Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 09:45

Bonjour les amis,

je vous propose aujourd'hui juste une petite réaction à chaud suite à la disparition d'Evgueni Prigojine lors du crash d'un avion privé en Russie.

Tous les experts étaient d'accord pour dire que la vie d'Evgueni Prigojine après sa tentative avortée de rébellion contre le pouvoir russe ne valait plus un kopeck.

L'accident tragique dans lequel son bras droit Dmitri Outkine et lui ont perdu la vie ne surprendra donc personne.

Prigojine, considéré comme l'homme des basses oeuvres de Poutine, a été associé depuis de longues années à un nombre incalculable de coups tordus et inconfessables de l'Etat russe, tant au niveau national qu'international, et disposait très probablement d'éléments confidentiels qui seraient très embarrassants pour le Kremlin s'ils venaient à être divulgués.

J'ai toujours cru que Prigojine avait le pouvoir vis-à-vis de Poutine d'exercer un chantage à l'information au cas où il lui arriverait malheur.

Je me suis même dit qu'il a dû profiter de ces dernières semaines pour peaufiner quelques vidéos contenant des détails techniques sur des opérations secrètes que lui seul peut savoir et des enregistrements de conversations avec ses donneurs d'ordres, et qu'il chargerait une personne proche ou un groupe de personnes de les divulguer s'il lui arrivait un accident.

En tout cas, moi, à sa place, c'est ce que j'aurais fait.

Donc dans les jours et semaines qui viennent nous saurons si Prigojine avait préparé toute une série de documents à publier en cas de malheur.

Si tel n'était pas le cas, je serais vraiment surpris et très perplexe que quelqu'un qui se savait en grand danger n'ait pas pris la précaution de préparer une dernière salve de "missiles médiatiques" contre ceux qu'il avait durement critiqué de son vivant.

Faut-il s'attendre à des révélations post-mortem d'Evgueni Prigojine ?
Partager cet article
Repost0

commentaires

C
Bonjour Alea Jacta Est<br /> <br /> Aucun rapport avec Prigogine mais je viens de lire un article "révélant" des informations (à confirmer) sur le coup d'état de 2014 en Ukraine :<br /> <br /> <br /> LE "PLUS GRAND FOURNISSEUR D'ARMES" DE L'UKRAINE A ORCHESTRÉ LE MASSACRE DE MAIDAN EN 2014, SELON DES TÉMOINS<br /> Par KIT KLARENBERG-<br /> <br /> Autrefois dénoncé par Zelensky comme un "criminel", le trafiquant d'armes Serhiy Pashinksy est devenu le principal fournisseur d'armes privé de l'Ukraine. Des témoins oculaires ont désigné Pashinsky comme l'architecte d'une opération sanglante sous fausse bannière qui a entraîné le coup d'État de Maidan en 2014 et plongé le pays dans la guerre civile.<br /> <br /> Des années avant de devenir le principal trafiquant d'armes privé de Kiev, l'ancien parlementaire Serhiy Pashinsky a joué un rôle clé dans le coup d'État de 2014 soutenu par les États-Unis, qui a renversé le président démocratiquement élu de l'Ukraine et a ouvert la voie à une guerre civile dévastatrice. Bien que l'ancien parlementaire ukrainien notoirement corrompu ait été désigné comme un "criminel" par le président Volodymyr Zelenskyy en 2019, un long article du New York Times a maintenant identifié Pashinsky comme le "plus grand fournisseur privé d'armes" du gouvernement ukrainien.<br /> <br /> Comme on pouvait s'y attendre, le rapport ne mentionne pas les preuves impliquant Pashinsky dans le massacre en 2014 de 70 manifestants antigouvernementaux sur la place Maidan à Kiev, un incident que les forces pro-occidentales ont utilisé pour achever leur coup d'État contre le président de l'époque, Viktor Yanukovych.<br /> <br /> Dans un article publié le 12 août sur la nouvelle stratégie d'approvisionnement en armes de l'Ukraine, le New York Times affirme que "par désespoir", Kiev n'a eu d'autre choix que d'adopter des tactiques de plus en plus amorales. Ce changement a fait grimper les prix des importations mortelles à un rythme exponentiel, "et a ajouté une couche sur une couche de profit" au bénéfice de spéculateurs sans scrupules comme Pashinsky.<br /> <br /> Selon le Times, la stratégie est simple : Pashinksy "achète et vend des grenades, des obus d'artillerie et des roquettes par le biais d'un réseau transeuropéen d'intermédiaires", puis "les revend, les achète à nouveau et les revend encore une fois" :<br /> <br /> "À chaque transaction, les prix augmentent - tout comme les profits des associés de M. Pashinsky - jusqu'à ce que l'acheteur final, l'armée ukrainienne, paie le plus cher", explique le Times, ajoutant que si l'utilisation de plusieurs courtiers est techniquement légale, "c'est un moyen éprouvé de gonfler les profits".<br /> Si l'approvisionnement apparemment inépuisable en argent des contribuables occidentaux constitue une manne pour les fabricants d'armes tels que Raytheon et Northrop Grumman, il profite également à des profiteurs de guerre tels que Pashinsky. Sa société, Ukrainian Armored Technology, "a enregistré sa meilleure année l'année dernière, avec des ventes totalisant plus de 350 millions de dollars", soit une augmentation considérable de 12 500 % par rapport aux 2,8 millions de dollars de ventes réalisées l'année précédant la guerre.<br /> <br /> Pashinsky n'est pas le seul racketteur à bénéficier de l'élimination des mesures anti-corruption dans l'Ukraine en temps de guerre. Selon l'enquête du Times, plusieurs fournisseurs précédemment placés sur une liste noire officielle après avoir "arnaqué l'armée" sont désormais libres de vendre à nouveau. L'organe de presse a minimisé cette mesure, la qualifiant de malheureuse mais finalement nécessaire.<br /> "Au nom de l'acheminement rapide des armes vers la ligne de front, les dirigeants ont ressuscité des figures du passé brutal de l'Ukraine et défait, au moins temporairement, des années de politiques de lutte contre la corruption", affirme le Times, qui décrit "la réapparition de figures comme M. Pashinsky" comme "l'une des raisons pour lesquelles les gouvernements américain et britannique achètent des munitions pour l'Ukraine plutôt que de simplement lui donner de l'argent" :<br /> <br /> "Les responsables européens et américains répugnent à parler de M. Pashinsky, de peur d'alimenter la thèse russe selon laquelle le gouvernement ukrainien est désespérément corrompu et doit être remplacé.<br /> Cependant, même l’article apparemment critique du Times néglige un aspect essentiel de la biographie peu ragoutante de M. Pashinsky. Une explication de son rôle dans l'exécution du tristement célèbre massacre de militants antigouvernementaux et de policiers sur la place Maidan à Kiev, fin février 2014, est manifestement absente de la couverture.<br /> <br /> Moment décisif du renversement du gouvernement élu de l'Ukraine orchestré par les États-Unis, la mort de 70 personnes des mains de mystérieux tireurs d'élite a déclenché une avalanche d'indignation internationale qui a directement conduit à la destitution du président Viktor Ianoukovitch. Aujourd'hui encore, ces meurtres n'ont pas été élucidés officiellement.<br /> <br /> Toutefois, des témoignages de première main de personnes qui ont affirmé avoir participé à l'attaque sous fausse bannière suggèrent que le trafiquant d'armes le plus prolifique de Kiev était intimement impliqué dans cette affaire macabre.<br /> <br /> L'ORGANISATEUR DU MASSACRE DU MAÏDAN NE FAIT PAS DE PRISONNIERS<br /> <br /> En novembre 2017, la chaîne de télévision italienne Matrix a publié les témoignages de trois Géorgiens qui affirment avoir reçu de Mamuka Mamulashvili l'ordre de tuer des manifestants. Mamulashvili, qui était alors le principal conseiller militaire du président géorgien Mikhael Saakashvili, a ensuite fondé la tristement célèbre brigade de mercenaires connue sous le nom de Légion géorgienne, dont les combattants ont été largement condamnés après avoir publié une vidéo macabre dans laquelle ils exécutaient allègrement des soldats russes désarmés et ligotés en avril 2022.<br /> <br /> Le documentaire " Ukraine: The Hidden Truth", présente les entretiens d'un journaliste italien avec trois combattants géorgiens qui auraient été envoyés pour orchestrer le coup d'État. Tous décrivent Pashinsky comme l'un des principaux organisateurs et exécutants du massacre de Maidan, affirmant même que les marchands d'armes corrompus ont fourni des armes et choisi des cibles spécifiques. Le film montre également des images de lui évacuant personnellement un tireur de la place, après que ce dernier ait été surpris avec un fusil et une lunette par des manifestants et qu'il a été encerclé.