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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 10:57

                                                                                                A Fiore, mon papa...

Bonjour les amis,

En faisant des recherches sur le net j'ai eu la bonne surprise de tomber sur des images d'Augurato, le petit hameau (aujourd'hui abandonné) où est né mon père. Augurato se situe dans le territoire communal de la ville côtière de Campora San Giovanni en Calabre.

Vous pourrez découvrir Augurato sur les deux vidéos suivantes à condition que vous soyez inscrit sur facebook.

J'ai également trouvé un petit article illustré de photos qui parle de la fontaine du hameau.

Voici une traduction du texte de l'article:

En montant la colline, nous rencontrons un premier carrefour et prenons la route qui monte, et après un bâtiment en ruine, nous arrivons au quartier Augurato, un village de quelques maisons dans lequel se trouvait la résidence du propriétaire puis de l'agriculteur.

Dans ce quartier qui rappelle les collines toscanes, se trouve un bâtiment dont la moitié a été rénovée de manière « moderne » et l'autre moitié a conservé l'ancien plan. A l'entrée du bâtiment se trouvent les armoiries nobles, il y a aussi une petite église de Santa Filomena, et entre l'église et le palais, il y a une belle fontaine, appelée « du Peshcaru » avec un masque « apotropaïque ».

Dans le village, il y a encore les meules du moulin à huile et il y a aussi deux meurtrières, pour la défense contre d'éventuelles attaques de maraudeurs.
Quittez ce quartier et continuez sur la petite route et prenez la première à droite, continuez jusqu'à atteindre un deuxième quartier appelé "Mirabella". C'est aussi un petit village encore dédié à la culture et à la transformation des olives, une petite église dédiée à Sant'Anna se trouve au centre du village, et il est possible d'y entrer en demandant la clé à une dame qui habite à proximité.

Le nom Augurato provient d'une famille locale d'aristocrates d'Amantea. C'est Ignazio Augurato qui a fait construire dans les années 1700 ce hameau comme résidence d'été avec son petit palais, son église et  ainsi que les habitations attenantes pour ses métayers.

Seules les pierres se souviennent...

Alors ce hameau représente plein de souvenirs personnels car il était encore habité par les agriculteurs, ainsi que par le propriétaire, durant mon enfance et c'est là que nous allions passer nos vacances.

J'en ai parcouru tous les sentiers, tous les recoins...

Je me souviens de la fontaine bien sûr, des animaux près de la maison. Mon grand-père avait un âne qui se manifestait bruyamment de temps en temps.

Je me souviens des adolescents et adolescentes de notre âge qui étaient physiquement assez costauds, habitués aux durs travaux agricoles.

Notre voisin Pietro avait 2 boeufs pour travailler la terre, très semblables à ceux de la photo ci-dessous.

Seules les pierres se souviennent...

Je revois encore mon grand-père se délecter le soir à table en buvant le vin qu'il avait produit lui-même.

Je me souviens que le village ne possédait pas de boulangerie mais qu'il y avait un four collectif (qui apparaît sur la première vidéo) dans lequel le pain était produit toutes les 3 semaines.  Une partie de ce pain était repassé au four pour le déshydrater et le ranger ensuite au sec. Pour le manger durant les 3 semaines suivantes on trempait préalablement des morceaux dans un verre d'eau jusqu'à ce qu'ils deviennent friables.

Et vous savez quoi, les amis?...on adorait manger le pain de cette façon.

Sur la 2 ème vidéo on voit le lavoir et je me rappelle des femmes qui y battaient le linge et aussi des gros crapauds qui se baladaient autour du bassin cherchant la fraîcheur.

Et puis, en fin d'après midi, du long balcon où on passait les soirées familiales, on voyait la mer et la silhouette du volcan Stromboli qui se découpait à l'horizon, exactement comme sur la photo ci-dessous car Augurato est situé un peu en hauteur et offre une vue panoramique sur le littoral.

 

Le Stromboli vu d'Augurato...

Le Stromboli vu d'Augurato...

Augurato, c'est là que mon père est né en août 1940. A l'âge de 15 ans il en a eu marre d'une vie agricole plutôt dure et stricte.

Mon père est parti, la tête pleine de rêves, d'abord en Belgique pour travailler dans les mines, puis en France pour travailler à l'abattage 15 ans à la fosse de Wallers-Arenberg, celle du film GERMINAL de Claude Berri  que vous avez tous vus.

PS: Suite à la publication de cet article un de mes cousins qui est né à Augurato m'a envoyé une série de très beaux clichés que je partage avec vous ci-dessous.

Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
Seules les pierres se souviennent...
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commentaires

R
Un bel hommage à ton père, ton grand-père et à ce vieux village qui fait songer à certains villages de Provence... une autre époque, un autre monde tout de même... bien que ce ne soit pas si éloigné dans le temps... mais que de progrès ont été réalisés !<br /> <br /> <br /> http://rosemar.over-blog.com/article-un-vieux-village-en-provence-124371962.html<br /> <br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
Répondre
A
Une autre époque, assurément, et tout un univers très vivant, à la Pagnol, que j'ai eu la chance de connaître.<br /> J'étais très content d'ecrire ce billet ce matin car je fais d'une pierre 2 coups: je vous parle un peu de mes racines et ce billet me permet de présenter Augurato à mes propres enfants qui ne le connaissent pas encore. On fera peut-être un pélerinage familial en 2024..à suivre...<br /> La dernière fois que je suis allé à Augurato c'était en 1982 et c'était encore habité.<br /> Je te raconte juste une petite anecdote quand j'avais 10 ans.<br /> Je croise le propriétaire qui revenait des champs chargé de raisin. Il me voit et m'interpelle, moi le petit "français". Il me tend une grappe et me demande comment ça se dit en français. Je lui réponds :" RAISIN".<br /> Il se retourne vers sa fille d'une vingtaine d'années qui était au balcon qu'on voit sur la vidéo et qui étudiait le français à l'époque.<br /> Il interpelle sa fille en italien et lui dit:<br /> " Matilda, il ne dit pas le même mot que toi. Il affirme qu'en français on dit RAISIN !"<br /> Et sa fille de lui répondre d'une manière un peu hautaine.<br /> " C'est parce que eux ils parlent le dialecte...!"<br /> J'étais mort de rire, évidemment...🤣🤣🤣🤦‍♀️🤦‍♀️🤦‍♀️<br /> Elle était très belle Matilda et semblait sortie d'un tableau de la Renaissance, mais pour ce qui est du français j'en savais un peu plus qu'elle. Bien évidemment je n'avais aucun mérite vu que la France est mon pays natal.<br /> Bonne fin de journée l'amie et merci pour le lien sur Oppède, magnifique village provençal avec ses veilles pierres chargées d'histoire.
C
Des photographies qui me font penser à Fontamara de Ignazio Silone.
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A
On peut voir Fontamara en intégralité sur youtube mais la qualité de l'image n'est pas terrible...c'est toujours mieux que rien.<br /> https://www.youtube.com/watch?v=yj4fZNQhSzQ
A
Merci pour cette référence Caius.<br /> Je ne connaissais ni le roman, ni l'adaptation cinématographique. Je vais réparer ça. <br /> Je vais lire le roman et il faut à tout prix que je visionne le film.<br /> Ça se passe dans les abruzzes mais la vie agricole y était probablement très semblable à celle qu'ont connue mes grands-parents et parents.<br /> Cette photo que j'ai mis sur mon article de la mer avec le Stromboli, elle est gravée dans ma rétine...on passait nos soirées en famille sur le long balcon et on voyait ça...<br /> Bonne journée Caius et merci encore