Bonjour les amis,
La CANCEL CULTURE fait déjà des ravages outre-manche et outre-atlantique mais elle a aussi profondément pénétré les cercles prétendument progressistes en Europe.
Nous avions eu l'année dernière une mise à l'index honteuse de JK Rowling pour un simple tweet qui ne faisait qu'ironiser sur le fait que nous n'osions plus utiliser le mot femme pour désigner une personne qui menstrue.
La dernière attaque wokiste en date concerne les oeuvres pour enfants de l'écrivain britannique Roald Dahl, auteur entre autres de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE et de MATILDA.
Cette fois-ci c'est l'éditeur anglais qui a fait appel à une équipe de spécialistes du langage inclusif pour expurger les oeuvres de Roald Dahl de termes qui pourraient choquer, voire opprimer, ces chères têtes blondes. Sont bannis des mots comme "noirs", "blancs, "gros" et de manière générale tout terme ayant un lien direct avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race.
Les éditions Gallimard ont décidé de ne pas retoucher le texte original. Vous trouverez sur le lien ci-dessous les justifications pleines de bon sens d'Edwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse.
Révision de l'œuvre de Roald Dahl: Gallimard ne révisera pas sa traduction
ENTRETIEN - Hedwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard jeunesse, réagit à la polémique suscitée par les révisions apportées aux textes de l'écrivain britannique. Les écrivains de d...
Ajoutons au passage que Salman Rushdie a réagi par un tweet dans lequel il a écrit:
"Roald Dahl n'était pas un ange mais la censure de son oeuvre est absurde. Les Editions Puffin Books devraient avoir honte."
Alors, bien évidemment, ces censures témoignent d'un manque total de respect de l'auteur mais elles sont par ailleurs complètement absurdes. Ce sont de parfaits non-sens.
On sait depuis longtemps, et Bruno Bettelheim l'a parfaitement démontré dans son essai intitulé PSYCHANALYSE DES CONTES DE FÉES, que les grands textes de la littérature pour la jeunesse ont une vertu éducative et formatrice car ils mettent l'enfant d'entrée de jeu devant des situations violentes qui font partie de la vie. Par exemple, certains contes commencent en abordant dès la première page le thème de la mort: un roi est mourant et doit laisser un testament pour ses 3 enfants...
La vertu du conte c'est de projeter directement l'enfant dans une situation bien réelle, à priori angoissante, mais dans laquelle le jeune héros (ou la jeune héroïne) va trouver des clés pour l'affronter.
Les contes, au lieu d'occulter une réalité, l'exposent de manière symbolique. La petite jeune fille va rencontrer le méchant loup...
Si le loup ne peut plus être méchant car ça chagrinerait tous les amis des bêtes et les antispécistes, autant jeter le conte à la poubelle.
Au lieu de changer le texte, un instituteur peut le contextualiser en expliquant aux enfants que les vrais loups dans la nature ne sont pas méchants, que le "loup méchant" c'est celui du conte...
Les enfants sont capables très tôt de faire la différence entre fiction et réalité.
Je terminerai en ajoutant qu'en Espagne les éditions ALFAGUARA et SANTILLANA ont décidé également de ne pas retoucher les textes de Dahl. Ouf !...
Face aux attaques wokistes anglo-saxonnes le temps est venu d'entrer en résistance.
Psychanalyse des contes de fées - Bruno Bettelheim
Critiques (62), citations (46), extraits de Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. Les contes, récits censés instruire les enfants dans leur vie diurne e...
https://www.babelio.com/livres/Bettelheim-Psychanalyse-des-contes-de-fees/3708
commenter cet article …