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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 08:04

Bonjour les amis,

Je viens de voir THE GUILTY du réalisateur danois Gustav Möller.

Voici ce que l'on peut lire à propos de ce film sur la page allociné :

Le réalisateur s'est inspiré d'un appel au 112 d’une femme kidnappée dont il a été témoin. Assise dans une voiture à côté de son ravisseur, elle devait parler en langage codé. Rien qu'en entendant la voix de cette femme, le réalisateur pouvait imaginer la situation : "J’ai compris que chaque personne écoutant cet enregistrement verrait des images différentes : une femme différente, un kidnappeur différent, etc… C’est là que je me suis dit : et si on utilisait cette idée d’images mentales dans un film ? Au cinéma, on peut créer tout un univers à l’intérieur d’une seule pièce. Avec The Guilty, j’espère avoir réalisé un thriller haletant, qui offre à chaque spectateur une expérience qui lui est propre".

Alors, je me suis laissé prendre de la première jusqu'à la dernière minute par ce thriller haletant.

Le film est très bien écrit, avec une grande rigueur, et obéit aux règles du theâtre classique: unité de temps, de lieu et d'action.

Enfin, et pour être plus précis en ce qui concerne l'unité d'action, disons que, comme dans tout bon polar, il y a une trame secondaire qui va se mêler avec beaucoup d'habileté à la trame primaire et donner de la cohérence à l'ensemble du film.

Ce film fait travailler l'imagination du télespectateur car celui-ci se trouve dans la situation de Asger, le policier qui est en liaison téléphonique avec les protagonistes et qui doit compléter ce qu'il ne voit pas à partir de ce qu'il entend.

Tout le film repose sur les dialogues et est construit comme une pièce de théâtre, comme un huis-clos. On repense à certaines scènes de Garde à vue de Claude Miller, avec la nuit et une pluie battante en arrière-fond qui alimentent un climat très angoissant.

Il faut noter également un grand travail sur la bande-son : tout se passe au téléphone et on est sensible au moindre bruit, au moindre claquement de porte, au moindre son non-identifié ou à une simple respiration.

L'acteur principal Jakob Cedergren (qui a un faux air à John Travolta dans Blow out) possède un grand charisme. Son regard exprime parfaitement ses doutes, ses angoisses et ses frustrations.

The guilty...nuit d'enfer au commissariat

L'histoire est contée presque en temps réel.

Asger sait qu'il y aura une tragédie s'il ne s'en tient qu'au protocole et s'il ne se limite qu'à ses simples responsabilités. Il va donc prendre le risque de provoquer des événements alors qu'il ne possède pas tous les éléments qui permettent de juger de la pertinence de ses initiatives.

On est en plein dilemme, et le spectateur ne sait jamais si Asger déraille, outrepasse ses fonctions, ou alors, s'il est doté d' une grande perspicacité...On navigue entre deux eaux...Intelligence émotionnelle brillante ou délire paranoïaque...

Je n'en dis pas plus. Il ne faut rien raconter de cette histoire pleine de rebondissements et j'en ai déjà trop dit.

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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 18:16

Bonjour les amis,

Il y a deux jours il faisait un p' tit temps frisquet par chez moi, et je me suis dit que c' était le moment idéal pour voir WIND RIVER de Taylor Sheridan.

Bien m' en a pris car c' est un film superbe.

Voici le sinopsis:

Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

WIND RIVER est un très beau film de facture classique.Le premier grand personnage du film c' est une réserve indienne dans le Wyoming durant l' hiver.

Le décor est planté, somptueux, majestueux, imposant le respect.Dans cet univers âpre , la jeune enquêtrice du FBI a besoin de l' aide de Cory le chasseur qui, lui, sait interpréter les moindres signes ou traces dans la neige.

La trame policière reste simple et linéaire.L' enquête avance aussi lentement et sûrement qu' un trappeur avançant dans la neige chaussé de ses raquettes.L' intrigue est surtout un prétexte pour nous mettre en scène les personnages qui vivent dans ces contrées reculées.

