"Le gang des rêves" de Luca Di Fulvio

Bonjour les amis,

Je viens de terminer un roman assez volumineux de plus de 700 pages de Luca di Fulvio intitulé LE GANG DES RÊVES.

En voici un résumé:

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt...
L'histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. 
Roman de l'enfance volée, Le Gang des rêves brûle d'une ardeur rédemptrice : chacun s'y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l'illusion de la pureté.

Alors c' est un roman assez torrentiel qui commence en Italie au début du siècle dernier.Cetta, jeune paysanne italienne fuit son pays et arrive à New-york avec son bébé née d' un viol.

Pour survivre elle devra vendre son corps et elle luttera avec une seule obsession: devenir américaine, et que son fils, rebaptisé Christmas  soit un citoyen américain à part entière.

Le récit est dense avec des allers et venues dans différentes époques.Nous suivons l' itinéraire de Cetta, la jeune immigrée qui ne connait pas un mot d' anglais et qui découvre New-York, et en parallèle celui de son fils Chris qui  devra apprendre à survivre à l' école de la rue, une rue qui est livrée aux rivalités entre gangs: les irlandais, les juifs, les italiens...

Le personnage de Chris est celui qui porte le récit.Il est très débrouillard,a du culot,et possède une intelligence hors du commun qui lui permet de se frayer un chemin, et de tenter de vivre son rêve américain.

On est happé par l' histoire qui nous fait croiser plein de personnages hauts en couleurs issus des bas-fonds new-yorkais.Certains sont truculents, d' autres pathétiques:il y a des pauvres prolos hyper exploités, des braves types et des méchants teigneux, des durs, des petits truands sans ambition,des maquereaux et des vrais caïds.

Ce roman est aussi une grande histoire d' amour. Chris va porter secours à Ruth qui est une jeune juive issue d' une famille très aisée et qui a été victime d' une agression horrible.Chris tombera sous le charme de Ruth qui est extrêmement traumatisée par son agression.

Cette histoire d' amour semble à priori impossible puisque Chris et Ruth appartiennent aux deux extrêmes de l' échelle sociale.Les relations entre Ruth et Chris seront le fil rouge de tout le récit et tout ce que va entreprendre Chris sera fait par amour pour Ruth.

Par ailleurs, Di Fulvio nous fait suivre aussi en parallèle la trajectoire violente et sanguinaire de Bill, l' agresseur de Ruth.C' est lui qui incarne le Mal absolu dans le roman...

Le livre nous fera revivre l' Amérique des années 20 , de l' avant- prohibition, du cinéma muet et parlant, de la radio, de la comédie musicale et de Broadway...On y voit aussi l' Amérique de l' immigration,des ghettos, du racisme, des syndicats, des premières usines automobiles FORD et de la taylorisation.

Le récit nous promène de la côte Est à la côte Ouest où Hollywood attire tous ceux qui rêvent de fortune et de faire du cinéma.On y découvre une industrie cinématographique naissante, quasi mafieuse, très cynique où les jeunes filles trop innocentes sont exploitées sans vergogne.

Le début du roman fait penser à IL ETAIT UNE FOIS L' AMÉRIQUE de Sergio Leone mais cependant avec une différence importante:Chris, même s' il est en contact avec la pègre va chercher rapidement une solution personnelle pour sortir de la délinquance.Impossible de séduire Ruth en restant dans l' illégalité.

Chris possède une imagination hors du commun et un charisme qui lui permettent de subjuguer ceux qui l' écoutent.L' Amérique toujours à la recherche de jeunes talents lui donnera sa chance...Quant à son histoire avec Ruth, il faudra attendre la dernière page pour savoir comment elle se conclut.

Il faut ajouter qu' il y a dans ce roman de très bons dialogues et une bonne dose d' humour. C'est finalement une écriture très cinématographique....à tel point qu' on se demande s' il n' y aura pas un metteur en scène en mal d' inspiration qui va tenter d' en faire une adaptation.

Moi si je devais produire ce film je chercherais déjà le nouveau Di Caprio pour tenir le rôle Chris...et la nouvelle Monica Bellucci pour tenir le rôle de Cetta.

Pour le personnage de Ruth je l' imagine comme ça...

Pour en savoir plus sur ce roman, vous pouvez aller sur ce lien.

