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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 08:08

Bonjour les amis,

J'avais très envie de voir le dernier film de Denys Arcand, une oeuvre testamentaire qui pourfend le wokisme de notre époque.

Voici le synopsis de TESTAMENT. 

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel, un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne, la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie... et celle des autres.

La bande-annonce ci-dessous vous donnera une idée très fidèle du film, de son contenu et de son ton.

Dans ce film Denys Arcand nous livre son regard, à la fois consterné et impuissant, devant la déconstruction wokiste du monde qui a été le sien.

Son film distille l'angoisse de voir la cancel culture effacer ce que nous sommes, nos racines, notre Art, notre culture classique, notre essence.

Jean-Michel, le héros principal, ne trouve sa place ni avec les gens de son âge qui succombent aux mythes de l'époque actuelle (rester "jeune" à tout prix) ni avec les jeunes qui se livrent à des combats qui lui paraissent dangereux, ridicules et vains.

Il n'essaie pas de lutter frontalement contre les dérives wokistes mais s'amuse de manière très désabusée et ironise sur ce que la société exige de lui.

Un exemple entre mille: l'une des pensionnaires de la résidence pour personnes âgées a décidé de devenir "neutre" et de changer de prénom et Jean-Michel lui parle en tournant avec malice ses phrases pour ne pas avoir à utiliser ni le féminin, ni le masculin.

Cette partie-la du film est bien vue, très ironique, assez croustillante, et dénonce avec subtilité les absurdités auxquelles nous poussent les injonctions des membres de la communauté LGTBIQ+.

La bande-annonce permet d'apprécier que c'est toute la société que Denys Arcand passe à la moulinette:

- la ministre hypocrite, incompétente, championne de la démagogie, qui noie le poisson dans un discours bourré de sigles incompréhensibles.

-  les jeunes canadiens issus de la colonisation européenne qui se déguisent en indiens et qui sont plus royalistes que le roi en exigeant le retrait de certaines oeuvres (alors que les vrais indiens n'en demandent pas tant...). A chaque fois que la leader blanche pro-indienne s'affronte aux autorités il y a sa collaboratrice qui filme systématiquement avec son smartphone pour créer ensuite le buzz sur les réseaux sociaux à partir de non-événements.

Toutefois certains personnages sont tellement caricaturaux et à la limite de l'hystérie qu'on aurait aimé que Arcand ne tombe pas lui-même dans les travers qu'il prétend dénoncer.

Le film navigue entre le pastiche satirique et la comédie tendre et douce-amère.

La partie pastiche enfonce souvent des portes ouvertes et les outrances de certains personnages assez grotesques déclenchent chez le spectateur plus du malaise que du rire. Heureusement le film n'insiste pas lourdement et, par ailleurs, on prend un réel plaisir à écouter  les réflexions que Jean-Michel se fait à lui-même sur sa vie et les considérations qu'il partage avec  les personnes de son entourage.

Jean-Michel est très critique et très lucide mais tout en restant profondément modeste, humble et généreux aussi. Il est entré dans une phase de sa vie où il sait que la mort peut survenir à chaque moment et il ne se fait pas de grandes illusions sur sa petite éternité.

C'est un film introspectif qui est parfois littéraire, parfois philosophique, qui parle simplement de notre bonheur d'aujourd'hui et de celui de nos parents qui avaient la sagesse de ne pas espérer de la vie ce qu'elle ne peut leur offrir.

On prend un réel plaisir à déambuler avec Jean-Michel à travers les parcs dans un Québec qui baigne dans une douce lumière.

Rémy Girard incarne à merveille le rôle de Jean-Michel qui semble taillé pour lui.

 TESTAMENT aurait pu être une oeuvre crépusculaire mais ce n'est pas le cas car le film évite soigneusement de nous faire tomber dans une espèce de pessimisme et de résignation.

Contrairement aux wokistes qui en veulent à la Terre entière, Jean-Michel, lui, réussit à trouver une forme d'apaisement et de bonheur.

Face à la bêtise crasse, face à l'agressivité collective, l'humain reprend le dessus.

Merci Denys Arcand !

TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.

PS nº 1: Même si TESTAMENT n'est pas un film exempt de défauts c'est une oeuvre qui me parle ( Ô combien !) et qui me touche. Cette incompréhension et cette incommunicabilité entre les générations je la vis parfois moi-aussi au quotidien.

Je me défoule fréquemment sur mon blog mais dans la vraie vie il m'arrive souvent de réagir en me maintenant à distance, comme Jean-Michel.

PS nº 2: Puisque je parle de wokisme aujourd'hui j'en profite pour vous livrer ma phrase de la semaine...prononcée par Tom Hanks. 

Bien vu Tom !

Bien vu Tom !

