remontent à 2012 m'a glacé le sang et puis cette histoire terrible a continué de tourner dans mon esprit pendant quelques jours.

Hier je suis allé lire la fiche wikipedia de Saamiya mise en lien ci-dessous, et là, je me suis mieux rendu compte des incroyables difficultés qu'elle a dû surmonter pour tenter de vivre ses rêves, des difficultés liées à la guerre et aussi à la présence de terroristes du Djihad qui contrôlaient son camp de réfugiés et qui l'empêchaient de s'entraîner.

 

D'habitude, face à une destinée terriblement injuste et cruelle, je m'insurge, je m'indigne mais l'histoire de Saamiya me plonge aussi dans un état de triste accablement moral, avec un sentiment de honte d'appartenir au genre humain. Il y a sans doute trop de coupables dans ce drame qui démontre aussi que nous vivons des temps barbares.

Par ailleurs, comment ne pas rappeller que des Saamiya il y en a à peu près tous les jours qui meurent dans ce grand cimetière marin qu'est devenue la Méditerranée.

Une mer Méditerranée qui noie les rêves des migrants de manière silencieuse.

Le constat est triste et sans appel: on ne peut plus rien faire pour Saamiya.

Les croyants prieront pour son âme mais les autres ne peuvent que pleurer amèrement. Rien ne peut nous consoler dans cette histoire, rien...

La seule chose qu'on peut faire c'est de raconter cette destinée, et de la partager, comme l'ont fait les 2 auteurs dont je vous mets les liens ci-dessous.

Un dernier point : on pourrait se dire que Saamiya était une athlète qui n'a pas eu de chance, qu'elle était née au mauvais moment, au mauvais endroit, et c'est vrai....sauf que des mauvais moments et des mauvais endroits il va malheureusement y en avoir de plus en plus avec la crise climatique, et ça c'est vrai aussi...

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23 mai 2024 4 23 /05 /mai /2024 06:51

Bonjour les amis,

Ça y'est, c'est fait ! L'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien.

Vous pourrez entendre sur le lien ci-dessous les propos du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, des propos auxquels j'adhère à 100%.

Alors, me direz-vous, comment se fait-il que que la France championne de la défense des peuples à disposer d'eux-mêmes soit absente de cette initiative historique ?

Voici, sur ce thème, l'analyse de Pascal Boniface.

Comme le souligne Pascal Boniface cette décision ne change rien sur le court terme et sur le déroulement de la guerre mais le symbole est très fort car il pousse Israël vers l'acceptation d'une solution à 2 Etats.

Or, après plus d'un siècle de colonisations émaillées de 6 guerres dont la plus terrible semble être celle qui est en cours, la solution à 2 Etats est bien la seule qui ait encore une once de crédibilité, de faisabilité.

Dommage que la France ait raté le coche et n'ait pas soutenu l'initiative des 3 pays européens.

Par ailleurs, je profite de mon billet pour vous parler un peu d'un livre de Rashid Khalidi qu'on m'a offert il y a quelques semaines.

Quand l'Espagne, la Norvège et l'Irlande reconnaissent l'Etat palestinien...

Voici une traduction google  du résumé en anglais de l'éditeur.

Le vingtième siècle, pour la Palestine et les Palestiniens, a été un siècle de déni : déni d’État, déni de nation et déni de l’histoire. La guerre de Cent Ans contre la Palestine est la réponse puissante de Rashid Khalidi. S'appuyant sur ses archives familiales, il revendique le droit fondamental de tout peuple : raconter son histoire selon ses propres termes.
Dès les derniers jours de l’Empire ottoman, Khalidi révèle le nationalisme palestinien naissant et la large reconnaissance par les premiers sionistes de la nature coloniale de leur projet. Ces idées et leurs échos défendent la Nakba – le terme palestinien désignant la création de l’État d’Israël – la cession de la Cisjordanie et de Gaza à la Jordanie et à l’Égypte, la guerre des Six Jours et l’occupation. A travers ces moments critiques, Khalidi entremêle les voix de journalistes, de poètes et de leaders de la résistance avec ses propres récits en tant qu'enfant d'un responsable de l'ONU et résident de Beyrouth pendant le siège de 1982. Le résultat est un récit profondément émouvant d’une guerre d’occupation, de dépossession et de colonisation qui a duré cent ans.

