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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 11:35

Bonjour les amis,

C'est une histoire vraiment étonnante, et dont j'ignorais tout il y a 24 heures encore, dont je vais vous parler aujourd'hui.

Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?

Son histoire est racontée dans un livre de David Grann intitulé THE YANKEE COMANDANTE.

 

 

Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?
Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?
Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?

Voici le résumé du livre.

Le comandante yankee, c'est William Alexander Morgan, figure héroïque de la révolution cubaine pour les uns, traître national pour les autres. Cet homme intègre n'aura eu qu'un mot à la bouche : Liberté. Mais aussi : Vengeance. En 1957, il se joint aux forces rebelles menées par Fidel Castro pour libérer Cuba du dictateur Batista. Son mobile : venger la mort de l'un de ses amis, torturé et jété aux requins pour avoir fourni des armes aux rebelles. Ce renversement politique permet l accession au pouvoir de Fidel Castro, le même qui ordonnera qu'on le fusille, le 11 mars 1961. Salué pour sa bravoure, Morgan avait obtenu le plus haut grade, celui de commandant, à l'égal de l'autre figure étrangère de cette rébellion, l'Argentin Che Guevara. Cependant, cet Américain proche de Castro éveille bientôt des soupçons... C est un véritable récit de guerre dont David Grann dévoile ici les péripéties, dans un climat politique brûlant, où l'espion­nage est de mise, la trahison une règle. Du moins, le croit-on. Car ce livre, c'est aussi une épopée tragique et sentimentale, le destin hors du commun d'un homme apatride, amoureux d'une guérillera. David Grann entraîne le lecteur dans un véritable thriller, bien qu'il se fonde sur des faits avérés. Il a bénéficié pour ce récit de l'ouverture des archives de la CIA, du FBI et des renseignements militaires. Dans ce reportage de haute volée, Grann fait la lumière sur les idéaux d'une révolution dont l'impact fut mondial et il réhabilite un homme qui y a joué un rôle de premier plan.

Son destin à la fois romantique, tragique et exceptionnel a fait l'objet d'un documentaire dans lequel il apparaît lui-même ainsi que son épouse qui a été incarcérée pendant 12 ans par le régime castriste. Vous pouvez le voir en intégralité  (en VO non sous-titrée) sur ce lien youtube.

Sachez qu'une adaptation au cinéma sous la direction de Jeff Nichols est prévue avec Adam Driver qui tiendra le rôle du Comandante.

Je vous laisse avec la fiche wikipedia qui retrace la biographie de ce Comandante yankee dont le destin réellement hors du commun mérite largement une adaptation cinématographique.

Pour ma part, et en attendant la sortie du film, je vais me lancer dans la lecture du bouquin de David Grann.

Ce sera également aussi l'occasion de me plonger dans l'histoire de la révolution cubaine dont je ne connais à peu près rien.

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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 12:16

Bonjour les amis,

Je vais vous parler aujourd'hui de  ARGENTINA,1985, un très bon film de Santiago Mitre qui est bien placé pour gagner l'oscar 2023 du meilleur film étranger.

Le film relate le procès des principaux membres de la junte militaire argentine qui a régné par le meurtre et la torture dans les années 70.

Voici la bande-annonce sous-titrée en anglais car je n'en ai pas trouvé une qui le soit en français. Sorry!

 

Voici ce que dit un spectateur sur la page d'allociné:

La bonne idée du scénario a été de choisir de suivre les faits et gestes du procureur de ce procès qualifié de "plus important depuis celui de Nuremberg." En humanisant ce personnage clé, le présentant notamment au sein de sa famille ou auprès de ses collaborateurs inexpérimentés, le film ne se prive pas de nombreux traits d'humour qui allègent avec style le poids émotionnel de certains scènes de témoignage, poignantes mais jamais dans l'indécence. Même si l'on connait peu ou prou le jugement final, Argentina, 1985 se voit comme un thriller à l'américaine, d'une grande efficacité, parfaitement équilibré entre gravité et légèreté et, fait assez exceptionnel, ne comportant aucune longueur sur une durée de 140 minutes. Quant à Ricardo Darin, que dire d'autre qu'il est bien entendu exceptionnel dans un rôle taillé pour son génie ? 

