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27 juin 2016 1 27 /06 /juin /2016 07:28

Bonjour les amis,

Hier c' était les 2 èmes législatives espagnoles provoquées par le fait que les forces d' opposition n' ont pas été capables d' arriver à un accord de gouvernement après les élections du 20 Décembre dernier.

Ce non-accord notamment entre PSOE et PODEMOS et la convocation de nouvelles élections représentaient un risque énorme.

En effet, l' électorat de droite du Parti populaitre PP avait sanctionné durement Mariano Rajoy, sa politique d' austérité et les innombrables affaires de corruption qui entâchent son parti, mais c' était oublier aussi qu' un électorat sanctionne rarement 2 fois d' affilée un parti pour les mêmes motifs.

Il était clair comme de l' eau de roche que Mariano Rapoy était le seul leader qui avait intérêt à ce qu' on revote une 2 ème fois, et hier les urnes lui ont donné raison puisqu' il s' est refait une petite santé.

Aujourd' hui, c' est la gueule de bois à gauche. Il y a autour de moi de nombreuses personnes qui sont dégoûtées et écoeurées par les résultats du scrutin d' hier mais ce qui s' est produit était inéluctable et sera étudié un jour comme un cas d' école.

Ne pas profiter d' une possibilité de prendre le pouvoir après le 20 Décembre c' était redonner la main à l' adversaire.On ne peut aborder ce genre de situation cruciale comme une partie de poker, reconvoquer des élections et penser que l' électorat vous suivra dans la surenchère.

Les électeurs avaient voté et s' étaient exprimés le 20 Décembre dernier, et même si la gauche n' était pas majoritaire, les forces d' opposition, elles, l' étaient.

Les sympathisants de droite avaient donné un sérieux avertissement à leur leader l' année dernière, mais aujourd' hui ils considèrent que celui-ci a été suffisemment sanctionné ( ça c' était aussi prévisible que 2 et 2 font 4...c' est de la simple psychologie électorale).

Les leaders de la gauche sont donc responsables du fait que Rajoy va probablement diriger le prochain éxécutif espagnol.

Ça ne sert à rien de se lamenter aujourd' hui.Nous avons ce que nous méritons.

Ne pas savoir saisir une opportunité historique est une faute coupable qui se paie cash...

Qui est le plus responsable ?

Pedro Sanchez, secrétaire du PSOE qui avait scellé une alliance avec les centristes de droite de Ciutadan's ou Pablo Iglesias, leader parfois arrogant et intransigeant de PODEMOS ? Je n' en sais rien mais ça n' a plus aucune importance aujourd' hui...

Quant à moi, les amis, j' étais tellement écoeuré et en colère par cette défaite prévisible qu' hier soir, au lieu de suivre les débats télévisés sur les résultats électoraux j' ai préféré, et de loin. regarder le match de foot Hongrie-Belgique ...

Elections espagnoles...et ce qui devait arriver, arriva...
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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 17:43

Bonjour les amis,

Vous vous souvenez tous de cette scène impayable du "Dîner de cons" quand Thierry Lhermite dit à Jacques Villeret d' appeler Francis Huster et de se faire passer pour un producteur qui veut acheter les droits de son roman pour essayer de savoir où est sa femme qui a quitté le domicile conjugal.Villeret s' acquitte tellement bien de sa tâche qu' il oublie que le motif de l' appel était de localiser la femme de Lhermitte.Il est tout content que son stratagème ait fonctionné, et il s' exclame , tout fier de lui:

" Et voilà, on a gagné les droits...!!!"

Je vous remets la scène-culte rien que pour le plaisir.

Alors, pourquoi, me direz-vous, je vous reparle de cette scène le 30 Mai 2016...

Et bien, ce sont pour des motifs politiques.Je m' explique.

Dans moins d' un mois on va revoter en Espagne.

PODEMOS fera liste commune avec Izquierda Unida ( équivalent du front de gauche français) pour améliorer ses résultats et gagner davantage de sièges.Jusque là , il n' y a rien à redire: c' est un choix intelligent car la loi électorale espagnole pénalise durement les petites formations, et le 20 Décembre dernier Izquierda Unida a eu besoin de 400 000 votes pour avoir un député quand les grosses formations ont eu besoin de 60 000 seulement.La même chose passe en France d' ailleurs ( souvenez -vous du FN sans aucun député à l' assemblée nationale à l' époque oú il faisait de l' ordre de 10 %...une assemblée, pas très représentative, c' est le moins qu' on puisse dire).

