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6 février 2024 2 06 /02 /février /2024 08:19

Bonjour les amis,

La Cancel Culture et le phénomène Woke venus d'Outre-Atlantique agissent comme une nouvelle inquisition utilisant des moyens de censure plus modernes et plus pervers que ceux des fous de Dieu qui jetaient certains livres au bûcher au XV ème siècle.

Au XXI ème siècle, au lieu de brûler les textes en place publique, on opte pour les vider de leur substance au mépris du grand travail artistique réalisé par leurs auteurs qui, pour la plupart, ne sont plus de ce monde et ne peuvent donc protester.

Si vous n'êtes pas encore au courant de cette nouvelle pratique barbare pratiquée par les "sensivity readers" je vous invite à lire l'article ci-dessous.

A noter que chez nous Tania de Montaigne a dénoncé ces dérives de la bien-pensance dans un roman intitulé SENSIBILITÉS.

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...

Résumé du livre de Tania de Montaigne:
Un écrivain est sauvagement poignardé. Son crime ? Avoir heurté les sensibilités.
Immédiatement, une salariée de Feel Good, maison d'édition à la pointe du progrès, décide de tout mettre en œuvre pour qu'une telle tragédie ne se reproduise jamais.
La méthode est simple et radicale : effacer certains mots des manuscrits, pour que plus personne ne soit heurté dans sa sensibilité. Corriger, couper, remplacer. Que chacun se sente heureux et calme. Les écrivains s'interrogent, luttent, mais le marché et les actionnaires applaudissent, les lectrices et les lecteurs adorent.
Pourtant, chaque jour apporte son lot de violence, de haine, de racisme, d'incompréhension. Ces maux n'ont-ils pas été eux aussi effacés par la société ?

Vous pourrez également écouter Tania de Montaigne s'exprimer sur ce sujet dans cette interview à France Culture.

Pour ma part je trouve cette nouvelle forme de censure tellement dangereuse, toxique, ridicule et grotesque que je ne perdrai pas mon temps à la vilipender en enfonçant des portes ouvertes.

Que resterait-il de la littérature si elle ne dérangeait ou ne heurtait personne?

Tout auteur qui a voulu faire progresser l'esprit de son temps a forcément, à un moment ou à un autre, dérangé l'ordre établi. Quand Molière se moquait de certains travers de sa société il le faisait nécessairement aux dépens de certaines personnes ou groupes sociaux.

Je me limiterai donc à vous livrer ma blague du jour qui consiste à  détourner de manière facétieuse une photo-montage que j'ai trouvée sur les réseaux sociaux.

Voici donc, sur la photo ci-dessous,  ce qui se passerait si on livrait certains chefs d'oeuvre de la littérature universelle aux ciseaux des sensivity readers...🤣

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...

PS: Vous noterez au passage que les sensivity readers en voulant réparer une injustice en commettent une autre car les chats n'ont pas les moyens de se défendre s'ils s'estiment offensés...🤣🤦

PS nº 2: J'ai oublié de préciser dans mon billet que les wokistes ne sont pas à une incohérence près et qu'ils pratiquent sans vergogne le 2 poids 2 mesures car ils s'arrogent le droit de taper sans réserves sur le mâle blanc, hétérosexuel, et de morale chrétienne...3 "Péchés Capitaux" qu'ils veulent lui faire expier et recracher par la gorge !

PS nº 3. Voici ci-dessous une vraie photo d'un vrai roman de Dostoeïevski qui n'est pas encore tombé aux mains des wokistes et qui porte un titre de circonstances: HUMILIÉS ET OFFENSÉS.

Voici le résumé:

Le premier grand roman de Dostoïevski est sans doute l'un des plus destructeurs qu'il ait écrits. C'est bien un sentiment de malaise et d'amertume qui naît de cette histoire dans laquelle le narrateur, un romancier phtisique et solitaire, aime désespérément une jeune fille qui succombe au charme d'un freluquet ; une histoire qui met en scène deux malédictions paternelles pour deux femmes qui ont fauté ; une histoire au bout de laquelle seuls les monstres seront récompensés.

Malgré la noirceur des personnages, le lecteur ne pourra qu'être saisi par la force juvénile du lyrisme, par la joie pure du romancier qui s'abandonne à une intrigue sentimentale, relevée à tout instant par l'ironie la plus fine.

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...
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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 08:08

Bonjour les amis,

J'avais très envie de voir le dernier film de Denys Arcand, une oeuvre testamentaire qui pourfend le wokisme de notre époque.

Voici le synopsis de TESTAMENT. 

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel, un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne, la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie... et celle des autres.

La bande-annonce ci-dessous vous donnera une idée très fidèle du film, de son contenu et de son ton.

Dans ce film Denys Arcand nous livre son regard, à la fois consterné et impuissant, devant la déconstruction wokiste du monde qui a été le sien.

Son film distille l'angoisse de voir la cancel culture effacer ce que nous sommes, nos racines, notre Art, notre culture classique, notre essence.

Jean-Michel, le héros principal, ne trouve sa place ni avec les gens de son âge qui succombent aux mythes de l'époque actuelle (rester "jeune" à tout prix) ni avec les jeunes qui se livrent à des combats qui lui paraissent dangereux, ridicules et vains.

