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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 19:05

Bonjour les amis,

La guerre contre l'Ukraine continue de nous apporter beaucoup d'éléments de réflexion. Essayons de résumer brièvement les derniers événements "frappants" (au sens figuré comme au sens propre).

1. La grosse farce référendaire a été menée à bien, avec cette photo de la honte.

Guerre de la Russie contre l'Ukraine. Poutine se dirige-t-il vers une victoire à la Pyrrhus ?

Une photo de la honte que l'histoire comparera un jour aux photos d'Hitler célébrant ses premières invasions. Techniquement, militairement, ce n'est pas encore la 3 ème guerre mondiale. Idéologiquement ça l'est. Poutine a prononcé un discours délirant et plein de haine envers l'occident. Tout peuple qui ne veut pas se soumettre à sa dictature est traité comme une puissance ennemie qui mérite d'être écrasée sans pitié. Nous assistons en direct live à l'émergence d'une nouvelle peste brune, une peste eurasiste, avec des criminels barbares obéissant à des codes d'un autre temps.

Voici une autre photo, en contrepoint de l'indécence de la joie qui apparaît sur la photo antérieure

Guerre de la Russie contre l'Ukraine. Poutine se dirige-t-il vers une victoire à la Pyrrhus ?

Ce massacre gratuit de civils qui vient de faire une trentaine de morts à Zaporiya, dans le langage de Poutine ça s'appelle une annexion...Voila comment le tyran sanguinaire traite ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa dictature...Il serait temps que l'extrême-gauche anticapitaliste et que l'extrême-droite ouvrent enfin les yeux sur la réalité monstrueuse de la mise en application de l'ideologie eurasiste. On ne compte plus les massacres de civils.

2. La guerre hybride continue avec les hackers russes qui piratent les sites de médias occidentaux officiels pour émettre des infox, et aussi avec un sabotage de gazoducs organisé avec suffisemment de maquiavélisme pour qu'on puisse émettre des doutes sur les auteurs. Pas vu, pas pris et la propagande russe essaie de pointer du doigt Joe Biden...Même si ces gazoducs inutilisés sont la propriété de Gazprom, ce sabotage démontre que l'approvisionnement en Europe est très fragile et que les suspicions de guerre sous-marine et de sabotage formulées par les occidentaux n'étaient pas à prendre à la légère. Les idées de sabotages, ce n'est malheureusement pas ça qui manque et il n'est pas interdit de penser que le Kremlin nous réserve d'autres mauvaises surprises qui déplacent la guerre en dehors du territoire ukrainien. C'était annoncé et ça s'est produit.

3. La mobilisation de réservistes qui s'est faite avec une organisation en tous points lamentable, avec des soldats complètement sous-équipés envoyés en Ukraine dans des conditions pathétiques et qui nous rappellent que cette armée, une fois confrontée à la vraie guerre, a perdu depuis le 24 Février le respect des militaires.

Poutine, dans sa fuite en avant, montre tous ses points faibles:

- exode et désertions de soldats qui veulent échapper à sa folle aventure hégémonique et échec partiel de la propagande visant sa propre population

-  armée avec une logistique totalement défaillante et avec un équipement archaïque qui compense son inefficacité par la terreur barbare et le meurtre gratuit de civils... Ça c'est comme aux échecs, attaquer c'est montrer aussi ses points faibles.

Autant le Poutine menaçant était à craindre, autant le Poutine qui passe à l'acte touche le fond du fond de la bassesse humaine et perd toute forme de respect. 

 

4. La reprise par les ukrainiens de la ville de Lyman en pleine zone "annexée" qui permet à ceux-ci de demander un renfort de notre aide car ils sont crédibles. Quand on leur fournit des armes ils sont capables, tel David contre Goliath, d'inverser la donne et de défendre leur liberté et leur souveraineté face à un dictateur égolâtre qui dirige le plus grand pays du monde.

5. L'expression d'une opposition interne en Russie qui estime que Poutine est trop mou et qu'il devrait faire usage des armes nucléaires tactiques.

J'ai écrit que je ne croyais pas à l'usage de ces armes mais Poutine est de plus en plus près de la ligne qui marque sa propre chute...Donc, oui, ce risque-là s'est élevé d'un cran. Poutine est prêt à tout pour sauver son lot de consolation, et aussi sa propre peau...Il espère parvenir à ses fins sans avoir à utiliser les armes nucléaires tactiques mais si le vent tourne, il n'hésitera pas à le faire puisqu'il a déjà sacrifié sans la moindre compassion  la vie de milliers de ses propres concitoyens.

