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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 06:58

Bonjour les amis,

Tout comme vous je suis avec stupéfaction les suites et conséquences  de la rébellion de Prigojine.

Première constatation: la Russie offre une image pitoyable, consternante...Le pouvoir installé par Poutine, ce monstre, se dévore de l'intérieur, contre toute attente, mais dans une parfaite logique.

Pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien le Kremlin ne peut accuser l'occident d'être la cause de tous ses maux. Celui qui a trahi est l'enfant gâté du régime qui a engrangé des milliards de roubles. Poutine le reconnaît publiquement et sape par la même occasion sa crédibilité, étant donné que ses déclarations contredisent toutes ses dénégations antérieures. Incroyable...littéralement incroyable...

On a pu se rendre compte que les Wagner (à peu près 8000 hommes) étaient capables de défier le régime et on a assisté à des scènes surréalistes de pelleteuses coupant les routes d'accès à Moscou pour stopper les rebelles. Des moyens de défense pathétiques qui ressemblent à ceux d'un petit pays du tiers-monde.

On a vu Loukashenko dire qu'il a négocié la survie de Prigojine avec Poutine dans des termes qui font penser au film de la mafia LES AFFRANCHIS de Martin Scorcese.

Selon les propres déclarations du président biélorusse il lui aurait dit: " On peut le buter mais ne le faites pas..."

 

On comprend Loukashenko qui sauve la peau du chef des Wagner qui l'avait aidé à truquer ses dernières élections...un prêté, pour un rendu...entre mafieux...

Le pacte destiné à offrir une porte de sortie aux Wagner paraît complètement délirant. La Biélorussie est prête à accueillir 8000 soudards et Loukashenko y voit une opportunité pour son pays. On croit rêver, enfin, un rêve qui est plutôt de l'ordre du cauchemar...comme si le peuple biélorusse avait besoin de ça...Ils ont accepté les armes atomiques de Poutine, et maintenant ils accueillent des mercenaires rebelles incontrôlables. 

Un monde de dingues, de véritables dingos...y'a pas d'autre mot !

Dans cet univers de dingos on apprend que le ministre de la défense Shoïgu possède lui-aussi une milice privée, un autre groupe de mercenaires...

Voila ce qu'a créé le système poutinien. Un monstre, un hydre à plusieurs têtes...avec chacune de ces têtes qui pourrait, à n'importe quel moment, prendre des initiatives désastreuses. Dieu seul sait ce que l'avenir nous réserve. Tous les experts sont devenus extrêmement perplexes et prudents. Quant aux spécialistes de l'ex-URSS, leur expérience leur est devenue complètement inutile. Tout est devenu hors-norme dans cet univers sans foi ni loi où tout ne tient qu'à la crédibilité du grand chef.

Revenons à Prigojine.

Que doivent penser maintenant les chefs des pays africains qui ont pacté avec les Wagner? Ils se retrouvent complètement en porte-à-faux. Le plan proposé par Loukashenko crée autant de problèmes qu'il en résout.

Que doit penser Xi Jinping de son allié Poutine dont le pouvoir semble bien vacillant?...défié par un taré sanguinaire?

Et puis il me manque une pièce dans ce puzzle.

Tout semble indiquer que Prigojine possède des moyens de chantage, qu'il est à même de faire des révélations et qu'il a préparé toute une série de documents prêts à être divulgués si, par malheur, un missile téléguidé lui éclatait dans la tronche...

Si Poutine avait été fidèle à lui-même la crise des Wagner aurait été résolue à sa manière...violente et expéditive...Or, Poutine temporise, gagne du temps...c'est un aveu de grande faiblesse.

A suivre donc...tout est possible...en pure logique mafieuse la vie de Prigojine ne vaut plus un kopeck.

En attendant Prigojine a réussi à faire passer un discours dans la population russe, un discours qui contredit complètement les motifs invoqués par le Kremlin pour envahir l'Ukraine.

Prigojine a ouvert la voie à ce que d'autres candidats osent s'opposer au discours grotesque officiel auquel plus personne ne croit. Prigojine n'a rien résolu mais il a ouvert la voie vers le langage de la vérité, un langage brutal, obscène et vulgaire mais auquel les russes croient davantage que les justifications hypocrites officielles qui tentent de sauver les apparences.