Après avoir vu ce film, on se prend à réfléchir aussi sur le fait que certains pays n'ont pas connu le grand procès historique qui leur était nécessaire pour aborder sur des bases saines leur avenir collectif. 

Un de mes amis espagnols m'a dit qu'il regrettait qu'il n'y ait jamais eu de procès du franquisme par exemple. Je peux comprendre son amertume.

Je me suis dit aussi que s'il y a bien un grand pays qui a provoqué de grandes tragédies avec des millions de  victimes et qui ne les a jamais jugées, c'est bien la Russie.

Or un pays qui n'affronte pas sa mémoire est condamné à répéter les mêmes erreurs, et c'est justement ce que nous vivons en ce moment de manière tragique avec l'agression barbare de la Russie contre l'Ukraine.

Verra-t-on un jour Poutine traduit devant sa propre justice comme le fut en son temps le sinistre général Videla?

Vu le soutien dont il bénéficie pour l'instant auprès de sa population on peut se dire que c'est très fortement improbable...Enfin, on peut toujours rêver...L'histoire effectue parfois des retournements brutaux et singuliers.

En tout cas si les russes qui se sentent victimes de la terreur poutinienne voient ce film de Santiago Mitre ils pourront se dire que, pour eux, tout le travail reste à faire.

Je terminerai en vous recommandant chaudement un livre collectif qui fait un ratissage complet de tous les crimes déjà connus de Poutine et qui explique bien comment, sous sa férule, la Russie est redevenue une dictature terrifiante. 464 pages que je suis en train de lire doucement...à petites doses  ...une lecture qui donne souvent le vertige...

 

 

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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 08:08

Bonjour les amis,

Le 11 Janvier 2020 j'avais écrit un billet plein d'enthousiasme au sujet d'un concert monographique de John Rutter que nous devions donner en Juin 2020. Il s'agissait d'un concert coopératif assez ambitieux regroupant des membres de plusieurs chorales de ma région.

Ce que je ne savais pas c'est qu'entre ces deux dates de Janvier et de juin 2020 il y aurait un certain covid-19 qui viendrait tout chambouler et nous forcer à annuler purement et simplement les répétitions suivantes et le concert.

Cette année les organisateurs ont décidé de reprendre nos répétitions pour un concert qui se fera cette fois-ci  début Juin 2023.

Donc samedi dernier j'ai eu la chance de participer à la deuxième répétition (j'avais raté la première répétition de Janvier à cause d'un voyage en Andalousie).

Alors aujourd'hui, laissez-moi vous présenter la première pièce du programme, un hymne très solennel intitulé NOW THANK WE ALL OUR GOD. Cette composition chorale à 4 voix (SATB) comprend également une section de cuivres (quatre trompettes, deux trombones ou deux cors, trombone basse et tuba optionnel), timbales, percussions et Orgue.

Cet hymne arrangé par Rutter est basé sur un hymne allemand du même nom, le NUN DANKET ALLE GOTT, une pièce datant de 1636 composé par Johann Cruger sur un texte du pasteur luthérien Martin Rinkart.

NOW THANK WE ALL OUR GOD...

Et maintenant passons à la musique.

Voici ci-dessous 2 versions de cette pièce suivies du texte anglais, de la traduction en français et de quelques photos de nos répétitions.

Now thank we all our God

Now thank we all our God,
With heart and hands and voices,
Who wondrous things hath done,
In whom his world rejoices;
Who from our mother's arms
Hath blessed us on our way
With countless gifts of love,
And still is ours to-day.
 
O may this bounteous God
Through all our life be near us,
With ever joyful hearts
And blessed peace to cheer us;
And keep us in his grace,
And guide us when perplexed,
And free us from all ills
In this world and the next.
 
