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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 10:51

Bonjour les amis,

J'ai vu cette semaine ANATOMIE D'UNE CHUTE qui a remporté, à juste titre, la Palme d'Or du festival de Cannes.

Voici le synopsis du film suivi de la bande-annonce sur le lien youtube.

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

https://www.youtube.com/watch?v=4vomBbFSs8g

 

Encore une fois, et tout comme pour le NAPOLEON de Ridley Scott, je suis allé voir le film sans rien lire pour ne pas avoir d'à-priori et aussi pour ne pas perdre certaines surprises du scénario (qu'elles soient bonnes ou mauvaises).

Aujourd'hui je lis les critiques d'Allociné mais APRÈS avoir vu le film.

On peut dire ques les critiques professionnels sont très élogieux de manière presque unanime (ce qui est rare). 

Par contre chez les spectateurs les réactions sont très diverses et assez opposées parfois.

Vous pourriez vous en rendre compte sur le lien ci-dessous mais je ne conseille pas de lire les commentaires si vous n'avez pas encore vu le film car trop d'éléments y sont dévoilés.

Quant à moi je peux vous affirmer que le film m'a beaucoup touché.

Je ne veux rien réveler mais simplement vous donner envie d'aller le voir et vous dire aussi que le titre est bien choisi, sachant que le mot "chute" peut avoir un sens métaphorique.

La relation de couple entre Sandra et Samuel est disséquée lors du procès et illustre une vérité première: dans un couple qui se désagrège chacun a fait des concessions, chacun a sa vérité, chacun vit une même réalité (ou vérité judiciaire) de son point de vue, entre gris clair et gris foncé.

Tous les acteurs sont très bien (notamment l'avocat défenseur et celui de la partie civile) et le personnage de Sandra est vraiment captivant de bout en bout. Un personnage de femme moderne, de femme forte qui ne se sent pas obligée d'être agréable, douce et bienveillante avec tout le monde.

Son interprétation est époustouflante. Avec elle on tient notre Meryl Streep européenne.

Quand Sandra Hüller devient notre Meryl Streep européenne...
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31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 15:46

Bonjour les amis,

J'ai vu hier SANS FILTRE le dernier film de Ruben Östlund qui a gagné la Palme d'Or du festival de Cannes cette année.

Voici le synopsis:

Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

Avant de vous livrer certains commentaires personnels je vous invite à lire cette critique très complète et assez pertinente qui se rapproche de mon propre point de vue.

Ce qui m'a un peu gêné dans cette oeuvre ce sont d'abord les longueurs. Par exemple, au début du film,  Carl fait toute une scène à Yaya qui, bien que gagnant bien plus d'argent que lui, le laisse de manière assez hypocrite payer l'addition d'un restaurant. La scène est pertinente car elle est nécessaire pour comprendre le propos de l'auteur sur le néoféminisme actuel mais elle dure bien trop longtemps. Östlund en fait des tonnes et on se demande bien pourquoi. Le spectateur pouvait capter son propos en quelques minutes. Le film dure 2 heures 29 minutes et moi j'aurais pu couper une bonne demi-heure afin de donner plus de rythme au récit.

Nous voici donc plongés dans un huis-clos d'influenceurs hypernarcissiques et de bourgeois très aisés qui ont bâti des fortunes rapidement, des bourgeois souvent assez dépourvus de morale (comme l'un des couples à bord qui est propriétaire d'un quasi monopole sur la fabrication de grenades de guerre).

La croisière commence plutôt bien et l'organisation de la vie à bord du grand yacht de luxe est une parfaite métaphore de notre société, de sa fausse morale, de son cynisme et de ses discriminations sociales. Tout cela est traité avec dérision et drôlerie. Östlund manie particulièrement bien l'humour absurde.

Le périple des vacanciers, suite à une série d'événements que je ne révélerai pas, va aller de mal en pis, pour finalement virer carrément au cauchemar avec un groupe de survivants échoués sur une île déserte. C'est là que la fable du metteur en scène prend tout son sens: il se produira dans ce groupe un certain nombre d'inversions des rôles sociaux et des responsabilités assez jubilatoires.

Beaucoup d'ironie de la part d'Östlund. Un regard cruel posé sur l'hypocrisie du monde bourgeois, sur sa superficialité, son égocentrisme, sa mesquinerie mais aussi un regard très moqueur sur nos nouvelles morales wokistes et sur la cancel culture...Parfois ce qui se produit est tellement énorme qu'on hurle de rire (un humour digne du feu magazine HARA KIRI...un humour assez scatologique aussi).

Difficile de ne pas penser à Marco Ferreri et à sa GRANDE BOUFFE.

SANS FILTRE est un film choral mais je n'ai trouvé aucun personnage vraiment attachant, aucun personnage auquel le spectateur s'identifie et souffre avec lui.

Carl et Yaya sont tellement narcissiques et égocentriques qu'ils ne nous séduisent ni l'un ni l'autre.

Il y a Abigail, un personnage du film situé en bas de l'échelle sociale, qui va prendre une grande importance au cours du récit. On croit tenir avec elle notre vraie héroïne porteuse d'une solide morale mais, non, car elle aussi se laisse aller à certaines monstruosités. Le film est moins prévisible qu'il n'y paraît.

Finalement SANS FILTRE est un jeu de massacre auquel il ne manque qu'un héros mais c'est sans doute voulu par Östlund...Ceci étant dit, il y a plein de personnages qui apportent, chacun à leur manière, la touche d'humanité (et aussi d'humour) dont le spectateur a besoin.

Je terminerai en disant que le film, pour aussi énorme qu'il paraisse, impacte le spectateur et invite à la réflexion. 24 heures après l'avoir vu, les personnages restent terriblement présents dans mon esprit, ainsi que les valeurs qu'ils véhiculent  qui sont un miroir très cruel de notre société...

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