<br /> <br /> L'un des combattants géorgiens a raconté comment lui et ses deux associés sont arrivés à Kiev en janvier, "pour organiser des provocations afin de pousser la police à charger la foule". Pendant près d'un mois, cependant, "il n'y avait pas beaucoup d'armes" et "les [cocktails] molotov, les boucliers et les matraques ont été utilisés au maximum".<br /> <br /> Les choses ont changé vers la mi-février, selon eux, lorsque Mamualashvili leur a personnellement rendu visite en compagnie d'un soldat américain nommé Brian Christopher Boyenger, ancien officier et tireur d'élite de la 101e division aéroportée, qui leur a personnellement donné des ordres qu'ils "devaient suivre".<br /> Pashinky les a ensuite personnellement emmenés munis de fusils de sniper et de munitions dans des bâtiments donnant sur la place Maidan, ont-ils affirmé. À ce moment-là, Mamualashvili aurait insisté sur le fait que "nous devions commencer à tirer, assez pour semer le chaos".<br /> <br /> C'est ainsi que les combattants géorgiens "ont commencé à tirer deux ou trois coups à la fois" sur la foule en contrebas, ayant reçu l'ordre de "tirer sur les Berkut, la police et les manifestants, quoi qu'il arrive". Une fois la tuerie terminée, Boyenger s'est rendu sur le front du Donbass pour combattre dans les rangs de la Légion géorgienne, que Mamulashvili commande encore aujourd'hui.<br /> <br /> Entre-temps, le journaliste ukrainien Volodymyr Boiko, qui a dirigé le conseil civique du bureau du procureur général de l'Ukraine après Maïdan, a affirmé que, pour masquer son rôle, M. Pashinsky avait personnellement choisi les personnes chargées de l'enquête officielle sur le massacre, et qu'il avait même soudoyé le procureur qui dirigeait cette enquête.<br /> <br /> Malgré ces affirmations choquantes, l'implication de M. Pashinsky dans le massacre du Maïdan n'a jamais fait l'objet d'une enquête officielle, et encore moins d'une sanction, et ses rapports les plus récents avec le système judiciaire ukrainien laissent penser qu'il est peu probable que les fonctionnaires de Kiev le scrutent de près. Alors qu'il était membre de la Verkhovna Rada, il a été arrêté pour avoir tiré sur un piéton et l'avoir blessé lors d'un différend lié à la circulation, mais il a finalement été acquitté en 2021.<br /> <br /> Lorsque des journalistes israéliens ont interrogé Pashinsky sur son rôle dans le massacre du Maïdan, le marchand d'armes les a prévenus qu'ils seraient retrouvés dans leur pays d'origine, où ses associés les "mettraient en pièces". On pourrait leur pardonner de croire qu'il ne s'agissait pas d'une menace en l'air ; les détracteurs de Pashinky ont en effet une tendance inquiétante à finir sauvagement tabassés ou abattus dans la rue.<br /> <br /> https://thegrayzone.com/2023/09/06/ukraines-arms-supplier-maidan-massacre/?fbclid=IwAR2UzlV415xZqjB9bcL91Kv8UjAHfcrpynwemQgZKH9PyQlwJ_ACCWbERRY
Répondre
A
Je vous accorde de bon gré le fait que les russes n'ont certainement pas le monopole des "coups tordus" et qu'on peut nourrir des doutes légitimes sur les auteurs des attentats de Maïdan. Ce qui paraît difficile à avaler serait que les manifestations populaires de Maïdan ne soient que le fruit d'une manipulation des occidentaux, une manipulation dont je ne doute pas d'ailleurs, mais qui ne peut à elle seule jeter des milliers de personnes dans la rue. Maïdan reste pour moi l'expression d'un fort rejet populaire qui s'est confirmé ensuite lors des attaques russes...Mais vous avez raison de souligner le manque d'impartialité des médias occidentaux. Si le doute est permis il faut le dire aussi...
C
Oui, il est facile de balayer tout cela d'un revers de la main en alléguant que le Kremlin propage des théories du complot sur ce qui s’est réellement passé sur le Maïdan. <br /> Cependant, le fait est que, 10 ans plus tard, les autorités ukrainiennes issues du coup d'état ont été incapables de mener une enquête crédible et définitive sur les meurtres de 47 personnes sur la place du Maidan. <br /> Cette inaction de Porochenko puis de Zelensky est un enterrement de facto des poursuites contre les coupables, quels qu'ils soient. <br /> Or pourquoi le régime de Kiev chercherait-il à protéger les snipers qui, selon la version officielle, jamais mise en doute par nos médias grand public, étaient des sbires de Viktor Ianoukovytch ?
A
Merci pour l'article du NY Times.<br /> Voici un autre article-ci en date du 12 aout :<br /> https://www.businessinsider.com/serhiy-pashinsky-ukraine-relies-on-arms-dealer-accused-of-corruption-2023-8<br /> on y explique ceci:<br /> "Et cela en dépit du fait que Pashinsky, avant la guerre, était un paria, un homme assigné à résidence pour un incident de rage au volant et décrit par Zelensky lui-même comme un « criminel » au milieu d’allégations de corruption.Mais, selon le Times, les liens de Pashinsky avec les marchands d'armes ont amené les responsables à ignorer ces accusations antérieures. La Bulgarie, par exemple, ne vendrait pas à l’Ukraine les munitions de l’ère soviétique dont elle a besoin, a rapporté le Times, craignant de susciter des représailles de la part de la Russie. Pashinsky a réussi à négocier un accord selon lequel les munitions ont été vendues à un intermédiaire en Pologne qui, à son tour, les a transmises à l'Ukraine, moyennant des frais.".<br /> Donc des munitions qui passent entre plusieurs mains qui se sucrent au passage...finalement des personnages véreux arrivent à devenir incontournables...pfffff!!!!!<br /> <br />
C
L'article fait référence à un article daté du 18 août du New-York times, le voici <br /> <br /> https://www.nytimes.com/2023/08/12/world/europe/ukraine-arms-dealer-serhiy-pashinsky.html
A
Merci pour cet article. Je ne connaissais pas du tout ce Serhiy Pashinksy dont la fiche wikipedia confirme que son action est pour le moins controversée et qu'il fait partie de ceux qui s'enrichissent grâce à la guerre (décidément le monde des marchands d'armes est très glauque et très immoral...et la corruption fait de terribles ravages en Ukraine également).<br /> Quant à son rôle exact dans les terribles événements de Maïdan il semblerait d'après votre article qu'il ait corrompu les enqueteurs et qu'il ne risque pas grand chose. Décidément, au travers des événements qui secouent l'histoire le l'Ukraine, on découvre de drôles d'oiseaux...Toutes proportions gardées, ce Pashinsky serait une espèce de Prigojine à la sauce ukrainienne...
R
Je suis perplexe : Poutine a été très habile en l'occurrence, il a fait semblant d'accorder son pardon à Prigojine qui semblait pouvoir jouer un rôle important en Afrique... De plus, les principaux soutiens de Prigojine : Outkine et un autre ont péri dans le crash de l'avion.<br /> <br /> <br /> Bonne journée, AJE
Répondre
A
A Caius<br /> Outre qu'on n'imagine pas les services français capables de monter une telle opération au nez et à la barbe des services de sécurité russes (embarquement dans l'avion d'une caisse de bouteilles de Champagne bourrée d'explosifs?...lol ! digne d'une comédie à la Blake Edwards avec l'inénarrable inspecteur Clouzot...), la décapitation des Wagner ne résoudrait en rien pour les français les pb de la présence russe en Afrique...<br /> Outre qu'on n'imagine pas non plus pourquoi Macron aurait décidé de retirer le "caillou pointu" dans la chaussure de Poutine qu'était devenu Prigojine.<br /> PS: j'ai bien ri hier en écoutant l'éloge funèbre de Poutine disant de Prigojine " Nous ne l'oublierons jamais"...pour sûr ! On n'en doute pas ! MDR !...Un Oscar à la meilleure interprétation qu'il mérite ce Vladoche !...<br /> Bonne journée Caius<br /> PS nº2 : j'avais lu un article que je ne retrouve pas d'un général américain qui avait dit il y a quelques semaines: Prigojine est déjà mort mais il ne le sait pas encore...<br /> PSnº3: je reviens sur le thème de mon billet...si aucun document préparé par Prigojine n'est révélé dans un avenir immédiat ce sera pour moi tout simplement à y perdre mon latin...je ne peux pas imaginer un prigojine aussi stupide...