All praise and thanks to God
The Father now be given,
The son, and him who reigns,
With them in highest heaven,
The one eternal God,
Whom earth and heaven adore;
For thus it was, is now,
And shall be evermore.
Amen

Nous remercions tous notre Dieu maintenant

Nous remercions tous notre Dieu maintenant,
Avec notre cœur et nos mains et nos voix,
Lui qui a accompli de merveilleuses choses,
En qui son monde se réjouit;
Lui qui des bras de notre mère
Nous a prodigué son amour
Sur notre chemin
Et est toujours nôtre aujourd'hui.
 
Ô puisse ce seigneur généreux
Être à nos côtés tout au long de notre vie,
Avec des cœurs toujours joyeux
Et [puisse-t-il] nous souhaiter une paix bénie;
Et [puisse-t-il] nous garder dans sa grâce,
Et [puisse-t-il] nous guider lorsque nous sommes déroutés,
Et [puisse-t-il] nous libérer de tous les maux
Dans ce monde et dans l'autre monde.
 
Que grâce et louanges soient rendus maintenant
A Dieu le Père, au Fils,
Et à celui qui règne avec eux,
Au plus haut des cieux,
Au Dieu unique et éternel,
Que la terre et le ciel adorent;
Jadis, aujourd'hui
Et à jamais, ainsi soit-il.
 

 

 

NOW THANK WE ALL OUR GOD...
NOW THANK WE ALL OUR GOD...
NOW THANK WE ALL OUR GOD...
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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 08:45

Bonjour les amis,

Qu'est-ce que le métacinéma ? C'est du cinéma qui parle de cinéma, comme par exemple  LA NUIT AMERICAINE de François Truffaut, à savoir un film dans lequel le réalisateur fait de l' Art en parlant de son Art.

C'est, entre autres,  ce que fait Spielberg dans son dernier opus, THE FABELMANS, dont voici le synopsis.

"Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonné sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents.

Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.

On pouvait craindre, vu le caractère autobiographique du sujet, un film un peu trop nostalgico-sentimentaliste mais il n'en est rien.

Spielberg nous raconte la naissance de sa passion pour le 7ème Art ( ça c'est la partie métacinéma) en l'insérant dans sa propre histoire familiale (ça c'est la partie cinéma).

Il arrive, tout en gardant sa patte audiovisuelle très caractéristique qu'on peut apprécier sur la bande-annonce, à nous surprendre. 

Il nous offre un portrait de femme saisissant, celui de sa mère.

Voici ce que dit Christoblog sur la page allociné.

"The Fabelmans est avant tout pour moi un magnifique portrait de femme. Michelle Williams trouve probablement ici son meilleur rôle : drôle, séduisante, fragile, forte. Elle campe à merveille cette femme qui se souhaiterait libre, mais est née à la mauvaise époque. Tour à tour explosive et dépressive, elle introduit dans le film une part d’instabilité chronique qui en fait une grande œuvre et lui donne ce rythme un peu lâche, peu habituel chez Spielberg."

Plus loin l'internaute ajoute:

"Le second grand sujet du film est évidemment la réflexion sur le pouvoir du cinéma, génialement traité à travers de multiples étapes tirés de la vie du cinéaste. Deux sont particulièrement émouvants : les plans accidentels qui révèle l’infidélité de la mère (on pense évidemment à Blow up) et surtout la leçon de cinéma que constitue le reportage effectué à la plage. Durant cette dernière séquence, j’ai été littéralement bluffé par la démonstration que fait Spielberg de l’art du réalisateur : on aura rarement aussi bien montré comment le cadrage, le choix de ce qu’on filme, l’emplacement de la caméra et le montage donnent du sens à l’œuvre finale. Du très grand art."

 

J'ajouterai simplement que Spielberg, fidèle à lui-même, n'a pas son pareil pour savoir nous faire partager une vie de famille...On vit certaines scènes à travers les  yeux des trois enfants.. on pouffe, on rit et on pleure avec eux. Le film interpelle les adultes et notamment les parents sur leurs responsabilités. Les enfants posent sur eux un regard parfois cruel et sans concessions (comme dans la vraie vie), alors que le père et la mère essaient de se dépêtrer pour faire les choses du mieux possible.

