Bonjour les amis,
D'habitude j'écris mes billets avec un esprit positif et surtout pour partager des émotions avec les lecteurs de mon blog. Si un film ne me plaît pas, et bien, je n'en parle pas. Sauf que cette fois-ci l'oeuvre qui ne m'a pas plu et dont je vais vous entretenir a remporté 7 oscars dont celui du meilleur film. De quoi interpeller!
Devant ce palmarès si élogieux pour "Everything everywhere all at once" je suis donc naturellement allé le voir les yeux fermés.
Au début du film tout commençait plutôt bien avec une situation de comédie familiale intéressante et assez prometteuse.
Et puis, rapidement, sans prévenir, le metteur en scène nous fait passer d'une comédie de moeurs à une oeuvre de science-fiction assez délirante avec une surenchère de sauts dans des univers parallèles.
On a droit à une orgie d'images et de situations invraisemblables dignes des pires Comics américains.
Ne vous méprenez pas les amis. Je suis fan du ciné fantastique mais à condition que ce soit bien fait, ce qui n'est pas le cas ici, en tout cas pas pour moi. Dans le genre fantastique on admet des prémices initiales qui sont impossibles ou invraisemblables mais ensuite on s'accroche à l'histoire car la psychologie des personnages reste cohérente et nous intéresse.
Or, ici, à chaque fois qu'il va se produire quelque chose le metteur en scène fait des pirouettes, nous fait faire des bonds de manière inopinée dans un autre univers, puis nous ramène sans prévenir à l'univers actuel auquel on ne comprend plus grand chose.
Donc on se retrouve avec un film qui traite d'un sujet intéressant, d'une histoire d'amour, d'une relation de couple en crise après 20 ans de mariage, mais en utilisant des ficelles un peu trop grosses, voire infantiles pour ne pas dire infantilisantes. Un cocktail que j'ai trouvé parfaitement imbuvable. Ce film c'est un truc qui essaie de vous faire passer toutes les 5 minutes d'une comédie romantique à un jeu vidéo pour ados sur une Game Boy, le tout sur un rythme échevelé pour ne pas dire hystérique...
J'ai rapidement saturé car mon intérêt pour une histoire si décousue avait complètement disparu. Je n'ai rien contre la farce à condition que le metteur en scène en ait le talent.Très vite je me contrefichais de la suite des événements pour les personnages ce qui est la pire chose qui puisse se produire dans un film.
Chose très rare chez moi, je suis parti au bout de 40 minutes...un record !
Rentré chez moi, et une fois passée ma colère, j'ai essayé d'en savoir plus et je suis tombé sur les commentaires du critique espagnol Carlos Boyero qui disait que pour supporter ce film de 2 heures 20 minutes il s'y est repris en 4 ou 5 fois...Comme je le comprends ! Je n'aurai pas sa patience !
Il a ajouté: " Quelqu'un est-il capable de m'expliquer de quoi parle ce film car personnellement je n'y vois aucun charme ni aucune intelligence. Où est le bon cinéma dans cette oeuvre ?"
Je vous traduis ce tweet ci-dessous dans lequel Carlos Boyero s'interrogeait sur les choix de l'académie avant même la proclamation des résultats.
D'un coup les Oscars sont devenus transsexuels, tolérants, inclusifs...ok pour ce qui est de coller à leur époque, mais au moins qu'ils récompensent le bon cinéma car là, la question que vous vous posez c'est: "Où est le bon cinéma?"
Cette tendance que dénonce Boyero est d'autant plus regrettable qu'il y avait des oeuvres de qualité cette année. Il y avait TAR, et aussi le film de Spielberg qui n'est peut-être pas son chef d'oeuvre mais il avait mis la barre très haut.
Il y avait aussi A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU le film sur la première guerre mondiale, vue du côté des allemands. Une oeuvre encore une fois d'une grande qualité et dont je parlerai peut-être ultérieurement.
Mais là, c'est toute la profession qui, en voulant récompenser l'originalité, se laisse bluffer par un film tape-à-l'oeil qui mélange de manière complètement indigeste et pas convaincante des genres très éloignés et assez incompatibles. L'académie des Oscars a cru faire preuve d'audace alors qu'elle consacre une oeuvre qui se soumet à 100% aux nouveaux canons et critères moraux de la cancel culture américaine. Le film n'a absolument rien de transgressif. C'est un parfait produit formaté pour les nombreux adeptes de la culture Woke, des adeptes pour qui Hollywood semble être devenu le temple de la nouvelle bien-pensance.
Si EVERYTHING EVERYWHERE doit faire école et inspirer d'autres réalisateurs je ne peux que m'inquiéter pour le devenir du cinéma qui a fait mon bonheur.
EVERYTHING EVERYWHERE contient pour moi la parfaite mauvaise recette pour faire fuir les spectateurs des salles.
PS: Ce billet n'est qu'un avis personnel partagé avec Carlos Boyero, un avis qui ne prétend pas avoir valeur de vérité absolue. Pour moi ce film, cette "chose", est un Nanar consternant et insupportable. Mais je vous invite, bien évidemment, à vous forger votre propre opinion par vous-mêmes...
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