Il n'essaie pas de lutter frontalement contre les dérives wokistes mais s'amuse de manière très désabusée et ironise sur ce que la société exige de lui.

Un exemple entre mille: l'une des pensionnaires de la résidence pour personnes âgées a décidé de devenir "neutre" et de changer de prénom et Jean-Michel lui parle en tournant avec malice ses phrases pour ne pas avoir à utiliser ni le féminin, ni le masculin.

Cette partie-la du film est bien vue, très ironique, assez croustillante, et dénonce avec subtilité les absurdités auxquelles nous poussent les injonctions des membres de la communauté LGTBIQ+.

La bande-annonce permet d'apprécier que c'est toute la société que Denys Arcand passe à la moulinette:

- la ministre hypocrite, incompétente, championne de la démagogie, qui noie le poisson dans un discours bourré de sigles incompréhensibles.

-  les jeunes canadiens issus de la colonisation européenne qui se déguisent en indiens et qui sont plus royalistes que le roi en exigeant le retrait de certaines oeuvres (alors que les vrais indiens n'en demandent pas tant...). A chaque fois que la leader blanche pro-indienne s'affronte aux autorités il y a sa collaboratrice qui filme systématiquement avec son smartphone pour créer ensuite le buzz sur les réseaux sociaux à partir de non-événements.

Toutefois certains personnages sont tellement caricaturaux et à la limite de l'hystérie qu'on aurait aimé que Arcand ne tombe pas lui-même dans les travers qu'il prétend dénoncer.

Le film navigue entre le pastiche satirique et la comédie tendre et douce-amère.

La partie pastiche enfonce souvent des portes ouvertes et les outrances de certains personnages assez grotesques déclenchent chez le spectateur plus du malaise que du rire. Heureusement le film n'insiste pas lourdement et, par ailleurs, on prend un réel plaisir à écouter  les réflexions que Jean-Michel se fait à lui-même sur sa vie et les considérations qu'il partage avec  les personnes de son entourage.

Jean-Michel est très critique et très lucide mais tout en restant profondément modeste, humble et généreux aussi. Il est entré dans une phase de sa vie où il sait que la mort peut survenir à chaque moment et il ne se fait pas de grandes illusions sur sa petite éternité.

C'est un film introspectif qui est parfois littéraire, parfois philosophique, qui parle simplement de notre bonheur d'aujourd'hui et de celui de nos parents qui avaient la sagesse de ne pas espérer de la vie ce qu'elle ne peut leur offrir.

On prend un réel plaisir à déambuler avec Jean-Michel à travers les parcs dans un Québec qui baigne dans une douce lumière.

Rémy Girard incarne à merveille le rôle de Jean-Michel qui semble taillé pour lui.

 TESTAMENT aurait pu être une oeuvre crépusculaire mais ce n'est pas le cas car le film évite soigneusement de nous faire tomber dans une espèce de pessimisme et de résignation.

Contrairement aux wokistes qui en veulent à la Terre entière, Jean-Michel, lui, réussit à trouver une forme d'apaisement et de bonheur.

Face à la bêtise crasse, face à l'agressivité collective, l'humain reprend le dessus.

Merci Denys Arcand !

TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.

PS nº 1: Même si TESTAMENT n'est pas un film exempt de défauts c'est une oeuvre qui me parle ( Ô combien !) et qui me touche. Cette incompréhension et cette incommunicabilité entre les générations je la vis parfois moi-aussi au quotidien.

Je me défoule fréquemment sur mon blog mais dans la vraie vie il m'arrive souvent de réagir en me maintenant à distance, comme Jean-Michel.

PS nº 2: Puisque je parle de wokisme aujourd'hui j'en profite pour vous livrer ma phrase de la semaine...prononcée par Tom Hanks. 

Bien vu Tom !

Bien vu Tom !

A noter à la fin de l'article ci-dessous consacré à Tom Hanks une vidéo dans laquelle le philosophe Pierre-Henri Tavoillot explique de manière très pertinente que les wokistes tentent de nous effacer alors que nous, nous prétendons les combattre  sans pour autant les "canceler", les gommer...

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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 06:55

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture du dernier livre d'Eric Naulleau consacré à la leader écologiste Sandrine Rousseau, championne indiscutable de la pensée wokiste en France.

Quand Eric Naulleau taille un beau costard à Sandrine Rousseau...

Voici le résumé de l'éditeur :
Sandrine Rousseau est ce qu'on appelle " une bonne cliente ". On se l'arrache autant pour ses punchlines provocatrices (quand elle appelle " à changer de mentalité pour que manger une entrecôte sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ") que pour ses bourdes (quand elle juge qu'accueillir des terroristes afghans en France permet de mieux les surveiller). Pour le plus grand profit des médias et de l'intéressée. Mais derrière le cirque médiatique, Sandrine Rousseau travaille à l'avènement d'un inquiétant modèle de société.
Dans ce pamphlet, Eric Naulleau montre que le " rousseau­isme " est un sectarisme aux relents totalitaires : il déconstruit la déconstructrice à partir de l'analyse serrée de ses propos, de ses écrits politiques et même de son unique roman. La reine est nue.

Voici un entretien dans lequel Naulleau parle de son livre.

