Bonjour les amis,
ma fille a été obligée de lire un roman français pour se présenter à un examen de l' école officielle de langues.
Un court roman de Philippe Claudel intitulé " La petite fille de Monsieur Linh".
J' ai jeté un bref coup d' oeil sur le début du texte et, dans un premier temps, je n' ai eu aucune envie de continuer et de lire ce livre.
Ma fille l' a lu et n' a pas aimé.
Ma mère qui n' est pas une grande lectrice l' a lu elle aussi et m' a dit qu' elle a été bouleversée.
Alors, du coup, et bien que le thème ne m' attirait pas, et comme le livre n' était pas très épais, je l' ai lu moi-aussi...
Voici une belle présentation que j' ai trouvé sur le site critiques libres.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9302
Monsieur Linh a quitté un pays en guerre, un village en ruine et ravagé pour un ailleurs autrement plus étrange. Une ville, immense, bondée de gens qui vont et viennent, où l'on parle une langue différente de la sienne. Qu'importe pour ce vieil homme, il a auprès de lui sa petite fille, Sang Diû. Un bébé de quelques semaines qu'il a sauvé, après la mort de ses propres parents, dont le fils de Monsieur Linh. Homme seul et égaré, il s'est réfugié dans un dortoir avec d'autres exilés mais il ne s'intègre pas auprès d'eux. C'est en se baladant dans les rues de la ville qu'il fait la connaissance d'un homme, gros et imposant, Monsieur Bark. Entre eux deux, une bienveillante relation s'établit...
L'histoire de Monsieur Linh entraîne le lecteur d'entrée de jeu ! C'est la magie des mots, du style de Philippe Claudel, c'est la puissance d'une histoire sans tralala. Tout passe par l'émotion et la pureté. C'est ouah ! Au coeur du roman, la personnalité de Monsieur Linh est lumineuse, bien qu'étant un être marqué et désamparé. Pourtant cet homme est d'une grande noblesse, sa petite fille nichée dans le creux de ses bras, calme et silencieuse et on souhaite au vieillard des jours meilleurs. L'auteur, fidèle à ses proses écorchées, n'en reste pas là... et c'est un "ravissement" qui laisse sans voix !
Je ne peux pas en dire plus sans révéler un élément important de l' histoire, alors j' ajouterai simplement que le personnage m' a complètement habité.
J' ai vécu , senti ,et respiré avec lui. J' ai partagé ses angoisses , ses préoccupations,ses joies et espérances, page après page.
Ce roman parle du déracinement des réfugiés bien sûr, mais aussi de l' amitié et de la communication qui ne passe pas que par les mots...Il m' a fait la même sensation qu' un autre roman très fort intitulé Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit où tout est vécu à travers les yeux du protagoniste.
L' auteur nous raconte ce que son héros perçoit, et le lecteur imagine ce qui se passe...
Quand j' ai refermé la dernière page, j' ai été aussi bouleversé que ma maman, frappé par l' abnégation, la dignité et la noblesse du héros.
Je n' oublierai jamais Monsieur Linh et sa petite fille.
Bonne fin de soirée les amis
PS: Voici ce que dit un des intervenants du site critiques libres.
Je finirai cette critique par une phrase tirée de la chanson de Michel Berger, Mademoiselle Chang, qui m’est venue à l’esprit après avoir refermé ce livre si intense et bouleversant car elle correspond en tous points à ce que doit ressentir Monsieur Linh : « Loin de ses origines, de son histoire, Elle cherche à perdre la mémoire. Loin de la mousson et du ciel bleu noir, Dans un monde qui n'a rien à voir, Déracinée par le hasard... »