Il y a aussi de la part du réalisateur beaucoup d'humour, voire de dérision, comme la scène de la tentative de conversion de l'auteur au christianisme par sa petite amie du lycée.

L'auteur nous rappelle qu'il a souffert de l'antisémitisme sur la côte Ouest. Un thème qui reste malheureusement d'actualité. A l'époque l'antisémitisme était principalement véhiculé par la droite traditionaliste chrétienne qui voyait les juifs comme un peuple  déicide. 

Spielberg est aussi assez honnête sur lui-même. Il n'essaie pas de donner de lui l'image d'un grand créateur torturé par son Art mais plutôt celle d'un réalisateur passionné et obsédé de technique, une technique qu'il veut mettre au service de son art. Sa brève rencontre avec John Ford est assez croustillante !

Le film vous réservera de magnifiques instants d'émotions, mais pour moi, les moments les plus magiques, les plus époustouflants, sont ceux que provoquent la mère...

Le père est souvent touchant, mais la mère est bouleversante !

THE FABELMANS...une petite merveille de cinéma et de métacinéma signée Spielberg...
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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 18:43

Bonjour les amis,

La CANCEL CULTURE fait déjà des ravages outre-manche et outre-atlantique mais elle a aussi profondément pénétré les cercles prétendument progressistes en Europe.

Nous avions eu l'année dernière une mise à l'index honteuse de JK Rowling pour un simple tweet qui ne faisait qu'ironiser sur le fait que nous n'osions plus utiliser le mot femme pour désigner une personne qui menstrue.

La dernière attaque wokiste en date concerne les oeuvres pour enfants de l'écrivain britannique Roald Dahl, auteur entre autres de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE et de MATILDA.

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Cette fois-ci c'est l'éditeur anglais qui a fait appel à une équipe de spécialistes du langage inclusif pour expurger les oeuvres de Roald Dahl de termes qui pourraient choquer, voire opprimer, ces chères têtes blondes. Sont bannis des mots comme "noirs", "blancs, "gros" et de manière générale tout terme ayant un lien direct avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race.

Les éditions Gallimard ont décidé de ne pas retoucher le texte original. Vous trouverez sur le lien ci-dessous les justifications pleines de bon sens d'Edwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse.

Ajoutons au passage que Salman Rushdie a réagi par un tweet dans lequel il a écrit:

"Roald Dahl n'était pas un ange mais la censure de son oeuvre est absurde. Les Editions Puffin Books devraient avoir honte."

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Alors, bien évidemment, ces censures témoignent d'un manque total de respect de l'auteur mais elles sont par ailleurs complètement absurdes. Ce sont de parfaits non-sens.

On sait depuis longtemps, et Bruno Bettelheim l'a parfaitement démontré dans son essai intitulé PSYCHANALYSE DES CONTES DE FÉES, que les grands textes de la littérature pour la jeunesse ont une vertu éducative et formatrice car ils mettent l'enfant d'entrée de jeu devant des situations violentes qui font partie de la vie. Par exemple, certains contes commencent en abordant dès la première page le thème de la mort: un roi est mourant et doit laisser un testament pour ses 3 enfants...

La vertu du conte c'est de projeter directement l'enfant dans une situation bien réelle, à priori angoissante, mais dans laquelle le jeune héros (ou la jeune héroïne) va trouver des clés pour l'affronter.

Les contes, au lieu d'occulter une réalité, l'exposent de manière symbolique. La petite jeune fille va rencontrer le méchant loup...

Si le loup ne peut plus être méchant car ça chagrinerait tous les amis des bêtes et les antispécistes, autant jeter le conte à la poubelle.

Au lieu de changer le  texte, un instituteur peut le contextualiser en expliquant aux enfants que les vrais loups dans la nature ne sont pas méchants, que le "loup méchant" c'est celui du conte...

Les enfants sont capables très tôt de faire la différence entre fiction et réalité.