PS: dans cet univers absurde et dictatorial qu'est devenu la Russie le citoyen lambda apprend qu'il peut aller 20 ans en prison pour brandir une pancarte mais que le pouvoir peut amnistier des mercenaires armés marchant sur Moscou...quand je vous parlais d'un monde de dingos, le mot est faible...

Dans tout ce tumulte il est frappant de voir à quel point le peuple est le grand protagoniste absent, inexistant...le régime de terreur est efficace. Les citoyens assistent de manière muette et passive, comme si ils étaient pris en otage, à des règlements de compte entre chefs de clans.

PS nº 2: On a appris que les services américains étaient au courant de l'initiative de Prigojine, et que les services secrets français aussi....donc les russes étaient forcément au courant, et malgré tout, ils ont été complètement incapables d'étouffer dans l'oeuf le défi militaire de Prigojine. Ça en dit long sur l'état de délitement du pouvoir russe qui ressemble à un grand colosse aux pieds d'argile, un colosse en trompe-l'oeil. L'invasion de l'Ukraine est la plus grande catastrophe que Poutine ait jamais organisée. Il y a fait étalage de toutes ses faiblesses. Ça a commencé par les faiblesses de son armée et maintenant ça continue avec la faiblesse de son pouvoir clanique et kagébiste qui ne tient plus qu'à quelques fils.

Démonstration est faite que la Russie est devenu un pays qui "ne tourne pas rond" où il peut se produire du "grand n'importe quoi", ce qui est inquiétant si on songe que c'est la 2 ème puissance nucléaire au monde.

Plus que jamais règne cette sensation que l'Ukraine sera le tombeau de Poutine et du poutinisme.

Tiempo al tiempo, disent les espagnols.