C'est la fuite en avant !

6. Le sixième point reste encore pour moi une énorme inconnue. Que vont faire les américains?

Ce sont eux qui vont décider, ou pas, d'aider les ukrainiens à reconquérir les 20% du territoire obtenus par les russes. Les américains vont-ils partiellement trahir les ukrainiens?

Certains observateurs pensent que Joe Biden va demander à Zelensky de faire son deuil de cette partie amputée de son territoire. En échange les Etats-Unis lui permettront de défendre efficacement les 80% restants. En échange l'occident maintiendrait des sanctions très dures envers la Russie, avec l'objectif d'étouffer le système poutinien. Ce scénario est celui d'une guerre froide (qui en fait resterait plutôt très chaude).

L'autre option serait de permettre aux ukrainiens de maintenir une tension active sur les territoires occupés dans lesquels les russes n'auraient jamais la paix, même s'il y a de la part de Poutine déclaration unilatérale de cessez-le-feu.

Dans les 2 cas de figure on peut dire que Poutine a raté son coup. Seule sa propagande et le mensonge ont triomphé.

Sa "victoire" va être si coûteuse sur le long terme que plus tard elle sera qualifiée de victoire à la Pyrrhus, une victoire dont les conséquences sont pires que celles d'une défaite...

Le naufrage n'est qu'une question de temps. Poutine a créé une situation où tout le monde perd, à commencer par les ukrainiens bien sûr, mais aussi le peuple russe.

L'occident avait avalé (à tort) l'annexion de la Crimée. Cette fois-ci ça ne passera pas...ça ne passera jamais.

 

PS: j'ai entendu la semaine dernière le témoignage de François Hollande qui nous dépeint un Poutine qui n'hésite pas à dire d'énormes mensonges, à insulter l'intelligence de ses contradicteurs étrangers. Ce mépris sans vergogne et cet incroyable cynisme donnent une petite idée de la manière avec laquelle il doit traiter sur le plan intérieur toute contradiction.

Au passage Hollande rappelle la trahison d'Obama qui a laissé tombé la Syrie, et il rappelle aussi que Poutine était un chef d'Etat respecté il y a 20 ans. Les occidentaux lui avaient déroulé le tapis rouge et comptaient tenir avec lui un nouvel associé loyal.

Oui, Poutine est bien revenu à la case départ, il s'est métamorphosé peu à peu en une création monstrueuse du KGB. Une espèce de JOKER riant et moqueur, qui est un  archétype du génie du Mal. Un personnage dont les crimes sont impardonnables et qui a plongé son grand pays dans un cauchemar très noir dont le réveil sera très douloureux...L'histoire russe est décidément maudite...à la fin c'est toujours le peuple qui trinque !