Les derniers sondages espagnols indiquent que l' alliance Podemos-Izquierda Unida passerait devant le parti socialiste qui deviendrait la 3 ème force ( situation complètement inédite).Ce serait un "sorpasso" semblable à celui de Syritza en Grèce quand il est passé devant le Pasok.

Récent sondage pour les élections du 26 Juin

Récent sondage pour les élections du 26 Juin

Alors, me direz-vous, c' est une bonne nouvelle pour les adeptes du vrai changement ?

Et bien, ce n' est pas si simple.

C' est une bonne nouvelle pour la vraie gauche mais c' est aussi une bonne nouvelle pour la droite car celle-ci va pouvoir entamer une campagne basée sur la peur de la gauche révolutionnaire et radicale, et reprendre du poil de la bête, et mobiliser son électorat...

Par ailleurs, une forte abstention est à prévoir du côté de la gauche à cause de tous les déçus ( comme moi) du non-accord de gouvernement le mois dernier.

Donc la droite va faire le plein, et pas la gauche qui sera sanctionnée à cause de l' échec des négociations...

Par ailleurs, il faut penser aux électeurs de droite qui ont déjà sanctionné une fois la corruption du gouvernement de Rajoy, mais qui ne vont pas le sanctionner 2 fois de suite...Le PP va donc gagner ces élections et revenir à 28 ou 29 points.L' apport du centre-droit ne sera pas suffisant pour faire une majorité absolue, mais avec l' appoint de certaines forces régionales ce sera chose faite...

Ce qui veut dire que l ' alliance PODEMOS-IZQUIERDA UNIDA va devenir la première force de gauche, mais aussi la première force d' opposition.

Et voilà, on a gagné les droits !!!

Nous y sommes !

La vraie gauche va être sans doute renforcée mais elle gagnera surtout le droit d' être la première force d' opposition !

Quelle victoire ! Quel satisfaction ! On a envie de se réjouir comme Jacques Villeret quand il n' a pas encore compris qu' il passe complètement à côté de son objectif !

Alors, me direz-vous, pourquoi en sommes-nous arrivé là ?

Très simple mes amis.

Lors des dernières élections, tous les leaders SAUF UN ont sous-estimé le risque qu' il y avait de ne pas arriver à un accord et de retourner aux urnes.

Mariano Rajoy a tendu un piège à la gauche qui a marché à la perfection.Rajoy était le seul qui avait intérêt à ce qu' il y ait de nouvelles élections.Il avait été sanctionné, et il ne peut que se refaire.

Par contre, le fait que la gauche hyper-fragmentée et non unie n' ait pu arriver à un accord de gouvernement va se payer cher...Les leaders ont tendance à croire qu' ils sont les propriétaires de leurs votes et se comportent parfois comme des joueurs de poker, en oubliant que lors des prochaines élections il y aura dans l' électorat une FORTE FRUSTRATION qu' il n' y avait pas le 20 Décembre dernier.

Un dernier détail.Le fait que PODEMOS serait la première force de gauche n' est pas non plus une bonne nouvelle.Moi ça m' inquiète malgré toute la sympathie que j' ai pour eux.Il y a 2 ans ils n' existaient pas et ils ne sont pas encore prêts pour assumer une telle responsabilité.

D' une part , on a vu ces dernières semaines de fortes tensions entre leurs leaders, les Errejonistes et les partisans de Pablo Iglesias.

D' autre part, Pablo Iglesias s' est montré très intransigeant et sectaire après le 20 Décembre dernier, et maintenant, malgré ses bonnes intentions, la crédibilité d' une alliance de gauche est fortement entamée...

Pedro Sanchez, le secrétaire du PSOE essaie de faire croire à une victoire encore possible du camp socialiste, mais les sondages, eux, indiquent le contraire...La tendance semble irréversible.

Alors, qu' aurait-il fallu faire pour éviter cette situation ?

Très simple, mon capitaine.

Il fallait à tout prix dès le 20 Décembre dernier travailler à un accord non pas de gauche ( car ça c' était impossible car les chiffres et l' arithmétique électorale ne le permettaient pas), mais un accord anti-Rajoy et anti-austérité.

Là ,maintenant,les 3 trois leaders ont gagné les droits...les droits de se représenter, de se prendre une bâche et de devenir première force d' opposition !

Pour en savoir plus sur PODEMOS voici un bon article de médiapart, mais vous observerez, néanmoins, que le journaliste passe à côté de l' énOOOOOrme problème Jacquesvillérien que je souligne...

Accord entre Alberto Garzón et Pablo Iglesias

Accord entre Alberto Garzón et Pablo Iglesias

Pour ceux qui comprennent l' espagnol, voici un exposé détaillé de la situation actuelle

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