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commentaires

A
J'apprends que le général Sourovikin vient d'être arrêté. Il avait demandé aux Wagner de stopper la marche mais ça n'a pas été suffisant pour le laver de tout soupçon vu les liens étroits qu'il maintenait avec Prigojine.<br /> La grande purge a commencé...ça, y'est...on retrouve ses repères habituels avec les pratiques courantes depuis l'ère soviétique. J'allais presque écrire avec ironie: " Ça va ...tout va bien...on revient à la normale"<br /> <br /> https://www.geo.fr/geopolitique/arrestation-general-serguei-armageddon-sourovikin-grande-purge-poutine-a-demarre-wagner-prigojine-mutinerie-demantelement-215420
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C
Cette information semble aller dans le sens de l'article de James Davis selon qui Prigojine a été manipulé pour envoyer un avertissement à Poutine.
C
Je viens de lire un excellent article qui donne un éclairage aussi crédible qu'inquiétant : une partie de l'appareil politico-militaire aurait manipulé Prigojine pour envoyer un avertissement à Poutine :<br /> <br /> "ATTENTION À CE QUE VOUS SOUHAITEZ À LA RUSSIE DE L'APRÈS-MUTINERIE<br /> <br /> <br /> La mutinerie du Groupe Wagner va renforcer les ultranationalistes de la "Grande Russie", comme Alexandre Douguine, qui prônent des mesures plus extrêmes dans la guerre en Ukraine.<br /> <br /> <br /> Le changement de régime en Russie est l’objectif principal de la faction mondialiste de la politique étrangère américaine depuis le coup d'État de Maïdan en 2014, exécuté sous les instructions de la secrétaire d'État adjointe de l'époque, Victoria Nuland, aujourd'hui sous-secrétaire à la politique du département d'État américain. Le président Joe Biden s'est rallié à l’exigence d’un changement de régime le 26 mars 2022, déclarant que Poutine "ne peut pas rester au pouvoir" après l'invasion de l'Ukraine du 24 février.<br /> <br /> La mutinerie du groupe Wagner au cours du week-end a suscité une tempête de commentaires dans les rédactions et les réseaux sociaux, selon lesquels le président russe pourrait finalement être destitué. Après que le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, a accepté le marché proposé par le président biélorusse Alexandre Loukachenko, annulé sa marche sur Moscou et décampé chez le plus proche allié de Moscou, M. Poutine était toujours en place.<br /> <br /> Mais les vents politiques se sont tournés vers la droite ultra-nationaliste de la Russie, ce qui soulève de graves risques stratégiques, y compris une plus grande probabilité d'utilisation d'armes nucléaires tactiques.<br /> <br /> La Russie s'est orientée vers une forme de nationalisme agressif depuis Maïdan, que Mme Nuland et ses collègues considéraient comme un prélude au renversement de M. Poutine. Le coup d'État soutenu par les États-Unis contre le président élu Viktor Ianoukovitch a menacé la situation de la Russie en Crimée, où se trouve sa flotte de la mer Noire, et a provoqué l'annexion par la Russie de la péninsule, qui est un territoire russe depuis le règne de Catherine la Grande.<br /> <br /> M. Prigojine reflète un consensus croissant au sein des forces armées russes et d'importantes parties de la société civile, selon lequel M. Poutine s'est montré faible face aux desseins de l'Occident contre la Russie. Ce consensus inclut le chef de guerre tchétchène Ramzan Kadyrov, à qui Poutine a demandé d'envoyer des troupes pour défendre Moscou contre la marche mutine de Prigojine sur la capitale. Kadyrov et Prigojine ont été des alliés contre la direction militaire de Poutine, exigeant une action plus agressive et plus décisive en Ukraine de la part d'un Kremlin perçu comme timoré.<br /> <br /> <br /> Il est remarquable que Prigojine ait pu assembler une colonne de véhicules militaires sur une période de plus d'une semaine à l'insu de Poutine - bien que les agences de renseignement occidentales l'aient observé, selon les comptes rendus de presse. Plus remarquable encore, aucune force militaire russe ne se soit interposée entre Moscou et Rostov lorsque le convoi s'est rendu à moins de 200 kilomètres de Moscou, à l'exception de quelques hélicoptères dont trois ont été abattus par les forces Wagner.<br /> <br /> Plus remarquable encore, Poutine a dû faire appel à Kadyrov, allié de Prigojine, pour défendre la capitale, avant de trouver un compromis avec Loukachenko et d’abandonner toutes les poursuites contre les mutins. Il semble que l'armée régulière russe ait voulu laisser Prigojine envoyer un message à Poutine.