La famille de Khalidi fait partie de la diaspora palestinienne.

Au début de son livre l'auteur montre une lettre (rédigée en français) datant de 1899 que son arrière grand-oncle Youssouf Diya al-Din Pasha al-Khalidi, maire de Jérusalem, avait envoyé à Theodor Herzl, fondateur en Europe du mouvement sioniste.

Dans cette lettre très lucide et prémonitoire Youssouf Diya fait part à Herzl de toutes ses inquiétudes pour la population autochtone qui était à 96,5% arabe, des inquiétudes complètement justifiées, surtout quand on sait ce qui s'est passé par la suite.

Dans la réponse de Theodor Herzl apparaissent déjà sa grande ignorance complète de la réalité palestinienne, mais aussi les duperies, les mensonges, les tromperies et les fausses promesses dont seront victimes les palestiniens pendant plus d'un siècle.

Ce qui est littéralement frappant c'est de voir que dans cet échange épistolaire de 1899 apparaissent déjà tous les problèmes qui suivront. Tous !

Le projet sioniste sera mené à bien grâce à la toute puissance des britanniques qui gouvernaient la région. Ils appuieront d'autant plus le projet sioniste qu'ils faisaient d'une pierre deux coups: ce projet servait leurs propres intérêts dans cette partie du monde mais leur permettait aussi de ne pas avoir à accepter de refugiés juifs sur leur propre territoire en les renvoyant directement vers la Palestine.

La Palestine sera finalement l'une des rares nations au monde qui n'aura jamais eu droit à sa décolonisation.

L'initiative de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège est un premier pas, symbolique certes, mais un premier pas dans la bonne direction, dans celle de la reconnaissance.

 

 

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17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 12:25

Bonjour les amis,

L'intelligence artificielle fait partie de la panoplie des nouvelles armes utilisées dans les guerres modernes.

Avant d'aller plus loin je vous invite à lire un très long article du magazine israélien +972, traduit en français par le journal L'HUMANITÉ, au sujet de la guerre menée à Gaza.

Alors cet article donne le vertige à plus d'un titre.

Ces IA sont là pour aider les israéliens à définir et à éliminer certains objectifs, mais sous contrôle et sous  supervision de l'humain.

Ce qui ressort de cet article très instructif c'est, entre autres, que l'humain n'a souvent même pas le temps de faire les contrôles nécessaires et que donc certaines personnes sont éliminées de manière très arbitraire, victimes des aléas de  programmations plus ou moins pertinentes de logiciels informatiques.

Voila qui relativise le concept de "supervision humaine" et qui permet de penser que c'est finalement LAVENDER, une IA, une machine, qui prend la décision de tuer.

Jusque maintenant quand on pensait "Intelligence artificielle" on avait surtout en tête les trois lois de la robotique énoncées par Isaac Asimov.

1.- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger
2.- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi
3.- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi

Les IA employées dans cette guerre enfreignent PAR DEFINITION complètement la première loi puisqu'elles sont conçues pour détruire et tuer. Jusque là on peut "comprendre" donc. Ne faisons pas d'angélisme. La guerre c'est la guerre !

Mais ce qui apparaît aussi c'est que cette manière programmée de mener des attaques la nuit sur les domiciles des combattants du Hamas et donc d'anéantir des familles entières dans le but d'éliminer un éventuel membre de l'organisation palestinienne est constitutive d'un crime de guerre.

Pire, le système LAVENDER évalue et s'autorise un certain nombre de victimes collatérales innocentes (15 ou 20...ça dépend de l'objectif). LAVENDER est donc programmé pour un ratio qui permet jusque l'élimination de 15 innocents pour abattre 1 seul coupable.

C'est comme si la preuve du crime de guerre était inscrite au sein même de la programmation de LAVENDER.

Tout ça paraît absolument affolant, vertigineux...

Je terminerai de manière plus générale en disant aussi que si toute guerre est déjà en soi une forme d'aberration, le fait de laisser certaines décisions létales aux intelligences artificielles ne fait qu'accroître un sentiment d'inhumanité et me plonge aussi dans une sorte de vertige métaphysique de l'absurde.

