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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 11:21

Bonjour les amis,

La guerre entre la Russie et l'Ukraine est arrivée à un point où je ne sais même plus comment interpréter certaines informations, comme par exemple celle-ci:

 

Alors la première réaction c'est la satisfaction de voir que des pays d'importance géostratégique mineure comme la Tchéquie ou la Pologne "mouillent le maillot" pour mutualiser certains efforts et suppléer au manque cruel de munitions du côté ukrainien, en attendant que l'UE soit elle-même capable de produire une quantité suffisante de munitions.

Mais bien évidemment mon apparent soulagement est tempéré par 3 réflexions que je me fais:

1.- Nous vivons l'âge d'or des marchands de canons. Fini les guerres chirurgicales d'antan. Là on est dans un conflit en forme de bras de fer mortel qui va durer, durer, durer...à l'image de la première guerre mondiale.

2.- J'ai parfois la triste impression que la 3 ème guerre mondiale a déjà  commencé mais que nous ne le savons pas encore ou alors qu'on se raconte des histoires pour se rassurer (alors là, j'espère de tout coeur me tromper en écrivant ça).

3.- Ces efforts conjoints occidentaux sont-ils réellement en mesure de mettre en échec l'énorme supériorité des russes, tant en hommes qu'en armements ?

Donc cette 3 ème question que je me pose est à la fois simple et cruciale et les grands médias que je consulte n'éclairent pas beaucoup ma lanterne.

Ce nouvel appui est-il en mesure d'aider les ukrainiens à tenir en attendant une aide plus substantielle qui leur permettrait de reprendre et reconquérir les espaces volés, ou au contraire ne fait-il que maintenir un front de guerre mortel sans rien changer fondamentalement ?

N'ayant strictement aucune connaissance militaire je me garderais bien de trancher la question mais le citoyen observateur que je suis souffre de ce manque cruel de lisibilité.

Quel est l'objectif occidental ?

- aider les ukrainiens à résister ? à reconquérir ?...ou à consolider la partie non occupée de leur territoire?

- maintenir une activité guerrière destructrice et mortelle un peu absurde qui ne sera jamais en mesure de changer la donne actuelle ?

On pourrait poser la question autrement. L'heure n'est-elle pas venue que les diplomates tentent de débloquer la situation et de stopper un massacre devenu inutile ?

Encore une fois je ne parle pas de négocier une paix devenue impossible mais de chercher à geler un conflit qui fait des milliers de morts sans finalement rien changer aux lignes de front actuelles.

Il ne vous aura pas échappé que Donald Trump a dit que s'il était réélu il règlerait le problème en 24 heures, sous-entendant que les Etats-Unis chercheraient un moyen de stopper l'hémorragie budgétaire que suppose ce conflit. Bien évidemment l'UE n'a pas les moyens de suppléer à une éventuelle défection américaine...Encore un fois une question se pose: où va-t-on?

Un simple changement de locataire à la Maison Blanche est-il en mesure de tout bouleverser? Est-ce qu'on en est là?

Bon, ça fait vraiment beaucoup de questions...

Je suis en train de lire en ce moment  le livre de Pascal Boniface qui ose poser les questions qui fâchent et qui rappelle par des très nombreux exemples l'hypocrisie des occidentaux par rapport à d'autres conflits qui ont lieu en ce moment même.

 

Tout d'abord Boniface nous rappelle, et je suis d'accord avec lui, qu'une normalisation des relations avec Poutine est impensable.

Extrait:

"Le constat est sans appel : Vladimir Poutine, par ses crimes, rend impossible tout retour en arrière et tout dialogue normalisé. Il faudra de longues années pour reconstruire cela, et rien ne sera possible de son vivant.
Les Occidentaux ont commis des erreurs à l’égard de la Russie, mais le dialogue restait possible. Vladimir Poutine a commis l’irréparable et l’irrémédiable."