<br /> <br /> Le courant ultranationaliste de la "Grande Russie" à Moscou pense que Poutine est mou avec l'Occident. En 2000, Poutine a demandé à Bill Clinton, alors président, que la Russie rejoigne l'OTAN, ce qui lui a été refusé ; il a obtenu de Washington l'engagement de ne pas intervenir en Ukraine, engagement que l'administration Bush a violé lorsqu'elle a parrainé la révolution orange de 2004.<br /> <br /> Il a également conclu un accord avec l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel pour garantir la sécurité et les droits de la minorité russophone d'Ukraine par le biais de l'accord de Minsk II, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répudié en 2022 avec l'appui des Anglo-Américains.<br /> <br /> La mutinerie de Prigojine rend désormais Poutine dépendant de l'extrême droite russe. S'il est renversé, son successeur ne sera pas un démocrate libéral comme en rêve Washington, mais plutôt un nationaliste russe déterminé à remporter une victoire absolue en Ukraine, même si cela nécessite l'utilisation d'armes nucléaires tactiques.<br /> <br /> Il n'y a pas de courant démocrate d'importance en Russie. Mais l'élite russe au pouvoir est en train de créer un puissant groupe de nationalistes de droite qui rêvent d'une "Grande Russie" ravivée. Il est inquiétant de constater que ce courant est en train de se constituer à partir de plusieurs groupes disparates.<br /> <br /> Il comprend le leader du parti libéral-démocrate Leonid Slutsky, le philosophe "eurasiste" Alexandre Douguine, les populaires présentateurs de télévision Vladimir Solovyev et Dimitri Dibrov, le leader tchétchène Kadyrov, la chaîne de télévision SPAS du patriarcat de Moscou et l'Union du peuple russe, un mouvement néo-tsariste.<br /> <br /> Elle comprend également d'anciens officiers de l'armée russe mis à la retraite d’office par Poutine et Prigojine, le patron de Wagner, qui se sont plaints de la timidité militaire de Poutine et des piètres performances des commandants qu'il a triés sur le volet. Cette coalition hétéroclite n'a qu'une idée en tête : la Russie doit vaincre l'Ukraine à tout prix et la guerre ne peut se terminer que par une victoire aux frontières occidentales de l'ex-Union soviétique.<br /> <br /> L'utilisation potentielle des 2 000 armes nucléaires tactiques russes, dont la puissance commence à 1 kilotonne, n'est pas un simple sujet de spéculation dans les médias. Les principaux porte-parole du nationalisme de la "Grande Russie" réclament leur déploiement.<br /> <br /> L'hydre ultranationaliste a plusieurs têtes, mais l'une d'entre elles a une voix plus forte que les autres : il s'agit du "nazi rouge" Douguine, qui se décrit lui-même comme tel. Dans un message viral publié le 20 mars 2023 sur Telegram, Douguine a demandé une mobilisation générale de tous les effectifs militaires russes, la militarisation de l'économie, l'internement des opposants à la guerre et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques si les autres mesures n'aboutissent pas.<br /> <br /> M. Douguine a suggéré de "tout faire" pour éviter l'utilisation "d’armes nucléaires non stratégiques", mais de les utiliser si nécessaire. La Russie devrait également "être prête à utiliser des armes nucléaires stratégiques", a déclaré M. Dugin. La fille de Douguine a été assassinée en août 2022 lorsqu'une bombe a détruit la voiture dans laquelle elle voyageait et qui était peut-être destinée à Douguine lui-même.<br /> <br /> Disciple autoproclamé du philosophe nazi Martin Heidegger, Douguine a dénoncé Poutine pour avoir fait passer l'État russe avant le "Russky Mir", c'est-à-dire l'identité russe. "Il fait passer l'État russe en premier, alors que je pense à partir de la Russky Mir. Le monde russe est bien plus vaste que l'État russe. Poutine désacralise l'identité russe et, ce faisant, il a déçu de nombreux patriotes", a déclaré l'idéologue à un journal néerlandais en 2018.<br /> <br /> La guerre de la Russie contre l'Ukraine est, au bout du compte, une guerre entre la Fédération de Russie et l'OTAN. La Russie combat une armée d'Ukrainiens armée, entraînée et payée par les États-Unis et d'autres pays de l'OTAN. Les sanctions contre la Russie, y compris la saisie sans précédent d'environ 500 milliards de dollars de ses réserves de change en l'absence d'une déclaration de guerre en bonne et due forme, ont été conçues pour réduire à néant la capacité de la Russie à se battre.<br /> <br /> Tous les courants importants de l'opinion russe estiment que l'objectif de l'Occident dans cette guerre est de forcer un changement de régime en Russie et, éventuellement, de dépecer la Fédération de Russie elle-même, ethniquement et géographiquement très diverse.