C
Bonjour,<br /> <br /> J'ajoute que Macron est lui-aussi sur la liste des suspects puisque les activités de Prigojine menaçaient les restes de la Françafrique, même s'il très improbable que la France ait la capacité de mener une telle opération sur le sol russe.
A
Je me garde bien d'affirmer que Poutine est directement derrière cet accident très "opportun".<br /> Mais finalement ça ne change rien aux conséquences du crash.<br /> Si Prigojine a été malin (et il était tout sauf idiot) il a préparé de son vivant un certain nombre de documents destinés à gêner ses adversaires en cas de mort accidentelle...Je ne serais pas surpris de voir fleurir un certain nombre de vidéos enregistrés durant les dernières semaines...à suivre donc...<br /> Bonne journée l'amie
C
Voici un tout récent article de Simplicius.<br /> <br /> J'invite à consulter aussi la version originale sur son site pour consulter les liens et photos auxquels il renvoie :<br /> <br /> ARTICLE SPÉCIAL : LE RIDEAU SE BAISSE SUR YEVGENY PRIGOZHIN<br /> <br /> Par SIMPLICIUS THE THINKER<br /> <br /> Un avion d'affaires Embraer Legacy immatriculé au nom de Prigozhin, qui se rendait de Moscou à l'aéroport de Pulikovo, près de Saint-Pétersbourg, s'est écrasé près du village de Kuzhenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou.<br /> <br /> Les premiers rapports ont prétendu que la défense aérienne russe avait abattu l'avion, ce qui a donné lieu à des théories selon lesquelles il s'agissait d'une vengeance pour les aviateurs russes tués lors de la révolte de Prigozhin le 23 juin. Nous reviendrons sur cette théorie.<br /> <br /> Commençons par ce que nous savons. Pour l'instant, des "sources" rapportent que les corps de Prigozhin et d'Utkin ont été identifiés, mais cette information n'est pas encore confirmée par des rapports plus fiables ou officiels :<br /> <br /> « L'avion transportant Prigozhin a explosé. Les corps de Prigozhin et Utkin ont été identifiés - la source émane de Tsargrad dans la commission de l'Agence fédérale du transport aérien. »<br /> <br /> Cette information a été modifiée par la suite :<br /> <br /> « Un représentant des forces de l'ordre qui se trouve actuellement sur les lieux de l'accident de l'avion de Prigozhin a déclaré : "L'identification de Prigozhin et d'Utkin a été faite :<br /> <br /> "L'identification de Prigozhin et Utkin n'est rien d'autre que de la fiction. On sait qu'ils étaient à bord de l'avion. Cependant, il est trop tôt pour parler d'identification. L'inspection des lieux et l'identification n'ont pas encore été effectuées. <br /> <br /> Ils ont maintenant installé des lumières et attendent les gens de Moscou. L'inspection n'a pas encore été effectuée, plusieurs cadavres sans tête, à l'intérieur et à l'extérieur de la cabine, des parties de cadavres mélangées. Les effets personnels n'ont pas été fouillés. Les techniciens de l'explosion examinent encore tout ce qui se trouve autour". »<br /> <br /> Examinons une à une toutes les théories et possibilités, et faisons quelques projections sur les conséquences potentielles de cet événement.<br /> Tout d'abord, on ne peut ignorer que cela s'est produit le 23 août alors que le coup d'État de Wagner a eu lieu le 23 juin, le jour où les aviateurs russes ont été tués. Quelqu'un pourrait avoir voulu commettre un geste symbolique pour venger la mémoire des aviateurs tués.<br /> <br /> Pour ce qui est de la théorie du missile AD, un certain nombre d'images de l'épave ont été diffusées. Certaines, comme la suivante, montrant ce qui semble être des perforations de fragmentation d'un missile AD :<br /> <br /> Certains se souviendront peut-être du tristement célèbre accident du vol MH17, avec les trous de fragmentation partout dans le cockpit :<br /> <br /> Cependant, d'autres photos prises sur le site de l'accident de Prigozhin ne semblent pas montrer de telles traces :<br /> <br /> Il est intéressant de noter, si j’observe bien les photos, que l'empennage de la queue s'est complètement séparé du reste de l'appareil alors qu'il était encore en vol, ce qui pourrait impliquer une explosion interne qui a proprement soufflé l'avion à l'arrière ou au centre.<br /> <br /> Des témoins oculaires décrivent 2 ou 3 explosions, un homme semblant insinuer que l'avion a explosé de lui-même :<br /> <br /> Une autre vidéo d'un témoin oculaire montre l'avion en train de tomber, apparemment sans son empennage. On peut entendre le bruit puissant d'un moteur à réaction, ce qui a conduit certains à supposer que c'était un "avion de chasse à proximité" qui a abattu l'avion d'affaires, bien qu'il soit beaucoup plus probable qu'il s'agisse du bruit des moteurs de l'avion de Prigozhin :<br /> <br /> Toutefois, il convient de noter qu'il semble y avoir une sorte de traînée de condensation dans l'air, correspondant plus ou moins à l'explosion d'un missile AD. Il pourrait également s'agir d'une explosion interne de l'avion, mais il est impossible de l'affirmer avec certitude.<br /> <br /> « 🇬🇧 Un abonné a remarqué un détail intéressant après avoir analysé les données du service Flight-Radar. Selon les enregistrements radar, avant même le crash, l'avion avait perdu 100 nœuds de vitesse et continuait à fortement perdre de la vitesse, bien que l'altitude ait continué à augmenter pendant tout ce temps.<br /> En d'autres termes, quelque chose a eu lieu avant même le moment de la chute. Il est également difficile d'expliquer un tel phénomène par la chute elle-même : la vitesse de décrochage est généralement inférieure à 150 nœuds.<br /> <br /> Tout ceci ne permet évidemment pas de déterminer la cause exacte du crash de l'avion d'affaires : elle sera déterminée par la commission. Cependant, en tout état de cause, l’hypothèse selon laquelle il y a eu une situation d'urgence à bord et où il n'y a pas de traces importantes d'éléments de frappe sur le fuselage devra également être prise en considération au même titre que les autres. »<br /> Je ne suis pas un expert en aviation civile. Peut-être que quelqu'un dans les commentaires pourra me dire si c'est normal de changer de vitesse comme ça, comme on le voit ci-dessus ?<br /> <br /> Selon certaines informations, Prigozhin volait généralement avec deux avions, passant de l'un à l'autre, et seul un cercle restreint savait sur quel avion il se trouvait à un moment donné :<br /> <br /> « Valery Chekalov, décédé en même temps que Prigozhin, était le seul à connaître les mouvements de l'homme d'affaires - c'est lui qui dirigeait la logistique du transport.<br /> <br /> Selon une source de Readovka, Valery Chekalov, décédé en même temps que Prigozhin, était le seul à savoir exactement où se trouvait l'homme d'affaires et à quelle heure. Il était responsable de tous les mouvements et de la logistique du transport. Cependant, il n'avait lui-même rien à voir avec le service de sécurité.<br /> <br /> En outre, Chekalov était l'adjoint de Prigozhin pour un certain nombre de questions importantes - en particulier, il était l'un des responsables de l'approvisionnement en munitions. En règle générale, Chekalov et Prigozhin voyageaient dans des avions différents, mais cette fois-ci, il était dans le même avion que l'homme d'affaires. »<br /> <br /> Ce type de tactique est bien sûr habituel pour les personnalités de haut rang. Le penchant de Prigozhin pour les déguisements et les procédés de ce genre a déjà été dévoilé la dernière fois.<br /> <br /> La seule chose qui laisse perplexe est que si l'acte a été commis au moyen d'un explosif placé dans l'avion, comment les auteurs de l'attentat auraient-ils su quel avion "miner" s'il l'avait caché jusqu'au dernier moment ? Un rapport indique que les autorités russes ont récupéré des images, vraisemblablement de l'aéroport, montrant exactement l'avion dans lequel il a embarqué afin de confirmer sa mort. Par conséquent, s'il s'agissait d'une opération gouvernementale, les autorités auraient su à la dernière minute quel avion il avait pris, mais cela n'aurait pas laissé suffisamment de temps pour y placer un explosif.