A Fiore, mon papa...
Bonjour les amis,
En faisant des recherches sur le net j'ai eu la bonne surprise de tomber sur des images d'Augurato, le petit hameau (aujourd'hui abandonné) où est né mon père. Augurato se situe dans le territoire communal de la ville côtière de Campora San Giovanni en Calabre.
Vous pourrez découvrir Augurato sur les deux vidéos suivantes à condition que vous soyez inscrit sur facebook.
J'ai également trouvé un petit article illustré de photos qui parle de la fontaine du hameau.
La fontana in contrada Augurato, a Campora S.G., CS | Fontane di Calabria Amantea
Da un racconto di viaggio sulla terra di Temesa.< https://fontanedicalabria.altervista.org/la-fontana-in-contrada-augurato-a-campora-s-g-cs/
Voici une traduction du texte de l'article:
En montant la colline, nous rencontrons un premier carrefour et prenons la route qui monte, et après un bâtiment en ruine, nous arrivons au quartier Augurato, un village de quelques maisons dans lequel se trouvait la résidence du propriétaire puis de l'agriculteur.
Dans ce quartier qui rappelle les collines toscanes, se trouve un bâtiment dont la moitié a été rénovée de manière « moderne » et l'autre moitié a conservé l'ancien plan. A l'entrée du bâtiment se trouvent les armoiries nobles, il y a aussi une petite église de Santa Filomena, et entre l'église et le palais, il y a une belle fontaine, appelée « du Peshcaru » avec un masque « apotropaïque ».
Dans le village, il y a encore les meules du moulin à huile et il y a aussi deux meurtrières, pour la défense contre d'éventuelles attaques de maraudeurs.
Quittez ce quartier et continuez sur la petite route et prenez la première à droite, continuez jusqu'à atteindre un deuxième quartier appelé "Mirabella". C'est aussi un petit village encore dédié à la culture et à la transformation des olives, une petite église dédiée à Sant'Anna se trouve au centre du village, et il est possible d'y entrer en demandant la clé à une dame qui habite à proximité.
Le nom Augurato provient d'une famille locale d'aristocrates d'Amantea. C'est Ignazio Augurato qui a fait construire dans les années 1700 ce hameau comme résidence d'été avec son petit palais, son église et ainsi que les habitations attenantes pour ses métayers.
Alors ce hameau représente plein de souvenirs personnels car il était encore habité par les agriculteurs, ainsi que par le propriétaire, durant mon enfance et c'est là que nous allions passer nos vacances.
J'en ai parcouru tous les sentiers, tous les recoins...
Je me souviens de la fontaine bien sûr, des animaux près de la maison. Mon grand-père avait un âne qui se manifestait bruyamment de temps en temps.
Je me souviens des adolescents et adolescentes de notre âge qui étaient physiquement assez costauds, habitués aux durs travaux agricoles.
Notre voisin Pietro avait 2 boeufs pour travailler la terre, très semblables à ceux de la photo ci-dessous.
Je revois encore mon grand-père se délecter le soir à table en buvant le vin qu'il avait produit lui-même.
Je me souviens que le village ne possédait pas de boulangerie mais qu'il y avait un four collectif (qui apparaît sur la première vidéo) dans lequel le pain était produit toutes les 3 semaines. Une partie de ce pain était repassé au four pour le déshydrater et le ranger ensuite au sec. Pour le manger durant les 3 semaines suivantes on trempait préalablement des morceaux dans un verre d'eau jusqu'à ce qu'ils deviennent friables.
Et vous savez quoi, les amis?...on adorait manger le pain de cette façon.
Sur la 2 ème vidéo on voit le lavoir et je me rappelle des femmes qui y battaient le linge et aussi des gros crapauds qui se baladaient autour du bassin cherchant la fraîcheur.
Et puis, en fin d'après midi, du long balcon où on passait les soirées familiales, on voyait la mer et la silhouette du volcan Stromboli qui se découpait à l'horizon, exactement comme sur la photo ci-dessous car Augurato est situé un peu en hauteur et offre une vue panoramique sur le littoral.
Augurato, c'est là que mon père est né en août 1940. A l'âge de 15 ans il en a eu marre d'une vie agricole plutôt dure et stricte.
Mon père est parti, la tête pleine de rêves, d'abord en Belgique pour travailler dans les mines, puis en France pour travailler à l'abattage 15 ans à la fosse de Wallers-Arenberg, celle du film GERMINAL de Claude Berri que vous avez tous vus.
PS: Suite à la publication de cet article un de mes cousins qui est né à Augurato m'a envoyé une série de très beaux clichés que je partage avec vous ci-dessous.
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