Il ne faut pas grand chose pour devenir suspect aux yeux de LAVENDER.

La vie, la mort, ça tient à quoi ?...parfois à de simples traitements informatiques complètement hasardeux, aléatoires et arbitraires qui penchent dans un sens...ou dans un autre.

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 10:48

Bonjour les amis,

Afin d'y voir un peu plus clair dans cet authentique sac de noeuds qu'est le conflit israélo-palestinien j'ai entrepris hier soir la lecture du dernier livre de Gilles Kepel intitulé HOLOCAUSTES.

Israël-Palestine: l'inquiétante revanche démographique des intégristes religieux...

Voici la présentation de l'éditeur.

La razzia qui a dévasté, le 7 octobre 2023, l’État juif où 1 140 personnes ont été massacrées, violées, mutilées a été suivie d’une hécatombe lors de l’assaut sur Gaza en représailles, dans lequel ont péri plus de 25 000 Palestiniens.
Ces holocaustes – au sens religieux originel de sacrifices de masse – incarnent la malédiction de la Terre sainte dans notre période tragique. Engrenage de violence et d’aveuglement dont les logiques remontent loin dans l’histoire des deux peuples.
Gilles Kepel montre comment les protagonistes de ce drame entremêlent, dans leurs actes et discours, mystique et politique. À l’islamisme radical du Hamas sunnite et de ses alliés chiites inspirés par l’Iran s’opposent les suprémacistes juifs qui assurent la survie d’un gouvernement Netanyahou aux stratégies ambiguës. Du Yémen au Liban, ce choc exacerbe les tensions régionales et connaît des répercussions mondiales. Il prend l’allure d’une guerre planétaire contre l’Occident et ses valeurs, opposant Apartheid et Shoah. En s’appropriant la notion de « génocide », certains États et organisations se réclament d’un « Sud Global » en lutte contre un « Nord » stigmatisé comme colonialiste et « islamophobe ».
L’auteur révèle ici les enjeux majeurs de ce conflit de civilisations.

J'ai commencé la lecture du livre et, d'entrée de jeu, Gilles Kepel nous explique de manière très didactique et avec précision, en faisant les rappels historiques nécessaires, les liens et divers intérêts pour le moins compliqués et contradictoires de tous les acteurs qui gravitent au Moyen-Orient autour de la cause palestinienne.

C'est extrêmement compliqué (euphémisme) et Kepel arrive à éclairer la lanterne du parfait ignare que je suis sur ce sujet. Qu'il en soit remercié.

Il expose également les conditions qui ont permis à Yahya Sinwar de tromper les services israéliens au sujet des pogroms du 7 octobre.

Au début du livre l'auteur explique que tant au Liban comme en Israël, le poids politique des "intégristes" ne fait qu'augmenter pour des motifs purement démographiques:

Commençons par Israël avec deux  extraits:

" La pression qu’exercent les partis religieux sur le système électoral israélien n’est pas si éloignée de celle de l’islam politique dans les pays musulmans avoisinants, même si les modalités varient selon qu’ils sont gouvernés par un régime autoritaire – comme c’est le cas pour les États arabes – ou démocratique illibéral, à l’instar de la Turquie. Dans tous les cas, le différentiel du taux de fécondité entre les milieux traditionnels et modernes s’est traduit en une à deux générations par l’érosion démographique des classes moyennes laïques, et la montée en puissance des enfants de familles nombreuses issues de l’exode rural qui se sont installées dans les périphéries urbaines, y apportant leur ethos conservateur aisément capté par les activistes rigoristes."

"En Israël, le même souci de fécondité veut que les cinq épouses des dirigeants des partis religieux de la coalition victorieuse lors des élections du 1er novembre 2022 aient mis au monde pas moins de 42 enfants ! La palme dans ce domaine revient aux haredim (ultra-orthodoxes) : ils représentent, en 2020, 20 % de la population juive , et devraient atteindre35 % en 2040, ceteris paribus..."