Je terminerai en ajoutant qu'en Espagne les éditions ALFAGUARA et SANTILLANA ont décidé également de ne pas retoucher les textes de Dahl. Ouf !...

Face aux attaques wokistes anglo-saxonnes le temps est venu d'entrer en résistance.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 08:04

Bonjour les amis,

Hier Poutine a prononcé un discours sur l'Etat de la Nation devant les deux chambres du pays. Un discours dont on savait qu'il serait aussi une réponse au président américain Joe Biden qui s'était déplacé personnellement cette semaine en Ukraine pour assurer Zelensky et son peuple du soutien indéfectible des Etats-Unis. Une visite hautement symbolique qui a réchauffé le coeur meurtri des ukrainiens.

Poutine et la paix impossible...

Le long discours de Poutine (que je n'ai pas écouté...je n'ai fait que lire les compte-rendus), mis à part le retrait de la Russie du dernier accord existant sur les armements nucléaires, a été complètement conforme à ce qu'on pouvait attendre d'un criminel de guerre qui tente de faire croire qu'il a été agressé alors que c'est son armée qui s'est livrée pendant un an à des exactions qui resteront à jamais gravées dans l'histoire.

Jérôme Chapuis dans son édito que voici ci-dessous parle d'obsessions poutiniennes....Oui, le président russe est enfermé dans une obsession mentale basée sur des mensonges aussi gros que la cathédrale Saint Basile de Moscou.

Je n'ai pas suivi en direct le discours de Poutine car c'est au dessus de mes forces mais voir un tel parterre de représentants écouter religieusement des propos aussi délirants est quand même assez vertigineux. C'est réellement effrayant! C'est de très mauvais augure pour la suite des événements.

Poutine a affirmé durant son discours que " la Russie ne peut pas perdre ! ".

Une phrase qui mérite qu'on s'y arrête.

D'abord, elle ressemble un peu à la méthode Coué, cette fameuse méthode qui consiste à affirmer sans arrêt une phrase en espérant qu'elle finisse par vous convaincre vous-même. Le moins que l'on puisse dire c'est que la Russie a beaucoup perdu pendant cette guerre, même si elle tente de cacher le nombre réel de ses soldats tués. Elle n'a pas seulement perdu, elle a révélé ses énormes points faibles avec des équipements archaïques, avec une logistique complètement déficiente... une armée réellement barbare au sens littéral qui est incapable de faire une campagne militaire sans tout détruire systématiquement.

C'est aussi une phrase qui n'a pas de vrai sens à partir du moment où Poutine ne révèle jamais le vrai objectif de la guerre. Il aurait même pu affirmer "Nous avons déjà gagné" et personne n'aurait moufté dans l'assistance car la Russie occupe déjà 4 provinces ukrainiennes.

C'est une phrase historiquement fausse car la Russie a déjà perdu par le passé, comme en Afghanistan par exemple, même si c'était encore l'époque de l'URSS.

Enfin, et c'est le plus grave, c'est une phrase qui ne tient pas compte du fait que certaines victoires coûtent plus que des défaites: c'est ce qu'on appelle généralement une victoire à la Pyrrhus, à savoir une victoire dont les conséquences sont encore plus désastreuses que celles d'une défaite.

Alors, parlons-en des conséquences:

1.- le monde se réarme, et de manière très durable. La suite du conflit ukrainien n'y changera plus rien. Nous voila de nouveau tous impliqués dans une guerre froide qui est en réalité très chaude.

La parole de Poutine ne vaut plus rien. La confiance est rompue de manière durable. Les peuples qui croyaient que la guerre n'était plus possible corrigent leurs politiques budgétaires et vont allouer à leurs armées les sommes nécessaires pour que celles-ci soient crédibles en cas d'invasion.

Poutine a réussi à changer l'histoire, en mal, pour tout le monde et pour longtemps.