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commentaires

C
A mon avis la situation de la Russie est bien moins sombre que le tableau que vous brossez.<br /> <br /> Pour ce qui concerne le discours de Vladimir Poutine, le point peut-être le plus important est que, pour la première fois depuis Pierre le Grand, un dirigeant russe énonce que le Russie ne fait pas partie de l’Europe : <br /> « La Russie est une grande puissance millénaire, une civilisation entière, et elle ne va pas vivre selon de telles règles improvisées et fausses. » <br /> et se considère comme une victime du colonialisme occidental :<br /> « Il est bon de rappeler à l'Occident qu'il a commencé sa politique coloniale au Moyen Âge, suivie de la traite mondiale des esclaves, du génocide des tribus indiennes en Amérique, du pillage de l'Inde et de l'Afrique, des guerres de l'Angleterre et de la France contre la Chine, qui l'ont contrainte à ouvrir ses ports au commerce de l'opium. Ce qu'ils ont fait, c'est rendre des nations entières dépendantes de la drogue et exterminer délibérément des groupes ethniques entiers pour s'emparer des terres et des ressources, en chassant les gens comme des animaux. Cela est contraire à la nature humaine, à la vérité, à la liberté et à la justice.<br /> De notre côté, nous sommes fiers qu'au 20e siècle, notre pays ait été à la tête du mouvement anticolonial, qui a ouvert à de nombreux peuples du monde entier la possibilité de progresser, de réduire la pauvreté et les inégalités, et de vaincre la faim et la maladie.<br /> J'insiste, l'une des raisons de la russophobie séculaire, de l'animosité non dissimulée des élites occidentales à l'égard de la Russie est précisément le fait que nous n'avons pas permis qu'ils nous volent pendant la période des conquêtes coloniales et que nous avons forcé les Européens à commercer avec nous à des conditions mutuellement avantageuses. Nous y sommes parvenus en créant un État centralisé fort en Russie, qui s'est développé et renforcé sur la base des grandes valeurs morales du christianisme orthodoxe, de l'islam, du judaïsme et du bouddhisme, ainsi que de la culture et de la parole russes, ouvertes à tous. »<br /> <br /> Un discours qui semble faire mouche dans les populations des pays non occidentaux.<br /> <br /> Pour ce qui concerne le sabotage des gazoducs : « Cui bono ?» demandait déjà Cicéron aux jurés.<br /> Pas à la Russie en tout cas : pourquoi détruirait-elle ses propres installations alors qu'il suffisait de fermer les vannes si elle voulait interrompre les fournitures de gaz naturel à l'Europe ? Pourquoi détruire des gazoducs dont elle est copropriétaire avec l’Allemagne, la France et l’Autriche qui lui rapportent beaucoup d'argent et lui en auraient rapporté encore plus en cas de levée ou d’adoucissement des sanctions ? Pourquoi se priver d'un moyen de pression géopolitique sur l'UE ? <br /> Non, la Russie n'avait aucun intérêt à détruire les gazoducs, c'était gâcher son atout-maître dans la gestion de la crise énergétique. <br /> <br /> La logique la plus élémentaire suggère que celui qui profite le plus de la situation actuelle est le plus susceptible d'avoir réalisé, ou du moins commandité, le sabotage.<br /> <br /> Si les États-Unis sont derrière cela, Washington a privé l'Europe et en particulier l'Allemagne de la possibilité de choisir entre poursuivre une confrontation dure avec la Russie qui nous ruine et un dégel de nos relations avec Moscou. Maintenant nous n’avons plus le choix et les géants américains de l'énergie pourront gagner des sommes énormes en tant que fournisseurs alternatifs de gaz pour l'Europe.<br /> <br /> Enfin, la situation militaire me semble toujours aussi favorable à la Russie : contrairement aux Ukrainiens qui forment des hérissons et s’accrochent au moindre bout de terrain, les Russes n’hésitent pas à céder temporairement du terrain dans les zones de peu d’importance stratégiques pour préserver leurs forces et user celles de l’adversaire en attendant le déploiement des unités libérées par le rappel des réservistes.
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A
Merci pour l'article Caius. Difficile de juger du niveau d'aide fourni, surtout quand n'a aucune connaissance (comme c'est mon cas) sur le matériel militaire et sur les stratégies guerrières employées. J'écoute les experts, ce que disent les uns et les autres dans différents pays...les espagnols que j'ai écouté hier affirment que les dernières reprises ukrainiennes sont de nature à affaiblir les russes sur les flancs...on les entend sur la video qui accompagne cet article.<br /> https://elpais.com/videos/2022-10-06/video-puede-recuperar-ucrania-el-territorio-perdido-en-donbas.html
C