Naulleau commence son livre en montrant comment Rousseau a évincé Julien Bayou en lui intentant un bien mauvais procès médiatique alors qu'il n'y avait même pas l'amorce d'un début de commencement d'enquête judiciaire. La suite des événements démontrera qu'il n'y avait rien...absolument rien...que la compagne de Julien Bayou était victime de ce qu'on appelle depuis plus de 2000 ans un chagrin d'amour.

Les chagrins d'amour ne sont pas exclusivement provoqués par les hommes ni par le  système patriarcal tant pourfendu par Rousseau. Bayou a  été évincé d'une manière absolument ignoble, inadmissible en démocratie où c'est toujours l'accusé qui doit bénéficier du doute. En ce qui concerne Bayou le dossier est vide...rumeurs, témoignages de supposés spécialistes qui ne l'ont même pas fréquenté...Bayou aurait été coupable, tenez-vous bien, de chantage affectif...C'est effarant !

Il n' y aura pas de procés...et même pas d'enquête interne ! C'est le comble !

Ensuite Naulleau développe dans son livre avec talent et humour toutes les contradictions et les incohérences dans lesquelles Rousseau s'empêtre éhontément, poussée par son carriérisme désinhibé.

En fait quand on lit ce pamphlet on est étonné que Rousseau ait pu arriver si loin en politique et que ses positions caricaturales ne l'aient pas renvoyé dans le néant. Sandrine Rousseau continue d'exister politiquement et ça c'est un signe de nos temps où prévalent le tintamarre et la culture du buzz relayées efficacement par les médias. Peu importe ce que vous dites, pour exister il faut faire du bruit constamment.

On pourrait reprocher à Naulleau de ne pas se lancer dans une analyse complète et exhaustive de la pensée de Sandrine Rousseau même si celle-ci n'existe pas vraiment de manière personnelle: en fait Rousseau ne fait que repomper toutes les mauvaises idées venues d'Outre-Atlantique. Elle n' a jamais théorisé sa pensée par écrit mais par contre elle est une synthèse parfaite de toute la doctrine Woke.

Le livre s'attarde trop à mon goût sur le clash entre Angot et Rousseau dans lequel Angot n'admet pas que d'autres personnes s'approprient de sa douleur de femme violée et victime d'inceste. 

Naulleau en profite pour égratigner d'autres auteurs complètement surcotés comme Annie Ernaux et Christine Angot, Il nous parle des autres écrivains qui ont bien plus de talent mais qui ont subi injustement les foudres inquisitoriales des néo-féministes comme Philip Roth qui n'aura jamais le Nobel car souffrant à tort de l'étiquette de misogyne.

 

Le livre a le mérite de nous mettre en garde contre les dangers du Rousseauisme qui sont en tout point comparables à ceux de l'inquisition et des systèmes totalitaires et liberticides. Si le rousseausime était mis en pratique nous arriverions à une société où régnerait l'autocensure et dans laquelle les idées dissonantes ne pourraient même plus s'exprimer, une société qui détruirait systématiquement tout son patrimoine culturel et artistique car n'importe quelle oeuvre du passé serait considérée comme une offense insupportable par certaines minorités...

L'humour est souvent  la meilleure manière de lutter contre cette dérive rétrograde et destructrice et le livre de Naulleau n'en manque pas. Je me suis bien marré en le lisant. Comme si c'était du San Antonio...ça fait du bien.

Je terminerai avec une caricature qui n'est pas dans le livre et qui me fait bien rigoler.

NB: Bien évidemment Sardine Ruisseau n'a jamais prononcé la phrase reproduite ci-dessous....simplement cette caricature pousse sa logique jusqu'au bout...

 

 

 

Quand Eric Naulleau taille un beau costard à Sandrine Rousseau...
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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 18:43

Bonjour les amis,

La CANCEL CULTURE fait déjà des ravages outre-manche et outre-atlantique mais elle a aussi profondément pénétré les cercles prétendument progressistes en Europe.

Nous avions eu l'année dernière une mise à l'index honteuse de JK Rowling pour un simple tweet qui ne faisait qu'ironiser sur le fait que nous n'osions plus utiliser le mot femme pour désigner une personne qui menstrue.

La dernière attaque wokiste en date concerne les oeuvres pour enfants de l'écrivain britannique Roald Dahl, auteur entre autres de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE et de MATILDA.

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Cette fois-ci c'est l'éditeur anglais qui a fait appel à une équipe de spécialistes du langage inclusif pour expurger les oeuvres de Roald Dahl de termes qui pourraient choquer, voire opprimer, ces chères têtes blondes. Sont bannis des mots comme "noirs", "blancs, "gros" et de manière générale tout terme ayant un lien direct avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race.

Les éditions Gallimard ont décidé de ne pas retoucher le texte original. Vous trouverez sur le lien ci-dessous les justifications pleines de bon sens d'Edwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse.

Ajoutons au passage que Salman Rushdie a réagi par un tweet dans lequel il a écrit:

"Roald Dahl n'était pas un ange mais la censure de son oeuvre est absurde. Les Editions Puffin Books devraient avoir honte."