<br /> <br /> Bien entendu, il est concevable que les deux avions aient été minés par un explosif. Ou bien Prigozhin lui-même aurait pu, d'une manière ou d'une autre, accepter un engin explosif, à son insu, de la même manière que Vladlen a accepté la statue/le buste à son effigie.<br /> <br /> Utilisons cela pour avancer des théories sur qui ou comment cela a pu être fait. Cui bono et qui a à y gagner ou à y perdre ?<br /> <br /> Tout d'abord, disons l'évidence : si Poutine ou le FSB voulaient "éliminer" Prigojine, ils ne l'auraient probablement pas fait d'une manière aussi flagrante, au-dessus du territoire russe, près de Moscou, etc. Ce type d'assassinat rappelle le risible assassinat de Boris Nemtsov par la CIA, sur les marches du Kremlin, pour amener les masses occidentales crédules à croire que Poutine assassinerait quelqu'un littéralement dans l'enceinte du Kremlin.<br /> <br /> L'attentat contre Prigozhin semble donc être le fait d'une force extérieure qui tente de piéger la Russie dans l'intention probable de provoquer, ou de raviver, la guerre intestine entre la faction fidèle à Wagner et le Kremlin/le ministère de la Défense. Bien sûr, il est possible qu'un commandant rebelle de S-300/400 ait profité de l'occasion pour en utiliser un "pour les garçons" tués par les hommes de Prigozhin le 23 juin. Toutefois, compte tenu de ce que nous savons aujourd'hui des changements fréquents d'avion de Prigozhin, un tel commandant rebelle n’aurait pas pu savoir quel avion viser, étant donné que deux des avions de Prigozhin étaient en vol au même moment, le second étant revenu et ayant atterri à Moscou après l'abattage du premier avion.<br /> <br /> Nous pourrions peut-être avancer que le "commandant rebelle" recevait des informations précises d'une faction militaire sous la forme d'un général désireux de se venger, et qu'il disposait d'informations plus précises sur le choix exact de l'avion à abattre. C'est possible. Cependant, les photos de débris vues ci-dessus ne semblent pas indiquer un missile AD à mon avis. Les 2 ou 3 explosions entendues par les témoins oculaires constituent également un indice intrigant et particulier, d'autant plus que si un engin explosif embarqué avait été utilisé, il n'aurait probablement pas donné lieu à plusieurs explosions de ce type.<br /> <br /> A prendre avec des pincettes, mais nous avons les rumeurs suivantes :<br /> <br /> CHVK-OGPU:<br /> <br /> "Des proches de l'hôtesse de l'air de Prigozhin Kristina Raspopova, se référant aux paroles de la jeune fille, ont été informés d'étranges manipulations de l'avion avant le dernier vol. L'avion a été emporté pour des réparations incompréhensibles à court terme".<br /> <br /> Ces documents proviennent de l'organe de propagande VChK-OGPU, mais il y a de quoi réfléchir.<br /> <br /> Comme je l'ai dit, le symbolisme du 23 juin au 23 août semble indiquer un "rétribution", mais il peut également être exploité et utilisé par une tierce partie afin de piéger la Russie.<br /> <br /> Mais l'Ukraine/la CIA ou une autre tierce partie pourrait-elle avoir mené cette opération à bien ? Il est difficile de croire qu'ils aient pu accéder à l'aéroport de Moscou pour tranquillement y poser une bombe, bien que l'auteur de l'article susmentionné affirme qu'il aurait été leurré par un cadeau de vin coûteux, jouant peut-être sur ses vanités de la même manière que la statue/le buste de Vladlen a joué sur les siennes. Mais il reste difficile de croire que le SBU ait pu, d'une manière ou d'une autre, tromper Prigozhin, notoirement rusé et soupçonneux, avec un colis explosif quelconque - bien que nous ne puissions rien exclure.<br /> <br /> Auraient-ils pu abattre l'avion dans cette région peu peuplée à l'aide d'un dispositif antiaérien importé d'Ukraine ? Eh bien, l'altitude de l'avion semblait être de près de 30 000 pieds au moment de l'"événement" catastrophique. Il n'existe pratiquement rien que l'on puisse faire passer clandestinement à la frontière et qui puisse abattre un objet à cette altitude. Les manpads atteignent une altitude de 12 à 15 000 pieds, à peu près. Aucun drone existant ne peut atteindre cette altitude, à l'exception du gigantesque RQ-4 Global Hawk américain ou d'un engin de ce type. Il faudrait un système de type Buk ou S-300 pour atteindre cette altitude, et il serait impossible de le dissimuler.<br /> <br /> En général, un missile de défense aérienne tiré sur l'engin serait difficile à dissimuler, car il y aurait une traînée de condensation pendant au moins une partie du vol (pour le premier étage de propulsion), visible par de nombreuses personnes, de sorte que la probabilité d'un abattage par un missile de défense antiaérienne est faible. Certains évoqueront l'abattage présumé du vol MH17 par des Buk, mais un village rural dans la partie la plus clairsemée du Donbass n'est pas comparable à la région située à l'extérieur de Moscou.<br /> <br /> J'en conclus donc que l'avion a probablement explosé de l'intérieur, et si c'est le cas, le FSB serait encore plus fortement mis en cause, car j'ai du mal à croire que Prigozhin aurait accepté une sorte d'engin explosif déguisé de la part d'un membre du SBU au sol, et qu'un tel engin serait facilement déclenché à 30 000 pieds, car il serait presque impossible d'utiliser l'une des méthodes les plus courantes, comme le déclenchement par un téléphone portable, etc.<br /> <br /> Le mystère reste entier. La seule autre option concevable est une sorte de coup monté de l'intérieur. Quelqu'un de l'équipe de Prigozhin qui savait qu'il devait se déplacer pour l’une ou l’autre raison. Un proche associé de confiance qui connaissait tous les tenants et aboutissants de son patron serait un candidat capable de poser efficacement un explosif quelconque. Un bagage appartenant à une telle personne n'éveillerait pas les soupçons de Prigozhin, par exemple.<br /> <br /> Le bruit des explosions multiples reste problématique, mais il aurait pu y avoir des explosions secondaires provenant des moteurs ou de quelque chose d'autre.<br /> <br /> Enfin, je voudrais évoquer la possibilité - aussi improbable soit-elle - que Prigozhin et Utkin ne soient même pas morts. Pour mémoire, à l'heure où j'écris ces lignes, il a été souligné que l'identification des corps n'a pas encore eu lieu, car les spécialistes des explosifs étaient toujours sur place pour rassembler les preuves et déterminer les responsabilités. Oui, je sais que de nombreuses chaînes ont publié des confirmations émanant de diverses personnes, y compris des "proches de Wagner", etc. Mais il est toujours possible que l'illusionniste ait mis en scène sa propre mort pour échapper à ce qu'il considérait comme un destin probable, ou que, pour une raison ou une autre, le gouvernement russe lui-même ait été complice de sa mise à l'écart ; en particulier compte tenu de l'étrange supercherie indéterminée des deux avions lui appartenant dans le ciel au même moment, et des rapports ultérieurs indiquant qu'il figurait en fait sur les carnets de vol des deux avions. Dans ce jeu, je ne me fie pas à ce que je ne vois pas de mes propres yeux, et je n'ai pas vu qui a débarqué lorsque le deuxième avion a atterri à Moscou. Il est très probable que lui et Utkin soient morts, mais je le dis simplement pour couvrir toutes les bases. Qui sait, peut-être que Poutine, dans un dernier moment de pardon, a eu pitié de Prigozhin et l'a autorisé à simuler sa propre mort en échange de sa disparition et de la remise de Wagner à Shoigu/Russie. Des choses plus étranges se sont produites.<br /> <br /> Passons à autre chose.<br /> <br /> Il y a quelques jours, la célèbre chaîne de propagande CHVK-OGPU a annoncé que le célèbre général russe Sergei Surovikin avait été démis de ses fonctions de commandant en chef des forces aérospatiales russes. La chaîne a indiqué qu'il était détenu depuis les événements de l'insurrection de Wagner. Le limogeage, du moins, a semblé être confirmé hier par des médias plus "officiels" tels que l'agence gouvernementale Ria Novosti, qui a rapporté que Surovikin avait été remplacé par un général du nom d'Afzalov.