2.- Maintien de sanctions économiques qui vont affaiblir la Russie bien sûr mais qui vont changer durablement les partenariats qui existaient avant le conflit ukrainien. Ces changements seront très durs pour certaines économies (dont les européennes) et seront une aubaine pour d'autres (Chine, Etats-Unis,etc...). C'est toute l'architecture internationale des échanges entre pays qui est chamboulée. Poutine, une fois de plus, et fidèle à son ADN kagébiste, se distingue par son effet destructeur, par sa capacité à générer non pas de la richesse mais du chaos.

3.- Le printemps qui s'annonce sera très meurtrier pour les ukrainiens et pour les russes. Poutine, obsédé par son objectif, envoie ses militaires au casse-pipe sans possibilité de stabiliser une situation. Il n'en a plus les moyens. Il peut occuper mais pas avoir la paix en même temps. Les deux propositions sont contradictoires. Le chantage au nucléaire réitéré durant le discours d'hier n'y changera rien.

4.- Il n'y a aucune possibilité réelle d'accord de paix. Le mot PAIX n'a plus de sens car Poutine au cours de cette année meurtrière a créé deux camps définitivement irréconciliables (ça, c'est sa grande stupidité...il n'est pas seulement criminel, il est éminemment stupide). Donc il y aura peut-être arrêt du conflit mais sans accord. Cet arrêt pourrait même être unilatéral...et laisserait sur le terrain une ligne de tension internationale qui hypothèque pour de longues années les relations entre la Russie et le reste du monde occidental.

Donc le discours de Poutine d'hier n'a fait que confirmer que ce dictateur sanguinaire a bien réussi à plonger la planète dans toute une série de problèmes cauchemardesques.

C'est ce que j'avais écrit dès le début du conflit. Un an de guerre sauvage et barbare n'a pas changé la donne.

 

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20 février 2023 1 20 /02 /février /2023 16:29

Bonjour les amis,

Je suis tombé par hasard sur une vidéo de Raphael Enthoven qui explique très bien un phénomène social qui m'interpelle concernant l'usage abusif des smartphones. 

On peut résumer ça de manière très simple en disant qu'à trop vouloir partager certains moments on risque simplement de ne plus les vivre.

Cette vidéo de 6 minutes la voici sur le lien ci-dessous.

Je trouve cette intervention d'Enthoven très pertinente.

Certaines émotions, il faut simplement les vivre et les laisser se saisir de vous...à vouloir les filmer, on introduit une distance qui les feront disparaître tout simplement.

Tout est dit !

Au passage Enthoven m'a appris un nouveau mot que je ne connaissais pas.

Nescience...Voici une définition trouvée sur la toile.

Littér. Absence de savoir, de connaissance. Synon. ignorance, méconnaissance.[Des paysannes croyantessont dégrevées du poids affreux du doute (...) elles possèdent la nescience presque absolue du Mal (Huysmans,Cathédr.,1898, p.29).[Pascaldistingue entre Dieu dont nous ne connaissons ni l'existence ni la nature, le fini dont nous savons et l'existence et la nature, l'infini dont nous savons l'existence et ignorons la nature, opposant ainsi la nescience bilatérale à la science bilatérale en même temps qu'à la science dissymétrique (Jankél.,Je-ne-sais-quoi,1957, p.80).

REM.
Nescient, -ente, adj.Qui ne sait pas, qui ignore. Le charme est l'innocente suggestion de l'agent, l'heureuse réceptivité du patient, (...) un enchanteur nescient qui est tout le contraire d'un hypnotiseur, un patient «sous le charme» (Jankél.,Je-ne-sais-quoi,1957p.100).
 

Donc, et pour revenir au sujet qui nous préoccupe, il faut savoir maintenir parfois une certaine nescience de soi...Une fois nos émotions éprouvées nous aurons tout le loisir, plus tard, de les "conscientiser" et d'en témoigner...

On n'imagine pas Proust se filmant en goûtant sa madeleine...

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16 février 2023 4 16 /02 /février /2023 10:00

Bonjour les amis,

Je vous laisse prendre connaissance sur le lien ci-dessous d'une nouvelle qui, malheureusement, ne surprendra personne.

On voit ce qu'il peut coûter à un citoyen russe de contredire la vérité officielle.