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Alors, bien évidemment, ces censures témoignent d'un manque total de respect de l'auteur mais elles sont par ailleurs complètement absurdes. Ce sont de parfaits non-sens.

On sait depuis longtemps, et Bruno Bettelheim l'a parfaitement démontré dans son essai intitulé PSYCHANALYSE DES CONTES DE FÉES, que les grands textes de la littérature pour la jeunesse ont une vertu éducative et formatrice car ils mettent l'enfant d'entrée de jeu devant des situations violentes qui font partie de la vie. Par exemple, certains contes commencent en abordant dès la première page le thème de la mort: un roi est mourant et doit laisser un testament pour ses 3 enfants...

La vertu du conte c'est de projeter directement l'enfant dans une situation bien réelle, à priori angoissante, mais dans laquelle le jeune héros (ou la jeune héroïne) va trouver des clés pour l'affronter.

Les contes, au lieu d'occulter une réalité, l'exposent de manière symbolique. La petite jeune fille va rencontrer le méchant loup...

Si le loup ne peut plus être méchant car ça chagrinerait tous les amis des bêtes et les antispécistes, autant jeter le conte à la poubelle.

Au lieu de changer le  texte, un instituteur peut le contextualiser en expliquant aux enfants que les vrais loups dans la nature ne sont pas méchants, que le "loup méchant" c'est celui du conte...

Les enfants sont capables très tôt de faire la différence entre fiction et réalité.

Je terminerai en ajoutant qu'en Espagne les éditions ALFAGUARA et SANTILLANA ont décidé également de ne pas retoucher les textes de Dahl. Ouf !...

Face aux attaques wokistes anglo-saxonnes le temps est venu d'entrer en résistance.

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 10:46

Bonjour les amis,

TÁR c'est le grand film du moment dont tout le monde parle, un film couvert de prix dont Martin Scorcese a dit: " On ne sait pas où va le film. Nous suivons simplement le personnage sur sa route étrange et bouleversante vers sa destination finale encore plus étrange..."

Contrairement à mes habitudes je ne vous ferai pas le résumé du synopsis de ce film très long car il serait nécessairement réducteur.

Je pense que moins le spectateur en en sait sur la trame et mieux ça vaudra pour lui.

Je me limiterai donc à faire un certain nombre d'observations de caractère général pour vous inciter à aller voir ce film.

Plusieurs thèmes sont abordés dans cette oeuvre. On y parle de musique bien sûr, d'une manière parfois sophistiquée, mais que les non-initiés pourront appréhender. On y parle de pouvoir, de l'exercice du pouvoir dans le monde de la musique, et de la solitude de ceux qui, comme les maestros, se trouvent tout en haut de la pyramide.

Le personnage interprété avec beaucoup de charisme par Cate Blanchett nous magnétise. Elle va se confronter, alors qu'elle est au sommet de sa gloire et qu'elle s'apprête à vivre un couronnement artistique, à une série de faits qui vont désagréger peu à peu sa forteresse mentale.

Le réalisateur Todd Field nous offre un portrait complexe et ambigu dans lequel le spectateur, tout en étant subjugué par l'autorité naturelle de Lydia TÁR, commence à avoir des doutes sur certains de ses choix autoritaires. Sont-ils toujours guidés par des impératifs artistiques, ou alors Lydia, malgré son caractère fort et sans concessions,  se laisse-t-elle guider parfois par certaines faiblesses sentimentales? 

Lydia est hantée par le suicide de l'une de ses ex-élèves avec qui elle avait entretenue une liaison amoureuse.

Est-elle complètement étrangère à ce suicide? Cette question va revenir de manière récurrente tout au long de ce film très sombre parfois.

Lydia, pourchassée par ses démons, entend des voix, des cris, des musiques. Elle fait des cauchemars qui apportent au film une forte touche d'onirisme. L'oeuvre de Todd Field nous offre de magnifiques métaphores visuelles, avec des images distendues, anamorphosées...

TÁR est aussi un film de notre temps dans lequel la cancel culture américaine va jouer un rôle important.

Lydia y sera confrontée de manière cruelle et parfois particulièrement insidieuse.

La fin, dont je ne parlerai pas, donne tout son sens au long parcours halluciné dont nous avons été témoins.

Pourtant le film se referme dans une étrange ambiance de mystère autour du personnage de Lydia. Elle continue de hanter le spectateur qui sort de la séance avec ses interrogations.

C'est l'une des forces de ce grand film. Lydia est un personnage shakespearien qui ne peut être enfermé dans ce que nous avons vu. Il continue de nous interpeller.

TÁR est une oeuvre symphonique ambitieuse qui nous parle d' Art, de pouvoir, d'amour et de liberté.

 

TÁR...un film symphonique qui nous parle d'Art, de pouvoir, d'amour et de liberté
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31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 15:46

Bonjour les amis,

J'ai vu hier SANS FILTRE le dernier film de Ruben Östlund qui a gagné la Palme d'Or du festival de Cannes cette année.

Voici le synopsis:

Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

Avant de vous livrer certains commentaires personnels je vous invite à lire cette critique très complète et assez pertinente qui se rapproche de mon propre point de vue.

