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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 08:35

Bonjour les amis,

D'habitude j'écris mes billets avec un esprit positif et surtout pour partager des émotions avec les lecteurs de mon blog. Si un film ne me plaît pas, et bien, je n'en parle pas. Sauf que cette fois-ci l'oeuvre qui ne m'a pas plu et dont je vais vous entretenir a remporté 7 oscars dont celui du meilleur film. De quoi interpeller!

Devant ce palmarès si élogieux pour "Everything everywhere all at once" je suis donc naturellement allé le voir les yeux fermés.

Au début du film tout commençait plutôt bien avec une situation de comédie familiale intéressante et assez prometteuse.

Et puis, rapidement, sans prévenir, le metteur en scène nous fait passer d'une comédie de moeurs à une oeuvre de science-fiction assez délirante avec une surenchère de sauts dans des univers parallèles.

On a droit à une orgie d'images et de situations invraisemblables dignes des pires Comics américains.

Ne vous méprenez pas les amis. Je suis fan du ciné fantastique mais à condition que ce soit bien fait, ce qui n'est pas le cas ici, en tout cas pas pour moi. Dans le genre fantastique on admet des prémices initiales qui sont impossibles ou invraisemblables mais ensuite on s'accroche à l'histoire car la psychologie des personnages reste cohérente et nous intéresse.

Or, ici, à chaque fois qu'il va se produire quelque chose le metteur en scène fait des pirouettes, nous fait faire des bonds de manière inopinée dans un autre univers, puis nous ramène sans prévenir à l'univers actuel auquel on ne comprend plus grand chose.

Donc on se retrouve avec un film qui traite d'un sujet intéressant, d'une histoire d'amour, d'une relation de couple en crise après 20 ans de mariage, mais en utilisant des ficelles un peu trop grosses, voire infantiles pour ne pas dire infantilisantes. Un cocktail que j'ai trouvé parfaitement imbuvable. Ce film c'est un truc qui essaie de vous faire passer toutes les 5 minutes d'une comédie romantique à un jeu vidéo pour ados sur une Game Boy, le tout sur un rythme échevelé pour ne pas dire hystérique...

J'ai rapidement saturé car mon intérêt pour une histoire si décousue avait complètement disparu. Je n'ai rien contre la farce à condition que le metteur en scène en ait le talent.Très vite je me contrefichais de la suite des événements pour les personnages ce qui est la pire chose qui puisse se produire dans un film.

Chose très rare chez moi, je suis parti au bout de 40 minutes...un record !

Rentré chez moi, et une fois passée ma colère, j'ai essayé d'en savoir plus et je suis tombé sur les commentaires du critique espagnol Carlos Boyero qui disait que pour supporter ce film de 2 heures 20 minutes il s'y est repris en 4 ou 5 fois...Comme je le comprends ! Je n'aurai pas sa patience !

Il a ajouté: " Quelqu'un est-il capable de m'expliquer de quoi parle ce film car personnellement je n'y vois aucun charme ni aucune intelligence. Où est le bon cinéma dans cette oeuvre ?"

Je vous traduis ce tweet ci-dessous dans lequel Carlos Boyero s'interrogeait sur les choix de l'académie avant même la proclamation des résultats.

D'un coup les Oscars sont devenus transsexuels, tolérants, inclusifs...ok pour ce qui est de coller à leur époque, mais au moins qu'ils récompensent le bon cinéma car là, la question que vous vous posez c'est: "Où est le bon cinéma?"

 

 

Carlos Boyero sur une radio espagnole

Carlos Boyero sur une radio espagnole

Cette tendance que dénonce Boyero est d'autant plus regrettable qu'il y avait des oeuvres de qualité cette année. Il y avait TAR, et aussi le film de Spielberg qui n'est peut-être pas son chef d'oeuvre mais il avait mis la barre très haut.