Maria Ponomarenko avait été soumise à un régime de détention sévère sans possibilité de  voir ne serait-ce que le soleil. Sa tentative de suicide, due à un état dépressif bien compréhensible, est utilisée de manière particulièrement pernicieuse par les médias russes pour sous-entendre mais sans le dire explicitement que toute personne qui met en doute les propos officiels est un peu "dérangée".

C'est misérable ! Honte à tous ceux qui participent à cette mascarade judiciaire.

Que peut faire une simple citoyenne contre la toute puissance d'un Etat répressif? 

D’autres  personnes ont également été emprisonnées pour avoir simplement dénoncé la guerre de la Russie en Ukraine.

« La condamnation de Maria Ponomarenko montre qu’en Russie, dire la vérité, dénoncer un crime de guerre et demander justice pour le meurtre de civils est devenu en soi un crime grave passible de plusieurs années de prison », a déclaré Marie Struthers, directrice d’Amnesty International pour l’Europe orientale et centrale. Asia, a déclaré dans un communiqué publié en ligne.

« Sa condamnation est un autre exemple d’injustice et de cynisme des autorités russes, qui sont d’une routine inquiétante. Les autorités essaient d’enfermer tous ceux qui ne sont pas d’accord avec elles et d’intimider les autres pour qu’ils se taisent et détournent le regard plutôt que de risquer des années derrière les barreaux », a poursuivi Struthers.

 

Par ailleurs on sent bien que le régime poutinien ne peut se maintenir en place qu'en exerçant une dictature de la pensée implacable. Sans elle, cette guerre aurait déjà pris fin.

Au fur et à mesure que s'approche la date anniversaire de l'attaque contre l'Ukraine je vous avouerai que tous les matins je regarde les nouvelles du front avec appréhension.

Que va encore nous préparer Poutine?

Quels que soient les futurs projets bellicistes qui traversent l'esprit de ce criminel de guerre j'espère que l'aide occidentale permettra aux ukrainiens de faire face efficacement à cette invasion barbare.

Alors qu'une nouvelle offensive russe semble très probable, ma crainte c'est que l'otan ait systématiquement un temps de retard dans son aide, ce qui supposerait un coût humain très élevé pour les ukrainiens.

 

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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 11:41

Bonjour les amis,

Je voudrais partager avec vous une intervention pleine d'humour de Yann Moix qui pointe du doigt une dérive sociale assez inquiétante qui vire à l'absurde.

Yann Moix a tout dit en moins d'une minute!...Il ne me reste juste qu'à ajouter que ce sont les anglo-saxons qui ont exporté avec succès ce délire collectif social qui consiste, au nom de la vérité et de la transparence, à mettre une note sur tout et sur n'importe quoi.

L'écrivain journaliste me ferait presque bien rire quand il dit qu'on va finir par noter nos voisins, sauf que c'est déjà possible en Chine et que mon rire reste donc un peu coincé dans la gorge.

Moix montre bien le caractère complètement arbitraire et aussi absurde d'un système social dans lequel tout le monde finit par noter tout le monde. On se note mutuellement !

Les enfants finiront par noter leurs parents. Les époux noteront leurs épouses et vice-versa. J'ai imaginé rapidement à quoi ressemblerait un barème de notation entre conjoints. Je sais bien que nous ne vivons pas une époque très romantique mais alors, là, ce serait le pompon !

Par ailleurs, résumer l'action professionnelle ou sociale d'une personne à une note est terriblement réducteur, presque insultant.

C'est supposer que dans tous les domaines il existe un mètre-étalon universel auquel on peut se référer de manière scientifique, exacte et indiscutable.

Ce système de notation généralisée c'est le triomphe de l'uniformité, du conventionnel et du conformisme social.

Il n'est pas interdit de s'inquiéter devant l'instauration progressive d'une dictature de la note.

Un citoyen qui accumulerait de mauvaises notes serait, à terme, mis au banc de la société ou systématiquement relégué à des postes subalternes.

Être un bon citoyen serait agir exclusivement dans le sens où la société nous pousse.