Continuons avec le Liban:

"Au Liban, la surnatalité des chiites pauvres, marginalisés lorsque fut établi le Pacte national libanais en 1943, partageant le pouvoir entre les classes moyennes urbaines chrétiennes et sunnites, s’est traduite désormais par la prise de contrôle de l’État par le Hezbollah – dûment aidé à cette fin par Téhéran. La Dahiyé – banlieue informelle du sud de Beyrouth où se concentrent les néocitadins chiites chassés des campagnes méridionales par la misère et les bombardements israéliens – est aujourd’hui la véritable capitale du pays, au détriment du grand sérail où siège le Premier ministre sunnite ou du palais de Ba’abda où réside le président maronite de la République. C’est depuis ce bastion que s’exprime le cheikh Nasrallah, porte-parole principal de « l’axe de la Résistance » – lors de ses discours des 3 novembre 2023 et 3 janvier 2024...."

 

 

Ces considérations purement démographiques nous montrent que, électoralement parlant, les "intégristes" de part et d'autre gagnent la partie sur le court, moyen et long terme.

Les progressistes, ceux qui n'ont pas une vision excluante et qui sont à la recherche de formes de cohabitations pacifiques, ne font pas d'enfants et donc subissent une lente mais sûre érosion électorale.

Netanyahou base sa politique sur les exigences des ultra-orthodoxes qui, à l'avenir, vont gagner de plus en plus de poids.

Nous voilà donc plongés dans une bataille de "faucons" contre "faucons".

Bref, la démographie n'aide absolument pas et on s'oriente vers tout sauf vers des conditions d'une paix durable...Plus la laïcité perd de terrain, plus la guerre en gagne...

PS: Je n'en suis qu'à la moitié du livre et je ne sais pas encore quelles sont toutes les conclusions de Kepel mais son chapitre concernant la démographie m'a paru terriblement "conditionnant" par rapport à l'avenir.

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 11:21

Bonjour les amis,

La guerre entre la Russie et l'Ukraine est arrivée à un point où je ne sais même plus comment interpréter certaines informations, comme par exemple celle-ci:

 

Alors la première réaction c'est la satisfaction de voir que des pays d'importance géostratégique mineure comme la Tchéquie ou la Pologne "mouillent le maillot" pour mutualiser certains efforts et suppléer au manque cruel de munitions du côté ukrainien, en attendant que l'UE soit elle-même capable de produire une quantité suffisante de munitions.

Mais bien évidemment mon apparent soulagement est tempéré par 3 réflexions que je me fais:

1.- Nous vivons l'âge d'or des marchands de canons. Fini les guerres chirurgicales d'antan. Là on est dans un conflit en forme de bras de fer mortel qui va durer, durer, durer...à l'image de la première guerre mondiale.

2.- J'ai parfois la triste impression que la 3 ème guerre mondiale a déjà  commencé mais que nous ne le savons pas encore ou alors qu'on se raconte des histoires pour se rassurer (alors là, j'espère de tout coeur me tromper en écrivant ça).

3.- Ces efforts conjoints occidentaux sont-ils réellement en mesure de mettre en échec l'énorme supériorité des russes, tant en hommes qu'en armements ?

Donc cette 3 ème question que je me pose est à la fois simple et cruciale et les grands médias que je consulte n'éclairent pas beaucoup ma lanterne.

Ce nouvel appui est-il en mesure d'aider les ukrainiens à tenir en attendant une aide plus substantielle qui leur permettrait de reprendre et reconquérir les espaces volés, ou au contraire ne fait-il que maintenir un front de guerre mortel sans rien changer fondamentalement ?

N'ayant strictement aucune connaissance militaire je me garderais bien de trancher la question mais le citoyen observateur que je suis souffre de ce manque cruel de lisibilité.

Quel est l'objectif occidental ?

- aider les ukrainiens à résister ? à reconquérir ?...ou à consolider la partie non occupée de leur territoire?

- maintenir une activité guerrière destructrice et mortelle un peu absurde qui ne sera jamais en mesure de changer la donne actuelle ?

On pourrait poser la question autrement. L'heure n'est-elle pas venue que les diplomates tentent de débloquer la situation et de stopper un massacre devenu inutile ?