Mais Boniface revient sur notre possible irresponsabilité et notamment sur le rôle de l'extension de l'OTAN aux pays satellites de l'ex-URSS. Il récapitule dans son livre avec de nombreux exemples et citations ceux qui à l'époque mettaient en garde les gouvernants occidentaux.

Extrait:

"Pourtant, les avertissements sur les dangers de l’élargissement de l’OTAN n’ont pas manqué – sans être écoutés du côté occidental. On disait que ceux qui mettaient en avant ces avertissements se trompaient, étaient excessivement inquiets, jouaient les Cassandre. En effet, ils ont eu raison. Mais il leur est devenu, la guerre déclenchée, compliqué de rappeler ce qu’ils avaient dit auparavant, sauf à être accusés d’être complices de crimes de guerre, de venir défendre l’agression russe et de se comporter comme
des agents du Kremlin, que ce soit en idiot utile ou en complice rémunéré. On a beaucoup glosé sur la « naïveté » de ceux qui ont voulu établir une relation durable avec Moscou. Moins sur le caractère irresponsable de ceux qui ont mis de l’huile sur le feu et ont empêché l’établissement de relations
normalisées avec la Russie. Ce sont eux qui ont été bien naïfs de penser que cela se produirait sans une réaction violente de la part de la Russie un jour ou l’autre..."

"Comprendre" n'est pas légitimer. On ne peut pas revenir en arrière mais "comprendre" pourrait nous aider à être lucides et clairvoyants à l'avenir, et à faire des choix crédibles.

PS: Rosemar m'a envoyé une vidéo dans laquelle Pascal Boniface propose une série de réflexions pertinentes au sujet des interrogations que je me pose.