Enfin, si on s'intéresse aux personnes qui ont fait progresser ce monde et qui lui ont apporté une vraie richesse supplémentaire, on serait surpris de se rendre compte que nombre d'entre elles ont souffert d'ostracisme social dans leur jeunesse.

Leur originalité et leur liberté, pour ne pas dire rébellion, auraient été très mal notées par leur entourage.

La notation systématique c'est finalement le triomphe du populisme et de la médiocrité au détriment de la liberté, de la créativité et du droit à la différence.

PS: Certains d'entre vous trouveront pour le moins singulier que ce soit un prof en retraite comme moi qui a passé toute sa vie à noter ses élèves qui fustige l'emploi systématique des notations.

Et bien justement, je sais de quoi je parle. Les notes sont parfois nécessaires mais il ne faut pas en abuser, ni leur donner un caractère définitif, et il faut aussi s'entourer de précautions qui leur garantissent un minimum d'objectivité.

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 10:46

Bonjour les amis,

TÁR c'est le grand film du moment dont tout le monde parle, un film couvert de prix dont Martin Scorcese a dit: " On ne sait pas où va le film. Nous suivons simplement le personnage sur sa route étrange et bouleversante vers sa destination finale encore plus étrange..."

Contrairement à mes habitudes je ne vous ferai pas le résumé du synopsis de ce film très long car il serait nécessairement réducteur.

Je pense que moins le spectateur en en sait sur la trame et mieux ça vaudra pour lui.

Je me limiterai donc à faire un certain nombre d'observations de caractère général pour vous inciter à aller voir ce film.

Plusieurs thèmes sont abordés dans cette oeuvre. On y parle de musique bien sûr, d'une manière parfois sophistiquée, mais que les non-initiés pourront appréhender. On y parle de pouvoir, de l'exercice du pouvoir dans le monde de la musique, et de la solitude de ceux qui, comme les maestros, se trouvent tout en haut de la pyramide.

Le personnage interprété avec beaucoup de charisme par Cate Blanchett nous magnétise. Elle va se confronter, alors qu'elle est au sommet de sa gloire et qu'elle s'apprête à vivre un couronnement artistique, à une série de faits qui vont désagréger peu à peu sa forteresse mentale.

Le réalisateur Todd Field nous offre un portrait complexe et ambigu dans lequel le spectateur, tout en étant subjugué par l'autorité naturelle de Lydia TÁR, commence à avoir des doutes sur certains de ses choix autoritaires. Sont-ils toujours guidés par des impératifs artistiques, ou alors Lydia, malgré son caractère fort et sans concessions,  se laisse-t-elle guider parfois par certaines faiblesses sentimentales? 

Lydia est hantée par le suicide de l'une de ses ex-élèves avec qui elle avait entretenue une liaison amoureuse.

Est-elle complètement étrangère à ce suicide? Cette question va revenir de manière récurrente tout au long de ce film très sombre parfois.

Lydia, pourchassée par ses démons, entend des voix, des cris, des musiques. Elle fait des cauchemars qui apportent au film une forte touche d'onirisme. L'oeuvre de Todd Field nous offre de magnifiques métaphores visuelles, avec des images distendues, anamorphosées...

TÁR est aussi un film de notre temps dans lequel la cancel culture américaine va jouer un rôle important.

Lydia y sera confrontée de manière cruelle et parfois particulièrement insidieuse.

La fin, dont je ne parlerai pas, donne tout son sens au long parcours halluciné dont nous avons été témoins.

Pourtant le film se referme dans une étrange ambiance de mystère autour du personnage de Lydia. Elle continue de hanter le spectateur qui sort de la séance avec ses interrogations.

C'est l'une des forces de ce grand film. Lydia est un personnage shakespearien qui ne peut être enfermé dans ce que nous avons vu. Il continue de nous interpeller.

TÁR est une oeuvre symphonique ambitieuse qui nous parle d' Art, de pouvoir, d'amour et de liberté.

 

TÁR...un film symphonique qui nous parle d'Art, de pouvoir, d'amour et de liberté
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