BANKIA est une des banques espagnoles ( regroupant plusieurs caisses d' épargne comme CAJA MADRID) qui a ruiné des milliers de retraités en leur vendant des obligations pour couvrir ses pertes et en leur faisant croire que c' était des produits à rendement garanti.BANKIA a ensuite bénéficié d' un plan de sauvetage qui a coûté plus de 24 milliards d' euros au contribuable.Et bien figurez -vous que cette banque s ' est permis le luxe de distribuer ces dernières années des cartes bancaires "fantômes" à 86 heureux bénéficiaires qui pouvaient en faire l' usage qu' ils voulaient, pour des frais personnels, voyages , cadeaux et restaurants jusqu' à hauteur d' un montant global de 40 000 à 60 000 euros annuels (frais gratuits sans la moindre justification, ni la moindre déclaration au fisc).Le montant de la fraude s' élève à 15,2 millions d' euros ! Pour des banquiers qu' il a fallu sauver de la faillite avec notre argent, c' est quand même pas mal !!!
Les bénéficiaires sont des directeurs de Banque comme Rodrigo Rato, ( ancien directeur du FMI), MIguel Blesa ( 448 000 euros de frais sans justifications) inculpé par ailleurs pour malversations,des cadres bien sûrs mais aussi des syndicalistes.
Ces cartes s' appelaient BLACK pour qu' on soit certain de ne pas se tromper...effectivement c' était de l'argent parfaitement frauduleux, qui ne figurait nulle part et qui était donc au BLACK.
Sur les réseaux sociaux espagnols, les bloggers se sont amusés à émettre une fausse photo parodique de ces cartes où est écrit Carte "ta tó pagao" diminutif de " esta todo pagado" qui signifie..."tout est payé"...Et oui, t' inquiète pas mon pote, c'est la maison qui régale !!!!...et le brave citoyen qui paie...
Chose exceptionnelle en Espagne, les partis ont immédiatement exclu de leurs rangs tous ceux qui font partie de la liste des 86.D' habitude on attend l' enquête puis le procès mais l' affaire a pris une telle tournure qu' elle sent le souffre et la peste et tout le monde cherche à s' en éloigner le plus rapidement possible.C' est le sauve-qui - peut qui provoque des démissions en cascades !
Enfin il faut dire que ce sont les actuels directeurs qui viennent de dénoncer les agissements et les malversations de leurs prédecesseurs.Bref ...il y a du rififi chez les banquiers ...pas joli, joli...mais cette dénonciation est toute à l' honneur de ces derniers qui n' ont pas cherché à couvrir ces agissements ( mais peut-être que ce n' était plus possible de toutes façons)
Voici un extrait de la dépêche de l' AFP.
Le chef du cabinet du ministre du Budget, des politiques et syndicalistes ont démissionné jeudi et vendredi après la parution d'une liste de bénéficiaires de cartes bancaires pour VIP de Bankia, dont ils auraient pu fait usage à des fins personnelles, a-t-on appris de sources concordantes.
Les révélations ont également entraîné l'ouverture d'une enquête du ministère du Budget afin de déterminer si ces pratiques «opaques» ont eu cours dans d'autres sociétés espagnoles, notamment celles cotées en Bourse.
«Le chef de cabinet du ministère du Bugdet José María Buenaventura a démissionné hier», a déclaré vendredi à l'AFP une source de ce ministère, confirmant une information de presse.
«Le ministère du Budget ouvre une enquête (sur) les entreprises les plus connues, celles sur lesquelles il y a des soupçons ou sur lesquelles il pourrait y en avoir», a ajouté cette source tout en assurant que le ministère «ne savait rien de ce système» de cartes bancaires professionnelles «illégal».
Une demi-douzaine de personnalités ont démissionné depuis qu'une enquête judiciaire a mis au jour un système présumé de cartes bancaires professionnelles à usage «privé» pour des dirigeants de Bankia, la quatrième banque espagnole, sauvée de la faillite en 2012.
La publication mercredi par la justice d'une liste de 86 personnes qui auraient dépensé 15,2 millions d'euros - y compris l'ancien directeur du FMI Rodrigo Rato -- avec ces cartes entre 1999 et 2012 a mis le feu aux poudres.
Elle a ravivé la colère suscitée par les pertes abyssales de cette banque qui avait précipité un sauvetage historique européen du secteur bancaire espagnol et ruiné des milliers de personnes dans le pays.
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a ainsi a dû prendre ses distances avec les membres du Parti populaire (conservateur, au pouvoir) cités dans la liste, le ministre du Budget Cristobal Montoro, évoquant des «conduites inappropriées».
Interrogé sur le sujet, le ministre de l'Economie Luis de Guindos a rappelé que le Fonds de secours bancaire (FROB) était partie civile dans l'enquête judiciaire ouverte sur les conditions d'entrée en Bourse de Bankia en juillet 2011 et chercherait à «récupérer les sommes qui ont été versées par le biais de ces cartes»
Que vous dire de plus mes amis ? Cette affaire c' est vraiment la cerise sur le gâteau.Le comble de la misère morale.Comme aurait dit Coluche, c' est la goutte d' eau qui met le feu aux poudres.Peut-on tomber plus bas ? je ne le crois pas...les effets dans la population sont dévastateurs.La citoyenneté est écoeurée, au delà de l' indignation, et , bien évidemment, la droite qui est impliquée jusqu' aux yeux dans cette affaire risque d' en payer très cher le prix électoral l' an prochain.
Rappelons que les scandales ont touché tous les partis qui ont eu accés au pouvoir, la droite bien sûr, l' affaire Barcenas, mais les socialistes en Andalousie, la droite autonomiste en Catalogne avec le scandale de la famille Pujol ( actuellement sous enquête) qui planquait son blé en Andorre et en Suisse.Et bien, dans ce contexte, de pourriture à tous les étages, il ne manquait que le système bancaire qui se nourrit sur le dos de la bête en faisant payer l' addition et les lourdes pertes à toute la communauté nationale...
L' écoeurement citoyen est grand car ce scandale vient couronner 2 années d' affaires de corruption qui font tous les jours la UNE des gazettes, et ce sont les partis anti-système, la plateforme PODEMOS emmenée par Pablo Iglesias et la gauche non-socialiste qui risquent de bénéficier de l' indignation de l' électorat l' an prochain....
Voici pour ceux qui comprennent l' espagnol le terrible réquisitoire du journaliste Iñaki Gabilondo contre l' establishment politique espagnol .