<br /> La vérité est que le cas de Surovikin était plutôt suspect dans la mesure où personne ne l'a vu participer aux réunions du ministère de la défense depuis juin, y compris une réunion récente à laquelle ont assisté Gerasimov et d'autres. Le mois dernier, un journaliste a demandé à Kartapolov, député de la Douma russe, où se trouvait Surovikin, dans une vidéo que j'ai publiée dans un précédent article. M. Kartapolov répondait qu'il se "reposait pour l'instant", ce qui ressemblait à une mauvaise blague. Cependant, j'ai mis en ligne un enregistrement de la fille de Surovikin déclarant qu'il allait bien et qu'il était occupé au travail, ce qui rendait difficile toute analyse.<br /> <br /> Si vous vous souvenez bien, on disait de Surovikin qu'il était proche de Wagner, Prigozhin affirmant que toute l'opération Bakhmut elle-même était essentiellement due à la pensée stratégique de Surovikin. On dit également qu'il a aidé officieusement à réorienter certains stocks de munitions inutilisés d'autres groupements vers Wagner. Toutefois, il convient de rappeler que le général Mikhail Mizintsev, qui était vice-ministre de la défense, aurait également fait la même chose pour Wagner et était proche de la SMP. Lui aussi a été "écarté" mais autorisé à rejoindre Wagner, ce qu'il a fait.<br /> <br /> Une autre rumeur a circulé hier selon laquelle Surovikin aurait également rejoint Wagner, alors que d'autres rumeurs affirment qu'il a simplement été affecté à d'autres tâches au sein du ministère de la défense. Il n'y a pas encore de confirmation de l'endroit où il a atterri, et certains pensent qu'il a été arrêté ou qu'il risque la prison.<br /> <br /> Le fait est que ces deux événements semblent clairement liés. Vous aurez du mal à me convaincre que le chef et le plus haut gradé de l'armée russe potentiellement accusé de trahison ou d'avoir aidé et encouragé le coup d'État de Wagner a été officiellement démis de ses fonctions quelques heures avant que le chef du coup d'État lui-même ne soit assassiné, et que tout cela n'est qu'une simple coïncidence. Il ne s'agit pas nécessairement d'une preuve irréfutable que le Kremlin est responsable de l'assassinat de Prigozhin. Après tout, un acteur tiers malveillant aurait pu utiliser l'incident de Surovikin d'hier pour frapper Prigozhin afin de faire apparaître délibérément les deux événements comme liés, par exemple. Mais étant donné que l'attaque contre Prigozhin aurait probablement dû être planifiée et coordonnée longtemps à l'avance, il est plus difficile de croire qu'il ne s'agit pas d'un acteur étatique ou des services de sécurité russes.<br /> <br /> Mais si les événements de Surovikin et de Prigozhin sont liés, comme il semble que ce soit le cas, pourquoi maintenant ? Pourquoi les événements ont-ils culminé à ce moment précis ?<br /> <br /> Il n'y a pas de preuves directes, mais certaines hypothèses purement spéculatives pourraient être :<br /> <br /> Peut-être une nouvelle tentative de "coup d'État" était-elle en gestation. Des rumeurs ont circulé plus tôt selon lesquelles de nombreuses troupes Wagner avaient "disparu" du Belarus, ce qui n'est peut-être pas aussi étrange qu'il n'y paraît dans la mesure où il est de notoriété publique que la majorité d'entre elles ont bénéficié d'une forme de congé. D'après ce que j'ai compris, beaucoup d'entre eux, voire la plupart, sont probablement retournés en Russie. Si eux et Surovikin/Prigozhin continuaient à planifier de nouvelles provocations, cela pourrait être le résultat logique.<br /> <br /> Gardez à l'esprit que j'accorde à ce qui précède un très faible niveau de confiance et presque 0 % de chances de probabilité, mais je l'expose simplement dans l'intérêt de passer en revue toutes les théories potentielles.<br /> <br /> Ou peut-être que les planificateurs des événements d'aujourd'hui ont délibérément voulu que les actions semblent liées afin d'envoyer un message à tout autre "traître" potentiel qu'une purge est en cours, et que toute personne envisageant de se mettre sur le chemin du ministère de la défense et de trahir la Russie connaîtra une fin similaire.<br /> <br /> D'autre part, la rumeur voulait que Wagner retourne dans une zone de conflit à la "fin du mois d'août", date à laquelle leur permission devait expirer, mais les soldats n'avaient encore aucune idée de l'endroit où ils seraient engagés - c'est-à-dire en Afrique, au Belarus, en Ukraine, etc. De nombreux rapports indiquent qu'ils ne sont plus autorisés à se rendre en Ukraine, ce qui semble être confirmé par le fait que Prigozhin avait même modifié le logo de Wagner pour y incorporer l'héraldique officielle de la République socialiste soviétique de Biélorussie, qu'il portait sur son uniforme dans la nouvelle vidéo qu'il a tournée en Afrique il y a quelques jours.<br /> <br /> Cela semble indiquer une transformation permanents de Wagner en entité biélorusse à partir de maintenant, avec probablement une double focalisation sur la Biélorussie et l'Afrique. Cependant, il semble que des choses se préparent sur le front de l'Afrique. Christo Grozev, de Bellingcat, a écrit il y a quelques jours un long exposé sur les intrigues qui s'y déroulent. Pour résumer, sa thèse principale est que Wagner/Prigozhin et le ministère de la Défense russe étaient récemment entrés en conflit sur le front africain :<br /> <br /> En substance, le ministère de la Défense essayait de remplacer Wagner en Afrique, lentement mais sûrement, par une série de ses propres SMP. Malgré la source, cette information est crédible pour des raisons logiques : bien sûr, la Russie aurait pu lentement mettre Wagner sur la touche dans le monde entier. Wagner avait été autorisé à se développer de manière incontrôlée, au-delà des limites imposées par son maître, et cela s'est avéré presque coûteux pour la Russie.<br /> <br /> Cependant, il faudra du temps pour remplacer Wagner partout, c'est pourquoi la Russie a probablement procédé graduellement. Pour des raisons évidentes, cela n'a pas plu à Prigozhin, qui a probablement pris d'autres mesures en coulisses pour empêcher le ministère de la Défense d'intervenir sur ce qu'il considère comme "son territoire", l'Afrique.<br /> <br /> Par exemple, une chaîne pro-Wagner déclare :<br /> <br /> « "Si Prigozhin est mort, alors l'Afrique est morte dans cet avion, avec l’influence économique et politique de la Fédération de Russie. C'est en effet Prigozhin qui a contacté et noué des relations avec tous les dirigeants.<br /> <br /> L'Afrique, c'est l'énergie.<br /> <br /> En perdant l'Afrique, nous perdons une grande partie du monopole du contrôle et de la fixation des prix des ressources énergétiques. Par exemple, il y a à peine une semaine, un message annonçait la découverte d'une énorme quantité de pétrole dans ce même Niger.<br /> <br /> Si les États-Unis et l'Union européenne contrôlent les pays exportateurs d'énergie, ils peuvent casser les prix. Ils réduiront ainsi l'influence énergétique et politique de la Russie, tout en détruisant son économie.<br /> <br /> Prigozhin n'est pas "un simple général comme pendant la Seconde Guerre mondiale"<br /> <br /> Prigozhin est le Nord Stream 3 vers l'Afrique.<br /> <br /> Et maintenant, il est détruit". »<br /> <br /> Tout d'abord, prenez les absurdités ci-dessus avec un grain de sel. Non même sans Prigozhin, l'Afrique n'est pas morte pour la Russie. Mais il s'agit d'illustrer la façon dont Prigozhin et ses semblables pensent. C'était un oligarque, un homme d'affaires, un ancien détenu et un voleur. Il considérait ses avantages comme acquis et aboyait contre quiconque essayait de les lui prendre. Bien qu'il se dissimule sous le voile du "patriotisme, de la patrie" et autres, il opèrait comme un chef de la mafia, ce dont tout le monde a été témoin le jour où il a déclenché une insurrection parce que le ministère de la défense obligeait ses combattants à s'enregistrer.<br /> <br /> Il s'agit simplement de donner un contexte aux spéculations selon lesquelles les événements d'aujourd'hui auraient pu être précipités par la lutte et la ruée vers l'Afrique en cours. Comme je l'ai dit, les Wagnériens étaient censés rentrer à la fin du mois d'août pour se rendre quelque part. Peut-être qu'en voyant l'échéance approcher, certaines personnes au pouvoir ont décidé de faire table rase et de procéder à une "prise de contrôle hostile" de l'organisation Wagner. J'ai même plaisanté sur le fait que Surovikin pourrait devenir le nouveau patron de Wagner, étant donné que Mizintsev a suivi une voie similaire et que Wagner pourrait avoir besoin d'un nouveau "visage" de l'organisation.