Il y avait aussi A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU le film sur la première guerre mondiale, vue du côté des allemands. Une oeuvre encore une fois d'une grande qualité et dont je parlerai peut-être ultérieurement.

Mais là, c'est toute la profession qui, en voulant récompenser l'originalité, se laisse bluffer par un film tape-à-l'oeil qui mélange de manière complètement indigeste et pas convaincante des genres très éloignés et assez incompatibles. L'académie des Oscars a cru faire preuve d'audace alors qu'elle consacre une oeuvre qui se soumet à 100% aux nouveaux canons et critères moraux de la cancel culture américaine. Le film n'a absolument rien de transgressif. C'est un parfait produit formaté pour les nombreux adeptes de la culture Woke, des adeptes pour qui Hollywood semble être devenu le temple de la nouvelle bien-pensance.

Si EVERYTHING EVERYWHERE doit faire école et inspirer d'autres réalisateurs je ne peux que m'inquiéter pour le devenir du cinéma qui a fait mon bonheur.

EVERYTHING EVERYWHERE contient pour moi la parfaite mauvaise recette  pour faire fuir les spectateurs des salles.

PS: C​​e billet n'est qu'un avis personnel  partagé avec Carlos Boyero, un avis qui ne prétend pas avoir valeur de vérité absolue. Pour moi ce film, cette "chose", est un Nanar consternant et insupportable. Mais je vous invite, bien évidemment, à vous forger votre propre opinion par vous-mêmes...

EVERYTHING EVERYWHERE ou quand les Oscars 2023 promeuvent une tendance inquiétante du cinéma...
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commentaires