<br /> <br /> Sur ce point les Russes ne sont pas paranoïaques. Le changement de régime en Russie est à l'ordre du jour de certains hauts fonctionnaires de l'administration Biden depuis une décennie.<br /> <br /> Comme l'a déclaré la sous-secrétaire d'État Nuland, qui dirigeait alors le bureau d'Europe de l'Est du département d'État, devant une commission du Congrès le 6 mai 2014 : "Depuis 1992, nous avons fourni 20 milliards de dollars à la Russie pour soutenir la poursuite de la transition vers l'État pacifique, prospère et démocratique que son peuple mérite." Le même thème est répété consciencieusement dans les principaux groupes de réflexion de Washington et dans les pages éditoriales de la presse grand public.<br /> <br /> Il n'existe pas d'opposition démocratique crédible au régime russe actuel. Avant 2022, le démocrate putatif Alexei Navalny n’avait le soutien que de quelques poches d'opinion.<br /> <br /> Mais avant même l'invasion de l'Ukraine, les services de sécurité russes ont forcé la plupart des partisans de Navalny à émigrer ou les ont jetés en prison. Une autre vague d'immigration a suivi l'invasion du 24 février 2022, vidant ainsi le paysage de toute opposition libérale.<br /> <br /> La réponse politique la plus probable de Poutine à la mutinerie et à sa résolution temporaire sera d'augmenter la mobilisation de la population russe, adoptant ainsi un élément clé du programme de Douguine. Cela est d'autant plus probable que le gouvernement ukrainien a annoncé le 19 juin des normes de mobilisation plus strictes dans plusieurs oblasts, à commencer par Kiev."<br /> <br /> https://asiatimes.com/2023/06/careful-what-you-wish-for-in-post-mutiny-russia/
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A
Merci pour cet article qui, bien qu'ayant une lecture très partisane et très anti-occidentale des événements de Maïdan, pointe le doigt sur l'énorme danger que représenterait une mise à l'écart de Poutine par des éléments ultra-nationalistes. <br /> D'ailleurs la folle aventure de Prigojine permet de faire apparaître Poutine comme un "modéré" qu'il n'est pas. <br /> Ce qui est réellement inquiétant et qui apparaît également dans l'article c'est qu'apparemment il n'y a pas de personnage politique médiatique modéré ou démocrate qui semble être en mesure de peser sur le cours des événements. Reste la possibilité qu'un tel personnage existe réellement mais qu'il attende sagement son heure pour faire irruption...on peut toujours rêver...<br /> Au sujet des conditions antérieures à 2022 qui ont finalement abouti au déclenchement de la guerre je vais commencer la lecture cette semaine du livre d'Annie Daubenton. UKRAINE. L'INDEPENDANCE À TOUT PRIX<br /> <br /> https://journals.openedition.org/lectures/15251
L
Je voudrais bien croire à la chute de Poutine mais lorsque je vois d'autres dictateurs morts paisiblement dans leur lit, je me dis que les dictateurs qui finissent se compte sur les doigts d'une main...<br /> Et puis Prigoujine au pouvoir ce serait une catastrophe, lui avec l'arme atomique à sa disposition ?
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A
Prigojine ne représentait pas une vraie alternative crédible mais il est sûr qu'il ne se serait pas lancé dans cette aventure sans avoir obtenu préalablement des soutiens qui se sont par la suite dégonflé...Dans la tradition romaine tout personnage qui se lance dans une forme de putsch soit en sort vainqueur, soit on lui laisse le droit de se suicider dans sa baignoire en se taillant les veines pour que ses proches et sa famille ne soient pas condamnés également. C'est expliqué dans LE PARRAIN nº2 quand Pentangeli trahit Al Pacino et qu'on lui propose ce "deal" à la romaine et que Pentangeli accepte de se suicider...Ici Prigojine bénéficie d'une amnistie qui ne colle pas avec les valeurs du milieu qui est le sien...du coup, on ne voit plus quel avenir l'attend...
R
Pour avoir fait ce qu'il a fait, Prigojine a sûrement des cartes en mains, et Poutine semble lui avoir pardonné bien vite sa révolte et ses faits de guerre contre l'armée russe : plusieurs avions abattus ! <br /> Les révélations se succèdent : Poutine a enfin clairement dit qu'il avait financé le groupe Wagner...<br /> Quelles seront les conséquences de cette rébellion ? Tout est incertain.<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