Le gang des rêves - Luca Di Fulvio

Critiques, citations, extraits de Le gang des rêves de Luca Di Fulvio. Coup de coeur !Voilà. En six petits jours je viens de terminer les que...

http://www.babelio.com/livres/Di-Fulvio-Le-gang-des-reves/853724

Je dédie ce petit billet à ma copine d' origine romaine Sonia qui est en plein milieu du roman et qui ne l' a pas encore fini...et qui a été la première à proposer Bellucci dans le rôle de Cetta.

Comments

[L. Hatem]

Une jeune juive en blonde canon ? T'es fou mon ami...
J'attendrai le film...
Joyeuses pâques

[alea-jacta-est]

A mon avis, il y aura un film tiré de ce roman tôt ou tard.
Ruth a 15 ans au début du roman, alors je trouvais Natalie Portman assez proche du personnage tourmenté de Ruth mais trop âgée pour endosser le rôle ( et puis elle n' est pas blonde).Par contre Nicola Peltz avec ses 22 ans, ça peut le faire...Chris devient éperdument amoureux de Ruth et quand on voit la photo de Nicola Peltz on se dit que c' est crédible...
Bon we pascal à toi aussi

[rosemar]

Une histoire d'amour qui paraît impossible, des personnages séduisants, une reconstitution historique : tous les ingrédients sont réunis pour un excellent scénario.
Et le style ? Un extrait du roman nous en aurait donné un aperçu ?

Belle journée, AJE

[alea-jacta-est]

Il y a quelques extraits du livre sur le lien en fin d' article.Son style est sobre et précis.Mais ce sont ses descriptions psychologiques qui sont parfois brillantes.Un seul exemple.La relation forte qui unit Ruth avec son grand-père( au caractère trempé) qui a fondé la dynastie, alors que Ruth a presque de la pitié pour son père qui est faible et qui subit sans cesse les reproches de sa mère.Il y a aussi une forme d' amour et de pardon de la fille pour son père qui l' a toujours aimé mais qui n' a pas su la protéger comme il aurait voulu.La fin du roman est très touchante.Il s' y passe des choses comme dans la vraie vie...Fulvio est un fin observateur de la nature humaine.Par contre, certains épisodes purement narratifs du livre peuvent être lus plus rapidement car c' est du story-telling...donc ma vitesse de lecture était en dents de scie.Je m' arrêtais et ralentissais surtout sur les dialogues( excellents) et les descriptions psychologiques qui sonnaient toujours très juste.
Bonne journée l' amie

[fatizo]

Déjà en lisant ton billet on ressent que ce livre pourrait être adapter au cinéma.*
Mais meilleure adaptation cinématographique que tu fais de ce livre n'est-elle pas celle que tu fais en le lisant?
Lorsque je lis j'aime aussi me construire un film. On donne une image à nos personnages, on imagine les décors, les lieux.
Il y a quelques mois je lisais une interview d'un réalisateur (je ne sais plus qui) , qui expliquait que lorsqu'on adapte un livre on est obligé de changer des choses car un passage excellent à l'écrit peut devenir une scène sans intérêt sur grand écran.
C'est surement pour cela que l'on trouve souvent de grandes différences entre les livres et les adaptations au cinéma, au risque de décevoir le lecteur.
Et puis combien de grands livres ont fait de grands films?
Bonne soirée l'ami.

[alea-jacta-est]

Ce livre il faut l' envoyer à Scorsese...lui, il saura quoi en faire !

[alea-jacta-est]

D' entrée de jeu sur un roman de plus de 700 pages il faudrait faire des coupes sur certaines actions secondaires.Certains épisodes du livre peuvent passer à la trappe sans que l' oeuvre ne s' en ressente.
Mais il se trouve que Di Fulvio a vraiment une écriture très cinématographique.C' est plus de la narration que de la littérature.Qui plus est les dialogues sont très bons: il n' y a qu' à se servir.
Quand j' ai lu ce bouquin je voyais toutes les scènes sous mes yeux...Je crois que ce livre serait facilement adaptable.
Ce qui est difficilement adaptable au cinéma ce sont les oeuvres littéraires avec beaucoup de digressions de l' auteur mais ici, on est dans la tradition du bon feuilleton populaire qui te prend de la première page jusqu' à la dernière: ce que les américains appellent un page-turner.
Enfin il faut souligner la capacité de Di Fulvio de créer tout un univers avec plein de personnages secondaires qui apportent de la densité au roman.Si j' étais un jeune metteur en scène je me jetterais sur cette oeuvre avec enthousiasme.Sergio Leone en aurait sans doute fait un chef d' oeuvre.
Bonne fin de soirée l' ami