Encore une fois je ne parle pas de négocier une paix devenue impossible mais de chercher à geler un conflit qui fait des milliers de morts sans finalement rien changer aux lignes de front actuelles.

Il ne vous aura pas échappé que Donald Trump a dit que s'il était réélu il règlerait le problème en 24 heures, sous-entendant que les Etats-Unis chercheraient un moyen de stopper l'hémorragie budgétaire que suppose ce conflit. Bien évidemment l'UE n'a pas les moyens de suppléer à une éventuelle défection américaine...Encore un fois une question se pose: où va-t-on?

Un simple changement de locataire à la Maison Blanche est-il en mesure de tout bouleverser? Est-ce qu'on en est là?

Bon, ça fait vraiment beaucoup de questions...

Je suis en train de lire en ce moment  le livre de Pascal Boniface qui ose poser les questions qui fâchent et qui rappelle par des très nombreux exemples l'hypocrisie des occidentaux par rapport à d'autres conflits qui ont lieu en ce moment même.

 

Tout d'abord Boniface nous rappelle, et je suis d'accord avec lui, qu'une normalisation des relations avec Poutine est impensable.

Extrait:

"Le constat est sans appel : Vladimir Poutine, par ses crimes, rend impossible tout retour en arrière et tout dialogue normalisé. Il faudra de longues années pour reconstruire cela, et rien ne sera possible de son vivant.
Les Occidentaux ont commis des erreurs à l’égard de la Russie, mais le dialogue restait possible. Vladimir Poutine a commis l’irréparable et l’irrémédiable."

Mais Boniface revient sur notre possible irresponsabilité et notamment sur le rôle de l'extension de l'OTAN aux pays satellites de l'ex-URSS. Il récapitule dans son livre avec de nombreux exemples et citations ceux qui à l'époque mettaient en garde les gouvernants occidentaux.

Extrait:

"Pourtant, les avertissements sur les dangers de l’élargissement de l’OTAN n’ont pas manqué – sans être écoutés du côté occidental. On disait que ceux qui mettaient en avant ces avertissements se trompaient, étaient excessivement inquiets, jouaient les Cassandre. En effet, ils ont eu raison. Mais il leur est devenu, la guerre déclenchée, compliqué de rappeler ce qu’ils avaient dit auparavant, sauf à être accusés d’être complices de crimes de guerre, de venir défendre l’agression russe et de se comporter comme
des agents du Kremlin, que ce soit en idiot utile ou en complice rémunéré. On a beaucoup glosé sur la « naïveté » de ceux qui ont voulu établir une relation durable avec Moscou. Moins sur le caractère irresponsable de ceux qui ont mis de l’huile sur le feu et ont empêché l’établissement de relations
normalisées avec la Russie. Ce sont eux qui ont été bien naïfs de penser que cela se produirait sans une réaction violente de la part de la Russie un jour ou l’autre..."

"Comprendre" n'est pas légitimer. On ne peut pas revenir en arrière mais "comprendre" pourrait nous aider à être lucides et clairvoyants à l'avenir, et à faire des choix crédibles.

PS: Rosemar m'a envoyé une vidéo dans laquelle Pascal Boniface propose une série de réflexions pertinentes au sujet des interrogations que je me pose.

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 08:52

Bonjour les amis,

Suite à l'attentat odieux de Moscou revendiqué par l'Etat Islamique, on ne peut qu'être frappé par la réaction de Poutine qui fait feu de tout bois de manière éhontée, sans aucun respect pour les victimes, et qui pointe déjà l'Ukraine comme possible complice alors que l'enquête n'en est qu'à son début.

Dans son allocution télévisée le mandataire du Kremlin n'a même pas fait allusion à la revendication de l'EI.

Les pires mensonges sont les mensonges par omission et Poutine montre donc, une fois de plus, que c'est un menteur pathologique.

Rappelons que quelques jours avant l'attentat les services secrets américains et britanniques avaient averti que quelque chose était en train de se préparer et que Poutine les avait accusé de tentatives de "chantage".

La première réaction de Poutine après l'attentat du Crocus city Hall a donc été de nier la réalité qui le mettrait en difficulté personnelle et d'accroître, en mode de représailles, ses bombardements sur l'Ukraine et notamment sur Kiev, sans même se donner le temps d'inventer des justifications pour le faire.