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commentaires

L
Concernant l'élargissement de l'OTAN, la Russie doit comprendre que les pays voisins ont peur, et ils rejoignent l'OTAN de leur plein gré à cause justement de cette peur qu'inspire la Russie...<br /> Avec l'entrée de la Finlande et de la Suède, la longueur de la frontière de l'OTAN avec la Russie a doublé...
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A
Il y avait un équilibre difficile à trouver entre garantir la sécurité des ex-pays satellite sans donner l'impression de se convertir en une menace pour la Russie.<br /> Je te mets un extrait du livre de Boniface qui montre que nous n'avons pas su éviter certains pièges et que l'élargissement de l'UE a eu des effets délétères:<br /> « L’Union européenne venant tout juste de s’élargir à dix nouveaux membres issus des pays de l’Est, son projet a été tué dans l’œuf. Il a suscité une volée de bois vert de la part de la Pologne et des pays baltes en particulier, qui ont fait valoir que la Russie constitue une menace et qu’il ne pouvait pas y avoir de partenariat, ni même de relation. Depuis, il a toujours été impossible d’élaborer une stratégie vis-à-vis de ce pays . » On peut comprendre que le poids de l’histoire rende la Pologne et les pays baltes suspicieux à l’égard de la Russie, mais en bloquant toute tentative de partenariat véritable, n’ont-ils pas contribué à renforcer ce qu’ils craignaient ?<br /> "À fermer la porte au nez de la Russie – qui pouvait avoir un intérêt légitime à préférer développer les relations avec l’UE qu’avec l’OTAN –,<br /> ne lui a-t-on pas envoyé un mauvais message ? Le problème est que la règle de l’unanimité qui s’appliquait à ce dossier permettait à un petit nombre de pays – minoritaires mais ultra-déterminés – d’avoir un poids considérable – et en réalité excessif – dans le processus de décision. À l’époque, la Russie était bien disposée à l’égard de l’UE, qui lui a envoyé un message négatif, et ce sont ceux qui en sont à l’origine qui se sont ensuite plaints de sa crispation en premier. Cette affaire donne le sentiment d’une prophétie autoréalisatrice. On ne veut pas de dialogue politique avec la Russie car elle n’est pas un partenaire, mais un ennemi potentiel. Le message ne peut être<br /> reçu que comme tel à Moscou."
C
Intéressant :<br /> <br /> "L'historien Tarik Cyril Amar a été interviewé par le journal Duran cette semaine et j'ai trouvé certaines de ses analyses très intéressantes. <br /> <br /> Tarik suggère qu'étant donné les mensonges que les dirigeants occidentaux ont infligés à leurs populations, mensonges qui incluent l'affirmation que l'Ukraine ne pouvait pas perdre ou que si la Russie gagne, elle s'étendra à l'UE, ils sont réticents à accepter un règlement négocié. <br /> <br /> Si cela se produit, les gens comprendront rapidement que la Russie n'a ni le désir ni l'intention d'envahir l'Europe. <br /> <br /> Ils se demanderont alors pourquoi ils ne peuvent pas avoir de meilleures relations avec la Russie et pourquoi ils ne peuvent pas recommencer à utiliser l'énergie russe bon marché. <br /> <br /> Ce serait une bonne chose pour l'Europe, mais pas pour les États-Unis, qui semblent déterminés à dominer les Européens et à les rendre dépendants de l'énergie américaine. <br /> <br /> L'image de la Russie que l'Occident a dépeinte à ses populations est essentiellement une image morale qui a fait de Poutine une caricature d'Hitler avec des ambitions mondiales similaires et un cœur de pierre. <br /> <br /> Ils ont damné la Russie et son peuple pour l'éternité par le biais d'une annulation de type "Woke" qui interdit le pardon. <br /> <br /> Il n'est donc pas facile pour eux d'admettre qu'ils se sont trompés ou qu'ils ont menti. <br /> <br /> J'imagine qu'il faudra beaucoup de temps avant que les gens à qui l'on présente cette image totalement inexacte de Poutine et de la Russie acceptent une caractérisation différente et plus bienveillante du dirigeant et de son pays. <br /> <br /> Je pense que cela finira par arriver, mais cela prendra du temps."<br /> <br /> https://robcampbell.substack.com/p/ukraine-weekly-update-bff
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A