A noter à la fin de l'article ci-dessous consacré à Tom Hanks une vidéo dans laquelle le philosophe Pierre-Henri Tavoillot explique de manière très pertinente que les wokistes tentent de nous effacer alors que nous, nous prétendons les combattre  sans pour autant les "canceler", les gommer...

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commentaires

R
Un film qui utilise la caricature pour dénoncer le wokisme... c'est un bon moyen pour critiquer cette tendance dangereuse... Bravo à Tom Hanks pour cette phrase : le passé est fait d'erreurs, d'aspects négatifs et positifs... il faut en garder le souvenir pour en tirer des leçons et essayer de progresser...<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Oui ça fait longtemps que j'attendais une satire américaine sur le wokisme et le coup est parti fort logiquement du Canada. Denys Arcand a fait ses "devoirs" avec une oeuvre très honnête et touchante.<br /> Je voudrais repréciser le mot "caricature" car mon article peut prêter à confusion. Denys Arcand raconte qu'il a lui-même assisté à une manifestation de blancs "singeant" les indiens avec maquillages, musiques de tam tam et "faux chants" faits d'onomatopées. Cette scène du film n'est donc pas une caricature mais la pure réalité (même si ça nous paraît assez surréaliste à nous les européens). Arcand dans son film met en scène une vraie indienne qui ridiculise les manifestants pro-indiens en leur parlant dans sa langue autochtone puis, voyant qu'ils ne comprennent pas le moindre mot, elle leur dit en anglais: " Je suis du clan de la tortue et vous, de quel clan êtes vous?"...Les manifestants sont mis en gêne, incapables de répondre.<br /> J'attends que les américains nous sortent quelque chose d'équivalent à ce qu'a fait Arcand....désespérément. Pour l'instant ils continuent de nous servir des soupes wokistes comme BARBIE qui va probablement cartonner aux Oscars.<br /> Quant à la phrase de Tom Hanks, effectivement elle mérite d'être encadrée. Bravo Tom ! Tu sauves l'honneur des ricains !<br /> Ce matin je pensais à MORAVAGINE un livre de Blaise Cendrars que j'ai lu il y a très longtemps et qui "dérange" le lecteur, c'est le moins qu'on puisse dire. Que resterait-il de ce livre si on le mettait entre les mains des sensivity readers? Rien...il faudrait carrément censurer tout le bouquin pour satisfaire les analphabètes wokistes. il faudrait TOUT COUPER !<br /> https://www.babelio.com/livres/Cendrars-Moravagine/34244<br /> Alors, faut-il censurer Blaise Cendrars? Tu peux imaginer ma réponse...-)))<br /> Bonne fin de soirée l'amie
M
Il semblerait que le wokisme recule un peu.<br /> Certaines entreprises, comme Disney, mettent la pédale douce (au vu des bilans financiers, sans doute).<br /> Je trouverais rigolo que cette idéologie en vienne à s'effacer elle-même.<br /> Bon après-midi<br /> Mo
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A
Oui le 7 Octobre a été révélateur d'un antisémitisme chez les woke qui se cachait derrière de l'antisionisme... <br /> Par ailleurs, ça continue de bouger aux Etats-Unis depuis le 7 octobre. La riposte ultra-violente de Netanyaou a ouvert une brèche...y compris pour la première fois chez les juifs américains traditionnellement solidaires de l'Etat hébreu.<br /> https://www.slate.fr/story/258540/etats-unis-jeunes-juifs-propalestiniens-contre-israel-guerre-hamas-gaza-antisionisme<br />
M
Oui, c'est là qu'on a vu un peu battues en brèche les "néo-féministes" qui n'avaient pas jugé bon de prendre la défense des Israéliennes violées et torturées car les agresseurs étaient ces malheureux Palestiniens opprimés...
A
Voila pourquoi il semble que le 7 Octobre ait été un révélateur de l'antismémitisme woke et pourrait signer le début du déclin...<br /> https://www.youtube.com/watch?v=wrgpI8bGJF4
A
Oui, ça recule... j'ai lu que le wokisme était passé par un pic à partir du 7 Octobre. <br /> Par ailleurs j'ai vu que des humoristes américains influents comme Ricky Grevais se moquaient d'eux. Il était temps.<br /> Ce n'est pas par hasard que ce soit un réalisateur canadien qui ait signé la première grande satire contre cette idéologie, sachant que le gouvernement canadien est sans doute l'un des plus woke de la planète.<br /> La présidente de Disney est carrément une taliban du wokisme.J'en viendrais presque à boycotter leurs produits.<br /> Malheureusement cette idéologie est encore loin de s'effacer. Elle influence les productions américaines. Le film BARBIE pour ne prendre que lui est un chef d'oeuvre de wokisme et de vision caricaturale de l'ennemi juré: le mâle blanc hétérosexuel.. Plus woke tu meurs...<br /> Va-t-on devoir supporter encore longtemps de telles productions infantilisantes?<br /> Bonne fin de journée l'amie<br />