 

Voici ce que dit BENOITG20 sur la page d' allociné:

Wind River" est un film âpre, humain et dur tant dans l'univers hostile et glacé, que dans le vécu profond des personnages... C'est une peinture sans concession de laissés pour compte isolés, qui tentent de survivre dans cette réserve indienne du Wyoming. À travers la découverte macabre d'un corps sans vie dans cette neige immaculée, le réalisateur Taylor Sheridan va nous plonger dans un monde où le destin de chacun est ancré à la rudesse de l'endroit et de son climat. Tout n'est que privation, résignation, désillusion et les faits dramatiques qui sont mis en exergue, qu'ils soient passés ou présents ne font que renforcer le malaise que dégage le mal-être de ces personnages... Accepter la douleur, vivre avec, se surpasser pour continuer à exister et faire exister celle ou celui disparu, est ici superbement décrit et même transcendé ! Au delà de l'enquête pourtant bien menée, c'est surtout la dimension humaine, dans tout ce qui concerne le relationnel qui nous touche vraiment... Un film profond, sensible où chaque acteur, en particulier Jeremy Renner, nous révèle une psychologie mise à nu, pour nous atteindre avec pudeur, délicatesse et pertinence. Le sort de cette communauté d'amérindiens est ici un des points essentiels, en étant extrêmement bien montré. Un beau film de à ne pas louper !

J' aimerais juste ajouter que ce film nous parle d' un univers où la valeur des hommes tient à leur force mentale, à leur capacité à surmonter la rudesse des éléments.Ici c' est la montagne qui s' impose aux hommes , et pas le contraire...

Dans cet univers il n' y a pas de hasard et seuls  ceux qui sont à la fois forts mentalement et humbles devant les forces de la nature survivent.

J' ai beaucoup aimé les scènes où Cory initie son fils aux règles qu' il faut respecter dans la nature.Tout se prépare méticuleusement: les sorties, le matériel,l' équipement, les armes...Rien n' est laissé au hasard et il faut savoir observer son environnement, l' évolution du temps qu' il fait, car les erreurs ne pardonnent pas.

J' ai été fortement imprégné par ce film qui m' a vraiment donné l' impression d' en savoir plus sur cette partie des Etats-Unis qui vit en dehors du rêve américain.

Et puis, WIND RIVER m' a ramené à certains souvenirs personnels de mon enfance.

Quand j' avais 10 ans une partie de ma famille s' était décidée à aller chercher fortune au Canada,à Edmonton, en Alberta où nous avons des cousins.C' est une partie au centre du Canada, très continentale avec des hivers très rudes, au moins aussi rudes que ceux qu' on voit dans WIND RIVER.

Mon oncle, et mes grands-parents s' étaient installés à Edmonton fin des années soixante en attendant que le reste de la famille les rejoigne.Ils y ont vécu 3 ans.Finalement, mon père, ma mère,mon oncle et ma tante décidèrent de rester en France, mais ça  s' est joué à très peu de choses.

Ils ont reculé à la dernière minute, mais moi je me souviens bien que je racontais déjà à mes professeurs que toute la famille allait émigrer.Je frimais avec mes petits copains et je m' imaginais déjà vivant comme Davy Crockett et chassant le caribou.

Je frimais devant mes petits copains mais en réalité j' étais très anxieux d' aller vivre dans un pays très éloigné dans lequel les habitants parlent une langue dont je ne connaissais que les rudiments.

Avant-hier, j' ai repensé à ce moment crucial de notre histoire familiale.

Si j' étais allé à Edmonton à l' âge de 12 ans ma vie en aurait été complètement bouleversée...J' aurais vécu à l' américaine dans une  ville entourée de grands espaces très peu peuplés où c' est la nature qui prédomine.

Entre les corons du Nord de la France où je vivais et les grands espaces canadiens, il y avait un monde, une galaxie...

Et avant-hier,en regardant les paysages de WIND RIVER, l' immensité des espaces, je n' ai pas pu m' empêcher de penser que ces espaces auraient pu être les miens...que tout s' est joué à peu de choses...à très peu de choses...

Paysage d' Alberta...

Paysage d' Alberta...

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