<br /> <br /> Au fait, si vous avez lu l'article ci-dessus sur l'Afrique et que vous avez ressenti une pointe de découragement ou d'inquiétude, sachez ceci : il est extrêmement dangereux qu'une société privée, en particulier une société dirigée par un oligarque mafioso ancien détenu, contrôle complètement les relations d'une grande puissance avec un continent entier. Non pas que je pense que Wagner ait réellement été dans ce cas, mais ce que je veux dire, c'est qu'à aucun moment une société ou un intérêt privé, aussi noble et "patriotique" qu'il se prétende, ne devrait être autorisé à être le principal relais, interlocuteur ou intermédiaire d'une grande puissance comme la Russie dans ses relations géopolitiques avec un continent ou des pays en particulier. Quels que soient vos sentiments ou vos dispositions à l'égard de Prigozhin, vous devez reconnaître le danger d'une telle situation, où un homme et sa société privée tentent de jouer le rôle de gardien et d'obtenir le monopole de l'accès de la Russie à un continent stratégiquement essentiel comme l'Afrique.<br /> <br /> Cette situation est inacceptable pour toute société démocratique, pour la même raison que la CIA et ses sous-fifres, la réserve fédérale ou toute autre institution de ce type sont des parasites exécrables et antidémocratiques. En effet, ces institutions représentent des personnalités non élues qui n'ont de comptes à rendre à aucun électorat, ce qui est contraire à la manière dont une démocratie moderne devrait être gérée.<br /> <br /> En d'autres termes, si vous vous rangez du côté de Wagner dans cette querelle spéculative sur l'Afrique, vous devriez réfléchir au danger qu'il y a à ce qu'une entreprise ait autant de contrôle et de pouvoir - indépendamment de ce que vous pensez du ministère de la défense russe, de son adéquation, de sa compétence, etc. Aucune organisation privée ne devrait se vanter de posséder les clés d'un continent et de pouvoir les conserver.<br /> <br /> Si c'était vraiment le cas, et si cela a contribué à l'aboutissement que nous avons connu aujourd'hui, alors on peut commencer à comprendre le besoin potentiel du ministère de la défense russe de se débarrasser du "conseil d'administration" de Wagner une fois pour toutes. Le seul point de désaccord est que, s'ils l'avaient fait, l'auraient-ils fait dans la banlieue de Moscou ? Qui plus est au cours d'un sommet historique des BRICS, risquant ainsi de ternir la réputation de Poutine ?<br /> <br /> D'une part, cela semble illogique. D'autre part, nous devons nous rappeler que Poutine et la Russie n'ont aucun scrupule - lorsque c'est absolument nécessaire - à lancer des scénarios majeurs avec potentiellement de "mauvaises optiques" pendant des sommets importants. Par exemple, la guerre de 2008 en Géorgie, le 8/8/8, a été lancée alors que Poutine était assis avec Hu Jintao à Pékin pour regarder la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2008. Je me souviens encore des figures éloquentes qui s'indignaient du caractère "obscène" de ce timing. En fait, curieusement, les Jeux olympiques sont revenus à Pékin pour la variété d'hiver en février 2022 et se sont terminés quatre jours avant que Poutine ne commence l’opération militaire spéciale le 24 février 2022.<br /> <br /> Cela signifie que Poutine n'hésite pas à faire ce qui doit être fait lors d'événements ou de périodes "sensibles". S'il s'agit de défendre les intérêts de la Russie, il ne se soucie pas de ruiner son image ou de jeter un mauvaise éclairage sur un quelconque évènement.<br /> <br /> Aujourd'hui, M. Poutine a inauguré - de manière quelque peu symbolique - un mémorial à Koursk pour l'anniversaire de la fin de la bataille, le 23 août 1943, et a récompensé des militaires de l’opération militaire spéciale.<br /> <br /> Il serait ensuite rentré à Moscou par avion, et son cortège se serait précipité au Kremlin, vraisemblablement pour une réunion d'urgence sur les événements en cours :<br /> <br /> Que se passe-t-il maintenant ? Wagner est décapité, Prigozhin et Utkin sont morts, ainsi que la troisième figure de l'ombre de Prigozhin, Chekalov. Pour ceux qui l'ignorent, Utkin était le "commandant de l'ombre" de Wagner. Son pseudo est Wagner et l'ensemble du groupe porte son nom. D'une certaine manière, il était le véritable leader idéologique, tandis que Prigozhin n'était que le porte-parole public.<br /> <br /> Certains représentants de Wagner se sont rassemblés devant le QG de Saint-Pétersbourg et ont publié ces mots :<br /> <br /> Des rumeurs circulaient selon lesquelles le "conseil des commandants" de Wagner allait se réunir, et d'autres selon lesquelles le ministère de la Défense allait à nouveau délivrer des contrats aux combattants de Wagner encore en vie.<br /> <br /> Un aspect potentiel est que Prigozhin aurait pu prévoir les événements et laisser un "dispositif à retardement" pour riposter en cas de décès. L'une de ces rumeurs émanant de la chaîne de propagande est la suivante : <br /> <br /> "Une source proche de Prigozhin à propos de la mort de ce dernier :<br /> <br /> "Prigozhin était sûr que Poutine lui pardonnerait tout et n'avait peur de rien. Il a dit qu'il connaissait beaucoup de choses .... Nous verrons si certaines de ses archives apparaîtront maintenant... Quant aux personnes avec lesquelles Prigozhin est mort, elles ont toujours volé à trois. Ils volaient toujours à trois - Prigozhin, Utkin, Chekalov. Chekalov était responsable de tout l'arrière, Utkin de l'unité de combat du PMC Wagner.""<br /> <br /> L'autre crainte naturelle est bien sûr que cela crée des divisions encore plus grandes avec le ministère de la défense russe et que les combattants restants de Wagner se révoltent, en particulier si cet événement a quelque chose à voir avec une sorte de seconde phase de l'insurrection qui se préparait dans les coulisses.<br /> <br /> Certaines vidéos de provenance très douteuse ont déjà été diffusées, très probablement par le CIPSO (Pysop Center) ukrainien. Par exemple, celle-ci prétend montrer des combattants Wagner masqués avertissant des "choses à venir", mais il s'agit presque certainement d'un faux du SBU :<br /> <br /> Voici ce qu'en dit un correspondant russe :<br /> « Le meurtre de Prigozhin aura des conséquences désastreuses. Les gens qui ont donné l’ordre ne comprennent ni l’état d’esprit ni le moral au sein de l’armée »<br /> <br /> Il soulève un point intéressant. De nombreux pro-ukrainiens, blogueurs 2D, trolls et schizopatriotes vont maintenant utiliser cet événement pour soutenir la théorie selon laquelle Prigozhin était subitement devenu aimé et que sa mort sera grandement pleurée par tous les militaires russes qui vont maintenant prendre les armes en son honneur contre le ministère de la défense.<br /> <br /> Rappelons qu'après les événements de juin, le sentiment de la société russe s'est fortement retourné contre Prigozhin. Le seul "sentiment négatif" était celui des personnes qui étaient en colère que Prigozhin n'ait pas été puni. J'ai publié les sondages dans un rapport précédent pour illustrer ce fait. Maintenant, nous sommes censés croire que ces mêmes personnes seront mécontentes du résultat d'aujourd'hui ?<br /> <br /> Les propagandistes vont maintenant également tenter de faire de la magie en agitant la main pour nous faire croire que des « patriotes » comme et Strelkov sont punis par le méchant Poutine. Pourtant, Prigozhin lui-même était non seulement un ennemi juré de Strelkov, mais le considérait comme un ignoble traître. De plus, c’est Wagner qui était responsable de l’arrestation de Strelkov, car un médecin de Wagner a avoué être celui qui avait rédigé une plainte à la police la veille. D'ailleurs, le même médecin vient de diffuser une vidéo :<br /> <br /> La vérité est que Strelkov et Prigozhin/Wagner se détestaient et chacun s’accusait mutuellement d’être le principal traître du pays. Mais les propagandistes vont maintenant tenter de nous raconter que ces deux hommes sont les « vrais patriotes » tandis que Poutine est le traître. Qu’en est-il ? Si l’un d’eux est patriote, alors sa parole doit être d’or, ce qui signifie que son accusation de trahison contre l’autre doit être crue sur parole, non ?