Dans un tel contexte toutes les suites de l'enquête russe seront à prendre avec d'énormes pincettes.

Poutine ayant déjà désigné son coupable préféré, ses services de police s'attacheront à fabriquer toutes les fausses preuves nécessaires pour sustenter son discours belliciste.

Le moindre lien des terroristes avec l'Ukraine, la moindre coincidence sera utilisée sans vergogne pour lancer les pires accusations. On peut leur faire confiance là-dessus.

Objectif: désigner les ukrainiens pour mieux leur taper dessus.

Le ton est donné.

Quant à l'ex-président Medvedev il a affirmé que si l'Ukraine avait un lien avec l'attentat il faudrait liquider physiquement ses dirigeants, ce qui est encore une fois hallucinant si on considère que la piste islamiste est bien évidemment tristement crédible étant donné le contentieux historique entre les intégristes radicaux et la fédération russe.

A partir de maintenant, quelles que soient les suites de l'enquête sur les meurtriers et sur leurs commanditaires on sait déjà que pour Poutine il n'y a qu'une vérité. Pour lui, ou c'est un coup des ukrainiens ou, dans le meilleur des cas, ils sont complices.

Un comportement digne de la fable du Loup et de l'agneau...si ce n'est toi c'est donc ton frère.

Tout ce qu'on va lire et entendre en Russie dans les jours et semaines à venir n'aura qu'un seul but: accréditer la thèse  de la responsabilité ou de la complicité ukrainienne.

Poutine n'a même pas accordé un temps crédible à ses enquêteurs pour écarter ceux qui revendiquent "officiellement" les attentats.

C'est lui qui écrit la vérité, la seule qui l'intéresse...La Russie de Poutine c'est 1984 de George Orwell.

Le coupable est déjà désigné et tout le reste ne sera qu'une sinistre et tragique farce.

Je crois pouvoir affirmer que même les dictatures les plus féroces comme l'Iran ou la Corée du Nord ont plus de décence que Poutine et ne vont pas aussi loin dans la manipulation criminelle et le mensonge.

Je ne veux pas tomber moi-même dans une certaine forme d'angélisme. Bien évidemment, dans un attentat de cette nature on peut tout imaginer comme, par exemple, un scénario avec des islamistes manipulés...Là n'est pas la question. Ce qui frappe ici c'est la rapidité avec laquelle les ukrainiens sont pointés du doigt et le fait que Poutine n'ait pas mentionné ceux qui ont revendiqué l'attentat. Ça c'est inouï. Il n'y a que dans une dictature qu'on peut voir ça.

 

PS: Rappelons aussi qu'en ce qui concerne les manipulations, Poutine (en éternel kagébiste impénitent) sait de quoi il parle car ce sont ses propres services du FSB qui ont été très impliqués dans les attentats  de Moscou de 1999, ce qui avait permis de lancer une grosse opération de guerre contre les tchétchènes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_1999_en_Russie

Bien évidemment n'en déduisez surtout pas que je sous-entend que Poutine est lui même derrière les récents attentats du Crocus. Je note simplement que Poutine est suspecté d'avoir lui-même utilisé par le passé les mêmes moyens que ceux des terroristes qu'il dénonce aujourd'hui.

 

 

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17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 09:37

Bonjour les amis,

Charles Michel, président du conseil européen, a félicité Poutine de manière très ironique avant même que ne soient proclamés les résultats de l'élection de pacotille qui se tient en ce moment.

 

Ukraine ou les leçons d'une guerre...

Voila un communiqué en forme de foutage de gueule qui sort complètement du langage diplomatique international auquel nous sommes habitués. La grande farce tragico-comique électorale poutinienne, traitée comme elle le mérite, sans le moindre respect...

Par ailleurs les élections de 2021 avaient donné lieu à de vives polémiques avec des études démontrant des pratiques de fraudes massives (bourrages d'urnes, reports suspects de votes en lignes, etc...) mais en plus cette année Poutine insiste pour que les russes utilisent massivement le vote électronique, et là, franchement, on a envie d'éclater de rire quand on connaît son goût prononcé pour l'informatique et ses "possibilités"...