La conséquence de cette rébellion est à court terme essentiellement psychologique. Dans cet univers très machiste et hyperviril du pouvoir poutinien le grand chef ne peut jamais perdre la face. C'est l'axiome nº 1 du monde mafieux... "Manquer"à Poutine et s'en sortir impunément n'est pas possible car c'est la porte ouverte à d'autres tentatives de destabilisation à l'avenir. <br /> Si quelqu'un au Kremlin a des arrières-pensées l'épisode de la semaine dernière l'encouragera à attendre le moment opportun et provoquer une révolution de palais en cas, par exemple, de contre offensive ukrainienne victorieuse. Prigojine a montré le chemin...c'est possible. La marge de sécurité de Poutine fond comme une peau de chagrin.<br /> Bonne fin de soirée l'amie
C
Il faut en effet laisser du temps au temps et c'est aussi la conclusion de cet article.<br /> <br /> "La rébellion du groupe Wagner : Que se passe-t-il maintenant ?<br /> <br /> <br /> Lundi soir, à la suite de la tentative de putsch du week-end dernier par le leader de Wagner, Yevgeny Prigojine, Poutine a annoncé qu'il donnait aux combattants de Wagner "l'opportunité" de signer un contrat avec l'armée russe, de rentrer chez eux ou de rejoindre Prigojine en Biélorussie. Mardi matin, M. Poutine a ordonné l'abandon de toutes les charges retenues contre les membres de Wagner. Au fur et à mesure que des détails émergent du chaos de la rébellion avortée, certaines choses deviennent plus claires, tandis que d'autres restent floues.<br /> <br /> Nombreux sont ceux qui, en Occident, ont déjà conclu fermement que l'incident a définitivement affaibli Poutine et que sa fin n'est plus qu'une question de temps. Si ces opinions occidentales sont compréhensibles dans une certaine mesure, la réalité est plus compliquée et plus incertaine. Certaines choses sont connues, d'autres non, et les conséquences finales pourraient encore être à la fois positives et négatives pour Poutine. Tout d'abord, les éléments connus.<br /> <br /> Le président biélorusse Alexandre Loukachenko s'est longuement entretenu avec Poutine et Prigojine samedi, jour critique où les troupes de Wagner ont occupé le centre de Rostov. Bien que les détails de ces appels téléphoniques n'aient pas encore été entièrement révélés, M. Loukachenko a reconnu par la suite que M. Prigojine avait reçu des "garanties de sécurité, comme M. Poutine l'avait promis hier", puis a confirmé ce matin que, oui, "en effet, M. Prigojine se trouve aujourd'hui au Belarus".<br /> <br /> Mardi, M. Loukashenko a également révélé des éléments clés de ses négociations avec M. Prigojine qui n'avaient pas été rapportés auparavant. La chaîne russe Telegram Operation Z a rapporté que M. Loukashenko a été en partie compatissant avec M. Prigojine et sa situation difficile, faisant savoir que le chef de Wagner était extrêmement contrarié parce que le ministère russe de la Défense aurait retenu les munitions dont M. Wagner avait besoin à Bakhmut, ce qui a entraîné des pertes inutiles pour ses hommes. Lorsque Prigojine a déclaré que l'une de ses principales conditions pour mettre fin au soulèvement était le renvoi du ministre de la défense, Sergey Shoigu, et du chef de l'état-major général, Valery Garasimov, Loukachenko lui a carrément répondu que "personne ne vous donnera ni Shoigu ni Garasimov, surtout dans cette situation".<br /> <br /> Prigojine aurait répondu "mais nous voulons que justice soit faite" pour la perte des vies des troupes Wagner. "Vous pouvez faire ce que vous voulez", aurait dit Loukachenko, ajoutant que si les troupes de Wagner continuaient leur marche vers Moscou, "elles seraient écrasées comme des insectes". Enfin, il a dit à Prigojine de ne pas se vexer, mais que s'il continuait, Loukachenko avait déjà alerté une brigade de combat pour qu'elle se déploie immédiatement à Moscou afin de défendre la capitale contre Wagner. Finalement, M. Loukashenko a déclaré que M. Poutine avait garanti la sécurité de M. Prigojine s'il se retirait, et c'est ce qui a apparemment conduit au dénouement.<br /> <br /> On apprend également ce matin que la Biélorussie construit une base militaire pouvant accueillir jusqu'à 8 000 soldats de Wagner, à environ 200km au nord de la frontière ukrainienne. M. Loukachenko a été sans ambiguïté sur ce qu'il considère comme un avantage "inestimable" de la présence de Prigojine et de Wagner dans son pays. "Ils nous parleront des armes", a déclaré le président biélorusse, expliquant à ses soldats "ce qui a bien fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Ils nous parleront des tactiques, des armes, de la façon d'attaquer et de se défendre. Cela n'a pas de prix. C'est ce que nous devons retenir de Wagner".