Ce qui m'a un peu gêné dans cette oeuvre ce sont d'abord les longueurs. Par exemple, au début du film,  Carl fait toute une scène à Yaya qui, bien que gagnant bien plus d'argent que lui, le laisse de manière assez hypocrite payer l'addition d'un restaurant. La scène est pertinente car elle est nécessaire pour comprendre le propos de l'auteur sur le néoféminisme actuel mais elle dure bien trop longtemps. Östlund en fait des tonnes et on se demande bien pourquoi. Le spectateur pouvait capter son propos en quelques minutes. Le film dure 2 heures 29 minutes et moi j'aurais pu couper une bonne demi-heure afin de donner plus de rythme au récit.

Nous voici donc plongés dans un huis-clos d'influenceurs hypernarcissiques et de bourgeois très aisés qui ont bâti des fortunes rapidement, des bourgeois souvent assez dépourvus de morale (comme l'un des couples à bord qui est propriétaire d'un quasi monopole sur la fabrication de grenades de guerre).

La croisière commence plutôt bien et l'organisation de la vie à bord du grand yacht de luxe est une parfaite métaphore de notre société, de sa fausse morale, de son cynisme et de ses discriminations sociales. Tout cela est traité avec dérision et drôlerie. Östlund manie particulièrement bien l'humour absurde.

Le périple des vacanciers, suite à une série d'événements que je ne révélerai pas, va aller de mal en pis, pour finalement virer carrément au cauchemar avec un groupe de survivants échoués sur une île déserte. C'est là que la fable du metteur en scène prend tout son sens: il se produira dans ce groupe un certain nombre d'inversions des rôles sociaux et des responsabilités assez jubilatoires.

Beaucoup d'ironie de la part d'Östlund. Un regard cruel posé sur l'hypocrisie du monde bourgeois, sur sa superficialité, son égocentrisme, sa mesquinerie mais aussi un regard très moqueur sur nos nouvelles morales wokistes et sur la cancel culture...Parfois ce qui se produit est tellement énorme qu'on hurle de rire (un humour digne du feu magazine HARA KIRI...un humour assez scatologique aussi).

Difficile de ne pas penser à Marco Ferreri et à sa GRANDE BOUFFE.

SANS FILTRE est un film choral mais je n'ai trouvé aucun personnage vraiment attachant, aucun personnage auquel le spectateur s'identifie et souffre avec lui.

Carl et Yaya sont tellement narcissiques et égocentriques qu'ils ne nous séduisent ni l'un ni l'autre.

Il y a Abigail, un personnage du film situé en bas de l'échelle sociale, qui va prendre une grande importance au cours du récit. On croit tenir avec elle notre vraie héroïne porteuse d'une solide morale mais, non, car elle aussi se laisse aller à certaines monstruosités. Le film est moins prévisible qu'il n'y paraît.

Finalement SANS FILTRE est un jeu de massacre auquel il ne manque qu'un héros mais c'est sans doute voulu par Östlund...Ceci étant dit, il y a plein de personnages qui apportent, chacun à leur manière, la touche d'humanité (et aussi d'humour) dont le spectateur a besoin.

Je terminerai en disant que le film, pour aussi énorme qu'il paraisse, impacte le spectateur et invite à la réflexion. 24 heures après l'avoir vu, les personnages restent terriblement présents dans mon esprit, ainsi que les valeurs qu'ils véhiculent  qui sont un miroir très cruel de notre société...

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21 mai 2022 6 21 /05 /mai /2022 10:21

Bonjour les amis,

Vous savez que je fais partie des personnes très agacées (euphémisme) par la cancel culture et par le wokisme. J'y ai déjà consacré 2 articles.

Or, je viens de lire un brillant essai sur ce sujet écrit par Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint.

 

Délivrez-nous du bien !...

Commençons par le titre que je trouve génial: DELIVREZ-NOUS DU BIEN !

Une phrase qui prend le contrepied de la fameuse prière, le Notre Père des catholiques, qui termine de cette manière:

"Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Amen."

Ce titre du livre, ce DELIVREZ- NOUS DU BIEN, résume parfaitement le propos des deux auteurs. C'est bien de cela qu'il s'agit car le livre traite de l'avènement de ces nouveaux inquisiteurs venus d'Outre-Atlantique qui exercent, de manière particulièrement perverse, le MAL au nom du BIEN, tels des intégristes d'un nouvel âge.

Voici la présentation du livre qu'en fait l'éditeur suivie de la table des matières:

L’atmosphère est lourde. Les phrases, les situations qui semblaient autrefois anodines deviennent des crimes. Nous sommes tous coupables, et les inquisiteurs nous guettent.
Coupables d’avoir bu un verre, d’avoir blagué sur les femmes, de manger de la viande, d’avoir offensé une minorité quelconque. Coupables d’avoir été du côté des « dominants ». Chaque jour, un citoyen qui se croyait, non pas un héros, mais un type à peu près bien, se retrouve cloué au pilori, sommé d’expier ses crimes et de faire repentance. 
Derrière cette traque aux dérapages et ces entreprises de rééducation, un mécanisme : la tyrannie de minorités qui instrumentalisent des combats essentiels, pour les transformer en croisade contre une supposée majorité, contre les « dominants ». Au nom du Bien, on modifie le vocabulaire, on nie le plaisir, on criminalise le désir, on réécrit l’histoire. Ces nouveaux bigots, qui détestent l’Homme tel qu’il est et le rêvent selon leurs diktats, sont les idiots utiles d’un néolibéralisme qui atomise les sociétés et fragilise les structures traditionnelles pour mieux imposer sa vision manichéenne du monde.