Pendant ce temps-là Macron, Scholtz et Tusk se rencontraient pour affirmer leur unité.

Réunis vendredi après-midi à Berlin, dans le cadre du format du « triangle de Weimar », une enceinte réunissant la France, l'Allemagne et la Pologne, les trois dirigeants ont réitéré leur volonté de soutenir Kiev dans la durée, alors que le manque de munitions de l'armée ukrainienne inquiète de plus en plus les alliés.

Le chancelier allemand a annoncé la création d'une « coalition de capacités » pour l'« artillerie à longue portée », une augmentation des livraisons d'équipements militaires via des achats sur le marché mondial ainsi que la production d'armes sur le territoire de l'Ukraine, en coopération avec des partenaires. Mais sans entrer dans les détails.

Ukraine ou les leçons d'une guerre...

Le communiqué dit que Scholtz n'est pas entré dans les détails et c'est très important de ne pas donner trop de détails, comme l'explique François Heisbourg dans son excellent livre LES LEÇONS D'UNE GUERRE.

Voux trouverez sur le lien youtube ci-dessous une longue et PASSIONNANTE présentation de son bouquin (que je suis en train de lire). J'ai écouté la vidéo du début jusqu'à la fin.

Dans ce conflit, rien ne s'est passé comme prévu par Poutine. Heisbourg explique que le plan russe de faire tomber Kiev en février 2022 a été à deux doigts de réussir, si un bataillon de fortune de militaires ukrainiens n'avait attaqué les hélicoptères de combat qui devaient prendre possession de l'aéroport près de Kiev. Le hasard, bon ou mauvais, entre aussi dans certaines équations et les guerres ne sont pas écrites à l'avance.

Il raconte une bourde incroyable d'un article qui a été publié par erreur dans les médias russes (puis retiré rapidement) et qui révèle le plan russe initial durant lequel en 4 ou 5 jours l'éxécutif ukrainien devait être décapité. Ça explique que l'armée envoyée le 24 février n'était pas une armée d'attaque mais une armée d'occupation un peu dans le style de notre 7ème compagnie et que dans les premiers jours elle essuiera d'énormes pertes et se fera tailler en pièces.

Revenons au fait de ne pas offrir trop de détails. On suppose que les services d'intelligence russe suivent de près les activités des occidentaux et que rien ne leur échappe (comme le montre la conversation filtrée volontairement par les russes entre 2 officiers allemands), mais il ne faut pas que Poutine puisse lire trop facilement les limites au delà desquelles ne veulent pas sortir les occidentaux car ça le rendrait maître du jeu.

Or, il a perdu la maîtrise totale. Le nombre de victimes russes est affolant pour une "opération spéciale" qui ne devait pas être une guerre (ce qui n'est pas en soi un  problème insurmontable pour un dictateur criminel) mais Heisbourg explique très bien comment la Russie se retrouve dans une situation de faiblesse vis-à-vis notamment de la Chine, grande bénéficiaire de ce conflit...Cette guerre coûte tellement aux russes qu'on peut considérer qu'elle est déjà par bien des aspects une lourde défaite.

Macron a eu une phrase très pertinente lors de sa rencontre. «Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ». Pas la peine d'en dire plus...

Heisbourg explique durant son entretien que Poutine est un maître-espion mais qu'il n'est pas un vrai chef de guerre et qu'il n'a aucune compétence militaire. Il a été complètement trompé par son Etat-Major et rien ne s'est passé comme prévu. Ses erreurs proviennent de son manque de lecture sur la volonté profonde du peuple ukrainien qui n'était pas, comme il le croyait, manipulé par la CIA lors des événements de Maïdan (la CIA intervient, certes, mais n'a pas les moyens d'organiser les manifestations populaires massives de rejet à la tutelle russe, tutelle dont la grande majorité des ukrainiens en a plus que ras-le-bol, ce que tout le monde comprend sauf Poutine).