Merci Caius pour votre point de vue sur ce qui pourrait être la suite du conflit.<br /> Je me suis lancé dans le livre de Boniface pour avoir des éléments de réponses à des point précis concernant le conflit ukrainien mais finalement son bouquin m'a amené à réfléchir sur d'autres points concernant l'Otan et l'UE dont j'avais complètement sous-estimé l'impact dans les choix cruciaux actuels des nouveaux arrivants de l'Est.<br /> Son livre parle aussi de quelle manière Zelensky nous maltraite un peu avec certaines exigences (multinationales européennes qui ont dû quitter le Russie par exemple) qu'il n'a pas eu avec les Etats-Unis, alors que l'UE est allée bien plus loin avec l'Ukraine que ses simples devoirs de solidarité.
C
Bonjour alea-acta-est,<br /> <br /> je suis assez d'accord sur l'appréciation de Boniface quant à l'alignement de ce qui restera de l'Ukraine sur les USA après la fin de combats. <br /> <br /> Par contre, à mon avis, les russes n'en sont plus à faire de l'Ukraine un état neutre, l'occasion est malheureusement passée. <br /> <br /> Les Russes sont probablement désormais convaincus que la seule manière de créer une zone-tampon efficace est de s’emparer de toute la côte et de la zone située à l’est du Dniepr. <br /> <br /> Au vu de la situation actuelle, ils en ont les moyens militaires.<br /> <br /> L’Ukraine pourrait ne pas survivre en tant qu’État, une Ukraine "galicienne" héritière du régime de Kiev se formerait autour de Lvov tandis que je peux imaginer la formation d'un état satellite de la Russie dans les zones qu'ils occuperont à l'Armistice (et une grande partie de la ville de Kiev est sur la rive est du Dniepr).<br /> <br /> Du point de vue militaire les Ukrainiens ne cessent de reculer et n'arrivent plus, pour autant que je puisse en juger, à fixer le front. Par contre, du côté russe, le grand défi est de s'emparer des grandes villes sans s'engager dans des combats à la Stalingrad.
A
Je reviens vers vous Caius par rapport au livre de Pascal Boniface. J'avance dans sa lecture et il est extrêmement critique avec l'acceptation accélérée de la demande d'adhésion de l'Ukraine au sein de l'UE. Il accuse les eurocrates de ne pas mesurer les impacts négatifs d'un pays absolument pas préparé et il dit carrément( je simplifie un peu) que c'est directement faire entrer les Etats-unis dans l'UE...<br /> Extrait:<br /> "L’Ukraine était déjà très alignée sur les États-Unis avant la guerre. Après cette dernière, elle sera convaincue qu’elle ne doit sa survie qu’à l’aide américaine et que l’Europe, qui ne l’a pas suffisamment aidée, n’est là que pour payer la note. Elle rejoindra les pays baltes et la Pologne dans un club pro-américain qui profite de la rente donnée par l’UE, considérée comme une sugar mummy et courra le guilledou avec les États-Unis. L’élargissement de l’UE ne l’a jusqu’ici pas renforcée d’un point de vue stratégique et l’a plutôt affaiblie, puisque le projet d’une Europe comme acteur global, d’une autonomie stratégique européenne, a souffert de l’arrivée des anciens pays du pacte de Varsovie, ultra-atlantistes."
A
C'est vrai Caius que ces assurances d'une reconquête étaient pour le moins hasardeuses, et peut-être même irresponsables( là dessus je vous rejoins).....On est tombé d'un excès à l'autre puisqu'au début du conflit tout le monde s'accordait à dire que la main-mise de la Russie ne prendrait que quelques semaines...<br /> Par ailleurs le coup de dire qu'on protège l'Ukraine pour nous protéger nous-même est un argument un peu foireux et je ne suis pas sûr que l'opinion publique y adhère.
C
(pardon pour mon erreur de manipulation en dessous)<br /> <br /> Pour ma part je ne puis qu'abonder dans le sens d'Amar quand il qualifie de mensonge les assurances que nos dirigeants lançaient jusqu'il y a encore quelques mois que l'Ukraine ne pouvait manquer d'infliger une cuisante défaite à la Russie (à l'époque Macron affirmait même qu'il ne faudrait pas trop l'humilier à la conclusion de la paix) ou que si la Russie gagne, comme l'ont encore affirmé il y a quelques jours les Ministres des affaires étrangères des pays baltes, elle envahira des pays membres de l'UE.
C
ur ma part je ne puis qu'amensonges que les dirigeants occidentaux ont infligés à leurs populations, mensonges qui incluent l'affirmation que l'Ukraine ne pouvait pas perdre ou que si la Russie gagne, elle s'étendra à l'UE
A