L
Ce film est sorti en Août dernier, et j'avais quitté le salle au bout de 20 minutes. Aujourd'hui il est à nouveau à l'affiche et je ne lui donnerai pas une nouvelle chance, malgré les deux pointures qui y jouent.
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A
Si tu as craqué comme moi n'y retourne pas...même ceux qui ont aimé le film disent que la dernière heure est éreintante. C'est dire !....Fuis mon ami, fuis...
C
Merci pour la critique de ce film. Je n’avais pas réalisé qu’il s’agissait d’un film fantastique avant de regarder la bande-annonce. Les commentaires sur le films sont en effet très tranchés : les uns détestent et les autres adorent, le comparant à un anime.
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A
Franchement, avant d'aller voir ce film, il vaut mieux être prévenu et ne pas se laisser avoir par ce triomphe aux Oscars.<br /> J'espère sincèrement que ce succès ne va pas ouvrir la voie vers de nouveaux films utilisant le multiverse...là je suis vacciné pour longtemps et j'ai eu ma dose ! Le multiverse est ici pour moi un trompe l'oeil qui ne fait que cacher un manque total d'inspiration. Quand on ne sait plus raconter une histoire on la multiplie par 2,3 ou 4...on raconte 50 000 histoires parce qu'on n'est pas capable d'en raconter une seule...
R
Je n'ai pas vu le film, mais j'ai revu la bande annonce, avec en dessous quelques commentaires dithyrambiques... par exemple :<br /> <br /> "Il est de ces films qu'on ne voit qu'une fois tous les 20, 30 ans en salle. Une parfaite capsule temporelle du tourbillon de nihilisme dans lequel nous nous laissons tous entraîner, absolument incroyable."<br /> <br /> ou encore : <br /> <br /> "Un film exceptionnel"...<br /> <br /> Pourtant, la bande annonce ne me séduit pas du tout : de gros effets spéciaux, un scénario qui semble loufoque...<br /> <br /> C'est quoi le message du film ? Une ode à l'acceptation des différences ?<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Juste un petit bémol sur la fin de mon commentaire antérieur. Je t'ai dit que généralement je suis patient. Ça c'était vrai avant, quand j'étais jeune, mais avec l'âge je suis devenu un lecteur impatient et aussi un spectateur impatient. Par contre je me considère plutôt bon public. Dès que quelque chose me plaît je m'enthousiasme...-)
A
Si tu vas sur la page allociné tu trouveras aussi de nombreuses réactions proches de la mienne de spectateurs extrêmement déçus.<br /> En voici une:<br /> "En sortant de la projection on a presque mal à la tête avec cet incessant vacarme visuel et sonore. C’est assourdissant, fatigant et cela devient de plus en plus éreintant à la longue. Le film nous met KO et la dernière heure en devient même pénible si l’on n’est pas client."<br /> A ta question "C'est quoi le message du film ? Une ode à l'acceptation des différences ?" C'est peut-être ça...Je ne peux pas répondre moi-même à ta question car je me suis largué au bout de 40 minutes mais voici ce que dit le scénariste Daniel Scheinert:<br /> “À bien des égards, le film n’est qu’un drame familial. Nous avons ensuite imaginé les métaphores et les hyperboles les plus folles, les plus énormes et les plus compliquées pour décrire les écarts entre les générations, ainsi que les erreurs de communication et les différences idéologiques au sein d’une famille”.<br /> Donc l'idée de départ était plutôt bonne, voire excellente, sauf qu'on décroche très très rapidement à cause des graves défauts dont je parle dans mon billet. C'est traité visuellement de manière infantile. Ça ressemble à un jeu vidéo pour gamins de 15 ans...<br /> Bonne fin de journée l'amie<br /> PS: pour te donner un ordre d'idée, la dernière fois que je suis sorti d'un film c'était je crois en 1977. Le film Lâche-moi les baskets, un nanar américain pour ados et je m'étais laissé entrainer par mes copains et je les ai planté dans la salle...<br /> J'ai été capable de regarder jusqu'au bout LA FEMME DE L'AVIATEUR d' Eric Rohmer qui doit être le film le plus ennuyeux que j'ai vu de ma vie...c'est te dire si je suis patient !
M
J'ai regardé ce qui était dit sur ce film dans Allo ciné : 7 oscars, 4*pour la presse, 3* pour les spectateurs.<br /> Mais quand on regarde le synopsis, on se rend compte que c'est un truc pour ados amateurs de jeux vidéos. Bref tu t'es fait avoir...<br /> Eh oui, il vaut mieux éviter les nouveaux films américains, ils font la promotion systématique des LGBT, surtout des transgenres (les simples homos serait-ils devenus ringards?). Je n'ai rien, absolument rien contre ces gens mais trop de propagande est contre-productive et lassante. Il y a d'autres sujets d'intérêt dans le monde, me semble-t-il.
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M
Ah mais, Brazil c'est différent, j'ai adoré cet excellent film! Je pense que les wokistes trouveraient de bonnes raisons de le détester (absence de diversités de genres et autres.....<br /> J'aime aussi la SF et même le fantastique quand c'est bien réalisé.
A
Ça c'est clair que je me suis fait avoir, et pas qu'un peu...Mais il se trouve que j'aime les films un peu délirants comme BRAZIL de Terry Gilliam qui est une petite merveille.<br /> Mais ici on a 2 scénarios qui se mélangent: l'un de qualité (celui qui je qualifie d'étude de moeurs) et l'autre digne des jeux vidéos pour ados...Au final, on a un produit infantilisant ruisselant de " bonne morale américaine woke". Jamie Lee Curtis a profité de sa remise de statuette pour en remettre une couche sur l'histoire de sa fille trans et a provoqué des tonnerres d'applaudissements...<br /> En ce moment, et comme tu le fais remarquer, il n'y en a que pour la Queer culture. Tout cela devient prévisible et lassant.<br /> Bonne fin de journée l'amie<br /> PS: indépendamment de ce qu'on pense du film il y a le fait que je suis incapable de le regarder. J'ai parlé de Boyero parce que lui et moi on dit la même chose, un truc du genre: "je ne sais même plus si le film est bon ou mauvais, le seul truc que je sais c'est que je suis incapable de le regarder."