<br /> <br /> Il semble toutefois que les combattants de Prigojine et de Wagner entreront dans ce nouveau camp et centre d'entraînement avec à peine plus que les vêtements qu'ils portent sur le dos et les fusils qu'ils tiennent à la main. Le porte-parole du ministère russe de la défense a déclaré mardi que des préparatifs étaient en cours "pour le transfert d'équipements militaires lourds de la société militaire privée Wagner vers des unités des forces armées russes". <br /> <br /> Prigojine aurait eu 25 000 combattants avec lui lors de sa tentative avortée de foncer sur Moscou. On ne sait pas encore combien d'entre eux accepteront l'offre de Poutine de s'enrôler dans l'armée russe, combien iront en Biélorussie avec Prigojine et combien rentreront chez eux. On ne sait pas non plus si Poutine permettra aux combattants de Wagner qui choisissent de signer des contrats avec le ministère de la défense de conserver leur structure de force unique ou s'ils seront simplement absorbés dans une force plus large.<br /> Dans ce dernier cas, je pense que peu d'entre eux accepteront l'offre de Poutine, car la structure et les performances de la méthode de combat Wagner sont fondamentalement différentes de celles de l'armée russe. Wagner a été initialement fondé par Dmitry Utkin, un ancien lieutenant-colonel des forces spéciales de la force russe Spetznaz. La plupart des structures de Wagner - bureaucratie limitée, accent mis sur les actions de combat directes, basées sur de petites unités très soudées - sont similaires à celles des Spetznaz. <br /> <br /> Cette différence est l'une des principales raisons pour lesquelles Wagner a connu un succès unique au combat, là où d'autres formations russes de taille similaire ont échoué. L'une des raisons pour lesquelles Poutine a accepté de supporter aussi longtemps les nombreuses frasques de Prigojine est qu'il ne voulait pas risquer de perdre son unité la plus efficace au combat, ce qu'il craignait s'il avait discipliné Prigojine. Le passage des chefs wagnériens à la rébellion ouverte a toutefois forcé la main de Poutine. Le bannissement de Prigojine en Biélorussie laisse de nombreuses questions clés sans réponse.<br /> <br /> Tout d'abord, qu'adviendra-t-il du groupe Wagner en tant que tel ? Au début du soulèvement, Wagner avait des troupes engagées pour le gouvernement russe en Syrie et dans certaines régions d'Afrique. Qu'adviendra-t-il de l'organisation dans ces régions ? L'expulsion de Prigojine en Biélorussie signifie-t-elle qu'il n'est plus responsable de Wagner ou conserve-t-il son poste ? Personne à Moscou ou à Minsk n'a encore répondu à cette question (et par conséquent, les troupes de Wagner qui choisissent de se rendre en Biélorussie continueront-elles à opérer sous le commandement de Prigojine ?)<br /> <br /> Plus important encore pour Poutine : comment l'accord conclu avec Prigojine et la démilitarisation effective de Wagner en Ukraine affectent-ils les objectifs de guerre de la Russie ? Au cours de l'année écoulée, aucune unité n'a été plus efficace au combat que Wagner. Selon toute vraisemblance, la Russie lancera une offensive sous une forme ou une autre cet été ou au début de l'automne. Il a été signalé précédemment que l'unité Wagner était en train de se réarmer et de reconstituer ses effectifs et qu'elle devait être prête au combat en août. Sans cette force de frappe expérimentée à la disposition des dirigeants russes, d'autres unités russes seront-elles en mesure de combler le vide, ou l'absence de Wagner obligera-t-elle le Kremlin à modifier ses plans d'offensive ?<br /> <br /> Du point de vue de l'Ukraine, les événements du Putsch de Prigojine ont été une aubaine. Non seulement les Russes ont perdu leur formation offensive la plus performante, mais le chaos que l'incident a provoqué au sein de l'ensemble du commandement de l'armée russe a, au moins temporairement, affaibli le camp russe. La plupart des lignes défensives russes qui luttent actuellement contre l'offensive ukrainienne ne s'appuyaient pas sur Wagner et les combats actuels n'ont donc pas beaucoup changé.<br /> <br /> Mais il ne fait aucun doute que Kiev craint beaucoup moins une offensive russe aujourd'hui qu'auparavant. Si d'autres troupes russes passent à l'offensive à la fin de l'été, elles seront peut-être moins confiantes, sachant que Wagner ne mènera plus la charge et ne sera plus disponible en tant que "brigade de pompiers" pour remédier à tout affaiblissement de la ligne russe. Il reste à voir si d'autres formations offensives russes sont capables de prendre le relais et de remplacer le potentiel de Wagner.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, l'affaire Prigojine a, au moins temporairement, affaibli Poutine sur le plan politique, mis en lumière la désunion et l'incertitude au sein des hauts gradés militaires russes et encouragé les forces armées ukrainiennes. Pourtant, comme je l'ai écrit à maintes reprises dans ces pages, en fin de compte, indépendamment de ce qui se passe ou ne se passe pas avec le groupe Wagner, les principes fondamentaux de la guerre restent résolument du côté de la Russie, et Moscou est toujours susceptible d'empêcher l'Ukraine de regagner son territoire."<br /> <br /> https://www.19fortyfive.com/2023/06/the-wagner-group-rebellion-what-happens-now/