Pardon pour cette réponse tardive, je ne sais où donner de la tête en ce moment. <br /> <br /> Pour ce qui concerne les fournitures militaires à l'Ukraine, l'inventaire de la 22ième livraison US figure sur ce lien :<br /> https://www.defense.gov/News/News-Stories/Article/Article/3179784/himars-excalibur-rounds-headed-for-ukraine-in-625-million-security-assistance-p/<br /> <br /> Nous ne connaissons pas l'ampleur des pertes humaines et matérielles de l'Ukraine mais ces fournitures me semblent modestes et insuffisantes pour soutenir longtemps les offensives lancées par Kiev et compenser leurs pertes matérielles antérieures. <br /> <br /> Nous verrons après les élections de mi-mandat comment va évoluer la politique de l'administration Biden.
A
Parlons en de la russophobie, moi qui ait passé toute une partie de ma jeunesse à défendre les soviétiques.<br /> Plus tard quand le mur de Berlin est tombé on a tous espéré qu'ils viendraient rejoindre notre club, et que leur PIB grimperait en flèche.<br /> Malheureusement ce bouffon et bandit de Eltsine( largement soutenu par les occidentaux, je vous l'accorde) a livré le pays aux oligarques et Poutine (tout aussi corrompu que son prédecesseur) est arrivé derrière pour réinstaller sa poigne de fer et un peu d'ordre.<br /> La Russie des années 2000 avait engrangé en Europe toute la sympathie des forces anti-atlantistes et de solides appuis( qui continuent d'exister d'ailleurs). Poutine n'a pas profité de cette opportunité historique pour accrocher son pays au wagon de la modernité ni pour réduire les incroyables inégalités sociales d'un pays où une poignée de corrompus dispose de 90% des richesses.<br /> Poutine se garde bien d'évoquer la réalité de son peuple qui a toujours été "couillonné" et qui est toujours la victime finale des aléas de l'histoire.<br /> Non, Caius, on n'est pas d'accord. Je vois Poutine comme une réaction explicable mais c'est aussi une espèce de déraillement de l'histoire qui part à contresens. Les russes se réveilleront du Poutinisme comme les italiens se sont réveillés du Mussolinisme, comme les allemands de l'hitlerisme,etc...<br /> En ce qui concerne le gazoduc il y avait plusieurs intérêts à se tirer une balle dans le pied. D'abord exercer une menace réelle et nous montrer que nous sommes fragiles mais aussi, selon les économistes, une façon de faire grimper en flèche les prix du gaz qui continue de circuler...<br /> je m'attendais à ce que vous interveniez sur mon 6 ème point, celui qui suggère une possible trahison partielle des américains dont les intérêts ne coincident pas complètement avec ceux du peuple ukrainien.<br /> Enfin la situation militaire serait franchement défavorable à la Russie si elle ne disposait pas d'un réservoir d'hommes infiniment supérieur à celui des ukrainiens. Il ne leur reste que ça et ce n'est pas glorieux, le poids du nombre...<br /> le poids de ce nombre sera t'il suffisant face à l'armement moderne de l'otan dont disposent les ukrainiens? je n'en sais fichtre rien...mais les ukrainiens ont largement les moyens sinon de reconquérir les espaces volés, au moins de rendre la vie impossible aux occupants russes....à suivre donc...<br /> En cas de conflit long les sanctions des occidentaux finiront par faire la différence aussi...
R
Dans cette guerre, bien sûr, ce sont les Ukrainiens et les Russes qui souffrent. Mais tu omets d'évoquer les conséquences pour l'Europe, si la guerre se poursuit : les prix de l'électricité, du gaz, de l'énergie s'envolent : des entreprises sont menacées dans leur existence même, elles risquent de délocaliser leur activité dans des pays où l'énergie est moins chère... des conséquences économiques terribles pour beaucoup de gens... l'inflation est galopante. On peut craindre des mouvements sociaux un peu partout en Europe.<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
C'est une catastrophe très grave aux dimensions planétaires qui touche de plein fouet tous les continents mais j' ai essayé de me centrer sur le devenir du conflit, sur ce qui va influer l'avenir. Il peut y avoir par exemple en Europe des fissures entre les partenaires concernant le maintien et le probable durcissement des sanctions. Mais je pense, qu'une fois de plus, ce seront les américains qui seront décisifs et déterminants dans la suite des événements avec les 2 scénarios que j'évoque. C'est Biden qui va décider de la manière de faire chuter Poutine.<br /> Je reste convaincu de la chute de ce régime....l'inconnue c'est à quelle vitesse elle va se produire. Ça risque d'être long car je crois plutôt au scénario nº1. Tant que Poutine, ou ses fidèles, sont au pouvoir aucune reprise de relations normales n'est possible. Le pari de Poutine est inexorablement perdu...<br /> Bonne fin de soirée l'amie
L
Si Poutin perd sa guerre, je crois que oui, ce fou furieux peut employer ses armes nucléaires, appelons-les tactiques ou stratégiques... Mais ce sera comme se tirer une balle dans le pied, car les russes en mouront aussi autant que les Ukrainiens.
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A
Poutine a perdu, entre autres, parce que la réponse au sixième point de mon article appartient à Joe Biden. Poutine n'est plus maître du jeu...ceci étant dit, il lui reste une fenêtre étroite pour s'en tirer à court terme...A long terme le poutinisme est cuit et j'en ai l'intime conviction (sans pouvoir rien prouver bien évidemment).