Délivrez-nous du bien !...

Alors j'ai adoré ce livre qui, sans vouloir dénigrer les préoccupations à priori légitimes des wokistes, dénonce leurs procédés qui vulnèrent bien souvent des principes fondamentaux d'égalité et de justice. Les auteurs donnent des exemples très précis qui illustrent parfaitement leurs propos.

Le premier chapitre est vraiment saignant. On voit comment on est passé rapidement du #me too# au #too much#, notamment avec la campagne française puante " Balance ton porc".

Alors , si par malheur vous êtres blanc, mâle, hétérosexuel, ayant plus de 50 ans, ne vous avisez pas de draguer qui que ce soit de manière un peu  maladroite car il pourrait vous en coûter très cher. Vous vous retrouveriez vite catalogué dans la catégorie des "porcs". Je vous conseille de faire signer à la belle de votre choix une attestation en 3 pages confirmant qu'elle est consentante avant d'avoir le moindre rapport un peu étroit avec elle.

Vous trouvez sans doute que je force le trait, et que j'en rajoute...Et bien, lisez les exemples cités dans ce livre, et on en reparlera.

En ce qui concerne les graves dérives racialistes et minoritaristes, j'ai pris connaissance grâce à ce livre d'un épisode tout à fait édifiant et dont je ne savais rien. L'affaire Rotherham qui s'est produite en Grande-Bretagne et dont je vous livre un extrait.

"Première affaire : celle de Rotherham, dans le Yorkshire. En 2015, éclate un scandale de pédophilie. Mille cinq cents enfants, des petites filles blanches de 11 à 16 ans, ont été victimes de viols à répétition entre 1997 et 2013. Ces adolescentes, issues de milieux défavorisés, avaient été en quelque sorte esclavagisées par un gang qui les prostituait. Avec, à l’appui, drogues et menaces de mort sur elles et leurs familles. Les plaintes et dénonciations de certaines d’entre elles avaient été classées sans suite par la police et les services sociaux. Pourquoi ? Parce que les autorités ne croyaient pas aux récits de ces white trash, ces filles de classes défavorisées. Mais aussi et surtout parce que le gang et les « consommateurs » étaient d’origine pakistanaise. Il ne fallait pas ostraciser cette minorité. Un des journalistes qui enquêtait sur cette affaire a même été contraint de suivre un stage de « sensibilisation à la diversité »"

Alors là, on atteint le summum de l'ignominie. Au nom d'un antiracisme mal compris et mal assimilé on tolère des abus sexuels criminels simplement parce que les victimes étaient blanches.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit avec les wokistes. Les culpabilités sont préétablies et le blanc est dépossédé de son statut d'éventuelle victime.

Par ailleurs le bouquin passe en revue toutes les formes de wokisme (le meetoo, le minoritarisme racial, les minoritarismes sexuels et de genres, le véganisme, la lutte contre la prostitution, toutes les formes de handicaps physiques et mentaux, la diabolisation du vin et de la voiture, etc...).

Il ne me reste plus qu'à remercier les auteurs pour le panorama très complet qu'ils dressent, et aussi pour les éléments de réflexion qu'ils apportent car ils ne se contentent pas de dénoncer mais proposent aussi d'autres voies qui permettent de prendre en compte les exigeances des minorités, mais dans le respect de la justice et de l'ordre républicain.

Enfin j'aime beaucoup ce livre car en Espagne (où je vis) la gauche est très silencieuse sur les excés du wokisme. Elle a tellement peur des procès d'intention qu'elle reste muette et laisse les militants de PODEMOS (équivalent des insoumis français) occuper le terrain. Du coup, en Espagne, c'est la droite et l'extrême-droite qui osent attaquer les tenants du wokisme. Or c'est une grande erreur, une énorme erreur, car c'est en vertu des grands principes républicains de justice et de liberté qu'il faut pourfendre ces nouvelles inquisitions venues d' Outre-Atlantique. C'est aussi en les prenant de face qu'on ne laissera pas l'extrême-droite occuper le terrain. Aux Etats-Unis il n'y avait que Trump pour les attaquer, donc il ne faut pas s'étonner ensuite du succés électoral qu'il a obtenu. La France, de ce point de vue-là, me rassure davantage: elle n'abdique pas sous les injonctions bien-pensantes des nouvelles ligues de vertu.

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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 09:20

Bonjour les amis,

Il y a quelques jours je vous expliquais tout le mal que je pense du WOKISME et de la CANCEL CULTURE dans cette article-ci.

Il se trouve que cette semaine je suis tombé sur une vidéo de Zhang Zhang, une violoniste sino-canadienne membre du philarmonique de Monte-Carlo, qui dénonce les conséquences néfastes de la cancel culture dans l'univers de la musique classique. Mais écoutez-là plutôt, ça dure 5 minutes.

Si vous ne pouvez accéder à sa vidéo sur le lien antérieur vous pouvez le faire sur ce lien-ci.