De quels mensonges parle l'auteur ? L'attaque de l'Ukraine ne s'est-elle pas faite en parfaite violation du droit international ?Encore une fois, quand on parle des crimes et atrocités commises par Poutine on n'est pas dans l'affabulation. <br /> L'homme est réclamé par le TPI ce qui suppose que ce tribunal est en possession de documents terriblement accusateurs...sans même parler des très très très nombreux crimes improuvables mais qui ne dupent absolument personne sur cette planète.<br /> Par ailleurs en Europe les gens ne sont pas russophobes: ils ne condamnent pas les russes mais leur président et le système de pouvoir dictatorial qu'il a tissé.<br /> Ce qui est vrai c'est qu'avec Poutine aucune normalisation n'est possible comme l'affirme à juste titre Boniface.<br /> Que les américains sachent tirer les marrons du feu de ce conflit fait partie du "jeu"habituel...qui va leur reprocher de ne pas être idiots?...<br /> les chinois aussi en profitent allègrement.<br /> Poutine a commis une énorme erreur d'appréciation et ne s'est pas laissé de vraie porte de sortie.<br /> Il ne le dira jamais mais l'Ukraine s'est converti en son pire cauchemar et c'est la Russie qui va payer très chèrement ses errements, et pour longtemps. Tout ça est irrémédiable et c'est déjà écrit...certaines erreurs ne pardonnent pas. La confiance ne reviendra pas comme sur un coup de baguette magique.<br /> L'attaque de l'Ukraine est comparable à une dramatique erreur d'aiguillage qui embarque toute l'humanité dans un scénario qui n'était pas prévu...mais maintenant on y est et pour longtemps.
C
Simplicius écrit :<br /> <br /> "En fait, ce qui est intéressant, c'est la manière dont l'ordre du jour de l'OTAN a été forcé de "sortir au grand jour", à la lumière des événements récents. Ici, Borrell admet ouvertement - sans même prendre la peine de s'accrocher à la façade - que la guerre en Ukraine ne concerne que les intérêts de l'Europe et n'a rien à voir avec l'aide au peuple ukrainien :<br /> <br /> Le secret pour décoder son langage déjà clair est de comprendre que Borrell - comme le reste de la mafia euro-technocrate - n'est pas élu par les vrais citoyens, mais plutôt nommé par une haute commission sans visage.<br /> <br /> Ainsi, lorsqu'il déclare "nous ne pouvons pas nous permettre que la Russie gagne cette guerre" parce que cela nuirait à "nos" intérêts, à qui peut-il bien faire référence ? Le "nous" n'est certainement pas le peuple qu'il ne représente pas politiquement. Il s'agit bien sûr du reste de l'élite compradore qui contrôle la couche supérieure de l'appareil gouvernemental mondial, c'est-à-dire l'élite financière et bancaire. Il parle en leur nom.<br /> <br /> Il dit donc que la cabale bancaire mondiale ne peut pas se permettre que la Russie gagne la guerre, parce que cela déclencherait une cascade de conséquences indicibles pour la toile hégémonique monétaire dans laquelle elle a enveloppé le monde entier de façon tentaculaire.<br /> <br /> Ces compradores du deuxième échelon se démènent maintenant pour mettre au point une stratégie de dernière minute d'"endiguement" de la Russie - et c'est là que Macron a récemment pris les devants."<br /> <br /> https://simplicius76.substack.com/p/west-desperately-deflects-as-ukraines
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C
Vivant en espagne vous avez une meilleure compréhension que moi de la personnalité et des compétences de Borrell, pour ma part j'ai été frappé de la profonde stupidité de sa remarque comparant l’UE à un «jardin» et le reste du monde à une «jungle».
A
Je trouve l'article sévère avec Borrell. L'auteur utilise le procès d'intention. Je ne vois pas Borrell aussi cynique que ça, d'ailleurs s'il était aussi cynique ce serait lui le chef du gouvernement espagnol. Moi je regrette qu'il soit à Bruxelles car j'aimais son action politique en Espagne.<br /> Son livre sur la Catalogne par exemple " Las cuentas y los cuentos de la independencia (2015) con Joan Llorach" a servi à démonter les mensonges et les mystifications des séparatistes catalans. Rien que pour ça je lui suis éternellement reconnaissant.<br /> Par ailleurs il a porté de graves accusations contre israel très récemment, sortant un peu des lignes diplomatiques habituelles.<br /> https://www.politico.eu/article/israel-funded-hamas-claims-eu-top-diplomat-josep-borrell/
R