<br /> <br /> En réalité, tous deux sont des hommes qui ont tenté de se tailler leur petit royaume de poche sous couvert de gestes patriotiques et de faux idéalismes. Je pense que ceci résume le mieux Prigozhin :<br /> <br /> Bien sûr, l’histoire selon laquelle il bénéficiait d’un soutien considérable après le coup d’État est un peu discutable. Certes, le soutien était encore « considérable », relativement parlant, mais il était en baisse massive. Voici un petit rappel :<br /> <br /> Prigozhin, d’après mes informations, était une figure charismatique et sympathique. Parce que, tout en étant un milliardaire excessivement riche, il a réussi à se présenter comme un « homme ordinaire », le type de héros populaire qui s'était racheté, une sorte de combattant de la liberté contre la myriade de corruptions et de maux du monde moderne. C'était un showman plein d'esprit et il avait une bonne idée de ce dont les masses enivrées avaient faim, ce qui le rendait attrayant. Mais comme certains bateleurs d’estrades – par exemple plus récemment Andrew Tate – il avait le don de dissimuler ses intérêts personnels derrière d’astucieuses façades « populistes ». Tant que vous donnez aux gens 70 % de ce qu’ils veulent entendre, les 30 % restants peuvent être facilement masqués par les tours de passe-passe d’un illusionniste de rue.<br /> <br /> Peut-être qu’en fin de compte, il n’était même pas un mauvais homme – je ne dis pas nécessairement qu’il l’était, ni que ses différends avec le ministère de la Défense russe étaient dus à la méchanceté. Il est peut-être même compréhensible qu’un homme qui a construit son propre empire veuille le défendre farouchement comme il l’a fait.<br /> <br /> Mais que cela soit vrai ou non, ce qu’il représentait était néanmoins dangereux ; cela a créé un dangereux précédent. Il est dangereux qu’un seul individu et ses sociétés/organisations/intérêts privés exercent autant de pouvoir et tentent d’influencer les politiques de l’État, aussi charismatiques ou bien intentionnés soient-ils. Si les gens n’aiment pas ce que fait Poutine – ou les généraux qu’il a nommés, d’ailleurs – ils peuvent l’éliminer ; c’est ainsi que les démocraties sont censées fonctionner. Prigozhin représentait une menace virulente pour l’État russe, quelles que soient ses intentions apparentes. Le fait est que les gens n’ont pas soutenu ce qu’il a fait ou tenté de faire le 23 juin. C’est objectivement prouvé par des sondages. Si on les interrogeait, je soupçonne que les gens n’approuveraient pas non plus qu’il tente de supplanter la représentation officielle de l’État et du public en Afrique – si c’était même le cas. Bien sûr, vous pourriez affirmer que le ministère de la défense veut simplement de le remplacer par une autre société militaire privée, alors quelle est la différence ? Mais au moins c’est une SMP sous contrôle de l’État, ce qui en fait une extension de celui-ci.<br /> <br /> Ce que je vois, c’est le travail lent, progressif et inévitable de réforme et de nettoyage que le ministère de la Défense effectue sur l’ensemble du cadre systémique et de l’infrastructure des forces armées russes et de ses divers appareils associés. C’est une réorganisation à grande échelle, une purification, un nettoyage. Il s’agit d’un processus continu depuis le début de l’OMS. Nous avons longuement évoqué le fait que la Russie n’était pas structurellement suffisamment solide pour faire face à l’ampleur des événements d’aujourd’hui. Cela inclut le fait souvent cité sur la première mobilisation partielle depuis la Seconde Guerre mondiale, les plus grandes utilisations de forces, etc.<br /> <br /> Il y a eu d’innombrables remaniements, rééquipements et ajustements effectués à la volée pour redresser le navire et remettre la machine d’État russe en ordre de combat bien huilée. Il s’agit d’un processus de transformation historique qui fait date et qui efface des décennies de rouille et de pourriture bureaucratique, de convolution et d’inélasticité à de nombreux niveaux et postes, de haut en bas. Et oui, ce n'est pas joli. Ce processus semble souvent laid, dysfonctionnel et névrotique, mais je crois qu’il mènera à un état meilleur et plus fort, doté d’une vision et d’un objectif plus unifiés.<br /> <br /> Wagner en était un vestige. Ils ont accompli leur travail joué le rôle qui leur était assigné en tant qu’instrument important de l’État à une époque où l’appareil militaire russe était peut-être capricieux et sans gouvernail. Mais maintenant, quelque chose de nouveau commence à émerger. De nouvelles structures plus solides doivent voir le jour pour se préparer aux événements sans précédent à venir. Pour un État civilisationnel comme la Russie, tous les organes et instruments qui en découlent sont des pièces d’échec ayant un rôle à jouer – ils ne doivent jamais l’oublier ni devenir trop gros pour leurs culottes. Tout un chacun doit servir l’État, qui est lui-même au service du peuple russe. Depuis le conflit syrien, Wagner a bénéficié d’une rare forme de laisser-faire, à une époque où les dirigeants russes manquaient d’une certaine cohérence, ce qui a conduit Prigozhin à supposer que les choses resteraient toujours telles qu’elles étaient. Ils doivent désormais être absorbés et maîtrisés à mesure que l’État construit un nouveau niveau historique de concentration et d’alignement de la vision et de l’action.<br /> <br /> C’est pourquoi nous ne pouvons pas être sentimentaux à l’idée qu’une pièce ou une autre soit « jetée » si elle a perdu son utilité. Comme Poutine l’a dit un jour à un journaliste : « Je ne suis pas votre ami, je suis le président de la Russie ». Il faisait référence à une certaine perspective selon laquelle un État ne peut pas se laisser aller à la sentimentalité, un État ne peut que servir ses intérêts, qui sont les intérêts de son peuple. Wagner servait-il ces intérêts avec les intrigues décrites plus haut ? Est-il dans l’intérêt de la Russie que les représentants officiels de l’État soient évincés sur un continent entier, pour en faire votre fief personnel de seigneur de guerre ? Techniquement, une entreprise privée ne sert que les intérêts de ses propres membres et actionnaires financiers, quels que soient ses affirmations ou le type de mots à la mode et de slogans patriotiques qu’elle adopte.<br /> <br /> Prigozhin avait peut-être le cœur à la bonne place. Je ne nie pas qu’il aimait pas son pays ou qu’il voulait le bien. Mais ses allégeances étaient naturellement partagées entre son pays et sa propre création personnelle, le projet favori qu'il considérait comme son grand œuvre et son héritage éternel ; et malheureusement cela a conduit à un conflit d’intérêts mortel.<br /> <br /> Cela dit, même compte tenu de ces conflits d’intérêts, nous ne pouvons toujours pas être sûrs que la Russie l’aurait retiré du jeu de manière aussi ostentatoire, en particulier aux portes de Moscou. Il pourrait très bien s’agir d’un acteur tiers malveillant ayant l’intention de piéger la Russie et de fomenter la division et une nouvelle rébellion. Après tout, le moment est particulier étant donné les propres actions de la Russie concernant le limogeage de Surovikin, mais à l'inverse, le moment est également « intéressant » compte tenu des tentatives désespérées d'escalader la situation de la part de l'Ukraine – et par extension de celles de l'OTAN et des services de renseignement qui l'accompagnent – et pour qui il est urgent de trouver quelque chose de nouveau pour déstabiliser la Russie afin de rattraper sa « contre-offensive » désastreuse. Boudanov lui-même a promis d’autres « surprises » pour la fin du mois d’août, si je me souviens bien – et l’Ukraine s’oriente de plus en plus vers le terrorisme en dernier recours.<br /> <br /> Il est difficile de dire avec certitude lequel est le plus probable ; même s’il n’est pas nécessaire de rappeler que Prigozhin avait véritablement scellé son sort avec ses actions sans précédent en juin, et aucune personne sensée ne pourrait contester le fait que sa punition viendrait probablement à un moment donné dans le futur. Même les analystes les plus obtus étaient d’avis que « son temps était compté pour ce monde ». Les Dudayev, les Baisorov, les Basayev, les Umarov et autres ont tous appris le coût de trahir la Russie. Après tout, nous ne pouvons pas oublier ces mots :<br /> <br /> « Qu’est ce qui n’est pas pardonnable ?<br /> - La trahison ! »<br /> <br /> Nous verrons si de nouvelles preuves émergent, ou si elles s’effacent dans l’histoire comme l’une des innombrables énigmes non résolues sur lesquelles les intrigues tourbillonnent pour toujours.<br /> <br /> https://simplicius76.substack.com/p/special-report-the-curtain-closes?utm_campaign=post&utm_medium=web&fbclid=IwAR3y_77QhR_J6jpYeCpn9h7VWIkCm5m4wJljvXmWXXmsQbnElZkh0YusYqQ