Ce que raconte Zhang Zhang est absolument édifiant, révoltant aussi.

14 musiciens de l'English Touring Opera sont licenciés après 20 ans de bons et loyaux services, simplement parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau. Ils ont le malheur d'être blancs.

Comme vous le voyez la discrimination positive inventée outre-Atlantique finit par devenir discrimination tout court.

L'antiracisme quand il est défendu par des faibles d'esprit se transforme en racisme, c'est à dire en ce qu'il était supposé combattre.

La politique des quotas c'est bon pour les vaches laitières mais appliquée à la culture ça peut devenir assez catastrophique !

Ibrahim Maalouf, trompettiste et compositeur, s'est plaint du fait que le philarmonique de Vienne manquait de diversité ethnique.Ça, ça me fait mourir de rire car quand on se balade en Autriche, on a plutôt tendance à voir beaucoup de blancs...🤣. Ne leur en voulez pas, ils sont nés comme ça...et comme disait Coluche, la plupart ne l'ont pas fait méchamment !

Viendrait-il à l'esprit de quelqu'un de reprocher à l'orchestre de Pékin d'être un peu trop asiatique?

Voici la réponse de Zhang Zhang à Maalouf:

" Le concours de recrutement des orchestres symphoniques professionnels se fait derrière un paravent. Le jury ne voit pas le candidat, il n’écoute que la qualité de la performance. Les artistes sont choisis par leur musique, pas par leur couleur de peau, leur sexe ou leur origine ethnique..."

Par ailleurs, on voit apparaître des formes de censures d'oeuvres géniales du patrimoine culturel classique par des nouveaux inquisiteurs, des Torquemadas des temps modernes,  qui trouvent pertinent de les "rejuger" avec les standards politiquement corrects de notre époque.

Peut-on être plus ignare? plus stupide?

Je vous invite à lire cet article sur la censure qui s'abat sur le CASSE-NOISETTE de TCHAÏKOVSKI.

Comme l'explique bien Zhang Zhang, on touche là au comble de l'absurde et du ridicule. Les wokistes anglo-saxons trouvent l'oeuvre du grand compositeur russe offensante pour les arabes, les espagnols et les chinois mais les compagnies chinoises la présentent régulièrement devant leur public, un public chinois qui ne s'offusque pas de certains stéréotypes qui étaient caractéristiques de leur époque.

 Danse chinoise dans CASSE-NOISETTE

Danse chinoise dans CASSE-NOISETTE

Alors, peut-être qu'un jour il faudra aller à Pékin pour voir une oeuvre occidentale non censurée dans sa véritable version originale, comme par exemple l'OTELLO de VERDI ? 

Franchement les amis, ce n'est pas que je hais ce siècle mais je commence à le trouver de plus en plus débile, répugnant de médiocrité imbécile. Houellebecq, au secours !

Je terminerai mon billet avec une note d'humour satirique sur l'évolution à travers les siècles de ce qui nous fait pleurer ...Tant qu'on peut encore rigoler du wokisme tout va bien !

Quand la CANCEL CULTURE s'attaque à la musique classique et aux ballets...
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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 04:30

Bonjour les amis,

Un colloque a eu lieu en France les 7 et 8 Janvier sur le wokisme, ce mouvement né sur les campus américains mais qui prend racine chez des philosophes français comme Foucault ou Derrida, des philosophes qui n'auraient sans doute jamais imaginé que leur pensée puisse être interprétée de cette façon-là.

Pour mieux comprendre ce qu'est le mouvement Woke, son origine, ses objectifs, je vous invite à suivre cet exposé très didactique et très bien structuré de Pierre Valentin.

25 minutes très instructives qui se terminent par des exemples concrets qui illustrent très bien la profonde perversité négative et destructive de ce mouvement.

Alors, avant de connaître moi-même ce terme de WOKE, j'avais déjà lu auparavant des auteurs qui en avaient critiqué la perversité avant que le mot existe:

- Philip Roth dans son roman LA TACHE dans lequel un professeur d'université est mis à l'index pour avoir fait une blague détournée de son sens réel par des étudiants noirs.

- DISGRÂCE le roman du Nobel de Litterature JM Coetze dans lequel l'homme blanc ne peut plus être victime de rien puisqu'il est blanc...Le wokisme étant  une forme de racisme inversé.

Le wokisme finit par provoquer le contraire de ce qu'il prétend défendre puisqu'il instaure et installe les gens dans des rôles d'éternelles victimes et d'éternels oppresseurs. Le wokisme finit même par justifier la violence, tout en niant à ses victimes le statut de victime. Cette idéologie est une horreur dont l'application des principes si elle n'était pas freinée aboutirait à l'anéantissement de nos valeurs civilisationnelles et universalistes lentement construites à partir de l'esprit des Lumières.

Car le wokisme s'attaque à l'universel et considère pertinent de maintenir des catégories et de nous coller des étiquettes.

Le wokisme est aussi le triomphe de la médiocrité. Fini le culte de l'excellence. Celui qui gagne est devenu un oppresseur. Celui qui échoue à un concours par exemple est une victime.