Dans l'article que je vous mets en lien ci-dessous vous verrez comment l'ancien ambassadeur français en Russie, Jean de Gliniasty, voit la suite du conflit:

Mais même unis, les Européens auront du mal à peser véritablement. « Je crois que dans l’esprit des Russes, le véritable interlocuteur, ce sont les Etats-Unis, sur le plan militaire ou financier », soutient Jean de Gliniasty. L’ancien diplomate pense que « les Russes attendent paisiblement les élections de novembre, aux Etats-Unis, et essaient d’avoir le maximum de gains territoriaux pour la grande négociation à venir, avec le Président américain, quel qu’il soit »

L'avenir nous dira qui voit le plus clair. Novembre c'est bientôt. Et moi, je pense que ces négociations dont rêvent les russes n'auront jamais lieu, en tout cas pas de manière officielle et publique. Je crois que le foyer international de tensions en Ukraine n'est pas prêt de s'éteindre.

L'Ukraine c'est un bras de fer parti pour durer. C'est par l'Ukraine que le poutinisme (avec tous les nombreux dangers planétaires qu'il représente) peut et doit tomber.

A suivre donc...

 

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 08:14

Bonjour les amis,

Il y a une info de ce week-end qui m'a laissé sans voix.

Le Pape a appelé les ukrainiens à hisser le drapeau blanc.

La réponse de l'Ukraine que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous a été cinglante.

Dès les attentats de Charlie j'avais été très critique envers le Pape François dont les déclarations à l'époque pour le moins maladroites, d'une incroyable nigauderie, étaient une forme involontaire de justification des crimes terroristes qui avaient été perpétrés. Le Pape avait commis une bourde impardonnable, indigne de la hauteur spirituelle de sa fonction, en affirmant:

"si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !"

 

Ce souverain pontife au caractère "bon enfant" pour ne pas dire "bon enfant de choeur" ne m'a jamais paru être l'homme de la situation pour traverser la période dangereuse et complexe que nous vivons.

Ce Pape, qui a tendance à confondre le Vatican avec une ONG, est aujourd'hui encore une espèce d'idiot utile (pour les russes, pour les intégristes musulmans et aussi pour l'extrême-droite). C'est une calamité pour la chrétienté et aussi pour le reste du monde.

Etant moi-même philosophiquement très inspiré par le message du Christ et des évangiles, je constate avec une énorme tristesse et une grande amertume que le Chef de l'Eglise n'arrive pas à être le guide spirituel qu'il devrait être.

Je sais par ailleurs que la révolte gronde un peu contre lui dans une partie de l'intelligentsia catholique française et il y a de quoi.

Mais revenons à cette récente déclaration sur l'Ukraine.

Une bourde de plus !

Hisser le drapeau blanc veut dire réddition, ce qui veut dire accepter l'inacceptable, et reconnaître que le crime contre l'humanité de Poutine a payé et qu'il peut massacrer massivement en toute impunité, tout comme il l'a déjà fait en Tchétchénie (pour ne prendre qu'un seul exemple). Le message du Pape est tout simplement désastreux et il est à supposer que Poutine l'applaudit des deux mains.

Entre la guerre actuelle et la réddition je rappelle qu'il y a une 3 ème voie (dont je suis l'un des rares à parler) qui consisterait à repenser le conflit en redéfinissant des objectifs réalistes de consolidation du territoire ukrainien, en évitant de faire le jeu des russes en mourant pour rien dans des contre-offensives vouées à l'échec, et en ne reconnaissant JAMAIS la légitimité des conquêtes russes.

Il est possible de limiter le nombre de morts, de "geler" temporairement et partiellement un conflit sans jamais hisser le drapeau blanc, ni même entamer des négociations.

On ne demande pas au Pape d'être un expert militaire mais il devrait avoir l'intelligence de ne pas intervenir en faisant le jeu du Diable.

C'est aussi l'heure de rappeller que l'ineptie du Pape est sans doute moins dangereuse que celle des responsables occidentaux qui entretiennent l'idée que l'Ukraine va reconquérir ses espaces volés sans lui en donner les vrais moyens matériels et humains.

PS: Petit article de 2015 pour nous rafraichir la mémoire à propos des déclarations du Pape après les attentats de Charlie.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/article-incroyable-derapage-du-pape-fran-ois-dommage-125385626.html

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