Répondre
A
Je me permets de vous envoyer ce que dit André Markowicz sur sa page facebook. Markowicz témoigne aussi de la lecture que font les russes de cet attentat...Tout le monde en Russie comprend parfaitement le message mais tout le monde se tait...on est dans le PARRAIN....les traîtres n'ont aucun avenir...message reçu 5 sur 5 ...c'est un régime de TERREUR...<br /> "Les comptes<br /> Il ne faut pas chercher midi à 14h, savoir si c’est un sosie de Poutine qui a tué un sosie de Prigojine. Non, résumons ce que nous savons, et que nous ne savons pas.<br /> Le 23 août, deux mois exactement après le déclenchement de la mutinerie qui a montré son immense faiblesse, Poutine, qui avait dit et redit que la seule chose qu’il ne pardonnait jamais était la trahison, a tué Prigojine, et pas que lui — puisque, dans l’avion de Prigojine, il y avait au moins deux autres des dirigeants de Wagner, – Outkine, célèbre pour ses tatouages SS, et le directeur des affaires commerciales civiles de la compagnie, avec quatre autres types dont l’un, au moins, était un garde du corps de Prigojine. Bref, il y avait là (outre les membres d’équipage qui ont été délibérément sacrifiés), vraiment, la « fine fleur » de cette compagnie d’assassins. Et ces types-là sont montés ensemble dans le même avion : on a parlé du fait qu’au départ il y avait deux avions qui volaient ensemble, mais après, le deuxième avion a comme disparu des radars des journalistes, j’ai l’impression. Bref, je n’en sais rien. Mais donc, ces trois hommes, qui, en gros, savent ce que c’est que les menaces de mort, montent donc ensemble et se dirigent, à peine arrivés à Moscou depuis le Mali jusqu’à Pétersbourg. S’ils sont ensemble, et si ce sont les trois — au moins les trois – huiles de la compagnie, c’est qu’ils vont à une réunion très importante, sauf à imaginer qu’ils sont tellement sûrs d’eux-mêmes qu’ils ne font plus attention à leur sécurité. Encore une fois, sauf à imaginer qu’ils sont réellement idiots (ce qu’ils ne sont pas), ils pensent qu’ils ont un sauf-conduit – lequel ne peut être donné que par Poutine en personne.<br /> *<br /> Que s’est-il passé ? – Au début, les gens qui ont filmé la chute de l’avion ont tous parlé de deux explosions, et on a cru que c’était un missile de la DCA : mais on n’a aucune video d’un missile lancé depuis la terre. D’un autre côté, ce serait possible, parce que ça se passait à quelques dizaines de kilomètres de Valdaï, la résidence d’été officielle de Poutine, où, la DCA, et une DCA de pointe, ce n’est pas ça qui manque. Est-ce que c’est là qu’ils allaient, en urgence (sans prendre le temps de repasser chez eux) ? Mais Poutine était à Koursk... Ou bien devait-il rentrer le soir et les retrouver là ? – Là encore, nous ne savons pas, mais, ce qui est établi, c’est qu’il y a deux versions, différentes et peut-être complémentaires, de ce qui s’est passé avant le départ de l’avion : 1) quelqu’un est venu, juste avant le départ, offrir « une caisse de très bon vin », de la part de quelqu’un (un peu l’histoire de la statuette qui a tué un autre affidé de Prigojine, Vladlen le Tatare) 2) il y a eu, après les contrôles techniques d’usage de la compagnie, une réparation imprévue, et une bombe a été mise dans le châssis.<br /> Bref, Prigojine a été tué, par Poutine, d’une façon très démonstrative, selon un rituel de la mafia : vraiment, on dirait une variante du Parrain. – Et je crois qu’il n’y a personne en Russie qui ne comprenne pas ce qui s’est passé. Y compris chez les propagandistes : il faut voir la mine qu’ils ont, et s’il y en a quelques-uns qui osent dire que ça vient de très haut, la plupart, soit, comme Margarita Simonian préfère dire qu’elle sait mais qu’elle ne dit rien, et, les autres, disent tout de suite que la preuve que ce n’est pas Poutine, c’est que tout le monde pense que c’est Poutine. Cet argument est décliné en dizaines de variantes : ce seraient les Ukrainiens, – mais d’un côté, quand tu dis ça, tu dis que, vraiment, les services russes sont en-dessous de tout, parce que, donc, une caisse de champagne similaire pourrait atteindre Poutine lui-même. Ou bien, le mieux, imaginez, c’est nous : les services français, ou Macron en personne, à cause du Mali.<br /> *<br /> Mais rien n’est clair quand même : d’abord, que s’est-il passé pendant ces deux mois, pendant lesquels Prigojine a mené une vie publique, même s’il a été vilipendé par toute la presse poutinienne, qui a révélé qu’il vivait exactement comme les oligarques qu’il prétendait dénoncer ? Quel contrat a-t-il été passé entre Poutine et lui ? Quel chantage a-t-il exercé sur Poutine — exercé ou voulu exercer ? – Sachant, qu’en même temps, le général Sourovikine a été officiellement démis de ses fonctions – même s’il était déjà aux arrêts depuis la fin de cette mutinerie.<br /> J’a l’impression que Prigojine a été tué parce qu’il voulait se présenter aux élections présidentielles de 2024, et que, s’il s’était présenté, Poutine n’aurait pas eu les 80% qu’il veut avoir au premier tour : le fait est que Prigojine avait acquis une popularité auprès d’une certaine population russe, qui, en gros, correspond chez nous à un électorat lepéniste, – et le terreau « lepéniste » en Russie, il est plus que fertile. Bref, Prigojine a aussi été tué pour ça, parce qu’il restait un rival. Mais il a d’abord été tué, lui et ses affidés essentiels, parce qu’ils sont tombés dans un piège tendu personnellement par Poutine : il fallait venir, tous ensemble, à une réunion urgente, à Valdaï ou à Pétersbourg, pour décider, au plus haut niveau, de choses qui étaient à la fois militaires et économiques, – de l’avenir, peut-être, de toute l’organisation, et pas que d’elle.<br /> Ce qui est sûr est que cette histoire n’est pas finie. Je veux dire : il y aura d’autres morts, parce que nous sommes à un moment de règlement de comptes, où le chef ne garde autour de lui que les plus fanatiques des fanatiques, ou plutôt les plus dévoués des dévoués, parce qu’ils sont les plus lâches et qu’ils lui doivent tout. La guerre est vraiment, maintenant, dans les élites russes, – et la peur est partout.<br /> Nous sommes en juillet 44, juste après l’attentat."
A
Merci pour ce long article sur les grandes zones d'ombre qui entourent pour l'instant cet accident. Vous aurez noté qu'à aucun moment j'affirme que Poutine est directement derrière ça...à cause, entre autres, des graves inconvénients que ça peut supposer pour le Kremlin.<br /> Quoiqu'il en soit si la mort de Prigojine se confirme je vois mal comment une "grande gueule" comme lui se serait privé de faire du tort une dernière fois à ses ennemis. Il en avait les moyens...à suivre donc...
L
Et moi je suis surtout étonné par sa naïveté, ça ne ressemble pas à un loup de guerre...<br /> <br /> On l'a laissé libre, on lui a demandé de continuer ses activités en Russie et en Afrique.... Et il a crû vraiment qu'il avait été pardonné. Grosse erreur.
Répondre
A
Je ne crois pas que Prigojine ait été naïf à ce point-là. <br /> Nous saurons très bientôt si mes présomptions sont fondées ou pas...à suivre donc...<br /> Pour ma part je m'attends à ce que des vidéos préparées soient publiées dans les heures ou jours qui viennent. On saura très vite si je me suis trompé