Impossible de parler de wokisme, sans parler de l'université où ce mouvement est né, une université qui  crée des élites qui vont nous trahir. Le wokisme s'adresse aux enfants gâtés de la République qui ont vécu dans un cocon, des enfants qui seront parfaitement incapables de défendre courageusement le patrimoine moral, philosophique et culturel qu'ils ont hérité. Le wokisme est une forme de haine de soi, et aussi de lâcheté. C'est un truc parfait pour les chialeurs et pour les couilles molles. 

En France le wokisme a trouvé ses plus ardents adeptes chez les indigénistes dont le mouvement a profondément divisé et affaibli la gauche française. Le résultat est palpable. Aujourd'hui cette gauche a perdu depuis le quinquennat de Hollande plus de 12 points. La France s'est droitisée, et la pensée woke et  l'indigénisme ne sont  pas étrangers à ce déséquilibre.

En France aussi, il est impossible de ne pas voir dans le phénomène Zemmour (et indépendamment de ce qu'on pense de ses propositions) une contre-réaction historique, aussi prévisible que deux et deux font quatre, face aux dangers civilisationnels que représente la pensée woke.

Pierre Valentin montre bien que certains leaders politiques comme Sandrine Rousseau sont complètement en porte-à faux, se prennent les pieds dans le tapis, entre leurs discours publics prétendument républicains  et leur base militante qui les pousse dans le sens contraire. Le wokisme les pousse à la faute, et donc à  la perte.

Ecoutez cette vidéo édifiante dans laquelle la candidate (contraire à l'interdiction du voile dans les écoles) plonge à pieds joints dans l'incohérence la plus profonde. A aucun moment la candidate verte ne se préoccupe de la recrudescence inquiétante du voile en France. A aucun moment elle ne s'interroge sur la liberté réelle des femmes qui portent le voile. Elle ne semble pas se rendre compte qu'à vouloir déconstruire notre société occidentale "oppressante" elle renforce l'Islam radical et politique.

Mais ne lui dites surtout pas que c'est une islamo-gauchiste car elle risque de s'offenser !

D'après Pierre Valentin, Sandrine Rousseau est la première candidate en France à cocher toutes les croix du wokisme.

Alors, en France, on sent bien à gauche que la pensée woke a déconstruit une bonne partie de sa force, de son crédit moral. Cette pensée est encore très présente chez les insoumis dont certains leaders sont des indigénistes à peine "reconvertis", promoteurs, entre autres, de cette horreur qu'est le langage inclusif. Quant à Mélenchon il n'est pas précisément un wokiste pur et dur mais il doit jouer un exercice difficile d'équilibriste entre ses convictions républicaines personnelles et ce que lui demande une partie de sa base.

Par contre, on note un changement chez les communistes. Leur candidat Fabien Roussel sent bien le danger et prend ses distances avec le mouvement woke, porteur de déclin moral et de destruction.

 

La pensée woke s'adresse à toutes les minorités qu'elle prétend défendre (le mouvement MeToo, les féministes, la ligue LGTB, toutes les minorités ethniques sans exception, etc...).

Ceux qui font partie de ces minorités mais qui n'acceptent pas les thèses wokistes sont insultés, considérés comme des traîtres. Les noirs non-wokistes deviennent des nègres-blancs, des bounty, des oreo... j'en passe et des pires.

Les wokistes ont inventé cette horreur qu'est l'écriture inclusive, une écriture qui est une atteinte à l'esthétique et à la beauté de la langue, une écriture qui ne peut pas se lire oralement (donc qui porte atteinte à la la fonction communicante du langage...c'est le comble !), une écriture qui complique les règles d'accords grammaticaux, une écriture qui met en échec les élèves dyslexiques et donc une écriture qui devient excluante.

Voila résumé toutes les tares du wokisme...on prétend inclure mais on exclut ! De toutes les attaques qu'ont subies les langues l'écriture inclusive est la plus dangereuse, la plus insidieuse....la plus excluante aussi car elle disqualifiera ceux qui ne la pratiquent pas.

Je suis ravi qu'un colloque ait eu lieu en France sur le thème du wokisme. Je suis par nature optimiste et j'ai toujours l'espérance que le bien triomphera du mal, mais force est de constater que les dégâts sont déjà importants.

Le wokisme a déjà pénétré l'esprit de bon nombre de nos élites. La CANCEL CULTURE, cette culture de la censure est déjà omniprésente. Hollywood ne produit plus le moindre film qui pourrait choquer les tenants du wokisme. Le politiquement correct s'impose...La médiocrité s'installe...certaines transgressions artistiques deviennent impensables...Des auteurs sont mis à l'index.

J.K Rowling qui a rapporté des milliards à Hollywood avec ses Harry Potter est blacklistée pour avoir fait une déclaration jugée transphobe, une déclaration bien peu coupable qui ironisait sur la perte de notre bon sens qui nous pousse à avoir peur d'utiliser des mots comme "homme" ou "femme".

En France il nous reste Houellebecq qui arrive encore à écrire avec une certaine liberté. Si on n'y prend pas garde, bientôt on parlera de l'exception Houellebecq !

PS nº 2: Je suis très distrait et je viens de me rendre compte que j'ai terminé mon billet en oubliant de vous préciser que je n'aime pas la culture Woke...🤣🤣🤣.

Voila, maintenant c'est dit...😂

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