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C
Pour ce qui concerne Loukachenko, il est, je crois, parfaitement conscient que le régime de Kiev a organisé une unité de volontaires biélorusses, le bataillon Kastous-Kalinowski, qui pourraient un jour tenter de forcer la frontière entre son pays et l'Ukraine, sur le modèle de la folle action de diversion organisée par Kiev il y a quelques jours dans la région de Belgorod. Cette unité est probablement aussi bien armée et équipée que les suprémacistes blancs du Corps des volontaires russes de Denis Kapoustine. <br /> <br /> L'information est à confirmer mais il y aurait eu beaucoup d'agitation au sein du bataillon Kastous-Kalinowski pendant la folle équipée de Prigojine, certains éléments réclamant de marcher à leur tour sur Minsk en faisant usage des armes.<br /> <br /> Pour les mobiles de Progojine, le Ministère de la défense russe avait récemment promulgué une obligation d'enregistrement de toutes les sociétés militaires privées pour les subordonner plus étroitement à l'armée régulière. Prigojine a vu rouge et juré qu'il ne signerait jamais. Le hic c'est que, contrairement à ses rodomontades sur la supériorité de ses hommes, c'est l'armée régulière qui a fait échouer l'offensive ukrainienne et non Wagner. Il perdait donc du prestige. de plus Shoigu s'était enfin décidé à sévir contre lui le mois passé en ne renouvelant pas les juteux contrats passées entre le Ministère de la défense et une autre société de Prigojine pour l'entretien et la fourniture des repas aux casernes de l'armée russe. Il a donc peut-être tenté son va-tout tout en sachant que sa tentative n'aurait quelques chances de succès que si une partie du monde politique, de l'armée ou de la société civile le soutenait. Il a vite réalisé que ce n'était pas le cas.<br /> <br /> Je ne doute pas qu'il ait tâté le terrain auprès de hauts gradés de l'armée les jours précédents. Jusqu'à quel point ses interlocuteurs ont-ils fait l'âne pour avoir du foin ou ont-ils pensé que jamais il n'oserait mettre à exécution ses menaces ? Quel fut le rôle des services secrets ukrainiens et occidentaux ? Nous le saurons peut-être plus tard,
A
Merci pour la traduction de cet article dont l'auteur ne veut pas tirer de conclusions hâtives. Je le comprends et j'essaie (pas toujours avec succès, je le reconnais) de ne pas trop céder moi-même au fait de prendre mes désirs pour des réalités. Difficile de ne pas voir dans les récents événements l'apparition d'une première vraie fissure interne au sein d'un système de pouvoir qui théoriquement ne le permet pas.<br /> Le point de vue de Loukashenko me paraît difficilement défendable auprès des siens car lui aussi a affaire à une opposition qui n' a aucune envie de se voir embarquer dans la folle aventure ukrainienne. Pourquoi la Bielorussie aurait besoin d'une meilleure armée mieux entraînée par les Wagner si ce n'est pour être cobelligérante?<br /> Pourquoi Poutine n'a pas négocié avec Prigojine pour ne pas arriver à la situation de la semaine dernière? Je n'en sais fichtre rien...<br /> Et s'il n' y avait pas de négociations possibles pourquoi Poutine n'a pas liquidé Prigojine comme il a l'habitude de faire avec les autres opposants? Les wagner sans leur chef auraient pu lui causer des troubles mais auraient été complètement désorganisés.<br /> Encore une fois j'ai l'impression que Prigojine est capable d'exercer un chantage, qu'il a des cartes sous la main qui pourraient nuire gravement à Poutine. je n'ai rien lu là-dessus...simplement une intuition personnelle qui me permet de combler des zones d'ombre.<br /> Enfin tout est inquiétant dans cette affaire car ce n'est pas le défi d'un démocrate face à Poutine mais celui du monstre qu'il a lui-même créé. <br /> La chute de Poutine n'est pas une fin en soi car nombreux sont les pays (comme la Libye) qui ont sombré dans le chaos après l'évincement du dictateur qui les dirigeait.<br /> Autre gros point d'interrogation: cette marche sur Moscou n'avait aucune chance d'aboutir. Cette marche n'aurait jamais dû avoir eu lieu dans un monde rationnel...et pourtant Prigojine (qui n'est pas idiot) s'y est lancé...j'ai toujours du mal à comprendre...<br /> D'où mon commentaire frappé au coin du bon sens: " Ça tourne pas rond..."