Difficile de prévoir la suite... mais de fait, l'Ukraine est en difficulté dans cette guerre : manque d'hommes, de matériels, usure des combattants... <br /> Pascal Boniface semble dire qu'il faut se résoudre à des négociations, car la Russie ne peut être vaincue :<br /> <br /> https://youtu.be/Znc0zMDPVfM?si=x5qOb96KPIe5_UUB<br /> <br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Merci pour cette vidéo de Boniface qui expose de manière magistrale les interrogations légitimes qu'on peut avoir.<br /> je te conseille son livre qui est instructif (voir l'extrait sur le Congo que j'ai mis dans ma réponse à Caius).<br /> Bonne fin de journée l'amie
C
Boniface me semble dans la profession de foi quand il écrit : "Le constat est sans appel : Vladimir Poutine, par ses crimes, rend impossible tout retour en arrière et tout dialogue normalisé. Il faudra de longues années pour reconstruire cela, et rien ne sera possible de son vivant".<br /> <br /> Je vais être cynique mais qui se souvient encore maintenant de Jamal Khashoggi, par exemple ?
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A
Par ailleurs Boniface parle de ce que vous dites vous-mêmes Caius et témoigne de ses difficultés à faire entendre certaines vérités dès qu'elles ne vont pas dans le sens des mainstreams...il explique que certains points de vue ne peuvent plus être exposés sans que celui qui le fait ne se fasse taxer immédiatement de "collaborationnisme" pro-Poutine...il explique qu'on se fait vite blacklister de certaines émissions TV ou radio. Il parle du conflit palestinien (le livre a été écrit avant la guerre actuelle) et témoigne de l'impossibilité de porter certaines accusations contre Israel dans certaines sphères de pouvoir. Le tabou dont il parle a maintenant sauté, partiellement...<br />
A
Je continue de penser que ces mots de Pascal Boniface sont bien pesés.<br /> Poutine n'a probablement pas mesuré que son attaque de l'Ukraine le convertirait de facto en un paria du reste de la communauté internationale occidentale. Des occidentaux qui avaient fermé les yeux sur bien des exactions du maître du Kremlin mais l'Ukraine c'est trop énorme pour qu'on puisse imaginer un jour une reprise de relations normales. Tant que Poutine est au pouvoir ça me semble totalement exclu. L'attentat du Crocus le montre bien. De nombreux chefs d’État ou gouvernements d’Europe ont exprimé leur compassion à la Russie mais se sont bien gardés d'envoyer un message de condoléances à Poutine.<br /> Je n'imagine pas un chef d'Etat occidental lui serrant la main à l'avenir...une personne réclamée par le TPI...impensable...<br /> Par ailleurs le livre de Boniface fait un réel effort pour nous inciter à tout voir et à balayer devant notre porte.<br /> Il parle entre autres de notre manière de faire du 2 poids 2 mesures. <br /> Extrait de son livre au sujet du Congo:<br /> La République démocratique du Congo (RDC) ne voit pas son territoire être annexé par un voisin. Du moins, ni ouvertement ni officiellement. Or, dans les faits, par le biais de milices armées, le Rwanda voisin occupe et exploite une partie de la région du Nord-Kivu, si riche en matières premières. La RDC, ce « scandale géologique », est l’exemple même d’un pays subissant la « malédiction des matières premières » depuis l’assassinat de Patrice Lumumba en 1961 – avec l’aide des Occidentaux. Le pillage par les États voisins fait que ce pays, potentiellement si riche, accuse un retard de développement considérable et se classe parmi les derniers pays du monde en termes d’IDH et de PIB par habitant. Le Rwanda présente quant à lui la très rare particularité d’exporter des minerais qui n’existent pas sur son territoire.<br /> Cela entraîne-t-il une réaction de la « communauté internationale » ?<br /> Que nenni ! Le docteur Denis Mukwege, pourtant prix Nobel de la paix 2018 – ce qui devrait avoir le mérite de rendre sa voix audible – prêche dans le désert à ce sujet. Il déclarait dans le journal Le Monde, le 15 décembre 2022 : « […] au Congo, l’impunité est la norme. Notre pays ressemble à une bijouterie sans porte ni fenêtres. Chacun peut massacrer des populations impunément, comme à Kishishe, piller nos richesses, puis les vendre sur le marché international. Pendant ce temps, le monde entier ferme les yeux. C’est ce qui se passe avec le M23, un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Ça ne date pas d’hier. La crise sécuritaire et humanitaire, qui se déroule depuis vingt-cinq ans dans l’est du Congo, est la plus négligée au monde. Une crise qui, pourtant, a déjà provoqué la mort deplus de 6 millions de personnes et déplacé 5,8 millions d’autres. Un tiers dela population a faim]. »